I'm coming home + Olivia

I'm coming home ~

C’était le jour J. Le jour auquel j’avais longtemps pensé mais que j’avais également redouté. Cependant, je ne pouvais pas continuer à fuir. Après tout, cela faisait des années que j’avais quitté ma famille sans explications, je n’étais pas sûre qu’on avait tenté de me retrouver, je ne savais pas non plus si mes parents avaient respecté ma demande, une demande que j’avais écrite que j’étais une adolescente aux idées embrouillées, une ado qui espérait vivre le rêve américain…
Le rêve américain qui m’a enfoui dans un monde que je ne pensais jamais entrer. L’argent m’a poussé à faire des choses que je regrette aujourd’hui. Mais il y a eu aussi des côtés positifs à la vie que j’ai mené à Los Angeles. J’avais été bénie par la naissance d’une adorable petite fille qui avait changé ma vue sur le monde, sur mon avenir et qui avait surtout changé ma personnalité et m’avait même rendu plus mâture. J’avais commencé à prendre les choses plus au sérieux et je voulais donc retrouver ma famille et leur montrer que j’avais changé. C’était une chose qui m’effrayait certes, je n’espérais pas non plus qu’ils m’accueilleraient dès la première fois et je doutais qu’ils se souviendraient même de moin après toutes ces années loin d’eux. J’avais donc pris l’avion vers l'Australie. Pensant durant tout le vol à leur réaction, comment je réagirai moi-même quand je les verrai, mais surtout, comment je m’expliquerai à ma sœur. Ma pauvre petite sœur que j’avais abandonné. Elle avait toujours mes parents, ça je le sais, mais nous étions très proches avant que je ne la quitte.

Quand j’arrivai à Bowen, je n’eu pas trop de mal à trouver le quartier résidentiel, celui où j’ai passé mon enfance. Même si la ville avait attrapé une touche de modernité, le quartier lui n’avait point changé. Tirant donc mes valises derrière moi, j’observai avec un sourire aux lèvres des enfants qui jouaient devant les maisons, puis une voiture qui interrompit ce calme serin en démarrant pour s’en aller. Cela peut vous sembler absurde, mais je pouvais entendre le silence, ce calme apaisant qui m’avait manqué à la ville bruyante qu’était LA, sans oublier le climat chaud qui manquait ces mois ci aux USA.

J’avais donc marché pour me retrouver devant un...terrain vide, la terre semblait être , comme si on préparait à y batir une maison, cependant, c'était normalement là où devait se trouver ma maison, enfin...celle où j'avais grandi. Je restai un moment debout, regardant autour de moi. J'étais surprise car j'étais pourtant sûre et certaine que la maison se trouvait ici. « Maman ? Elle est où la maison de papi, mami et tata Charlotte ? » M'avait demandé Alicia, alors qu'elle me tenait la main en me fixant de ses grands yeux. « J'ai du me tromper d'adresse ma chérie. Oh tiens, on va demander à cette dame là. » Répondis-je alors quand j'aperçus une jeune femme qui arrivait, elle avait l'air aimable et allait sûrement pouvoir nous aider à trouver ma famille, si elle avait déménagé ou au moins des nouvelles, la moindre information pourrait m'être utile. Quand la jeune femme fut assez proche, je l'interpellai en souriant. « Excusez moi, pourriez vous m'aider s'il vous plait ? » Demandai-je. « Je cherche la maison des Curtis, ils vivaient là, mais comme vous voyez, il n'y a rien ici. » Ajoutai-je en lui montrant de la main le terrain brut à côté de nous. N'importe qui à Los Angeles aurait trouvé ma question absure, mais dans cette petite ville, tout le monde se connaissait ce qui me donnait un espoir de retrouver rapidement les traces de ma famille, pour les suivre. « Vous n'auriez pas une idée d'où ils habitent ? Je crois que je me suis trompée... » Avais-e fini par questionner. Alicia elle, ne parlait pas. C'était toujours ainsi, dès qu'il y avait un étranger, elle devenait silencieuse et se contentait de sourire, serrant de sa petite main la mienne.

I'm coming home ~

J’étais maintenant debout devant un terrain vide qui se trouvait entre deux maisons, c’était une chose plutôt bizarre, car il y avait maison à côté d’une autre mais cette organisation s’arrêtait au point où devait se trouver la maison de ma vie. Pourtant j’étais sûre que ça se trouvait ici, sur cette rue, mais comme je ne faisais pas l’exception quand il s’agissait de faire des fautes, je décidai de demander à une jeune femme qui passait par le coin. C’était une jolie blonde qui faisait son jogging, elle s’était arrêtée essoufflée. Quand elle reprit enfin son souffle, elle m’affirme que je ne m’étais pas trompée comme je le croyais, puis elle me demande si j’étais de la famille. Bien sûre, comment me reconnaitrait-elle après avoir quitté cette ville il y a bien des années de là. Mais en ce moment là, plusieurs questions avaient fusé dans ma tête. Je ne comprenais pas où elle voulait en venir, que voulait-elle dire ? Si je ne m’étais pas trompée, alors logiquement la maison devrait être là, en face. C’était-elle volatilisée ? Désormais, le sentiment d’inquiète avait commencé à prendre plus d’ampleur. « Oui. Je suis… » Je m’arrêtai pour un court instant, devait-elle vraiment savoir que j’étais la fille qui avait volé l’argent de ses parents pour immigrer aux usa, laissant tout derrière elle ? Mais si ça se peut, elle ne savait pas l’histoire entière et avec un peu de chance, elle ne me reconnaitrait pas. Je regardai alors ma petite fille qui me serrait toujours la main, puis je pris mon courage à deux mains avant de répondre en assumant tout ce qui allait arriver suite à cette réponse. « Je suis leur fille…L’ainée. » Précisai-je. « Et comment ça je ne me suis pas trompée ? » Demandai-je alors que la curiosité et l’inquiétude me rongeait touts deux du fond. Deux des plus terribles sentiments que l’on pouvait sentir à la fois, c’était une réelle torture mentale. A un certain moment, je m’étais même retrouvée serrant la main frêle d’Alicia si fort qu’elle me dit à voix basse : « Maman…s’il te plait, tu me fais mal. » C’est là que je lâchai sa main et au lieu, glissai mon bras autour d’elle, l’approchant de moi et caressant finalement sa chevelure blonde.