(hot) if there's too much distance, then race towards her -r.

J'avais entrepris d'enlever mes chaussures, mes habits plus chauds dans lesquels je crevais déjà, maintenant revenus dans la température australienne normale. À peine eu-je le temps de poser mes effets personnels dans la penderie que Lola m'agrippa et me plaqua contre la porte qu'elle venait de refermer. Décontenancé, je me laissai faire un moment, les sourcils levés dans les airs et l'air surpris. Je participai tout de même au baiser. Après tout, oui, c'était exactement la raison pour laquelle nous étions revenus ici, empressés de laisser nos corps s'aimer. Une fois détendu et à mon aise de nouveau, je m'abandonnai davantage aux caresses de mon amie et je laissai mes mains parcourir son dos. Mes yeux clos, je ne lâchais pas ses lèvres enivrantes. Sentant que pour la première fois de ma vie je vivais l'un de ces moments des plus chauds, des plus excitants, je décidai de faire comme dans les films et de rendre la scène intense et sensuelle. Pour une fois que mes pensées me faisaient faire quelque chose de bien. Je soulevai Lola en attrapant ses fesses et en la levant vers moi. Elle enroula instinctivement ses jambes autour de moi et je marchai alors jusqu'au divan du salon. La chambre me semblait beaucoup trop loin - pas que Lola était lourde, mais l'envie était trop grandissante. Je déposai doucement la belle brunette sur le dossier du fauteuil, et je commençai à l'embrasser dans le cou, laissant mes mains la dévêtir tranquillement, appréciant chaque parcelle découverte de sa peau.

Nos mains découvraient le corps de l'autre. Lola et moi avions été des amis depuis des mois, déjà presqu'un an depuis notre toute première rencontre. Il y avait toujours cette tension, ce non-dit, cette attirance que nous avions décidé de taire sans même nous consulter. Nos chemins avaient pris des tournures différentes, elle avait eu Ted et j'avais eu Tara. Maintenant, le destin nous réunissait de nouveau afin que nous goûtions enfin l'un à l'autre. Afin que nos corps enlacés fassent grimper la température. La jeune femme glissa ses mains sous mon chandail et un frisson électrisant traversa mon corps, s'arrêtant dans mon bas-ventre, créant l'excitation qui se fit sentir dans mes pantalons. J'enlevai mon chandail, la chaleur commençant à me faire tourner la tête. Après avoir embrassé la nuque de Lola, je lui retirai ses vêtements d'en haut à elle aussi, ne lui laissant que son soutien-gorge. J'embrassai délicatement la peau dégagée de ses seins, n'arrêtant qu'à la lisière d'où son sous-vêtement commençait. Puis j'écartai légèrement la bordure afin d'aller embrasser le bout de son sein. Lola gémissait de plaisir et moi, je n'arrivais plus à me contenir tellement j'avais envie d'elle. Je voulais toutefois faire monter le désir en elle comme jamais, pour qu'on explose de plaisir le temps venu. Retournant à ses lèvres, gardant une main posée sur son sein, je laissai l'autre main s'aventurer dans le pantalon détaché de la jeune femme, sous sa culotte et vers son intimité. Je n'avais jamais eu autant d'assurance dans la sexualité. J'adorais cela.

Ma main sur son intimité, la sienne sur la mienne, nous nous laissions aller au plaisir procuré par l'autre. Jusqu'à ce que je n'en puisse plus d'attendre. Alors je couchai Lola de tout son corps sur le canapé et je m'allongeai par-dessus elle, doucement, retenant mon poids par ma main posée à côté de sa tête. Je continuai de l'embrasser pendant tout le processus de changement de position. Je m'empressai ensuite de lui enlever tout ce qui lui restait de vêtements. Elle avait un corps de rêves. Elle était mon amie depuis près d'un an déjà et c'était la première fois que je prenais réellement conscience d'à quel point elle était sublime. Je l'avais toujours trouvée belle, mais là, devant les dernières lueurs du soleil, allongée, nue, sa beauté et sa sensualité me rentraient dedans de plein fouet. Je me déshabillai à mon tour, aidé des mains douces de Lola. Et je fis l'amour à Lola, dans toute l'excitation de cette première fois à découvrir son corps, ce qui lui faisait plaisir, ce qui la faisait jouir. C'était intimidant, c'était gênant, c'était déroutant mais c'était aussi beau et bon. Je ne savais plus du tout ce que je faisais en ce moment mais je ne culpabilisais pas. Pas cette fois.

Quand tous les deux avons poussé notre dernier soupir de contentement, tous mes muscles se relâchèrent et je m'allongeai sur le peu de place qu'il me restait sur le canapé. Je souris, timidement, à mon amie, à mon amante. Je la regardais, caressant son visage d'un doigt mal assuré. Et maintenant ? Maintenant, je ne savais plus.

Lola était si belle à cet instant précis. Une beauté devant laquelle j’avais souvent été aveugle, visiblement, puisque je ne réalisais que maintenant à quel point elle était dotée d’un grand charme. La jeune femme, hésitante d’abord, approcha finalement son visage pour m’embrasser de nouveau. Un baiser bien moins fougueux qu’auparavant. Un baiser simple, doux, furtif. Volé. Alors là, je nous vis, d’un œil extérieur à moi-même. Allongés sur le canapé comme deux amants, même comme deux amoureux pourrait-on facilement croire. Je me sentais confus devant la situation. Ce sentiment prit une ampleur exagérée lorsque Lola me demanda si elle pouvait dormir avec moi ce soir.

Dormir. Je ne dormais pas. Pas vraiment, du moins. Pas depuis que Tara et moi nous étions laissés sur une note si triste et bouleversante. Cela faisait peut-être des mois, mais la blessure était toujours là. Lorsque je me couchais sous mes draps à chaque soir c’était dans l’espoir de pouvoir enrouler mes bras autour d’elle. De Tara. Pas de Lola. Alors de la recevoir dans mon lit alors que je me sentais comme le pire connard en ce moment après lui avoir fait l’amour sans sentiment, je ne me le pardonnerais pas. Parce que pour le moment, je ne pouvais rien être pour Lola de plus que son colocataire. J’avalai donc difficilement, fronçant légèrement les sourcils, désolé. « Lola je … je ne suis pas dans une … une très bonne place, en ce moment, en-dedans … Alors je … je ne pense pas que ce soit une bonne idée. » Lui avouais-je avec peine. Je ne voulais pas la blesser. Je caressai son visage, même si je la sentais plus réticente maintenant. « Tu es une si bonne amie pour moi … je ne veux pas te perdre … » Ce qu’on venait de faire était une erreur. Une magnifique et délicieuse erreur. Mais une erreur quand même.

Ce n'était pas ce qu'elle pensait. Je ne l'avais pas utilisée. Elle n'étais pas qu'un accessoire passager pour assouvir un désir, une vengeance ou un manque. J'éprouvais pour Lola une forte amitié, une attirance indéniable, peut-être que davantage se cachait derrière cela, même. Mais j'avais le coeur ailleurs, la tête dans le brouillard et l'être en peine. Présentement, je ne pouvais pas lui donner plus que cela. Je ne voulais pas qu'elle pense que je la jetais comme un torchon après avoir goûté son corps. Ce n'était pas ainsi que je le voyais. Pourtant, dans ses yeux tristes, je comprenais bien que pour elle c'était exactement ce qui se déroulait. Le pire était que, ce soir, je n'avais même pas la force de lui prouver le contraire. J'étais un lâche, j'étais un con. La vie n'arrivait pas à m'offrir ce que je désirais alors je n'avais rien à lui offrir en retour. Pareil pour Lola. Elle n'était pas Tara. Je détestais penser de cette façon. Mais c'était la vérité.

Malgré ses paroles, je savais qu'elle ne comprenait pas totalement ce qui me poussait à agir de la sorte avec elle, à me refermer autant et à la rejeter tout d'un coup. Je n'aurais même pas pu l'expliquer clairement moi non plus. C'était ainsi que je me sentais, voilà tout. Lola se releva, sans me toucher, et enfila de nouveau ses vêtements que je m'étais empressé de lui enlever un peu plus tôt. Tout de suite, elle m'avisa qu'elle allait dans sa chambre et me souhaita bonne nuit. Il était loin d'être l'heure d'aller dormir. Je savais que Lola n'allait pas bien. Par ma faute. « Bonne nuit Lola ... » La vérité était que je n'allais pas bien non plus. Par ma faute. Par celle de Tara. Par celle de la vie et du destin. Je suivis Lola du regard, nos yeux se croisèrent brièvement, sans éclat, puis elle ferma la porte de sa chambre. Je restai là dix minutes, à me détester, à me maudire, avant de me lever à mon tour et d'aller m'enfermer de nouveau dans ma prison.