#17 what the hell are you doing here?

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Dasha vivait maintenant depuis quelques temps avec Tanner. A son arrivée à Bowen elle s’était vite retrouvée à cours d’argent et avait dû quitter chacun des hôtels qu’elle avait fréquentés pour se mettre en colocation avec un jeune mannequin. Dans l’avion elle avait tout prévu. Elle pensait descendre de l’avion, récupérait vite fait ses valises et se rendre directement à l’adresse qu’elle avait trouvé sur internet, celle de son frère. Après 6 ans sans l’avoir vu, tout le monde aurait fait pareil non ? ainsi c’est ce qu’elle avait fait. Une fois devant la porte de son appartement, son cœur battait tellement fort qu’elle le sentait résonner dans tout son corps. Pendant 6 ans … pendant 6 ans il ne lui avait même pas souhaité son anniversaire, alors pourquoi lui ouvrirait-il ? Pour lui dire quoi de plus que ce qu’il ne lui avait pas dit en 6 ans ? Bonjour Dasha, alors la vie ? ça gaze ?
Après avoir pris la décision de rejoindre son frère, elle avait imaginé cette scène à la seconde près. Dans ses rêves, son rôle était joué par Jennifer Aniston, charimastique, belle, elle quoi. Quand elle sonnait à la porte, son frère lui ouvrait, se jetait à son cou en lui disant qu’elle lui avait tellement manqué. Dans un élan de réalisme elle s’était dit qu’il fallait qu’elle arrête de l’imaginer ou la réalité ne serait que plus dure et horrible. Mais son esprit avait repris le dessus, cette fois-ci son rôle était tenu par une personne lambda, blonde certes, mais plus proche de ce à quoi elle ressemblait maintenant après plus de 10h d’avion : short pas repassé, peau blanche parce qu’à Berlin on ne bronze pas, haut tâché de divers aliments qui composaient le plateau repas de l’avion, maquillage qui a coulé, cheveux indescriptibles. Dans ce rêve son frère lui ouvrait, il était comme dans son souvenir, beau, mais bronzé cette fois, une peau hâlée, tellement belle que si on avait froid on pourrait s’y coller deux secondes pour se réchauffer. Bien habillé, appartement qui montre sa réussite, enfants avec cette salope de Kayla qui arrivait par derrière, brune, élancée, plus belle que Dasha, il lui aurait donné ce regard qui dit « va te faire foutre » tout en te mettant un poignard dans le coeur. Dans d’autres versions c’était Kayla qui ouvrait, cette fois-ci pas d’enfants mais elle était enceinte de 8 mois et était toujours aussi rayonnante, corps bodybuildé, elle lui disait que son frère ne voulait pas la voir et lui crachait dessus.
Dasha était repartie en courant, dans son taxi qui la mena à son premier hôtel. Ainsi commença sa vie à Bowen. Elle s’y installa, chercha un entraîneur, puis reprit la même vie qu’à Berlin. Au bout de pratiquement un an elle se doutait que son frère avait sûrement dû apprendre qu’elle était là. Elle vivait avec un mannequin, ils devaient forcément se connaître. Quand elle faisait les courses, elle se dépêchait pour ne pas avoir à croiser son frère. Elle avait parcouru tant de kilomètres pour le voir et se cachait maintenant de lui.
Aujourd’hui, elle était chez elle. Faisant du steps devant la télé, elle était concentrée et en plein effort, quand on sonna à la porte. Elle allât voir. Elle ouvrit la porte et vomit. Son frère était là, et au final il était comme quand elle l’avait quitté, recouvert de son vomi.

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Tu ne sais plus vraiment où est ta place. Tout allait si bien, pourtant. Au départ, tu avais tout pour toi. Amis, famille, bonheur. Tout ce dont tu rêvais, tu pouvais l'avoir. Et tu ne rêvais pas plus que ce que tu avais, tu te disais que tu avais déjà une chance incroyable. Mais comme tous les jeunes, au bout d'un moment, tu en as voulu plus. Aujourd'hui tu t'en mords les doigts, et ce un peu plus chaque jour. Tu as fait un mauvais choix et tu le sais.

« T'y vas déjà ? » Tournant à peine la tête pour répondre à celle qui me parlait, je la hochais verticalement. « Ouais, j'ai un truc à faire. » Et ainsi, je quittais mon lieu de "travail". Aujourd'hui, j'avais décidé de bouger les choses. La solitude avait été une de mes maîtresses depuis mon arrivée à Bowen, il y a de cela six ans. Kayla était partie tellement vite que je n'avais même pas pu profiter d'elle ici. Les jours avaient passé, et j'étais passé par plusieurs étapes, après qu'elle m'ait quitté. Je m'en étais d'abord pris à celui qu'elle avait choisi à ma place. Comment avait-il osé courtiser une femme qui était déjà prise ? Et puis à elle. J'étais certain qu'elle l'avait fait exprès, pour se faire payer le billet d'avion et me larguer à l'arrivée. Enfin, je m'en étais pris à moi-même. Incapable de garder une femme. Et assez con pour quitter ma famille, ma ville, mes amis, mon chez-moi, tellement aveugle que je n'aurais jamais pu voir qu'elle se jouait de moi. Ainsi, j'étais bloqué là, dans l'impossibilité de rentrer à Berlin. Comment l'auraient pris mes parents ? Ils m'auraient sûrement envoyé bouler, et je n'aurais pas eu à les blâmer. Mes amis ? Encore, ils auraient pu comprendre, enfin je pense. Ma sœur ? Elle m'en aurait voulu à un point tel que je n'ose même pas imaginer comment elle aurait réagi en me voyant débarquer en Allemagne. Ma seule solution était de rester là, comme un con. C'est aussi comme ça que j'avais décidé de couper les ponts définitivement avec tous ceux que je connaissais. Car même à des milliers de kilomètres d'eux, j'aurais pu ressentir le poids de leur rancune envers moi. Ici, je m'étais fait de nouveaux amis, des connaissances. Je suis sorti avec plusieurs femmes après Kayla, mais je ne suis jamais resté avec elles bien longtemps. J'attrape facilement les femmes, mais pour les garder, c'est toujours plus compliqué. J'avais rencontré des mannequins, bien logiquement. Je ne retiens jamais vraiment leur nom, je m'en moque assez. Sauf celui d'un gars, que j'ai peu vu, mais dont la remarque m'avait particulièrement frappé l'esprit. Tout ce dont je me souvenais, c'est qu'il s'appelle Tanner. Et que quand il a su mon nom, il m'a sorti « Eh, Warren ! Ma coloc' elle a le même nom que toi, Krämer. Elle s'appelle Dasha. » Incapable de lui répondre. Je le regardais, assez interloqué. Il avait dû me prendre pour un taré, moi qui d'habitude parle tout le temps, à tout le monde, là, ma bouche était restée fermée, et aucun son n'avait su sortir de ma gorge. Alors, comme ça, Dasha était ici ? Pendant des jours, j'avais pensé à ce que m'avait dit ce Tanner. Et j'avais, au bout d'un moment, cherché son adresse, qu'il ne m'avait pas été difficile de trouver. Mais j'avais attendu. J'avais repéré l'endroit depuis longtemps, mais je n'avais pas osé m'y rendre.

Mais aujourd'hui, j'en avais décidé autrement. Mon courage avait fui mon esprit, mais je le retenais cette fois. J'avais donc quitté mon lieu de travail, et j'avais parcouru la ville jusqu'à son appartement, craignant la présence de son colocataire. Mais s'il fallait en passer par là, alors je le ferais. Espérons qu'il n'y soit pas. Inspirant un bon coup devant sa porte, je sonnais. Pendant un instant, je regardais à ma gauche, puis à ma droite, et j'avais pensé à fuir. Fuir le passé, l'oublier, faire comme si elle n'existait plus. Mais mes pieds restaient ancrés dans le sol. Je ne pouvais pas l'ignorer. Les photos d'elle ne me suffisaient plus. Ma soeur avait-elle changé durant ces années ? Où était-elle restée la même jeune femme qui aime la fête et qui resplendit de beauté ? La porte s'ouvrit. Devant moi se tenait Dasha. Et... Son vomi aussi. Celui-là, je m'en serais bien passé. Regardant un instant mes pieds, je relevais la tête aussitôt. Elle m'avait dit d'une certaine façon au revoir comme cela, peut être était-ce sa façon de me dire bonjour à nouveau. Je n'avais pas préparé ce que je pouvais bien lui dire. « ... Dasha. C'est comme ça que tu m'accueilles ? » Entrée en matière de merde, oui, je le conçois. Mais je ne savais strictement pas quoi lui dire. Et d'ailleurs, avais-je vraiment quelque chose à lui dire ?

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Joie. Tristesse. Colère. Envie de hurler. Envie de pleurer. Envie de le frapper. Trop d'émotions se bousculaient que la seule réponse fut cette horrible envie de tout faire sortir, de se laisser aller. Son vomi recouvra encore une fois les chaussures de son frère, et à son habitude il portait des Nike. Finalement c'était donc comme cela que ça se passerait leurs retrouvailles. Scénario que Dasha n’avait pas vraiment prévu. Elle était embarrassée, comme quand petite elle se recouvrait le visage de mousse au chocolat après en avoir seulement mangé une cuillère. Enfin la comparaison était faible. Après 6 ans sans avoir vu son frère jumeau, elle ne trouvait rien de plus à faire que lui vomir dessus. Oubliant totalement ce passage, elle laissa passer une longue minute durant laquelle elle le regardât, tout simplement. Elle s’était souvent dit que son frère état vraiment beau, à eux deux ils formaient un duo très beau. Fascinée par la mythologie grecque, elle avait souvent comparé son frère à un de ses dieux grecs dans sa tête. Ni trop musclé, ni pas assez, il avait des épaules larges et « faibles » à la fois. Ses cheveux étaient plus courts, il avait abandonné cette coupe qui lui donnait un air enfantin. Après son départ de Berlin, Dasha avait scrupuleusement suivit la carrière de son frère jumeau, en faisant ainsi une sorte d’obsession. Chaque articles, chaque shoots, elle les lisait regardait, tous. C’était ses seuls liens avec lui après tout. Elle enviait chacun des photographes et journalistes qui avaient pu le voir ou lui parler.
Entendre sa voix était comme revivre en quelque sorte. Quand on passe pratiquement sa vie entière attaché à une personne qui nous ressemble aussi bien physiquement que mentalement, c’est dur de devoir couper les ponts d’un coup, et au final tout ce qu’il nous reste c’est des souvenirs.
Elle lui sourit, les yeux mouillés par les larmes qui venaient. Elle ne savait pas qu’elle lui dit, mais dans un faible sanglot ‘sha elle essaya : « Oui.., désolée.. »

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Les étoiles sont un but que tout enfant cherche à atteindre. Il veut les toucher, les voir de plus près, les dénombrer, comprendre pourquoi elles sont là et ne tombent pas sur Terre, pourquoi nous on n'a pas ce genre de choses si magnifiques et brillantes. C'est comme cela qu'on reconnaît un adulte qui a gardé son coeur d'enfant. S'il rêve encore de pouvoir toucher un jour les étoiles, nul doute que c'est encore un jeune qui a pleins de rêves dans la tête, qu'il les cache ou non. C'est vraiment un repère, ce point ne se trompe jamais. Oui aux étoiles, oui à la jeunesse. Non aux étoiles, non à la jeunesse. En fait, je pense surtout que beaucoup trop de gens enfouissent en eux et cachent leur irrésistible envie d'un jour partir pour l'espace afin de toucher ces choses éclatantes. Oui, tout cela me persuade qu'au fond, tout le monde veut encore croire et espérer qu'il posera un doigt sur ces espèces d'objets volants non identifiés à branches qui représentent bien plus que tout une vie. C'est la brillance, l'éclat, la beauté à l'état pur, qui reste intacte des milliers d'années. En quand bien même elles meurent et s'éteignent, il faut plusieurs années avant que l'humain s'en aperçoive. La reconnaissance éternelle, si je puis dire.

La seule chose qui se passait, après que Dasha n'ait pu retenir le contenu de son estomac, c'était un grand silence. Elle me regardait, me fixait comme si j'étais une bête de foire, un total étranger, mais je savais pertinemment qu'elle cherchait juste à se remémorer mon visage d'avant, et l'actuel. Nous nous sommes regardés dans le blanc des yeux pendant une bonne grosse minute, durant laquelle je préférais ne rien dire. En même temps, je n'avais franchement rien à dire d'intéressant, alors pourquoi se forcer ? Ne pas voir ma soeur pendant tout ce temps avait été une rude épreuve, mais je n'avais rien réussi à faire contre cela. Renouer le contact, j'en avais déjà été bien incapable quand Kayla m'avait abandonné à notre arrivé sur le sol australien. Je me sentais tellement con de ne pas avoir ouvert les yeux avant sur ce que voulait réellement mon ex-fiancée que j'avais plus que peur de revenir à Berlin, la queue entre les jambes, sous les « Je t'avais prévenu » de mes parents et de ma soeur. De mes amis aussi, peut-être. C'est comme ça que je suis resté des années durant à Bowen, entravé par la culpabilité inutile. Alors voir qu'il y avait un moyen de palier à cette espèce d'assignation à résidence, imaginer que Dasha avait pu d'elle même se ramener, ici, cela provoquait en moi un mélange entre la joie et la peur. Cela faisait six ans que je n'avais pas eu de contact avec ma ville natale, et la revoir ici m'obligerait forcément à savoir tout ce qu'il s'y est passé, et franchement, je n'étais pas certain d'en avoir envie. Dasha sourit, tentant tant bien que mal d'articuler pour me répondre. « Oui... désolée... » Je lui souris à mon tour, essuyant avec mes mains les larmes qui commençaient à rouler sous ses yeux, de ses paupières à ses joues. « Je dois dire qu'avec un silence radio aussi long, je ne sais pas lequel de nous deux a été le plus poli... » Je tentais de prendre ma remarque avec humour, mais je me faisais des reproches à moi même.

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Finalement, aucun de ses scénarios bêtement imaginés dans l'avion ne s'étaient produits, pour le mieux peut-être. Elle se sentait à la fois bête et à la fois en colère contre elle-même. D'une part elle venait de lui vomir dessus, de l'autre elle l'avait scrupuleusement évité pendant presque un an pour éviter de devoir affronter ses excuses, les larmes, et Kayla. Elle baissait la tête et regardait les chaussures de son frère, dégueulasses. « Je dois dire qu'avec un silence radio aussi long, je ne sais pas lequel de nous deux a été le plus poli... » Warren coupa sa soeur dans sa réflexion. Poli ? oui, c'est vrai. Partir comme ça d'un coup, avec sa Kayla, ce n'était pas vraiment poli. Néanmoins sur le moment même, Dasha s'en foutait. Il était là, son frère, son jumeau, certes c'était bon de le revoir, le contact de sa main, sa voix mais elle ne pouvait arrêter de penser à quel point il devait être une toute autre personne maintenant, un étranger. 8 ans c'est très long. Sa remarque la toucha, au moins il reconnaissait avoir fait le mort. Elle partit à la cuisine, chercher un rouleau de sopalin mais surtout décompresser. Entre ses meubles de cuisine et son frigo, elle souffla, reprit une douce et lente respiration. Quand il était partit comme ça de Berlin, tous ses amis s'étaient réunis pour lui dire au revoir, Félix, tous. C'était la dernière fois qu'elle l'avait vu et ils ne s'étaient pas parlés, s'étaient quittés en mauvais termes. Au final Warren avait dû autant souffrir qu'elle se dit-elle. Dash retourna devant son frère, qui se tenait toujours debout. Comme un frère, il regardait son appartement, sûrement pour voir dans quelles conditions elle vivait. Elle lui tendît la feuille et se lança. Sinon, Kayla ? Une obsession pour Dasha, mais en même temps, c'est elle qui lui a pris son frère jumeau. Elle attendait la réaction de son frère qui serait sûrement brutale, elle s'attendait à ce qu'ils aient rompus, leur relation était vouée à l'échec, Dasha et ses parents le savaient. Warren était bien trop narcissique et prétentieux pour tenir une quelconque relation amoureuse avec quelqu'un, ou du moins pas quelqu'un d'aussi semblable que lui comme Kayla. Ainsi, elle le questionnait sur elle. En même temps, après 8 ans, il fallait bien commencer par quelque chose.

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Je n'avais jamais vraiment imaginé comment se passeraient ses retrouvailles avec ma soeur. A vrai dire, j'avais même pensé que ça n'arriverait jamais. Que ma soeur resterait à Berlin et que moi, trop impétueux pour avouer mes torts, serais resté seul envers et contre tout dans ce pays chaud. Mais voilà, j'étais là, devant ma soeur, à la porte, les chaussures dégueulasses. Et ça ne m'importait que peu. La vision de Dasha devant moi, pour la première fois depuis six ans, avait le don de me captiver. Elle se retira dans son appartement afin de me ramener du sopalin, qu'elle me tendit. Je l'utilisais assez nerveusement, après tout, des chaussures, ça se remplace aussi. J'avais un peu la flemme de les nettoyer. Et elle me regardait. Là, plantée face à moi. Toujours aussi belle, bien que plus mûre. Elle et moi, nous avions changé... Je jetais un oeil dans son appartement, autant par curiosité que pour savoir un peu plus de choses sur ma soeur, qui avait dû, malgré tout, changer moralement aussi, évoluer. Mais je n'eus pas vraiment le temps de me pencher là-dessus. Elle me posait déjà la fatidique question. Sinon, Kayla ? Mes yeux se reposèrent instantanément, par réflexe, sur la blonde. Je sentis mes joues rougir, comme jamais depuis un bon bout de temps maintenant. Je me sentais tellement con... Pas honteux, mais vraiment débile. Articuler ne serait pas chose facile. « A vrai dire... Elle m'a quitté. » Difficilement capable de continuer, je fis une pose. « Elle m'a quitté au moment où nous sommes descendus de l'avion... Elle m'a utilisé comme pigeon... » Je baissais les yeux, plus gêné que jamais je n'eus pu l'être de toute ma vie. Je n'osais même plus la regarder dans les yeux, moi qui, toujours, avais été assez orgueilleux pour affronter n'importe quelle situation.

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Une fois ses chaussures pratiquement propres, la question posée, son frère commença à articuler une phrase. Finalement les mots qui sortaient de sa bouche lui étaient égaux, avait-elle vraiment besoin de savoir s’ils avaient rompus ? et si finalement, ses parents et elle avaient eu tort ? Elle s’était juré qu’elle exploserait de rire si c’était le cas. Ce qui la préoccupait le plus était le teint inquiétant que prenaient les joues de son jumeau. Il devenait littéralement rouge. Ses joues devaient être aussi chaudes que le sable des plages de Bowen quand le Soleil atteint son zénith. Elle aurait bien aimé lui toucher ses joues affectueusement d’ailleurs mais elle s’abstint, les réflexes, leur complicité, tout ça, fallait du temps avant que ça revienne. Elle se sentait presque peinée et gênée pour lui tellement ce qu’il était en train de dire devait l’embarrasser. D’ailleurs, elle commença à s’y intéresser, captivée de savoir ce qui pouvait tant le déranger. La vérité peut-être ? Une vérité gênante, amère et tellement prévisible ? Au moment où ils sont descendus de l’avion……Au moment où ils sont descendus de l’avion ?! « Hmm au moment de ….quitter l’avion tu dis ? ». Ses yeux étaient équarquillés, grands ouverts, choquée de toute réponse ou détails que pourrait ajouter son frère. « Quelle salope ! Quelle vraie salope ! ». Et cela continua pendant quelques deux bonnes minutes. Son frère ne pouvait en placer une, n’osant la couper et à vrai dire, en avait-il seulement envie ? La diversion de sa sœur lui était sûrement profitable. Furieuse, énervée, passionnée comme elle en avait l’habitude, elle continua donc d’hurler toutes les insultes qui lui venaient à l’esprit et qui de préférence rimaient avec Kayla. Violemment elle le prit dans ses bras, l’enlaçant comme elle le pouvait après ses huit années, comme elle l’aurait fait si elle avait été là au moment de leur rupture. Une longue étreinte qu’elle n’avait pensé pouvoir vivre avant quelques mois. Elle le relâcha, lui releva le menton pour qu’il la regarde enfin dans les yeux et lui donna une petite gifle sur le crâne, un sourire affectueux aux lèvres. « Idiot va ! ». C’était sa sœur, et aujourd’hui, jour de leurs retrouvailles, elle n’allait pas lui dire je te l’avais dit. L’évidence était flagrante, Warren avait donc une excuse pour cette absence mais était-ce aussi gênant à ce point pour couper tout contact avec elle ? Sûrement. Elle n’était pas dans sa tête mais savait à quel point Warren pouvait être fier. Fier comme jamais. Fier au point de ne pas lui souhaiter joyeux noël ou même bon anniversaire. Quoi qu’elle non plus ne l’avait pas fait.

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