Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Mer 18 Mar 2015 - 14:32
Mon regard perdu, confus et nerveux se tourna vers celui plus paisible d'Anna, alors que je venais de garer la voiture dans le stationnement d'un club de danse de Proserpine, ville à plus d'une quarantaine de minutes de Bowen. Pourquoi si loin ? Pour moi. Pour mon coeur sensible, pour mon corps lacéré par les regards des autres, pour ma peur insurmontable du jugement. Anna, belle Anna, voulait m'amener danser. J'aimais danser. Je n'avais jamais pu danser. Elle l'avait su. Anna étant une femme pleine de vie et pleine de joie, ne comprenant pas pourquoi je ne me laissais pas aller à mes petits plaisirs, insista pour m'amener. Au départ, elle proposa un club de danse à Bowen, et je refusai catégoriquement. Après plusieurs "non", elle comprit que je ne changerais jamais d'idée. Je ne pourrais jamais me laisser aller complètement si mes fantômes du passé pouvaient être dans la même salle que moi, à tout hasard.
Elle me sourit, tentant sans doute de me rassurer. Ça ne fonctionna pas. « Je suis pas certain d'en avoir envie, finalement, Anna. J'ai jamais vraiment dansé en fait. » J'avais dansé quand j'étais plus jeune, avant même que la puberté ne change complètement ma vie. Après ça, je n'avais plus jamais osé, sachant que la danse, associée aux rumeurs d'homosexualité à mon sujet, ne feraient que s'amplifier. C'est pourquoi j'avais aussi peur d'entrer dans ce club de danse sociale. De nombreux couples qui sauraient quels pas exécuter en harmonie, quelle distance adopter entre eux, sur quelle musique suivre un rythme ou un autre. Malgré tout, Anna sortit de la voiture, alors je le fis aussi, en soupirant. Je me traînai jusqu'à la porte du club de danse, où heureusement l'homme ne demanda pas nos cartes d'identité. À plus de trente ans, j'espérais bien que nous ne passions plus pour des gamins. Comme ces gamins grâce à qui Anna et moi nous étions rencontrés.
En entrant dans la pièce principale, nous entendîmes des musiques latines pour commencer. L'ambiance était chaude, on se serait cru dans un club cubain où la danse se confond facilement à la sexualité. C'était sensuel, c'était vivant. Je souris en regardant les couples qui se donnaient en spectacle sur la piste de danse. D'autres, plus timides sans doute, ne faisaient que siroter un verre aux tables rondes en se délectant des mouvements des corps des autres. « Sérieusement, j'crois pas pouvoir dégager autour de sex-appeal que ces hommes-là. Peut-être devrait-on juste nous asseoir et regarder. » Parce que les hommes autant que les femmes étaient des bombes sexuelles prêtes à exploser. Magnifique. Intimidant, aussi.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Sam 21 Mar 2015 - 21:48
J'enseigne à mes peurs l'art de mourir
ft. Lennox Nowakowski
Je sens la tension de Lennox monter au fur et à mesure des kilomètres que nous parcourons. En quelques sortes, je comprends son stress, danser devant d'autres personnes peut paraître difficile pour certains, même si, il faut le dire, je ne suis pas comme ça. Au contraire, j'ai appris avec le temps à me désintéresser de l'avis des autres, à ne plus m'en occuper. Lorsque je suis arrivée à Bowen, c'est sûr que ça a été difficile pour moi car j'ai grandi dans un environnement où tout n'était qu'apparence et malgré le fait que jamais je n'ai voulu m'y soumettre, ces enseignements m'ont marqués. Seulement, depuis toutes ces années j'ai réussi à m'en défaire et, sachant à quel point ça peut être difficile, je ne peux qu'être compatissante avec mon ami. Je lui souris pour le rassurer, mais visiblement, ça ne l'aide pas.
Comment tu peux savoir que tu n’en a pas envie si tu ne l’as jamais fait ? Demandais-je gentiment. À y réfléchir, j’aurais peut-être dû le faire danser en privé, juste lui et moi, ça l’aurait peut-être aidé à être moins gêné ? Mais peu importe, maintenant nous sommes là et on ne va pas repartir après tous les kilomètres que l’on vient de parcourir.
Allez viens ! Lui dis-je en sortant de la voiture. Je claque la portière derrière moi et lui adresse un nouveau sourire.
En entrant dans la discothèque, la chaleur qui en émane me prend de plein fouet et mon sourire s’élargit. J’ai toujours aimé les musiques latines, enfin, dès que j’en ai entendu une, parce que ça ne s’écoutait pas en Turquie, en tous cas pas dans ma famille. J’aime cette chaleur torride qu’elle exprime et j’éprouve de suite envie de me déhancher dès que j’écoute une de ces mélodies ensorceleuses. C’est d’ailleurs ce qui m’arrive en passant le pas de porte. Evidemment, le videur ne nous a pas arrêtés, vu que nous avons tous deux passé l’âge d’entrer en boîte de nuit et que nous nous sommes mis sur notre trente-et-un.
Habillée d’un top rose pâle moulant sans manches, d’une jupe blanche ne descendant pas plus bas que mes cuisses et de talons compensés de la même couleur, je me sens à l’aise. Je ne prévois toujours que le nécessaire lorsque je sors. Quelques petits billets dans le bonnet de mon soutien-gorge font l’affaire pour me payer à boire et pas besoin de téléphone pour danser. Le but, c’est de s’oublier !
Mais ça, ça sera peut-être difficile pour Lennox qui émet à nouveau des doutes sur ses capacités à danser. Encore une fois je comprends, mais pour une optimiste comme moi qui veut toujours tout essayer, c’est parfois difficile d’être compréhensive ! J’essaie malgré tout de le rassurer, car je sais très bien que ça n’est pas en le bousculant que j’arriverai à le faire sortir de sa coquille. Dans un nouveau sourire, je lui propose :
Si tu veux on va boire un verre. Ça permet de se sentir désinhibé. Et puis, honnêtement, tu pourrais être étonné concernant le sex-appeal, ça n’est pas inné, ça se travaille ! Regarde-moi, je n’étais pas aussi parfaite avant !
Et me voilà partie à rire. Une bonne dose d’humour et d’alcool, c’est peut-être de ça dont il a besoin. Je suis sûre que je peux l’aider à se sentir mieux. Il va juste me falloir un peu de persévérance. Beaucoup ?
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Dim 5 Avr 2015 - 1:59
J'haussai les épaules à la question d'Anna. Je n'aimais pas particulièrement ces réflexions hypothétiques et introspectives qui ne voulaient, en quelque sorte, rien dire. Je n'en avais pas envie, point final. Je n'avais jamais mangé de la merde de chien et pourtant je savais pertinemment que je n'avais aucune envie de l'essayer, alors pourquoi ce ne pourrait pas être la même chose pour la danse ? Cependant, ce genre de réponse allait créer un malaise entre mon amie et moi, et je me sentais déjà assez mal dans ma peau en ce moment, pas besoin d'en ajouter une couche supplémentaire. Je me contentai de répondre un simple : « J'sais pas. », suivit d'un petit rire timide. Je préférais baisser les bras de cette façon, c'était plus facile que de m'en tenir à mes pensées.
Je sursautai quand Anna claqua la portière mais je fis de même après l'avoir entendue me crier de venir, elle qui était déjà dehors, un grand sourire aux lèvres. Putain ce que j'aurais aimé pouvoir être comme ça, moi aussi. Une joie aussi simple ne m'arrivait que de temps en temps, durant des moments éphémères où j'oubliais à quel point je n'aimais pas ma vie. Nous entrâmes finalement dans la discothèque et la chaleur des corps me donna tout de suite très chaud. S'il fallait que je danse en plus, j'allais transpirer toute l'eau de mon corps en moins de dix minutes. En voyant les danseurs déjà en transe, je fis part de mes réticences à Anna. Celle-ci se montra, comme toujours, très compréhensive avec ma timidité et mon asociabilité, et elle me proposa d'aller boire un verre d'abord, question de me désinhiber un peu. Je rigolai à sa remarque sur le sex-appeal. Je doutais fortement arriver un jour à avoir l'air sexy en me déhanchant, mais sait-on jamais, hein. « Attention les chevilles ! », lui dis-je en rigolant suite à son commentaire sur la perfection. Je riais bien franchement, tout en me dirigeant vers le bar. « Un Glenrothes scotch sur glace, merci. » Je tournai la tête vers Anna pour qu'elle commande son verre. Je n'aimais pas les cocktails trop sucrés. Mis à part la sangria lors de chaudes journées, je n'en consommais jamais. Le barman apporta nos consommations et je payai pour les deux verres. Chacun notre tour, ce serait plus simple. Je levai mon verre et trinquai avec Anna. « À tes idées folles qui me sortent toujours de ma zone de confort. » Dis-je en secouant la tête, mi-amusé mi-agacé, puis je bus une grande gorgée de mon verre. Je grimaçai. « Peut-être qu'à mon deuxième je danserai sur mes mains ... putain que c'est fort ! » M'exclamais-je.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Mar 12 Mai 2015 - 15:31
J'enseigne à mes peurs l'art de mourir
ft. Lennox Nowakowski
Pour moi, tant qu'on ne s'est pas déhanché sans contrainte sur une musique envoûtante, on ne peut absolument pas se représenter le bien que ça peut procurer. Lennox n'imagine pas à quel point cette expérience pourra lui être bénéfique. Je suis certaine que s'il réussit à laisser de côté toutes les résistances qu'il peut avoir, ne serait-ce que le temps d'une danse, il s'en sortira grandi et bien plus détendu. Je compte l'aider, mais visiblement la tâche va être ardue. Mais j'en fais mon affaire personnelle, mon défi de ce soir. J’apprécie Lennox, c’est un homme attachant et agréable, mais son esprit est tellement obscurci par des pensées négatives qu’il ne se rend pas compte de ses qualités. C’est vraiment dommage car je suis sûre qu’il en a bien plus que ce qu’il peut penser.
Ma technique ce soir ? Un mélange de compréhension, d’humour, et d’entrain. Je vais l’aider à se surpasser, et à dépasser ses peurs. J’espère sincèrement que j’y arriverai ! En tous cas, je ne m’avoue pas vaincue facilement et quand il le faut, je sais être très patiente. Heureusement car, contrairement à moi, la chaleur de la boîte de nuit et son ambiance endiablée semblent l’inquiéter plus qu’autre chose. Personnellement, c’est plutôt les lieux avec des contraintes incroyables qui m’angoissent, car l’oppression et les obligations de la bienséance à l’excès me rappellent trop mon enfance sans liberté. Ici, dans une discothèque, je me sens libre de mes mouvements et de mes actions. C’est pour cette raison qu’en passant la porte, mon sourire s’est élargi. J’en profitais pour rassurer à nouveau Lennox et pour plaisanter sur ma prétendue perfection. Je sais pertinemment que je ne suis pas parfaite, mais parfois ça ne fait pas de mal de se lancer des fleurs, surtout pour faire rire un ami !
Comme je viens de le suggérer, un peu d’alcool ne pourra que nous désinhiber. Dieu sait que Lennox en a besoin ce soir ! Je laisse payer celui-ci pour le cosmopolitan que je viens de commander, tout en lui notifiant mon intention :
Les prochains sont pour moi.
Sans m’en rendre compte, j’accompagne ma phrase en tapotant mon sein, puisque c’est là que se trouve mon argent. Lorsque je remarque mon geste, je me mets à rougir doucement et finalement à rire en précisant :
Je te rassure je me tripote pas, c’est là où j’ai caché mes billets !
Dans un sourire à moitié confiant, Lennox porte un toast à mes idées farfelues Je ris doucement et lève mon verre sans un mot. En effet, j’avais le don visiblement pour l’emmener en dehors de sa zone de confort. Mais honnêtement, ça amène à quoi une zone de confort permanente ? La vie vaut la peine d’être vécue à fond, car pour avoir été longtemps « enfermée », je sais que rien n’est mieux que de découvrir de nouvelles choses. D’ailleurs, en parlant d’expériences inédites, Lennox semble avoir commandé une boisson qu’il ne connaissait pas. Me mettant à rire de nouveau devant cette situation, je répondais, hilare, à sa plaisanterie et à sa surprise :
Toi aussi si tu commandes de l’alcool à brûler c’est couché par terre que tu vas te retrouver !
Je peux goûter ?, je demande gentiment en pointa du doigt la boisson de mon ami. Je ne connais pas non plus, et j’ai toujours été de nature curieuse alors…
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Sam 16 Mai 2015 - 1:42
Les lieux avec les contraintes incroyables représentaient pour moi une pause. Un moment de répit. Parce que je n'avais qu'à faire ce qui était dicté, ce qu'on attendait de moi. Je n'avais qu'à suivre un code et je m'en sortirais bien. Je n'avais pas besoin d'être qui que ce soit, si ce n'était qu'un mouton bien dressé. Ici, dans cette boîte de nuit, je devais être Lennox. Et je ne savais pas qui était Lennox. Je ne savais pas qui j'étais. Toujours ambivalent face à ce que j'aimais, ce que je n'aimais pas. Ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. Jamais sûr de moi, jamais sûr de rien. Je tanguais entre une identité et une autre, préférant jouer aux caméléons avec les personnes de mon entourage plutôt que de devoir cerner qui j'étais. Je n'étais rien. Personne. Je préférais de loin me réinventer à chaque fois, c'était plus facile. Moins angoissant. Malheureusement, je n'arrivais jamais à me réinventer en quelque chose que j'aimais. Je demeurais sans cesse un personnage effacé au fond du tableau.
J'hochai la tête lorsque Anna s'empressa de dire que les prochains étaient pour elle. Je préférais lui laisser gagner cette bataille des mots, et plus tard si je voyais qu'on consommait beaucoup, je gagnerais la bataille des actes. Ça ne servait à rien qu'on s'obstine dès le départ sur qui allait se vider le portefeuille. On verrait en temps et lieu. La prochaine serait pour elle, et tout dépendrait de la suite pour le reste. Anna tapota son sein en même temps que sa phrase et je ne pu donc m'empêcher de regarder sa poitrine, ce qui entraîna un moment de confusion assez drôle. La brunette rougit et probablement étais-je tout aussi rougissant. Je souris, timide, avant de rigoler un peu plus après ses explications. « Je vois. Petit conseil, ne fais pas ça devant des gens que tu ne connais pas. » Ajoutais-je en rigolant. Moi, ce n'était pas bien grave, cela rendait la conversation plus ludique. Un autre aurait pu se faire des idées.
Nos verres arrivèrent enfin et j'osai porter un toast à Anna et à ses idées auxquelles je ne devrais franchement plus adhérer, vue mon aise ici. Nos verres tintèrent l'un contre l'autre et je le portai à ma bouche pour ensuite grimacer. Anna se moqua allégrement de moi. J'avais encore un visage de dégoût, incapable de sourire tout de suite. « Ouais, pfff, je me pensais cool à commander ça mais en fait c'est dégueulasse. » Avouais-je en riant enfin. Anna me demanda si je pouvais goûter. J'hochai la tête et poussai mon verre vers elle. « Fais-toi plaisir. » Lui répondis-je, ayant déjà hâte de voir sa réaction. Après ce verre-là, c'était certain, je pourrais aller danser.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Mer 10 Juin 2015 - 21:08
J'enseigne à mes peurs l'art de mourir
ft. Lennox Nowakowski
Je ne suis pas une grande fan des alcools forts, je préfère de loin les cocktails sucrés, parfois même sans alcool. Je n'en ai pas besoin pour me sentir à l'aise dans des ambiances de boîte de nuit. Dans ce genre d'endroit, il fait toujours chaud, et la musique m'emporte toujours rapidement en direction de la piste de danse. Mais ce soir, il s'agit d'autre chose. Je ne suis pas là pour mon plaisir à moi, mais bien pour celui de Lennox, même s'il ne s'en rend pas encore compte. Je pense vraiment qu'une soirée à se lâcher peut l'aider à se trouver, à se laisser aller dans sa vie de tous les jours. Mais encore faudrait-il qu'il se laisse aller maintenant, qu'il se libère de ses tensions ! Je ne me prends pas pour Mère Thérésa bien sûr, je ne pense pas être capable de sauver tout le monde, mais j'apprécie Lennox, et je pense sincèrement pouvoir l'aider.
Non, je n'aime pas vraiment les alcools forts. Mais j'avoue que je suis très curieuse de goûter ce qu'à choisi mon ami. J'espère que ça l'aidera à s'oublier quelques minutes. Enfin, si tant est qu'il le boive ! Parce qu'à peine j'avalais la première gorgée de son verre que je deviens rouge pivoine et je me mettais à tousser.
Ah oui en effet, je n'aime toujours pas le scotch dis donc !
Je me mets à rire, cette fois de moi-même, et bois finalement une petite gorgée de ma propre boisson, bien moins forte que celle de Lennox.
Franchement, avoir l'air cool, on s'en fout. Tu veux savoir un secret ?
Avec un air conspirateur, je souris doucement et m'approche de l'oreille de mon interlocuteur avant de lui chuchoter ceci :
Si tu veux vraiment te laisser aller sur la piste, le mieux c'est de fermer les yeux et de penser que tu es tout seul.
Après ces quelques mots, je me redresse, lance un clin d'oeil à Lennox et lui sourit. Je sais que ça sera difficile pour lui, voir même impossible, alors avec un trait d'humour je rajoute tout haut :
Et au pire, si tout à l'heure tu n'y arrives pas, je ferai la danse des canards, comme ça tu peux être sûr que tout le monde me regardera moi et pas toi.
Ben oui, j'ai bien compris que c'est le regard des autres qui bloque le vrai Lennox et l'empêche de s'ouvrir et de se découvrir. Mais c'est tellement dommage ! Les autres, ils sont ce qu'ils sont, et puis franchement s'il y en a un qui se moque c'est que ce mec là est vraiment pas net dans sa tête.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Lun 15 Juin 2015 - 19:37
Je ne buvais que très rarement de l'alcool également. Probablement pour ce que cela représentait à mes yeux : une solution, un exutoire, l'oubli. L'alcool représentait pour moi une façon d'oublier un peu, un moment, qui j'étais et surtout ce que je n'étais pas. Heureux, libre, épanoui, accompli. Je n'étais rien de tout cela et dans la sobriété cela me pesait. Dans l'ivresse, je me permettais d'en rire et de ne pas m'en soucier. C'était aussi très autodestructeur et je savais que la dépendance n'était pas loin de moi. Voilà pourquoi les soirées bien arrosées se faisaient rares chez moi, parce que je me protégeais de ce que ça pourrait entraîner après. Toutefois, je n'arrivais jamais à dire non lorsque je me trouvais en compagnie de quelqu'un. Les occasions étaient justement si rares que je finissais toujours par me dire qu'une fois ne faisait pas coutume. Comme ce soir. Juste pour me désinhiber un peu, rien de plus. La raison me semblait plus valable. Plus raisonnable.
Après que j'aie dit que je voulais me penser cool en buvant ce scotch, Anna m'assura qu'on s'en foutait. Je tournai la tête vers elle, d'abord surpris, puis je souris en me détendant. Je ne connaissais pas beaucoup Anna, après tout. Je ne savais pas si la popularité et l'image avaient beaucoup d'importance à ses yeux ou pas du tout. Visiblement, elle se fichait royalement de ce que j'avais l'air. Cela me rassura un peu, car de cette façon je n'avais pas à jouer un rôle qui ne m'allait pas si bien que ça. L'homme sûr de lui, populaire, décontracté, qui a de la classe et de la gueule. J'avais assez de classe mais à part ça, je ne remplissais aucun critère. « Quoi donc ? » Demandais-je alors que la jeune femme m'avait demandé si je voulais savoir un secret. Je n'aimais habituellement pas être mis dans le secret, mais ce dernier ne semblait pas être d'une importance capitale. Effectivement, elle s'approcha de moi pour me chuchoter à l'oreille un certain conseil sur la danse. J'hochai la tête. Puis j'éclatai de rire au commentaire sur la danse des canards. « Comment tu fais ? Pour ne pas avoir peur du ridicule à ce point-là ? » Demandais-je avec un réel intérêt, parce que Anna me fascinait réellement par son assurance. J'aurais tout donné pour pouvoir me laisser aller sans me soucier de ce que les autres penseraient.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Mar 16 Juin 2015 - 18:22
J'enseigne à mes peurs l'art de mourir
ft. Lennox Nowakowski
Pour Anna, l’apparence n’est pas très importante. Elle aime plaire, c’est sûr, mais surtout à ceux qui l’intéressent. Elle se fait belle pour sortir et espère toujours que ses amis l’aiment comme elle les aime, mais ça s’arrête là. Le reste, comme paraître cool ou se ridiculiser, elle s’en moque. Les inconnus qui se trouvent autour d’elle ne l’intéressent pas, et passer pour une folle ou une sombre conne à leurs yeux ne la dérange pas. L’important, c’est qui elle est vraiment. Si ça ne plait pas aux autres, tant pis pour eux, ils n’ont qu’à pas s’occuper d’elle. C’est un avantage d’avoir une telle philosophie, elle le sait, car elle a été comme Lennox à un moment, enfin, pas tout à fait comme lui, mais elle aussi a été très perturbée par ce qu’on pouvait penser d’elle, de peur qu’on la juge d’une manière ou d’une autre. Il faut dire qu’elle a eu de l’expérience dans le jugement à son égard lorsqu’elle vivait encore chez ses parents. Son père ne faisait que lui donner des ordres sur sa manière de se comporter, sur sa manière de se tenir. Le paraître, toujours le paraître. Alors elle a vraiment essayé de faire des efforts, mais elle s’est vite rendu compte que c’était source de tristesse et de frustrations intenses. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui elle est si peu portée sur l’apparence, elle estime qu’elle en a assez souffert.
J’ai pu constater que peu importe comment tu es ou comment tu te comportes, il y a toujours des gens pour te juger et pour ne pas t’apprécier, alors autant agir spontanément ! Réfléchir avant, parfois, ça rend malheureux...
Bien sûr, la jeune femme ne donne pas la raison originale de sa prise de conscience sur l’apparence car, en effet, parler de cette époque est encore difficile pour elle. Elle préfère éviter les questions indiscrètes. Son passé, c’est son passé, pas besoin de revenir dessus. La réponse qu’elle vient de donner n’est cependant pas non plus un mensonge, car en effet, elle a pu être la cible, comme d’autres, de moqueries, qu’elle essaie de passer inaperçu ou qu’elle se montre exubérante. C’est comme ça, on ne peut pas plaire à tout le monde.
Et puis franchement, ceux qui se permettent de juger les autres, je trouve qu’ils ne valent pas la peine qu’on s’en préoccupe. Ajoute-t-elle en souriant et en finissant sa boisson.
Bon, tu finis ton verre et on va danser, ou on va danser tout de suite ?
Oui, c’est vrai les choix qu’elle lui donne sont limités, mais elle a vraiment envie de bouger maintenant, de se défouler. Et puis bon, elle sait que si elle demande à Lennox s’il veut aller danser, il dira non, et elle n’est pas venue là pour essuyer un refus (a).
STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Dim 21 Juin 2015 - 4:15
J’en avais assez souffert, moi aussi, et pourtant je n’arrivais pas à me détacher de la douleur liée à une apparence qui ne nous convient pas. Pourtant, en soi, je n’étais pas un être humain ignoble. On me disait même souvent que j’étais beau, très séduisant. Alors j’imagine que ce n’était pas vraiment le visage en tant que tel, le problème. Plutôt ce qui se cachait derrière. Lorsque je marche dans la rue, sans rien dire et sans rien faire, je ne crains pas les rires. Je sais que j’ai une apparence normale, voire même jugée positivement. Toutefois, dès que j’ouvre la bouche ou bien que je pose une action, il me devient si difficile d’agir comme si tout le monde se fichait de moi. J’avais l’impression que peu importe ce que je faisais, ce n’était pas la bonne chose à faire. Même à presque trente-cinq ans, les horreurs du rire moqueur des autres me hantaient. Et Anna aurait beau me dire n’importe quoi, je pense sincèrement que je n’aurai jamais assez confiance en moi pour me laisser aller sans me soucier des autres. « Peut-être. Probablement est-ce pour ça que je suis malheureux, d’ailleurs. » Dis-je avec un sourire triste. C’était sorti tout seul. J’avalai une énorme gorgée de mon verre. Puis je me tournai vers Anna. « Mais j’préfère passer inaperçu plutôt que d’être ou de ne pas être apprécié. » L’homme invisible, j’étais. Je ne donnais pas la chance aux autres de se faire une opinion de moi : je passais dans leur vie en me faisant si petit qu’ils ne me remarquaient même pas, ces gens-là. C’était devenu un art, pour moi, de ne jamais être remarqué. C’était le meilleur moyen de défense possible. Ne pas exister. Ni aux yeux des autres, ni pour soi-même.
Anna renchérit en disant que de toute façon, ce sont ceux qui jugeaient qui ne valaient pas la peine qu’on s’en préoccupe. Je souris. J’aurais pu lui répondre que c’était moi qui ne valais pas la peine qu’on se préoccupe, mais j’avais été assez dramatique pour ce soir. Anna allait prendre peur devant une telle noirceur. Je me contentai donc d’hocher la tête avec un mince sourire. La jeune femme termina cul-sec sa boisson, du moins ce qu’il en restait. Elle me proposa alors de finir mon verre et d’aller danser, ou d’aller danser maintenant. Je secouai la tête. « Oh non, certainement pas sans avoir bu tout mon verre. » Mais je ne comptais pas la faire attendre plus longtemps, alors j’attrapai mon verre de fort et le bu d’un trait à mon tour. Après une énième grimace, je me levai. « Quatre shooters de tequila, s’il-vous-plaît. » Commandais-je au serveur. Lorsqu’ils arrivèrent, j’en poussai deux vers Anna, et gardai les deux autres pour moi. Nous les avalâmes l’un après l’autre, sans répit. « Ouf !! Bon. Allons-y. Mais j’te promets rien. » Dans le sens où il était possible que je rebrousse chemin après quatre notes de musique. Je suivis tout de même ma compagne jusqu’à la piste de danse, au moment même où le rythme changeait légèrement, même si en sommes, les musiques se ressemblaient pas mal toutes. Toujours coincé, je ne fis que bouger légèrement les épaules, alors qu’Anna bougeait déjà d’une façon si belle et si fluide, comme si son corps était une portée et que les notes se dessinaient sur elle.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Jeu 2 Juil 2015 - 16:59
J'enseigne à mes peurs l'art de mourir
ft. Lennox Nowakowski
Ça ne fait aucun doute, pour Anna, que Lennox est malheureux, mais l'entendre dire à voix haute la surprit légèrement. En effet, elle ne pensait pas qu'il se livrerait si simplement à elle et on peut dire que ça la touche. Contrairement à ce qu'il semble penser, c'est un garçon étonnant et plutôt intéressant, malgré sa tendance constante à l'auto-destruction. C'est peut-être la seule chose chez lui qui, pour ce qu'en sait Anna, pourrait créer le jugement chez ceux qui ne possèdent aucune once d'empathie. Le fait qu'il se sous-estime terriblement pourrait faire de lui une personne dont on se désintéresse, et aux dires du premier concerné c'est ce qu'il préfère au jugement, positif ou négatif. C'est vraiment quelque chose qu'Anna a du mal à comprendre car, pour elle, se sous-estimer est forcément néfaste, et fait toujours en sorte qu'on se retrouve seul et malheureux. Si elle-même ne s'était pas fait confiance en quittant le domicile familial et son pays d'origine, elle n'en serait pas là où elle en est. Mais c'est vrai que le « déclic » s'est fait pour elle quand son mariage arrangé était imminent. Avant cela, elle n'aurait jamais pensé partir (concrètement, je veux dire, car bien sûr elle en a souvent rêvé), et c'est cet ultimatum qui l'a poussée à croire en elle, à faire confiance en ses capacités. Peut-être est-ce ce dont a besoin Lennox ? D'un mur en face de lui ? Anna n'est sûre de rien à ce propos et de toutes façons elle n'a pas idée de ce que pourrait être un « mur parfait » pour lui. Elle préfère l'encourager, l'aider à se vider la tête. C'est seulement de cette manière qu'elle peut lui venir en aide.
Alors elle ne dit rien aux remarques triste de son ami. Elle sait que ce n'est pas en parlant de ses problèmes que ça s'arrangera. Elle se contente de lui sourire avec gentillesse, sans pitié aucune. Ce n'est pas son genre. Elle est un peu triste qu'il en vienne à penser ce genre de chose de lui-même mais franchement, qui est-elle pour penser que Lennox est un pauvre mec ? C'est bien loin d'être le cas à son avis. Il a simplement perdu son chemin. Et la mission de la jeune femme, ce soir, c'est de le désinhiber ! Elle le fait boire pour l'aider à se lâcher, et se rend vite compte qu'il se prend au jeu de la boisson lorsqu'il commande des shooters. Elle se met à rire à ce moment, mais paye comme prévu les verre, et enfile les deux siens sans broncher. Ce n'est pas vraiment dans ses habitudes de boire ça mais bon si ça lui fait plaisir !
Ils partent ensuite tous deux en direction de la piste de danse. Anna se déhanche instantanément au rythme qui retentit dans la discothèque, balançant les hanches et les bras en cadence. On sent l'habitude chez elle, l'habitude de s'oublier totalement pour laisser son corps souple s'exprimer. Mais elle pose rapidement les yeux sur Lennox qui, visiblement mal à l'aise ne bouge que légèrement ses épaules. Sans réfléchir, et sûrement désinhibée par les alcools forts qu'elle vient d'avaler, elle s'avance vers son ami et lui prend les mains pour les poser sur ses hanches mouvantes et passe ses bras autour de son cou pour se coller doucement à lui. C'est en sentant le mouvement du corps d'Anna qu'il pourra sûrement se laisser porter. Afin de le rassurer et pour lui faire comprendre pourquoi elle fait ça, elle lui dit à l'oreille :
Laisse-toi porter par mes mouvements et fait pareil.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Mar 14 Juil 2015 - 15:44
Je ne pense pas que me surestimer changerait la façon dont les gens me perçoivent. Parce qu’avec une bonne estime ou pas, je demeurais le même. Au fond, je veux dire. Certes, avec un peu plus d’assurance, on me prendrait aux premiers abords pour quelqu’un d’intéressant, qui vaut la peine qu’on s’arrête pour lui parler. Mais ces gens-là apprendraient à me connaître et réaliseraient bien vite que je n’avais pas grand-chose à offrir. Et ils auraient raison. Je n’avais rien à offrir aux autres. Si je ne me trouvais même pas à moi-même une raison d’exister, pour moi, alors pourquoi me trouverais-je une raison d’exister pour les autres ? Je préférais rester en retrait, être spectateur, observateur de la vie des autres, plutôt que de participer à cette mascarade. Porter un masque, très peu pour moi. Pourtant, je le faisais si souvent quand j’essayais de me fondre dans la masse, ou quand je voulais faire plaisir à mes parents. Faire semblant d’être heureux. Faire semblant d’être normal. Faire semblant qu’il n’y avait pas une partie de moi qui préférerait mourir à chaque seconde de ma vie.
Anna ne dit rien. Sans doute parce qu’il n’y avait rien à dire dans ces situations-là. Sans doute parce qu’encore une fois, je n’avais pas choisi le bon moment pour parler de ce qui se passait en-dedans. Sans doute parce que ça ne servait à rien de continuer sur cette pente descendante. Anna n’était pas là pour ça. Pas ce soir. Ça ne me dérangeait pas. De toute façon, j’avais déjà regretté mes paroles une seconde après les avoir prononcées. J’étais donc ravi, même, que ma compagne ne relève pas mes mots douloureux à avouer. Je préférais, moi aussi, passer à autre chose. Même si cela voulait dire de passer à la danse.
Après nos shooters, ce fut le départ vers l’abattoir. Vers son moment de gloire et mon moment de honte. Au début, Anna était dans son monde, resplendissante sous les lumières colorées et entre tous les autres corps dansants. Elle était la plus belle, la plus harmonieuse, la plus douce. Je souris en la regardant, discrètement, alors que mon corps faisait un peu n’importe quoi, maladroitement. Je repris vite conscience de mon état et mon sourire s’effaça, laissant place de nouveau à une grimace incertaine. Ma tête tournait. Je sentais que mes jambes se transformaient en gélatine. La jeune femme s’avança vers moi et attrapa mes mains pour les placer sur ses hanches, tandis que ses mains à elle enroulaient ma nuque. Je rougis, mais sous les lumières tamisées, personne n’y vit quoi que ce soit. Seul mon corps, déchaîné par cette proximité, remarquait que mon esprit se désorganisait. Anna me murmura alors de faire comme elle, de me laisser emporter par ses mouvements. J’hochai la tête et tentai de suivre les ondulations de son corps. C’était déjà mieux que quelques minutes plus tôt. J’avais chaud. Je voyais tous ces gens danser autour, c’en était étourdissant. Je posai mon regard dans celui d’Anna, qui semblait contente d’avoir réussi à me faire sortir de ma zone de confort. Elle souriait. Et je l’embrassai.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Dim 19 Juil 2015 - 15:34
J'enseigne à mes peurs l'art de mourir
ft. Lennox Nowakowski
Malgré ce qu'elle ressent du mal-être de Lennox, Anna n'imagine pas à quel point il se sent inutile en ce monde. Pour elle, chaque personne est exceptionnelle, il suffit qu'on veuille bien faire sortir ce bon côté de soi, et qu'on y arrive. Le problème, selon elle, c'est la tendance qu'a son ami à freiner ses envies et ses besoins, et à s'imaginer qu'il puisse être intéressant. C'est en pensant ça de lui-même qu'il verra qu'il y a quelque chose de précieux en lui, comme en n'importe qui. L'animatrice a choisi la danse pour l'aider à sortir de son enfermement, car c'était cette activité qui, elle, l'avait sauvée, et qui lui avait permis de comprendre qu'elle était une femme libre. Elle propose donc à Lennox de boire un peu d'alcool afin de se désinhiber, et il s'est bien pris au jeu. Malgré sa tendance habituelle à dire qu'il n'est pas intéressant, il a paru prendre plaisir à se laisser aller à boire, des alcools forts qui plus est. Anna est ravie de voir qu'elle lui permet de se détendre ne serait-ce qu'un peu, et elle finit par l'inviter à danser. Après tout c'est bien pour cette raison qu'ils sont venus, non ?
Alors après avoir bu deux shooters chacun, ils se dirigent vers la foule qui se trémousse au rythme de la musique. Anna se sent de suite à l'aise, dans son élément, et bouge avec grâce. Lennox, par contre, semble avoir plus de mal à se laisser porter par les basses. La jeune femme, lorsqu'elle s'en rend compte, s'approche de lui, sans aucun arrière-pensée, afin de lui permettre de suivre ses mouvements, de sentir comment bouger pour se sentir partir. Elle attrape ses mains doucement, les poses sur ses hanches mouvantes et l'enlace au niveau du cou afin de créer une proximité visant à guider le corps du jeune homme. Vu l'ambiance ce soir-là, il fait chaud, et sentir le corps de cet homme tout contre elle lui donne encore plus la fièvre, tant ça fait un moment qu'elle n'a pas pu profiter d'une proximité toute masculine. Elle sourit à Lennox, car elle sent que son corps, bien que tendu, commence à bouger à l'unisson avec le sien, et c'est une sorte de victoire pour la jeune femme qui souhaite tant aider son ami.
Ce à quoi elle ne s'attend pas, par contre, c'est qu'il l'embrasse. Elle ne pensait pas procurer ce genre d'envie chez lui, mais visiblement elle se trompait. Ou alors l'alcool a prit possession de lui, tout comme il commence à s'emparer d'elle. La chaleur environnante, la proximité sensuelle du corps de Lennox ainsi que les boissons alcoolisées qui commencent à lui monter à la tête la pousse à répondre à ce baiser tendre et passionné. Une chaleur autre que celle environnante monte en elle, celle qui se déclenche lorsqu'elle se sent physiquement attirée par un homme, Elle embrasse alors Lennox en retour, ralentissant doucement la cadence de leurs corps pour la mettre en phase avec le baiser qu'ils échangent. Puis, à bout de souffle, leurs lèvres se séparent. Anna louche sur celles de son ami, restées entrouvertes, et chuchote, essoufflée :
Je... Hmm, je ne sais pas si c'était une bonne idée...
Malgré le bruit environnant, leurs visages sont si proches qu'il a sûrement entendu ce qu'elle vient de dire. Elle a toujours envie d'embrasser Lennox, mais le fait est que tout ça semble arriver simplement à cause de l'ambiance et de l'ivresse, et qu'elle ne souhaite pas donner de faux espoirs à son ami, qu'elle a toujours vu jusqu'à maintenant seulement comme un ami. Le fait qu'elle veuille l'embrasser, la tout de suite, est dû à son manque d'affection, et à la chaleur de leurs corps ainsi enlacés, elle en est sûre. Redoutant la réponse de son ami, elle n'ose pas le regarder dans les yeux, de peur de voir quelque chose qu'elle ne souhaite plus y voir : de la tristesse.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Mar 21 Juil 2015 - 6:26
À ma plus grande surprise, Anna répondit à mon baiser. Elle m’embrassa en retour, collant un peu plus son visage au mien, et nos corps également. C’était comme si la piste de danse autour de nous s’était volatilisée, et nous n’étions que tous les deux, au beau milieu de nulle part. Je n’avais pas embrassé beaucoup de femmes dans ma vie. Elles se comptaient sur les doigts de mes mains. Ce moment était donc très spécial et, bien que sans doute déclenché par l’alcool, il me faisait du bien. Je savais que c’était fou, je savais que je n’aurais jamais posé un tel acte en temps normal, mais pour le moment je ne voulais pas y penser. Anna, elle, sembla raisonner davantage que moi, en ce moment. Elle se détacha de moi la première, tous les deux à bout de souffle de toute façon. Après un moment, elle me murmura – mais toujours audible – que ce n’était peut-être pas une bonne idée. J’avalai difficilement. La jeune femme ne releva pas les yeux vers moi. Je reculai d’un pas. Toute l’énergie ralliant nos corps sembla s’évaporer. Une panne de courant. Rien ne se passait plus entre nous.
« D’accord. » Répondis-je tout simplement. Que pouvais-je dire de plus ? Je ne pouvais la faire changer d’idée. Je ne pouvais la gronder. Je ne pouvais la forcer. « J’ai besoin de prendre l’air, je … je pense que l’alcool m’est monté à la tête tout compte fait. » Et aussi vite que cela, je me retournai et quittai la pièce, tentant de me faufiler tant bien que mal entre les danseurs. Anna me suivrait sans doute, mais si je pouvais me dépêcher rien que pour avoir un petit trente secondes d’air frais seul, ce serait déjà ça de fait. Arrivé dehors, je fermai les yeux et inspirai profondément. Je venais de tout gâcher. La porte s’ouvrit derrière moi et un seul coup d’œil me suffit pour voir Anna. Je soupirai silencieusement. Je fourrai mes mains dans mes poches. Sans doute l’alcool parlait-il encore pour moi, mais je me tournai vers elle et demandai : « Pourquoi ce ne serait pas une bonne idée ? » Qu’y avait-il chez moi qui repoussait toujours tout le monde ? Était-ce justement le fait que j’étais toujours si las, si triste ? Était-ce parce que je m’étais ouvert à Anna à ce propos et, maintenant, elle avait peur de ce côté de moi ? Étais-je un cas trop lourd pour eux ? Avaient-ils peur que je devienne leur fardeau ? Je ne pouvais rejeter toute la faute sur Anna. Ce n’était pas de sa faute et plusieurs raisons pouvaient expliquer ce refus. Une autre personne dans sa vie. Je n’étais pas son genre. N’importe quoi. Sauf que j’avais besoin de comprendre ce qui clochait chez moi. Même si je savais la liste bien trop longue.
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Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Dim 26 Juil 2015 - 22:08
J'enseigne à mes peurs l'art de mourir
ft. Lennox Nowakowski
Jamais Anna ne voudra faire de mal à ses amis, mais il peut arriver que parfois elle le fasse sans le vouloir. Comme ce soir par exemple, alors qu'elle a un peu trop bu et qu'elle se laisse porter par la musique. Elle n'aurait pas pensé que Lennox éprouvait des sentiments ou au moins une attirance pour elle, et c'est dans la surprise elle a répondu à son baiser. Bien sûr, c'était très agréable pour elle tout comme ça devait l'être pour lui, mais avant cette soirée jamais elle n'avait éprouvé une quelconque attirance à son égard. Il est clair que pour elle ce genre de geste peut ruiner une amitié surtout si celle-ci est fragile, un peu comme la leur, alors lorsque leurs embrassades se terminent, elle regrette tout de suite son geste. Non Lennox n'est pas repoussant, il n'est pas non plus impossible à aimer, mais ce n'est simplement pas ce que ressent Anna. Non, ce qu'elle a toujours ressenti pour lui, c'est de l'amitié, une vraie amitié qui pousse à vouloir donner le meilleur de soi-même, peu importe les efforts qu'il faudra fournir. Mais là, elle a mal agi.
Pour Lennox, c'est surtout le fait d'être repoussé qui doit être difficile, surtout qu'il n'a pas confiance en lui. Il le confirme d'ailleurs à Anna en décidant d'aller s'aérer l'esprit soudainement. Elle comprend de suite qu'elle l'a blessé et s'en veut énormément. Elle baisse les yeux, et lorsqu'elle relève la tête, Lennox a quitté son champ de vision. Elle ne danse plus. Elle n'en a plus envie. Essayant de passer entre les autres personnes qu’elle ne remarque même plus, elle avance elle aussi vers la sortie pour rejoindre son ami. Elle le voit debout, le dos à la porte, mais voit de suite qu'il est tendu. Les épaules relevées, il se trouve subitement pour lui faire face. Les mains dans les poches, il lui pose une question qui la désarçonne. Elle ne veut pas de blesser encore une fois, alors elle ne cherche ses mots, pour ne pas se tromper cette fois.
- Parce que je... Jusqu'à maintenant, je n'ai toujours éprouvé que de l'amitié pour toi, et là on a bu, et on se sent sûrement tous les deux très seuls. La danse à ce quelque chose d'aphrodisiaque, tout comme l'alcool, qui peut nous faire faire des choses que l'on ne souhaite pas forcément. Je ne ressens pas cette complicité que je recherche en amour, je vois en toi un ami, un ami proche ou en tout cas c'est ce que j'aimerais, et si ce soir il doit se passer quelque chose, j'ai peur que ça ne soit que physique, pas parce que ton être me repousse, mais parce que l'amour ne s'explique pas et ne se décide pas.
Anna espère qu'il comprendra ce qu'elle veut dire, qu'il n'est pas repoussant, loin de là, mais qu'elle ne veut pas se lancer dans une relation amoureuse avec lui pour la simple et bonne raison qu'elle n'éprouve pas de sentiment amoureux à son égard. Elle a surtout peur qu'il espère quelque chose qui n'arrivera sûrement pas. S'approchant doucement de lui, elle pose sa main sur son bras dans un geste doux et amical. Il y a fort à parier que Lennox retiendra surtout son refus, même si lui non plus n'éprouve aucun amour pour elle, alors elle lui pose doucement cette question en retirant sa main :
- Est-ce que tu avais envie de ça avant de boire et de danser ?
STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: j'enseigne à mes peurs l'art de mourir -r. Jeu 6 Aoû 2015 - 1:31
Pourquoi n’aurait-ce pas été une bonne idée ? Voilà la question qui tournait dans ma tête comme un disque vinyle interminable. Qui tournait, tournait, tournait. Jusqu’à ce qu’Anna sorte à l’extérieur me rejoindre et que la musique sortit enfin du tourne-disque. Je la lançai au visage de mon amie, sans prévenir, d’une cruauté inégalée. Ce n’était pas moi, tout ça. Pas mon genre de réagir aussi intensément devant quelque chose. En temps normal, je serais reparti seul errer dans les rues, et j’aurais broyé du noir par moi-même. En fait, en temps normal, je n’aurais jamais embrassé Anna, c’était certain. Pas qu’elle ne m’intéressait pas, au contraire Anna était une femme attirante, drôle, intelligente. Mais je n’aurais jamais eu la confiance de faire les premiers pas. Bref, avec honnêteté, Anna répondit à ma question. Je l’écoutai, baissant le regard à chaque fois qu’elle relevait les yeux vers moi. J’aurais préféré pouvoir disparaître sous la surface de la Terre. Ne plus jamais revenir. Ne plus jamais avoir à croiser Anna. Parce que j’avais tellement honte. J’avais tellement mal. Je sortais si peu de cette zone de confort que tout échec représentait pour moi une humiliation. La fin du monde. Mon cœur battait si vite dans mon cœur et j’avais tant de mal à respirer. Une crise d’angoisse. Je tentais tant bien que mal de demeurer calme, d’écouter Anna, de ne pas flancher.
« D’accord. C’est direct, c’est clair. » Anna ne s’imaginait aucunement avec moi, dans une quelconque relation, point barre. Ça avait le mérite d’être clair et honnête, au moins. Pas d’ambiguïté. Mais de si, pas de peut-être. Juste un non catégorique. Un jamais souligné, en gras. La jeune femme s’avança vers moi, et si l’alcool ne m’avait pas rendu aussi déboussolé, j’aurais sans doute fait un pas vers l’arrière. Mais mon corps si lourd restait planté là. Anna posa sa main sur mon bras et me demanda si j’avais vraiment envie de ça, d’elle, avant de boire et de danser. J’haussai les épaules, inconfortable dans cette conversation bien trop axée sur moi, sur ce que je ressentais. Alors la panique s’empara de moi et les larmes roulèrent le long de mes yeux. Je restai silencieux, ne voulant pas que mon amie remarque cette faiblesse. J’étais un lâche, j’étais un faible. Trop sensible. Trop fragile. « Je sais pas. Je ne sais plus. J’imagine que … que je me sens juste tellement seul … » Lâchais-je, les yeux rivés vers le trottoir noirci par les pas des passants. « Personne ne veut de moi. Personne ne s’attarde à moi … Je ne vaux pas la peine. Je ne vaux pas le détour. Tu n’as aucune idée de ce que c’est que de se sentir constamment en retrait, isolé du reste du monde. » L’alcool me faisait parler et je n’aimais pas ça. Je secouai donc la tête en me passant les mains sous les yeux et je me dirigeai vers un banc, longeant le club, et je m’y assis, posant ma tête sur mes mains, mes coudes appuyés sur mes cuisses.
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