Sea, Sex &Sun {ft. Effy

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Sea, Sex &Sun.

Journée enfin finie. J’avais presque oublié à quel point certains cours pouvaient être soporifiques. Heureusement que la sonnerie avait retentit avant que je ne m’endorme. J’avais beau avoir choisi mes études et aimer ce que j’étudiais, je trouvais qu’il y avait quand même des cours inutiles et qui ne m’intéressaient pas outre mesure. Dès mon retour à ma petite chambre dans la résidence des étudiants, je filai directement sous la douche. J’avais besoin de me décraser et de me rafraîchir. Il faisait une de ces chaleurs actuellement. Ma foi, c’était ça de vivre en Australie. Mais j’aimais mon pays et je n’étais pas prêt de le quitter, en tout cas pour tout de suite. En sortant de la douche, j’enfilai à la hâte un caleçon et je retournai dans ma petite pièce. Je n’avais aucune honte de me balader comme ça et de toute façon j’étais tout seul. Je pouvais bien faire ce que je voulais. Je m’assis sur mon lit me demandant ce que je pouvais bien faire ce soir. J’étais lassé de toujours aller aux mêmes endroits et de voir tout le temps les mêmes personnes. Non pas que je n’aimais pas aller au bar ou à la boîte de nuit, mais pour une fois, ça ne me ferai pas de mal de changer un peu d’air. Tout en réfléchissant, mon regard se posa sur un flyers posé sur ma table de chevet. Je le pris dans les mains et le lis attentivement.

« Grande fête du mois de mai »
Thème : Soirée déguisée.
Nous acceptons tout type de déguisement, du plus original au plus complexe. Venez comme vous voulez, tant que vous êtes à l'aise.
Lieu : à la plage.
Heure : début à 20 heures et jusqu’au bout de la nuit.

Après quelques secondes de réflexion, je me levai et me dirigeai vers mon armoire. Je farfouillais parmi mes habits pour trouver ce que je cherchais. J’espérais juste que la tenue m’allait encore. La dernière fois que je l’avais mise c’était pour l’anniversaire d’un ami, il y a une année de ça. Au bout d’interminables minutes, je trouvai enfin ce que je voulais et je posai les vêtements sur le lit. Un pantalon bleu, un manteau violet, un espèce de gilet vert, des gants en cuir violet ainsi qu’une chemise bleu ainsi qu’une cravate. Je m’habillais et je passai ensuite à la salle de bain. Fouillant dans l’armoire murale derrière le miroir, je trouvais un ancien tube de rouge à lèvres. Je ne savais pas trop ce qu’il faisait là. Certainement une quelconque fille qui l’avait oublié chez moi. Tant pis pour elle. J’en avais besoin pour ce soir. N’ayant pas l’habitude de me maquiller, j’essayais de me concentrer le plus possible. Je me disais, qu’après tout, ce n’était pas si grave que ça si ce n’était pas parfait. Je remplis donc mes lèvres et continuait le trait jusqu’à mes joues, des deux côtés. Si j’avais vu ça plus tôt, j’aurais pu aller acheter du faux silicone, mais malheureusement je n’avais plus le temps et il fallait que je fasse avec les moyens du bord. Voilà. Maquillage fini. Il ne manquait plus que la perruque mais je l’avais perdu à cet anniversaire. Pas grave. Le déguisement était quand même reconnaissable et ce n’était pas à cause d’une perruque que ma soirée serait gâchée. Une fois prêt, je mis juste une touche de parfum et je sortis de chez moi, vérifiant préalablement que j’avais tout pris dans mes poches et je sortis. Tout en me dirigeant vers la plage en marchant, ma voiture étant au garage, je m’allumais une cigarette.

Arrivé à la plage, étant un peu en retard sur l’heure, il y avait déjà une petite foule qui était dispersée un peu partout. Certains étaient au bar, d’autres autour du feu qui avait été mis en place juste pour l’occasion, d’autres en train de danser et ainsi de suite. Je me dirigeai directement vers le bar, j’avais une petite soif. Je commandais un Long Island Ice Tea et avec mon verre à la main, je me dirais auprès du feu, regardant tout autour de moi s’il y avait des gens que je connaissais. Ne reconnaissant personne, je décidais de m’approcher un peu de la mer et marchant tranquillement dans le sable fin, sans faire exprès, je bousculais une jeune fille sur mon passage. « Désolé. Je ne t’avais pas vue ». Je ne savais pas trop quoi dire d’autre et j’espérais que je n’allais pas me faire empaler pour l’avoir bousculé. Tout ce que je voyais d’elle c’était son dos, et ses cheveux longs bruns qui tombaient dans son dos.

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Effy n'avait pas été en cours de la journée, encore trop saoule de la veille, elle n'était redescendue sur terre que durant la matinée. Pour affronter une bonne gueule de bois qu'elle avait calmé avec un ou deux petits joints et beaucoup d'eau. Il devait être vingt-deux heures et la jeune fille était enfin sortie de son petit cocon confortable, fait de fumée, de rêves et de démons, pour aller prendre une bonne douche. Elle était restée enfermée toute la journée, au calme, il était temps de repartir à l'attaque. Elle avait vu l'annonce de la soirée à la plage deux jours avant et avait pris de quoi se déguiser en conséquence, rien de bien extravagant non plus, mais suffisamment pour faire son effet. La jeune fille se lissa les cheveux, pas trop pour qu'ils conservent leur volume, qui donnait à cette crinière de lionne un aspect préparé tout en restant décontracté, voir un peu négligé. Elle enfila sa robe en tulle noire, le bas donnant un aspect voilé et enfantin en restant toutefois dans le sombre. Par-dessus, elle mis les ailes d'ange qu'elle avait acheté, dont les plumes étaient noires. Ensuite, elle se maquilla à son habitude, les yeux cernés de noir, maîtrisant à la perfection un smoky eyes mille fois répété, avec son crayon, son eye-liner et son fard à paupières. Elle s'arrangea pour effacer un peu de noir et le laisser ainsi déborder sous ses yeux, comme votre maquillage après une longue soirée, quand vous ressemblez plus à un panda qu'autre chose.

La jolie brune contempla son reflet dans le miroir quelques secondes, pour observer le résultat. Plutôt sympa. La voilà en ange de la mort, aussi sombre que les idées qui la rongeaient à l'intérieur. Elle se munit d'un petit sac en bandoulière en cuir noir, pour y glisser ses cigarettes, son briquet et sa came. Un petit sachet de poudre blanche et un autre de pilules multicolores lui garantissait une bonne soirée, quoi qu'il arrive. Effy sortit donc de sa chambre universitaire, ferma à clé et sortit du bâtiment dans l'air chaud et enthousiaste de la nuit. Prête à faire la fête au point d'en perdre la raison.

Une fois arrivée sur la plage, où la musique entraînante retentissait déjà ainsi que l'alcool qui coulait à flots, le tout agrémenté de rires un peu pâteux et de discussions intimes entre deux inconnus qui se collaient l'un à l'autre dans la perspective d'une soirée intéressante, Effy fit le tour du propriétaire. Elle alla se chercher un shot au bar, une tequila qu'elle prit en une seconde chrono avant de disparaître dans la foule. Elle passa près du feu, écoutant les conversations animées et les disputes ou encore les déclarations d'amour, observant tous ces gens qui s'abrutissaient d'alcool et de marijuana. Un sourire en coin aussi discret que mystérieux étirait ses lèvres, son sourire habituel qui parvenait à en déstabiliser plus d'un. Finalement elle s'éloigna, sortant son sachet de cocaïne, pour l'ouvrir et plonger sa petite spatule dedans. Elle allait prendre une petite dose lorsqu'elle fut bousculée dans le dos, renversant une partie du sachet dans le sable. Eff' se retourna, plantant son regard intense et pénétrant dans celui d'un inconnu. Elle avait beau être plus petite que lui, ça ne l'empêcha pas de vriller son regard immense et envoûtant dans celui de son interlocuteur qui s'empressa de s'excuser.

« Tu vas devoir affronter les conséquences d'avoir outragé un ange... »

Répondit Effy dans un souffle, son sourire énigmatique s'étant fait malicieux, éclairant son visage à la peau laiteuse, son sachet de poudre toujours dans la main.

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Après avoir bousculé la jeune fille, j’étais resté planté là, comme un con, attendant sa réaction. Elle se retourna finalement, plantant sur moi son regard intense et pénétrant et qui se voulait en même temps envoûtant. Je fus déstabilisé quelques instants et j’en profitais ensuite pour la scruter de haut en bas. Elle était pas mal la petite. Surtout avec son habillement. Mais sans la connaître, je ne sais pas pourquoi, je savais pertinemment que ce déguisement ne lui allait pas. Enfin il lui allait à la perfection physiquement, mais pour le reste … j’y mettrai ma main au feu. Surtout que, sans le vouloir, j’avais remarqué un petit sachet blanc dans sa main. Tout mon corps se crispa. Cela faisait quelques temps que je n’allais pas bien, que mes cauchemars avaient refait surface, que je ne dormais quasiment plus, que je broyais de nouveau du noir. Mon passé me hantait. Et dans ces moment-là, comme si ce n’était pas déjà assez compliqué comme ça, j’avais besoin de me défouler. La drogue était une des solutions, mais cela faisait maintenant 1 année et demie que j’étais clean et je n’avais pas envie de replonger. Je dus me faire violence et tout en la regardant droit dans les yeux, lui faisant un grand sourire charmeur et m’approchant d’elle, je lui répondis : « J’ai peur maintenant ». Je fis semblant de trembler de tout mon être, un sourire moqueur au bout des lèvres. « J’attends de voir ça chère demoiselle ». Je bus une gorgée de ma boisson, heureusement qu’ils servaient des verres d’un litre, ça nous évitait au moins de faire constamment des allers-retours au bar et je m’allumais une cigarette. Je regardais un court instant autour de moi. Nous étions les seuls sur cette partie de la plage. Tous les autres étaient toujours au bar, ou alors en train de faire la danse du beau temps autour du feu et d’autres s’étalaient par terre comme des mollusques. Je levai les yeux au ciel. Et dire que normalement je faisais partie de ces gens-là. J’étais étonnamment calme ce soir-là, mais j’étais sûr que ça allait bientôt changer.

Je retournai de nouveau la tête vers la jeune fille et recommençait à la scruter, avançant encore un peu plus, voir sa réaction. J’avais un air de défi sur mon visage. Mais j’évitais comme la peste de regarder sa main. Et dire qu’un simple petit sachet avec un peu de poudre pouvait tout foutre en l’air. Il fallait vraiment que je me contrôle, ou alors, après tout, pourquoi pas en prendre un tout petit peu, juste pour passer une bonne soirée et me détendre ? C’était risqué. Je ne fis d’ailleurs autant commentaire sur son contenu. Par encore. Je voulais voir avant comment cela allait évoluer. Pour calmer mes pulsions, je pris le stylo que j’avais emporté avec moi et qui était dans la poche de mon manteau, le fameux stylo du tour de magie, et je cliquais dessus frénétiquement, tout en tirant sur ma cigarette de temps en temps. Malgré moi, je ne pu me retenir et d’un railleur je lui dis « Un ange tu dis ? » Mon sourire moqueur s’était de nouveau dessiné sur mon visage.

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Ainsi, c'était un joueur. L'expression sarcastique et un rien moqueuse qui s'était emparé des traits du jeune homme avait tout pour plaire à Effy, grande adepte de l'ironie elle aussi, aimant par-dessus tout jouer avec les mots et avec les sous-entendus. Le plus important n'était pas les paroles, mais les informations qui étaient cachées entre les lignes, celles qu'on passait sous silence et qui étaient pourtant les plus capitales. La brune ne broncha pas quand son interlocuteur se rapprocha d'elle, jusqu'à la frôler, avec son sourire ravageur aux lèvres. Elle soutenait son regard de défi qui dégageait du charme à des kilomètres, mais elle n'était pas le genre de fille qui se laissait impressionner. Au contraire, cela l'encourageait à jouer. Finalement, elle sentait que cette soirée allait se dérouler de manière particulièrement intéressante et inattendue.

« Et si tu commençais par me payer un verre, pour te faire pardonner ? »

Glissa la jeune fille à son oreille, montant légèrement sur la pointe de ses pieds, si proche du garçon qu'elle effleura son oreille de ses lèvres. Elle se recula de quelques centimètres pour reprendre sa position initiale, ses iris bleu azur emprisonnant ceux du jeune homme. Il pouvait jouer avec son ton narquois et son sourire en coin de séducteur, Effy n'était pas facile à duper et sûrement pas facile à battre à un jeu pareil. Elle rangea sa coke dans son sac, notant au passage que le regard du jeune homme s'était fait presque imperceptiblement troublé quand il avait glissé sur ce qu'elle avait dans la main. La jeunette avait beau être silencieuse en général, elle était d'autant plus observatrice et perspicace, et ce coup d'oeil anxieux à sa came ne lui avait pas échappé. Cependant elle ne fit aucun commentaire, elle verrait ça plus tard. La soirée promettait d'être pleine de surprises.

« L'ange de la mort, ne t'y trompes pas. »

Souffla Effy sur un ton indéchiffrable, sans qu'on puisse définir si elle avait dit ça sur le ton de l'humour ou sérieusement. Elle agrémenta sa remarque d'un petit sourire des plus innocents, avant de se diriger vers le bar de son habituel pas nonchalant, lançant un coup d'oeil significatif derrière son épaule à l'adresse du jeune homme.

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Toujours en train de l’observer, mes mains dans les poches, j’étais en train de me maudire de m’être déguisé comme ça. Quelle idée aussi. J’avais oublié à quel point il pouvait faire chaud pendant un mois de mai en Australie, et je me trouvais là avec mon manteau, à crever de chaud. Mais je ne voulais pas le porter sur mon épaule pendant toute la soirée. J’aurais plutôt dû me déguiser avec la tenue d’infirmier, au moins je n’aurais peut-être pas eu autant chaud. Je fini mon verre d’un trait, tout en l’écoutant. « Me faire pardonner ? » J’arquai un sourcil. « De quoi ? De t’avoir bousculé ? Pauvre chouuue ». J’accentuai les derniers mots plus que les autres, un sourire moqueur au coin des lèvres. J’avais envie de jouer ce soir et je ne me laisserai pas faire facilement. Elle ne savait pas à qui elle avait à faire en face d’elle. Je ne réagis pas à son rapprochement, j’en profitais juste pour sentir son doux parfum. Et je ne répondis pas non plus à sa proposition. De toute façon je venais de finir mon verre donc il fallait bien que je refasse le plein. Je devais dans tous les cas me diriger vers le bar, j’aurais de la compagnie au moins.

Je lui souris, mon regard plongé dans le sien. « L’ange de la mort », je réfléchis un petit instant et j’ajoutais : « J’ai encore plus peur maintenant ». Je refis de nouveau semblant de trembler et une lueur moqueuse brilla dans mes yeux. Puis, soudainement, je la vis se retourner et se diriger d’un pas nonchalant vers le bar. Je restai planté là un petit instant, allumant une nouvelle cigarette, et je la rattrapais. « Si tu comptes que je t’offres un verre, tu pourrais au moins m’attendre ». Non pas que je ne lui aurais pas payé, mais je n’avais pas sa façon de se comporter. J’avais l’impression qu’elle me prenait de haut et je voulais la faire descendre de son piédestal. Arrivé au niveau ou la fête battait son plein, j’ai dû me frayer un passage dans la foule de gens déjà saouls pour la plupart. Pour ce faire, je pris la main de la jeune fille dans la mienne et je l’entraînais avec moi. Dès qu’on se fut retrouvé un peu plus libre de nos mouvements, je lâchais sa main et me dirigea vers le bar. Je me commandais pour ma part une bouteille de Jâgermeister. Cela m’évitera de faire trop d’allers-retours et j’étais sûr qu’elle allait me durer assez longtemps, si bien évidemment j’étais le seul à la boire. Je me tournais ensuite vers la jeune fille « Tu veux boire quoi ?» lui dis-je en souriant.

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[ Je viens de remarquer que la chambre universitaire de Reece était juste à côté de celle d'Effy. ]

« Je ne savais pas que le Joker était un peureux. »

Railla Effy avec un sourire moqueur mais amical. Se dirigeant vers le bar, le jeune homme la rejoignit bientôt et elle lui offrit un sourire qui aurait été adorable s'il n'avait pas été teinté d'une ironie impossible à ignorer. Il était vrai qu'elle pouvait paraître hautaine, pourtant il ne fallait pas s'y tromper, ce n'était absolument pas le cas. Elle aimait juste lancer des piques aux gens qu'elle jugeait assez intelligents pour se rendre compte que ce n'était qu'un jeu de sarcasme et non de véritables moqueries, et surtout qui avaient assez de répondant pour entrer dans son jeu. Elle ne le faisait pas exprès, c'était ainsi qu'était la brunette lorsqu'elle ne déprimait pas dans son coin. Trouver quelqu'un à la langue aussi charmante qu'acérée n'était pas toujours facile, et ce n'était pas parce qu'elle ne se laissait pas démonter qu'elle se sentait supérieure pour autant, au contraire. Effy n'était simplement pas le genre de personnes à dévoiler ce qu'elle ressentait véritablement envers ses proches, ce qui finissait toujours par causer des dégâts. Elle avait déjà blessé beaucoup de gens, foutu le bordel dans des amitiés de longue date, et elle le savait, mais elle préférait ignorer le mal qu'elle avait fait autour d'elle, simplement parce qu'elle ne l'avait pas fait exprès et qu'elle en avait honte. Effy était comme ça. Flamme solitaire qui attirait énormément de gens, mais ceux qui s'en rapprochaient trop finissaient par s'y brûler. À moins qu'il ne parviennent véritablement à trouver la faille, à la déchirer entièrement, pour la voir telle qu'elle était vraiment : seule, dépressive et incroyablement généreuse et aimante. Mais dissimuler ses émotions était une seconde nature chez Eff', heureusement ou malheureusement pour elle, et pour les autres.

« Ah, parce que en plus d'avoir peur de moi, tu as peur de te perdre. »

Se moqua à nouveau gentiment la brune en lançant un regard en coin au garçon. Elle le suivit dans la foule jusqu'à atterrir au bar, un éclat aussi attirant qu'inquiétant venant allumer ses iris couleur océan. Elle regarda son compagnon de boisson commander une bouteille de Jäger, puis lui demander ce qu'elle désirait.

« Un Sex on the Beach. S'il te plaît. »

Décida la jeunette en plongeant un regard malicieux dans celui du jeune homme, prononçant distinctement chaque mot du nom du cocktail. Nom qui était particulièrement adapté aux circonstances, et cela lui arracha un petit sourire amusé et volontairement provocateur.

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[Oui j'avais vu :lol:

je voulais te le dire et ça m'étais sorti de la tête. Han un Sex on the beach :11:

, mon dieu, longtemps plus bu ça ohh

. Et désolée, j'ai écrit du caca ><]

Sea, Sex &Sun.

« Sincèrement, réfléchis deux secondes, tu crois vraiment que j’ai peur de toi ? » Je secouai la tête et levai les yeux au ciel en soupirant. Mon dieu. J’aurais peut-être dû me taire, et apparemment ce n’était pas le meilleur moyen pour détendre l’atmosphère. Fallait vraiment que je réfléchisse avant de parler. Je lui commandais un Sex On The Beach. J’avais d’ailleurs hésité avec cette boisson, mais la bouteille de Jäger avait pris le dessus. Je ne fis aucune remarque sur le ton qu’elle avait utilisé pour prononcer sa volonté. Dès que je fus servi, je me tournais vers elle et lui tendis mon verre. « Tiens, voilà pour toi ». J’ouvris ma bouteille et l’approchai du verre à Effy. « Santé » et j’en bus une gorgée.

Je la fixai pendant un moment, m’attardant un petit peu sur ses belles jambes et sur sa poitrine, avant de revenir à son visage. Mon attention fut interrompue quand j’entendis plusieurs cris vers le feu. Je tournai la tête vers le brouhaha et je remarquai qu’un groupe de gens, complètement saouls pour la plupart, étaient en train de se taper dessus. Je croisais les bras sur mon torse, regardant la scène. Des gens étaient déjà en train d’accourir pour séparer le groupe, mais rien n’y faisait, jusqu’à quand un agent de la sécurité, qui avait été engagé exprès pour l’évènement, vint les séparer. Je tournais ensuite la tête vers un autre coin, et remarquai qu’un jeune homme était en train de vomir tripes et boyaux tandis qu’un couple était en train de s’éclipser un peu plus loin. Je reportai ensuite mon attention sur la jeune fille. « Et maintenant ? Tu comptes faire quoi ? » Je ne savais pas trop comment réagir avec elle, elle arrivait à me déstabiliser. Normalement c’est moi qui avais le contrôle de la situation, mais là, elle arrivait à chaque fois à me le reprendre et cela m’agaçait mais d’un autre côté je voulais voir comment toute cette histoire allait se terminer. Et puis faut bien l’avouer, je la trouvais plutôt charmante. Quoique jeune mais pas trop non plus. J’avais appris à me méfier ces derniers temps des jeunes filles. À l’heure actuelle on ne savait jamais quel âge elles avaient. Puis soudainement, j’eu une subite envie de courir vers la mer et plonger, enlevant mes habits sur le passage. Mais je n’en fis rien et je restai planté là, toujours à regarder la jeune brune en face de moi, sirotant de temps à autre ma bouteille.

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[ Héhé j'adoooore les sex on the beach c'est trop bon ! Mais non dis pas ça, ton RP est très bien. ]

« Non, par contre je crois que ton sens de l'humour est assez limité. »

Répondit Effy du tac-au-tac, sans se démonter devant le soupir exaspéré de son interlocuteur. Au contraire, sa réaction l'amusait un peu, sans mesquinerie aucune, elle portait juste de l'intérêt au comportement des gens qu'elle rencontrait, sans qu'ils ne le remarquent forcément. La plupart du temps, elle conservait un masque impassible, ou se défilait à coups de sourires énigmatiques et de paroles purement rhétoriques. Nombreux étaient ceux à penser qu'Effy ne se préoccupait de personne. C'était parfois vrai, les gens qu'elle jugeait inintéressant n'attiraient pas vraiment son attention, d'autant plus qu'elle avait tendance à rester renfermer sur elle-même et à n'approcher personne. Mais même si elle masquait parfaitement ses attaches envers les gens, ils comptaient à ses yeux et elle usait de sa perspicacité pour découvrir ce qui les turlupinait. Parfois, si elle en avait l'occasion, elle arrangeait leurs problèmes ou elle y contribuait, mais en silence, loin en arrière-plan, de façon à ce que personne ne s'en rende compte. Elle ne disait rien, ou alors des remarques sarcastiques, mais elle observait et notait tout.

« Merci. »

Fit la demoiselle par politesse, faisant tinter son verre de cocktail contre celui de ce mystérieux personnage. Elle se savait déstabilisante, intrigante au moins, pourtant cela se faisait tout seul. Elle n'y pouvait rien, elle était née comme ça, ce n'était en aucun cas une tentative de prendre l'ascendant sur l'autre. Elle était plus du genre à juger tout le monde comme son égal, qu'elle les apprécie ou non, qu'ils aient dix ans de plus ou dix ans de moins qu'elle. Elle ne se laissait pas impressionner, elle n'était pas dédaigneuse pour autant. Bon, si on la cherchait elle pouvait se montrer agressive, dans ses mauvais jours, mais c'était rare.

La jeune fille but quelques gorgées de son cocktail, tournant un instant son attention vers la bagarre qui semblait avoir éclaté près du feu. Elle haussa un sourcil, s'accoudant au bar pour suivre la suite des évènements, mais l'altercation fut rapidement maîtrisée. Haussant les épaules, elle se tourna à nouveau vers son verre pour en boire une nouvelle gorgée, puis plongea à nouveau son regard brûlant d'intensité vers son interlocuteur lorsqu'il lui demanda ce qu'elle comptait faire.

« M'envoyer au paradis, bien sûr. Comme le font tous les anges. »

Sourit la jeune fille, sur le ton de celle qui a une idée derrière la tête. Elle glissa la main dans son sac, et en ressortit discrètement le petit sachet de poudre blanche qu'elle y avait rangé un peu plus tôt. Sa très chère cocaïne, sur laquelle elle comptait pour planer toute la soirée.

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Sa remarque passée, toujours à côté d’elle attendant la suite, je vis furtivement du coin de l’œil qu’elle avait sorti un petit sachet contenant une poudre blanche. Le fameux petit sachet qu’elle tenait en main quand je l’ai bousculée tout à l’heure. Je sentis tout mon corps se crisper de nouveau et j’essayais de ne pas regarder ce satané sachet. « Tu comptes t’envoyer au paradis avec ça ? » je désignais vite fait ce qu’elle tenait dans la main en secouant la tête avant de planter de nouveau son regard dans le sien. Ma question était juste pour la forme. Je connaissais très bien les effets de la drogue et en effet, la plupart du temps on se croyait au paradis. On planait. Elle nous permet de nous évader pendant quelques instants, oublier tous nos soucis, notre passé, le monde qui nous entoure. Mais une fois qu’on en prend conscience, j’ai plutôt l’impression que c’est plus l’enfer que le paradis. J’avais réussi à en décrocher tant bien que mal et je n’avais nullement envie de rechuter. Je bus une gorgée et je mis ma main gauche dans ma poche, serrant le poing, me faisant violence. Ça n’allait pas être simple. Il fallait trouver autre chose, mais je ne savais pas quoi. Surtout que je ne la connaissais pas et j’avais beau être un gros connard de première avec certaines filles, je les respectais pour la plupart.

« Tu sais, y a d’autres moyens de s’envoyer au paradis ». Je lui souris. « Je pourrais te montrer pleins de moyens ». Un sourire charmeur et un peu taquin se dessina sur mon visage. Ne tenant plus, j’enlevais quand même mon manteau. J’avais vraiment trop chaud. Je la posai sur mon épaule, comme un sac à patates. Après tout, je me disais qu’elle avait le droit de faire ce qu’elle voulait avec son corps, ce n’était pas à moi de lui faire la morale ni lui dicter ce qu’elle pouvait faire ou ne pas faire. Je savais très bien à quel point cela pouvait être addictif. Et si vraiment, je prendrais ça comme une sorte de test. « Bon, tu fais comme tu veux après tout ». Je posai ma bouteille sur le bar et je m’allumais une cigarette. Je regardais un moment autour de moi. Il y avait trop de monde et même à une fête, ce n’était toujours pas bien vu de se droguer au milieu de la foule et on sait jamais qui traînait par là. Je pris ma bouteille dans mon autre main et je pris le bras de la jeune fille. « Pas ici ». Je l’entrainais un peu plus loin, derrière des petites dunes de sables, ou nous nous trouvâmes tous seuls. Je me laissais tomber par terre, tout en continuant à la regarder.

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Effy remarqua bien le regard soudain fuyant de son interlocuteur. Elle l'avait déjà vu lorsqu'elle s'était retournée après qu'il l'ai bousculée, mais maintenant elle en était certaine. Elle se garda toutefois de tout commentaire, ce n'était pas son genre de déballer ses observations devant la personne concernée. Plutôt de la pousser à en parler de son plein gré, et si elle ne le désirait pas, alors tant pis. Elle ne voulait pas non plus le mettre mal à l'aise.

« Tu as raison, ce n'est pas ce qu'il y a de plus marrant. »

Se ravisa la jeunette en remettant sa petite dose de cocaïne dans son sac, pour en sortir un autre sachet contenant quelques pilules colorées. L'ecstasy serait sûrement un meilleur choix pour ce soir, tout compte fait. Elle glissa un sourire amusé, sans sourciller devant l'air plus grave qu'avait pris le jeune homme. Elle ne put s'empêcher un petit rire lorsqu'il lui servit son grand sourire qui devait sûrement faire des ravages autour de lui, en lui précisant qu'il y avait d'autres moyens d'accéder au paradis. Elle n'en doutait pas, ça c'était sûr. Mais chaque chose en son temps.

« Quelle proposition intéressante... Je promets d'y réfléchir. »

Souffla Effy en défiant le jeune homme du regard. Malgré son déguisement, elle pouvait aisément deviner à ses traits qu'il avait un physique plutôt avantageux. Même si ce n'était pas ce qui intéressait le plus la jeune femme dans ses rencontres ni même dans ses coup d'un soir, ou quoi que ce soit du même style. Elle allait ouvrir le sachet contenant son assurance vers une soirée explosive, lorsque le jeune homme lui saisit le bras. Elle ferma la main, son précieux sachet à l'intérieur de sa paume, saisit au passage son cocktail et suivit le garçon à l'écart, levant les yeux au ciel avec un rictus amusé. Il avait peur de quoi, qu'elle se fasse choper par les flics ? Qu'on la regarde de travers ? Elle n'en avait strictement rien à faire, les gens de la sécurité étant bien assez occupé à maîtriser des bagarres ou à appeler des ambulances pour les comateux précoces qui s'endormaient dans leur vomi, que pour s'occuper de la drogue qui devait tourner un peu partout à cette fête. Elle ne rechigna pas pour autant, suivit son interlocuteur jusqu'à se retrouver quelques mètres plus loin à l'abri des dunes. Elle s'assit face à lui, prit quelques gorgées de son cocktail qu'elle posa ensuite dans le sable, puis joua avec son sachet en plastique, le faisant tourner entre ses doigts fins.

« Tu ne vas pas me dire qu'une petite nuit au paradis ne te tente pas... »

Souffla la brunette en plongeant son regard intense et pénétrant dans celui de son interlocuteur, un sourire énigmatique au coin des lèvres.

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Je secouai la tête quand j’ai vu que la jeune fille avait rangé son sachet pour en sortir une autre, ou pleins de petites pilule de couleurs s’entrechoquaient. Je levai les yeux au ciel. Décidément. Pas un pour rattraper l’autre. Je m’attendais presque pendant un moment à la voir sortir un paquet contenant du LSD ou autre chose. L’ecstasy … la drogue que je prenais le plus souvent. Je ne fis aucun commentaire tout en l’entraînant loin de la foule. J’étais presque sûre qu’elle s’en foutait d’être remarquée avec de la drogue, mais au moins j’avais trouvé un prétexte pour me retrouver seul avec elle. Et puis, étant assez colérique et n’arrivant pas toujours à me contrôler, je préférais être loin de gens innocents au cas où la situation s’empirerait. Je me connaissais assez pour savoir que si tout à coup je cédais, je rechutais, je risquais de devenir dangereux et je voulais éviter que la foule subisse.

N’aimant pas le contact du sable sur mes habits, il y en aurait partout après dans la maison et même une année après on en retrouverai dans les poches, je me levai et posai mon manteau, sur lequel je m’assis. La jeune fille avait ressorti son sachet de petites pilules colorées et jouait avec, le faisant tourner dans ses mains. Je déglutis et pour cacher un léger tremblement de mes mains, je commençais à jouer avec le sable, comme un enfant qui n’aurait jamais connu ça. Comme moi. J’essayais d’éviter de regarder ses mains, je jonglais alors entre le sable devant moi et son visage. « Je dirais pas non à une petite nuit au paradis » J’avais levé mon visage et je la fixait intensément avant de rajouter « mais pas avec ça ». Je ne désignais même pas les pilules, elle comprendra très bien de quoi je parlais. Je bus ensuite une gorgée de Jäger et je m’allumais une cigarette, tout en me couchant et posant mes mains derrière ma tête, contemplant les étoiles. « Toi fais ce que tu veux. Ce ne sont pas mes affaires après tout. »

Je me perdis un instant dans mes pensées et je revécut tout mon passé. Ça me faisait bizarre de me retrouver ici à la plage. En étant gosse, je n’avais pas vraiment pu en profiter. En tout cas comme les autres enfants de mon âge. Pendant qu’eux continuaient leur petite vie tranquille, avec leur famille aimante, leurs amis, leurs vacances à la place, au soleil, même sur un autre continent, moi je me retrouvais enfermé dans une cave, avec un simple lit militaire, des toilettes et un lavabo, une bassine pour me laver et une simple ampoule qui pendait du mur. Et ensuite, après ma libération, plus le temps passé, plus je m’auto détruisait. Passant par la case drogue, automutilation, alcool et sexe à gogo. Pour la drogue j’avais réussi à me calmer, mais pour le reste … Pas encore. Je ne me mutilais plus vraiment, mais quand j’avais vraiment trop mal c’était le seul moyen que j’avais trouvé pour me calmer – à part la drogue – ou alors je donnais un coup de poing dans le mur. Du coup ce soir, rien que le fait de me retrouver sur une plage, la mer à quelques mètres, j’avais replongé dans l’enfance que je n’avais pas vécu. Je contemplais les étoiles, me concentrant sur elles, plutôt que sur autre chose. Mes démons n’étaient jamais vraiment loin.

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La jolie brune avait bien compris le manque de second degré, ou d'humour tout simplement, de son interlocuteur, cependant elle avait bien envie de l'asticoter encore un peu, pour voir si en le poussant dans ses retranchements, il pouvait monter un visage différent. Ce n'était pas vraiment un jeu, juste de la curiosité, de l'intérêt même. Au final, rien de bien méchant. Elle n'était guère impressionnée par le personnage qui lui faisait face - non, même pas avec son parfait déguisement du Joker - mais cela ne l'empêchait pas d'être intriguée malgré tout. C'était quoi son problème ? Et que lui voulait-il exactement ? Des questions qui rendaient cette soirée passionnante pour la brunette, dont le regard azur ne quittait presque jamais celui du jeune homme, cherchant à fouiller aux tréfonds de son âme, en quête d'un quelconque indice. Son visage se fendit en un sourire authentique lorsqu'il admit être tenté par une nuit paradisiaque, lui donnant un air presque enfantin, mais il s'effaça bien vite lorsque le jeune homme poursuivit sa phrase. Elle afficha une moue dubitative, haussant un sourcil.

« Ce n'est pas aussi drôle si je suis toute seule. »

Fit-elle remarquer en désignant à nouveau son sachet de pilules. Elle le regarda un instant avec convoitise, un sourire joueur illuminant son visage au teint pâle, avant de planter à nouveau ses iris clairs et flamboyants dans ceux de son interlocuteur.

« Très bien, jouons à un jeu. Pose-moi une question, sur toi ou sur ce que tu veux, n'importe laquelle, et je dois répondre correctement. Si je me trompe, tu as le droit de m'imposer un gage, celui que tu veux. Si j'ai raison, c'est à moi de te poser une question. Si tu réponds correctement, ce sera de nouveau à ton tour, ainsi de suite. Et si tu te trompes... Tu vas prendre une de ces jolies pilules, ce dont tu crèves d'envie d'ailleurs. »

Proposa Effy en montrant un enthousiasme qu'on ne lui soupçonnait pas. Une lueur de défi s'était allumée dans son regard, dont elle incendiait le jeune homme. Elle leva le petit sachet, le mettant bien en évidence lorsqu'elle termina l'explication de son jeu. Il avait intérêt à être plus marrant et plus joueur que ce qu'elle ne pensait.

« Tu remarqueras que j'ai même la politesse de te laisser commencer. »

Souffla Effy en s'approchant un peu de lui, avant de boire une gorgée de son cocktail, sourire aux lèvres.

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[Désolée, c'est plus court que d'habitude ohh

.]

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Dès que j’ai remarqué qu’elle était en train de me parler, je refis lentement surface dans le monde des vivants. J’étirais mes mains au-dessus de moi et je m’assis. C’était plus poli de la regarder en face plutôt que de rester couché à contempler les étoiles. Alors comme ça elle voulait jouer. Pourquoi pas après tout et l’alcool aiderait certainement. Je bus de nouveau une gorgée. « Doonc, si j’ai bien compris, si tu réponds faux j’ai le droit de t’imposer un gage, mais si moi je me trompe je dois … » Je m’interrompis un moment, me demandant si je devais vraiment jouer à ça. « … prendre une de tes pilules ? » Je secouais la tête. « Ce n’est pas très correct je trouve. Et si je refuse de toucher à ça ? ». Je n’avais plus du tout envie de sourire et j’avais presque envie de retourner au coin du feu, me mélanger aux autres. Mais je n’étais pas un lâche et c’était moi qui l’avais entraînée à part. Je ne pouvais pas faire ça, rien que mon ego. Ce n’était pas le fait d’être isolé avec elle qui me déplaisait, mais ce que le petit sachet contenait. Au fond de moi j’avais peur. J’avais passé 4 ans plongé dans la drogue et j’avais enfin réussi à m’en extraire grâce à l’aide de quelques amis et je ne voulais vraiment, mais vraiment pas rechuter. Et je n’avais pas non plus envie de lui en parler. Je ne la connaissais pas et je n’aimais pas parler de moi à des inconnus. Peut-être un jour ou alors plus tard si je me sentais assez en confiance et si elle comprendrait mon irritation vis-à-vis à la drogue. Je soupirais.

Après mûres réflexions et sans encore lui répondre, j’attendais sa réponse, une idée avait émergée dans ma tête. Si elle se trompait, je pouvais toujours lui attacher les mains avec ma cravate comme gage et comme ça, si moi je me trompais aussi, elle ne pourrait plus m’obliger à toucher à cette saleté. Rien que le fait d’y penser me fit sourire et toutes sortes d’images passèrent dans ma tête, allumant une petite lumière dans mes yeux bruns. Je lui fit un grand sourire et je plantait mon regard dans le sien, la défiant.

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[ T'inquiète pas, tu fais le nombre de lignes que tu veux, ça me dérange pas même si c'est 5 lignes tu sais. ]

Et bien, au moins il prenait sa proposition en considération. Vu ses réactions et son apparente crispation, elle s'était presque attendue à un refus catégorique, ce qui aurait d'ailleurs été franchement décevant. Le sourire de la jeune fille s'élargit, et elle prit quelques secondes pour réfléchir à ce qu'il venait de lui dire. Était-ce vraiment incorrect, dans la mesure où il pouvait lui aussi lui imposer des choses qu'elle n'appréciait peut-être pas, de faire des choses qu'elle aurait normalement refusé ? Bien sûr, elle n'avait jamais clamé que ce petit jeu sorti de son imagination tordue était sain. Mais libre à lui de refuser, quoi qu'elle était persuadée qu'il avait bien envie de ce genre de choses malsaines Inconsciemment peut-être. Après tout, c'était lui qui l'avait entraînée ici.

« La vraie question étant... Es-tu sûr de ne pas en avoir envie ? »

Murmura Effy en penchant légèrement la tête sur le côté, conservant son sourire de défi. Elle ne pouvait pas le forcer, effectivement. Mais elle estimait que la bonne foi faisait force de loi. Alors, s'il acceptait de rentrer dans son jeu, il devrait respecter les règles. Quoi qu'elle lui impose, il devrait le faire, elle ne devait pas avoir à le forcer physiquement - et d'ailleurs, vu sa carrure relativement chétive, elle avait peu de chance de le forcer à quoi que ce soit en usant de la force. Ce n'était pas une question de domination, simplement de toucher aux limites, de voir jusqu'où l'autre était capable d'aller, et de rencontrer les idées et ainsi la personnalité de l'autre. Il respectait les règles et devait faire ce qu'elle demandait au cas où il répondait mal à une question, tout simplement parce que c'était les règles. Et Effy ferait de même, acceptant le gage qu'il lui imposerait sans rechigner. C'était le jeu, à prendre ou à laisser.

« Ou alors peut-être que tu as trop peur pour jouer à un jeu dans lequel tu sais que tu risques de ne pas avoir le contrôle à chaque seconde. Ce serait dommage, je ne pensais pas avoir affaire à une mauviette. »

Continua Effy d'une voix légèrement moqueuse. Là, elle le cherchait, tout simplement dans l'espoir que cela le pousserait à accepter, par fierté, ou par on ne sait trop quoi du moment qu'il acceptait. Toucher à l'égo des mecs était facile, dès que leur amour-propre ou leur virilité était remise en question, même dans une simple blague, ils avaient tendance à prendre ça à coeur. Et Effy n'avait pas peur de manquer de tact. Elle n'allait pas mâcher ses mots si elle voulait faire bouger un peu les choses.

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« D’avoir envie de quoi exactement ? » Je la regardais toujours fixement, réfléchissant si je devais accepter ou pas. D’un côté j’en avais envie et de l’autre pas et je ne trouvais toujours pas juste le fait que je sois obligé de prendre une pilule comme gage. Bon, après tout, j’étais jeune et ce n’était pas une ou deux qui allaient me faire quelque chose … Enfin je l’espérais.

Je ne relevais pas du tout sa remarque, je ne voulais pas lui faire ce plaisir. Je n’étais pas une mauviette et je n’avais pas envie lui de lui parler de la vraie raison de ma réaction, cela ne la regardait pas et je n’aimais pas me dévoilé. Pour ce qui était du contrôle, effectivement je n’avais pas perdre le contrôle, dans cette situation-ci c’était plutôt perdre le contrôle de la drogue que de la situation. Je recommençais à jouer avec le sable, toujours en la regardant dans les yeux et je lui souris. « Ok ok, va pour ton jeu ».

Je me lavais pour enlever le sable que j’avais partout sur moi et je me rassis sur mon manteau, prenant une nouvelle gorgée de mon Jäger. Je commençais gentiment à ressentir l’effet de l’alcool dans mon organisme mais j’étais encore sobre, pour le moment. « Réexplique-moi tout ça, pour être sûr d’avoir bien compris ». Je m’allumais une cigarette, réfléchissant déjà à comment gagner et éviter ainsi de ne pas toucher aux pilules. J’étais déjà plus détendu que tout à l’heure.

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