lost and found. (libre)

Tout commence par une envie soudaine de faire du sport. Après tout, les dates envahissent le cerveau de Dawn, se mélangent et la troublent encore plus. Rien ne semble rester plus de deux minutes dans sa tête. Fichues révisions, elles vont la rendre malade. Elle aurait dû s'y mettre plus tôt, ça ne fait aucun doute. Au moins, ça la distrait de la lettre qu'elle aurait déjà dû envoyer depuis un moment. La jeune femme réunit quelques affaires, et s'en va un peu au hasard, là où ses pieds la portent.

Le vent soulève légèrement ses cheveux, le soleil embrasse doucement sa peau. Autour d'elle, Bowen lui évoque plutôt une ville fantôme. A moins que ce ne soit elle, qui soit totalement en retrait. Être seule ne la dérange pas. De toute façon, depuis qu'elle est partie, son esprit est comme vidé.

Elle se retrouve dans une forêt, en retrait par rapport à la ville. Dawn n'y est jamais allée auparavant (qu'est-ce qu'elle aurait pu y faire, après tout ?) L'étudiante court sur les sentiers, et la température baisse peu à peu. En plein effort, elle ne le remarque pas. La lumière également. Lorsqu'elle s'arrête, Dawn regarde l'heure sur son portable, et la nuit est déjà tombée.  En fait, maintenant qu'elle y pense, elle ne sait plus trop par où elle est passée, il n'y a plus de balises.  

La course était peut-être le seul sport que tu adorais. Tu n'étais pas ce qu'on pouvait appeler une grande sportive, même une sportive tout court. Et pourtant, tu courais partout à la fois qu'un jour tu avais pris le temps de t'y mettre, pour de bon et avec des baskets. Parce que les talons c'est bien pour marcher mais pour courir, tu avais abîmée plus d'une paire. Après ce n'était pas tant l'argent qui manquait pour en acheter une nouvelle, mais c'était des dépenses inutiles. Alors une fois que tu étais prête, tu emprunta le petit chemin en dehors de la ville, celui qui traversait la forêt. Tu avais suivi une seule fois le sentier pour les coureurs et puis après tu avait fini dans la forêt, sans repère ni marque pour certain, mais pour toi, la forêt était une mine d'informations à conditions de savoir chercher. Alors courir en dehors du sentier, ça ne te faisait pas peur, bien au contraire. Tu avais même une lampe frontale au cas où la nuit tomberait avant que tu ne finisses ta course. Parce que même si tu savais te repérer, dans le noir, rien n'est plus difficile. Le jour se couche et toi, tu cours toujours, tu sautes par dessus des racines, te baisses face à des branches pour les éviter et tu finis par tomber nez à nez avec une jeune femme, qui semble désorientée. « Besoin d'aide ? » Tu lui adressas un petit sourire, en reprenant ton souffle, tu attrapes ta bouteille d'eau afin d'en prendre une grande gorgée.