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Puisqu’Ezekielle avait accepté avec grande joie la proposition d’Isaiah, celui-ci se leva en tapotant sur le billet de vingt dollars alors que la serveuse venait débarrasser la table, récolter son dû et leur souhaiter une belle fin de journée. Isaiah lui renvoya cette politesse puis attrapa la main de la blonde qui lui tendait la sienne. Ses doigts s’emmêlèrent dans ceux de la belle et tout de suite, Isaiah accéléra le pas et commença à courir sur la place de la ville, comme s’ils venaient de partir sans payer et qu’ils fuyaient la réprimande. Pourtant, ce n’était que la folie dans leurs cœurs qui les faisait agir comme des enfants. Et comme le logement du jeune homme était quand même à une bonne distance de marche à pieds, une marche monotone allait bien vite devenir lassante pour deux jeunes pleins de vie comme eux. Isaiah ne se gêna donc pas pour se laisser aller, surtout qu’il savait qu’Ezekielle allait suivre, peu importe. Ils n’avaient pas peur du ridicule et ils étaient bien doués pour faire abstraction du reste du monde lorsqu’ils avaient les yeux rivés dans ceux de l’autre.

Alors pendant plus d’une heure, Isaiah et Ezekielle avait joué comme des gamins dans tout ce qui se trouvait sur leur passage alors qu’ils marchaient toujours en direction de l’appartement de l’homme. Retirer leurs souliers pour aller danser dans la fontaine et se lancer de l’eau en plein visage. Marcher sur le rebord du trottoir sans perdre l’équilibre, ne manquant pas de pousser l’autre pour être le grand gagnant. Tournoyer sur eux-mêmes en se tenant les mains, à bouts de bras. Tenter de faire des ricochets sur l’eau d’une mer qui ne voulait rien savoir de leurs cailloux. Choisir la pizza la plus garnie de tout le menu, et ne pas s’en faire trop avec ça. Toujours en train de rire, de s’esclaffer sur tout et rien, Isaiah rentra sa clé dans la serrure de la porte de chez lui. « Faudra passer chez le serrurier demain si tu veux avoir un peu de liberté, c’est la seule clé que j’ai. » Déclara-t-il en ouvrant la porte et en allant déposer le carton de la pizza sur le meuble en bois qui se trouvait dans l’entrée, et qu’il avait construit lui-même. Pas mal tous ses meubles étaient faits à la main, ce qui donnait à son appartement un petit look rustique et vintage dont tout le monde raffolait de nos jours, mais qui n’était pas intentionnel de la part d’Isaiah. Le jeune homme se tourna vers Ezekielle qui se tenait toujours dans l’entrée, attendant sans doute qu’il ouvre le chemin vers la prochaine pièce. Il sourit. « Qui l’aurait cru, hein ? Toi et moi, playing house, dans une petite ville australienne. » Puis il lui fit un signe de tête l’invitant à le suivre. Il prit la pizza et se rendit jusqu’à la cuisine. De là, il ouvrit l’un de ses tiroirs et en sortir un sac en plastique contenant de l’herbe à profusion. « Faut bien s’ouvrir l’appétit un peu ! » Lança-t-il en commençant à rouler un joint.

Le jeune homme hocha la tête quand Ezekielle affirma avoir tant de choses à découvrir en Australie, encore. Et elle ne savait pas encore à quel point cela était vrai. Isaiah allait s’assurer qu’elle n’en aurait fini avec l’Australie que lorsque lui en aurait fini avec elle. Et ça ne risquait pas d’être de si tôt. Même, ça ne risquait pas d’arriver. Il allait l’emmener à chaque recoin du pays, inventant des endroits merveilleux à voir s’il le fallait. Si c’était ce qu’il fallait pour qu’elle reste. Pour le moment, Isaiah se contenta de rouler un joint pour mettre l’ambiance comme il l’aimait. Au cours de leurs nombreuses escapades en touristes, Isaiah avait bien remarqué qu’il consommait beaucoup plus qu’Ezekielle. Il avait aussi compris que si elle ne désirait pas fumer, elle le lui dirait sans gêne. Alors il ne se gênait pas, lui, pour proposer. Elle en ferait ce qu’elle voulait. Alors qu’il en était aux retouches finales, prêt à allumer son joint, Isaiah leva le regard vers les doigts voleurs de la blonde qui s’infiltraient dans la boîte à pizza. Il rigola. « Toujours aussi gourmande, Wakefield. » Puis il alluma le joint et le porta à ses lèvres. Il laissa la fumée pénétrer sa gorge, ses poumons, en fermant les yeux. Puis il la rejeta dans les airs, bien haut. Il passa le joint à la jeune femme. « Vas-y mollo. Si t’imagines déjà qu’une boîte de carton te parle, j’ose même pas imaginer de quoi t’auras l’air après ça. » Il rigola. Ils commencèrent à manger chacun leur pointe de pizza parce que, avec ou sans effet de marijuana, ils avaient tous les deux un petit creux déjà. Le joint se passa de l’un à l’autre pendant un moment, et ils continuèrent à parler un peu, mais mangèrent aussi beaucoup. Jusqu’à ce qu’Isaiah s’arrête et regarde Ezekielle pendant un moment. Intriguée par ce soudain arrêt de tout mouvement dirigé vers elle, elle cessa aussi.

« Ah et puis, fuck it. » Isaiah lâcha alors le morceau de pizza qu’il avait entre les mains et, ne prenant même pas le temps de terminer de mâcher sa bouchée, il posa ses mains huileuses sur les joues d’Ezekielle et l’embrassa avec ardeur, à tel point que la jeune femme recula de quelques pas, débalancée par la pression qu’il mettait entre leurs lèvres. Il avait attendu ce moment depuis que leurs chemins s’étaient séparés, et l’attente se faisait de plus en plus impatiente maintenant que la jeune femme se trouvait dans le même pays que lui. La même ville. Le même logement. Il laissa ses mains courser sur la peau de la jeune femme, se fichant bien de la salir à cause de l’huile de la pizza. Ses doigts glissèrent le long des bras d’Ezekielle, puis sur ses hanches pour terminer leur sprint jusqu’aux fesses de la jeune femme. Elle avait toujours eu de magnifiques fesses. Isaiah cessa ses baisers, juste le temps d’ouvrir les yeux et d’attendre l’approbation d’Ezekielle, ou une quelconque réaction qui lui indiquerait s’il s’était engagé sur une bonne voie ou pas. Dans les autres pays visités ensemble, Isaiah ne s’était jamais gêné pour l’embrasser, la faire jouir de toutes les façons possibles et l’aimer à sa façon. Mais ici, c’était peut-être différent. Et peut-être qu’Ezekielle avait changée, aussi. Il espérait que non. Il le saurait bientôt.

Les grands yeux de la blonde se posèrent sur ceux d’Isaiah, et en un seul coup d’œil il n’eut plus aucun doute. Elle le voulait autant que lui. Ezekielle était encore la même, toujours incapable de se passer de lui, et lui d’elle. La jeune femme lui sourit et entoura son bras autour de son cou. Ceux d’Isaiah demeurèrent là où ils étaient, à la fine taille de la blonde. Cette dernière fit un pas avant pour se rapprocher davantage de lui. Sans se quitter des yeux, les deux souriant comme des gamins découvrant l’amour et l’intimité depuis la première fois, la jeune femme fit valser ses mains dans le dos et sur le torse d’Isaiah. Redécouvrant chaque parcelle de son corps. Retouchant chaque partie de cette peau. Entre-temps, le jeune homme avait recommencé à embrasser Ezekielle, incapable de supporter toutes ces caresses sans pouvoir lui aussi goûter à sa peau. Parfois, ses lèvres ne prenaient même plus le temps de se refermer pour l’embrasser ; sa bouche ne faisait que glisser dans le cou d’Ezekielle, ses lèvres entrouvertes coursant contre la montre pour parcourir le plus de distance possible sur son corps.

Les jambes d’Isaiah semblaient vouloir se dérober sous son poids tellement l’excitation montait et qu’il n’arrivait plus à se contenir. Toute cette attente, tous ces rêves autant endormis qu’éveillés, ces fantasmes à propos d’Ezekielle qui alimentaient ses pensées les plus malsaines, tout cela explosait maintenant que ce moment était bien réel. Elle était là. Il la touchait. De nouveau. Enfin. N’en pouvant plus de se tenir sur des jambes tremblantes à cause de toute cette excitation soudaine, Isaiah se détacha de la jeune femme le temps de la tirer vers lui et de reculer alors qu’elle avançait toujours. Il la regarda en souriant alors que, toujours à reculons, il franchissait le cadre de « porte » de sa chambre, mais s’il n’y avait même pas de porte séparant les deux pièces. Isaiah et Ezekielle avaient eu des relations intimes dans toutes sortes d’endroit, allant d’une cabine de train à la nature la plus pure. L’endroit, confortable ou non, n’avait jamais vraiment posé de limites à leur ardeur. Toutefois, puisqu’ils avaient actuellement un lit à leur portée, Isaiah le préféra au vieux plancher de bois ou au petit divan de son salon. Il s’assit alors sur le lit, laissant Ezekielle passer ses jambes autour de lui pour s’asseoir à califourchon. Il recommença alors à l’embrasser de plus belle, ne se gênant plus maintenant pour envoyer valser les vêtements de la belle au sol. Il pouvait maintenant laisser ses mains s’aventurer dans les zones plus intimes de la jeune femme, qu’il connaissait déjà par cœur, mais dont il ne se lassait jamais d’explorer chaque parcelle.

Une vague de souvenirs déferlait sur Isaiah, qui se laissait porter par le courant parce que plus rien d’autre n’importait. En revoyant Ezekielle et en apprenant qu’elle s’installait pour de bon, ou du moins pour un bon moment, à Bowen, il avait un peu tout remis en question. Parce qu’Ezekielle avait toujours été dans ses pensées, comme une petite amie imaginaire, et ce des mois et des années après leur première rencontre transcontinentale. Sauf qu’en réalité, il n’en était rien, et ça avait toujours fonctionné pour le jeune homme. De cette façon, il ne s’empêchait jamais d’avoir des aventures avec d’autres femmes, d’embrasser qui le voulait bien, d’avoir des relations sexuelles à gauche et à droite pour le plaisir d’accumuler les rencontres et les orgasmes donnés. Isaiah était libre, on ne le dira jamais assez. Il aimait cette liberté par-dessus tout. Et comme Ezekielle était liée à ses pensées comme par un fil imaginaire les reliant peu importe où ils se trouvaient sur cette planète, sa présence ici représentait un doute pour Isaiah. Qu’allait-il arriver, maintenant ? Toutefois, maintenant que le jeune homme s’était décidé à suivre cette vague qui l’emmenait, tout cela fut laissé au naufrage. Ses inquiétudes se noyaient pendant que lui flottait avec Ezekielle. Ils n’avaient pas à se presser à devenir quoi que ce soit. Ils n’avaient pas à être quoi que ce soit, si ce n’était que d’être là l’un pour l’autre.

D’ailleurs, le sourire coquin et le sourcil relevé de la blonde ne pouvait que dissiper toute nervosité de la part de Isaiah face au futur. Un futur avec elle, ça ne pouvait pas être si mal que cela. L’idée commençait à faire son chemin, plus il apprenait à redécouvrir cette femme sublime. Mystérieuse. Rêveuse. Libre. Ils s’assirent sur le lit, Ezekielle par-dessus lui, et leurs embrassades reprirent sans plus tarder. Comme s’ils avaient du mal à rester éloignés même de quelques millimètres. Comme des amants, des aimants. La jeune femme ne se fit pas prier pour enlever son chandail après qu’il ait fait la même chose du sien, accélérant le rythme. Ezekielle se replaça sur le jeune homme, collant son corps au sien comme s’ils voulaient ne faire plus qu’un. Le jeune homme sourit quand la blonde le poussa contre le lit, s’étendant de tout son long et elle se retenant légèrement pour ne pas trop mettre son poids sur lui. Comme si elle avait vraiment de quoi l’étouffer.

Pendant qu’Ezekielle redécouvrait de ses lèvres et de ses mains le torse d’Isaiah, ce dernier laissa ses mains se refermer contre les seins de la jeune femme, avant de retourner courser dans son dos et puis revenir vers sa poitrine. Bon Dieu ce qu’elle pouvait lui faire tourner la tête. À son tour de prendre le contrôle ; Isaiah fit basculer Ezekielle dans un mouvement soudain et contrôlé. Il éclata de rire en se couchant contre Ezekielle, à moitié sur le matelas et à moitié sur elle. Il glissa ses mains dans la culotte de la jeune femme et joua un peu avec elle, faisant monter son désir, tout en la couvrant de baiser autant sur les lèvres que sur la poitrine. Puis, incapable de retenir plus longtemps l’ardeur dans ses pantalons, Isaiah retira ceux-ci ainsi que ce qu’il restait de vêtements à Ezekielle, et il lui fit l’amour comme si, tout d’un coup, ils étaient de nouveau à l’autre bout du monde et que plus rien n’importait. Que demain était un autre jour. Qu’ils verraient bien où ils iraient. Sauf que là, demain, Ezekielle vivrait ici, avec lui, à Bowen. Leur ville d’adoption à tous les deux.

« Ça me manquait, tout ça. » Il sourit, la tête posée sur l’oreiller qu’ils partageaient tous les deux. Il prononça ces mots en faisant glisser ses doigts sur le corps toujours nu d’Ezekielle, sous les couvertures. Lui avait un peu trop chaud, alors il n’avait qu’une jambe couverte, et le reste de son corps était libre. Isaiah venait à peine de s’allonger à côté de la jeune femme, après qu’ils se soient intimement réunis et qu’aucun des deux ne soit laissé en reste. Après avoir laissé son regard suivre aveuglément le tracé de ses doigts pourtant cachés par la couverture, il releva les yeux vers la jeune femme. Ils se regardèrent un long moment, en silence, souriant, yeux dans les yeux. Le temps passa, Isaiah ne s’en soucia pas. Après un moment, il prit la parole. « Ne tombons pas dans une routine emmerdante et lourde. Ne devenons pas un cliché. Toi et moi, ça a toujours été épique, tu vois ? Merde, on est Ezekielle et Isaiah, c’est pas rien. Faudrait pas que tout ça s’envole au vent juste parce qu’on a quatre murs autour de nous, et que ce sont toujours les mêmes. » Lança-t-il alors, sans pourtant autant briser le moment doux qui s’était installé. Plutôt pour le marquer, justement. Il voulait souligner que cette union, bien que dans une situation tout à fait différente des dernières, ne signifiait pas qu’eux devaient également changer. Ce n’était qu’une ville, après tout. Un mode de vie. Eux restaient les mêmes. S’il avait autant apprécié avoir Ezekielle à ses côtés lors d’un bon bout de chemin durant son périple à travers le monde, il ne voyait pas pourquoi il n’apprécierait pas l’avoir à ses côtés jour après jour. Ezekielle rendait son cœur plus léger. Ezekielle le faisait sourire dès son réveil, à chaque fois qu’il ouvrait les yeux sur son visage lumineux. Ezekielle voyait le monde au travers des mêmes lunettes que lui. Elle le comprenait. Elle partageait ses visions, ses idéaux. Ils ne seraient que plus forts ensemble, ici. À moins qu’ils ne se laissent amadouer par ce mode de vie qu’ils avaient tous les deux toujours redoutés. À moins qu’ils ne laissent la société les remodeler à sa guise. Cependant, les connaissant, ils étaient assez têtus pour tenir tête au grand moule et résister. Résister aux pressions. Résister à la normativité. Demeurer eux-mêmes, envers et contre tous. Ils le pouvaient ; s’ils le voulaient.

Isaiah leva la tête vers l’horloge en bois qui se trouvait tout près de l’entrée de sa chambre, et constata l’heure tardive. « As-tu des trucs à aller récupérer au motel ? Je peux t’accompagner, ça fera deux bras de plus pour transporter. » Même s’il doutait fortement qu’Ezekielle aurait un tas de valises. Ils avaient toujours su voyager léger, même quand il était question de se poser plus longtemps à quelque part. Après tout, Isaiah s’était installé à Bowen à partir d’un seul sac à dos. Un gros sac à dos, mais quand même. Juste ça.

Rassuré par les sages paroles qu’Ezekielle prononça suite à sa demande qui avait semblé en être une des plus existentielles – et pour eux, elle l’était -, Isaiah ne put que sourire en retour, déposant un baiser sur le front de la jeune femme alors que celle-ci venait de fermer les yeux. Un peu comme pour ponctuer cette phrase si importante à leurs yeux. « Je le ferai aussi. Promis. » Ajouta-t-il, pour y mettre son point aussi. Puis, comme pour souligner le fait qu’ils n’avaient pas vraiment à s’en faire, Ezekielle lui assura d’une voix des plus sincères qu’ils allaient y arriver. Dit comme ça, Isaiah ne pouvait qu’y croire. Il voulait y croire. Croire à quoi ? Arriver à quoi ? Ils parlaient et se comprenaient tous les deux, mais si Isaiah avait eu à répondre à ces deux questions, il n’aurait su quoi répondre. Étaient-ils en train de dire qu’ils allaient arriver à être amoureux sans devenir comme les autres couples vivant de l’eau de rose ? Toute cette discussion était-elle une ode à leur amour et à leur relation nouvellement entamée ? Isaiah ne savait même pas s’ils étaient en relation. Aux yeux des autres, le fait qu’ils s’aiment autant et qu’ils vivent ensemble allaient rendre la question facile de réponse. Pas pour eux. Le jeune homme ne savait pas ce qu’ils étaient, ni ce qu’ils devaient faire autant entre eux qu’avec les autres. Fréquenter une multitude de femmes n’avait jamais été un problème pour Isaiah, qui se disait que ça allait de soi, c’était naturel pour lui. Sans engagement, pourquoi se limiter ? Isaiah avait toujours suivi les aléas de ses désirs. Sans se poser de question. Maintenant qu’Ezekielle était dans sa vie, il devait changer de perspective. Peut-être. Ou pas.

Afin d’alléger l’atmosphère – celle dans sa tête, pas celle dans la pièce -, Isaiah questionna la jeune femme quant à ses effets personnels laissés au motel. Il rigola à la réponse de la jeune femme, référant au miteux motel alors qu’ils avaient vu tellement pire. « Je pense que rendu là, on est capable de dormir sur n’importe quoi, n’importe où ! » C’était vrai. Dormir au milieu d’insectes qui leur étaient jusque-là inconnus, placer leur valise au-dessus des calorifères pour empêcher les punaises de lit d’y rentrer, chercher en vain une chambre vacante dans une ville pour finalement se résigner à dormir à la belle étoile. Ensemble, ils avaient tout vu. Tout vécu. Alors pourquoi cette nouvelle aventure pourtant si confortable qu’ils s’apprêtaient à vivre semblait-elle être la plus éprouvante ? « Bon, allez. On se bouge. » Il s’assit sur le coin du lit pour remettre son chandail, avant de se lever pour enfiler ses pantalons. Il était fin prêt, plus qu’à attendre qu’Ezekielle le soit aussi, et ils partiraient pour la prochaine étape de leur vie à deux.