everybody wants to know if we fucked on the bathroom sink ▲ hayden

Matthew, mon colocataire a eu la très bonne idée de se remettre au football et par conséquent, tous ses vendredis soirs sont pris désormais. Nous qui avions cette grande tradition de sortir faire le tour des bars en quête d’aventures et surtout de jolies filles à ramener à la maison, c’est fichu désormais. Je me retrouve donc seul, affalé dans le canapé ne sachant que faire. Je regarde rapidement l’horloge et suis surpris de remarquer une heure aussi tardive. 22 heures. Il est loin d’être tard mais j’ai quand même dû m’endormir une heure ou deux devant la série ennuyante que je regardais. Je prends mon téléphone. Pas de nouveaux messages. Et pour le coup, je suis en pleine forme. « Je ne dois pas me laisser abattre. » dis-je à haute voix, pour me convaincre que je n’ai pas besoin de mon meilleur ami pour passer une bonne soirée en ville. Après tout, je suis quelqu’un de très sociable et je n’aurais aucun mal à me faire des connaissances. Je file dans la salle de bains me refaire une beauté en express. J’attrape ma veste. J’enfile mes chaussures. Et je suis parti.

J’arrive après un bon quart d’heure devant un endroit que je connais bien et que j’apprécie. C’est plutôt calme mais la clientèle me plait bien. Il y a des gens un peu de tous horizons. C’est sympa pour faire de nouvelles rencontres. Je regarde et j’observe autour de moi. Personne que je ne connais visiblement. Je file au bar pour commander à boire. Je fais signe au serveur avant de me poser à côté d’un jeune homme. « Salut. » Je lui dis tout simplement. « Tu viens souvent ici ? » Il va croire que je le drague… « Moi c’est Hayden. » Et que je suis super bavard à enchainer sans le laisser me répondre.

Il faut croire que je ne lui fais pas si peur que ça puisqu’il me répond et me confie son prénom. C’est classique mais j’aime bien alors je lui souris bêtement. Le prénom, c’est plus une formalité parce qu’au final, on s’en fiche un peu. « Et t’es venu tout seul ? » Oui encore une fois je fais mon curieux mais il enchaine en commandant un verre. Puis, il me demande ce que je souhaite. « Whisky coca s’te plait. » Simple et efficace. Autant faire d’une pierre deux coups. Je vois qu’il regarde autour alors bah, j’en fais autant. Nos verres arrivent. Je sors mon portefeuille et laisse un billet sur le bar pour payer. Un billet que j’ai piqué dans le portefeuille de mon colocataire bien sûr – mais comme il n’est pas au courant, je ne vais pas encore me faire tuer. « Tu comptais faire quoi de ta soirée ? » J’ajoute alors.

J’ai sa permission pour rester visiblement mais je suis presque gêné qu’il dise tout haut ce que je pense tout bas. Ça fait un peu genre je me tape l’incruste dans sa soirée et j’avoue que même si je suis souvent surnommé Monsieur-sans-gêne, je n’aime pas trop qu’on me le fasse remarquer. Je me sens donc obligé de dire : « Enfin… je peux partir si je t’embêtes… » Mais après, vu qu’il commande, je me dis que non, je peux rester. Alors que je fais pour payer, il me demande si je compte payer pour deux. Sa question me fait rire et je décide du coup d’être mignon. De toute façon, c’est pas mon argent alors je m’en fous un peu de le dépenser. « Oui, si tu veux. » Et puis je lui fais un clin d’œil sans trop savoir pourquoi. Avec la suite des évènements, j’éprouve un mini sentiment de gêne pendant quelques secondes. Je n’arrive pas à discerner si le jeune homme rit ou pas. Je finis par répondre. « Bizarre, j’avais exactement le même but… » Finis-je par m’exclamer en rigolant. « On peut se liguer à deux pour trouver nos proies si tu veux ! » et là, je me dis que c’est vraiment une bonne idée parce qu’on est toujours plus fort à plusieurs.

Il finit par me montrer le billard, d’un geste de la tête et m’explique de là où il vient, c’est un véritable atout pour réussir à séduire. « Et c’est où chez toi ? » Parce qu’il faut dire que de là où je viens, le billard est aussi très utilisé. Pourtant, je n’y ai jamais trop joué et pour conséquence, je ne suis pas très doué. Néanmoins, je connais le principe et taper dans des boules avec une quille, c’est dans mes cordes. La technique vaut le coup d’être essayé en tout cas et dans le pire des cas, ce serait toujours une partie de plaisir que de jouer, même si je viens à perdre. « Je suis partant en tout cas. » dis-je alors qu’il commence à se lever. Je le suis, comme un petit chien qui suivrait son maitre. J’en profite pour lui mater le derrière quand même, alors qu’il marche juste devant moi. Je ne sais pas si le verbe marcher est bien approprié étant donné les zigzags que nous faisons mais bon. « T’as un beau petit cul ! » Ça doit être l’alcool qui parle sans doute. On arrive enfin devant le billard. J’attrape une canne et je commence à mettre en place les boules dans l’espèce de triangle. « Tu sais comment on les met ? » Je suis légèrement pommé…

Il reste mystérieux et le pire, c’est que je ne sais pas du tout d’où peut venir cet accent. Deux solutions s’offrent à moi : soit je lui pose la question une nouvelle fois, soit je laisse ma curiosité de côté et je laisse tomber. Malheureusement pour moi, mon caractère fouineur est trop fort et donc je ne peux pas m’empêcher de lui dire avec un clin d’œil : « Ca m’aide. Américain ? Européen ? » Je ne tente pas le côté asiatique car je me doute bien, vu ses traits de visage que ceci est improbable. Enfin bon, on ne sait jamais après tout… Au final, on marche pour rejoindre le billard et je suis surpris de voir qu’il a entendu mes paroles. A vrai dire, je me sens presque gêné. Enfin, j’ai bien dit presque parce que la gêne est un sentiment qui a tendance à m’être étranger. Je détournes le regard en attendant la réponse des deux joueurs. Finalement, c’est un oui et je dois donc commencer à me concentrer pour jouer du mieux possible parce que visiblement, l’enjeu est grand. J’avale de travers en entendant le jeune homme mais c’est surtout par surprise. Je ne m’y attendais définitivement pas. « Je n’aime pas perdre, je te le dis tout de suite. » C’est la seule chose censée que j’ai trouvé à répondre. Cela ne confirme pas ses dires et ne les infirme pas non plus. En bref, je détourne le sujet de la plus belle des manières et lui, se met à m’expliquer les règles. Je hoche la tête et ne dit rien pendant que nos adversaires jouent. Bientôt, c’est à mon tour. « Je crois que je vais avoir besoin que tu me montres comment faire. » m’amusai-je à lui lancer. Un petit coup de main. Une démo. Je me surprends ce soir face à cet homme mais c’est sans doute les hormones de mâles…

L’Angleterre. Maintenant qu’il le dit, ça parait évident. Et de la manière dont il le dit, j’ai l’impression d’être un abruti fini, pas capable de trouver par lui-même. C’est un peu le cas en même temps alors je ne peux pas lui en vouloir. « Ah oui, ça parait logique maintenant que tu le dis. » lui dis-je alors. Les US. Mon chez moi. Petit coup de nostalgie qui part rapidement. « Moi j’y ai vécu plus de 30 ans aux US. » J’ajoute alors, assez fier de savoir qu’il a vécu pendant quelques temps dans mon si beau pays. Lui, il s’en fout sans doute mais peu importe, je dis bien ce que je veux. Il avance et s’en suit l’épisode des fesses. Je réponds simplement par un sourire gêné qui se transforme rapidement à cause de mon regard taquin. Finalement, ce n’est pas une si mauvaise chose qu’il aime les hommes. Ça peut donner du piquant. Et ça se voit bien pendant ce début de partie de billard, alors qu’il me montre comment mettre une boule dans le trou. Je ne trouve pas ce petit jeu entre nous choquant ni rien. Au final, ça m’amuse vraiment de voir jusqu’où je serais prêt à aller. N’ai-je pas dit un jour qu’il ne faut pas mourir bête et que de ce fait, toute expérience, quelle qu’elle soit, est bonne à prendre ? Il se positionne derrière moi. Je le laisse faire, en profitant même pour mettre mon fessier en arrière. Sa main sur la mienne, c’est loin d’être désagréable en fait. Et lorsqu’il utilise le terme « queue » pour parler du bout de bois que j’ai entre les mains, même si je sais pertinemment que c’est un nom tout à fait courant pour cet objet, mes pensées sont tellement perverses que je me retiens d’exploser de rire. Un de nos adversaires doit le remarquer car il me regarde bizarrement désormais. « Hummm, je crois que je comprends. » Puis, il tire et met une boule dans un trou. « Bien chef. » Et comme c’est à nous de jouer de nouveau grâce à ce coup, je tente seul cette fois-ci. Je me poste juste devant lui et me recule jusqu’à le frôler. Je ne suis pas vraiment concentré sur le jeu à vrai dire, ce qui explique que je vise presque dans le vide et que les boules que je touche ne bougent presque pas. « Il faut croire que je ne suis vraiment pas aussi doué que toi. »