réflexion sur le sens de la vie + levi

Perry était juste venu boire un petit coup avant de rentrer chez lui à la base et puis finalement il était resté plus longtemps que prévu. La nounou qui gardait sa fille avait bien voulu rester plus longtemps en échange d'une petite augmentation qu'il n'a pas pu refuser. Il reste toujours aussi irresponsable et sort beaucoup trop. Il n'arrête pas de se dire que maintenant il ferait mieux d'arrêter les conneries. Il décida finalement de partir. En sortant il sorti une cigarette de sa poche, elle était un peu écrabouillée mais toujours fumable. Il ne fumait pas souvent, voir quasiment jamais. Il ne voulait pas finir avec les dents jaunes, pour lui rester beau gosse était hyper important. Il venait de taxer sa cigarette au barman qu'il connaissait bien, étonné de voir qu'il fumait, mais n'avait pas pensé à lui demander du feu. Le jeune homme décida donc d'aller en demander à quelqu'un se trouvant devant le bar. Il s'avança vers un homme qui devait avoir environ son âge. Il ne savait pas s'il venait tout juste d'arriver et rentrait, ou s'il partait tout comme lui ou bien s'il faisait sa petite pause clope. « t'as pas du feu s'te plait ? » lui demanda-t-il donc.

T'avais enfin commencé à t'habituer à ta nouvelle vie. A retrouver petit à petit tes repères. La transition fut loin d'être facile. Forcément, t'avais vécu presque dix ans dans le magnifique capharnaüm qu'était New York, dans cette fameuse ville qui ne dormait jamais, où tu avais vécu une vie effrénée à cent à l'heure. En emménageant ici, dans cette ambiance beaucoup plus calme, tu avais tout de suite su que ton quotidien changerait du tout au tout. Mais pour toi il était hors de question de t'enfermer dans une routine de pépère aux pieds habillés de charentaises. T'avais que 27 ans, et même si tu étais à Bowen pour des raisons particulières, tu allais rester ce Levi qui aimait la fête et le monde de la nuit. C'était tout naturellement que tu étais sorti dans les rues éclairées de Bowen, pour rejoindre un bar que tu avais découvert par hasard quelques jours auparavant. Tu n'avais pas encore eu le temps de découvrir tous les endroits sympas de la ville, bien que tu étais persuadé qu'il y en avait une multitude. Une cigarette en bouche, tu déambulais dans les petites allées de cette ville que tu apprenais à connaître chaque jour un peu plus. Arrivé devant le petit bar à l'ambiance cosy, tu restas un instant devant la porte pour ne pas gâcher cette clope que tu venais d'allumer. « T'as pas du feu s'te plait ? » Tu te retournas, pour être face au jeune homme qui t'adressait la parole. « Oui bien sûr, tiens. » Tu fouillas dans la poche avant de ton jean avant de lui tendre l'objet en question.

Le jeune homme à qui Perry avait adressé la parole lui avait répondu de manière aimable et lui avait tendu son briquet. Lui même était en train de fumer. Perry alluma donc sa cigarette. Cela faisait bien longtemps que de la fumée n'était plus sorti de sa bouche, la sensation de fumer était à la fois agréable et désagréable pour lui. Certes d'un côté ça le calme, mais de l'autre côté il sait que s'il a envie de fumer c'est que quelque chose ne va pas. Il regarda quelques instants le jeune inconnu qui venait de lui prêter son briquet, il était plutôt pas mal, assez jeune et Perry eut tout de suite envie de passer en mode dragueur. Il ne pouvait pas s'en empêcher, mais il lutta pour ne pas céder à la tentation d'aller draguer le type à côté de lui. Il voulait devenir responsable, un vrai adulte et pourquoi pas tomber amoureux, se marier et avoir des enfants. Mais il était loin d'en être là, il n'était jamais réellement tombé amoureux, à chaque fois qu'une pointe de sentiment était perçu dans son cœur il se prenait des vents monumentaux. Sa main se crispa sur le briquet du jeune homme. Il tira à nouveau sur sa cigarette avant de rendre le briquet à son propriétaire. « merci. » dit-il avec un sourire. Il ne pouvait pas s'empêcher de faire son sourire de charmeur. Cependant il se fit comme une promesse à lui-même : pas ce soir. Il fallait qu'il voit les gens comme des amis avant de les voir comme des corps sexys dont il pourrait profiter. « ça fait longtemps que t'es en ville ? » demanda-t-il pour engager la conversation. Perry connaissait beaucoup de monde à Bowen, surtout ceux fréquentant les bars. De plus, il n'aurait pas oublié un visage comme celui du jeune homme. Il n'oublie pas les visages qui sont à goûts, il oublie donc peu de visages.

« merci. » Tu lui répondis par un simple sourire accompagné d'un petit hochement de tête, récupérant alors ton briquet pour le ranger dans ta poche. Avec discrétion, tu observas à ton tour le jeune homme qui fumait à tes côtés, te rendant compte que tu ne l'avais jamais croisé depuis ton arrivée en Australie. Bon, c'était assez compréhensible, parce-que même si Bowen était une petite ville, ça n'était pas non plus le trou paumé où résidaient une quarantaine de villageois à tout casser. Dans tous les cas, même si de base tu n'étais pas de nature hypra sociable, tu ne disais jamais non à de nouvelles rencontres. « ça fait longtemps que t'es en ville ? » Tu fis mine de reporter ton attention sur l'inconnu lorsque celui-ci engagea la conversation. « Pas très longtemps en fait, ça va faire bientôt trois mois. Et toi ? » Répondis-tu, pour relancer le sujet. Tu tiras une nouvelle bouffée sur ta cigarette, le regard toujours posé sur celui de ton interlocuteur. « Au fait, moi c'est Levi. » Repris-tu, pour éviter que le jeune homme ait à te poser la question.

Perry demanda au jeune homme qui lui avait prêté son briquet s'il était en ville depuis longtemps, celui-ci lui répondit que cela faisait trois mois. Pas étonnant donc qu'ils ne se soient pas encore croisés. Après tout Perry rencontre bien des gens qui sont ici depuis des années et qu'il n'avait encore jamais vu. Il lui retourna la question. « un peu plus de trois ans. » répondit-il en tirant à nouveau sur sa cigarette. Il lui donna son prénom, Levi, pour que Perry n'ait pas à lui demander. Il aime bien connaître le prénom des gens, ça lui évite de devoir en inventer un dans sa tête. « Moi c'est Perry. » dit-il retournant son regard vers la rue qu'il observa. Il se sentait un peu mélancolique ce soir là. « tu viens souvent ici ? » dit-il comme pour pas que la conversation se termine. C'est une question bateau mais il ne se voyait pas en poser d'autres.