would you find me somewhere in the shadow ? + kaliska

Emrys se disait peut-être peu expert en la matière, mais à mon avis, il donnait des conseils très éclairés que j’allais très certainement prendre en considération. Évidemment, ce n’était pas vraiment chose nouvelle, prendre les choses doucement, prendre mon temps avec les élèves. Je ne disais pas cela parce que je pensais qu’Emrys me prenait pour une idiote, bien loin de là, mais parce que cette partie, j’avais l’habitude. C’était comme ça avec les enfants, lorsqu’il était question de trucs plus complexes, et ce n’était pas une question de manque d’intelligence ou quelque chose comme ça. Ensuite, je devais admettre que la seconde partie, à savoir l’idée de faire usage de déduction avec eux, me plaisait énormément. C’était à un tel point que je ne me gênai pas pour dire:  « Ils vont adorer ça, j’en suis certaine ! » En effet, il suffisait de leur montrer cela comme un petit jeu qu’ils allaient s’impliquer pleinement. En tout cas, c’était ce que mes élèves faisaient. Après, je ne niais pas que cela faisait en sorte que ce soit un peu plus complexe de garder le calme dans la classe, mais l’énergie qui se dégageait dans la classe faisait en sorte que ce genre de chose était un pur moment de plaisir. Soudainement encore plus enthousiaste à l’idée de faire cette activité, je dis dans un large sourire:  « Ce sera génial, j’en doute pas un instant ! Merci encore ! » Je marquai une petite pause, puis je demandai, un peu plus sérieusement:  « Tu… Tu veux que je te tienne au courant de comment le tout s’est passé ? » En vérité, j’aurais peut-être voulu l’inviter dans la classe au moment de l’activité, mais je me disais que peut-être c’était trop, et que mon ami étant enseignant lui-même, peut-être que la plage horaire ne conviendrait pas, même si évidemment, s’il le souhaitait, il serait plus que bienvenu.

Emrys était content que son travail plaise à son amie mais également qu'il plaise à ses élèves. En général ses cours sont plutôt intéressants mais il faut tout de même aimer un minimum l'histoire sinon c'est sûr que c'est le sommeil assuré ! La demoiselle lui demanda ensuite s'il voulait qu'elle le tienne au courant de comment la visite s'est passé, et donc si ses élèves ont bien aimé l'exposition et s'ils ont aimé ce que le jeune homme a préparé. « oui, ça me ferait beaucoup plaisir. » répondit-il sobrement. Malgré tout, il pense que son travail est bien plus simple que celui de son amie. Lui n'a pas à gérer des enfants qui courent et crient, qui ne comprennent pas tout (en raison de leur âge). Il a un travail qu'il estime beaucoup plus simple, n'ayant qu'à passionner un auditoire qui est déjà censé aimer l'histoire. « je crois que je t'ai tout donné. » dit-il ne sachant pas trop quoi faire maintenant qu'elle a ce qu'elle veut. Emrys n'est absolument pas quelqu'un de bavard, même s'il lui arrive parfois de dire plus de deux phrases. Il ne sait pas non plus comment finir une conversation. Est-ce que maintenant elle va partir ou bien veut-elle rester un peu ? Et dans ce dernier cas, que pourront-ils bien se dire ? Il se pose peut-être un peu trop de questions pour quelque chose d'aussi simple et qui semble banal à la plupart des gens. Pourtant, par le passé, il a été habitué à parler à tout un tas de personnes, qu'il ne connaît pas qui plus est. Mais la mort de sa femme l'a changé et puis, une conversation professionnelle ce n'est pas la même chose qu'une conversation personnelle.

Un petit sourire apparut sur mes lèvres au moment où Emrys accepta que je le tienne au courant de ce que je ferais avec ce qu’il m’avait proposé et comment les élèves répondraient à tout cela. Franchement, il n’y aurait rien qui me ferait plus plaisir, me disant que c’était la moindre des choses, pour tout dire. Maintenant plus qu’heureuse que les choses prennent une telle tournure, j’en étais même impatiente de présenter cette activités à mes élèves, même si évidemment, ce ne serait pas pour immédiatement, raison étant que j’avais d’autres trucs à faire. Par contre, je ne m’en faisais pas, raison étant que je pourrais toujours contacter Emrys pour savoir s’il voulait assister à l’activité ou quelque chose du genre peu de temps avant que celle-ci ne prenne place dans ma classe. Comme ça, je pourrais me laisser du temps pour voir si c’était possible et organiser le tout s’il acceptait. De plus, je me rendis compte bien rapidement que peut-être ce n’était pas l’idéal de lui faire la suggestion ici et maintenant, raison étant que peu de temps après, mon ami reprit la parole en me disant qu’il avait tout donné. Je savais bien que c’était un propos probablement on ne peut plus banal mais pour le coup, vu le froid qui avait semblé s’installer précédemment, je ne savais pas trop comment le prendre. Devrais-je tenter de faire la conversation malgré tout, histoire de lui montrer que je n’étais pas venue que pour les documents ? Parce que loin de moi l’envie qu’il pense une telle chose qui était bien fausse de ma part, mais peut-être ne voulait-il pas parler, surtout pas après ce qui s’était passé ? Un peu inconfortable, je lui dis:  « Oui, je crois… » parce que je ne pensais pas manquer de quoi que ce soit. Puis, en venant à la conclusion qu’il valait mieux que j’ajoute, tout simplement:  « Merci, encore une fois… » Il était fait exprès que je demeure vague, attendant plutôt de voir si mon ami voudrait relancer la conversation ou bien si je ferais mieux de trouver mon chemin vers la porte de la maison pour rentrer chez moi.

Kaliska le remercia encore une fois puis un silence s'installa entre eux. « Derien. » répondit-il avant de se lever pour raccompagner la jeune femme qui n'avait pas l'air de savoir plus que lui comment terminer cette conversation. « merci d'être venue. » dit-il alors. Il ne voulait pas forcément qu'elle parte mais il n'avait pas forcément grand chose à dire et visiblement elle non plus donc autant terminer cette conversation avant que cela devienne gênant. Il se dirigea donc vers la porte pour la raccompagner en esquissant un léger sourire.

désolé c'est tout nul

Puisque je ne savais pas à quoi m’en tenir et que clairement, je ne pouvais pas râler de ce qu’Emrys pourrait dire par la suite, je ne pus, en mon sens, protester de quelconque façon au moment où par son « merci d’être venue », il me fit comprendre que c’était ainsi que nous allions clôturer notre entretien amical et professionnel. Enfin, peut-être que j’aurais pu lui proposer autre chose, discuter un peu plus amplement, mais je sentis que cela ne lui faisait pas nécessairement envie. Bien sûr, ça ne me laissait pas totalement à l’aise, mais je tentais tant bien que mal de me convaincre que je pourrais rattraper le coup, un autre jour, peut-être quand j’aurais fini de m’inquiéter pour Alexis puisque comme ça, je ne saurais embêter mon ami avec mes problèmes personnels, qui semblaient être la source de ce froid entre nous deux. Pour le moment, je me contentai donc de seulement lui dire:  « Merci à toi… J’apprécie beaucoup, vraiment. » Sans attendre plus longtemps donc, j’attrapai les documents qu’il m’avait remis, de même que mon sac à main, puis je l’accompagnai à la porte d’entrée. Tentant tant bien que mal de ne pas me dire que ce moment était plus que gênant, je lui lançai:  « Je… Je t’appellerai, pour…Ça. » tout en désignant les document d’un geste de la main. Puis, après un dernier sourire timide, des salutations amicales, mais trop formelles à mon goût, je tournai les talons, puis je quittai la demeure de mon ami, histoire de retourner à ma voiture, tentant de me dire que je tenais entre mes mains une activité superbe pour mes élèves et que pour ça, cette rencontre avait eu du bon, plutôt que de me ronger les sangs par rapport au froid que celle-ci avait laissé, parce que sinon, pour sûr, je n’aurais pas fini de m’en faire. Je me connaissais, j’étais comme ça, après tout. Évidemment, cela ne voulait pas dire que je n’allais pas tout laisser en plan, mais si je pouvais avoir un répit, un recul pour y songer, alors pour sûr, je n’allais certainement pas m’en plaindre.