there's a blessing in the storm -r.

Emrys profita de son après-midi de libre pour aller faire du sport. Il appréciait d'être professeur, il pouvait partager sa passion à ses élèves et il avait d'avantage de temps libre qu'avant, moins de pression aussi. Cependant il garde encore quelques habitudes de son ancienne vie, celle qu'il a laissé derrière lui en Angleterre suite à la mort de sa femme. Par exemple il fait toujours autant de sport. Si avant c'était une obligation pour lui d'avoir une forme exemplaire, maintenant c'est un plaisir. Pour faire parti des services secrets il a dû suivre un entraînement extrêmement intensif, c'est à cette époque qu'il a réellement découvert le sport, avant il ne faisait qu'échanger quelques passes au foot avec des amis. Il a gagné en muscle, en agilité ainsi qu'en rapidité. Il a également l'ouïe beaucoup plus fine. Mais sa vie d'avant lui pèse encore beaucoup, il remarque beaucoup de choses qui passent inaperçus pour beaucoup, les petits dealeurs dans les rues, les femmes battus ou qui trompent leur mari, il arrive à le voir le plus souvent. Si beaucoup l'envie d'arriver à lire sur les visages, pour lui cela ressemble plus à un fardeau.
Il voulait un peu décompresser, le sport lui fait tout oublier et lui permet de faire le vide dans son esprit. Il ne se rendit pas au complexe sportif qu'il trouvait beaucoup trop fréquenté, il a toujours préféré les endroits un peu plus intime. Emrys n'est pas un adepte de la foule, des gens, il est plutôt du genre solitaire le nez dans un bouquin. Il se rendit dans la salle de boxe pour aller taper dans un sac de frappe. C'est sûrement la chose qu'il préfère en sport, avec la course. Il finit par retirer son t-shirt, trempé de sueur et continua encore à frapper. Il ne s'arrêta que lorsqu'il fut fatigué. Le jeune homme se rendit dans les vestiaires puis dans les douches. Il devait aller chercher son fils à la garderie, il ne voulait pas arriver puant et dégoulinant de sueur. Tandis qu'il se séchait avec sa serviette il vit les lumières commencer à vaciller. Cela ne présageait rien de bon, le vent dehors y étant pour quelque chose. Il n'avait pas regardé la météo, ni écouté la radio. Il n'aime pas ce genre de choses, il préfère écouter un vinyle, il n'est pas très nouvelles technologies, même si la radio c'est franchement pas tout neuf. Disons qu'il trouve ça plutôt sans intérêt. Il s'habilla rapidement tout en réfléchissant à la chose à faire. Tout d'abord vérifier la situation, la lumière est à présent éteinte et voir s'il n'y a pas quelqu'un qui pourrait le renseigner. Tandis qu'il sort du vestiaire, tout semble désert, comme ci il était seul dans le gymnase. Mais il entend du bruit dans les vestiaires d'à côté, ceux réservés aux filles. Il entre, ne se souciant pas du fait qu'il n'a rien à faire ici. Il se doute qu'une tempête s'annonce, on ne lui en voudra donc pas d'avoir enfreint une règle, du moins il l'espère. Il demande s'il y a quelqu'un, une voix féminine lui répond. Il posa son sac sur le sol pour bloquer la porte et s'approcha de la voix. Malgré le peu de lumière dans la salle il vit que la demoiselle n'avait qu'une serviette sur elle. Gêné, Emrys dit alors confus « je suis désolé mais il n'y a plus personne ici, il semblerait que nous soyons les deux derniers. Je pense que tout le monde a dû évacuer à cause de la tempête dehors. » ce n'est pas dans les habitudes du jeune homme de voir des femmes en serviette, au contraire, cela le gêne plus qu'autre chose. Il détourne donc la tête, même s'il ne voit pas grand chose de toute façon.

Visiblement la demoiselle non plus n’était pas courant qu’une tempête menaçait la ville. « Cette information m’a également échappé. » répondit-il légèrement penseur. Pour une fois il se dit qu’il aurait pu écouter la radio. Pourtant il avait lu le journal, comme tous les matins, mais comme tous les matins également, il ne prêtait pas forcément plus attention que ça à la météo. Ce n’est pas un sujet qui le passionne réellement. Enfin, ça pourrait le passionner s’il s’y intéressait mais il trouve déjà sa vie assez occupé comme ça. Il a déjà l’histoire, son fils, les bouquins, son boulot, déprimer à cause de sa femme qui l’occupent beaucoup, et la cuisine aussi. Sûrement le passe-temps qui le détend le plus avec le sport. Il adore faire des bons petits plats et se sent tellement fier lorsqu’il cuisine quelque chose qui est beau et bon. La demoiselle retourna dans la cabine pour se changer et il trouva ça plutôt bien. Il ne voulait pas garder éternellement la tête tourné vers le mur. Lorsqu’elle ressorti elle se présenta calmement et lui demanda son prénom. « Je m’appelle Emrys, enchanté. » dit-il l’esprit ailleurs. Il réfléchissait à la situation. Si son comportement pouvait passer pour nerveux, il ne l’était pas. Il réfléchissait seulement très vite à tout, ce qui pouvait prêter à confusion. Bien sûr il s’inquiétait pour son fils, mais cela passa très vite. Il se dit qu’il serait en sécurité, la garderie aura pris toutes les dispositions, il en est sûr. Ezekielle annonça ensuite que le réseau était coupé. « Ce n’est pas étonnant, avec le vent, l’électricité a dû être coupé partout pour éviter le moindre risque. » il ne voudrait mieux pas qu’un fil électrique tombe sur une personne cherchant à se mettre à l’abri, sinon celle-ci pourrait ne pas survivre. « Je pense que le plus raisonnable est de rester ici et d’aller dans une pièce plus à l’abri. » lui dit-il. Emrys ne voulait pas prendre le risque d’aller de hors. Pourtant rester ici n’était pas forcément très rassurant. Il voulait seulement trouver une pièce sans fenêtres ou ouverture sur l’extérieur, située de préférence au milieu du bâtiment.

Il semblerait que la demoiselle ne soit pas plus bavarde que lui, elle pensait peut-être à autre chose et n'avait sûrement pas envie de lui déballer toute sa vie. Il n'est qu'un inconnu. Certes ils sont tous les deux seuls mais ce n'est pas pour autant qu'ils vont devenir les meilleurs amis du monde en deux minutes. Lui s'inquiétait pour son fils, il ne se le pardonnerait pas s'il lui arrivait quelque chose. Cependant il ne voulait pas sortir sous la pluie et dans la tempête pour aller il ne sait où, il ne voulait pas non plus que son fils soit orphelin. Emrys proposa à la demoiselle de rester ici mais de se mettre dans une pièce un peu plus à l’abri. Elle lui confia que c'était la première fois qu'elle venait s'entraîner ici. Lui connaissait un peu les lieux mais il n'avait jamais fait de repérage ou quoi que ce soit. Ezekielle lui proposa d'aller dans la salle des employés où il y aurait peut-être une lampe de poche ou quelque chose qui puisse les aider ou les renseigner. « bonne idée. » dit-il tandis qu'il continuait à réfléchir. Ses yeux commençaient à s'habituer à l'obscurité. Il y a tout de même quelques raies de lumière des issus de secours pour les guider. Il commença donc à partir à la recherche de cette fameuse salle lorsqu'elle lui demanda s'il l'accompagnait, il ne répondit se contentant de bouger. Il tentait de se repérer. « je pense que c'est par là. » dit-il tandis que plusieurs choix de directions s'offraient à eux. Il ne laissa pas la demoiselle contester sa décision. Emrys est un peu un meneur dans son caractère, il prend des décisions et ne laisse pas forcément les autres choisir. Il se dit que de toute façon, il connaît mieux les lieux qu'elle et connaît donc les issues à éliminer. Forcément il n'y a aucune indication sur les portes, il doit donc toutes les ouvrir. Sauf qu'il y en a une qui ne veut pas s'ouvrir. Il se dit que ça doit être la salle des employés. Ils ont dû la fermer en partant, il y a peut-être de l'argent à l'intérieur. « va falloir crocheter la serrure. » dit-il un peu démotivé. Il n'y a pas assez de lumière pour qu'il puisse le faire, mais il a toujours son téléphone sur lui pour faire un peu de lumière. Il commence donc à farfouiller dans son sac à la recherche d'un couteau, il en a toujours un sur lui, ou d'autres trucs qui pourraient lui être utile.

Alors qu'il suggérait de faire complètement autre chose, Emrys approuva son idée. Ezekielle sortit ainsi du vestiaire des femmes et tenta bien que mal de se frayer un chemin à l'intérieur de la salle d'entraînement. Peu à peu, ses yeux s'habituaient à cette noirceur presque totale. La bâtisse était déserte, coupée de tout courant. Les seuls bruits qu'elle pouvait entendre était celui créé par leurs pas et leur respiration respective... ainsi que le bruit de la tempête qui semblait s'intensifier. Ils devaient faire vite, s'ils voulaient sortir d'ici avant qu'elle s'amplifie ou du moins, s'il voulaient pouvoir trouver une issue. «Je pense que c'est par là.» Ezekielle ne dit pas un mot et suivit son acolyte, il connaissait probablement davantage les lieux qu'elle. Plusieurs portent se présentaient à eux et Emrys les ouvrait une après l'autre. Local de conciergerie, bureau d'entraîneur, salle de bain, local d'entraînement... une porte était fermée à clé. Sans aucun doute, ce devait être la salle des employés ou le bureau du propriétaire. L'un ou l'autre, ils ne leur en voudraient probablement pas d'être entrés - ou du moins d'avoir essayé - par effraction.  «Va falloir crocheter la serrure.» Emrys semblait démotivé. Il y avait de quoi être démotivé. Il éclaira l'intérieur de son sac grâce à la lumière de son portable, y cherchant probablement un objet pour y arriver. Ezekielle se sentait tout à coup un peu inutile. Elle qui avait l'habitude d'être en contrôle de la situation, elle n'avait encore jamais eu à crocheter une serrure! «J'ai des épingles à cheveux dans mon sac, si cela peut t'être utile?» Elle ignorait quel genre d'objet pouvait faire ce travail, mais elle se doutait qu'un item long et mince devait pouvoir y arriver.

Emrys remuait son sac à la recherche de son couteau. Il se dit alors qu'il devrait mieux ranger ses affaires, si jamais il a besoin de son couteau de manière urgente, il ne peut pas l'avoir. Il s'en voulut un peu d'avoir toujours ces réflexes de lorsqu'il travaillait encore pour les services secrets. Le jeune homme finit tout de même par trouver ce qu'il cherchait, c'est à dire un couteau. La jeune femme lui demanda si les épingles à cheveux qu'elle avait dans son sac pourraient être utiles. « oui, merci. » dit-il avant d'ajouter. « je n'ai pas mon kit de crochetage, ça va prendre un peu de temps. » cette phrase sonne vraiment bizarre. Il a en effet un kit chez lui. On pourrait penser qu'il fait une blague, mais ce n'est pas vraiment son genre. Ou encore que c'est un voleur mais là encore ce n'est pas le cas. Il se rend compte de ce qu'il a dit et de ce que doit à présent penser la jeune femme. Il insère son couteau ainsi qu'une épingle à cheveu dans la serrure. Elle est plutôt simple à crocheter mais avec des objets aussi peu appropriés cela prend plusieurs minutes. « vous vous posez sans doute beaucoup de questions, mais ne vous inquiétez pas. » il n'en dit pas plus. Il n'est pas sur de la rassurer mais tant pis. Emrys n'est pas du genre à étaler sa vie.

Emrys accepta sa proposition, celle qu'elle avait un peu lancée en l'air, ignorant réellement si de simples épingles à cheveux pouvaient être utiles. Elle sourit, réjouit d'enfin pouvoir servir à quelque chose. Avant qu'elle ne fasse quoi que ce soit, le brun ajouta: «Je n'ai pas mon kit de crochetage, ça va prendre un peu de temps.» Il avait dit kit de crochetage? Sa curiosité était piquée au plus haut point. Est-ce qu'elle avait affaire à un serrurier, ou est-ce qu'elle était enfermée ici avec un maniaque qui entre par effraction chez les gens? Cette dernière pensée la laissa légèrement sur ses gardes. En même temps, elle s'en faisait probablement pour rien. S'il crochetait réellement des serrures pour entrer chez des inconnus et leur voler leurs biens, il ne le lui aurait pas dit si ouvertement. Ezekielle s'éloigna quelques instants d'Emrys, comme elle avait déposé son sac à quelques pas de cette porte. Elle fouilla dans son sac de sport, puis y attrapa son coffre de soins personnels - pour ne pas dire son coffre à maquillage, puisqu'elle ne traîne pas vraiment ces items avec elle. Rapidement, elle en sorte quelques épingles à cheveux, qu'elle rapporte aussitôt à Emrys. Alors qu'elle s'apprête à le questionner subtilement sur ce qu'il fait dans la vie, Emrys prend les devants: «Vous vous posez sans doute beaucoup de questions, mais ne vous inquiétez pas.» À cette affirmation, Ezekielle sourit. Il n'était carrément pas un cambrioleur. Ou bien il était un cambrioleur très charmant. La blonde l'observa manier les instruments improvisés qu'il inséra dans la serrure. À nouveau, elle se sentait plus qu'inutile. En même temps, elle était reconnaissante d'être en compagnie d'Emrys. Sans lui, elle serait probablement déjà sortie dans la tempête à la recherche d'Isaiah. Et là, Dieu sait ce qui aurait pu lui arriver, parce que son impulsivité ajoutée à une situation d'urgence pouvaient la mettre en danger, elle, cette éternelle positive. Ezekielle tournait en rond dans ce couloir, entre les cliquetis de la serrure et les grondements du vent contre la bâtisse. Puis, elle n'entendait maintenant plus que le vent. Elle se tourna rapidement vers Emrys. «Tu as réussi? Laisse-moi voir!» dit-elle, le sourire aux lèvres. Elle avait très faim, mais elle était aussi curieuse de découvrir si Emrys avait réussit à déverouiller cette serrure. Elle s'arrêta, avant de poser sa main sur la poignée. «Pardon», émit-elle en riant. «Vas-y, c'est ton oeuvre!» Il faudrait absolument qu'ils se revoient et qu'il lui montre comment faire. Qui sait, ce pourrait lui être utile un jour.

La demoiselle fouillait dans son sac pour trouver les dites pinces à cheveux. Certaines personnes pensent que ce n'est qu'une légende de pouvoir crocheter une serrure avec une pince à cheveu, mais c'est faux, c'est bel et bien efficace. Par contre avec un couteau c'est beaucoup plus compliqué. Heureusement qu'elle a trouvé ces pinces, sinon Emrys aurait probablement fini par enfoncer la porte ou bien la faire sauter ou tout autre chose beaucoup moins subtile que le crochetage. « j'espère que tu n'y tiens pas trop. » dit-il avant d'entortiller la pince et faire sauter le petit bout en plastique pour faire apparaître la partie métallique. Il est bien rare que les pinces à cheveux s'en sortent indemne dans ce genre de situation mais le jeune homme pense qu'en déformer une vaut bien le coup pour réussir à ouvrir une porte, surtout dans le cas présent. La demoiselle ne se montra pas plus curieuse que ça au sujet des connaissances en ouverture illégale de porte d'Emrys. Ce qui tombe bien puisqu'il n'a pas forcément envie de lui raconter sa vie alors qu'il y a une tempête dehors. Il finit par ouvrir la porte. Il était légèrement déçu par son temps, d'habitude il était bien plus rapide, mais a de meilleurs instruments. Lorsqu'il était en Angleterre il arrivait que ses collègues organisent des concours du type qui arrivera le plus vite à ouvrir la porte, ce genre de choses. Il ne gagnait pas à chaque fois, mais il n'était pas dans les plus nuls. Même si tout cela appartient au passé il aimerait pouvoir ouvrir les portes aussi rapidement qu'avant. La demoiselle était visiblement aussi pressée que lui de connaître l'intérieur de la pièce mais elle s'arrêta juste avant d'ouvrir la porte, le laissant avoir le privilège de rentrer en premier dans la pièce, ayant contribué à l'ouverture de la dite porte. « merci. » dit-il avant d'enfin connaître l'intérieur de la pièce. Ils ne s'étaient pas trompés, c'était bien la pièce qu'il recherchait. D'un autre côté ça l'aurait bien embêté de devoir à nouveau chercher la pièce des employés. Il dirigea sa lumière dans un peu toutes les directions, histoire de voir les trucs intéressants. « il y a un placard à gâteaux si tu as faim, je pense qu'il reste quelques trucs dans le frigo. Sinon il y a probablement des lampes dans les tiroirs métalliques. Il y a aussi de l'argent dans le coffre mais on n'est pas là pour ça. » Emrys n'est pas un voleur, juste il dit tous les éléments qu'il a observé, y compris le coffre fort. Il est à peine rentré dans la pièce qu'il en connaît déjà les détails, rien qu'en la regardant.

Il avait de l'humour, malgré la situation. Ezekielle sourit à sa remarque. Ce n'est pas une épingle à cheveux détruite qui allait la déranger. Emrys réussit tout de même rapidement à crocheter la serrure, puis il la remercia lorsqu'elle le laissa ouvrir la porte le premier. Ils avaient vu juste. C'était bien la salle des employés, la cafetière sur le comptoir, un frigo, une table au centre, quelques armoires et des casiers avec des prénoms dessus. Elle avait pu repérer ces items alors qu'Emrys éclairait la pièce à l'aide de son téléphone, les énumérant lui aussi: «Il y a un placard à gâteaux si tu as faim, je pense qu'il reste quelques trucs dans le frigo. Sinon il y a probablement des lampes dans les tiroirs métalliques. Il y a aussi de l'argent dans le coffre mais on n'est pas là pour ça.» Ezekielle sourit à sa remarque sur le coffre contenant de l'argent. Décidément, ce n'était pas un cambrioleur. Il avait un bon sens de l'observation, simplement. Ezekielle entra dans la pièce et se concentra pour mieux voir dans cette noirceur.  Elle ouvrit la porte du réfrigérateur, par chance il y faisait encore froid, comme la panne ne faisait que commencer. Elle en sortit deux bouteilles d'eau et deux pommes, puis en tendit la moitié à Emrys. Elle fouilla ensuite dans les armoires: vaisselle, ustensiles, condiments, serviettes de table... et trouva finalement une trousse de premiers soins et un sac rouge, du quel elle en sortit une couverture et deux lampes de poche. «Génial!» dit-elle en se tournant vers Emrys, les items dans les mains. Parce qu'elle ignorait si la tempête durerait bien longtemps et, qu'à ce temps-ci de l'année, les températures étaient plutôt basses en Australie. Ils pourraient au moins y passer la nuit, si c'était nécessaire. Ezekielle se dirigea ensuite vers les caisers des employés, alors qu'Emrys cherchait aussi dans la pièce, quelque chose pouvant leur être utile. Ezekielle s'apprêta à ouvrir une porte et dit tout haut: «Désolée Jessica, je te revaudrai ça!» Elle rit, faisant allusion à la propriétaire des effets de ce casier.  Le sac à dos de l'employée était toujour dans le casier et la blonde y trouva un jeu de cartes. «On pourra passer le temps» dit-elle à Emrys, lui montrant le paquet de cartes. Tout d'un coup, c'était comme si la tempête était de moins grande gravité, pour Ezekielle. Elle ne s'en faisait plus autant et surtout, bien moins qu'Emrys. Elle s'approcha de lui et se ramena à la réalité. «Désolée, j'suis comme ça. J'essaie de ressortir le positif, alors qu'une atroce tempête fait des ravages à l'extérieur.» Elle s'asseya par terre, le dos contre le mur, et y invita Emrys. «T'as pu rejoindre quelqu'un avant que l'électricité coupe?» Peut-être avait-il pu prévenir sa famille, ses amis. Leur dire qu'il était en sécurité et qu'ils se retrouveraient plus tard. Elle n'avait pas eu cette chance et, plus elle y pensait, plus elle recommençait à s'inquiéter pour Isaiah. Elle était en sécurité, mais lui, l'était-il?

Les deux jeunes gens commencèrent à fouiller dans les meubles pour trouver des choses qui pourraient être intéressantes pour leur survie. Ce n'est pas comme s'il y allait avoir une attaque de zombie ou une fin du monde imminente mais il vaut mieux être paré à toutes les situations. Emrys sait que la tempête ne va pas durer éternellement et qu'il suffirait de se mettre dans un coin à l’abri pour ne rien risquer, mais cette petite escapade lui plaît bien et fait passer le temps. Cela lui rappelle l'époque où il était en formation et qu'il a dû voyager et faire des missions du type fouiller une maison. Le jeune homme attrapa la bouteille d'eau et la pomme que lui tendit Ezekielle. Il les plaça dans son sac avant de continuer à chercher des choses intéressantes. Il trouva des piles tandis que la demoiselle trouva des lampes de poche, au moins ils auraient de quoi voir. Ils avaient maintenant de quoi voir sans avoir peur que leur téléphone tombe en rade de batterie. Il trouva un briquet, chose qui aurait sûrement été plus utile dehors que dedans, mais on ne sait jamais. Il le glissa dans sa poche mais le montra tout de même à sa comparse. Celle-ci trouva ensuite un jeu de carte qu'elle lui montra en lui disant qu'ils pourraient passer le temps. « à deux on pourra pas jouer à grand chose mais c'est déjà ça. » dit-il en retournant à ses recherches. Il sentit que la demoiselle se rapprochait de lui et se retourna, elle lui dit qu'elle essayait de faire ressortir le côté positif d'une situation. Lui c'est plutôt l'inverse, c'est un pessimiste, qui voit plus le mal que le bien. « faut bien des gens comme ça. » dit-il simplement avant de venir s’asseoir à côté d'elle en laissant malgré tout une certaine distance entre eux. Elle lui demanda alors s'il avait réussi à contacter quelqu'un avant qu'il n'y ait plus de réseau. « non, j'aurais bien voulu, mais je m'y suis pris trop tard. Et toi ? » répondit-il en pensant à son fils, qu'il espérait de tout cœur en sécurité. « on a plus grand chose à faire à part attendre je pense. »

hj : désolé du retard  

Ils recueillaient chacun quelques objets qui leur seraient peut-être utiles à un moment ou à un autre. Emrys, de son côté, avait trouvé des piles et un briquet. À deux, ils avaient trouvé de quoi se tenir au chaud, éclairé et peut-être même diverti selon le temps que durerait la tempête. Ezekielle s'excusa auprès du brun de son trop grand côté optimiste. Elle le réalisait déjà bien trop tardivement. Emrys avait probablement une famille, des amis, peut-être même une conjointe ou encore sa femme qui l'attendait, à quelque part à Bowen ou ailleurs. Prétendre qu'ils pourraient avoir du plaisir en jouant aux cartes alors que le monde était tombé sous la tempête, de l'autre côté de ses murs, était un brin égoïste, irréaliste. «Faut bien des gens comme ça», avait-il glissé, s'installant au sol, non loin d'elle. Ezekielle avait sa bouteille d'eau entre les mains, qu'elle faisait pivoter de gauche à droite, fixant le mouvement de l'eau qu'elle pouvait percevoir grâce à la lampe de poche qu'elle avait allumée et installée au centre de la pièce. Il fallait certainement des personnes comme elle, dans ce monde où tout n'est absolument pas rose, mais il fallait aussi se rendre à l'évidence que dans cette situation, être positif ne changerait pas grand chose. Dame Nature causerait les dégâts qu'elle avait à causer, eux devraient rester ici à attendre. Attendre de devoir faire face à ces dégâts. La blonde ne répondit pas au jeune homme, poursuivant plutôt en lui demandant s'il avait pu contacter quelqu'un avant de se retrouver enfermé ici. «Non, j'aurais bien voulu, mais je m'y suis pris trop tard. Et toi ?» Ezekielle soupira doucement. Emrys l'avait retrouvée totalement seule dans les vestiaires, quelques minutes plus tôt, ignorant tout de la tempête. Du coup, elle n'avait, en effet, pas eu la chance de pouvoir téléphoner à quiconque. «Non plus. J'sais pas trop comment ça a pu se produire, mais le vestiaire s'est vidé sans que je puisse m'en rendre compte... Puis tu es arrivé.» Elle aurait aimé pouvoir passer un coup de fil à Isaiah, lui envoyer un texto. Simplement lui dire qu'elle allait bien, qu'elle l'espérait en sécurité. Qu'elle l'aimait. Mais maintenant, il ne lui restait que de l'espoir. L'espoir qu'il soit à l'abri et que l'idée folle d'affronter la tempête ou de jouer les supers hommes ne lui prennent pas. «On a plus grand chose à faire à part attendre je pense.» Il avait raison. Ezekielle remonta ses genoux près de son torse et y déposa ses bras, croisés, sur lesquels elle posa sa tête. «Ouais...» Combien de temps est-ce que ça allait durer? Allaient-ils y passer la journée, la nuit? Coinçés - ou plutôt à l'abri - entre ces quatre murs, Ezekielle ne voyait d'autre option que d'apprendre à connaître l'homme avec qui elle partagerait ce moment, ce souvenir de la tempête. Elle pourtant tellement sociable, habituellement, était mal à l'aise de lui poser une question, d'initer une conversation. Emrys lui semblait distrant, très distant. Détaché. Fermé. Tout cela ne la regardait pas, après tout... «Tu viens d'ici?» Mais elle s'était résignée à prendre la parole, parce que s'ils devaient partager ces prochaines heures ensemble, elle ne pourrait tenir plus que quelques minutes dans le silence.

Emrys se sentait bête de ne rien avoir vu venir. Il avait vidé sa tête et ne pensait qu'à frapper dans ce sac, il n'a pas remarqué qu'il y avait plus personne et que visiblement tout le monde se fichait des autres. C'est vrai, ils auraient pu être un peu solidaire et vérifier que tout le monde était bien sorti avant de partir, mais non. Le jeune homme n'est pas égoïste, c'est pour ça qu'il a fait le tour pour savoir s'il n'était pas seul. Il n'est pas non plus un inconditionnel généreux qui va donner la majorité de son salaire. Il est entre les deux, si jamais il voit quelqu'un se faire frapper par exemple, il intervient. Après il ne prend pas beaucoup de risque vu qu'il a de grandes chances de réussir à battre son adversaire, mais sait-on jamais. La demoiselle n'avait pas non plus réussit à contacter les personnes de son entourage avant qu'il n'y ait plus de réseau. Emrys espérait de tout son cœur que son fils était en sécurité, il ne supporterait pas de le perdre, même si c'est un déchirement pour lui de le voir chaque jour. A chaque fois qu'il le voit, il pense à sa femme et ça lui tord l'estomac. Marvin n'a rien demandé, ce n'est pas de sa faute si sa mère est morte. Mais malheureusement il vit avec un père à moitié dépressif. Emrys regardait dans le vide devant lui, écoutant le bruit de la tempête dehors. Il y a deux ans il aurait peut-être fait la conversation, en souriant, étant beaucoup plus bavard à cette époque là que maintenant. Il se força tout de même à être sociable lorsque la demoiselle lui demanda s'il venait d'ici. Il s'arrange la plupart du temps pour cacher son accent et passer pour un australien, comme ça on ne lui pose pas de questions mais puisque cela vient sur la conversation. Ce n'est pas qu'il ne veut pas répondre à ce genre de questions, c'est juste que s'il peut les éviter ça l'arrange. Malgré tout Ezekielle est la personne avec qui il va passer plusieurs heures, voir plus d'une nuit. Ils ne se reverront peut être jamais, alors il peut bien lui confier quelques trucs qui ne sont pas non plus secret défense. « non, je viens d'Europe. Enfin...j'ai toujours vécu entre la France et l'Angleterre. Et toi ? » dit-il sans trop s'étaler sur le sujet. C'est déjà beaucoup pour lui de révéler ça. Bien sûr plusieurs personnes savent d'où il vient et même plus, mais il n'a pas l'habitude d'en parler. Il se sent autant français que anglais même si maintenant il préférerait se sentir australien et oublier un peu son passé. « tu veux jouer aux cartes ? » demanda-t-il histoire de passer le temps.

Ezekielle était songeuse. Elle s'en faisait pour Emrys et elle, qui étaient coincés ici, alors que combien étaient-ils, à l'extérieur, à chercher un toit? À chercher de l'aide? L'état d'urgence avait-il été déclenché, à Bowen? Le maire avait-il cette capacité à réagir rapidement, à mettre en place les structures d'aide nécessaires à une telle tempête? Probablement. Puis Bowen était une ville bien nantie, après tout. Ezekielle repensait aux tempêtes qui l'avaient frappée dans d'autres pays, des fenêtres qu'elle avait du placarder avec ces habitants d'ailleurs. Celles-ci avaient souvent été ravageuses, moins douces. Comme Bowen se trouvait sur le bord de la mer, les tempêtes de ce genre ne devaient pas être si rares et donc, des mesures d'urgence devaient être préalablement établies afin d'agir rapidement. Ezekielle chassa ces souvenirs, qui n'étaient ni rassurants, ni réconfortants. Elle s'intéressa plutôt à celui avec qui elle partagerait les prochaines heures, Emrys. La blonde lui demanda s'il venait d'ici, curieuse. «Non, je viens d'Europe. Enfin...j'ai toujours vécu entre la France et l'Angleterre. Et toi ?» Ezekielle sourit bêtement, réalisant qu'elle n'avait pas déceler d'accent dans le parler d'Emrys. Elle avait déjà voyagé à travers l'Europe et n'avait pas épargné la France, ni l'Angleterre. Elle en gardait d'ailleurs de magnifiques souvenirs. Le fait d'avoir voyagé à travers le monde lui donnait le sentiment d'être plus près des gens qu'elle rencontrait, même si elle ne venait pas du même coin de pays qu'eux. Emrys pourrait lui parler des lieux touristiques ou un peu moins, de la ville française et de celle anglaise, Ezekielle pourrait certainement les reconnaître. Un avantage de plus à son côté globe-trotter. «Je suis nord-américaine, née à Portland, aux États-Unis» débuta la jeune femme, le regard tourné vers l'homme. Elle ne se sentait pas américaine pour autant, s'étant appropriée un peu de chaque culture qu'elle avait cotôyée. «J'ai voyagé à travers le monde.» Peut-être n'y verrait-il aucun intérêt à l'entendre parler de ses voyages, mais la jeune femme ne pouvait définir que Portland comme son lieu d'origine. «J'ai l'impression, pour ainsi dire, d'appartenir un peu à chaque endroit que j'ai visité.» Le sentiment que chérissait la blonde quant à ses voyages était incomparable. Bien qu'elle était née en Amérique du Nord, elle était tout aussi près de ses origines argentines, que des cultures qu'elle avait adoptées le temps d'un séjour. C'est tout cela, qui formait qui elle était. Et à présent, elle se concentrait à découvrir la vie australienne, ses coutumes, ses attraits. «Tu veux jouer aux cartes ?» Ezekielle hocha la tête, puis attrapa le paquet de cartes posé non loin d'elle. Elle mélangea les cartes, puis tendit le paquet à Emrys afin qu'il les distribue, selon le jeu auquel ils joueraient. Cela passerait le temps, jusqu'à ce que la tempête se calme. Et en espérant qu'elle ne s'intensifie pas trop.