there's a blessing in the storm -r.

Les deux jeunes gens parlèrent de leurs origines et il semble que des deux côtés il y ait des choses à dire. Lui est franco-britannique et adore ses deux pays autant l'un que l'autre même si pour lui aujourd'hui c'est un peu dur d'en parler c'est pourquoi il ne préfère pas s'étaler sur le sujet. Il répond donc simplement à la question. Elle est américaine, ce qu'il a compris en entendant son accent. Emrys sait imiter les accents mais sait aussi les reconnaître, à part quand la personne arrive très à le cacher. Mais il n'y a que lui pour vouloir cacher un accent, les autres personnes s'en fichent qu'on décèle un accent de tel ou tel pays. Cependant elle ajoute ensuite avoir beaucoup voyager et qu'une partie d'elle appartient à chaque endroit qu'elle a vu. « que gardes-tu comme souvenirs de ces voyages ? » demanda le jeune homme soudain curieux. Ce n'est pas forcément son genre d'habitude, mais puisqu'il va passer les prochaines heures avec Ezekielle autant essayer de faire un minimum la conversation. Lui a un peu voyagé et garde de très bons souvenirs de chaque endroit qu'il a visité. De tous ses voyages, qu'ils soient exotiques ou non, il garde un petit souvenir. Ils sont tous dans une boîte qui commence à prendre la poussière, il ne l'a pas ouverte depuis la mort de sa femme. Ces souvenirs c'est avec elle qu'il les partage, il ne peut pas s'imaginer les regarder sans elle. Peut-être qu'un jour il pourra rouvrir cette boîte en repensant à tous ces bons moments en souriant mais pour l'instant il n'est pas prêt.
Ils décidèrent ensuite de jouer aux cartes, pour passer le temps. La demoiselle lui donne le jeu de cartes après l'avoir mélangé, c'est donc à lui de décider à quoi ils vont jouer. Déjà pas au poker car ils n'ont pas de jetons et parce qu'Emrys est toujours accusé de tricherie lorsqu'il joue. Il se demande ensuite à quoi la demoiselle sait jouer. Ne venant pas d'une même contient, il n'est pas sûr qu'elle connaisse les jeux auxquels il joue. Tout en réfléchissant, il re-mélange le paquet pour occuper ses mains. « j'imagine que tu sais jouer au huit américain ? » lui a appris à y jouer avec un de ses amis qui était justement américain. Et puis c'est un jeu auquel on peut jouer à deux, donc c'est l'idéal.

La jeune femme se confia sur ses origines, ses voyages, son identité. Elle ne s'était jamais uniquement considérée comme américaine. Elle était bien plus que cela. «Que gardes-tu comme souvenirs de ces voyages ?» Une certaine joie l'envahit alors, comme si des petits papillons s'étaient éveillés en elle. Parler de ses voyages la faisait toujours rêver. Elle ne comptait plus les endroits qu'elle avait visités... ils étaient bien trop nombreux. Ezekielle gardait toutefois une mappemonde, bien précieusement chez elle, avec indiqués, tous les endroits du monde où elle avait mit le pied. «Je ne suis pas du genre à garder beaucoup de choses dans la vie, je me contente de peu... mais je garde certains souvenirs bien précieusement» dit-elle, souriante. Sans savoir qu'elle partageait cette manie avec Emrys, Ezekielle pensait à sa petite boîte, remplie de souvenirs de tout genre. Photos, roches et coquillages, bijoux ou objets fabriqués à la main, textes, ... «J'en garde surtout des choses qu'on ne peut pas voir.» Les souvenirs matériels ne faisaient pas nécessairement d'eux les meilleurs souvenirs. «J'ai beaucoup de photos, d'un peu tout... mais surtout de visages. De gens rencontrés. Après, j'suis photographe donc ça aurait été étonnant que je ne garde pas de clichés de mes voyages...» Elle sourit bêtement, terminant de mélanger les cartes, puis les remit à Emrys. «Mes plus beaux souvenirs sont des sourires, des histoires, gardées dans un endroit des plus précieux» dit-elle en pointant sa tête. Et si Ezekielle n'avait qu'à choisir un seul type de souvenirs, elle choisirait inconditionnellement la mémoire photographique. Elle se souvenait de beaucoup de visages, de nombreuses belles histoires. «Tu as beaucoup voyagé, Emrys?» L'homme avait mentionné s'être longtemps déplacé entre la France et l'Angleterre, mais la blonde était curieuse de savoir s'il avait réalisé d'autres voyages.

«J'imagine que tu sais jouer au huit américain ?» Ezekielle sourit. Elle connaissait bien ce jeu, elle avait même prit plaisir à l'apprendre à certaines familles qu'elle avait rencontrées. C'était fou, ce qu'un simple paquet de cartes, pouvait provoquer comme réaction, dans une famille où les membres vivent avec presque rien. «Oui, je sais. Je suis un peu rouillée, mais ça devrait aller!» Elle n'avait pas joué depuis un moment, mais elle se débrouillerait bien.

Emrys écouta avec attention la réponse de la jeune femme concernant ses voyages. Il trouva qu'elle a vraiment l'air d'aimer voyager, découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux endroits, de nouvelles personnes. Lui n'a pas ce naturel si aventurier mais il apprécie également les voyages, gardant de petits souvenirs à chaque fois. Lorsqu'Ezekielle a fini de lui répondre, elle lui demande s'il a beaucoup voyagé. Avant oui, plutôt, maintenant beaucoup moins. Depuis qu'il s'est installé en Australie, il n'a voyagé que pour voir sa famille, qu'il ne voit d'ailleurs que très peu. « oui, si on veut, mais je n'ai pas vraiment pu profiter de mes voyages. C'était plutôt pour le travail que pour du tourisme. » certes il a voyagé avec sa femme, principalement en Europe, durant des week-ends. Mais pour le reste du monde, il s'agissait plus de mission diplomatiques que de tourisme et souvent dans des petits pays pas réellement réputés pour le tourisme, comme l'Amérique centrale par exemple.
Emrys demanda à la demoiselle si elle savait jouer au huit américain et elle lui répondit par la positive. Le jeune homme commença donc à distribuer les cartes lorsqu'un bruit sourd se fit entendre. Il se leva d'un bond, les sens en alerte afin de savoir s'ils devaient bouger ou bien rester dans cette pièce, qu'il avait estimé au premier abord assez sécurisé. La tempête semblait être plus forte. Il attrapa son couteau, par simple précaution et s'approcha de la porte. Il fit signe à la demoiselle de rester derrière lui et ouvrit doucement la porte pour évaluer les dégâts et éventuellement trouver un endroit plus sécurisé. Il vit alors un morceau d'acier qui avait traversé le mur. Une partie du bâtiment venait de subir d'importants dégâts. « je crois qu'on va devoir aller ailleurs. » dit-il en attrapant son sac avec son petit nécessaire. La question était à présent, où aller ?

Emrys avait aussi voyagé, pour le travail certes, mais il avait voyagé, comme elle. Il connaissait donc ce sentiment, de quitter un endroit qui valait cher à ses yeux, d'y revenir après un long moment. Ezekielle eut alors une pensée pour ses parents, sa soeur, sa vie à Portland. Cela faisait longtemps qu'elle n'y avait pas mis les pieds. La blonde gardait contact avec sa famille, mais les emails et les appels Skype, ce n'était rien à comparé une vraie accolade, de vrais contacts physiques. «Et tu fais quoi dans la vie?» demanda la blonde, doucement. De son côté, Ezekielle avait voyagé dans le cadre de son travail, mais surtout pour elle-même. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait finit par délaisser le journalisme afin de se concentrer sur les expériences uniques qu'elle vivait. Ils débutaient à peine leur partie de cartes lorsqu'un fort bruit sourd se fit entendre. Ezekielle fit le saut. Elle n'était pas de nature nerveuse, dans la vie, mais ce son n'inaugurait rien d'encourageant. Emrys se leva aussitôt, comme s'il avait entendu venir ce bruit, et s'approcha de la porte, lui faisant signe de la main de rester derrière. Ezekielle ne bougea pas d'un poil. Il revint rapidement vers elle, attrapant son sac: «Je crois qu'on va devoir aller ailleurs.» Ezekielle se leva à son tour et regarda par la porte... Une énorme poutre d'acier avait traversé une artie de l'édifice. Il ne leur fallait plus que ça, ils venaient de trouver un endroit sécuritaire avec le nécessaire pour tenir au moins plusieurs heures. «Merde...» laissa-t-elle s'échapper d'entre ses lèvres. Comme s'ils avaient vraiment besoin de cela, alors que la tempête devait en être à son pire. La blonde revint sur ses pas et attrapa son sac, dans lequel elle ajouta quelques articles dénichés. Elle prit la lampe de poche dans ses mains, posa son sac sur son épaule et se tourna vers Emrys. «T'as une idée où aller?» Ils auraient pu se réfugier dans une autre pièce, mais le vacarme de la tempête s'intensifiait, et ce n'était qu'une question de temps avant que d'autres dommages soient causés au bâtiment. Il ne serait pas sécuritaire d'y rester. «Je connais pas trop la ville...» Ezekielle arrivait à se débrouiller en plein coeur de l'Afrique, en Amérique Centrale, avec presque rien, mais elle était limite sur le bord de perdre ses moyens dans la ville où elle avait choisit de s'établir.

Emrys se dévoilait un peu à la demoiselle en évoquant ses voyages, sa vie d'avant mais en restant très vague. C'est alors qu'elle lui demanda ce qu'il fait dans la vie. « actuellement, je suis professeur d'histoire à l'université. Et toi ? Tu es juste photographe ?» demanda-t-il en retour, intéressé. Cela lui aurait sans doute plu d'être photographe, de voyager, seul. Il aurait peut-être du faire ça, un tour du monde, pour oublier, pour être seul et rencontrer d'autres personnes qui sont bien plus à plaindre que lui, donner aux autres ce qu'il a et qu'ils n'ont pas la chance d'avoir. Mais il a préféré venir à Bowen et devenir professeur d'histoire, comme il l'a toujours souhaité.
Un bruit sourd coupa court à leur discussion, Emrys se leva en premier pour aller voir ce qu'il se passait. Le bâtiment n'était plus un endroit sécurisé pour eux, ils devraient trouver autre chose. La demoiselle lui demanda s'il avait une idée d'où aller à présent, ne connaissant pas trop la ville. Même s'il vit ici depuis presque deux ans, Emrys ne la connaît pas énormément non plus, mais il va bien devoir se débrouiller. « ça va être très risqué de sortir, il va falloir faire vite. » dit-il d'un ton autoritaire. Il prend les choses en main et devient un véritable chef dans ces moments là. « on va devoir trouver une cave ou un endroit solide et couvert. Il va falloir longer les murs et surtout ne pas s'écarter. » dit-il avant d'ajouter. « je ne sais pas si tu es habitué aux tornades mais j'imagine que ça doit être un peu pareil. » la demoiselle est américaine, peut-être a-t-elle donc déjà vu quelques tornades ou vécu une situation du genre. Il sortit en premier de la pièce, marchant avec prudence, se disant que quelque chose pouvait s'effondrer d'une seconde à l'autre. Il finit par arriver à la porter d'entrée. Il scruta rapidement l'extérieur et vit la fureur de la tempête. Il repéra un endroit qui devrait convenir, pas très loin. Il attrapa la main d'Ezekielle, pour qu'elle le suive et aussi pour ne pas qu'il s'éloigne et qu'il arrive quelque chose à l'un d'eux. Emrys sortit donc dehors et commença à longer le mur prudemment mais assez rapidement pour limiter le plus possible leur temps dehors. Sur son passage une planche se décrocha et le clou vint directement se planter dans son bras, il se put retenir un cri de douleur. Mais il continua à avancer, serrant les dents. Finalement lorsqu'ils arrivèrent devant la bâtisse, il mit un coup de pied dans la porte pour qu'elle s'ouvre, ayant remarqué qu'elle ne serait pas très résistante. Une fois entré il se jeta directement sur une chaise pour examiner sa blessure.

La jeune femme s'intéressait toujours à ce que les autres faisaient dans la vie, et comme boulot. Cela lui permettait d'apprendre à les connaître sans poser mille et uns questions, malgré qu'elle ne trouvait pas cela désagréable non plus. Plus souvent que jamais, notre choix de carrière définissait en quelques lignes nos traits de caractère, notre personnalité. «Actuellement, je suis professeur d'histoire à l'université. Et toi ? Tu es juste photographe ?» La blonde sourit. L'enseignement était un univers qu'elle connaissait bien, de par les deux êtres qui l'avaient mise au monde. Ezekielle aurait pu en discuter durant des heures, mais la tempête qui s'abattait sur la ville semblait avoir d'autres projets pour eux. La situation se faisant maintenant urgente, la blonde avoua à Emrys qu'elle ignorait où il pourrait bien aller pour se mettre en sécurité, ne connaissant pas assez la ville. Avoir été à Portland, elle se serait retrouvée sans problème. Elle connaissait sa ville comme mieux que personne, l'ayant tellement explorée plus jeune. «Ça va être très risqué de sortir, il va falloir faire vite.» Ezekielle hoche la tête sans broncher. «On va devoir trouver une cave ou un endroit solide et couvert. Il va falloir longer les murs et surtout ne pas s'écarter.» Pendant un instant, elle se croirait dans un film de James Bond, ou peu importe. Elle ne connaissait pas trop les films d'aventure, mais cette idée lui décrocha un sourire en coin. Elle ne jouerait pas les héroines aujourd'hui, toutefois. La réalité était bien plus dangeureuse que ces films d'action. «Je ne sais pas si tu es habitué aux tornades, mais j'imagine que ça doit être un peu pareil.» Les mains sur les ganses de son sac à dos, Ezekielle jeta un dernier coup d'oeil à la pièce, s'assurant de ne rien laisser de nécessaire derrière elle. «Je ne sais pas si on peut s'habituer à de telles catastrophes naturelles, mais... essayons de faire du mieux qu'on peut!» Un pas à la fois, la jeune femme suivit celui qui s'était positionné devant elle, prêt à affronter la tempête. Le toit était déjà dans un piètre état, elle n'osait imaginer ce que l'extérieur leur réservait. À peine Ezekielle eut-elle le temps de jeter un coup d'oeil par la porte qu'Emrys empoigna sa main dans la sienne et la tira à l'extérieur, gardant son corps près du sien. Elle serra fortement sa main, comme si Dame Nature pouvait les séparer. L'américaine sentait le jeune homme très protecteur, il se faisait rassurant. Ils longèrent le mur sans trop de difficultés, jusqu'à ce qu'une poutre en bois se détache du bâtiment. «Emrys!» cria Ezekielle, surprise, mais surtout apeurée. La planche se fendit en deux, un clou volant directement dans le bras du brun alors que l'une des moitiées de la planche s'écrasa contre son bras. Le cri que poussa la jeune femme était plus sourd, comme si sa tête s'était forcé pour ne pas ressentir la douleur à sa pleine intensité. Il fallait qu'ils atteignent un endroit sécuritaire. Le duo franchit quelques mètres de plus, puis Emrys défonça une porte. Tous deux entrèrent rapidement et se réfugièrent au fond d'une pièce, le brun prenant place sur une chaise, scrutant sa blessure. «J'ai... j'ai la trousse, de premiers soins, dans mon sac.» Ezekielle tenta bien que mal de retirer le sac de sur ses épaules, mais son avant-bras lui faisait terriblement mal, maintenant. Elle la ressentait, la douleur, à présent. Elle réussit tout de même à sortir des tampons d'alcool, une paire de petites pinces ainsi que des bandages. La blonde s'asseya par terre, aux côtés d'Emrys, et prit doucement son bras entre ses mains. «Laisse-moi faire...» souffla-t-elle. Le soigner lui permettrait de penser à autre chose que sa propre blessure, beaucoup moins apparente. Ezekielle désinfecta la plaie prenant soin d'éviter de toucher le clou, puis retira quelques particules à l'aide de la pince. Elle posa enfin le bandage sur son bras, s'assurant de stabilier le clou pour éviter de faire plus de dommages. «Voilà. Dès que ce sera plus calme, faudra se rendre rapidement à l'hôpital. C'est... risqué, de la rouille dans le sang.» Elle voulait se faire rassurante, mais c'était manqué. Ezekielle rangea les effets dans la trousse et soupira. Son bras lui faisait mal.

La situation venait soudainement d'empirer. Pourtant on ne peut pas dire qu'elle était géniale mais au moins ils avaient un endroit à peu près sécuriser où être. Cependant ce n'est plus le cas, la tempête se fait tellement fort, qu'ils ont dû bouger vers un endroit un peu plus sécurisé. Cela ne se fit pas sans mal et sans blessures puisqu'avec le vent, une planche se détacha. Le clou planté à son extrémité rentra dans la chair d'Emrys tandis que le morceau de bois venait heurter la demoiselle. Il se dit que finalement ils n'auraient peut-être pas dû sortir. Certes le gymnase était en train d'être complètement éventré mais la pièce où ils étaient semblaient assez résistante. Le jeune homme espérait malgré tout que son choix de maison ne serait pas pire. Il y avait une cave pour se réfugier au cas où en tout cas, c'est déjà ça.
Il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'Ezekielle était déjà à son chevet pour soigner sa blessure. Il aurait pu le faire lui même, même si ça n'aurait pas forcément très bien fait, avec un bras en moins. Mais il la laissa faire. Elle laissa le clou en place pour ne pas aggraver la situation et désinfecta autour, ce qui lui tira des grimaces de douleurs mais il resta assez calme, serrant les dents autant qu'il pouvait. Il se dit qu'il avait bien fait de ne pas être agent de terrain lorsqu'il était dans les services secrets car ils n'auraient pas supporté ce genre de situation tous les jours, trouvant que son travail dans les bureaux était déjà assez pesant et stressant.
Emrys se demanda si la demoiselle avait reçu une formation de premier secours ou quelque chose dans le genre car elle semblait s'y connaître et ne pas paniquer, au moins elle a du sang froid. Il aurait très bien pu tomber sur une hystérique qui panique au moindre bruit, à la moindre goutte de sang mais ce n'était pas le cas. « ton bras, ça va ? Tu veux que je te soigne ? » demanda-t-il en voyant l'état du bras de la jeune femme, qui avait souffert.

Plus le temps avançait, plus la tempête prenait de l'ampleur. En prenant soin de la blessure d'Emrys, la blonde se comptait tout de même chanceuse qu'il soit tombé sur elle, et vice versa. Affronter une telle tempête à deux était bien mieux que de le faire seul. Une fois la blessure du brun désinfectée et pansée, Ezekielle s'asseya sur le sol, à ses côtés. «Ton bras, ça va ? Tu veux que je te soigne ?» La jeune femme leva la tête vers son complice de la journée et lui sourit, malgré tout. Elle avait mal, mais c'était probablement bien moins pire que ce que lui pouvait endurer, sans parler des conséquences. «Ça va... je sais pas trop ce que tu pourrais faire avec», souffle-t-elle en posant son regard sur son membre. Son avant-bras paraissait impeccable pour le moment, mais elle redoutait bien le lot de couleurs par lequel il passerait, une fois les ecchymoses apparents. Ezekielle tenta de bouger doucement l'articulation de son coude et se retint de pousser un cri de douleur. L'articulation semblait plus atteinte qu'elle ne le croyait quelques minutes plus tôt, probablement dû à l'adrénaline dont elle fût prise. «Je devrais peut-être le stabiliser...» dit-elle en ouvrant son sac de sport, à la recherche du haut qu'elle portait lors de son entraînement. La journaliste pourrait en faire un bandage de support, maintenant son coude plié. Elle tenta de le faire par elle-même, mais un peu comme pour Emrys, à une main, ce n'était pas très fructueux. Elle se tourna à nouveau vers lui: «Crois-tu être capable de me donner un coup de main?» dit-elle, souriante malgré tout. Dehors, la tempête grondait toujours, l'empêchant de faire baisser le stress qu'elle avait vécu à l'extérieur.

Ils sont dans le même bateau. Même si Emrys aime être seul, dans sa petite bulle, il est tout de même heureux de ne pas s'être retrouvé seul dans ce gymnase et d'avoir trouvé une complice au sang froid. Sans elle l'état de son bras serait devenu de pire en pire. Alors au final, même s'il n'est pas très sociable, il fait un effort car ça en vaut la peine.
Il lui demanda si elle voulait qu'il la soigne en remarquant l'état de son bras. La demoiselle répondit qu'elle ne sait pas trop ce qu'il pourrait faire pour l'aider à aller mieux. C'est vrai, il n'y a pas de pansement à mettre, il faudrait peut-être un anti douleur mais il n'en a pas sur lui. Il se sent impuissant et il n'aime pas ça, tout comme ne pas avoir le contrôle de la situation. Il préfère lorsque les choses sont prévues, organisées, claires, précises. C'est un homme organisé qui déteste lorsque les choses ne vont pas comme prévus. Malgré tout il arrive à s'en sortir et à improviser quelques trucs.
La blessure d'Ezekielle semble être plus importante qu'ils ne l'auraient cru. Elle décide donc, pour soulager la douleur, d'improviser quelque chose pour stabiliser son bras. Emrys se sent un peu inutile et ça aussi, il n'aime pas, il y a beaucoup de choses qu'il n'aime pas. Elle tentait de faire un bandage mais à un bras, ce n'est pas chose aisée, elle demanda donc de l'aide au jeune homme qui tenta de l'aider comme il put, toujours muait. Il ne parle pas beaucoup, ce qui peut être vu comme une qualité ou un défaut. Au moins maintenant ils ont deux mains, ça devrait donc être plus simple. Il essaya d'être délicat pour ne pas lui faire mal. Ce n'était pas chose aisée de se coordonner comme une seule personne mais il fit de son mieux pour suivre les gestes de la demoiselle. Il ne pouvait pas non plus trop bouger pour garder son autre bras parfaitement immobile. Il ne pensait pas que vaincre cette tempête serait si dur. « j'espère que ça va bientôt s'arrêter. » dit-il en jetant un coup d’œil par la fenêtre qui tenait bien le choc.

Emrys et Ezekielle n'échangeaient que quelques mots, mais ils étaient assez nombreux pour qu'ils se comprennent et qu'ils puissent arriver à quelque chose ensemble. Lorsque son bras fut stabilisé à son tour, Ezekielle posa son dos contre le mur et remonta ses genoux vers son corps. «J'espère que ça va bientôt s'arrêter.» La blonde joua machinalement avec ses doigts, apaisant inconsciemment son esprit. «Ça ne pourra toujours pas durer éternellement...» dit-elle en espérant sincèrement que la tempête se calmerait bientôt. Pour le moment, elle était épuisée et se concentra sur sa respiration. Le silence des deux jeunes gens plana dans la pièce durant plusieurs longues minutes, les bruits de la tempête se transformant peu à peu en un bruit de fond auquel ils s'habituaient. Ces minutes lui parurent comme des heures. «Quelle sera la première chose que tu feras lorsqu'on pourra sortir d'ici?» Ce qui se passait autour d'eux était bien malheureux, mais hors de leur contrôle. La voyageuse tenta donc de détourner leurs pensées vers quelque chose de plus positif, sûrement.