After the storm + Léia & co

L'attente était interminable, effrayante. Surtout pour un homme comme Léo qui n'avait que de mauvais souvenirs dans les hôpitaux. Sa fiancée y était morte dans ses bras et il y avait perdu un enfant avant de se séparer de Grace sur parking de ce même hôpital. Tout ça en quelques courtes années, autant dire que c'était beaucoup pour un seul homme. Son opinion sur ce lieu n'était pas vraiment bonne, donc, il avait cette mauvaise sensation qu'il y perdait toujours celles qu'il aimait. Et pourtant il y retournait, inlassablement, comme s'il aimait se faire du mal. Aujourd'hui il y attendait Mia, il guettait le moindre geste qu'il annoncerait qu'elle était en train de se réveiller, espérant ne pas la perdre elle aussi. Son amie revenait de loin, après la fusillade elle n'était pas dans un bel état, elle avait finit par tomber dans les pommes à cause de la douleur et en arrivant aux urgences les médecins avaient choisi de la sédater au maximum pour qu'elle ne souffre pas, en gros on l'avait endormi pour que la douleur soit supportable parce qu'à ce moment là il n'y avait aucun bloc opératoire de libre. Tous les chirurgiens étaient occupés, pour cause, ce fou avait tiré sur tellement de monde, créant par la même occasion un mouvement de panique dans lequel il y avait eu encore plus de blessés. Mia était gravement blessée mais visiblement elle n'était pas une priorité, on l'avait fait comprendre à Léo. Il avait donc eu tout son temps pour s'inquiéter, pour faire les cents pas. Il aurait pu quitter les lieux et rentrer se reposer, prendre des nouvelles de ses proches, mais il n'avait pas le cœur à laisser son amie. Après ce qu'ils venaient de vivre ensemble il se sentait en quelque sorte responsable d'elle, il voulait veiller sur elle. La seule personne pour qui il aurait voulu s'enquérir en dehors de Mia c'était Grace, évidemment, mais il s'était interdit de penser à elle sous peine de bien trop s'inquiéter et de chercher à la retrouver coûte que coûte alors qu'elle était très probablement chez elle, saine et sauve, à mille lieux de penser à lui. Une fois qu'on avait amené Mia en salle d'opération, Léo s'était autorisé à souffler un peu, il était allé dehors pour prendre l'air, il avait rempli des papiers administratifs pour elle et puis il était passé chez le fleuriste pour prendre le bouquet le plus beau qu'il avait trouvé et le ramener dans la chambre de sa meilleure amie, elle le méritait bien. A présent elle était sorti du bloc et lorsqu'elle ouvrit les yeux, Léo serra sa main avec douceur. Salut la Belle au bois dormant ! Il lui sourit, soulagé qu'elle se réveille enfin, soulagé que tout soit fini pour eux.

Mia avait perdu connaissance durant le sauvetage. Depuis son arrivée au Gymnase, c'était le trou noir. Elle avait l'impression de flotter sur l'eau, c'était agréable, comme si autour d'elle plus rien n'existait. Enfin presque, elle sent doucement le réveil arrivé, elle ne sait pas où elle est. Mais quand elle ouvre les yeux doucement elle aperçoit Léo, assis à côté d'elle. Elle esquisse un petit sourire, elle est heureuse de le voir sain et sauf. Elle tourne sa tête partout se demandant où elle est. Elle sent sa main dans la sienne.

Salut.

Elle le détail, il a l'air fatigué. Elle essaye de bouger son bras gauche, mais elle ne peut pas. elle regarde son bras et le voit bien qu'il est maintenue contre elle mais elle n'a pas mal, probablement le reste de l'anesthésie et les anti-douleur. Elle regarde Léo et lui sourit.

Je suis rester combien de temps inconsciente ? tu vas bien ? tu as l'air épuisé ?

Elle sourit un peu, elle a encore un peu la tête vaseuse encore et surement une tête encore pire que la sienne. Elle essaye d'avaler la salive, mais rien, elle a soif, et une espèce de gout dans la bouche.

J'ai soif.

Sûrement qu'un jours ils allaient sourire de cette histoire, en parler avec légereté devant leurs amis, comme s'ils avaient vécu la guerre ensemble. Enfin presque, parce qu'il serait probablement difficile d'être totalement détaché concernant cette fusillade. Si l'issue aurait pu être terrible pour Mia, s'ils n'étaient pas encore sur qu'elle ne garde aucune séquelle de sa blessure, elle s'en sortait bien. Mieux que d'autres qui avaient périt sous les balles ou dans la cohue. La blonde salua son ami à son tour et Léo rapprocha sa chaise du lit pour être à sa hauteur. En effet il avait certainement mauvaise mine, les heures sans sommeil, l'inquiétude, tout devait se lire sur son visage. Quelques heures. Il fronça les sourcils pour tenter de s'en rappeler mais honnêtement il avait perdu la notion du temps. Et sa montre, dans la bataille. Il pourrait sortir son portable mais il avait déjà tant d'appels, de messages, pour savoir s'il allait bien, qu'il ne voulait plus le regarder. Oui, ça va. Mieux depuis que tu es réveillée. Il avouait de cette façon qu'il avait vraiment eu peur pour sa meilleure amie. Ne bouge pas. C'est normal que tu ais soif, tu as viens de subir une intervention. Il se leva pour lui tendre un verre d'eau dans lequel il y avait déjà une paille. Le chirurgien passera d'ici quelques temps. On m'a dit que l'opération s'était bien déroulée. C'est l'infirmière qui avait ramené Mia dans sa chambre qui l'avait dit à Léo, elle lui avait parlé avec douceur, voyant qu'il était inquiet. Tout le monde ici pensait qu'il était son copain et il n'avait pas eu le courage d'expliquer la vraie nature de leur relation, en vérité ce n'était pas bien important à ce moment là. Seul comptait l'était de la jeune femme et il semblait qu'elle s'en sorte bien.

Mia était encore fatiguée, elle pourrait dormir une semaine sans problème, probablement un effet encore de l'anesthésie et de ce qu'elle a subit. Elle a encore l'esprit embrouillé, mais elle s'inquiète aussi pour Léo, elle a peut-être reçu une balle et elle est certaine qu'elle ne touchera plus une arme à l'avenir sans y penser à chaque fois, si tenter qu'elle puisse un jour reprendre sa vie tranquille mais lui aussi était là et elle s'inquiète. Elle se doute qu'elle a eu de la chance, elle est encore en vie, avec un bras touché et rien d'autre. Elle lui sourit quand il dit que ça va. Elle a la bouche pâteuse et en plus il y a un espèce de gout dans la bouche qui lui plait pas. Elle le laisse faire et prend le verre de sa main valide, heureusement la droite. Elle bois une gorgée doucement. Elle a la gorge irrité. Elle sourit aux informations qu'il lui donne.

Merci. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi !

Elle regarde son bras immobilisé et pose le verre d'eau à côté d'elle. Et se demande ce qu'il serait arrivé si il était pas venu vers elle, si était pas rester avec elle. Elle risque de faire des cauchemars dans les semaines qui viennent et probablement être prise en charge par un psychologue. Elle se demande aussi ce qu'elle va dire à sa classe quand elle reviendra. Elle se tourne vers Léo.

Tu as des nouvelles de tout le monde ? Woody ? Liam ?

Elle sait qu'il y a eu d'autre blesser et des morts, elle ne sait pas si elle connait ses personnes et elle a un peu peur d'apprendre qu'elle a perdu quelqu'un de cher. Elle ne dit rien et sert la main de Léo dans la sienne, au moins son meilleur ami est là lui. Elle pense à sa famille, son père, sa mère.

Tu as prévenu ma famille ?

Elle le regarde, bon même si il l'a pas fait elle peut le comprendre. Elle le regarde avec sa tête et lui fait un léger sourire.

Tu devrais aller dormir.

Léo n'avait pas fait grand chose à vrai dire, il s'était donné l'impression qu'il la protégeait mais en vérité il n'avait fait que lui tendre la main et c'était tout. Peut-être que sa présence l'avait rassuré, c'était déjà pas mal, mais il n'avait pas pu empêché qu'elle se prenne cette balle dans le bras et cette image d'une Mia qui grimaçait de souffrances le hanterait sûrement longtemps. A ton service, je ne suis pas mauvais pour nourrir les autres, je me suis entraîné avec John ! Il essayait d'apporter un peu de légèreté parce que le climat n'était pas très joyeux depuis la fusillade. Et puis il n'avait pas tort, depuis qu'il avait son fils, Léo se découvrait des ressources qu'il n'aurait pas pensé avoir. Il s'éloigna un peu du lit après avoir reposé le verre et tenta d'ouvrir la fenêtre de la chambre pour laisser passer un peu d'air. Il soupira en entendant la question de sa meilleure amie, Léo n'avait pensé qu'à Grace et personne d'autre, même s'il n'avait pas osé l'appeler. Pour les autres il se sentit con, de toute façon Woody ne lui adressait plus la parole, pour une raison qu'il ignorait encore et puis Liam... en fait il n'avait aucune excuse, il n'avait pas pensé à ses amis, c'était tout. Pour toute réponse et parce qu'il se sentait honteux il secoua la tête en s'approchant d'elle à nouveau. Il attrapa cette main qu'elle lui tendait et la laissa la serrer parce qu'il sentait qu'elle en avait besoin. Je suis sûr que tout le monde va bien. Il hocha la tête mais sa mine était bien trop sombre pour qu'il ait l'air convainquant. J'ai eu ta mère, ils sont rassurés que je sois avec toi. Ils ne devraient pas tarder. L'avantage d'être amis depuis si longtemps c'était que Léo connaissait bien les parents Thomas. Il omit volontairement de dire à Mia que sa mère s'était effondrée au téléphone, effrayée à l'idée que sa fille unique ait vu le pire. Elle n'avait pas besoin de le savoir. J'ai une si mauvaise mine que ça ? J'irai me reposer quand tes parents arriveront. Il lui sourit faiblement, il sentait que la fatigue arrivait, la pression commençait à redescendre et les premiers signes se faisaient sentir, comme tout son corps qui lui faisait mal.

Mia boit avec l'aide Léo, un peu d'eau et elle le remercie. Elle rit un tout petit peu, avant de grimacer car cela tire sur son épaule.

Comment va mon petit John ?

Mia adorait John, bon elle a toujours adoré les enfants, c'est pas pour rien qu'elle est institutrice et puis John c'est John quoi ! Elle est un peu comme sa tata. Elle le gâte et Léo râle parfois ce qui la fait rire. Elle le regarde se lever pour s'éloigner et essayer d'ouvrir la fenêtre. Mia s'inquiétait pour tout le monde, et notamment son petit groupe d'ami. Elle sait qu'en ce moment c'est pas la joie dans le groupe, mais elle désespère pas de les retrouver comme avant. Ils sont amis depuis trop longtemps. Elle le regarde quand il secoue la tête et soupir, elle lui serre la main doucement. Elle le regarde et espère qu'il a au moins eu ses parents au téléphone. Et apparemment sa mère ce qui l'a soulage.

Merci ! Je suis certaine qu'elle a paniqué, mais je suis contente qu'ils viennent.

Mia a toujours été proche de ses parents, elle les adore. Ils sont un couple modèle et ils ont toujours été là pour elle. Et encore une fois ils sont là, enfin bientôt. bon sa mère va être complètement collante, a vouloir tout lui faire et tout mais c'est comme ça qu'elle aime. Et puis avec ce qu'elle a vécu, elle a besoin d'être un peu avec eux. Mia lui fait remarquer qu'il a une sale tête, bon elle doit pas être mieux mais elle aimerait quand même qu'il pense un peu à lui.

En fait tu devrais éviter de te regarder dans un miroir avant de prendre une douche et de dormir.

Elle l'observe et lui sourit. Elle sait que pour lui, ca n'a pas été facile non plus. Et il a été tellement courageux, enfin il a pas craquer et il a tenu le coup. Elle sait qu'il peut craquer à tout moment et elle ne lui en voudra pas du tout. Elle pense à quelqu'un qu'elle a en tête et qui ne lui quitte pas la sienne.

Tu l'as appelé ? Tu devrais l'appelé ! pour savoir, ça te rassurera.

Elle parle bien sur de la jeune femme qui hante Léo. Elle n'est pas son amie pour rien et puis même si elle a plus ou moins réussit à le sortir de sa maison. Elle sait qu'il l'a toujours en tête et qu'elle le hante. Elle veut le bonheur de son meilleur ami.

Léo sourit doucement quand Mia évoqua son fils. Heureusement il ne l'avait pas ce week-end, il était resté avec sa mère à Brisbane, là où ils étaient parti vivre depuis quelques mois déjà. Le jeune père n'avait son enfant qu'un week-end sur deux à peu près et même s'il lui manquait beaucoup, lorsque des événements comme cette fusillade arrivaient, Léo était heureux qu'il soit loin des drames et des cris. Bien-sûr, ça pouvait arriver là-bas également, personne n'était à l'abri, il en avait eu la preuve, mais pour cette fois, son enfant était en sécurité et c'était le principal. Il va bien. J'ai envoyé un message à Billie, je pense que j'irais le voir mais durant quelques semaines je ne veux pas qu'il approche Bowen, pas tant que la ville n'est pas sûre. Peut-être que Léo exagérait, il ne pourrait pas protéger son fils de tout, mais il s'en voudrait bien trop s'il lui arrivait quoi que ce soit par sa faute. Il savait que Mia comprendrait, elle qui adorait tellement ce gamin. Il rassura la blonde, ses parents étaient mis au courant et ils étaient en route pour venir la voir, bientôt ils seraient réunis et ce serait le moment pour Léo de s'éclipser pour les laisser en famille. Oh, elle a un peu flippé, mais quand elle te verra tout ira bien. Il la rassurait comme il pouvait mais évidemment que sa mère était morte d'inquiétude et Mia le savait bien.  Le barbu fronça les sourcils en écoutant son amie, en effet elle n'avait pas vraiment bonne mine elle non plus mais il se gardait bien de le lui. C'est la seconde fois en peu de temps que tu me fais comprendre que je pues... je vais commencer à me poser des questions ! Il sourit, cette légèreté lui faisait du bien. Et en vérité il mourrait d'envie de se glisser sous une douche bien chaude, mais ça pouvait attendre encore un peu. La légèreté fut de courte durée et Léo glissa un regard triste sur Mia, ce n'était pas pour rien qu'elle était sa meilleure pote, elle le connaissait trop bien. Non... Il avait pensé mille fois à appeler Grace mais il était effrayé à l'idée de craquer en entendant sa voix. Ou d'apprendre le pire. Sans parler du fait qu'ils ne se devaient plus rien et qu'elle pourrait simplement refuser de décrocher le téléphone. Il soupira doucement. J'y penserai. Evidemment qu'il y penserait, jusqu'à ce que ça devienne une idée fixe, la retrouver. Tu devrais te reposer au lieu de t'inquiéter pour moi.

Mia était rassuré que John aille bien, et elle le comprend, elle sait que Léo veut protéger son fils et elle ferait pareil. Elle acquiesce. Elle adore le petit, quand il vient chez Léo, elle aime passer le voir de temps en temps pour le gâter et puis pour profiter de lui. Bon bien sur pas tout le temps, elle laisse Léo avoir son fils, déjà qu'ils se voient pas souvent, elle veut pas gâcher leurs retrouvailles à chaque fois, mais disons qu'elle aime de temps en temps le voir.

Je comprend, tu lui passera le bonjour de ma part et tu lui diras que je l'embrasse et que la prochaine fois qu'on se voit je lui offrirais la plus grosse glace du monde !

Elle adore pourrir cet enfant, elle est pas sa mère donc elle a le droit, bon bien sur, pas si il fait des bêtises, mais avec Mia il en fait jamais ! Elle s'inquiétait aussi pour sa mère surtout, son père, avec son côté médecin, il gère bien, mais sa mère, elle l'a connait bien, et sait comment elle a réagit à coup sur. Léo connait bien ses parents, vu le nombre de fois qu'il a été chez elle et inversement. Elle a hate de les voir. Elle rit un peu à sa réflexion, faut avouer que ces derniers temps, il en bave un peu.

Oh mais non, mais c'est pour ton bien, et j'imagine même pas ma tête, et puis si je le fais pas qui te le dira ? Mais je te rassure tu es toujours le plus beau !

Elle lui envoie un clin d’œil avant de rire un peu en grimaçant. Elle s'inquiétait quand même pour lui, elle le connait bien au fond, presque trop bien. Elle soupir quand il dit qu'il ne l'a pas appeler alors qu'il en meurt d'envie, et qu'il est inquiet pour elle. Elle le regarde alors qu'il dit qu'il y pensera, elle aimerait tellement qu'il soit heureux. Elle le fixe en souriant.

Je peux pas m’arrêter de m'inquiéter pour toi, impossible ! C'est comme ça faut que tu t'y fasse ! Et il faut que tu penses à toi ! J'ai pourtant dormit longtemps mais je suis aussi fatigué que si j'avais couru un marathon

Jonah était un petit garçon facile et gentil, tout le monde s'accordait pour le dire et il était donc facile à aimer. On ne pouvait en vouloir aux proches de Léo de chercher à le pourrir de toute les façons, cet enfant savait parfaitement comment faire pour charmer son monde, à croire qu'il tenait tout de son père. Je lui dirai la prochaine fois ! Il sera content de te retrouver. Si Mia adorait le petit garçon, il le lui rendait bien également, elle pouvait se venter d'être sa tata favorite. La blonde avait raison, si elle ne lui disait pas qu'il avait une tête à faire peur alors personne ne le lui dirait, elle avait au moins le mérite d'être honnête envers lui, toujours. Bien que ce dernier compliment sonnait faux dans cette chambre alors qu'elle venait de lui faire comprendre un peu plus tôt qu'il avait une sale mine. Il savait néanmoins qu'elle le trouvait beau, tout comme lui la trouvait belle, en temps normal, les amis étaient aussi là pour se dire de jolies choses, de temps en temps. Il lui sourit faiblement, la fatigue commençant à peser sur ses épaules de modeste héros du jour. Toi t'es toujours belle, même avec de la bave qui coule de ta bouche. Il s'esclaffa doucement, sachant que Mia serait bien incapable de bouger pour vérifier qu'il disait la vérité. Et puis non, elle ne bavait pas, elle n'en était pas encore à ce point là. Il s'était assis à nouveau sur la chaise à côté d'elle, le coude posé sur le lit et le menton dans sa main, il la regardait avec douceur. Il savait qu'elle s'inquiétait pour lui, autant que lui le faisait pour elle. Ils veillaient toujours l'un sur l'autre, sur leurs cœurs fragiles et sur tout le reste. Une nouvelle fois il n'y avait qu'eux, tous les autres manquaient à l'appel, Léo et Mia n'avaient qu'eux sur qui compter alors autant se serrer les coudes et se soutenir. A présent lui pouvait souffler, elle irait mieux, le pire était passé, elle était sortie d'affaire. Toute tension retombait et il se retrouvait là, abattu et rompu. Tu parles comme ma mère. Il sourit doucement. S'allongeant presque sur le lit pour poser sa tête sur les jambes de son amie, il se laissait enfin aller. Dors, tu n'as que ça à faire. Je suis là, tu n'as plus rien à craindre. Et tous les deux finirent par s'assoupir dans cette chambre si calme en comparaison à tout ce qu'ils venaient de vivre. Léo fut réveillé par une main qui se posait sur son épaule. Se redressant en sursaut il reconnut la mère de Mia et son père, à ses côtés, le couple lui souriait. Il n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé à dormir. Vous êtes là ! Mia... on... Il était un peu perdu. Je vais vous laisser. Il se tourna vers son amie qui se réveillait doucement. Se levant, il déposa un bisou sur son front. Je rentre, je vais suivre ton conseil, prendre une douche et dormir. Et peut-être l'appeler... Je reviens demain. Et il s'échappa, il n'avait pas besoin d'entendre les parents Thomas le remercier, il n'avait rien fait. Et Mia n'avait plus besoin de lui à présent.

Mia avait parler à Léo de John ce petit bout est adorable, Mia l'adore. Elle acquiesce, elle a hate de le retrouver, faut avouer que ce petit garçon sait comment faire avec elle, et Mia craque à chaque fois. Mia n'avait jamais jouer les midinettes avec Léo et les autres mecs d'ailleurs, pas de rond de jambes, pas de faux rire aux blagues pourries, de papillonnage de cil et tout ce qui suit, elle a toujours été honnêtes avec les garçons et c'est probablement ce qu'il fait qu'elle est toujours amis avec eux et que cela dure. Quand elle l'entend parler de bave autour de la bouche, elle grimace et le regarde avant de tirer la langue, elle sait qu'il se moque d'elle. Elle le regarde se poser à côté d'elle et sourit. Si elle pouvait elle lui caresserait les cheveux pour l'apaiser mais elle était tout aussi épuisé que lui. Elle sourit quand il dit qu'elle parle comme sa mère. Elle connait bien les parent Emerson enfin pas autant que lui connait les siens, mais elle les a déjà croiser plusieurs fois. Elle ferme les yeux sur ses paroles et s'endort, lui la tête poser sur le lit et elle dans le lit confortablement. Elle entend la voix de Léo dans son sommeil et ouvre les yeux. Sous son regard se trouve sa maman et son papa, elle sourit, ayant même une larme qui coule le long de sa joue, elle n'avait pas conscience de ce qu'elle ressentirais si elle les voyait mais maintenant elle sait à quel point elle a eu peur, à quel point ils comptaient pour elle. Elle sourit à Léo et acquiesce.

Appelle la ! Merci ...

Elle le regarde partir et Mia se tourna vers ses parents, sa mère avait l'air soulager et en même temps inquiète, son père lui consultait déjà son dossier, comme le bon docteur qu'il est. Elle tend la main vers sa mère et elle se laisse aller dans ses bras. Elle profite d'eux autant que possible et essaye aussi de les rassurer avant de les voir partir, ils ne peuvent pas rester tout le temps avec elle malheureusement.

C’était de Mia dont Woody avait eu des nouvelles le plus rapidement, parmi tous ceux qui avaient manqué à l’appel, parmi tous ceux qui ne s’étaient pas empressés de dire à leurs proches qu’ils allaient bien, qu’ils ne se trouvaient pas à la plage au moment où une personne complètement dérangée avait ouvert le feu sur de nombreux innocents. Pourtant, il ne lui avait pas rendu visite, pas tout de suite. D’abord parce qu’il savait que ses parents ainsi que Léo passeraient la voir, ensuite parce qu’il avait le cœur trop lourd et trop serré pour être en compagnie de qui que ce soit. Au moment où il avait eu des nouvelles de Mia, il n’en avait toujours pas eu de Freja. Elle demeurait introuvable, et ce silence radio avait généré en Woody d’interminables heures d’inquiétude et d’effroi. Ce matin toutefois, Andreas lui avait envoyé un texto l’informant de l’état de Freja. Il s’était rendu à l’hôpital du plus vite qu’il avait pu, mais maintenant que c’était fait, il regrettait presque de l’avoir conduit à ce moment aussi rapidement. Freja et Woody, c’était terminé. Pour de bon cette fois. Ou du moins, leurs dernières paroles avaient tout d’un adieu. Il avait quitté sa chambre à sa demande, le cœur encore plus lourd qu’en y entrant, les larmes roulant sur ses joues sans qu’il ne puisse les contrôler. Il avait erré dans l’hôpital, presque sans vie, comme le fantôme d’un homme à qui on venait d’assener le coup fatal. Puis, il avait croisé les parents de Mia qui partaient pour la journée et bien vite, Woody se trouvait de nouveau dans une chambre d’hôpital, cette fois celle de l’une de ses meilleures amies. Il esquissa un faible sourire en la regardant, seule, allongée dans cette pièce morbide alors que Mia était toujours tellement pleine de vie. « Hey. » Souffla-t-il pour attirer son attention. « On m’a dit que t’avais peut-être besoin d’un peu de compagnie. » Et au fond, lui aussi.

Mia avait profité de ses parents et surtout essayer de rassurer sa mère plus que son père. Car même si son père est medecin et sa mère infirmière quand il s'agit de votre enfant unique, ils sont quand même inquiet et plus encore. Mia les avait vu la veille au soir et ils étaient rester tous les deux toute la nuit. Sa mère avait dormit dans un lit de camps et son père sur un fauteuil, ils avaient négocier cela avec le service. Mais au matin, Mia leur avait demander de rentrer chez eux et pas de rester tout le temps là. Ils ont tous les deux une vie et un travail pour encore quelques temps et donc ils doivent vivre. Mia va bien et elle les avait rassurer. Bien sur sa mère lui avait promis de passer tous les soirs la voir tant qu'elle serait à l'hopital. Ils étaient partis il y a seulement quelques minutes juste après les soins infirmier et le petit déjeuner. Alors qu'elle venait d'allumer la télé, et surtout essayer de bouger son bras immobilisé pour essayer de juger de l'état de son membre, bien que tout ceci était vain, la porte de sa chambre s'ouvre sur quelqu'un qu'elle connait bien. Elle sourit alors que Woody entre.

Hey !

Bon elle devait avoir une tête horrible bon mieux que la veille enfin elle espère mais seule Leo pourrait le confirmer, mais probablement pas aussi bien qu'en temps normal, les médicaments qu'elle prend pour la douleur et se détendre l'aide pas mal. Elle sait qu'un ou une psy doit passer la voir dans la journée, et qu'elle aura quelques séances pendant quelques temps.

Toi tu as croiser mes parents ?! Entre.

C'était pas une question enfin pas vraiment elle connait assez bien sa mère pour savoir qu'elle l'a envoyer ici. Elle lui sourit alors qu'il entre et remarque qu'il a pas l'air extra non plus, elle le sent, c'est ça quand on se connait depuis tellement longtemps et quand on grandit ensemble.

Je ne sais pas ce que ma mère t'a dit, mais je te rassure ça va pour moi, à part ...

Elle lui montre son bras d'un coup d'oeil. Bon quand elle dit que cela va, c'est physiquement, elle est plus marqué psychologiquement, mais voir que ses amis vont bien et qu'ils sont toujours debout la rassure.

Et toi ca va ? Tu as une petite mine !

Dès qu’elle croisa le regard de Woody, Mia illumina son visage d’un sourire, cet éternel sourire qui ne la quittait visiblement jamais, pas même lorsqu’elle se retrouvait dans un piètre état sur un lit d’hôpital. Il aurait aimé avoir sa force et sa résilience. Peut-être qu’il gérerait un peu mieux sa maladie et ses relations. Peut-être aurait-il un peu moins de mal à aller de l’avant, à accepter le temps qui passe. Le temps qui le rapprochait de plus en plus de sa propre fin. Elle avait beau avoir les cheveux mal placés, le teint un peu blême et des fils qui couraient partout sur ses bras, Mia n’en restait pas moins radieuse. Comme si aucune souffrance ne pouvait abîmer son être. Il en était peut-être tout autrement à l’intérieur d’elle-même toutefois, alors Woody se montrait le plus doux possible en s’approchant d’elle. « Oui, je viens tout juste de les croiser. Mais j’étais déjà en route pour te voir, je savais que tu étais ici, Léo m’a mis au courant. » Le jeune homme arriva enfin à la hauteur du lit de son amie et il posa sa main sur la sienne, tentant du mieux qu’il le pouvait de lui offrir un sourire compatissant, rassurant et réconfortant. Il n’avait jamais été le plus tactile ou le plus chaleureux, Woody, mais avec Mia ça lui venait automatiquement plus facilement. Sans doute parce qu’elle-même s’était toujours montrée tellement douce et attentionnée avec lui. C’était facile de lui rendre la pareille et surtout, ils avaient eu des années pour s’habituer l’un à l’autre, s’apprivoiser, se connaître, s’aimer par-dessus tout. « Elle ne m’a pas dit grand-chose, juste que tu avais été chanceuse dans ta malchance, de t’être trouvée là … » Elle s’en était tirée mieux que d’autres, disons-le comme ça. Woody regarda son bras, examina un peu les dégâts, et son état. Pendant ce temps, son amie lui fit remarquer qu’il avait une petite mine et tout de suite, ses pensées furent redirigées vers Freja, qui se trouvait à quelques blocs d’ici. « Je reviens de voir Freja. Elle aussi a été blessée … Et … » Il allait s’ouvrir le cœur sur ce qu’il venait de se passer, mais il secoua doucement la tête. Il fallait toujours qu’il fasse tout tourner autour de lui. Alors que Mia avait vécu l’enfer. « Comment tu vas, vraiment ? » Demanda Woody, à la place. Il voulait évidemment lui faire comprendre qu’il ne parlait pas de son état physique, mais bien psychologique. Les images devaient lui revenir sans cesse en tête, et ça devait être épouvantable.

Mia était toujours heureuse de voir ses amis, faut avouer que ses derniers temps il était très dur de les avoir tous réunis et Liam avait décider de partir de Bowen, elle en était triste mais bon elle comprenait aussi, elle lui envoie encore des message, heureusement il lui reste encore Léo et Woody. Deux têtes de mules qu'elle aimerait bien revoir tous les deux ensemble un jour, enfin tous les trois voir plus qui sait. Mia savait qu'elle devait avoir une tête affreuse, mais elle allait bien maintenant enfin physiquement. Elle avait toujours peur de fermer les yeux et de revoir ce qu'il s'est passé. Ses parents connaissaient bien Woody, Leo et Liam, combien de fois ses quatre là aller parfois se retrouver chez ses parents et puis ils avaient surtout pris le temps de rencontrer les amis de Mia. Elle lui sourit quand il dit qu'il a vu ses parents et que Léo l'a prévenu. Elle lui serre la main qu'il lui tend et lui montre son bras bien immobilisé et puis il y a tous ses fils sa perfusion et tout le tralala. Mia s'inquiétait aussi pour lui, il n'a pas l'air en forme et Mia le remarque vite. Elle l'écoute et comprend ce qu'il se passe.

Elle va bien ? Faudra que tu nous présente un jour.

Elle le regarde et sourit, elle a besoin de savoir que ses amis vont bien. Mia a toujours été comme ça. Ses amis c'est sa famille, son roc, bref elle a toujours pris soin d'eux et puis elle était aussi la seule femme du groupe. Elle hausse les épaules à sa question, et grimace, avec les antidouleurs elle oublie qu'elle a une épaule en vrac.

Je sais pas trop. Mon épaule, je pense que ca va, mais je ne sais pas, je sais qu'une psychologue va passer me voir.

Elle serre un peu les lèvres et tourne sa tête vers sa petite fenêtre. Elle ferme les yeux et les ré-ouvre.

Pour l'instant, ca va, mais je ne sais pas ce que cela sera quand je quitterais l’hôpital que je serais seule chez moi ...

Mia appréhende beaucoup le retour chez elle, seule. Ici, elle l'est rarement, entre les visites, les infirmières, les médecins, et les psychologues qui passent, ben elle a pas trop le temps de réfléchir et puis on lui a donner de quoi bien dormir mais quand elle sortira elle ne veux pas ce genre de chose, elle ne veut pas en abuser.

Il aurait préféré ne connaître aucune victime de cet attentat, Woody. Bien sûr, c'était une pensée plutôt égoïste, parce que certaines vies avaient été prises la veille et même s'il ne les connaissait pas personnellement, c'était une tragédie. Mais le jeune homme se serait senti un peu plus détaché s'il n'avait connu personne de ce bassin de blessés. Il aurait été bien moins affecté, bien moins chamboulé, et surtout aurait passé bien moins d'heures à s'inquiéter. Il n'en avait d'ailleurs pas fini, Woody, de s'inquiéter. Que ce soit pour Freja ou pour Mia. De voir cette dernière, prisonnière de ces nombreux fils qui s'entortillaient autour de ses bras, ça le rendait malade. « Elle a été touchée à la jambe, mais elle est stable. Elle s'en remettra. » Il esquissa un faible sourire. Il aurait préféré être celui à s'occuper de la réadaptation de Freja, pour être bien certain que tout serait fait correctement, mais malheureusement il s'était lui-même retiré cette possibilité. Il était trop têtu, Woody. Trop ancré dans ses idées, sa propre perception de sa vie. « Qui sait, vous aurez peut-être l'occasion de vous croiser dans les prochains jours, au croisement de deux couloirs. » Fit-il remarquer avec un mince sourire. Elles allaient toutes les deux passer les prochains jours à l'hôpital, et si elles se promenaient un peu, peut-être qu'elles se croiseraient. En toute honnêteté, Woody préférerait que ça n'arrive pas. Pas après ce que Freja et lui venaient de se dire. Des adieux, en quelque sorte. Mia lui apprit donc qu'une psychologue passerait la voir, pour s'assurer qu'elle allait bien. « Tant mieux. J'espère qu'ils feront un bon suivi ... Mais tu sais, si tu as besoin de parler, à quelqu'un de plus près de toi, tu sais que je suis là. Si t'as besoin d'en parler. » Répéta-t-il. Il n'arrivait pas à parler directement de l'attentat et des émotions traumatisantes qu'elle devait ressentir, mais Mia comprendrait certainement où il voulait en venir. « T'as pas à être seule, pas au début en tout cas. Si tu veux, je peux venir passer quelques jours chez toi. » Propose-t-il. Et dire que lui, lorsqu'il serait en mauvais état, refuserait toute aide de quiconque. Il était pourtant toujours le premier à se proposer, du moins pour ses proches, pour ceux qui importaient. Il était un réel paradoxe, Woody, mais il était trop borné pour s'en rendre compte. Pour se rendre compte que si les autres avaient besoin de son aide et l'acceptaient, alors lui-même avait tout autant droit de le faire.