someone that isn't you ~ w/ Vera.

vera & levi

Le tic tac infernal de ton horloge résonnait dans ton appartement silencieux, te rappelant que tu tentais de vaincre une insomnie depuis maintenant deux bonnes heures. Tu te tournais, et te retournais encore, recherchant en vain la position adéquate qui te permettrait de trouver le sommeil. Rien à faire. Tu le savais, tu n'aurais pas une nuit paisible ce soir, encore une fois. Les yeux grands ouverts dans la pénombre de ta chambre, tu avais l'esprit bien trop occupé pour t'endormir. Peut-être était-ce à cause de cette mission où Lily-Anaëlle se trouvait être la principale protagoniste, ou alors cette bien étrange "relation" avec Effy, qui en soit n'en était pas vraiment une. Bref, tous ces évènements te perturbaient et ça empiétait sur ton sommeil, bien plus qu'ils ne le devraient normalement. Et tu détestais ça. Parce-que tu t'étais promis que rien ne pourrait te déstabiliser ici, dans cette nouvelle vie que tu t'étais donnée. Mais tes nuits pour le moins agitées semblaient te prouver le contraire, tu étais bien plus humain que tu ne le prétendais. Tu te levas de ton lit pour te rendre dans ton salon, conscient que ça ne servait pas à grand chose d'attendre désespérément que le sommeil vienne à toi. Alors que tu t'apprêtais à te préparer un café -oui, je sais, pas très malin pour quelqu'un lutte pour dormir-, un bruit extérieur attira ton attention. Tu te laissas guidé par la source du bruit en question, te retrouvant alors devant ta porte. Tu fus étonné de trouver ta voisine sur le palier de son appartement à une heure aussi tardive, ça ne lui ressemblait vraiment pas. « Vera ? Ça ne va pas ? » Tu te rapprochas de ton amie, arborant un ton soucieux.

Jamais plus... Jamais plus je ne m'embarquerais dans ces histoires de dingue avec Arté. Plus jamais. Je le répétais toutes les fois où je sortais d'une boîte de nuit, avec ou sans elle. Et chaque fois, cet aveu s'avérait n'être en fait qu'un pauvre mensonge. Je ne me faisais plus autant de sang d'encre pour elle que lors des premières fois où nous sortions. Si elle disparaît subitement vers le milieu de la nuit, c'est qu'elle s'était trouvé quelqu'un avec qui prendre son pied. Elle m'envoyait toujours un SMS le lendemain pour prendre de mes nouvelles et me donner des siennes. Ce soir, je m'étais un peu emballée. Rares étaient les fois où je me retrouvais dans un état comme celui-ci après une soirée passée avec Artémis. Malgré qu'elle me force à sortir de mon trou et que, de plus en plus, j'étais portée à écouter ses judicieux conseils, je ne m'éloignais jamais trop de ma zone de confort... Sauf cette nuit. Je sortais du taxi, titubant alors que je jette quelques billets, accompagné d'un grognement et d'un sourire, au chauffeur qui se moque de moi. Il en a sûrement déjà vue des pires, des belles et des pas mûres, mais jamais je ne m'étais encore trouvée dans un état pareil. J'arrive au niveau du minuscule escalier de quatre marches qui mène au palier, qui lui mène à la porte qui me mènera à mon appartement. Mais à peine ai-je posé le pied sur la première marche que je m'étale de tout mon long au sol. Et sans même m'en rendre compte, ça fait un vacarme fou. Je maugrée, ronchonne, jure aussi. J'ai les cheveux un bataille, mon soutien-gorge rose s'échappe légèrement de la robe que j'ai enfilée pour l'occasion... Bref, une beauté, quoi! « Vera ? Ça ne va pas ? » Je pousse un faible cri de surprise en entendant cette voix derrière moi. J'y reconnais mon voisin, Levi, à qui j'accorde un sourire, l'air perdue, en cherchant dans mon sac à mains qui contient mille et unes choses... Toutes aussi inutiles les unes que les autres. Oui, oui... ça va! J'ai simplement... Putain! J'ai oublié mon trousseau de clés au bar. Merde de merde de merde. Je ne jure presque jamais. C'est sorti tout seul. Alors, comment je vais faire pour rentrer chez moi, maintenant? Je veux dormir, moi! Je veux me prendre des aspirines et m'écraser comme une merde dans mon lit et dormir... J'adresse un regard paniqué à Levi, comme si la fin du monde venait d'arriver. Je... j'peux pas rentrer chez moi! Puis, contre toute attente, j'éclate de rire, comme si la fin du monde s'était transformée en la meilleure blague du monde.

Pour être une surprise, ça en était une. A l'instant où elle s'était retournée vers toi, tu avais compris qu'elle rentrait d'une soirée plus qu'arrosée. D'ailleurs, tu n'avais jamais vu la jolie blonde dans un tel état, et ça t'étonnait dans le sens où tu savais qu'elle n'était pas du genre à boire déraisonnablement jusqu'à ne plus savoir rentrer chez elle. Mais après tout, elle avait bien le droit de s'amuser de temps en temps, elle était jeune et vivait certainement les années les plus excitantes de sa vie. « Oui, oui... ça va! J'ai simplement... Putain! J'ai oublié mon trousseau de clés au bar. » Tu eus à peine le temps de lui répondre qu'elle reprit déjà la parole. « Je... j'peux pas rentrer chez moi! » Tu posas tes yeux sur la demoiselle, constatant qu'elle était bien plus bourrée que tu ne l'imaginais. Ses réactions étaient décuplées par l'effet de l'alcool, et tu ne pus t'empêcher d'esquisser un sourire amusé face à son rire communicatif. « J'aurais dû te croire quand tu me disais que tu ne tenais pas l'alcool. » Tu t'approchas alors un peu plus d'elle, attrapant son bras pour qu'elle puisse s'y appuyer pour garder l'équilibre. « Allez viens, le barman a sûrement mis tes clés de côté, tu iras les chercher demain. » Finis-tu par dire, aidant Vera à prendre la direction de ton appartement. A chaque pas, elle manquait de se vautrer sur le sol, alors il était plutôt préférable que tu ne la laisses pas repartir maintenant au bar. Et puis, tu n'allais pas la laisser tituber sur son palier toute la nuit, déjà parce-que tu savais qu'elle réveillerait probablement l'immeuble entier, mais surtout parce-que t'en étais juste incapable. Une fois rentrés dans l'appartement, tu laissas Vera plonger littéralement sur ton canapé, tandis que tu allas chercher un verre d'eau et des cachets d'aspirine avant de revenir vers elle. « Tiens, tu vas en avoir besoin. » Dis-tu, sur un ton presque compatissant mais toujours amusé face à cet état dont elle n'était pas habituée.

Le lendemain, j'aurai certainement, non... inévitablement honte de moi pour l'état dans lequel je me trouve actuellement. Pour une fille comme moi, ça ne se fait pas. J'aurais pu perdre complètement le contrôle de moi-même et me retrouver nue dans le lit d'un inconnu, avec lequel j'aurais passé la nuit, mais surtout avec lequel j'aurais perdu ma virginité. Ouf, je secouai la tête, chassant au plus vite ces possibilités grotesques et déprimantes de ma tête pour me concentrer sur ce que Levi pouvait bien me dire. « J'aurais dû te croire quand tu me disais que tu ne tenais pas l'alcool. » Un peu trop sèchement, j'hausse un sourcil, arborant l'air le plus sérieux qu'il m'est possible d'avoir, le pointant sévèrement du doigt. Tu sauras que je dis toujours la vérité et qu'il faut toujouuuurs me croire. Je pousse un soupir d'exaspération, qui ne vise nulle autre que moi-même, en réalité. J'ai conscience de ma stupidité, mais l'alcool que j'ai pris m'empêche d'agir avec logique et aisance. Levi me prend alors gentiment le bras pour m'aider à me rendre jusque chez lui. Je ronchonne, réalisant qu'il ne m'aide pas, mais qu'il me traîne, plutôt. Je suis un vrai poids mort, je me tiens à peine sur mes deux pattes, qui elles, me paraissent tellement lourdes. Tellement trop lourdes. « Allez viens, le barman a sûrement mis tes clés de côté, tu iras les chercher demain. » J'acquiesce face à la sagesse du jeune homme. Je le regarde m'emmener avec lui, dans l'appartement juste à côté du mien, impuissante et faible. Le mieux que je puisse faire, c'est espérer récupérer au plus vite. Lorsqu'il ouvre la porte de chez lui, c'est comme une délivrance : je me jette littéralement sur le canapé, trouvant un peu de réconfort dans la brève chaleur de celui-ci. Levi disparaît. Je suis plongée dans un silence apaisant l'espace d'un moment. Puis, il revient, les mains garnies d'un verre d'eau et d'aspirines. « Tiens, tu vas en avoir besoin. » Sans broncher, je prends une position d'indien sur son canapé en avalant le tout d'un trait. Merci., dis-je les joues toujours autant rougies par l'alcool. Il fait pas loin de 10 000 degrés dehors, et je suis frigorifiée comme une crevette en mer. Je soupire, les dents qui claquent bizarrement tout juste comme je dis ça. Tu dormais pas, Levi? Il est tout près de trois heures du matin.. C'est mon côté un peu plus sage qui prend le dessus, mais j'ai toujours autant la tête qui tourne, les idées dans les vapes et le sens de l'orientation très sérieusement dérangé. J'suis idiote, regarde-moi dans quel état j'me trouve!

En fait, tu étais bien content qu'elle se soit ramassée devant chez elle et non pas dans la rue où des centaines d'inconnus auraient pu profiter de la situation. Il fallait bien se l'avouer, Vera était une très belle femme, et nombreux étaient ceux qui auraient aimé passer une nuit avec elle. Sauf que par chance, elle était arrivée devant ta porte en un seul morceau. Et au moins, tu savais qu'elle était bien plus en sécurité avec toi. Certes, toujours incroyablement bourrée, mais en sécurité. Et c'était sûrement ce qui comptait le plus. « Tu sauras que je dis toujours la vérité et qu'il faut toujouuuurs me croire. » Tu lisais dans ses yeux qu'elle regrettait déjà d'avoir agi de la sorte, et à vrai dire, tu savais très bien que ce n'était pas la seule chose qu'elle allait regretter vu la gueule de bois qu'elle allait sans aucun doute se payer le lendemain. A ces pensées, tu ne pus t'empêcher de sourire, pas que tu te moquais d'elle mais tu compatissais surtout à ce qu'il allait l'attendre. Trop nombreuses étaient les fois où toi aussi, tu te maudissais lors des lendemains de soirée, souffrant d'un mal de crâne à peine supportable et d'un arrière goût d'alcool vraiment désagréable. « Merci. » Tu lui adressas un léger sourire avant de t'installer à ses côtés sur le canapé. « Il fait pas loin de 10 000 degrés dehors, et je suis frigorifiée comme une crevette en mer. » A ses paroles, tu attrapas le plaid qui reposait sur le canapé où vous étiez justement installé, le déposant sur les épaules de la belle Vera. « Alors, j'en déduis que tu as passé une bonne soirée, non ? » Lui demandas-tu, en arquant un sourcil face à ton interlocutrice. « Tu dormais pas, Levi? Il est tout près de trois heures du matin.. » Tu haussas les épaules, jetant un coup d’œil sur l'horloge de ton salon. « Tu me connais, le sommeil et moi ça fait deux. » Puis tu ajoutas. « Et pour le coup, j'suis content de ne pas m'être endormi. » Tu ne voulais pas jouer au vieux réprimandeur parce-que de toute façon, tu n'étais pas très bien placé pour tenir ce rôle, mais c'était plus une manière de lui montrer que tu t'inquiétais. « J'suis idiote, regarde-moi dans quel état j'me trouve! » Tu fronças les sourcils, ta main venant se poser sur son bras recouvert de la couverture. « Hey... C'est pas grave, t'as le droit de t'amuser un peu aussi. » Finis-tu par dire, cherchant son regard. Tu savais à quel point elle était appliquée, que ce soit dans sa vie de tous les jours comme dans ses études, alors tu ne voyais aucun mal à ce qu'elle puisse prendre le temps de s'amuser, elle aussi.

Depuis que son chien a pris la fuite de son appartement et qu'il m'a brusquement retrouvée sur le milieu du trottoir, j'ai appris à faire la connaissance de Levi et à apprécier la présence de ce généreux voisin que je n'avais jamais même pris la peine de connaître à son arrivée. Levi est, depuis, un peu comme le grand frère que je n'ai jamais eu et je lui suis très redevable pour tout ce qu'il m'apporte et tout ce qu'il me fait réaliser. Ses récits sur ses nombreuses aventures me font rêver et me donnent encore plus envie de découvrir le monde. J'aimerais pouvoir partir comme ça, sur un simple coup de tête, disparaître dans les profondeurs d'un monde que je ne connais pas et qui mérite d'être découvert. Enfin, pour en revenir à Levi, heureusement qu'il ne m'a pas laissée pourrir sur palier de mon appartement toute la nuit. « Alors, j'en déduis que tu as passé une bonne soirée, non ? » J'hésite sur la réponse que je devrais donner, replaçant spontanément et répétitivement mon chandail. J'hoche finalement la tête, puis la secoue en même temps négativement. M'ouais.. mais je me jure de ne plus me laisser embarquer dans des soirées avec Arté! Je suis en train de devenir complètement débauchée. Je soupire, m'écrasant le visage entre les mains, appréciant l'eau fraiche rouler le long de ma gorge. Tu me connais, le sommeil et moi ça fait deux. Et pour le coup, j'suis content de ne pas m'être endormi. » Je souris. Sincèrement, parce que malgré mon manque de repères, je sais qu'il est sincère et qu'il prendra soin de moi cette nuit. Cette simple pensée m'arrache un rire. Sinon, tu m'aurais retrouvée endormie sur le devant de mon appart, avec la gueule de bois demain! Moi, j'ai jamais eu l'occasion de le trouver avec la gueule de bois et pourtant, je sais pertinemment qu'il est d'emblée plus fêtard que moi. Tout le monde était plus fêtard que moi - jusqu'à maintenant, ce n'est pas bien difficile à battre. « Hey... C'est pas grave, t'as le droit de t'amuser un peu aussi. » Instantanément, j'ouvre la tête, retrouvant mon sérieux. J'ai le droit de m'amuser, mais jusqu'à présent, je ne savais pas que je pouvais, moi aussi, m'amuser de cette manière et avoir du plaisir sans trop exagérément m'exhiber, mais sans non plus m'éclipser dans l'ombre des autres... J'avais une place et j'en prenais quelque peu conscience, bien que ce ne soit pas toujours facile. Puis, sans prévenir, parce que c'est bien connu qu'en étant saoul, il n'est pas rare de dire de conneries, je balance comme ça, accompagné d'un rire niais : T'es pas mal beau la nuit, cher voisin, t'sais? Tes traits tirés, ça t'rend pas mal sexy.. Qu'est-ce qui me prenait de balancer ça? C'est pas moi, moi la p'tite timide avec les hommes. Je vais doublement le regretter le lendemain, ça c'est clair. Mais c'est vrai, qu'il est beau, mon voisin!

La prendre sous ton aile, être cet ami protecteur voire presque ce frère soucieux d'elle, c'était ce que tu étais devenu au fil des jours, presque inconsciemment. Tu faisais attention à elle, sûrement à cause du fait qu'à son âge, tu étais déjà seul face à ton destin, seul face aux décisions que tu prenais. Et personne n'avait été là pour te conseiller, pour t'épauler dans tes choix, alors tu ne voulais pas qu'elle fasse les mêmes erreurs que toi, qu'elle prenne les mauvaises décisions parce-qu'elle finirait forcément par les regretter. Et le regret, c'était sûrement la pire sensation que tu ais eu à affronter de toute ta vie. Tu prenais également plaisir à lui raconter les grandes explorations de ta vie, à lui relater ce passé aventurier dont tu étais fier et qui te manquait beaucoup aujourd'hui. Tu connaissais pertinemment l'amour que Vera portait au voyage et à l'aventure, parce-que c'est cette même passion qui s'était éprise de toi à tes dix-neuf ans, et qui t'avait poussé à changer radicalement de vie. Les yeux posés sur elle, tu la questionnas sur le déroulement de sa soirée. « M'ouais.. mais je me jure de ne plus me laisser embarquer dans des soirées avec Arté! Je suis en train de devenir complètement débauchée. » Tu ne pus t'empêcher de rire, amusé par sa vision décuplée d'elle-même. « Tu sais, c'est important de voir autre chose que l'intérieur de ton appartement. » Lui répondis-tu, en ne quittant pas la jeune fille du regard. Tu trouvais cela tout à son honneur d'être quelqu'un de sérieux, mais tu doutais qu'elle puisse profiter pleinement de la vie uniquement de cette façon ci. « Sinon, tu m'aurais retrouvée endormie sur le devant de mon appart, avec la gueule de bois demain! » Tu ris à ses paroles, avant d'ajouter sur un ton amusé et presque moqueur. « Ne t'inquiète pas, tu l'auras la gueule de bois, il faut bien plus que deux cachets d'aspirine pour la faire disparaître. » Surtout qu'elle était loin d'avoir dé-saoulée, alors son lendemain de soirée allait être difficile, c'était inévitable. « T'es pas mal beau la nuit, cher voisin, t'sais? Tes traits tirés, ça t'rend pas mal sexy.. » Tu arquas un sourcil, visiblement surpris par ce qu'elle venait de te dire. « Et toi, tu es... pas dans ton état normal. » Finis-tu par dire, un sourire fin étirant tes lèvres. « Mais merci, même si l'alcool parle à ta place, ça me fait quand même plaisir. » C'était bien connu, l'alcool désinhibait, c'était la potion magique pour les plus grands timides. Sauf qu'avec la jolie Vera, tu ne savais pas jusqu'à quel point l'alcool pouvait lui faire effet.

« Tu sais, c'est important de voir autre chose que l'intérieur de ton appartement. » Je l'aime, mon appartement. C'est mon repère, ma caverne, ma cachette, mon antre. Je m'y plais, puisque là-bas se trouve tout ce que j'affectionne : ma bibliothèque de rêve qui compose une pièce entière, mes deux chats, mon lit et le calme. Tout ce qui m'apaisait, tout ce qui me permettait de fuir le stress éprouvé au quotidien. C'est dans mon appartement, éloignée de tous, que je me sens plus en sécurité, bien que cela puisse paraître tout à fait ridicule. T'as vu la déco de mon appartement? Toi non plus tu ne voudrais voir que ça, si tu vivais dedans! Sarcastique et me trouvant bien rigolote, j'éclate de rire. Je ne me suis jamais découvert autant d'humour que maintenant, eheh. On participe au Festival Juste pour rire, ai-je envie de lui demander. Mes blagues douteuses n'attiraient de spectateurs que Levi, qui malheureusement, me prendrait tristement en pitié. Bref, je m'égare. Si j'étais en Chine, je suis maintenant au Canada. C'est la force de la vodka. « Ne t'inquiète pas, tu l'auras la gueule de bois, il faut bien plus que deux cachets d'aspirine pour la faire disparaître. » Ronchonnant, je ne sais pas ce qu'est une violente gueule de bois et si elle est inévitable, j'aurais préféré ne pas avoir à savoir ce que c'est et comment on se sent à la vivre au petit matin. Je sors tout fraîchement de soirée, alors ce n'est que le début de la fin des véritables festivités d'après-party. Maiiiis, j'veux pas avoir la gueule de bois. J'veux pas, gnaah. Je fais mon bébé, je me prends de nouveau le crâne entre les mains. Maintenant qu'il n'y a plus de musiques, seulement des voix et le calme du silence, je réalise que j'aurai peut-être la migraine, aussi. Et toi, tu es... pas dans ton état normal. Mais merci, même si l'alcool parle à ta place, ça me fait quand même plaisir. » Je fronce les sourcils, réfléchissant profondément à ce qu'il vient de dire. L'alcool qui parle à ma place? Eh... Comment c'est possible? Non-non. C'est pas l'alcool, c'est moi. Comment tu voudrais que l'alcool parle à ma place? C'est de ma bouche que sortent les mots... Et MOI je dis que t'es fichtrement sexy. Je m'écrase sur le canapé, m'allongeant sur celui-ci pour ensuite poser ma tête sur les cuisses du jeune homme. Je ferme les yeux. Enfant, ma mère me jouait dans la crinière pendant notre moment télé de la soirée. Ça m'apaisait si bien que je finissais toujours par m'endormir dans ses bras. C'est quand la dernière fois que t'as eu une aventure avec une fille? Bien que ça puisse sembler louche, je ne demandais pas ça pour donner l'impression que je voulais coucher avec lui, mais je demandais comme une petite soeur s'intéresse à la vie de son frère, et parce que je ne me rappelais pas l'avoir souvent vu déambuler avec une femme à son bras, dernièrement.

« T'as vu la déco de mon appartement? Toi non plus tu ne voudrais voir que ça, si tu vivais dedans ! » Tu souris, bien conscient que Vera préférait largement rester dans son appartement à dévorer des dizaines de bouquins plutôt que de sortir faire la fête jusqu'au bout de la nuit. Tu aimais cette sagesse dont elle faisait preuve -enfin, un peu moins ce soir que habituellement -, mais tu savais que c'était rare de rencontrer ce genre de personne qui à 20 ans, était bien plus impliquée dans l'apprentissage de nouvelles choses que par le dernier sac à main à la mode. Bon, c'était peut être un peu stéréotypé dit comme cela, mais tu percevais la grande intelligence de Vera rien qu'en posant tes yeux sur les siens. Ça crevait les yeux que cette fille était d'une pertinence incroyable. « Hé il est bien mon appart' aussi, bon j'serai peut-être pas médaillé pour ma décoration, mais j'me sens bien dedans. » Finis-tu par dire, en balayant la grande pièce des yeux. Bon, il était vrai que ce n'était pas encore tout à faire terminé en terme de décoration, et tu mettais ça sur le compte de ton arrivée encore fraîche à Bowen, mais ton appartement était épuré, sobre et spacieux. Et c'était certainement tout ce qu'il te fallait pour que tu t'y sentes bien. « Maiiiis, j'veux pas avoir la gueule de bois. J'veux pas, gnaah. » Tu ne peux t'empêcher de rire face au comportement de la jolie blonde, amusé par la situation. « Malheureusement, faire la fête a un prix... » Conclus-tu, un air un peu désolé sur le visage. T'étais bien content de ne pas être à sa place, elle l'ignorait certainement, mais elle allait passer les prochaines vingt-quatre heures à se morfondre sur elle-même, se persuadant qu'elle ne ferait plus jamais la fête. Et évidemment, cette promesse ne sera pas tenue. « Non-non. C'est pas l'alcool, c'est moi. Comment tu voudrais que l'alcool parle à ma place? C'est de ma bouche que sortent les mots... Et MOI je dis que t'es fichtrement sexy. » Ça devenait presque flatteur, ou gênant ? Non, tu savais bien qu'elle était dans un état second, et que l'alcool y était grandement pour quelque chose. « En effet, les mots sortent de ta bouche, mais les mots ils viennent bien de ton cerveau imbibé d'alcool, non ? » Lui dis-tu, sur un ton toujours aussi moqueur. Tu la laissas installer sa tête sur tes cuisses, laissant alors tes mains se balader dans sa longue chevelure dorée. « C'est quand la dernière fois que t'as eu une aventure avec une fille? » Tu fus légèrement étonné de sa question, mais tu t'efforças tout de même de trouver une réponse. La dernière fois... C'était lors de la tempête à Bowen, il y a quelques jours de cela. Tu avais vécu quelque chose de pas tout à fait commun avec Effy. En fait, vous vous étiez envoyés en l'air en pleine forêt, risquant totalement votre vie sous le déluge qui s'était abattu sur vous. Et à vrai dire, même si ça te gênait de n'appeler ça qu'une aventure, c'était bel et bien le cas. « C'était lors de la tempête... » Dis-tu, sans ajouter plus de détails. « Et toi alors, tu es toujours à la recherche du prince charmant ? » Lui demandas-tu, alors que tes doigts continuaient lentement de jouer avec ses cheveux.

« Hé il est bien mon appart' aussi, bon j'serai peut-être pas médaillé pour ma décoration, mais j'me sens bien dedans. » Haussant les sourcils, étonnée de cette déclaration, je parcoure douteusement l'appartement de mes yeux bleus, desquels la vision perd de son efficacité depuis que j'ai quitté la soirée en taxi. Dans le calme, je perds beaucoup plus de mon autonomie qu'au beau milieu de la fête. Bof.. on n'a clairement pas les mêmes goûts en matière de déco... Je fais la moue, lui tirant la langue en riant. Bien sûr, je le taquine. Mais.. j'aime ça, me moquer de la sorte, alors que ce n'est que par plaisir, et non de à but mesquin. « Malheureusement, faire la fête a un prix... » Roulant des yeux, je réponds alors du tac-au-tac, comme quoi l'alcool me rend légèrement plus spontanée : Si seulement c'était gratos... là seulement ça vaudrait la peine, pff. Plus jamais je ne sortirais m'éclater comme ça. Non, Artémis me convaincrait comme elle réussit à le faire chaque fois qu'elle m'invite. Je commence à trop bien la connaître pour savoir qu'elle a plus d'un tour dans son sac et qu'elle sait se faire persuasive, quand elle veut. Et quand elle veut, c'est littéralement t-o-u-j-o-u-r-s. Je déteste me sentir impuissante, lourde et incapable de faire quoi que ce soit sans trébucher ou bégayer, alors que je suis plutôt indépendante, dans la vie de tous les jours. Une timide solitaire, mais tout de même très indépendante. « En effet, les mots sortent de ta bouche, mais les mots ils viennent bien de ton cerveau imbibé d'alcool, non ? » Le vilain, il se moque de moi, alors je ne me gêne pas pour lui foutre mon poing sur l'épaule, qui dévie pourtant pour se perdre dans le vide. Je grogne d'exaspération. Peut-être que tu as raison... Je hausse les épaules, soupirant, perdue dans mes pensées, ne me rappelant déjà plus ce qui avait bien pu se passer ou ce que nous avions pu converser dans les minutes précédentes. Je perds mes moyens de fille en contrôle de soi, et c'est quelque chose qui ne me plaît pas du tout. Les yeux fermés, j'apprécie tout particulièrement le contact de ses mains qui défilent dans mes cheveux. « C'était lors de la tempête...Et toi alors, tu es toujours à la recherche du prince charmant ? » Mais je me redresse alors subitement, ce qui me tiraille la crinière et m'arrache une grimace l'espace d'un moment, tout ça à cause de son aveu, sur lequel, ce vilain cachottier, n'en dit pas plus. Quoi? Parce que tu crois que je vais en rester là et oublier ça? Si tu m'en dis pas plus sur ta petite aventure, je... je... vais te faire vivre l'enfer! Une rire faussement démoniaque sort de ma bouche, alors que je le menace du doigt. Puis, sans trop attendre, je me calme, reprenant la position que je venais de quitter. Pfff.. Le prince charmant il existe pas, je suis bien trop timide et bien trop coincée pour qu'il ne s'intéresse, serait-ce qu'un peu à moi. C'est bien beau rêver, mais il ne faudrait pas tomber dans l'improbabilité, non plus. Sur ses genoux, j'hausse les épaules en soupirant. Je ne me fais pas trop d'illusions quant aux garçons. J'y crois, je n'y crois plus.. ça dépend de mon humeur et des jours. J'ai souvent l'impression de ne pas être à la hauteur de ce que les hommes pourraient attendre de moi, surtout que l'obstacle de ma virginité, déjà, pourrait en rebuter plus d'un.

« Bof.. on n'a clairement pas les mêmes goûts en matière de déco... » Tu souris à ses paroles et à sa grimace, presque surpris qu'elle soit encore capable de te taquiner et de faire preuve d'humour dans un tel état. Bon ok, n'abusons pas non plus, certes elle était bourrée, mais elle ne frôlait pas non plus le coma éthylique. « Si seulement c'était gratos... là seulement ça vaudrait la peine, pff. » En effet, ça serait beaucoup plus attrayant si c'était le cas. Mais bon, ce n'était pas ce qui t'arrêterait, loin de là. Tu aimais faire la fête, c'était indéniable, et tu continuerais sûrement à vider des bouteilles et à t'amuser jusque l'aube, quitte à souffrir d'un violent mal de crâne les lendemains de ces soirées. Pas que tu ais des délires masos, mais c'était surtout que tu étais juste incapable de faire une croix sur tes soirées de beuverie, c'était plus fort que toi. « Eh oui, mais tout a un prix de nos jours. » Répondis-tu, un sourire étirant finement tes lèvres. Tu aimais le monde de la nuit, tu aimais l'ambiance qui s'en dégageait et la désinhibition naturelle qu'elle engendrait. Tu gardais sans cesse le contrôle habituellement, faisant attention de ne montrer aucune faille à personne. Alors faire la fête et boire démesurément, c'était un peu ta manière à toi de lâcher prise, de rendre ta vie plus excitante, plus risquée. « Peut-être que tu as raison... » Tu ne pus t'empêcher de laisser s'échapper un petit rire moqueur d'entre tes lèvres lorsque Vera tenta tant bien que mal de te donner un coup de poing sur l'épaule. La pauvre... « Évidemment que j'ai raison, c'est moi le gars sobre ici. » Dis-tu pour la taquiner, rajoutant une couche sachant qu'elle se haïssait déjà bien assez d'être dans cet état. Les mains dans ses cheveux, tu espérais secrètement d'échapper à son petit interrogatoire, en l'endormant par exemple grâce aux mouvements que tu créais dans ses cheveux. Mais apparemment, c'était mal parti. « Quoi? Parce que tu crois que je vais en rester là et oublier ça? Si tu m'en dis pas plus sur ta petite aventure, je... je... vais te faire vivre l'enfer! » Elle était carrément torchée, tu le savais déjà, mais tu avais cette impression que ça ne faisait que de s'amplifier. « Avant de me faire vivre un enfer comme tu dis, il faudrait peut-être déjà que tu saches tenir sur tes deux pieds. » Lui dis-tu, en riant. Tu adorais cette fille, et tu prenais un malin plaisir à la faire culpabiliser là où il n'y en avait pas vraiment besoin. « Pfff.. Le prince charmant il existe pas, je suis bien trop timide et bien trop coincée pour qu'il ne s'intéresse, serait-ce qu'un peu à moi. C'est bien beau rêver, mais il ne faudrait pas tomber dans l'improbabilité, non plus. » Tu fronças les sourcils, pas forcément en accord avec cette image assez rude qu'elle avait d'elle. « Ce n'est qu'une question de temps Vera, tu vas trouver quelqu'un de bien. » Finis-tu par lui dire, sur un ton plus sérieux et sincère. « Tu le mérites tellement. » Vera était ce genre de fille qui avait absolument tout pour elle, elle était intelligente, douée, incroyablement belle et intéressante. Alors autant dire que tu ne t'en faisais absolument pas pour son avenir sentimental.

« Eh oui, mais tout a un prix de nos jours. » Malheureusement, il avait bien raison. Ce soir, c'était un génie, ce Levi. Le coût de la vie en général était diablement cher. Il fallait payer pour tout et pour rien et si l'argent était de mise, les coûts n'étaient pas toujours payables en billets verts. Au bout du compte, il y aurait toujours ce prix, celui qui attendait de nous être tristement remis, celui qu'on ne pouvait refuser de prendre et qui nous était imposé, celui qui mettait un point final à notre existence et qui, en prime, nous empêchait bien souvent de dire adieu à nos proches. C'est cette facture qu'avait été forcé de prendre mon père, au beau milieu de sa mission militaire, loin de la maison, de sa famille. Et même si cela faisait un peu plus de deux ans qu'il avait quitté ce monde, il me manquait toujours autant et ce sentiment de manque perpétuel m'arrachait le coeur chaque fois que je pensais à lui ou aux choses que j'aurais aimé lui dire. Malgré mes tristes pensées, j'hoche simplement la tête suite à l'affirmation de mon cher voisin. Je ne voulais surtout pas plomber l'ambiance. Déjà que je l'embêtais avec mes conneries de fille bourrée, ça commençait à faire beaucoup. Ouais, Vera, c'est la fille qui s'inquiète toujours de tout et de rien, ceux qui la connaissent le savent sans aucun doute. « Évidemment que j'ai raison, c'est moi le gars sobre ici. » Cette fois, je retrouve un peu de ma vigueur et, par esprit de vengeance, je ne le manque pas lorsque mon poing lui arrive en plein sur l'épaule. Je lui tire la langue en ronchonnant. Mais ce sera toujours moi la plus mature des deux. Je souris, clairement fière de moi, et de mon coup. J'ai peut-être pas sa force physique, mais il le sentira, je l'espère, un petit moment. Question qu'il sache que je suis peut-être saoule, mais pas complètement niaise.  « Avant de me faire vivre un enfer comme tu dis, il faudrait peut-être déjà que tu saches tenir sur tes deux pieds. » À ces mots, je me redresse subitement, encore une fois. Il me cherche... Il me cherche et il va me trouver. J'ai le tournis en m'étant redressée si brusquement, mais mon orgueil me pousse à agir. Je me lève alors du canapé, sur mes deux pieds, en tentant tant bien que mal de faire la fière devant lui. Et si je réussis quelques secondes à tenir sans broncher, j'ai la cheville qui lâche et je m'écroule platement sur le sol, juste devant lui. Et merde... Un peu plus sagement, la tête basse, je reprends place à côté de lui. « Ce n'est qu'une question de temps Vera, tu vas trouver quelqu'un de bien. Tu le mérites tellement. » Haussant les épaules, je ne sais trop que répondre. Il a peut-être raison, peut-être pas. Je me vois certes comme une bonne personne, mais si je le mérite? Je n'en sais rien. Je suis surtout la petite soeur de tout le monde et bien que ça ne me dérange pas en soit, rien que d'y penser parfois me fait me morfondre sur la personnalité un peu trop douce et sans extravagance qui semble tant plaire à tous les hommes. Je te reviendrai là-dessus d'ici une centaine d'années, on verra si d'ici-là, le prince charmant m'aura mariée ou aura fait demi-tour. Puis, sans oublier le plus important, je le pointe de nouveau d'un doigt accusateur. Et ne change pas de sujet. Avec quelle fille as-tu couché lors de la tempête? Qui, dis-moi! Si j'étais pas vierge et pas si sage... crois-moi que j'aimerais bien m'y retrouver, dans ton lit., murmurai-je alors en riant de façon tellement ridicule que je m'étouffe presque. Parfois, je peux en dire, de ces sottises, moi...

C'était peut-être un peu déplacé venant de ta part, cette réflexion sur le coût de la vie. Ben ouais, t'étais pas vraiment le plus à plaindre en la matière. Tu n'avais jamais connu la débauche, le manque ou le besoin. Toi, tu étais un de ces types qui n'auraient absolument aucun souci à se faire financièrement parlant, pour le reste de sa vie. Lorsque tu avais quitté l'Angleterre à tes dix-neuf ans, tu avais pensé que tu devrais à présent ne vivre que par tes propres moyens, sauf que pour une raison que tu ignores encore aujourd'hui, tes parents ne t'ont jamais coupé les vivres, te laissant toujours un libre accès sur ton compte bancaire excessivement garni. Et même si au début tu t'étais refusé de toucher le moindre centime de cet argent, tu finis par céder bien plus rapidement que tu ne le pensais, te rendant compte que non seulement tu ne pouvais, mais aussi que tu ne savais pas vivre sans ce confort déjà crée. Tu étais né avec une cuillère d'argent dans la bouche comme on dit si bien, et c'était ancré en toi, sans que tu puisses y faire quoique ce soit. Mais revenons à Vera, et à sa manière bien particulière de se venger de toi. Si la première tentative de te donner un coup échoua lamentablement, elle ne te rata pas sur la deuxième fois, arrivant tout de même à provoquer un léger picotement sur ton bras. Moqueur comme tu étais, tu aurais presque eu l'envie de la féliciter d'avoir enfin atteint la cible. « Mais ce sera toujours moi la plus mature des deux. » Tu souris à ses paroles, haussant les épaules en gardant cette mine joueuse sur le visage. « Bon allez, j'veux bien te faire croire ça, si ça peut te faire plaisir. » C'était assez ironique, parce-qu'il y avait tout de même sept ans qui te séparaient de "mademoiselle la plus mature d'entre vous", et même si ce n'était pas non plus phénoménal, ce n'était quand même pas négligeable. Les yeux rivés sur elle, tu la laissas une nouvelle fois essayer de te prouver qu'elle était encore dans un état adéquate pour te défier. « Et merde... » C'était sans compter sur son équilibre visiblement fragilisé par son alcoolémie. Tu lâchas un petit rire face à son désespoir. « Écoute Vera, tu vas finir par te faire du mal là. » Dis-tu, n'arrêtant toujours pas de la taquiner. Maintenant, tu étais bien trop lancé pour t'arrêter, et autant dire que Vera te tendait des perches. « Je te reviendrai là-dessus d'ici une centaine d'années, on verra si d'ici-là, le prince charmant m'aura mariée ou aura fait demi-tour. » Tu ris, faisant un petit signe négatif de la tête face à son pessimisme. « Tu serais pas un peu défaitiste toi ? Plus sérieusement, je suis persuadé que tu ne seras plus célibataire pour longtemps. » Lui répondis-tu, avec grande conviction. Il n'y avait aucun raison pour que la belle blonde ne trouve pas chaussure à son pied. « Et ne change pas de sujet. Avec quelle fille as-tu couché lors de la tempête? Qui, dis-moi! Si j'étais pas vierge et pas si sage... crois-moi que j'aimerais bien m'y retrouver, dans ton lit. » Eh merde, voilà qu'elle relançait la discussion sur ta dernière aventure en date. Mais en plus de ça, elle t'avoua que si sa sagesse ne l'en avait pas empêcher, elle aurait bien partagé un moment intime avec toi. Voilà qui pouvait être déstabilisant. « Sauf que nous, on était pas dans un lit. On était même au milieu de la forêt, mais je vais t'épargner les détails. » Lui dis-tu, un brin gêné de discuter de cela avec elle, et ne révélant par ailleurs toujours pas l'identité de ta mystérieuse partenaire.

« Bon allez, j'veux bien te faire croire ça, si ça peut te faire plaisir. » Si je ne me retenais pas... son bras deviendrait aussi douloureux que s'il s'était battu toute la nuit avec un ogre. Mais j'étais trop légume ce soir - enfin, cette nuit, pour m'essayer à le frapper de nouveau. Levi faisait exprès de se moquer et de te provoquer, trouvant probablement marrant de te voir dans un état pareil, alors que ça n'arrive jamais. Il va devoir en profiter pleinement toute la nuit, le p'tit, parce qu'il ne reverra jamais pareille scène. Tu sauras que les femmes sont matures à 32 ans et que les hommes ne le sont pas avant 43. Alors, tais-toi et prosterne-toi devant moi! Mais d'où est-ce que je sors bêtises pareilles? D'ici une heure, il va me foutre à la porte et me laisser pourrir sur le devant de son appartement, si je continue sur cette voie. « Écoute Vera, tu vas finir par te faire du mal là. » Comme toute réponse, je me contente de hocher banalement les épaules. Ce n'est pas quelques ecchymoses au réveil qui vont me tuer, c'est pas comme si j'étais assez peu sobre pour que je me fracture la jambe ou bien que je me perce l'oeil accidentellement avec un crayon, n'est-ce pas? Mmh.. Je n'en suis plus si sûre que ça. « Tu serais pas un peu défaitiste toi ? Plus sérieusement, je suis persuadé que tu ne seras plus célibataire pour longtemps. » Il est pas dans son état normal, d'affirmer ça, celui-là. Je fronce les sourcils, éclatant de rire à m'en (presque) taper sur les cuisses. Je crois que tu as un peu bu, toi aussi, et que tu ne m'en as rien dit... Cela expliquerait ces idées ridicules qu'il te balance, comme quoi je ne serai plus célibataire bien longtemps. Eheh, on parie? « Sauf que nous, on était pas dans un lit. On était même au milieu de la forêt, mais je vais t'épargner les détails. » Il évite, encore et encore le vif du sujet. Et ça commence à me mettre sérieusement en rogne. Enfin, une colère de femme saoule, c'est rien de bien violent, mais je m'impatiente. Je tire la langue, mimant une grimace de dégoût. Nah, j'veux pas savoir comment tu t'es accouplé avec la demoiselle... j'veux savoir QUI est la demoiselle. J'attends un instant, ne le voyant toujours pas répondre, et je prends son visage entre mes mains, l'air très sérieux - plus sérieux que jamais au cours de la soirée, et je le force de nouveau : Alors? Réponds-moi! Son nom, c'est quoi? Pourquoi ne voulait-il rien me dire? Je ne suis pas une parfaite inconnue rencontrée dans la rue.. Je suis sa voisine, amie et confidente à mes heures perdues. Alors, pourquoi hésitait-il tant à me le dire? C'était pas si gênant, s'il ne s'agissait là QUE d'une supposée aventure. Il ne m'aurait pas. J'avais de la détermination et il le comprendrait bien tôt ou tard.

« Tu sauras que les femmes sont matures à 32 ans et que les hommes ne le sont pas avant 43. Alors, tais-toi et prosterne-toi devant moi! » Tu éclatas de rire, complètement surpris par l'absurdité de cette affirmation qu'elle semblait sortir de nulle part, ou certainement de cette science infuse que l'alcool faisait naître en elle. L'alcool rendait savant, c'était pas nouveau. « Tu devrais arrêter de lire des magasines de filles Vera, je t'assure que ça te ferait le plus grand bien. » Répliquas-tu, ce sourire toujours ancré sur tes lèvres. Encore une fois, tu voulais piquer son égo à vif, lui prouvant que tu étais bien plus malin qu'elle, enfin surtout dans l'état dans lequel elle était ce soir. Parce-que pour le coup, son taux d'alcoolémie t'aidait pas mal. « Admettons que t’aies raison, il me semble pourtant que tu es encore loin des 32 ans, jeune fille ! » Conclus-tu, en arquant un sourcil. Ça te plaisait ce jeu, cette discussion où tu démontais habilement un à un les arguments qu'elle s'efforçait pourtant de trouver. Tu lui confias alors tes convictions, quant au fait qu'elle ne resterait pas seule bien longtemps. Et même si elle s'étouffa presque de rire à tes paroles, ça ne changeait en rien à ce que tu pensais d'elle. « Je crois que tu as un peu bu, toi aussi, et que tu ne m'en as rien dit... » Tu souris, hochant la tête de droite à gauche face à ses paroles. « On verra bien ce que l'avenir te réserve. » Ça sonnait presque comme une promesse, et même si ça n'en était pas vraiment une, tu étais intimement persuadé que l'amour ne tarderait pas à sonner à sa porte. Dans un futur proche. « Nah, j'veux pas savoir comment tu t'es accouplé avec la demoiselle... j'veux savoir QUI est la demoiselle. » Tu maintenais le suspense, refusant de cracher le morceau, parce-que après tout, quelle importance qu'elle sache ou non avec qui tu avais passé cette nuit ? Peut-être qu'elle ne la connaissait même pas après tout, ou peut-être que si. Et là, ça serait carrément gênant. « Alors? Réponds-moi! Son nom, c'est quoi? » Elle s'était emparée de ton visage, et tu savais que tu ne pourrais pas t'en sortir. C'était clair qu'elle ne lâcherait pas le morceau avec toi. « Ok, c'est bon, je vais te le dire. » Finis-tu par dire, soupirant légèrement mais pour autant toujours amusé par sa détermination. « Effy. Elle s'appelle Effy. » Lui dis-tu, presque avec hésitation et timidité. C'était étrange cet effet que tu ressentais lorsque tu prononçais son nom, comme si ça ravivait un peu plus ces souvenirs difficilement oubliables. Le regard rivé sur Vera, tu espérais profondément qu'elle ne poursuive pas son interrogatoire, parce-que de toute façon, tu n'en savais pas beaucoup plus sur la jolie brune. Et tu étais bien loin de t'imaginer que Vera était bien plus informée que toi à son sujet.