level up + nallygan [18+]

Ally rougissait. Nelligan rougissait. Ils avaient l’air de deux gamins qui découvrent les sentiments amoureux pour la première fois. Pourtant, tous les deux étaient assez âgés et avaient assez d’expérience – relativement – pour connaître déjà ce en quoi consistait l’amour. Malgré cela, ils redécouvraient ce sentiment, ces joues qui s’enflamment, ces papillons qui s’agitent, ce cœur qui s’emballe. Il s’en sentait également énormément coupable, donc la nervosité s’ajoutait à cette liste d’émotions diverses. Nelligan était tellement confus, et le fait qu’Ally confirme que c’était réciproque ne faisait que compliquer la situation. Parce que la ligne serait si facile à franchir. Un simple pas vers l’avant et tout pouvait partir en vrille. Ally demanda alors ce qu’il fallait faire, lorsqu’ils se plaisaient mutuellement. Nelligan baissa les yeux vers son verre vide ; il savait qu’il ne devait pas abuser ce soir, s’il ne voulait pas terminer la soirée comme la dernière fois. Il le garda seulement dans sa main, le faisant tourner à gauche et puis à droite, pour se tenir occupé. Pour ne pas concentrer toutes ses pensées sur Ally. Sur ses lèvres. Sur ses mains. Sur son corps. « On attend que la situation ne soit pas aussi compliquée, j’imagine … » Annonça Nelligan. Il ne savait même pas ce qu’il entendait par là, lui non plus. Sous-entendait-il qu’il y aurait un jour une façon moins compliquée d’aborder la chose ? Qu’avec un peu d’attente il serait disponible rien que pour elle ? Ou alors que leurs sentiments se dissiperaient un jour pour ne laisser place qu’à l’amitié d’autrefois ? Il n’en avait aucune idée, et ne voulait pas forcément y penser présentement. Ally proposa alors une autre partie de Mario Kart, ou de Far Cry ou de Borderlands. Il sourit. Elle s’enfonçait en proposant mille et une options, dont les choix de lits. « Borderlands me tente bien. » Déclara-t-il. En plus, s’ils jouaient en coop, ça lui éviterait de péter une crise comme tout à l’heure et de foutre un autre froid entre eux. Et puis, il n’était pas encore très tard, il se voyait mal aller dormir, et il n’avait pas non plus envie de rentrer chez lui. « On ira dormir après. » Sans doute dans la chambre d’amis. Lui. Tout seul. Ça vaudrait mieux.

Nelligan la regarda, perplexe, à sa réponse. « Tu penses ? Parce que c’est en ce moment que j’ai mal, moi. » Déclara-t-il. Il avait mal parce qu’il était déchiré, il avait mal parce qu’il n’était plus qu’un océan de culpabilité, il avait mal parce qu’il faisait du mal aux autres. Tous les deux décidèrent de changer le sujet en trouvant la prochaine activité : jouer ou dormir semblaient être les deux choix possibles. Nelligan, sachant qu’il serait incapable de fermer l’œil pour le moment, opta pour Borderlands. Le temps passerait plus vite, ils auraient les pensées occupées, ça semblait être raisonnable aux yeux de Nelligan. La tentation serait plus loin, moins grande.

Comment il se trompait, le pauvre. Ils venaient à peine d’entamer leur deuxième combat que le personnage de Brick s’immobilisa sur l’écran, puisqu’Ally venait de mettre le jeu en pause. Pourtant, ils gagnaient. Aucune raison de mettre fin à ce moment de gloire. Il tourna la tête vers la jeune femme, qui le regardait avec une intensité déroutante, avant de s’excuser et d’avouer ne plus en pouvoir. « Tu ne peux plus qu… » Et avant qu’il ne termine, Ally était montée à califourchon sur lui et avait commencé à l’embrasser avec passion. Le jeune homme s’était légèrement laissé tomber sur le divan à cause de la surprise, faisant en sorte qu’Ally était pratiquement couchée sur lui, maintenant. Avec toute la hotness du moment, Nelligan n’arriva plus à contrôler ce désir fou qui l’habitait depuis la fête de Zach. Il rendit donc son baiser à Ally, sentant la chaleur monter en lui, sentait tout son corps s’animer. Les mains de Nelligan glissèrent dans les cheveux roux de la jeune femme, puis dans son dos, terminant leur course juste au-dessus de ses fesses, attrapant ses hanches. Il avait perdu la raison. Il avait perdu toute raison.

Ça faisait longtemps, trop longtemps, que Nelligan n’avait pas ressenti une telle excitation. Une excitation déclenchée par la spontanéité du moment, par la sensualité d’Ally, par tous les sentiments refoulés. C’était une tornade qui se déclenchait en lui alors qu’il embrassait avec passion Ally, tout en sachant fort bien à quel point c’était mal. Mais n’était-ce pas également ce qui rendait cet acte aussi stimulant ? Qu’il lui soit moralement interdit ? Alors que ses mains s’attardaient sur le dos et les hanches de la rouquine, celles de cette dernière se frayèrent un chemin jusqu’à l’entrejambe de Nelligan, pour le caresser par-dessus le jeans du jeune homme. L’excitation était à son plus haut, à cet endroit-là. Sans lâcher mes lèvres, Ally détacha avec habileté le bouton de son pantalon, avant de le faire descendre le long de ses jambes. Le cœur de Nelligan battait plus vite que jamais, et en même temps il avait une boule dans la poitrine, parce qu’il savait à quel point ce n’était pas bien. Un conflit interne des plus déroutants. Une bataille contre lui-même. La jeune femme faisait descendre ses baisers sur le corps de l’homme, y attardant sa langue à quelques endroits, avant de finalement se rendre jusqu’à son entrejambe. Leurs regards se croisèrent avant qu’Ally ne pose ses lèvres autour du sexe de Nelligan. Cet échange de regard déclencha toute la culpabilité à l’intérieur de Nelligan, mais il était encore plus tiraillé maintenant que les sensations physiques que lui procurait Ally étaient si intenses. Il bascula sa tête vers l’arrière, lâchant un soupir de satisfaction. Chaque va-et-vient le laissait encore plus désorienté, plus coupable, plus excité. Il avait envie d’Ally. Il avait envie d’Ally plus que jamais. Et plus que ses lèvres autour de son sexe ; il voulait Ally au grand complet. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas faire ça. Ce n’était pas lui. Ce n’était pas correct. Il ne se reconnaissait plus. Mais bordel, Ally avait une telle emprise sur lui. La main de Nelligan jouait dans les cheveux de la rouquine, et après un moment, il ne put se contenir plus longtemps. Sauf que la culpabilité avait peu à peu pris le dessus, alors quand Ally se détacha de son sexe, Nelligan se releva d’abord sur ses coudes et la regarda, perplexe : « Ally … Ally je suis désolé … je … je peux pas continuer. » Il secoua légèrement sa tête, n’en revenant pas à la fois d’avoir trouvé le courage de mettre fin à ce moment aussi intense, mais aussi de s’être rendu jusque-là. Il attrapa son boxer et son jean et releva les deux en même temps. Il attrapa les clés de sa voiture sur la table basse, il fallait qu'il s'en aille. Il avait besoin d'air.

Nelligan avait déjà franchi la porte d’entrée, bien déterminé à mettre fin à ce moment qui le rendait plus confus de minute en minute. La rouquine ne tarda pas à rouvrir la porte derrière lui et à accélérer le pas pour le rattraper, parce que même si elle lui avait demandé d’attendre, il ne l’avait pas fait. Ce n’était habituellement pas trop son genre de se barrer de cette façon, mais là il n’en pouvait plus. Sauf qu’Ally réussit à lui retirer ses clés des mains, alors il se tourna vers elle, prêt à les lui reprendre. Ce qu’elle dit, par contre, le convaincu de ne pas le faire. Elle avait raison sur ce point : il ne pouvait pas conduire dans cet état-là. « T’as raison. » Lâcha-t-il tout simplement, mais après, il ne savait pas vraiment quoi faire. À vrai dire, il n’avait pas vraiment l’argent pour le taxi, mais dormir chez Ally ne lui semblait pas être la meilleure des idées, après ce qu’il venait de se passer. Voyant que le jeune homme restait seulement planté là sans rien dire, Ally lui proposa de rentrer, puisqu’il commençait à faire froid. Elle le laisserait même jouer seul, s’il le voulait. Nelligan secoua la tête. « Non, merci, je vais rentrer chez moi. Ça vaut mieux, je pense. » Déclara-t-il, du chagrin dans le regard. Il ne se reconnaissait plus et ce n’était pas bien. Il devenait ce qu’il détestait. Il devenait ce qu’il avait toujours souhaité ne pas être. Il se dégoûtait lui-même. « J’repasserai chercher ma voiture demain. » Même s’il allait sans doute devoir se battre contre lui-même pour trouver le courage de revenir ici, d’affronter Ally de nouveau, après ce qu’il venait de se passer. « Je suis désolé Ally. C’était une erreur. Je suis vraiment désolé de nous avoir laissés aller aussi loin … Tout est de ma faute. » Et il lui tourna dos et commença à marcher dans le sens inverse, se souciant guère du temps que ça lui prendrait pour rentrer chez lui à pieds.

TERMINÉ