Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
C'était aussi peut-être pour cela que tu n'avais pas envie de la blâmer plus longtemps sur ses agissements du passé, parce-que tu étais tout simplement en train de reproduire exactement la même chose qu'elle. Ça aurait presque pu passer pour une vengeance personnelle, sauf que Lily-Anaëlle n'avait absolument rien à voir dans votre histoire de couple. Et c'était sûrement ce qui te faisait le plus culpabiliser. La jeune Hadley était embarquée sans qu'elle n'ait rien demandé à personne dans cette histoire complètement folle d'espionnage. Alors après de longues heures de réflexion, tu t'étais dit que tu ne pouvais pas continuer à jouer cette ordure sans cœur. Ta vie était déjà un sacré désastre comme ça, tu n'avais pas envie d'empirer les choses avec cette histoire de contrat. Donc dés que tu le pourrais, tu irais tout dévoiler à la belle brune, lui révélant les circonstances dans lesquelles se trouvait son père actuellement. Père dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. « Oh. » Tes yeux se détournaient plus loin, se posant un instant sur les autres personnes présentes dans le café. « Tombe pas amoureux d’elle et fais en sorte qu’elle tombe pas amoureuse de toi et tu devrais t’en sortir. » Tu fronças un instant les sourcils, assez surpris par sa remarque. « J'suis plutôt hyper pas doué pour tomber amoureux, ça devrait aller. » Finis-tu par dire, histoire d'apaiser l'ambiance. « Ça dépend de ce que ton contrat stipule aussi. » Le but ? Convaincre Lily-Anaëlle de renouer le contact avec son père mourant qui a besoin d'une greffe pour survivre. Tout ça en échange de ta sécurité personnelle. « J'suis censé être protégé de mon père ici, sauf que si je romps le contrat, ça risque de se compliquer pour moi. » Lui dis-tu, préférant rester réaliste. Ton avenir à Bowen était incertain, et quelque part, tu comptais sur la discrétion d'Ally pour éviter qu'il le soit encore plus. « Et avec Effy? » Ton regard s'assombrit rapidement. Tu t'efforçais de ne pas y penser, de ne pas penser au mal que t'avais pu lui faire. « J'sais pas, je ne l'ai pas revu depuis l'autre soir. » Dis-tu simplement, préférant ne pas t'étendre sur le sujet. « Te sens pas obligée de parler d'elle, Ally. » La situation était compliquée entre la jeune rousse et toi, et tu ne voulais pas qu'elle s'oblige à devenir du jour au lendemain l'amie à qui tu pouvais tout confier. Parce-que toi même tu n'en étais pas capable.
Il semblait surpris par ma remarque et il m’explique comment il est sensé être protégé de son père. Oh misère, ça commence à complexer les choses. « Alors, pourquoi tu continues pas ton travail? Ça va pas te tuer et j’pourrais même t’aider un peu, je connais bien Lily. » je haussais les épaules, ceci dit, si ça impliquait de la voir nue ou même de l’embrasser, je ne l’aiderais point. Enfin, je lui proposais mon aide, il pourrait la prendre comme la refuser. En attendant, il ne voulait pas parler d’Effy en me disant qu’il ne l’avait pas revu depuis l’autre soir, je hochais la tête. Il avait raison, je ne voulais pas être au courant, bien que de l’autre, je voulais savoir à quoi m’en tenir. Je hoche la tête et je détourne le regard. C’est bien la dernière chose dont j’voulais parler, il avait bien raison. En attendant, je buvais un peu de thé. Je ne savais pas quoi lui dire pour la suite des choses, mais une chose était certaine, je pensais beaucoup à Lily-Anaëlle, toujours craintive pour elle. Elle était parfois si... comment puis-je dire. Enfantine? Naïve? Je n’osais pas mettre le mot stupide, elle n’était pas stupide elle était juste... pas au même stade de la vie que tout le monde. Elle était du genre à se mettre des noix de coco en guise de vêtement pour l’anniversaire de son colocataire. Enfin... Pas que ça serait une mauvaise idée, mais en soi, ce n’était pas un truc que je ferais moi-même. Puis je pensais à Levi, à nous deux et j’me rends compte que je vais bel et bien devoir faire moi-même un ménage dans ma tête pour l’y enlever. Après tout, il y avait d’autres poissons dans l’océan qu’un ex qui te brise le cœur, non? Quoi que maintenant, c’est plutôt à cœur ouvert qu’on est, littéralement.
« Alors, pourquoi tu continues pas ton travail? Ça va pas te tuer et j’pourrais même t’aider un peu, je connais bien Lily. » T'étais surpris et même touché qu'elle te pousse à continuer ta mission. Quelque part, tu te plaisais à penser qu'elle voulait te garder auprès d'elle, même si ça te paraissait peu probable. Parce-que t'avais été un vrai connard avec elle, tu l'avais plaqué sans la moindre hésitation et tu lui avais demandé de se barrer le plus loin possible de toi. « Pourquoi tu fais ça pour moi ? » Lui demandas-tu presque en murmurant, ta main venant timidement rejoindre la sienne sur la table. Ally venait de t'avouer qu'elle connaissait assez bien Lily-Anaëlle, elle savait donc que tu risquais de la blesser en continuant à l'espionner, et pourtant, elle t'incitait quand même à ne pas abandonner ton job. « Si j'dois rentrer à Londres pour m'expliquer une bonne fois pour toute avec mon père, je le ferai. Mais j'veux pas la briser, j'suis pas prêt à avoir ça sur la conscience. » Finis-tu par avouer, baissant les yeux sur ta main toujours posée sur la sienne. Jamais tu n'aurais pensé dire cela avant. T'avais l'impression d'être quelqu'un d'autre, de redevenir un minimum humain et de ne pas penser qu'à ta gueule. Bordel, qu'est-ce qu'il t'arrivait ? T'étais censé en avoir rien à foutre, parce-que tu n'étais qu'un putain d'égoïste de première et que le malheur des autres ne t'importait absolument pas. Enfin, jusqu'ici c'était ce que tu pensais. Mais il semblait que tes retrouvailles avec Ally t'avaient affecté plus que prévu.
« Pourquoi tu fais ça pour moi? » Je n’en savais rien, peut-être que les sentiments étaient plus forts que ce que je croyais. Peut-être parce que je m’en voulais de toute la situation avec son père. Peut-être aussi que je voulais me racheter à ses yeux et aux miens. Je ne lui avouais rien du tout, je n’avais peut-être aucune raison de le faire. Il prenait doucement ma main sur la table et je ne l’avais pas vu venir. Ça me faisait l’effet d’une décharge électrique. J’aurais eu envie de l’enlever, mais elle restait là. « Si j’dois rentrer à Londres pour m’expliquer une bonne fois pour toute avec mon père, je le ferai. Mais j’veux pas la briser, j’suis pas prêt à avoir ça sur la conscience. » J’détourne le regard quelques instants. J’venais de trahir une bonne amie à moi et je ne savais pas quoi dire à Levi. Je restais donc silencieuse, ce qui était loin d’être dans ma nature, mais je pensais. « Ça dépend, connais-tu ses intentions? Il veut savoir quoi sur Lily-Anaëlle? » J’avais la mine basse et je serrais sa main pour avoir le courage de ce que j’allais lui dire. « Je suis désolée d’aborder le sujet, mais tu comprendras pourquoi. » Je déglutis avec difficulté. « Ton père m’avait dit que l’importance était d’avoir de tes nouvelles, de savoir comment te convaincre de revenir, comment te faire dire oui. La décision te revenait en bout de ligne, tu sais. Et c’est pas parce que tu fais ce que tu fais, que tu peux la convaincre davantage. Ton boulot c’est de rapporter, pas la convaincre. » que j’lui dis finalement avec les yeux sympathisants. « C’est sûr que tu peux tenter de la convaincre de je-ne-sais-quoi, mais le mot final : c’est elle qui l’aura, pas toi. Et dans ta situation, c’est ce qui est le plus dur à accepter, Levi. » Je parlais par expérience. Il fallait se détacher un minimum de la situation pour pouvoir prendre du recul et prendre les bonnes décisions et pour elle et pour lui. Je lui caressais la main doucement. « Ça ne sera pas facile, mais je suis là si tu as besoin. » lui dis-je encore une fois, pleine de sympathie. Je détachais maintenant ma main de la sienne parce que c’était trop difficile de penser correctement, autant pour lui que pour moi. Je prenais une énorme gorgée de thé qui allait m’aider à me ressaisir, c’est pas une douche froide, mais bon.
D'un œil externe, si on ne connaissait pas votre histoire, vous auriez pu largement passer pour un couple, comme ça, la main dans la main. Tu ne te rendais pas compte de ce que tu faisais, tu laissais simplement parler ton envie évidente de renouer un contact physique avec la peau de la jolie Ally. C'était plus fort que toi. Comme une vieille habitude qui remontait à la surface lorsque tu trouvais en sa présence. Quelque chose d'indomptable et de complètement dangereux. « Ça dépend, connais-tu ses intentions? Il veut savoir quoi sur Lily-Anaëlle? » Elle savait les trois quarts de l'histoire, tu n'étais plus à ça près maintenant. Si on t'avait dit que tu te confierais à ton ex il y a encore quelques semaines de cela, tu ne l'aurais certainement pas cru. Et pourtant, c'était bel-et-bien ce que tu étais en train de faire. « Son père est à deux doigts de crever, il a besoin d'une greffe et Lily est compatible. Sauf qu'elle ne sait même pas que son père existe. » Finis-tu par avouer, en parlant le moins fort possible, continuant à t'enliser dans tes confidences. « Je suis désolée d’aborder le sujet, mais tu comprendras pourquoi. » Sa main serra la tienne, et quelque part, tu savais qu'il allait falloir que tu sois fort pour écouter ce qu'elle avait à te dire. « Ton père m’avait dit que l’importance était d’avoir de tes nouvelles, de savoir comment te convaincre de revenir, comment te faire dire oui. La décision te revenait en bout de ligne, tu sais. Et c’est pas parce que tu fais ce que tu fais, que tu peux la convaincre davantage. Ton boulot c’est de rapporter, pas la convaincre. » Tu hochas doucement la tête à ses propos. Elle t'informait de la stratégie dont elle avait usé pour essayer de te convaincre. Tu comprenais sa démarche et tu savais qu'elle faisait cela pour t'aider. « Je sais Ally, ça fait trois mois que je tâte le terrain. Mais putain, j'me sens sale. Tu me parlais d'immoralité la dernière fois, et là, j'ai complètement plongé dedans. » Tu te sentais concerné par l'histoire de Lily, sûrement à cause de la relation difficile que tu entretenais toi-même avec ton père. « C’est sûr que tu peux tenter de la convaincre de je-ne-sais-quoi, mais le mot final : c’est elle qui l’aura, pas toi. Et dans ta situation, c’est ce qui est le plus dur à accepter, Levi. » Peut-être qu'elle avait raison au final. Peut-être que tu ne devais pas t'en faire, parce-que quoiqu'il arrivait, c'était elle qui aurait le dernier mot. De toute façon, c'était soit la mission, soit le retour à Londres. « Ça ne sera pas facile, mais je suis là si tu as besoin. » Un léger sourire reconnaissant étira tes lèvres alors que ton regard était toujours plongé dans celui d'Ally. C'était presque un scénario de film cette histoire, où Ally et toi pouviez incarner les amants diaboliques qui étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins personnelles. Bref, arrêtons le délire. Sa main quitta la tienne et tu finis par reprendre la parole. « J'vais y aller, t'es sûrement occupée dans ton histoire d'investissement. »
Si Effy passait à l’instant même, ça allait encore faire du drama parce qu’on avait toujours l’air d’un couple. Avait-on arrêté de l’être? « Son père est à deux doigts de crever, il a besoin d’une greffe et Lily est compatible. Sauf qu’elle ne sait même pas que son père existe. » Oh bordel. J’voyais déjà le panneau d’ici, je poussais un long soupir. Tout dépendament de la tactique utilisée, Lily allait accepter. Elle pensait plus aux autres qu’à elle-même et ce n’était pas la femme la plus brillante de la décennie. J’ignorais trop quoi faire avec cette situation. Je me demandais ce que je pouvais faire pour Levi ou plutôt ce que nous pourrions faire ensemble... « Et cet homme, il semble comment? » que je lui demandais. Un bon, un gentil ou un fauteur de trouble. Je me mordillais les lèvres en me questionnant sur la suite des choses, si nous n’avions rien sur lui, nous étions mal barrés.
« Je sais Ally, ça fait trois mois que je tâte le terrain. Mais putain, j’me sens sale. » Je levais les yeux au ciel, évidemment que j’comprenais. La journée où j’avais réalisé que j’avais des sentiments amoureux pour Levi, j’avais signé mon arrêt de mort. « Tu me parlais d’immoralité la dernière fois, et là, j’ai complètement plongé dedans. » Je me retenais pour lui dire qu’il n’aurait pas du accepter ce contrat, mais de l’autre côté qui suis-je pour lui faire la morale? C’est pas à moi de le faire, il a visiblement un conflit d’intérêts. « Si tu veux, je peux être là lorsque tu lui diras ou attendre pas trop loin pour... t’aider. » que j’lui dis, finalement. « Mon erreur dans ton cas, c’était que j’suis tombée amoureuse de toi. Toi, c’est le conflit d’intérêts. » Je le regarde toujours dans les yeux. « Et si c’était toi? Qu’une autre femme vienne te voir pour te dire la vérité, que ton père est mourant et qu’il a besoin d’une greffe, tu ferais quoi toi, Levi Wheeler? » Je prenais une nouvelle gorgée de thé pour le faire réfléchir à la question. Sa main avait quittée la mienne et je secouais la tête négativement. « T’inquiète, je peux m’en charger plus tard. Y’a pas d’urgences. Ça fait des années que j’attends, ça peut bien attendre quelques heures de plus. »
Le bordel. C'était exactement ce qui définissait à la perfection la situation dans laquelle tu te trouvais. Et dans laquelle tu avais accepté d'être au final. Lorsqu'on t'avait proposé ce poste d'espion, tu avais littéralement sauté sur l'occasion, sans hésiter une seule seconde. Parce-que tu aurais été capable de tout pour te protéger de ton père, pour protéger ton anonymat, même de détruire un autre être humain. Sauf qu'aujourd'hui, tu te rendais compte que la tâche n'était pas aussi facile que prévu. Tu culpabilisais et tu commençais à repenser aux autres. A Lily-Anaëlle en l’occurrence. « Et cet homme, il semble comment? » Tu lâchas un petit rire sarcastique. Cet homme, tu le détestais sans même le connaître. Simplement parce-qu'il te rappelait ton propre père. « C'est un enfoiré. » Lui dis-tu dans un premier temps, sans la moindre retenue. « Il n'a jamais cherché à connaître Lily, il s'est jamais soucié de son existence. Et là, depuis qu'il a appris qu'il était malade, il sait qu'elle est sa dernière chance de s'en sortir. » Alors forcément, ce type s'était immédiatement mis à la recherche de sa fille pour lui supplier de l'aider. Tu te levas pour aller commander un nouveau café, t'allais en avoir besoin pour tenir le reste de cette journée décidément vouée aux confidences. Tu repris place face à la jolie rousse, tes yeux posés sur elle. « Si tu veux, je peux être là lorsque tu lui diras ou attendre pas trop loin pour... t’aider. » Elle avait de l'expérience en la matière. Ally avait joué l'espionne pendant un an, elle savait parfaitement comment s'y prendre. « J'veux pas t'enliser dans mes histoires. Je voudrais pas te créer des problèmes avec elle. » Lui dis-tu, presque de manière protectrice. « Mon erreur dans ton cas, c’était que j’suis tombée amoureuse de toi. Toi, c’est le conflit d’intérêts. » Il allait rapidement falloir que tu saches ce que tu souhaitais vraiment. Si tu allais continuer à ne penser qu'à ta propre sécurité, ou bien si tu voulais commencer à redevenir un peu humain. « Et si c’était toi? Qu’une autre femme vienne te voir pour te dire la vérité, que ton père est mourant et qu’il a besoin d’une greffe, tu ferais quoi toi, Levi Wheeler? » Tu apportas ton gobelet à ta bouche pour en boire une gorgée avant de le reposer devant toi. « J'en sais rien Ally, j'suis pas la meilleure personne à qui on doit poser cette question. Tu le sais, que la dernière chose qui m'importe dans la vie, c'est bien mon père. Mais j'suis sûr d'une chose, c'est que j'essayerais de me protéger de la personne qui m'a espionné. » Dis-tu, soutenant toujours le regard de ton ex copine. C'était assez drôle que tu prononces de genre de paroles, et surtout que tu les prononces à Ally. « T’inquiète, je peux m’en charger plus tard. Y’a pas d’urgences. Ça fait des années que j’attends, ça peut bien attendre quelques heures de plus. » Tu t'en voulais de l'embarquer avec toi dans tes propres emmerdes. Elle en avait déjà assez comme ça. Mais quelque part, tu ne pouvais pas le nier, tu avais besoin d'elle.
« C’est un enfoiré. » Décidément, il ne mâchait pas ses mots. Il m’expliquait la suite des choses et je détournais le regard. C’était certain que c’était égoïste, mais je comprenais. C’était sa seule option de vivre, c’était littéralement de la survie. Je ne répondais rien à tout cela, à quoi ça mènerait? Une dispute? Quelle importance? J’continue plutôt de boire, ça simplifie la donne. Je lui avais tout de même proposé mon aide. « J’veux pas t’enliser dans mes histoires. Je voudrais pas te créer des problèmes avec elle. » J’avais envie de rire, il ne connaissait pas Lily-Anaëlle pour dire ça... Et il semblait protecteur, étrange. « J’suis assez grande pour savoir dans quoi j’m’embarque. » que je lui répliquais du tac-au-tac.
Lorsque je lui avais posé la question, il me disait qu’il n’en savait rien, qu’il n’était pas apte à répondre à la question. « Mais, j’suis sûr d’une chose, c’est que j’essayerais de me protéger de la personne qui m’a espionné. » Je levais les yeux au ciel avec un fin sourire aux lèvres. « Alors, c’est que tu ne connais pas assez ta cible. Et j’ajouterais même que le temps presse si l’homme est mourant. T’as besoin d’moi, Levi, admets-le donc pour une fois. » Il semblait hésiter, évidemment que tu hésites quand c’est ton ex qui va prendre les devants pour ta mission et qu’elle t’a brisé le cœur. Je le regardais droit dans les yeux avec un regard perçants pour tenter de décrypter ce qui semblait le faire tant hésiter.
« J’suis assez grande pour savoir dans quoi j’m’embarque. » Tu connaissais parfaitement Ally. Lorsqu'elle avait décidé quelque chose, elle le menait toujours jusqu'au bout. Cette fille devait certainement être la nana la plus déterminée que tu n'aies jamais vu. Et il fallait l'avouer, c'était ce qui t'avait le plus attiré chez elle, ce refus de l'abandon, cette combativité exacerbée qui ne pouvait que la porter au dessus des autres. Tu arquas un sourcil à sa réponse, hochant la tête positivement. « T'as toujours su parfaitement ce que tu faisais. » L'intelligence, ce n'était pas ce dont elle manquait, ça c'était clair. Elle était rusée, maligne et surtout très persuasive. Et plus tu y pensais, plus tu comprenais que de te mener en bateau avait dû être un jeu d'enfant pour elle lorsque vous étiez en couple. « Alors, c’est que tu ne connais pas assez ta cible. Et j’ajouterais même que le temps presse si l’homme est mourant. T’as besoin d’moi, Levi, admets-le donc pour une fois. » Merde, elle avait encore raison. Encore une fois. Et décidément, tu n'avais aucun argument sous la main pour la contredire. Tu te mordis légèrement la lèvre, ta fierté en prenant un certain coup. « T'as gagné. Je l'avoue, j'ai besoin de toi. » Conclus-tu finalement, le regard rivé sur celui d'Ally. Bordel ce que cette histoire devenait compliquée. Tu étais en train de mettre au point un plan diabolique avec celle qui t'avait autrefois espionné dans le but que tu réussisses ta mission. « Et, qu'est-ce que tu veux en échange ? » Finis-tu par dire, un fin sourire sur le coin des lèvres. Ben quoi, si elle t'aidait, il fallait bien qu'elle ait elle aussi une récompense non ? Peut-être qu'elle te demanderait de l'argent, ou de l'aide en retour, ou alors même un droit d'accès sur ton corps ? Bref, t'en savais foutrement rien mais quoiqu'il arrivait, tu savais qu'elle obtiendrait ce qu'elle voulait.
J’étais déterminée et lorsque j’avais une idée dont j’étais certaine, je la menais à terme, par contre dans le doute : tout était autrement. En attendant, je buvais presque trop naïvement ma tasse de thé. « T’as toujours su parfaitement ce que tu faisais. » Évidemment. Je souriais à cette réplique. « Quand j’suis sûre de moi, tu sais ce que c’est. Dans le cas contraire, c’est plus compliqué. » Et quand les putain de sentiments s’en mêlent, c’est encore plus complexe. Il n’aimait pas admettre que j’avais raison et je n’aimais pas admettre que j’avais tord. Il se mordait la lèvre et il concluait le tout. « T’as gagné. Je l’avoue, j’ai besoin de toi. » Il me regardait dans les yeux et je souriais. Parfait. C’était si bon à entendre d’avoir raison. Par contre, il croyait que ça avait un prix « Et, qu’est-ce que tu veux en échange? » J’hésitais entre rien du tout et quelque chose de pratiquement hors de prix. « J’veux que tu m’pardonnes, Levi. J’veux que tu puisses repartir à neuf et pas en ayant ton ex qui t’a brisé le cœur en tête. » C’était tout. « Ceci étant dit, je garantis pas la réponse de Lily-Anaëlle, comme j’te l’ai dis. » J’avais soudainement envie de prendre un cours de criminologie, de devenir détective, voir même espionne pour de bon. J’savais comment m’y prendre, et même avec mon ex. Peut-être que j'allais devoir reprendre du service après tout... Je finissais ma tasse de thé que je laissais sur la table, prête à être récupérée par la serveuse.
Dieu savait à quel point c'était difficile de te faire avouer que tu avais besoin de quelqu'un. Et encore plus si la personne en question était Ally. Cette fille te faisait perdre la tête, littéralement. Un jour tu lui disais de sortir de ta vie, l'autre tu lui disais que tu avais besoin de son aide et que tu ne parvenais pas à la faire sortir de ta tête. Merde, y'avait décidément quelque chose qui ne tournait pas rond chez toi. « Quand j’suis sûre de moi, tu sais ce que c’est. Dans le cas contraire, c’est plus compliqué. » Tu restas silencieux, laissant tes yeux parler à ta place. Tu finis donc par lui avouer l'inavouable, que son aide te serait d'une grande utilité pour mener à bien ta mission. Il t'avait fallu un certain effort pour lui dire ces mots. C'était inhabituel de ta part de montrer aux autres que tu avais des faiblesses, toi qui passais ton temps à les enfouir au fond de toi pour ne pas qu'on ne les aperçoive. Mais au final, t'étais aussi vulnérable que n'importe quel autre humain. Surtout face à elle. Parce-qu'elle te connaissait trop bien, elle savait qui tu étais derrière ton air faussement assuré. « J’veux que tu m’pardonnes, Levi. J’veux que tu puisses repartir à neuf et pas en ayant ton ex qui t’a brisé le cœur en tête. » Tu détournas instantanément le regard. « Ceci étant dit, je garantis pas la réponse de Lily-Anaëlle, comme j’te l’ai dis. » T'aurais complètement préféré qu'elle te demande autre chose. Tout ce qu'elle voulait, n'importe quoi mais pas ça. Tu déglutis difficilement. « Tu peux pas me demander ça Ally. » Finis-tu par dire doucement, incapable de lui donner ce qu'elle voulait. Pardonner. Pour un rancunier comme toi, ce mot ne faisait même pas partie de ton vocabulaire. T'en étais incapable, ta fierté te l'en empêchait catégoriquement. Tu te levas soudainement pour quitter le café. T'avais besoin de respirer un peu, et surtout de fumer. Tu te rendais compte que ce n'était peut-être pas la meilleure idée d'avoir tout avouer à Ally. Certes, elle t'aiderait sûrement à remplir ta mission, mais tu ne pouvais juste pas lui donner ce qu'elle voulait en échange. Tu amenas une cigarette à ta bouche, tirant rapidement dessus pour t'emplir les poumons de son poison libérateur.
« Tu peux pas me demander ça, Ally. » Je le regardais droit dans les yeux avec neutralité. « J’te le demande pour toi, pas pour moi. Parce que ça te rend amer et ça enlève le meilleur de toi. » que j’conclus finalement. Les sentiments allaient devoir partir de mon côté autant que du sien. Il fallait s’y résoudre et s’il en était incapable, j’allais devoir prendre les responsabilités pour deux. J’étais capable de faire abstraction de mes sentiments, j’avais poursuivi 4 ans de ma vie sans lui et du jour au lendemain il se repointe. Enfin... J’allais devoir poursuivre ma vie avec ou sans lui. Il se levait soudainement pour quitter le café et j’en fis de même une fois avoir rangé mon portable et je le trouvais où il grillait une cigarette. « Tiens moi au courant et si t’es toujours partant t’as mon numéro. Bonne journée! » Quelques rues plus loin, je m’allumais une cigarette à mon tour pour calmer cette adrénaline. La vie continue, oh oui elle continue.
« J’te le demande pour toi, pas pour moi. Parce que ça te rend amer et ça enlève le meilleur de toi. » Tu restas silencieux, préférant prendre le temps pour réfléchir à la situation. Même si c'était pour toi comme elle le prétendait, un pardon restait un pardon. Et il fallait bien qu'il soit adressé à quelqu'un. Tu savais qu'elle avait réussi sans trop de problème à vivre les quatre dernières années de sa vie sans toi. Et d'ailleurs, tu pensais avoir réussi à faire la même chose, sauf qu'aujourd'hui, elle était de retour dans ta vie et le passé avait vite -très vite- refait surface. « Tiens moi au courant et si t’es toujours partant t’as mon numéro. Bonne journée! » Tu hochas la tête, prenant la direction inverse, remontant les rues de Bowen, une cigarette coincée au bord des lèvres.
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