Ouverture

Alors qu'Aisling essayait de se calmer, du coin de l’œil elle le regarda bidouiller dans son coin, sans comprendre ce qu'il était entrain de faire. Il allait se mettre à faire des pompes ? Quand il lui demanda de venir, elle continua de le fixer assez sceptique. La muscu' c'était pas vraiment son truc. Enfin ça, ça se voyait juste physiquement. Bon elle n'avait visiblement pas le choix, na voulant pas provoquer une situation de crise elle obtempéra, l'imitant en croisant ses jambes sur le tapis.

-Ce serait plutôt la peau du cou, comme les chats, tu vois ?

Elle faisait la maline mais elle n'en menait pas large. Elle s'attendait à ce qu'il pète un plomb tout seul à tout moment. Sage, une fois n'est pas coutume, elle écouta ce qu'il lui dit de faire avant de reproduire l'exercice. Ca va, ce n'était pas bien compliqué, ça lui rappelait un peu ce que les médecins lui avait fait faire lors de sa première crise d'angoisse. Au bout d'un moment, il se leva sans prévenir, rangeant ses affaires avant de lui dire de revenir demain. Aisling se leva donc, s'étirant avant de ranger à son tour le tapis, parce qu'elle était quand même bien élevée, et de le suivre.

Une fois devant la boutique, elle sortit son paquet de cigarette et son briquet, levant un regard interrogateur vers lui pour lui demander silencieusement s'il en voulait une. Jetant un œil sur son téléphone pour regarder l'heure, elle arqua un sourcil surprit, il était déjà cette heure là ?

-Kebab ?

Elle tentait avec une subtilité d'éléphant de le connaître, un peu. Elle n'avait pas de raison pour ça, non vraiment aucune. Elle avait juste envie, parce qu'il avait quelque chose de fascinant. C'était un peu comme un animal sauvage qu'elle essayait de cerner, et ça c'était son rayon.

La réaction de son interlocuteur à sa proposition lui arracha un sourire. Visiblement la nourriture c'était son truc. Comme beaucoup de gens en réalité. Il prit d'ailleurs rapidement la tête et Aisling lui emboîta le pas. Il semblait savoir où il allait, preuve qu'il devait être un bon client. Naturellement, la blonde ne marchait pas particulièrement vite, elle fut donc obligée d'accélérer le pas pour le suivre, à croire qu'il n'avait pas mangé depuis quinze jours.

-Tu sais, il va pas s'envoler.

Ils arrivèrent assez rapidement devant le kebab et entrèrent, pour l'instant il n'y avait pas grand monde, tant mieux. Elle s'approcha des cuisiniers, jetant un œil sur le menu affiché pour être sûre que ça n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'elle était venue.

-Salade, tomate, oignon, sauce samouraï s'il vous plaît.

Elle s'appuya ensuite contre le mur, l'observant commander avant de retourner l'embêter.

-Au fait, c'est Aisling.

Maintenant il était censé lui donner son nom, non ? C'était donnant-donnant. Et pourtant elle n'était absolument pas convaincue qu'il le fasse.

Ah ca... Elle avait remarque qu'il avait faim. Cependant il daigne marcher moins vite, rematquant certainement qu'elle devait faire des efforts pour le suivre. Quelle idee de courir juste pour manger aussi... En arrivant, Aisling commanda la première puis ce fut son tour à lui. En l'entendant prendre deux kebabs, elle leva les yeux vers lui, assez surprise. DEUX ?! Mais il la mettait ou la bouffe ? Il avait un compartiment ecret dans le corps ? C'etait du delire, déjà qu'elle savait qu'elle n'allait manger que la moitié du sien...

-J'sais pas comment tu fais pour eliminer tout ce que tu manges...

Elle si elle était ausi maigre, comme ne cesait de lui faire remarquer Perry, c'etait juste parce qu'elle ne mangeait pas beaucoup.
Elle fini par se decider à lui donner son nom, et ça elle le faisait rarement la première. Et... putain. Comme par réflexe elle lui tapa dans l'épaule, grognant. PAS SON PRENOM, bordel. C'etait bien pour cette rauson qu'elle se battait depuis la maternelle, quand un gamin un peu trop pretentieux se moquait de son prénom . Ça devait être son père d'ailleurs qui lui avait apprit à se battre. Enfin, à frapper en tout cas. Ce que les profs' avaient pu l'engueuler pour ça... Et convoquer ses parents aussi. Mais ca faisait toujours rire son pere.

-C'est Irlandais.

Que ce soit ici ou en Nouvelle-Zelande, les prenoms irlandais sonnaient toujours bizarre auxoreilles des autres. Et il fallait toujours se moquer de ce qui est different n'est-ce pas ? Elle secoua la tête avant de prendre sa commande et d'aller s'asseoir.

-Avec les accents ?

Aisling n'avait pas seulement apprit a parler francais, elle avait aussi vu sa mére l"écrire et ça l'avai toujours intéressé ces hisoire d'accents qui n'existaient pas en anglais. Mais elle etait contente qu'il lui ait donné son prénom. Ça montrait bien qu'elle pouvait essayer de continuer d'apprendre à le connaître. Elle eut un petit sourire quand il lui dit ne pas se souvenir d'elle. Ouais, le contraire aurait été étonnant.

-j'avais 11 ans. Toi tu devais avoir, j'sais pas 15-16 ans, quelque chose comme ça. Et qu'est-ce que tu m'as cassé les couilles...

Et pour qu'elle soit autant rancunière, pas qu'un peu.

Ahah si tu savais… Fis-je en plongeant mon regard ténébreux dans le sien. Je ne passais pas mes nuits à faire des colliers de perle. Entre le vol et la baise, j’avais un planning bien chargé la nuit. Pour l’instant je n’avais pas besoin de dormir beaucoup alors autant en profiter. A la remarque sur son prénom, elle me donna un coup de poing dans l’épaule, j’attrapai son poignet et le serrai avec une certaine force pour lui faire mal mais je ne voulais pas non plus qu’elle se torde de douleur. Irlandais ? J’étais en Irlande en colo’ Fis-je en riant. Alors c’était comme ça qu’on s’est rencontré. Je ris en revoyant vaguement la petite gamine qu’on s’amusait à malmener, et oui, j’étais déjà un sal con à cette époque. Je resserrai mon emprise sur son poignet, mes yeux toujours plongés dans les siens. Ok plus de remarque sur ton prénom par contre plus de coup de poing, ai-je une tête de punching ball ? Un silence s’ensuivit, je la lâchai avec un sourire en coin Enfaites non réponds pas à cette question Nos kébab étaient fin prêt et je les emportais sur une table dans un coin du fast food. J’entrepris de manger mes frites, je commençais toujours par ce que j’aimais le moins et terminais par le meilleur. Le meilleur pour la fin comme dit le proverbe. Je restais silencieux un moment, savourant mon kébab tout en jetant des regards dans la pièce. Il y avait très peu de monde et c’était tant mieux, j’avais une sainte horreur de la foule, je ne me sentais pas à ma place. Alors Aisling… Qu’as-tu pensé de ce matin ? Finis-je par demander histoire de connaître ses impressions.

Aisling soutint son regard quelques instants, essayant peut-être d'y lire ce qu'il ne lui disait pas.

-Si tu me le disais, je le saurais.

Elle se doutait bien, déjà, que le vol devait être une de ses activités les plus importantes. Mais est-ce qu'il n'y avait que ça ?
A la remarque sur son prénom, impulsive, la blonde cala un coup de poing sans réfléchir. Elle serra les dents lorsqu'il lui attrapa la poignet, le fixant sans ciller. Evidemment qu'il lui faisait mal, mais elle ne lui ferait pas le plaisir de l'avouer. Elle fut presque surprise de ses "négociations". Il était en position de force alors pourquoi est-ce qu'il lui concédait de ne plus se moquer ? Est-ce parce qu'il avait un semblant de bon fond ? Quand il lâcha son poignet, machinalement elle le tourna pour faire passer la douleur avant de saisir son kébab.

S'installant à une table, Aisling commença par retirer les bouts de viande de son sandwich un à un pour les manger. Elle savait que si elle prenait tout en même temps entre ses doigts la moitié du contenu se casserait la figure. Concentrée sur son repas, la blonde leva les yeux vers Jérémy seulement lorsqu'il lui demanda ses impressions. Elle esquissa un petit sourire, elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il pose la question à vrai dire.

-C'était... cool. On dirait presque que t'es gentil, parfois.

Elle eut un sourire taquin, restant sur ses gardes. Avec cette réflexion elle s'attendait presque à ce qu'il se mette en colère.

-Tu fais toujours ce genre de trucs tout seul ?

Voler, c'est de ça qu'elle parlait, ça va de soit. Elle avait traîné pendant quelques temps dans des organisations obscures, mais lui c'était différent.

« Si tu me le disais, je le saurais. » Je ne répondis pas, me contentant de prendre les kébabs et de commencer à manger. Je la regardais faire avec amusement. Elle ressemblait à un petit oiseau qui picore son assiette, cela me rappelait un moment Anne et j’en perdis le sourire. Je mangeais mon kébab en silence terminant mes frites et commençant à entamer le premier kébab. Je finis par lui demander ses ressentis de ce matin. J’entraperçu un bref sourire de sa part, son regard semblait plein de surprise. « C'était... cool. On dirait presque que t'es gentil, parfois. » Je me rembrunis. Avalant une grosse bouchée avant de me redresser. Je me perdais dans les souvenirs, mon regard semblait loin, très loin d’ici. « C’est parce que tu m’as rappelé ma sœur ! » Fis-je d’un ton sombre. Je n’aimais pas trop parler de moi et j’espérais que le ton employé était largement suffisant pour ne pas qu’elle creuse trop de côté-là. « Tu fais toujours ce genre de trucs tout seul ? » « Ça dépends. » Rétorquai-je en haussant les sourcils. Je terminais mon premier kébab avant de rajouter. « C’est chiant quand on est trop ! Faut avoir confiance… J’ai confiance en personne. » Mon regard se braqua sur elle. Oui ma belle, ce n’était pas parce que j’ai commencé à t’enseigner les lois des ombres que tu as toute ma confiance en claquant des doigts. Je repensais à notre groupe à moi et à Anne, on était 6. Je me surpris à me demander ce qu’ils étaient devenus, où était-il ? Je pris une gorgée pour mieux faire glisser mon repas, et si ça pouvait faire glisser au fond de ma pensée notre dernier carnage cela m’arrangerait. « Tous les matins, 7h à la boutique ! Je ne peux pas les après-midi, il y a trop de monde à la boutique. » Et le soir, j’avais d’autre activité auxquelles elle aurait du mal à s’y prêter. Je la détaillai un instant avant de renchérir « C’est ok pour toi, petit padawan !? » Wéwé, fan inconditionnel de star wars et alors ? Un problème ?

Aisling le regarda quelques secondes sans rien dire quand il lui dit qu'elle lui rappelait sa sœur. C'était tabou comme sujet ? Ca en avait l'air en tout cas. Et elle n'était pas du genre à chercher la merde, enfin pas trop.

-C'est pas un compliment pour elle ça.

Qui voudrait être comparée à une furie râleuse, fatigante et désagréable ? Mais sans chercher plus loin, la blonde replongea le nez dans son assiette pour manger quelques frites, puis encore quelques morceaux de viandes, bientôt elle serait calée. Avec un kebab elle devait bien faire deux repas.

Aisling le regarda en esquissant en sourire quand il affirma n'avoir confiance en personne. Ca ne l'étonnait pas. Ca se voyait que c'était le genre de gars comme ça, c'était loin d'être surprenant. C'était aussi pour ça qu'elle restait méfiante, elle savait que si elle faisait un pas de travers elle risquerait de manger bien comme il faut, au cas où.

-J'comprends.

Elle-même ne faisait pas confiance à grand monde alors... Elle le vit finir son premier kebab, comment est-ce qu'il pouvait finir ça aussi vite ? C'était un goinfre, comme Perry.

-Tu manges beaucoup trop vite.

Elle, elle devait en être au quart du sien.
Elle arqua un sourcil à sa proposition, enfin si on pouvait appeler à ça une proposition. Tous les matins 7h ? Il n'avait décidément pas l'intention d'épargner son sommeil.

-Tu sais, parfois j'ai cours quand même.

Parfois. Faut dire qu'Aisling avait beaucoup de défauts, mais elle séchait très rarement ses cours parce que si y avait bien une chose qu'elle voulait c'était finir ses études pour être zoologue. Oui ça tranchait pas mal avec le reste de sa personnalité, d'une certaine façon.
Elle sourit à "petit padawan" entre Perry (y a pas un peu trop de fois son nom en ce moment ?) qui se prennait pour Han Solo et ça... Visiblement elle était entourée de Star Wars.

-Mais pour les jours où je pourrais, ça me va.

Elle se remit à manger ses frites avant de se caler un peu plus dans sa chaise.

-T'as assez de tes deux kebabs ?

Cours ? Tiens, c’est intéressant tout ça. Je fronçais les sourcils, me demandant bien quelle filière elle avait pu choisir. Je me redressai sur mon siège, avalant une bouchée et poussai un soupir agacé à sa remarque comme quoi je mangeais trop vite. Ce n’est pas vrai. Je mange à mon rythme. C’est comme la course à pied, chacun sa vitesse de croisière. J’entamai le deuxième et le fini en un temps record avant de pousser un rot sonore pour l’élégance. Bien. Alors à la prochaine. Je me levai de mon siège et sans un regard pour elle je sortis du kébab pour reprendre le chemin du travail. Antisociable ? Wé bon un peu faut l’avouer…

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