#15 take by surprise -r.

Tu continuais tes frasques. Ça commençait à faire un moment, et ces derniers temps, tu commençais à mal le vivre. Ça avait commencé avec Chase, et d'autres dont tu avais oublié les noms. Au fond, à quoi ça t'apportait de les savoir ? C'était pour une nuit, donc autant ne rien savoir, pour ne pas être tenté de le revoir, de tomber amoureuse et de t'enfoncer un peu plus dans ce dédale amoureux. Dans la conquête de l'homme qui voudra bien t'aimer un peu, et te donner de l'affection. C'était si compliqué de nos jours de tomber amoureux ou c'était toi qui t'emballait toujours trop vite après un sourire et un regard parfois furtif échangé ? Au fond, ça devait être les deux, moi tu pesais plus dans la balance. Ce soir encore, tu avais joué la fille de joie. Tu ne pensais pas tomber aussi bas un jour. Surtout qu'en plus, tu prenais pas l'argent. Tu allais finir par te faire tabasser par la concurrence parce que tu faisais pas payer. Ou au pire, tu passeras pour une grosse trainée. Avait-ce une grande importance au fond ? Ce soir tu sentais que oui. Tu ne voulais pas être catégorisé pour une pute. Tu tournas la clé dans la porte, étrange, ce n'était pas fermé. Nell ou Zach devait être levé, et tu priais pour que ce soit juste un oubli de l'un ou l'autre. Tu ne supportais pas l'idée d'affronter le regard de l'un comme de l'autre. Tu poussas la porte, entrant doucement, peut-être qu'il dormait devant la télé avec un peu de chance. Mais t'étais tellement longue à entrer que tu finis par te trouver nez à nez avec Zach, en caleçon. Il ne dormait pas de tout évidence, et tu lui fis un sourire, un peu mal à l'aise. « Oh.. Euh.. Bonsoir ? » Tu bafouillais, commençant à rougir. Tu avais l'impression d'être prise la main dans le sac, en étant débraillée et rentrant tard le soir. Tu te sentais vraiment mal d'un coup.

Il t'avait surprise. Tu tremblais comme une feuille, morte de trouille. Tu ne savais pas quoi dire. Tu le regardais furtivement, baissant aussi vite les yeux. Tu étais rouge de honte. Mon dieu, Lily, calme toi, après tout ce n'était que Zach. Il serait moins enclin à te juger, enfin tu l'espérais. Ca te ferais de la peine de baisser dans son estime, il avait pris tellement d'importance dans ta vie que si tu venais à le perdre, ça te tuerait, à coup sûr. Il était ton pilier depuis quelques mois, prenant soin de toi, étant tellement gentil, et si agréable à vivre. Tu pris une bonne minute pour répondre à sa question, relevant ton visage vers lui pour lui faire les yeux les plus doux possible. Voulant l'amadouer pour qu'il ne te fasse pas une morale à deux francs. « Oui. Non. Je suis pas trop sûre à vrai dire ! » Tu parlais un peu fort, mais ça c'était à cause de l'alcool, et tu commençais à réaliser que tu allais sûrement ameuter Nell si tu continuais de parler aussi fort, et tu n'avais pas envie d'affronter son regard aussi. Tu te débarrassais de ton manteau sans plus attendre, essayant de te remettre de tes émotions. « Pourquoi tu ne dors pas ? » Tu ne pu t'empêcher de glisser un oeil vers le bas de son corps. Tu ne pensais qu'à ça en ce moment, pas le sien, enfin si un peu quand même. Mais tu décochas un sourire en voyant les pizzas. Les hommes et les pizzas, ça t'avait apporté un bon lot de problème ça aussi.

Il te faisait rire, même dans les pires moments pour toi, il arrivait à changer le rictus de ton visage en un grand sourire. Effectivement, s'il avait été là ce soir, ta soirée aurait été différente, il t'aurait aidé à éviter certaines choses. Mais tu en aurais peut-être fait d'autres. Tu ne l'avais pas encore réalisé, mais ça faisait déjà un moment que pour toi, Zach n'était plus ton simple colocataire. Ni même un ami. Il était plus, et le fuir était un moyen pour toi de ne pas déraper, de ne pas lui faire du mal dans ta lutte contre toi-même. « Tu l'as écrasé au moins ? Nell est un peu ronchon quand il perd, il est drôle à voir ! » Tu lui décochais un sourire, tu te sentais mal à l'aise à l'idée de lui parler de Nell. Tu fis un pas vers lui, tu avais un gros sourire sur le visage, Il s'inquiétait pour toi, tu étais émue. « Tu es l'homme le plus adorable du monde ! » Personne n'avait jamais veillé aussi tard pour t'attendre. En même temps, quand tu étais en couple, tu ne sortais pas aussi tard, ou alors tu prévenais pour rassurer ta moitié. Mais tu appréciais rentrer et voir Zach, qui t'attendait. Dans un sens, ça t'effrayait parce que tu avais l'impression qu'il voulait te voir absolument. Ces derniers jours tu avais été peu présente, et tu n'avais pas eu l'occasion de parler avec lui, ce soir, c'était ta chance. Tu fis un autre pas vers lui, pour lui déposer un bisou sur la joue. Avant de filer dans la cuisine, pour te servir un verre d'eau, bordel, t'avais soif. Tu le bu d'une traite et le second verre obtint le même résultat. Tu te posais sur une des chaises de la cuisine, avant de t'affaler sur la table. « Zach, j'suis allée trop loin. J'ai fais ce que tu m'a dit, je me suis lâchée et je dois t'avouer que j'ai bien aimé parfois, mais je suis une débutante, je sais pas ce que je peux faire pour me lâcher et je suis allée trop loin. J'aimais bien ma vie plan-plan d'avant en fait. J'ai oublié les limites et j'ai honte de ce que je deviens. Je suis une pute, je m'habille comme ça, et je vais draguer les hommes, et je prends l'argent, bon je le garde pas, j'en fais un don, mais je suis une prostituée ! » Tu avais posé ta tête dans ta main, pour pleurer. Tu craquais, ça en était trop. Tout ce que tu voulais, c'était un câlin et des paroles réconfortantes. Tu allais te battre pour retrouver un semblant de vie normale, mais tu n'y arriverais pas seule, tu avais besoin de lui. Tu avais toujours eu besoin de lui. C'était le seul qui s'était vraiment occupé de toi, et ça en tant qu'ami, tu trouvais ça exceptionnel. Mais ce n'était plus ton ami, parce que tu désormais, tu l'aimais. Encore des sentiments qui allaient tout compliquer, surtout si tu commençais à te monter la tête et à te faire des films. Tu ne pouvais pas lire en Zach, il était tellement surprenant, que tu ne savais jamais sur quel pied danser avec lui, et c'est ce qui te plaisait pas au fond.

Tu allais le faire flipper si tu continuais de pleurer comme ça. Tu faisais peur à voir, tu étais devenue étrange, tu devais l'admettre, mais être différente à ses yeux, ça te coûtait un peu plus que tu ne l'avais réalisé. Il avait fait un pas maladroit vers toi, et ne semblait pas trop savoir quoi faire ou quoi dire pour t'aider. C'était bien un homme, ils étaient souvent incapable d'être de bon réconfort. Mais tu ne lui en voulais pas. Au fond, tu devais envoyer quinze signes différents, t'étais une fille, et les filles c'étaient chiant à comprendre. Lorsqu'il posa sa main sur ton visage pour le relever vers lui, ce fut un électrochoc. Un geste qui t’électrisait et qui réchauffait ton cœur cassé. Ce n'était pas grave, si ce n'était pas grave pour lui, alors tout irait bien. Tu vois, Lily, pas besoin de te mettre dans tous tes états. Il allait t'aider, il serait là pour toi. Et puis ça arrivait à tout le monde de s'égarer en chemin, alors c'était ça, tu étais une simple brebis égarée. « Toi tu es un homme, et aux yeux du monde, on sait qu'un homme est un roi s'il couche un peu partout.. » Tu lui adressais un mince sourire, les faits étaient là. C'était toujours ainsi qu'on considérait les choses en 2016 mais pourtant, un jours les choses changeraient peut-être. Toi en tout cas, tu avais envie de changer, de t'en sortir. Tu le regardes de tes grands yeux quand il pose son front contre le tien, t'as qu'une envie Lily, et c'est pas forcément la meilleur des idées en moment. Ce n'est pas pour toi que ça te fais le plus peur, mais pour lui, tu connais son passé, tu connais plus ou moins son histoire, et tu ne veux pas lui briser le coeur, et vu ce que tu es en ce moment, il était certain que tu allais le faire souffrir. Tu ne le voulais, ça te paniquait tellement, que ça te donnait une vague de frisson. Et de courage aussi. Au fond, c'était peut-être aussi ta chance de te remettre doucement sur pied. « Tu me plais à moi, Zach ! » Tu lui murmura avec un doux sourire avant de faire un mouvement en avant avec ton visage pour que tes lèvres viennent se plaquer sur les siennes. Tu ne voulais pas d'un baiser fougueux et furtif, mais plutôt un doux baiser solennel qui scellait une relation. Un baiser passionné pour réveiller tes sentiments.

Tu étais sa reine. Tu avais passé le cap de la princesse. Il te donnait l'impression d'être tellement importante pour lui, que tu vais cru que c'était une bonne idée. Mais quand le contact de vos lèvres se rompus, tu te sentais accablée. Tu avais l'impression de t'être trompée une fois de plus, et avec Zach. Ça allait foutre le bordel, tu avais tellement peur de le perdre que tu allais t'en mordre les doigts si ça arrivait. « J'ai peut-être bu mais je suis lucide. Et tu as raison, c'est tellement le bordel en ce moment dans ma vie, que j'ai pas envie de te blesser, je suis désolée, j'aurais pas dû.. » Tu avais envie de pleurer. Mais il ne fallait pas laisser quelques larmes couler, il était raisonnable. Plus que toi, et ça ne te plaisait pas mais il avait raison. Tu te levais pour aller rejoindre ta chambre, et essayer de dormir. Même si ce baiser avait déclenché en toi, tous tes sens. Mais tu n'avais pas fait un pas, que tu repensais à ce qu'il t'avait dit, à sa façon de dire les choses aussi facilement, toi aussi tu allais lui déballer tout ce que tu avais sur le cœur. Tu fis demi-tour, retournant dans sa direction avant de lui dire, très déterminée « Zach, t'as peut-être pas réalisé, mais t'es un chic type, depuis que t'es entré dans ma vie, t'as été une tornade. D'abord de le logement, puis dans ma vie et enfin dans mon cœur. Je suis le genre de fille à tomber facilement amoureuse, pour un sourire, et pourtant, je trouve que j'ai tenu longtemps avant de réalisé ce que j’éprouvais pour toi. Tu es ma libération, mon souffle quand j'ai du mal à respirer. Mon pilier quand j'ai besoin d'aide. Tu es là pour moi depuis pour le début, peut-être que tu réalises pas mais tu changé ma vie. Littéralement ! » Tu fis un pas en avant pour poser ta main sur la sienne. S'il voulait prendre son temps, alors tu prendrais ton mal en patience. Tu devrais faire face aux autres hommes pour leur annoncer que tu en aimais un autre. Tu étais prête à le clamer haut et fort, prête à te battre pour lui ouvrir les yeux. Lui montrer que parmi tout un tas de décisions prises plus ou moins par l'alcool ou par la drogue, celle-là venait du plus profond de ton être. Elle n'était peut-être pas très réfléchie, mais elle était voulue.

Tu avais fais volte-face, tu ne voulais pas avoir à regretter. Au fond de toi, tu n'étais pas désolée de l'avoir embrassé, c'est ce que tu voulais. Et depuis plusieurs jours tu faisais ce que tu voulais, tu ne voulais pas te priver. Passer à côté d'une chance. D'une lueur, ou d'un espoir. Il était ton espoir, ton salut. Tu ne pouvais pas trop l'expliquer, c'était ainsi. En une fraction de seconde, tu te retrouves dans ses bras. Tu sens l'odeur de son corps contre toi, et sa chaleur. Il te réchauffe, et t'emplit de joie. A cet instant, tu te sentais bien, tu oubliais tout tes problèmes, il n'y avait plus rien au monde. Juste toi et lui. Ses paroles sont enivrantes, tu transpirais l'amour. « Pourquoi j'en voudrais un autre ? C'est toi qui me fait valser depuis des mois, toi qui me retourne la tête, toi qui me donne une raison de me battre ! » Tu poses ta main sur sa joue et la caresse doucement, ce qu'il est beau putain. Avec son visage de gamin, son air gêné et surpris. Comme s'il manquait d'assurance en lui. Tu allais lui en donner, tu avais de la force pour deux maintenant. Comme toujours, tu allais tout faire pour l'être aimé, tu allais le combler d'attention, de caresses, et de baisers. Pour que jamais il n'oublie, que tu lui appartiens. Tu es sienne à présent. « Et moi je n'ai jamais su faire, mais ensemble on apprendra et ne t'inquiètes pas pour moi, avec toi, je suis plus forte que jamais. » Tu posais un baiser sur ses lèvres pour répondre à sa question. Bien sûr que tu voulais être sa reine. Tu pouvais être même tout ce qu'il désirait. « Je suis l'as de trèfle qui pique ton cœur. » Tu avais souris en lui murmurant ça,. Au fond, cette chanson n'était pas très joyeuse, mais tu avais toujours trouvé cette phrase poétique.

Vos mains se mêlent et se démêlent. Le temps semble s'être arrêté. Tu avais la tête qui tournais, tu étais ivre de bonheur. Tu avais oublié à quel point tu étais heureuse, à quel point c'était bon de se sentir aimé en retour. Toi qui était à deux doigts de tout plaquer, de laisser tout tomber et de finir ta vie comme une vieille fille, maintenant, tu avais Zach. Ses lèvres sont si douces, ça n'a rien à voir avec toutes les lèvres que tu avais pu embrasser. Et pourtant, tu ne pouvais pas taire un secret, il y avait quelque chose que tu devais lui avouer, mais là c'était un si beau moment, tu ne voulais pas le gâcher. Au fond, il n'y aurait jamais de bon moment pour lui annoncer ça, mais tu devais être le plus honnête possible si tu voulais débuter cette relation. Tu souris amusé, intriguée par cette promesse, essayant de te rappeler tout ce qu'il avait bien du te dire. La première qui te vint à l'esprit, te rappelait votre rencontre. « M’emmener en haut d'une grande roue ? » Tu lui fis un grand sourire. A vrai dire c'était la deuxième parce que la première chose qu'il t'avait promis c'était de manger épicé tous les jours pour être à la hauteur de toi. Et ça, tu savais qu'il l'avait fait. Peut-être pas tous les jours mais il le faisait. « Moi j'ai deux billets d'avions, pour aller à Bristol, grimpons cette roue et soyons les rois du monde ! » C'était son cadeau d'anniversaire, tu te souviens la fois où il t'en avait parlé et avec tout ce qui s'était passé, tu n'avais pas eu le temps de lui donner ces billets.

Tu avais l'impression de vivre un conte de fée. Tu avais beau te pincer le bras, c'était réel. Il t'aimait. Il voulait de toi plus que n'importe qui. Il serait jaloux pour toi, se battrait pour toi. Et toi que faisais-tu pour lui ? Au fond, si il y en avait un lésé dans cette relation, ça devait être lui. Tu n'avais pas grand chose à lui apporter. Lui il avait sa bonne humeur, son franc parlé et son sourire. Ce que tu donnerais pour qu'il passe sa vie à te sourire. Il avait un visage si apaisé quand il souriait, comme si tout allait bien, comme si tous ces soucis s'étaient envolés. Tu le voyais s'activer dans la cuisine, il semblait te préparer à manger, et tu te rappelais les fameuses lasagnes. Même si depuis le temps, les ingrédients devaient plus trop être goûteux. Mais c'était le moindre de tes soucis à vrai dire, ce n'était pas une chose qui viendrait entacher cette toute nouvelle relation.« C'est toi qui est merveilleux, et je t'aime Zach. » Tu lui glissais un sourire avant de passer ta mains sur ses yeux pour chasser ces gouttes qui perlent. Même si ce sont des larmes de joie, ça restait des larmes, et tu voulais chasser toute la tristesse qu'il avait en lui. Tu voulais le guérir, le soigner comme un enfant malade. Il était ton malade et tu allais panser son cœur. Et il ferait de même avec le tien. Ton cœur palpitait dans ta cage thoracique. Tu avais l'impression qu'il allait exploser à chaque de ses baisers, à chaque de ses caresses et pourtant il semblait être plus fort, résister de plus en plus à la pression, à l'émotion qui te submergeait. Ton baiser se voulait plus fougueux, plus intense. Tu voulais y mettre tout ton amour, lui faire comprendre à quel point tu l'aimais. Tes mains se glissèrent dans son dos pour l'enlacer et l'avoir encore plus au près de toi.