~ sujet commun : soirée à la plage

« Il paraîtrait ouai, je devrais peut-être devenir humoristes » Que je lui sors avec toute la haine que je ressens envers cette pouffiasse. Je m'apprête à partir quand elle me vide son verre en plein tronche, l'alcool me pique les yeux. « T'es sérieuse !  » Les yeux fermés à cause du liquide sur mon visage ne me prépare pas à recevoir un coup sur le visage, ça fait mal. Elle est peut-être frêle, mais elle a tout de même de la force cette salope. Là je suis vraiment remonté. J'ouvre les yeux et touche mon front là où le verre à frapper, je vois du sang mélangé a de l'alcool. Je lâche mon verre. « La connasse c'est toi, t'es qu'une pauvre folle ! » Je lui envoie mon poing en plein visage et j'y mets pas mal de force. On ne me cherche pas moi, car une fois énervé je perds un peu le contrôle. Ma main me fais mal, je crois avoir un peu trop forcé. « Putain ! »

Sa remarque me fit presque rire, dommage que je la détestais. Je grinçais des dents toujours en la regardant intensément. « Non non, c'est encore une blague. » Je soupirais. « Il s'trouve que tu as d'la concurrence pour ton one-man-show. » Après lui avoir foutu mon verre dans la gueule, j'croisais les bras regardant les autres gens, ceux qui pouvaient tout voir, tout juger, toutes les personnes qui peuvent juger sont des cons ─ du moins j'pense ça, ce soir. Mais merde, elle saigne, c'était ma vaine ça. « Temps mort. » Je lâchais mon verre en lui montrant mes paumes en signe de paix ou que sais-je encore mais elle m'foutu une sacrée droite cette grognasse. « T'comprends pas quoi dans “temps mort”, merde. » J'avais pas la machoire débloquée, mais ça faisait un mal de chien. « J'pens' pa'qu'ce soit t'cas, mais j'bosse d'main, j'v'drais pas être défigurée. » J'avais un mal fou à parler aussi et j'm'étais mordue la joue à mort aussi, j'ai l'goût du sang dans la bouche, j'suis pas une boxeuse moi, merde. « C'tro'al. » Ça fait trop mal. J'me touchais la joue, j'avais bien envie d'lui en coller une.

Temps mort ? Elle dit ça sérieusement, cette hystero elle vient de me frapper avec son verre. A partir de ce moment mon poing est parti tout seul. Faut vraiment qu'elle réfléchisse deux secondes, cette blondasse à la con. « T'a les neurones qui ont griller ou quoi ? T'es qu'une pauvre folle d'hystero qui s'amuse à agresser les gens ! Faut vraiment que tu fasses soigner. » Qu'est-ce qu'elle sait de ma vie, qu'est-ce qui lui dit que j'ai pas de travail, fin c'est vrai j'en ai pas, mais c'est moi qui devrais me plaindre sérieux. « Attends qu'es-ce tu racontes ? C'est toi qui parle d'être défiguré ? Je te rappel que c'est toi qui a commencé à me frapper avec ton verre !! » En plus mon crane me fait hyper mal. Mon poing me démange encore, mais j'ai pas envie d'avoir des problèmes à cause de s'te grognasse. « Et je suis désolé pour toi si à cause de moi demain tu n'arrives pas à racolé des clients sur le trottoir . Ah ! Mais je sais maintenant pourquoi tu es sortis de chez toi ce jour-là, t'espérais tomber sur un client, mais dommage pour toi t'es tombée sur moi. C'est pour ça que t'a pété ton câble sur moi juste par-ce que j'étais pas un homme à qui tu pourrais soutirer de l'argent juste pour baiser ! » Limite je lui crache ces paroles à la gueules.

Il avait été un bon coup, dit-elle en se rhabillant. Woody regarda sa chemise sur laquelle ils étaient toujours assis, mais comme elle était pleine de sable et fripée, il décida de ne pas la remettre. De toute façon, c’était une soirée à la plage, il y avait présentement un tas de gens en maillot de bain, que ce soit dans l’eau ou sur la plage, alors Woody s’en foutait bien. Et puis, quand bien même avait-il été le seul torse nu, ça ne l’aurait pas dérangé. Il n’avait pas à se cacher. « T’as été un bon coup aussi. » Répondit-il avec un petit sourire amusé. Ah, ça le ramenait des années en arrière. C’était tellement moins compliqué, comme rythme de vie. Évidemment, là, c’aurait été le moment un peu awkward durant lequel Woody aurait cherché par tous les moyens à se tirer le plus vite et le plus loin possible d’elle, mais elle fut la première à mentionner le fait qu’ils pourraient recommencer, tant qu’il n’y avait pas d’attachement, d’amour et d’emmerde. « Dans ce cas je veux bien prendre ton numéro. » Répondit-il en la regardant tirai une bouffée de son cigare. « J’suis pas intéressé non plus à ce que tu me colles et que t’attendes quoi que ce soit de plus de moi. J’ai rien à offrir. » Avoua-t-il avec une conviction désarmante. Non, Woody n’avait plus rien à donner en amour. Si ce qu’il donnait à Sara n’avait pas été assez, alors il n’en avait rien à faire pour les autres.

Le jeune homme attrapa le cigare que Maisy lui tendait afin d’en tirer une bouffée à son tour, quand des cris se firent entendre à proximité du feu de camp. Woody tourna la tête et vit que beaucoup de gens regardaient en direction de deux femmes qui se battaient, visiblement. Le jeune homme fronça les sourcils, regardant un moment la scène entre la blonde et la brune. Personne n’intervenait. « Putain. » Lâcha-t-il en redonnant son cigare à Maisy. « On s’retrouve pour ce numéro. Sinon, on se recroisera, j’ai pas de doute. » Il lui fit un clin d’œil en se levant et se dirigea vers les deux femmes, qui étaient déjà mal en point après leur altercation. Là, elles semblaient s'en tenir aux attaques verbales. « Bon ça suffit le spectacle est terminé ! » Lança-t-il en fusillant du regard les spectateurs cons qui ne les séparaient pas, mangeant leurs guimauves comme du popcorn au cinéma. Bande de tarés. Woody s’interposa entre la brune et la blonde, faisant face à la brune. Il la reconnut, maintenant qu’il se trouvait face à elle. C’était Sacha, rencontrée au Salon de l’amour en février. « Ok, ça suffit. » Dit-il, s’adressant aux deux, avant de regarder Sacha. « Wow. Si tu m’avais dit que tu savais sortir les griffes comme ça y’a deux mois, j’t’aurais pas crue. » Quoique maintenant, il se souvenait bien du regard lancé à sa sœur Nevaeh quand cette dernière avait renversé son verre d’alcool sur Sacha. Mouais. Peut-être qu’au fond Sacha aimait bien envoyer des coups de poing. Il lança un regard à la blonde, juste pour s’assurer qu’elle n’allait pas tenter de le tuer lui aussi maintenant qu’il se trouvait entre les deux. Surtout que Sacha venait de la traiter de prostituée, genre, s’il avait bien compris.

Si lui n'était pas très sociable à l'époque, tu ne voyais pas ce que ça pouvait donner. La proposition d'Anna te laissait sans voix. Ça c'était une surprise de taille et tu ne t'y attendais pas. Ça te secouais, tu devais bien l'avouer mais tu ne laissais rien paraître. Tu avais bien vu qu'il essayait de te scruter pour voir ta réaction. Après quoi, il s'engageait à répondre. Tu ne savais pas trop, c'était une décision compliquée. C'était un homme et avec ta condition, tu trouvais que c'était difficile de dire oui, sans y réfléchir. Même s'il n'arrêtait pas de bafouiller, ça te mettait moins à l'aise. « Juste tous les deux ? Je .. Je ne sais pas, il faut voir. Pour.. Pourquoi pas, après tout si tu as aidé Anna, tu pourrais m'être aussi d'une grande aide.. » Tu lui offris un petit sourire avant de regarder tes pieds. Dans le fond, tu ne voyais pas où ça pouvait être une mauvaise idée, que risquais-tu ? C'était un ami de ta sœur, et tu ne risquerais rien en sa compagnie, ça tu pouvais en être certaine. Au contraire, il serait même capable de t'adapter plus facilement, et à t'habituer à l'autre sexe. « Oui, pourquoi pas ! » Tu attrapais ta soeur par le bras, pour vous mettre en marche. Nelligan vous suivez doucement, et semblait être un peu plus en recul par rapport à vous. Ce qui te gênait puisque tu ne voulais pas te mettre entre eux. Puisqu'il était son ami, tu voulais faire l'effort de le connaître un peu plus, tu jetais la tête sur le côté, pour le regarder à nouveau et lui poser une question ou deux, histoire de faire la conversation et de ne pas le laisser à l'écart. « Alors, tu fais quoi dans la vie ? » demandais-tu avec un petit sourire. Tu avais l'impression d'être une petite fille.

P't'être bien que mes neurones avaient grillé avec le coup d'poing qu'elle m'avait donnée c'te pute. J'essaye de me calmer, ça pisse le sang dans ma bouche et j'peux pas lui cracher d'sus, bien que l'envie ne me manquait pas. « Tayeule. » Ta gueule. Encore une fois, elle me saoulait avec ses paroles à la con. Tant pis, il me restait plus qu'une chose à faire, avaler cette bave dégueulasse, j'm'en dégoûte même. J'me sens comme un boxeur sauf que lui crache dans un seau, moi mon seau c'mon œsophage. Ignoble. « A'ident. » Accident. C'était clairement un accident, du moins c'était ce que je m'étais persuadé. Ce n'était pas de ma faute si j'ne pouvais pas voir sa gueule, mais elle me suit partout, je devais agir. Puis mon coup de verre est parti tout seul, pas comme son coup d'poings, elle, elle cherchait clairement à me tuer. J'me tourne deux secondes vers un type (Woody) qui éloigne les voyeurs, ces gros cons de voyeur. D'ailleurs lui aussi m'énervait au fond, pourquoi il essayait de nous interrompre ? J'touche ma lèvre, et elle saigne aussi, cette femme c'est un vrai animal, elle a des griffes en plus de ça. J'm'intéressais de nouveau à la pauvre abrutie de service, qui me trait … de pute ? J'hallucine, j'reste bouche bée, ça m'fait mal à la mâchoire, mais j'm'en fous. « Pa'don ? » Là, clairement j'ai envie d'lui cracher à la gueule, j'me serais pas retenue si le pauv'type ne se serait pas ramener. « T'meuf c't'une p'te. L'd'fend pô. » Ta meuf c'est une pute. La défend pas. J'me sentais vraiment handicapé à pas pouvoir parler normalement. J'espère qu'elle m'a rien cassé. Je lance un regard noir aux deux tourtereaux.

Je crois que je n'ai jamais autant détesté une personne autant qu'elle, jamais. Je ne sais pas comment une personne aussi conne qu'elle peut exister. Elle essaye de me faire croire que son coup était un accident, enfin si j'ai bien compris son charabia, vue qu'elle ne sais même pas parler. Mais le jour où je fou un coup en plein dans le visage de quelqu'un par accident je voudrais peut-être bien la croire. Enfin non je ne pense pas, car je crois bien qu'elle me hait autant que je la hais. Ensuite, il y a un gars qui débarque il éloigne les badauds de la scène, avant de me parler. Sa voix me dit quelque chose, mais pas son visage. Il y a deux mois ? La soirée au SAS, le bal masqué ! « Woody ? » Merde, là je me mets à rire un peu, sérieusement, à chaque que quelqu'un renverse de l'alcool sur moi il est là. Et avec l'autre couillonne à côté de moi qui n'arrive même pas à parler ça devient hilarant. les gens doivent me prendre pour une folle. « Faut croire que je suis dangereuse. » Je me rends compte qu'on est un peu le centre d'attention, maintenant et que je n'ai qu'une envie fuir.« Je crois qu'il est tend pour moi de tirer ma révérence, notre spectacle est fini. Adios la poufiasse. » Et je fais mine de m'éloigner, j'ai envie de vomir alors que je n'ai bu qu'une bière c'est pas normal, je touche mon front il y a encore du sang et j'ai rien pour essuyer, même pas un T-shirt. Où est-ce que j'ai foutu mes chaussures ?

« Lui-même. » Dit-il avec un sourire content d'avoir été reconnu. Lui, il avait reconnu son sourire, son regard et sa voix. En même temps, Woody avait quand même bonne mémoire des visages, surtout des jolis visages. Bref, la blonde interrompit leur petit moment de retrouvailles. Fallait vraiment qu'il se concentre pour comprendre ce que la blonde était en train de lui râler dessus. Il la regardait, les sourcils froncés, et il cru comprendre qu'elle parlait de Sacha et lui, et de son penchant à défendre la brunette. Non, c'était juste qu'il la connaissait, elle. Il n'avait aucune idée de ce qui avait causé cette dispute entre elles et en vrai, il s'en foutait un peu. Pour lui, les petits crêpages de chignon entre femmes pour avoir osé porter le même rouge à lèvres ou coucher avec le même homme, ça revenait au même. Sacha déclara finalement que c'était le moment pour elle de tirer sa révérence, et elle s'éloigna d'ailleurs de l'endroit de l'altercation. Woody la regarda s'éloigner, laissant son regard baisser jusqu'à ses fesses, avant de se tourner vers la blonde et de la regarder aussi. À laquelle devait-il apporter de l'aide ? Woody regarda de nouveau Sacha et, comme il avait déjà une petite avance avec elle, il fit son choix. Il regarda la blonde. « Tu devrais mettre de la glace, là-dessus, sinon ce sera pire demain et on pourra encore moins comprendre c'que tu racontes. » Il lui fit un clin d'oeil rapide avant de se retourner et d'aller à la rencontre de Sacha. « Tu veux que je regarde un peu la blessure que t'as au front ? » Proposa-t-il.

Ils faisaient leur petite retrouvaille tranquille, je pense qu'il ne manquait plus que le thé et les gâteaux pour qu'ils soient tous les deux dans un monde parfait et tout rose. Ça m'répugnait presque, comment quelqu'un peut aimer cette garce ? Au moins je savais que ce type s’appelait Woody et qu'il était super canon. J'écoutais l'autre cruche parler, oh que oui elle était dangereuse, et j'comprends pas comment elle peut être en cavale dans les rues de Bowen. Certes je me bats parfois, mais quand même, j'déboite pas la mâchoire de mes victimes. J'ai l'intérieur de ma joue qui saigne, mes lèvres aussi, j'suis plutôt mal barrée, Mickey va me faire la peau, c'est sûr. « Soyanara pétasse. » J'm'étais efforcée de le dire correctement, histoire de ne pas faire plus tâche. J'la regarde partir, et l'autre type regarde son cul, génial. Je levais les yeux au ciel, il m'donnait un conseil. Merci l'génius. Je soupirais avant de le voir partir à son tour retrouver l'booty d'la brune. Dommage. Y'a mieux. Il faut croire que s'type n'a pas de goûts. Je m'en vais à mon tour, plus vite je serais chez moi, mieux je me sentirais.

Oue c'est ça, c'est toi la pétasse, sérieux elle me saoul, mais finalement elle jouait juste la comédie,  parce que bizarrement pour me lancer des insultes elle arrive à parler. Chochotte va. Elle mériterait une paire de claque en plus histoire qu'elle comprenne. J'espère vraiment ne plus jamais avoir à la recroiser. Mais j'ai l'étrange impression que ça ne risque pas d'arriver, on se croise vraiment trop souvent pour que ça s'arrête tout à coup. Je commence donc ma quête pour retrouver mes chaussures, mais je suis dérangée dans celle-ci par la voix de Woody qui me demande si je veux qu'il regarde ma blessure et que je veux bien avouer que je ne suis pas contre. Je le regarde et je souris un peu, finalement malgré cette conne, je vais peut-être pouvoir profiter un peu de la soirée. « Oue, je veux bien, merci, j'ai hyper mal cette folle m'a frappé avec son verre.  » Je touche à nouveau mon front, collant à cause de l'alcool et du sang mélangé. Ça ne doit pas être beau à voir. Contrairement à lui, la dernière fois je n'avais pas vraiment pu regarder vu qu'il avait son masque donc maintenant j'en profite malgré l'obscurité. Merde, c'est vrai il a une copine faut pas que je me fasse d'idée. Je sais plus comment il l'avait appelé la dernière fois.

Rien que de ne plus être en présence de l’autre blonde semblait avoir détendu Sacha. Ou peut-être était-ce l’effet qu’il avait sur elle, tout simplement. Si c’était le cas, il en était ravi. Disons que le fait de découvrir que Sacha était une véritable tigresse ne lui donnait qu’encore plus envie d’apprendre à la connaître sous tous ses angles. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés la première fois, Woody était effectivement toujours en couple avec Sara. Là, tout était différent. Et Woody la voyait très certainement sous un nouveau jour, à présent. « Avec son verre ? Ça aurait vraiment pu dégénérer, votre truc. Encore heureux que ce ne soit qu’une petite entaille sur ton front. » Il lui fit alors signe de le suivre et le jeune homme les amena jusqu’au bar, où il commanda l’alcool le plus fort qu’il avait, en petite quantité. Il prit sa chemise, qu’il traînait avec lui depuis qu’il avait terminé son moment intime avec Maisy, et il prit un coin de la chemise qui était propre et qui n’était pas plein de sable. Il trempa le morceau dans l’alcool et vint essuyer le front de Sacha, doucement. « Alors, tu veux me raconter c’qui s’est passé ? » Demanda-t-il. Pas qu’il portait vraiment un grand intérêt au motif de leur dispute, mais ça changerait les idées de Sacha pendant qu’il nettoyait, ce qui devait lui faire mal ou lui piquer un tantinet. Et puis, peut-être que la raison était plus intéressante qu’il ne le croyait.

Je hoche de la tête à sa question, c'est vrai que ça aurait pu vraiment dégénéré. Déjà que ce n'est pas agréable de se prendre un coup de verre en plein visage, mais imaginez s'il avait cassé, je ne sais pas comment ça aurait pu finir, c'est vrai. Je soupirs. « Oue, j'ai eu de la chance. » Il me fait signe de le suivre, je le suis sans discuter. Tant pis pour me chaussure, je les chercherais plus tard. On arrive devant le bar où je le vois commander de l'alcool et trempé sa chemise dedans. J'en profite pour le relooké un  peu, quoi j'ai pas tous les jours l'occasion de profiter d'un tel vu. Je ne fais rien de mal. Je me reprends tout de même quand je sens le contact du tissu imbibé d'alcool me piquer le front. Je dois faire une petite grimace, elle m'a pas loupé la salope. « Si ça t'intéresse, eh bien je l'avais déjà rencontré et ça c'était déjà pas bien passé et aujourd'hui elle me renverse de l'alcool dessus, là encore ça va, mais elle me traite de pétasse. Ben moi qu'est-ce que je fais, ben je vide mon verre sur elle et cette hystero fait de même, mais en plus elle décide de me frapper avec son verre. Après ça, mon poing est partit tout seul.» Je me rends compte que j'ai peut-être un peu beaucoup parler, j'ai pas envie qu'il pense que je parle constamment de moi. « Cette fois non plus t'es pas avec ta copine ? » Quoi ? Oui c'est vrai je ne tourne pas autour du pot, mais je peux pas m'empêcher d'être curieuse.

Voir l'attitude d'Ayda face à Nelligan ramène Anna dans ses souvenirs, quand elle-même était encore gênée face à un garçon de son âge ou presque. Elle avait toujours trouvé Nell adorable avec elle, dès les premiers jours. Certes, elle s'était réveillée dans ses bras le premier matin, dans des circonstances disons plutôt gênantes, mais il ne s'était rien passé entre eux d'autre qu'une amitié sincère. Elle a peut-être nourri quelques sentiments pour lui à un moment, mais elle n'était clairement pas dans la capacité de faire quoi que ce soit à ce moment là. Elle était trop fragile, trop inexpérimentée, mais elle n'en avait sûrement aussi aucune conscience. Quant à Nelligan, il dit lui même qu'il n'était pas très sociable à l'époque, alors qui sait ce qu'il pouvait ressentir pour elle. L'animatrice y avait repensé plus tard, en se disant qu'en effet, des sentiments avaient été présents de son côté à un moment, mais c'était finalement passé. Du coup, Ann' se demande s'il en sera de même pour sa petite sœur s'il l'aide un peu elle aussi. Le contexte n'est pas le même, elle n'a pas fui son pays dans la peur comme Anna l'a fait, et elle ne vit pas dans une petite chambre à un lit avec Nelligan, mais c'est un homme charmant, et Ann' ne voit pas comment une jeune femme ne pourrait pas tomber sous son charme.

Quand l'évocation des souvenirs se terminent, Ayda finit par mentionner son souhait de trouver un emploi. Même si elle est sa sœur, Anna n'a aucune idée de ce qui pourrait lui convenir comme travail. La raison est simple : elle ne l'a pas vue depuis douze ans, et à l'époque elle n'était encore qu'une jeune fille. De plus, en Turquie, les femmes ne sont pas sensées avoir d'ambition particulière, juste celle d'être mariée à un homme respectable et de bonne famille. Alors forcément, Ann' ne sait absolument pas ce qu'il faudrait qu'elle pratique comme métier. Le mieux serait qu'elle fasse comme elle à l'époque : faire toutes sortes de choses pour apprendre à se connaître, pour découvrir ses loisirs et ses passions. Quant à elle, Anna avait vite trouvé ce qui lui plaisait : le contact avec les enfants, les divertir et partager avec eux toutes sortes de jeux. C'est donc naturellement qu'elle s'est dirigée vers l'animation, tout en continuant de faire le servir à la cantine de l'université.

Je pense qu'il va falloir que tu essaies plein de choses pour savoir ce qui te plaît. Mais si tu veux en attendant peut-être que je peux te recommander quelque part ? Tout dépend de ce que tu penses être capable de faire.

Finalement, la conversation se tourne vers les futurs colocataires hypothétiques d'Ayda, et Anna lance une bombe à ses deux interlocuteurs. Et si Nelligan et Ayda cohabitaient ? Sur le moment, Ann' n'a pas vraiment réfléchi, elle sait juste qu'ils cherchent tout les deux des colocataires alors pourquoi pas ? Elle sent cependant qu'il y a une petite gêne qui s'installe entre eux, il faut dire qu'après tout ils ne se connaissent pas. Soudain mal à l'aise à l'idée de les avoir mis devant le fait accompli, elle finit par dire :

Tout les deux ou avec d'autres colocs pourquoi pas ? Mais vous voyez ça, vous n'êtes pas obligés d'être d'accord ni de donner votre avis tout de suite, c'était une suggestion. Et puis Ayda, dit-elle en se tournant vers sa sœur, je peux t'aider aussi si tu veux bien.

Elle sourit et propose aux deux jeunes gens d'aller faire un peu de marche, quand Ayda avoue être un peu mal à l'aise face au monde présent. Anna se souvient qu'au début pour elle aussi ça avait été difficile de se fondre dans la masse, d'être au milieu d'une foule. Elle préférait observer cette foule de loin, comme le jour de son arrivée, quand Nelligan l'avait emmenée voir l'océan pour la première fois de sa vie. Ce dernier suivait les deux sœur de près mais semblait se demander s'il avait sa place avec elles. Anna fut ravie de voir qu'Ayda le questionnait pour le connaître, car ça montrait qu'elle était assez à l'aise avec lui. Afin qu'il vienne à leur hauteur, Ann' lui fait signe d'approcher et de prendre son bras lui-aussi, comme venait de le faire Ayda.

« T’as été un bon coup aussi. » Ça me convenait parfaitement. Nous semblions nous convenir parfaitement sur ce point. Sur l’impossibilité à avoir des sentiments. « Dans ce cas, je veux bien prendre ton numéro. » C’était parfait. Je n’étais pas la pro des relations, bien au contraire. Il me confiait également ses attentes comme quoi, il ne voulait pas que je sois blessée au fond et ça me convenait. « Ça me convient. » Alors que j’allais lui donner mon numéro, il s’éclipsait en disant que nous allions nous recroiser et je le laissais s’éclipser. Il n’y avait aucun doute, nous allions nous retrouver tôt ou tard. Je me levais de sur sa chemise que je reprenais avec moi pour rentrer presque trop sagement. Je lui donnerais lorsqu’on se verrait une prochaine fois et peu à peu, ma silhouette s’effaçait de la plage, tout comme mes pas. Ce fut une bonne soirée.

Spoiler:

Woody esquissa un sourire en voyant Sacha le détailler de la tête aux pieds, s’attardant plus précisément à son torse musclé et dévêtu. Il avait beau être occupé à faire autre chose, il savait quand un regard se posait sur lui, et du coin de l’œil, il avait tout vu. C’était flatteur, surtout venant d’une femme aussi belle que Sacha. Malgré tout, il ne passa aucun commentaire – contre toute attente – et se contenta de nettoyer sa blessure tout en la questionnant sur ce qui venait de se passer. Il fut assez surpris de savoir que le fond de l’histoire n’était pas si profond, en fait. « Ça fait bien du sang et des coups de poing pour un rien, ça, quand même. » Releva Woody. En même temps, il n’avait pas été là les autres fois, ni au début de leur présente altercation, alors il ne savait pas si la blonde et la brune avaient eu de bonnes raisons de se battre. Lui-même s’emportait facilement alors il pouvait bien comprendre, au fond, pourquoi Sacha était elle aussi en colère contre l’autre, là-bas, qui venait de quitter la plage. Bref, la brunette demanda alors à Woody s’il était encore venu à cette fête sans cette copine. Qu’elle évoque l’absence de Sara lui fit un pincement au cœur, mais il tenta tant bien que mal de cacher cette douleur dans son cœur. Il soupira légèrement, presque imperceptiblement. « Je ne suis plus avec ma copine. » Il lui offrit un léger sourire, à la fois attristé mais réconfortant. Il ne voulait pas qu’elle s’en fasse avec cela. « Je vais bien, ne t’en fais pas. Ça n’allait plus très bien, en fait … C’était pour le mieux. » Lui affirme-t-il avec assurance. Il termina de nettoyer la plaie avant de poser la chemise usée sur le comptoir. « Voilà, c’était déjà mieux que rien. » Dit-il.