Will she always gonna be Sandra Dee?

C'est le jour J. La soirée qui aurait dû avoir lieu quelques jours après le festival, mais qui se déroule plutôt quelques semaines plus tard. Tu as déjà fait les boutiques avec Levi pour te dénicher une tenue convenable que tu regrettes d'avoir choisie, maintenant que tu t'aperçois dans la miroir. Pourtant, il n'y a pas place aux regrets. Ce n'est ni sage, ni provocateur. C'est simple. Et très joli, même. Les questions fusent quant au code vestimentaire à respecter, lors d'une soirée comme celle-là. Ce n'est qu'un homme et une femme, passant ensemble une soirée tout ce qu'il y a de plus simple, et tu te tracasses à savoir s'il te trouvera jolie, ou pas assez, dans cet espèce de gros coton ouaté bleu, cette jupe jaune t'arrivant à mi-cuisse, et cette queue de cheval d'une simplicité qui dissimule pourtant plusieurs minutes de travail pour tenter de trouver la perfection dans le miroir. Le film prévu pour la soirée est déjà installé dans le lecteur, alors que le couvert du disque se trouve sur la table basse, entre la télévision et le canapé. Tu es nerveuse. Tellement nerveuse, alors que ce n'est supposé qu'être... une simple soirée-cinéma en compagnie d'Elijah... que tu as embrassé lors du bal, et qui s'est montré jaloux pour ton rapprochement avec ce total inconnu, Maxence. Rien que de te remémorer cette soirée et de savoir qu'Elijah est sur le point d'arriver te rend encore plus nerveuse, chaque seconde. Comment elles font, ces femmes pleine d'assurance, qui sortent tous les soirs et rencontrent constamment de nouveaux hommes? Ou encore, comment elles font ces femmes qui ont un rencard avec l'homme qui leur plaît, pour ne pas paniquer comme tu le fais? Si tu ne penses qu'à ça depuis que tu es prête, tu n'as pourtant plus qu'à attendre qu'il se pointe... assise devant cette bouteille de vin rouge, encore hermétiquement fermée que tu as laissée devant toi, sur la table de la cuisine.

La sonnette retentit dans la cuisine et tu figes. La nervosité prend toute la place dans ton petit corps et tu manques presque renverser la bouteille de vin rouge par terre. Quel gâchis ça aurait été que d'avoir à ramasser tout ça. Nerveuse comme jamais, tu files à la porte, t'attardant quelques petites secondes au passage devant la glace pour t'assurer que tout est en place, que tout est... parfait? La perfectionniste que tu es, et ajoutons au mélange une once de nervosité, te donnent l'impression que tu vas tout gâcher d'un instant à l'autre et que tu vas déplaire au jeune homme. Lorsque tu ouvres la porte et que tu le découvres, presque dissimulé par un magnifique bouquet de fleurs qu'il tient entre ses mains, toute ta nervosité s'évapore et tu te sens enfin capable de contrôler tes émotions, de réaliser que ce n'est qu'une soirée, après tout. « Salut. » Tu l'observes, tu le dévores presque sans trop de subtilité des yeux. Ce qu'il est beau. Et galant, en plus de toutes les qualités qu'il possède, mais qu'il ne se reconnaît pas. Salut. Réponds-tu dans un semblant de murmure. « Tu es tout simplement magnifique. » C'est inévitable, tu rougis. Son sourire à lui seul te fait craquer, si en plus il se met à te complimenter et à t'offrir des fleurs, il ne te faudra pas bien du temps pour lui tomber dans les bras et espère qu'il t'attrape... Et tu es ravissant, Elijah. Son regard pénétrant, intense, te donne envie de te perdre dans ses yeux toute la soirée, si seulement c'était possible. Tu es sortie de tes rêveries en entendant sa voix de nouveau, lui qui te tend ce magnifique bouquet que tu ne tardes pas à prendre et, évidemment à le porter à ton nez pour en apprécier les odeurs qui s'en dégage. « Je t'ai acheté ça, j'espère que tu aimes les fleurs. » Lui souriant à pleines dents, tu lui fais signe de la tête d'entrer chez toi, et tu refermes la porte derrière lui. J'adore les fleurs. Merci de l'attention, vraiment.. Tu n'aurais pas dû. Modestie, quand tu nous tiens. S'il n'avait pas dû, ça te faisait néanmoins véritablement plaisir, ça te réchauffait même le coeur un peu, et ça faisait naître en ton ventre des papillons jusqu'alors jamais ressentis auparavant. Tu te dépêches à trouver un vase pour les y placer, et dépose celui-ci sur le centre de la table, là où se trouvent le vin et les coupes. Tu... Euhm, j'ai sorti du vin rouge, en espérant que ça te plaise. À moins que tu ne préfères le blanc? Aimes-tu ça, au moins? Merde, j'aurais dû penser à tout ça bien avant. Marmonnes-tu pour à voix haute, puis pour toi-même. Tu te calmes, lui souris et te reprends : Enfin, voudrais-tu un verre de vin en ma compagnie? Tu te mordilles la lèvre inférieure, tandis que la nervosité reprend du chemin. Tu sais pas du tout comment t'y prendre, et tu as sûrement l'air tout à fait ridicule.

« Merci. » Peut-être est-ce parce que tu n'as jamais véritablement côtoyer d'hommes et que tu ne t'es jamais même embarquée dans un semblant de relation, mais tu as du mal à comprendre comment Elijah peut-être si irrésistible, si beau, si parfait sans même se rendre compte du charme qu'il a et de la beauté qu'il dégage. Certes, il a d'horribles démons qui cherchent à l'écraser au sol, et inconsciemment tu cherches à l'attirer en hauteur, à lui faire découvrir les beautés du monde. C'est par un simple sourire, aussi petit fut-il, que tu sais que c'est réussi. Et ce petit sourire timide, presque invisible, est craquant comme tout. À chaque instant, tu espères le voir se dessiner sur son doux visage aux traits tirés par les mystères du passé. Et chaque fois, ça te plaît un peu plus. « Du vin rouge c'est très bien. J'accepte volontiers un verre. » Tu pousses un soupir de soulagement, comme si le beau brun venait de te libérer d'un poids immense et invisible. C'est parce qu'il te plaît secrètement que tu cherches à ce que tout soit parfait, à ce qu'il se plaise véritablement en ta compagnie. C'est aussi parce qu'il te plaît réellement que tu veux apprendre à le connaître plus, sans le forcer à s'ouvrir à toi bien entendu, mais en faisant preuve de patience. Tu décapuchonnes la bouteille de vin et tu remplis une coupe à la fois, presque professionnellement. C'est de toute beauté : aucun dégât. Tu lui tends son verre et attrape le tien et c'est en plongeant ton regard, inconsciemment charmeur, dans le sien que tu sirotes ta première gorgée qui a le don de te soulager bien assez vite. « Prête pour Grease ? J'espère que tu me feras une démonstration des chorégraphies pendant le film. » Il sait que tu aimes danser. Tu sais qu'il déteste danser, sans pourtant savoir pourquoi. Néanmoins, tu espères bien le voir danser avec toi, un de ces jours. Peut-être ce soir, qui sait? Un sourire s'étire sur tes lèvres, et tu attrapes la manette en t'installant sur ton canapé, l'invitant à faire de même. Plus que prête! Tu vas enfin pouvoir dire que tu connais tes classiques. Et..on verra bien. Seulement si tu acceptes de danser avec moi, un de ces jours? Tu le taquines sans méchanceté, bien évidemment. S'il n'a pas envie, tu ne le forceras pas. Ça ne t'empêchera pas de chanter et de danser sur tes chansons préférées du film, celles qui te mettent de bonne humeur, même quand tu ne l'es pas. Eh oui, c'est possible une Vera triste ou mécontente! Fais gaffe de pas renverser ton vin sur mon canapé blanc, ou tu vas avoir affaire à moi, mon cher! Tu lui tires la langue en riant, et pose ton regard sur la télévision alors que le générique du film se met en marche. Subtilement, tu lui glisses alors, d'une petite voix timide : Je suis bien contente que tu sois venue, Elijah.

« Peut-être, qui sait ? » Il ne le sait pas, mais tu es folle de joie. Depuis le festival, depuis que tu sais qu'il n'aime pas danser, tu t'es mise en tête la folle idée de le faire accepter de danser avec toi. Et puis les choses ayant très légèrement changées depuis ce jour, suite au baiser, cette envie qu'il danse avec toi n'a fait qu'amplifier. Tu aimes tant danser. Nul besoin d'être professionnel dans cette forme d'art pour te satisfaire, tu n'as besoin que de simplicité, d'un sourire et du plaisir pour que le moment soit magique, parfait. « Moi, je sais. » Dis-tu en lui tirant joyeusement la langue. Ça te fait plaisir qu'il soit là, qu'il ait accepté ton invitation. Si tu ne te l'avoue pas totalement, tu sens pourtant sur toi son regard qui n'est pas pour déplaire la femme que tu es. Malgré ta timidité, ta simplicité, et ta grande naïveté, tu as l'impression qu'il te regarde comme une femme. Une simple femme qui lui plaît, sait-on jamais, et non pas comme un morceau de viande parmi tant de chair féminine, comme bien d'autres hommes. Tu aimerais tant avoir de l'expérience en l'art de séduire, pour trouver les mots à dire quand tu te trouves dans une telle situation. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Toutefois, Elijah te fait sentir comme si ton inexpérience était le moins important des problèmes et ça te réjouissait, ça t'enflammais de sentir ces drôles d'émotions grâce à ce jeune homme dont tu ne connaissais que peu de choses, encore. « Oups. » Ton visage vire au blanc en t'imaginant qu'il venait de renverser du vin sur ton canapé. C'était pas drôle, ça! Grommelles-tu en t'enfonçant alors dans le fond du meuble blanc, l'air bougon, mais tu ne peux t'empêcher d'éclater de rire à la suite. « T'es sûre de ça, à présent que j'ai fait semblant de renverser sur ton canapé ? » Tu fais mine de réfléchir en haussant les épaules. Sûre et certaine. Mais ne va pas t'imaginer que je vais t'inviter de nouveau, c'est pas la peine mon ami! Dis-tu en te mordant la lèvre inférieure pour t'empêcher de rire. Tu déposes ton verre de vin sur la table basse à droite de toi. « Plus sérieusement, je suis content d'être là, moi aussi. Je ne pourrais rêver meilleure compagnie. » Évidemment, tu souris et rougis violemment. Meilleure compagnie.. Tu ne sais que répondre, sinon que de sourire idiotement. Tu ne sais trop comment te placer, si tu dois discuter pendant que le film est en marche. Tu n'as aucune idée de ce qu'est le protocole d'un «rencard». C'est en déposant ta main gauche sur le canapé que tu sens une pression se faire non loin de toi. Tu détournes les yeux pour découvrir sa main à quelques centimètres à peine de la tienne. Un peu nerveuse, tu restes dans cette position, c'est-à-dire tout à fait immobile, durant les premières minutes du film. Puis dans un élan de confiance et d'initiative, tu déplaces ta main pour la glisser sous la sienne et entrecroiser tes doigts avec les siens. Sa main est chaude, réconfortante, apaisante. Tu avales ta salive de travers en appréciant le contact autant que tu le peux, espérant qu'il ne retire pas brusquement sa main. Puis la première véritable chanson du film se met en marche Summer Nights, que tu te décides à fredonner, bien que ta voix ne soit pas terrible. Tu t'en rends d'ailleurs compte, puis tu rougis. Excuse-moi, je n'ai pas les talents de chanteuse.. Je ne t'ai pas brisé les oreilles tout de même? Demandes-tu timidement, alors qu'inconsciemment, tu caresses doucement le côté de sa main de ton pouce.

Ça se passe très bien, jusqu'ici. Mieux encore que tu ne te l'étais imaginé. Oui, tu as douté de toi à quelques reprises au courant de la journée, avant qu'Elijah n'arrive, ses fleurs à la main et qu'inconsciemment, il efface toutes tes peurs. Tu te sens en confiance, à l'aise. Tu ne sais pas toujours que dire, quoi faire ou comment réagir face à un homme, mais avec Elijah ça te semble tout naturel. « Je suis triste, je voulais venir squatter tous les soirs dans les jours à venir. Tant pis... » Naïve que tu es, tu le crois d'abord, pour ensuite faire des gros yeux en réalisant qu'il ne fait que plaisanter. Tu te sens privilégiée d'être en compagnie de cet homme, de le voir sourire, même rire... grâce à toi? De toute façon, il n'y a pas de place ici, pour toi.. C'est faux. Totalement faux. Il sera toujours le bienvenu chez toi. Tu souris à pleines dents en remarquant sa bonne humeur, en découvrant un trait de lui jusqu'alors méconnu pour toi, comme pour tous les autres, certainement. « Bah un peu... Je ne suis pas sûr de pouvoir réécouter de la musique un jour. » Tu croises les bras sur ta poitrine, ferme les yeux et fait mine de bouder, telle une gamine de cinq ans qui n'a pas droit à sa barre de chocolat. Et tout de suite, le jeune homme se reprend, ce qui t'arrache un vif sourire que tu ne peux contenir. « Je rigole, je rigole ! J'aime ta voix dans n'importe quelle situation, toute façon. » Tu rouvres un oeil doucement, et puis deux mais ce qui se passe ensuite te surprend totalement. Elijah s'est rapproché de toi sur le canapé et t'entoure de ses bras. Comment te concentrer sur le film, à présent? Comment est-ce possible, quand tout ce que tu as en tête, c'est la chaleur qu'il dégage et qui te réchauffe, ce sont ses bras musclés, mais fins dans lesquels tu te sens en sécurité, même s'il n'y a aucun danger extérieur. C'est aussi la proximité, elle te rappelle ce soir au bal, lorsque vos lèvres se sont rencontrées pour la première fois dans un chaleureux baiser. Tu ne penses plus qu'à ça. Tu ne veux pas qu'il parte, tu veux qu'il reste là où il est et qu'il ne parte jamais - ce qui est impossible, mais c'est bien beau rêver. Tu en oublies ce qu'il vient de dire sur ta voix, tellement tu es concentrée sur cette proximité, et... sur ce qu'il dit ensuite. « Putain Vera, qu'est-ce que tu me fais ? Tu n'imagines pas l'effet que tu peux avoir sur moi. » Évidemment plus petite que lui, tu relèves les yeux vers son visage, qui te semblait tout à l'heure plus détendu qu'à l'habitude, mais qui te paraît maintenant... perdu. Naïve que tu es, tu ne comprends d'abord pas le sens premier de la phrase. Mais... je n'ai rien fait? Elijah, ça va? Puis après quelques secondes de réflexion, tu as envie de te donner une bonne gifle sur le front, te trouvant particulièrement idiote de ne pas avoir compris immédiatement. Oh, je... Quel effet est-ce que j'ai sur toi? C'est plus fort que toi, il fallait que tu demandes. Et c'est tout autant plus fort que toi lorsque tu pivotes légèrement ton corps pour approcher ta main de son visage. Tes doigts glissent sur sa barbe courte. C'est piquant, mais ça te semble si doux, si agréable. Tu remontes vers les joues doucement. Son regard, surpris, tu n'arrives pas à le déchiffrer, à saisir ce qu'il pense. Ta main atteint ses cheveux. Timidement, tu souris avant de passer tes doigts dans sa chevelure. C'est plus fort que toi... l'effet que lui a sur toi est inévitable et sans équivoque. Tu plonges tes yeux, nerveux et gênés, dans les siens, sans te rendre compte que par nervosité, tu te mords la lèvre inférieure. Grease joue toujours derrière vous, mais tu n'y portes plus attention. C'est Elijah qui a droit à toute ton attention.

Tu aurais pu demeurer dans cette position des heures et des heures, sans jamais t'ennuyer. D'être si près de lui, qu'il te tienne dans ses bras, tou ça est nouveau pour toi, mais il n'y a qu'avec lui que tu as envie de ressentir ça, ces drôles de papillons que tu as dans le ventre depuis le début de la soirée. « Tu ne le vois donc pas ? » Vient le temps des aveux. Si tu le vois, tu ne parviens toutefois pas à en comprendre parfaitement le sens. Tu ne veux pas te mentir et croire qu'il te regarde d'une façon, alors qu'en réalité ça ne veut rien dire. Mais bien au contraire, ce qu'il t'avoue à la suite te confirme que tu n'es pas la seule à ressentir cette chose... cette chose étrange en toi, et que les sentiments sont réciproques. « Tu me contrôles, Vera. Complètement. Tu peux faire ce que tu veux de moi. Tu es la seule qui m'importe, aujourd'hui. Tu es la seule qui parvient à me faire sourire quand j'ai l'impression que la terre entière est contre moi. Ta main est la seule que j'ai envie de tenir dans la mienne. Ton sourire est le seul que j'ai envie de voir chaque matin. Tu ne te rends pas compte à quel point tu comptes à mes yeux. » Ton coeur se serre au niveau de ta poitrine, pour ensuite exploser d'un bonheur jusqu'alors méconnu. Tu as cet effet sur un homme. Il veut n'être qu'avec toi, il ne veut voir que ton sourire, tout comme tu ne veux voir que le sien. Tu souris idiotement, le rouge aux joues, la joie et un mélange de naïveté accrochés au visage. Comme toute réponse à cet immense aveu, tu approches ton visage du sien ne serait-ce qu'un peu plus encore pour diminuer l'infime distance qui vous sépare à présent, et tu déposes tes lèvres contre les siennes dans un simple et court baiser. Court, mais chaleureux, puissant dans sa signification. Tu ne réfléchis pas, ça t'est venu tout naturellement. Tu as l'habitude de toujours trop réfléchir en la présence d'hommes. Tu veux tout bien faire, sans savoir comment le faire puisque tu es inexpérimentée en la matière. Ton coeur se serre à l'idée qu'Elijah puisse prendre la fuite en découvrant que c'est une première. Ce genre d'aveux, mais aussi bien d'autres choses. Tu finis par prendre la parole à ton tour, d'une toute petite voix, timide et presque nerveuse, mais qui laisse transparaître un immense bonheur : Tu me fais ressentir des choses que je n'ai jamais, vraiment jamais ressenties auparavant. C'est une première pour moi, Elijah. Je me sens tellement vivante, près de toi. Je n'ai pas cessé de repenser à ce baiser, lors du bal... Et je veux qu'il n'y ait que toi pour m'embrasser de la sorte. Ce sourire que je vois sur ton visage, j'espère qu'il ne disparaîtra jamais, parce que putain qu'il est beau. Tu me fais fait perdre mes moyens, et j'aime ça. Elijah, j'aime ça car c'est la première fois que je ressens ça... Tu plonges ton regard dans ses yeux ténébreux et t'y perds, rougissante, mais tellement heureuse, d'un coup. Le film derrière vous n'existe même plus. Plus de Sandy et de Danny. Il n'y a que toi et Elijah. Seulement vous deux. Et c'est parfait.

« Je suis tellement chanceux. Et pourtant, je ne le mérite pas. »  Ce qu'il te dit là te blesse. Il ne pense pas à mal et tu l'as connu ainsi. Peu sûr de lui-même, il ne souriait que très peu lors de vos premières rencontres et il semble être incapable de se valoriser totalement. Ce n'est pas de la modestie, ça te semble plutôt être un mal de vivre, une douleur vive qui n'a jamais entièrement cicatrisé. S'il te semble maintenant beaucoup plus souriant, plus porté à rire, il est porté parfois à se mettre lui-même des bâtons dans les roues et pour toi, c'est impensable. Secouant vivement la tête de gauche à droite, tu poses ton index sur sa bouche, le regard doux, mais sévère. Ne commence pas. Ce n'est pas une question de mérite. Je suis bien loin d'être la déesse suprême de ce monde. Alors tu vas cesser de dire des bêtises dans le genre, et revient plutôt à me dire comment tu es chanceux... et combien tu veux ne m'avoir que pour toi.. Tu ris, mais c'est tout de même très sérieux. Ça t'attriste qu'il soit incapable de réaliser quel homme formidable il est. « Je suis heureux d'être le premier qui te fait ressentir ces émotions, ces sentiments. Tu es tellement parfaite. » C'est la vérité, c'est le tout premier qui te fait ressentir ces drôles de choses. Tu as honte d'avouer que tu es encore parfaitement pure, à ton âge. Aucune relation amoureuse, aucune relation sexuelle.. Certaines de tes copines t'avaient mises la pression en t'affirmant qu'aucun homme ne voudrait de toi dans les années à venir si tu ne tentais pas quelques expériences au préalable. Tu t'en étais toutefois sentie incapable. Et si Elijah était de ces hommes dont tes copines te parlaient, justement? Non, il ne pouvait tout de même pas être comme ça. Le second baiser que vous échangez te le fait réaliser inconsciemment. Il est plus passionné encore que le premier, et tu voudrais ne jamais avoir à lâcher ses lèvres. Posant ton front sur le sien, tu murmures : C'est toi qui est parfait, Elijah. Tellement parfait.. Tu te mordilles la lèvre inférieure en riant nerveusement, puis te laisser aller dans ses bras réconfortants. « Je veux tout de toi, Vera, tout. Je ne supporterais plus de voir un autre homme poser ses lèvres contre les tiennes. » Tu replonges ton regard dans le sien, l'air plus sérieuse que jamais. Je suis prête à tout te donner de moi. À toi et à personne d'autre. S'il ne le savait pas, il en aurait maintenant la certitude. Ce baiser partagé avec un autre homme lors du bal, ce n'était rien. Peut-être qu'une expérience? Une idée idiote, ça c'est certain. Si ta mère te voyait... Elle ne te reconnaîtrait pas. Toi d'habitude si méfiante avec les hommes depuis l'adolescence, Elijah aurait pu n'avoir que de mauvaises intentions et se faire passer pour le prince charmant que tu n'y aurais vu que du feu en t'imaginant vivre dans un conte de fées. Mais tu es si bien dans ses bras, si bien que c'est impossible qu'il ait de mauvaises intentions. Je sais qu'il est encore tôt, mais... veux-tu rester pour la nuit? Juste.. je voudrais que tu puisses rester. Si tu en as envie? Ton visage vire au rouge, et tu attends, nerveuse.

« T'es ma déesse suprême à moi. » Instantanément, tu lui frappes l'épaule en éclatant de rire. Il est tellement adorable, comment ne pas être complètement sous son charme? Même si tu doutes l'être, il te fait sentir véritablement comme une princesse. Comme une déesse. Sa déesse à lui. «Dans ce cas, prosterne-toi devant moi!», Dis-tu à la blague. Tu lui tires la langue en souriant. Avec tout ça, tu en as oublié le film et ta coupe de vin qui n'a été vidée que de quelques gorgées. Tu te sens si bien d'être avec lui, si heureuse, et si... femme? Elijah te fait sentir comme une femme, non pas comme une gamine. Peut-être est-ce pour cette raison que tu lui proposes de rester pour la nuit. Jamais, jamais tu n'as proposé à aucun homme de rester plus tard que les vingt-deux heures. En réalité, jamais tu n'avais invité d'homme ici, à l'exception de Levi. C'est ton voisin après tout et c'est un peu comme ton frère. Il était privilégié, le Levi. Il devrait céder sa place à Elijah qui, tu l'espères, accepterais de rester pour la nuit. Et pour les nuits à venir, peut-être même? Es-tu trop rapide en affaires? Est-ce exagérer que de proposer qu'il reste pour la nuit? Elijah voit bien ton malaise et ta nervosité et décide d'en effacer toutes traces en t'embrassant de nouveau. Ses baisers, sa voix, son regard, tout de lui a le don de te rendre nerveuse, comme il a tout autant le don de complètement te calmer. « J'en ai envie, Vera. Vraiment. Mais je veux juste m'assurer que c'est ce que tu veux réellement toi. Mais bien évidemment que j'en ai envie. Je veux que ton sourire soit la première chose que je vois, chaque matin. » Comment ne pas être complètement dingue de lui? Avait-il compris que tu es novice en matière de relations? Dans absolument toutes les sphères d'une relation? Tu prends sa main dans la tienne et la serre doucement en plongeant tes yeux dans les siens, agrippant ta lèvre entre tes dents avant de répondre, l'air réfléchie : J'en ai vraiment envie, Elijah. Je veux que tu restes avec moi pour la nuit. Pour toutes les nuits, même..? Tu rougis encore une fois. Oui, ta peau semble n'avoir de pigments que pour rougir. Et ça t'énerve. Tu sais que tu rougis, puisque lorsque ça t'arrive, tu as chaud, plus que de coutume. Ou peut-être est-ce juste Elijah qui provoque ces chaleurs que tu as? Et j'espère même que lorsque tu partiras demain, tu oublieras ta veste. Pour que je puisse la garder ici, avec moi. Et la mettre quand j'aurai froid. Tu rigoles, puis baisse les yeux timidement. D'une voix plus discrète, plus faible, tu ajoutes : Mais.. j'espère que tu ne t'imagines pas que je t'invite à rester pour la nuit pour qu'il se passe autre chose que.. Enfin, tu vois ce que je veux dire? Je.. Avec toi je ne veux pas partager qu'une seule nuit, et je veux attendre avant que, enfin.. Il n'y a toujours eu que moi, toute seule, dans mon lit, tu comprneds ce que je veux dire? Non, sûrement pas. Tu étais tellement intimidée par l'aveu que tu t'apprêtais à faire, alors que peut-être ça ne l'intéressait même pas. Ça te fichait tout de même la trouille, toi qui croyait encore qu'un homme prendrait ses jambes à son cou si une fille de ton âge avouait sa virginité. Elijah, ce que je veux dire, c'est que je n'ai jamais couché avec aucun homme, avant. Et je ne me sens pas prête pour ça, alors.. Si tu restes ce soir.. Tu comprends? Tu rougis violemment, gardant la tête baissée vers vos jambes, vers vos doigts entrecroisés. Putain, c'que t'as honte.