Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
« Ton regard, ma belle. Y’a un truc dans ton regard, mais rassure-toi, je n’ai jamais aimé les anges. » J’arque un sourcil visiblement amusée. « Et y’a quoi dans mon regard, Nate? » Je m’approchais de lui dangereusement avec son sourire entendu alors que je caressais son torse du bout des doigts. Il ne valait mieux ne pas parler de l’ancienne Maisy, il ne connaissait pas l’ange sous le démon. Il me chatouillait par la suite et me laissait décompresser. Je soufflais doucement. « Après, c’est pas moi l’ange, hein? » Je lui tire la langue gentiment. Maintenant sur la terre plus ou moins ferme, parce que nous sommes sur un bateau, duh on se séchait puis je me changeais et je revenais en remarquant qu’il avait allumé plusieurs chandelles. Hey bien, c’était définitivement un rendez-vous galant. « Tu fais ça pour toutes les cokées que tu rencontres? » Je lui demandais avec un fin sourire aux lèvres qui se voulait être taquin. Peut-être me perçevait-il différemment? Il me disait qu’il espérait qu’on se souvienne longtemps de ce soir et je lui souriais avant qu’il ne s’éclipse pour mettre de la musique. Au delà du romantique, c’était même très kitsch. J’avais un petit sourire en coin. On s’installait sagement pour attendre le coucher du soleil, lorsque Nate me le pointait je souriais à pleines dents et je regardais le spectacle. Les couleurs se mélangeaient et tout me semblait surréel. C’était si beau, si coloré. Jamais, je n’avais pris le temps de regarder toutes ces si belles choses... J’aurais pu passer ma vie à observer le tout. Je souriais et je me tournais vers Nate de temps à autres, les yeux pétillant de bonheur. Lorsque le spectacle se terminait, je n’étais pas triste... Il y en aurait un demain matin et puis un autre demain soir. Je me tournais vers Nate et je m’approchais de lui. « Tu me fais découvrir tant de choses. » Je soufflais doucement, éprise de différents sentiments. Il ne manquait que les feux d’artifices et tout y était. Mon cœur se débattait dans ma poitrine pour une fois, c’était une autre raison que la drogue. J’avais réellement envie de l’embrasser, mais je me demandais si c’était la bonne chose à faire. Sa peau était chaude malgré la température qui commençait à baisser. « Merci. » soufflais-je finalement, les yeux scintillant comme si j’avais découvert une nouvelle merveille du monde.
« Je n’ai jamais dit que j’en étais un » alors qu’il avait dit qu’il ne savait pas trop ce qu’il y avait dans mon regard. C’était mieux comme ça de toute façon. « Ah non, t’es pas un ange, toi? » J’arque un sourcil, amusée un fin sourire aux lèvres en guise de taquinerie. Et un peu plus tard, je lui avais demandé s’il faisait ça avec toutes les cokées et il me répondait que ça lui donnait beaucoup de boulot et j’avais pouffé de rire. Il n’y en avait pas tant à Bowen selon tout ce que j’avais vu. Il se rattrapait en me disant qu’il faisait ça pour moi, que c’était un truc spécial et je rougissais à vue d’œil. « Oh! » soufflais-je. « Tu n’aurais pas dû te donner tant de mal! » Je ne le méritais pas, je n’en valais pas la peine. Je n’étais qu’une pauvre cokée, dépendante de mes vices. Puis, il me disait qu’on avait surement plein d’autres choses à découvrir. Avec les projets énoncés un peu plus tôt, je n’en doutais pas. Nos regards ne se fuyaient plus, ils se découvraient davantage. Mon cœur battait à toute allure. Il déposait finalement un baiser sur mes lèvres, un court baiser, trop court. Sa main joignait ma nuque et il me disait que ça lui faisait plaisir de me faire découvrir de nouvelles choses. Je ne voulais pas que ça s’arrête. J’avais une envie de découvrir plus avec Natanaël. Lentement, je m’avançais pour capturer ses lèvres de nouveau et l’embrasser tendrement, puis passionnément. J’avais pris un risque cette fois-ci. Et lorsque le baiser s’arrêtait. Je rougissais de plus belle. « Tu sais que tu risques de voir des paparazzis demain matin à ta porte? » Je lui faisais un petit sourire timide en remettant une mèche derrière mon oreille.
« Ça m’a fait plaisir de faire tout ça pour toi. » Je rougissais à vue d’œil. Le repas avait été rapide et je n’avais pas eu la force de tout manger. Sûrement dû au stress et à l’amour naissant qui débutait. Je pouvais vivre maintenant d’amour et d’eau fraîche comme disait le proverbe. Suite à notre baiser, il prenait le risque des paparazzis alors que je rougissais. « Et tu prends le risque qu’ils te dévoilent des choses infâmes sur moi? » Il descendait ses baisers dans mon cou me faisant frissonner de plus belle. « Faudrait déjà qu’ils me trouvent. » J’avais un petit rictus sarcastique. « Première nouvelle que tu auras, il y en aura un perché à ta fenêtre dès ton réveil. » Il s’arrêtait pour regarder les étoiles naissantes. Il me proposait de dormir sur le bateau et qu’on rentre tôt demain matin. J’affichais une mine songeuse... D’un côté, je serais enchantée de dormir avec lui, de l’autre la tentation allait être puissante de ne pas coucher avec lui... D’avoir une relation sexuelle avec lui, presque charnelle. Je voulais d’un autre côté prendre le temps qu’il fallait avant de sauter le pas. Nous ne connaissions que depuis très peu de temps et ça avait une importance à mes yeux. « Y’a deux chambres, on peut les utiliser. » J’avais hoché la tête positivement, toujours dans un dilemme intérieur alors qu’il captivait mes lèvres de nouveau. Je ne penserais plus jamais correctement s’il ne cessait pas de m’embrasser. « Je n’ai pas encore baptisé le bateau, tu aurais un nom à proposer? » J’avais un léger sourire aux lèvres à sa nouvelle question. « Un peu comme le Summer Breeze de Seth Cohen dans The O.C. ? » Ma question et ma référence pouvait être un peu complexe pour lui, mais d’un autre côté, je trouvais ça nettement trop romantique pour être vrai. Je croisais mes jambes en regardant le ciel. « Tu connais les constellations? » Je regardais Nate dans l’attente d’une réponse.
« Qu’ils disent ce qu’ils veulent sur toi, je ne les écouterai pas. » Ce qui avait pour but de me détresser, c’était le contraire qui se produisait, j’angoissais plus qu’autres choses. Il me faisait néanmoins mention que son appartement était au quinzième étage et j’espérais pour lui que jamais l’ascenseur ne tombe en panne. « Mais c’était qu'un parallèle pour que tu comprennes ce comparatif! » Je levais les yeux au ciel avec un fin sourire. « Le quinzième étage? Un Penthouse? » C’était mes préférés, je gardais un fin sourire aux lèvres tout en me questionnant toujours pour l’ascenseur. Quoi que dans un bloc de ce genre, on s’arrange toujours pour avoir deux ascenseurs et pas qu’un seul! « Dès que tu voudras, je te montrerai ta chambre. » Il semblait impatient de me la montrer et je posais ma main sur la sienne en prenant une grande inspiration. « J’ai pas envie qu’on couche ensemble, Natanaël. » J’expirais doucement. « Je veux qu’on se donne du temps, le temps de se connaître, de se découvrir... Je ne veux pas d’un rapport à la sauvette. » Je le regardais les yeux pétillants en espérant qu’il comprenne ce que je voulais lui dire. Je ne voulais pas le mettre sur la liste des hommes avec qui j’avais couché pour ensuite le relâcher le lendemain matin. J’avais envie de faire l’amour et non plus de baiser. J’avais envie de me poser avec lui, j’avais envie de tout fuir avec lui. Et pour cela, je devais me respecter moi-même avant toute chose. S’en suivait du nom du bateau. Je gardais un léger sourire ne voyant aucun jeu de mots à faire avec mon prénom. « Que dis-tu de N8? » Je riais doucement en me jouant de lui, bien évidemment. Il me disait qu’il en connaissait aux States, mais pas là où nous étions. Je hochais la tête. Il me disait que c’était dommage qu’on ne capte pas Internet. Il ne manquait que ça pour me créer un désir insoutenable de Nate. « Internet ne se capte pas ici? Et le téléphone? » Je fronçais les sourcils l’air intrigué. Il me proposait néanmoins d’inventer des constellations, ce à quoi je riais doucement. J’en pointais une série. « Regarde, ça a la forme d’une araignée lorsqu’on les relie toutes... » Je l’invitais à se coller contre moi pour voir la nouvelle constellation made in Maisy Kavanaugh. « À ton tour! » Je m’exclamais en riant doucement, on refaisait le monde à nous deux. J’avais l’impression que les étoiles brillaient pour nous, qu’elles se plaçaient pour nous amuser le temps d’une soirée.
Il me disait que l’immeuble où il vivait avait vingt étages selon lui et j’opinais de la tête. De mon côté, j’avais une colocation bien banale avec une sainte nitouche, un gamer et une inconnue. Je commençais à croire que l’inconnue n’était qu’un fantôme puisque je ne l’avais jamais rencontrée. Puis, Nate ne tardait pas à se justifier en m’expliquant que ce n’était pas ce qu’il voulait alors qu’il rougissait. Je l’écoutais attentivement se justifier comme quoi il pensait comme moi et que c’était bien trop tôt. Je doutais un peu de lui, il devait avoir un bon nombre d’aventures derrière lui il était un bel homme après tout. Puis, il espérait que notre première fois soit magique ce à quoi je souriais et je baissais le regard gênée en rougissant. « Je m’excuse si tu as pensé ça. » Je secouais la tête négativement alors qu’il déposait un baiser sur mes lèvres. « Ne t’en fais pas... Je ne suis pas vierge, c’est simplement dans l’idée de me préserver un peu pour rendre ça plus... différent, magique? » Je n’avais jamais vécu de vraie relation amoureuse alors j’osais croire qu’on ne couchait pas le premier soir. Il me disait néanmoins qu’il penserait au nom du bateau et je hochais de nouveau la tête. Il vérifiait son téléphone en me disant que nous étions trop loin des côtes, d’accord. Je secouais la tête négativement alors qu’il me demandait si je voulais passer un coup de téléphone et il me demandait si j’avais peur d’un kidnapping. J’étais surprise à sa question ne pouvant que balbutier quelques mots sans créer de vraies phrases tellement sa question me surprenait. Puis je respirais calmement avant de déclarer : « J'ai toujours cru que si on me kidnappait, ce serait une bonne nouvelle pour moi au final. » Aussi triste que cela pouvait sembler, je réalisais maintenant que je devais avoir une importance pour cet homme qui se souciait réellement de moi. Puis, il pointait quelques étoiles et je riais lorsqu’il me parlait du M et il me demandait si j’en voyais d’autres. Je regardais le ciel à la recherche d’autres formes. « Hm pas pour l’instant et toi? » Je recherchais toujours de nouvelles formes ou quoi que ce soit d’autre, mais je craignais avoir l’imagination peu fertile dans ce genre de domaine. « Parle-moi de toi. » Alors que je tournais mon regard vers lui, avide d’en connaître davantage sur l’homme qui me faisait pétiller depuis maintenant quelques heures.
« On attendra tout le temps que tu voudras. » Je jouais doucement avec sa main, étrangement gênée. Je me disais que c’était de ma génération de coucher le premier soir alors que mes parents disaient le contraire et ils étaient bien prêts pour la suite. J’avais simplement hoché la tête, j’avais appris à être la parfaite femme soumise en étant jeune et je n’avais pas vu d’autres exemples. Il me demandait pourquoi je pensais et je levais les yeux vers le ciel pour les laisser là, ça serait sans doute plus facile d’expliquer. Il me disait qu’il serait très malheureux et je haussais les épaules retournant mon regard vers lui. « Tu ne me connais pas, Nate. » On ne se voyait que depuis une fois ou deux, il ne connaissait pas tous mes vices, il n’avait aucune idée de ce que j’avais fait. Et pour une fois, j’avais l’impression de ne pas être la bonne personne au bon endroit. Je me demandais si je méritais d’être au monde, si parfois ce n’était que la bonne chose à faire... Un kidnapping aurait peut-être aider mes parents à être plus heureux. Je jouais maladroitement dans mes cheveux. « Je ne suis pas un ange, je ne suis pas une personne que l’on peut aider si facilement. Je ne sais pas si je mérite seulement de vivre, par moment. » Mon regard et mes explications pouvaient être longues et pesantes, mais d’un côté, c’était ce que je pensais réellement de ma personne. Longtemps, on m’avait appris à être altruiste, à me concentrer que sur les autres, à ne désirer que leur bonheur. Une dévotion particulière. Ma vie avait-elle était si agréable que ça au final? Peut-être pas. Ça avait quoi de bon de n’être que Maisy Kavanaugh? On changeait de sujet pour mieux parler de lui, qu’est-ce que je voulais savoir? Il me disait qu’il n’avait rien de passionnant. Il vivait aux Etats-Unis, je l’avais remarqué avec son accent. « À faire la fête? » J’allais devoir creuser le sujet davantage. « As-tu des frères et sœurs? Tu es ici avec tes parents? Pour combien de temps es-tu à Bowen? » Des questions, je pouvais lui en donner des tas, et ce, très facilement. J’étais altruiste. Puis, en caressant sa main je le regardais dans les yeux pour lui demander une incommensurable faveur, voir même une preuve de confiance absolue. « Dis-moi quelque chose que tu n’as jamais dit à personne. »
Nate m’effrayait un peu à aller si vite et à vouloir se caser rapidement. Moi, j’avais besoin qu’on prenne le temps de faire les choses. Peu importe ce qu’elles étaient. Je n’avais pas besoin de tout faire rapidement, le rapide me tuait. Et à petits feux. Je réalisais que toute ma vie, on m’avait bousculée. On me poussait à faire des activités x, y et z sans même me demander mon avis, sans m’en parler et je devais m’exécuter. Je réalisais que le peu de moments que j’avais pour moi étaient bien trop condensés... Ça me faisait peur, étais-je destinée à courir après le temps? « Ne dis pas ça... On a tous fait des erreurs, c’est pas pour autant que l’on mérite de mourir. » Je hausse les épaules, je n’allais pas le contredire même si je pensais le contraire. « Tout ce qu’on me dit ne m’enlèvera pas le fait que j’ai envie de mieux te connaître, qu’est-ce que tu as pu faire de si terrible? » Je haussais les épaules de nouveau. « C’est un ensemble de choses, je crois. » lui avais-je avoué sans trop détailler les choses en question, ni même l’ensemble. Je me sentais coupable de toute l’histoire avec mes parents, mais d’un autre côté, étais-je la responsable? Je n’en croyais rien. Enfin, on délaissait le sujet pour mieux s’attarder sur sa vie à lui et ça me donnait enfin un répit. Il me racontait sa vie comme quoi il passait sa vie dans les bars et dans les boîtes. Je hochais la tête positivement. Il me disait qu’il n’avait ni frère, ni sœur et que ses parents étaient décédés. « Je suis navrée, toutes mes condoléances. » Je lui adressais un regard sympathisant en me demandant si mes parents étaient décédés ce que ça changerait. Sans doute un héritage très modique et le reste irait à des causes de bienfaisance. Il me disait que ses parents étaient décédés dans un accident d’avion et qu’il avait décidé de venir ici faute de tous les souvenirs. « L’avion ne t’a pas fait peur? Et les États-Unis te manquent pas, ne serait-ce que pour toi? » Je le questionnais pour qu’il s’ouvre alors que j’étais la première à me refermer comme une huitre. Puis, il m’expliquait qu’un soir en état d’ivresse ce qu’il avait fait, ça me révoltait un peu intérieurement, mais j’avais appris à canaliser mes réactions. Il me disait que tout s’était bien terminé au final et j’avais hoché la tête. J’avais de la chance d’avoir des chauffeurs ou même parfois des taxis. C’était bien le seul point positif d’avoir des parents riches à souhait. Il me glissait un tendre baiser auquel je répondais avec douceur. « Dis-moi à ton tour quelque chose sur toi. » Ses doigts entremêlés aux miens je réfléchissais à ce qu’il voudrait entendre. « J’ai participé à une télé-réalité qui a eu un effet monstre sur ma vie. » Je grimaçais en lui disant cette confession qui m’amenait doucement à rire après coup. « J’ai un chat qui s’appelle Kitty Meowddleton et j’adore les moutons, je collectionne les peluches moutons, d’ailleurs. » Je riais doucement, c’était minime, mais c’était toujours un pas vers l’avant.