~ sujet commun : anniversaire de Lily-Anaëlle

Bonne continuation. Ça sonnait comme si leurs chemins se séparaient à tout jamais. Mais Nelligan n’avait pas envie de laisser Zach partir de son côté, sans se retourner. Sans qu’il ne cherche à le retenir. Pourtant, c’était exactement ça qui était en train de se produire. Zach avait tourné les talons, levé les pouces vers Lily-Anaëlle alors qu’ils auraient plutôt dû être dans l’autre sens. Nelligan soupira, se grattant la nuque en regardant Lily-Anaëlle, puis Zach qui avait disparu à l’autre bout de la pièce. Il ne savait plus vraiment quoi penser de la situation. Il savait  à quel point il était blessé, mais il n’avait pas été préparé à voir son meilleur ami l’être aussi. Nelligan n’avait pas réalisé que Zach ne gagnait pas tout, dans cette histoire. Il le perdait lui. Malgré eux.

Alors que Nelligan s’apprêtait à quitter, parce qu’il en avait assez vu pour ce soir, Lily-Anaëlle arriva jusqu’à lui. Il aurait préféré ne pas avoir à lui parler, en toute honnêteté. Il avait fait acte de présence à son anniversaire, c’était déjà un grand pas pour lui. Il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Elle lui souriait en le saluant. Nelligan se força à sourire aussi, mais tous les muscles de son visage étaient crispés. Tout son corps, même, étant en position de défense. « Bonsoir. » Elle souligna sa joie de le voir là, et lui demanda comment il allait. Nelligan avait envie de rire et de pleurer en même temps suite à cette question. C’était bien beau la politesse, mais là, ça ne passait pas vraiment pour lui. Nelligan étant Nelligan, il fut toutefois incapable de dire quoi que ce soit là-dessus. En plus, c’était son anniversaire. Il n’avait pas le droit de faire une scène. « Ça va. C’est une super surprise que t’as eu, hein ? Tu t’amuses ? » Demanda Nelligan, préférant s’en tenir à cette conversation superficielle. Ce n’était pas une bonne idée d’aborder les sujets qui font mal. Pas maintenant. Pas devant tout ce monde. Peut-être jamais.

Isaiah aurait continué à danser pendant des heures encore, sur des chansons du genre. Rien que pour faire le con un peu plus longtemps. Il aimait bien se ridiculiser, le petit. Parce qu’il n’en avait pas peur, justement. Mais Joe avait décidé que c’en était assez des danses loufoques, alors elle avait remis la musique d’avant. Isaiah arrêta de danser, encore en train de rire, reprenant son souffle. C’était reconnu que le jeune homme, qui fumait de la marijuana comme on boit de l’eau, n’était pas dans la meilleure forme physique. La jeune femme qui l’avait entraîné sur scène déclara alors, en criant, une bataille d’eau générale. Mais elle avait de merveilleuses idées, celle-là ! Il allait devoir se rappeler de la harceler pour qu’elle devienne son amie. Un peu comme il l’avait fait avec Aisling. Ça fonctionnait à tout coup, avec un peu d’acharnement. Isaiah s’était reculé un peu afin d’analyser la situation et de choisir ses proies, et c’est en croisant le regard espiègle d’Ezekielle qu’il comprit ce qu’elle avait derrière la tête. « Non, toi, ne fais pas ça … sinon … ! » Cria-t-il avec un regard sérieux avant d’éclater de rire, ayant trouvé une bouteille d’eau qu’il pourrait venir vider dans son chandail.

August était un passionné, de ceux qui ne réalisent pas qu’ils emmerdent les autres avec leurs explications et leurs faits cocasses. C’est pourquoi il avait, sans hésitation, récité l’historique de la macarena à son interlocutrice alors que celle-ci semblait bien trop ivre pour s’y intéresser un tantinet. Il n’avait pas vraiment porté attention à cela, trop occupé à l’informer de ses connaissances. Pourtant, August n’était pas imbu de lui-même, il aimait tout simplement partager ce qu’il savait. Et il aimait que les gens le fassent en retour. Toutefois, quand il vit le rire niais de la jeune femme et son absence de réponse quant à la macarena, August comprit que ce n’était sans doute pas le bon moment pour ses cours d’histoire privés. Il se présenta donc, comme toute personne normale l’aurait fait. Elle aussi, et il apprit ainsi qu’elle s’appelait Anna. Ils se serrèrent mollement la main, et August comprit encore une fois à quel point Anna n’était plus du tout en état. D’ailleurs, alors qu’elle se retournait, et trébucha dans ses propres pieds et tomba. August la rattrapa juste à temps, l’empêchant de s’effondrer davantage au sol, mais elle avait quand même eu le temps de s’enfoncer un morceau de verre de sa coupe cassée dans le mollet. « Oh, vous allez bien ? » Avait-il demandé avant de remarquer les gouttes de sang qui tombaient au sol. Quand il le vit, August l’aida à se relever et se tourna vers le barman. « Une trousse de premiers soins, s’il-vous-plaît !? » Demanda-t-il avec empressement. Il se tourna vers Anna de nouveau. « Venez, allons loin des regards. » August attrapa la trousse que lui tendait l’employé. « Et un verre d’eau, aussi. » Il sourit à l’homme en attrapant le verre d’eau. Tenant le tout d’une main, il aidait Anna à marcher de l’autre. Ivre comme elle était, sautiller n’était pas une tâche facile. Il arriva quand même à la conduire un peu à l’écart, où il lui tira une chaise pliante sur laquelle elle put s’installer. « Tenez, buvez ça, Anna. » Dit-il en lui tendant l’eau. Elle avait eu assez d’alcool pour la soirée. Pendant ce temps, August nettoyait sa blessure, après avoir retiré doucement le morceau de verre, qui n’était pas assez gros pour avoir fait trop de dégâts.

« Plus tard ? Bon ça va, j’ai encore de l’espoir. » Il fit un clin d’œil à la jeune femme avec son éternel sourire séducteur. Ils commandèrent finalement leurs verres et, quand la blonde reçut son cocktail qui avait toujours intrigué Woody, ce dernier se permit de demander à Aino de partager. « Ouais mais pour moi tu peux faire une exception, pas vrai ? » Demanda-t-il, ne lâchant pas le morceau. Avec les femmes, Woody ne lâchait que très rarement le morceau, en fait. La plupart du temps, il parvenait à obtenir ce qu’il voulait. Comme maintenant. La blonde lui tendit son verre, le mettant en garde de ne pas tout siroter. « Arrête, j’sais bien que c’est pas pour surveiller ton verre que tu m’as à l’œil. » Dit-il en la regardant avec un air amusé. « Après tout comme tu l’as dit, c’est open bar. T’aurais qu’à en redemander. » Tout comme elle en redemanderait de Woody plus tard dans la soirée. Il goûta donc au White Russian avec curiosité, puis après avoir avalé sa gorgée, il fronça les sourcils en haussant les épaules. « C’est particulier. Pas mauvais. Mais j’en boirais pas un verre complet. » Il rendit donc son verre à la blonde et reprit sa bière, dans laquelle elle avait pris une gorgée. À ce moment, une des folles qui dansait la macarena déclara une bataille d’eau, et Woody soupira. « Sérieusement ? On peut pas boire et draguer en paix ? » Il était trop grognon ces derniers temps pour s’adonner à une telle activité.

J'sais pas où il allait puiser son espoir, mais il en avait du courage pour m'dire qu'il m'aimait bien. Je le regardais du coin de l'œil avant d'migrer vers le comptoir où j'me commandais un verre. Mais ce bougre de Woody voulait directement piquer dans mon verre, me donnant un argument qui m'arrachait presque un sourire. « Redescend mon beau, t'es pas plus important qu'un autre. »  Puis j'lui donnais mon verre, parce que j'en aurais illimité et parce que ce que j'avais commandé n'était pas ce qu'il y avait de plus blond. Finalement, il me fait pouffer de rire en me disant que c'était pas mon verre que je surveillais. « T'as raison, j'surveille surtout si t'as pas choppé de l'herpès en embrassant l'autre gronasse, j'n'voudrais pas chopper de truc en buvant un verre, t'vois. »  D'ailleurs, rien qu'en y pensant, je zieutais ses lèvres pour m'assurer qu'il n'avait rien dissimulé sous du fond de teint ; mais est-ce qu'il était assez intelligent pour le faire ? Après tout, il avait quand même embrassé l'autre, ça relève pas d'un niveau d'intelligence très élevé. Je haussais les réponses après l'avis de l'expert sur ce verre, j'm'en foutais un peu à vrai dire, quand j'commande un verre, c'est généralement parce que le nom de saute à l'esprit ; et généralement c'est après en avoir trop servi au bar dans la journée. Puis quand l'autre chiennasse qui ne savait pas fermer sa gueule (Joe) annonçait une bataille d'eau, mon premier reflex était de soupirer avant de boire une bonne gorgée de mon verre, le commentaire de l'autre pivert me chatouillait un peu les oreilles.   « T’as raison, j’en buverais pas un verre, en fait. » Disais-je en lui jetant le contenu sur la figure, sourire narquois aux lèvres. « Oups, qu’elle maladroite. Ça a glisser de mes mains. » Je jetais ensuite mon verre sur le comptoir, il n’y avait aucune intention sexuelle dans mes phrases, j’suis juste saoulée qu’il pense pouvoir me draguer comme il lui semble bon. Je m’appelle pas Sacha, moi.

Tu t'étais pointé comme une fleur et tu avais tout de suite vu son malaise. Tu regrettais de te trouver là. Tu ne savais pas pourquoi tu étais venue le voir. Sûrement parce que tu voulais le voir de tes yeux. Sa grimace effaçait ton sourire. Et sa réponse un peu froide aussi. Tu avais l'air d'une idiote là. « Désolée, c'était vraiment idiot comme question. » Tu te pinçais les lèvres en soupirant doucement. Il ne servait à rien de revenir dessus, mais tu te sentais tellement idiote que tu devais t'excuser. Tu hochais la tête sur la suite de sa question. Tu étais heureuse oui, et tu te sentais coupable de l'étaler devant lui. « Super surprise oui, je ne l'avais pas vu venir ! Ils sont forts, très forts ! » Tu ne te contrôlais pas. Ce n'était pas pour être méchante envers lui, mais tu étais toujours trop intense quand tu étais heureuse et lui, le premier devrait le savoir. Ça avait beau faire 7 ans, il y a certaines choses qui ne sont pas effaçable. Et ta bonne humeur, il la connaissait plus que bien. Ton euphorie qui tournait à la folie parfois. Tu étais une enfant, et tu ne changerait probablement jamais. Et ça te faisait rire de t'imaginer à 80 ballets et de sautiller partout lorsque tu entendrais une bonne nouvelle. A condition que tu te mettes au sport pour avoir une bonne articulation. « Et toi, tu profites bien de la soirée ? » demandais-tu timidement. Tu n'oserais pas lui demander si la conversation avec Zach s'était réellement bien passée. Tu n'avais pas envie de savoir, pas de sa bouche en tout cas.

Tout cela n'est tellement pas moi ! Rester ici, assis sur des marches à me morfondre alors que la fête bat son plein à l'intérieur, dans les jeux gonflables et la piscine à balles... Si je n'avais jamais connu Aino, je serais sûrement dans la salle, un verre à la main en train de faire du charme à une demoiselle ou à danser tout simplement. Mais là, je réfléchis, je me prends la tête et ça me rend dingue. Heureusement, je ne reste pas seul longtemps puisqu'une belle jeune femme, Sunny, me rejoint. C'est quelqu'un d'agréable et qui semble plutôt spontanée. En effet, alors que je lui explique pourquoi je suis à part, elle pose une main légère sur mon épaule et me conseille. En entendant ce qu'elle me dit, je pose mon regard sur elle avec un léger sourire.

C'est vrai que ça serait plus simple. Mais j'ai le sentiment que si je suis si direct avec elle, elle va prendre ses jambes à son cou. Pourtant, ça me ressemblerait plus d'agir comme ça. Je n'ai jamais été très réservé en ce qui concerne mes relations aux autres.

Je ne sais pas pourquoi je me confie autant à une totale inconnue. J'imagine qu'elle m'inspire confiance tout simplement. Mais je n'aime pas tellement parler de moi en temps normal et je n'aimerais surtout pas l'embêter, alors je dis :

Allez, j'imagine que ça ira. Je ne veux pas vous embêter avec mes problèmes, alors que c'est la fête ! Vous connaissez Lily-Anaëlle, la reine de la soirée ?

En temps normal, Anna aurait apprécié en apprendre plus sur la Macarena, comme sur tout autre sujet qu'elle ne connaît pas. C'est une jeune femme curieuse et avenante, et ce que vient de lui dire August lui aurait sûrement plu et elle aurait cherché à en savoir plus. Sauf que là, elle est loin d'être dans son état normal. Au contraire, elle a bien trop bu, et se présente mollement au jeune homme avant de tomber. Heureusement, il a un peu amorti sa chute, mais il n'a pas pu empêcher un morceau de verre de venir s'insérer dans sa jambe. Anna, elle, ne comprend même pas ce qu'il lui arrive. August l'aide à sautiller jusqu'à une chaise à l'écart de la foule, mais elle ne voit vraiment pas clair et manque à chaque fois de tomber à nouveau. Heureusement que le jeune homme qu'elle vient de rencontrer est serviable. Il lui dit de boire le verre qu'il lui donne, et pensant à de l'alcool, Anna boit avec empressement. Sauf que ça n'a rien de fort, alors elle grimace. Elle obéit cependant, n'ayant pas vraiment la force de contredire qui que ce soit. Avachie sur la chaise, elle se crispe quand August enlève le morceau de verre.

Aww, ça fait mal... dit-elle en posant sa main sur le front, ce qui vient à nous interroger sur le fait qu'elle ait mal à la jambe ou à la tête, les deux étant parfaitement plausibles. Elle se crispe à nouveau quand il pose elle-ne-sait-quoi sur sa blessure, mais ne dit rien d'autre que :

Anton, tu me fais mal...

On peut dire qu'elle ne sait plus du tout où elle en est. Ayant les yeux fermés, elle ne voit que celui qui a brisé son cœur, et elle ressent la douleur morale et physique, alors elle supplie l'homme qu'elle aime d'arrêter le supplice, même s'il n'est pas là.

Je suis restée dans la piscine à boule quelque minute, mais ne comprenant pas vraiment ce qui se passait et voyant des personnes sortir et d'autre rentré je décide finalement de sortir de celle-ci et de retourner à l'intérieur. Quand j'arrive à l'intérieur je vois de multiple personne qui danse la macarena, euh, d'accords. Je regarde si je vois un visage que je reconnais, je n'en vois pas un, mais deux et c'est loin de m'enchanter. Aino et Woody ensemble, ils fichent quoi ensemble et de quoi ils peuvent bien parler. Merde j'ai trop honte de la scène de la dernière fois, j'aurais aimé lui en parler, mais comme je suis partie comme une voleuse, je n'avais pas eue le temps de prendre son numéro. Et Aino, cette salope doit être en train de raconter de la merde sur moi je suis sûr. Je peux pas laisser les choses comme ça. Je m'avance vers eux, d'un pas décidé, bien décidé a éclaircir les choses. Le temps que j'avance, un  femme annonce une bataille d'eau. Comme si c'était le moment, je suis sûr que l'autre va en profiter pour me renvoyer son verre en plein visage. Elle n'a pas intérêt à le faire, sinon cette fois que je lui donnerais pas qu'un simple coup de points. Je suis presque arrivée à leur niveau que je la vois vider son verre sur le visage de Woody. Je regarde la scène surprise. Alors là, si je m'y attendais. Je m'avance de quelques pas encore et je regarde la blondasse. « Putain, j'y crois pas, t'es vraiment une cinglé finalement. » En même temps ce n'est pas compliqué, on se rend vite compte de ça si on la regarde trente secondes. Je me tourne ensuite vers Woody. « Je te l'avais dit, elle est dérangée. »

Dès que le sourire de Lily-Anaëlle s’effaça, Nelligan se sentit coupable. Il n’avait pas le droit de lui voler son bonheur, surtout pas en cette belle journée qui n’était que pour elle. Il secoua donc la tête, comme s’il voulait repousser du revers de la main les remords de la jeune femme. « Non, non, c’est pas grave. » Il esquissa un faible sourire, essayant de se rattraper un peu, mais c’était plutôt vain comme tentative. Nelligan avait eu trop mal pour pouvoir faire semblant aussi bien. Il n’avait jamais prévu devenir acteur, ça, c’était pour Tara. Pas pour lui. Nelligan s’empressa donc de la questionner sur cette surprise qu’elle avait eu, question qu’elle repense à tous ses invités et que cette lumière dans ses yeux revienne. Il ne serait pas celui qui éteindrait la flamme qui brillait en Lily-Anaëlle. Il ne voulait pas l’être. « Ouais, j’avais peur que quelqu’un s’échappe, mais ça va, c’est réussi. » Avoua-t-il. Même s’ils n’étaient pas ensemble, même s’ils traversaient une période difficile, Nelligan n’oubliait pas tout ce qu’il chérissait dans sa relation avec Lily-Anaëlle. Tous les bons moments. Ainsi, très certainement, le jeune homme avait espéré que son anniversaire se déroule bien. C’était un peu pour cela qu’il avait gardé son calme devant Zach même s’il aurait eu tellement plus à dire. Il ne voulait pas s’emporter, il ne voulait pas qu’ils dérapent. « Euh, oui, j’ai parlé à quelques personnes, mais pour être bien honnête je pensais partir bientôt. Je me suis amusé, t’inquiètes pas. » Il sourit, gêné. « Mais tu me connais. Je préfère toujours être avec mes consoles plutôt que dans une foule. » Elle comprendrait sans doute, surtout en considérant les circonstances.

August releva un regard désolé vers la belle Anna alors qu’il soignait sa blessure. Évidemment, ça devait piquer un peu, mais il préférait ne pas l’en avertir, comme ça elle appréhendait un peu moins la douleur et le moment serait plus vite terminé. Avec un peu moins d’angoisse, peut-être. « J’ai bientôt terminé. » Il examina un peu mieux la blessure maintenant que c’était bien nettoyé, regardant l’ampleur des dégâts. Alors qu’il avait posé un doigt tout près de la plaie de la demoiselle, cette dernière lui mentionna qu’il lui faisait mal, mais en utilisant un prénom autre que celui qu’August lui avait donné, soit August, logiquement. « Je suis désolé. » Dit-il, baissant le regard, après avoir froncé les sourcils. Il ne savait pas qui était cet Anton, mais il avait mis Anna dans tous ses états, et même s’il ne la connaissait que depuis cinq minutes, ça le peinait. August ne prit même pas la peine de corriger la brunette, parce qu’au point où elle en était, ça ne changerait plus grand-chose. Elle ne pensait pas correctement. « Anna, tu auras sans doute besoin de points de suture. Si tu veux, je te conduis à l’hôpital. » Proposa-t-il. De toute façon, dans son état et avec cette blessure, ce n’était certainement pas une bonne idée de rester à cette fête d’anniversaire qui commençait à dégénérer.

On arrive devant une fontaine de glace, c'est trop bien ! Je le regarde me servir et me rajouté de la chantilly, trop bon ! J'en baverais presque, j'adore les glaces. Il se met à mon niveau pour me donner ma coupe de glace. Je l'attrape. « Merci !» Je commence ma glace sans attendre, je la sens fondre dans ma bouche, c'est juste trop bon sérieux. Je le regarde se servir, hé pourquoi il a droit à autant de chantilly ? C'est injuste, je lève ma coupelle. « Moi aussi, je veux beaucoup de chantilly ! » Quoi ? J'ai pas dit "s'il te plaît" et alors, je ne vois pas pourquoi lui aurait droit d'avoir plus de chantilly que moi. je suis gourmande et alors ? Ensuite, il me propose de boire quelque chose, j'ai pas soif pour le moment et j'ai déjà une glace donc pas besoin. Je lui souris « Non merci. » Ensuite, j'entends, une femme annoncer une bataille d'eau géante. Je regarde mon père, j'ai bien l'intention de finir ma glace tranquille, mais je suis quand même tentée rien que pour voir sa tête si je lui balance de l'eau en plein visage. Mais bon j'ai que de la glace et je n'ai pas envie de la gaspiller. Je lève les yeux en direction de mon père. « T'a pas intérêt m'asperger d'eau tant que j'ai pas finis ma glace ! » Je souris à moitié, mais je suis sérieuse.

Alors que Woody venait tout simplement de lui redonner son verre et fait un simple commentaire sur la bataille d’eau qui se préparait, Aino changea du tout au tout d’attitude et lui jeta son verre à la figure, après avoir déclaré qu’elle n’en boirait pas un verre complet elle non plus. Woody attrapa l’air bien rapidement, reculant de quelques pas et s’essuyant le visage, pour au moins être capable de voir quelque chose. Il s’essuya aussi la bouche du revers de sa main, question de pouvoir parler sans en avoir plein la gueule. « Non mais ça va pas ? » C’était un drink, pas de l’eau. Elle n’avait pas appris à être civilisée ou quoi ? « Glisser de tes mains, mon cul. » Avait-il sèchement dit en regardant les dégâts sur sa nouvelle chemise. C’est à ce moment-là que Sacha décida de pointer le bout de son nez. Elle choisissait bien ses moments pour entrer en scène, celle-là. Elle avait très certainement assisté à ce petit numéro de la part d’Aino, et ne tarda pas à rappeler à Woody ce qu’elle avait dit à son sujet. « Ouais, j’aurais dû t’écouter en fait, Sacha. » Sérieusement, les femmes de Bowen, elles avaient tous un problème. D’abord Ally qui lui vomissait sur les chaussures, maintenant Aino qui lui envoyait tout le contenu de son verre en plein visage. Et le pire dans tout ça était que cela se déroulait pendant des moments où Woody était moins connard qu’à l’habitude. C’était à n’y rien comprendre. Woody se tourna vers Sacha de nouveau. « En tout cas si vous voulez reprendre là où vous l’aviez laissé à la plage, cette fois, j’m’interpose pas. » Avoua-t-il en regardant Aino.

Il était peut-être putain d'sexy, mais de là à tomber dans ses bras, non. Et j'pourrais pas passer après l'autre brune. Je lui jetais, naturellement mon verre à sa gueule, parce qu'il méritait que ça. Je levais mes mains après qu'il me tape un scandale. « Je vois que ça te remets les idées en place. » Je préférais presque ça au fait qu'il veuille me draguer, en fait. Je tournais ma tête vers la voix reconnaissable de l'autre Sacha mais franchement j'n'étais pas d'humeur à voir sa gueule, j'avais déjà des nausées rien qu'en la voyant s'approcher et, j'regrettais soudain ne pas avoir gardé mon verre et embrasser son boy devant elle pour la rendre un peu jalouse. « Tu peux pas t'mêler de ton cul, toi aussi ? Tu me fais chier à toujours débarquer. » J'avais pas envie de frapper des gens ce soir, j'étais déjà assez saoulée, alors j'allais éviter tout contact physique avec la lépreuse. « Wa. Ok, j'vois. » Il me faut un verre, là. Lui changeait d'avis comme de chemise, y'a juste cinq minutes il croyait vraiment que ce n'était qu'une pétasse et maintenant c'est moi qui suis folle.   « Mh, désolée. J'vais pas vous offrir ce plaisir, j'préfère laisser le p'tit couple tranquille. »  Un bref sourire, pour montrer que j'me foutais bien de leur gueule puis j'me tournais vers l'autre, bien que sa vision me fait hérisser les poils de bras. « Faut que t'apprennes à le surveiller, tu n'es pas assez bonne pour qu'il te reste fidèle. » Je regardais les regardais un par un, les imaginant ensemble. Gerbant. « Allez, tchuss. Baisez-vous bien. » Je passais à côté d'elle en la bousculant volontairement avant de me diriger vers l'entrée, envoyant un petit message à Matthew pour me dire que je m'en allais.

Cette meuf elle complétement taré, complètement dérangée. Chaque mot qu'elle prononce ne fait que renforcer mon envie de la frapper, de la démolir. la dernière fois j'ai fuit comme une faible, mais je n'ai pas envie de fuir devant elle pour la seconde pas fois, je n'ai pas envie de perdre contre elle, elle se croit tellement supérieur avec ses grands air. je devrais faire comme me l'a proposé Woody et régler ça une bonne fois pour toute. J'en brûle d'envie, mais je ne ferais qu'embarrasser les personnes qui m'entoure et c'est l'anniversaire de quelqu'un je ne suis pas venue ici pour gâcher la fête d'une presque inconnue. Je garde le silence et la regarde, je la hais tellement, mais il ne sert a rien de communiquer avec ce genre de personne. Un couple laisse-moi rire, elle se fait des films cette pauvre filles. Pourquoi je surveillerais un mec que j'ai à peine embrassé, bon d'accord c'était un peu plus que ça, mais on s'en fiche je suis partie comme une lâche. En fait, pourquoi je suis venue alors que je savais pertinemment que je m'énerverais. Non, me dit pas que j'ai été jalouse de cette pétasse.  « Oue vas-y dégages pauvre taré ! » J'avais dit que je ne boirais pas ce soir, mais je me tourne vers le bar et je commande plusieurs shooter de vodka. Je jette un coup d'oeil vers Woody, maintenant qu'on est seule je ne sais plus quoi dire. Je regarde sa chemise trempée par ce qui se trouvait dans le verre je lève un sourcil. « Besoin d'aide pour nettoyer ? »