Tu vas devoir apprendre à m'aimer ft. Léo

Maxine & Léo

Léo était dans sa chambre noire, en plein travail, il développait une série de photos qu’il avait prise de son fils, il avait l’espoir d’en avoir une bonne qu’il pourrait exploiter pour l’offrir à sa mère pour la fête des mères et peut-être à Andrea aussi, elle serait sûrement ravie d’avoir une nouvelle photo de leur fils à encadrer. Il prenait ce projet très à coeur, d’une part parce qu’il adorait ces moments passés seul avec ses photos et qu’il restait toujours comme un gosse devant la magie de la feuille blanche sur laquelle se révélait une image, c’était sa passion après tout et ensuite parce qu’il aimait son fils, tout simplement. Il pouvait passer des heures dans la pénombre à travailler ses photos, il en perdait la notion du temps. La pièce, qu’il avait aménagé chez lui, dans le sous-sol, était suffisamment éloignée de l’entrée pour que personne ne le dérange, surtout pas le bruit de la sonnette. Il avait bien un petit système lumineux qui s’allumait lorsqu’on sonnait à sa porte, mais il n’y faisait jamais attention, c’était un gadget, de toute façon il avait toujours son téléphone dans sa poche et ses proches savaient que s’ils voulaient vraiment le trouver ils pouvaient toujours l’appeler et il finirait par se montrer. Aujourd’hui il remarqua bien le petit signal lumineux, mais il ne s’en formalisa pas. Pourtant au bout de quelques minutes, la curiosité le titillant, notre ermite sortit de sa caverne, de toute façon se photos séchaient dans leur four. Il remonta les marches et, même s’il se doutait que l’inconnu serait parti, il se dirigea vers l’entrée, histoire de voir s’il voyait quelqu’un au bout de la rue.
Léo ouvrit la porte et, surpris, remarqua une jeune femme blonde qui semblait sur le point de quitter sa propriété. Elle avait attendu tout ce temps ? Il s’en voulait un peu, même s’il n’avait aucune idée de qui il pourrait s’agir. Bonjour ! Vous cherchez quelque chose ? Elle se retourna doucement et, croisant son regard, Léo sentit une boule se former dans son ventre, il devinait que cette rencontre n’était pas anodine.

Maxine & Léo

Léo regarda la jeune femme, interdit alors qu'elle s'avançait d'un pas mal assuré vers lui. Il paniquait presque à voir ses grands yeux le fixer de la sorte, ne comprenant pas ce qu'il allait lui arriver mais s'attendant à tout, au pire surtout. Il fronça les sourcils lorsqu'elle annonça qu'elle le cherchait, visiblement elle était renseignée. Il pensa un instant qu'elle pouvait être la nourrice qu'Andrea avait engagé pour leur fils et que celui-ci avait un problème, cette idée le fit paniquer deux secondes. Mais ce qui suivit ne collait pas avec sa pensée. L'écoutant avec attention, il était sortit pour s'adosser contre l'encadrement de la porte, il ne lui proposait pas d'entrer, il n'y pensait pas. Il ne sut trop quoi répondre, en effet, elle était là... Oui... continuez. C'était bête mais il sentait qu'elle avait besoin d'un coup de pouce même si le ton employé avait été surement plus autoritaire qu'encourageant. Elle jouait avec ses cheveux et lui passa a main dans sa tignasse, elle était stressée, lui était gêné. Et puis elle se lança et le vide s'ouvrit sous les pieds de Léo. Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, dès qu'elle eut commencé à conter sa petite histoire il avait compris. En vérité il avait compris depuis le départ peut-être, même s'il n'avait pas voulu y croire. Comprenez que cette visite il l'attendait depuis des années, il la pressentait, il l'espérait autant qu'il la redoutait. Lui, le fils unique, le gosse gâté pourri, l'héritier, il avait toujours rêvé d'avoir un frère, ou une sœur. Mais ses parents n'avaient jamais réussi à lui en donner, c'était la version connue. Lui savait que son père était un coureur, un homme à femme, Peter avait probablement trompé sa femme bon nombre de fois et Léo avait toujours eu en tête qu'il puisse avoir eu des enfants illégitimes, bien que cette idée le révulsait pour sa mère. Et voilà qu'elle était là, elle avait vingt-six ans, trois ans de moins que lui, il essaya de penser à l'attitude de son père à cette époque, s'il avait pu voir des signes, mais c'était idiot, il n'avait évidemment aucun souvenir de cette époque, il était bien trop jeune.
Il se redressa et s'approcha d'elle, descendant la marche qui les séparait. Alors qu'elle lâchait le point final à sa tirade, le patron c'était son père, ce salopard. Il planta ses iris curieuses dans celles effrayées de la jeune femme, scrutant son regard comme s'il pouvait y trouver le chemin de son âme, il resta un instant avant d'enfin briser le silence pensant. Et tu t'appelles comment ? Parce que s'il devait avoir une sœur, autant connaitre son prénom.

Expire, inspire, expire. Son annonce était tombée, lourde et pesante comme une brique tombée d'un étage. Elle attendait la réaction de Léo cela dit, il ne disait rien, il restait planté là comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête. En soit c'était un peu ça mais, il restait distant, froid, de l'autre côté de la palissade comme si c'était une énorme barrière entre eux. En vérité c'était le cas, comme si le palier représentait la vie que Léo avait et Maxine était tout en bas, elle ne représentait rien de plus qu'une inconnue qui venait frapper à sa porte pour lui dire des choses folles. Pourquoi croirait-il en ce qu'elle raconte juste parce qu'elle le lui dit ? Il connaissait son père certes, mais ce n'était pas évident qu'il ait pu avoir un enfant malgré ses nombreuses infidélités (du moins de ce que lui avait dit sa mère). Elle n'avait pas de preuve, la seule chose qu'elle avait pour qu'il la croit était la confiance, cela dit, ils ne se connaissaient pas alors comment pouvait-il avoir confiance en elle ? Cela dit Maxine l'avait ressentit aussi, ce lien qui l'avait entourée à peine avait-elle posé le pied sur le palier comme si les deux s'étaient attendus toute leurs vies. En fait pour le moment, elle se sentait comme en suspension entre deux réactions. Pleurer de joie ou alors tout bonnement pleurer tristement parce qu'encore une fois, elle aurait été rejetée par un membre de sa famille. Il s'était avancé vers elle, un pas, un seul petit pas et pourtant elle sentait l'air lui manquait dans ses poumons. Elle prit une grande inspiration et quand il lui posa cette question, Maxine baissa la tête. Il devait sûrement avoir besoin de son prénom pour pouvoir l'insulter et la foutre dehors, la black-lister de sa vie. Elle paniquait, bien sûr s'était nouveau pour elle et pire encore toutes ces émotions qui la traversaient lui aurait donnés un frisson d'horreur si elle n'avait pas eu les larmes aux bords des lèvres. « Ma...Maxine. » avait-elle enfin réussit à sortir sans fondre en larmes. Si certain aurait pu dire qu'elle sur-jouait, Maxine avait véritablement du mal à contenir ses émotions tellement contradictoires en cet instant. « Je...Je suis désolée de vous annoncer cela comme ça, je.. Je n'ai.. Je ne sais pas pourquoi je suis venue... Désolée de vous avoir... déranger. » Maxine avait toujours eu du mal avec les codes sociaux et ce qu'était pour Léo un choc la blonde l'avait ressentit comme du mépris, du dénis. Ils étaient bien frère et sœur ces deux-là, les émotions c'étaient pas vraiment leurs genre à en voir la tête du garçon. Le malaise de la jeune Harris était palpable, et son envie de s'enfuir en courant était encore plus présent. Elle tourna les talons et après avoir jeté un dernier coup d’œil à l'homme devant elle, commença à s'en aller pour sortir de l’enclos qu'était cette maison à son goût.

Maxine & Léo

Il l'avait attendu toute sa vie et voilà qu'enfin elle était là, sa petite soeur providentielle. Bien entendu Léo n'était pas un benêt, il savait qu'il aurait besoin de vérifier ses dires, de savoir avec certitude que cette fille n'était pas une opportuniste qui aurait entendu parler de la famille Emerson et de l'argent qu'elle pourrait éventuellement se faire si elle se pointait devant un Léo vulnérable prêt à croire n'importe qui lui dirait qu'il n'était pas seul, parce qu'il était tout sauf vulnérable ou idiot. Mais pourtant il ne pouvait ignorer ce courant qui passait entre eux, électrique, ni ces traits qu'il semblait reconnaître en scrutant le visage de la jeune femme, elle avait du sang Emerson qui coulait dans ses veines et cela se voyait. Il ne pouvait s'empêcher de la fixer avec insistance, ses yeux perçants cherchant un brin de vérité ou bien une faille transparaître de cette inconnue, pourtant il ne voyait que frayeur et hésitation, elle semblait aussi apeurée que lui était curieux et c'est là qu'il comprenait qu'elle ne pouvait pas mentir, une peur pareil ça ne se jouait pas, ça se vivait. Alors lui aussi prenait peur petit à petit, peur de cette vérité qui lui explosait à la figure. Il n'était plus seul, il avait une soeur et celle-ci l'avait cherché, elle avait même réussi à le trouver, d'où venait-elle, il l'ignorait, il ignorait tout d'elle et c'était flippant. Il allait devoir apprendre à connaitre cette inconnue, parce qu'il savait à présent qu'il n'était plus seul. Et elle s'appelait Maxine. Il ne dit rien de plus, Maxine c'était pas mal, peut-être qu'un jour il l'appellerait Max, cette idée lui plut mais il n'osa pas l'avouer et un simple rictus, une esquisse de sourire au coin des lèvres, montra qu'il avait retenu l'information. Il se montrait taciturne, c'est parce qu'il ignorait quoi lui dire, elle l'impressionnait. En lui c'était tout un grand huit d'émotions, il était heureux et effrayé et en colère et gêné et tant d'autres choses encore qui le laissaient muet tout simplement. Mais à force de silence il la faisait fuir, surement qu'il lui faisait un peu peur aussi avec son air hagard, déjà elle s'excusait d'être venu, elle le vouvoyait encore, c'était étrange. Et puis elle tournait doucement les talons, comme pour s'enfuir et c'est là que Léo se réveilla de sa torpeur, il ne pouvait pas la laisser partir comme ça, pas aussi bêtement sans un mot alors qu'elle s'était mise à nu devant lui, elle semblait trembler comme une feuille et il eut envie de la prendre dans ses bras pour la rassurer. Attend... Elle avait fait un pas en arrière et lui s'était avancé. Comment tu m'as trouvé ? Il devait savoir, il devait la retenir et comprendre, à présent elle était entré dans sa vie et il ne pouvait plus l'ignorer. Tu veux entrer ? Son regard se voulait bienveillant alors qu'il montrait sa maison ouverte d'un geste du bras.

Elle voulait s'enfuir, partie en courant et ne plus revenir. Elle était si mal à l'aise, elle ne se sentait pas du tout à sa place ici, elle avait l'impression de s'imposer dans un endroit où elle n'était pas attendue, où elle n'était pas voulu. Cela avait été le cas avec son père alors pourquoi ne le serait-il pas avec Léo à présent. Elle s'était fait une joie de venir le retrouver espérant qu'il soit différent de son père, espérant enfin avoir une famille digne de ce nom, c'était de la qu'était partie le malaise de toute une vie. Elle était déçue, elle pensait avoir perdu son temps à venir jusqu'à Bowen et même si pendant ces quelques semaines elle avait pu rencontrer des personnes intéressantes, ce n'était rien comparé à un frère. Son frère. Elle pensait que c'était la fin, qu'elle allait retourner vivre sa vie triste et sans intérêt à Sydney quand il se décida enfin à bouger. Un simple mot la fit s'arrêter net et se retourner. Elle avança d'un pas vers lui et à nouveau croisa son regard. Il voulait en savoir plus, il voulait comprendre et pour cela, elle ne pouvait pas lui en vouloir, c'était logique après tout. « Ma mère m'a toujours parlé de ce fameux patron qu'elle avait connue et d'après mes calcules, ça ne pouvait être que lui mon père.. Notre père. Je savais qu'il avait une femme et des enfants, je ne savais pas combien. J'ai fais des recherches, j'ai dû soulever des tonnes de poussières des cartons de ma mère. Et j'ai trouvé un nom. Emerson. Et puis, j'ai trouvé un de tes articles... J'ai fais joué mes entrées dans la police de Sydney et j'ai finis par trouver la carte grise de la voiture. Une adresse. Un nom. Un visage. » Ce qu'elle avait omis de dire c'était que cela lui avait coûté son poste dans la gendarmerie. Qu'elle avait été relevée de ses fonctions et qu'elle avait fait de la prison pour ses problèmes de colère. Non, tout ça elle ne risquait pas de lui dire. Pas maintenant, pas tout de suite. Il risquerait de la prendre pour une folle. En tout cas, cela avait eu le mérite de la détendre un peu. Il lui avait donné une chance de s'expliquer. Et contre toute attente il l'invita même à entrer. Elle resta là sans bouger un instant. Après tout, il serait toujours mieux à l'intérieur pour discuter plutôt que dehors dans la rue ou tout le monde pouvait les entendre. Elle acquiesça d'un signe de tête et baissa celle-ci immédiatement en s'avançant vers l'entrée de la maison. « Merci » Murmura-t-elle en passant à ses côtés. Elle venait de poser un pied dans l'entrée que déjà, elle n'était plus vraiment sûre de sa décision. Que faisait-elle ici ? Pourquoi voulait-elle vraiment connaître cet homme ? Parce qu'il était son frère et qu'elle avait fait tout ce chemin pour lui pour le rencontrer presque comme si vie en dépendant, comme si ça pourrait l'aider à changer un peu. Ce n'était pas vraiment ce qu'elle voulait mais, sa mère serait fière d'elle, elle le savait.

Maxine & Léo

Il était tellement curieux de savoir comment cette fille était arrivée jusqu’à lui, certes elle semblait avoir un accent australien mais peut-être qu’il se trompait. Et puis après tout, elle s’était présentée jusqu’ici alors s’aurait été idiot de la laisse rebrousser chemin après un tel effort. Léo l’écouta donc avec attention, son discours semblait cohérent bien que très surprenant, elle avait des contacts ? Mais quel genre de contacts ? Qu’est ce qu’elle faisait de sa vie, qui était-elle mis à part la fille cachée de Peter ? Il avait à présent envie d’en savoir plus. Elle lui avait parlé d’un de ses articles, il est vrai que si on tapait son nom sur Google on pouvait rapidement le trouver, accéder à son book photo sur internet et toutes autres choses concernant son travail à travers le monde, Léo étant assez actif sur la toile, mais jamais il n’avait pensé que cela puisse avoir un impact sur sa vie personnelle, il voyait cela du simple oeil professionnel, mais dans le fond ça ouvrait tellement plus de possibilités si on savait fouiller. Cette vérité l’effrayait presque et en l’écoutant il aurait pu se méfier d’elle, mais Léo ne voyait jamais le mal nul part alors l’idée qu’elle ne soit finalement pas vraiment sa soeur mais une simple hackeuse ne l’effleura pas, il était aveuglé par la fascination que provoquait Maxine chez lui. Il lui proposa donc d’entrer chez lui et il la fit passer devant avant de fermer la marche. La maison n’était pas bien grande et n’était clairement pas un signe extérieur de richesse, elle était simple, simplement décorée, même dépouillée comme qui dirait. Pourtant il avait les moyens d’avoir bien plus, mais il détestait dépenser son argent pour se faire voir, préférant le placer pour l’avenir de son fils, en faire don ou le dépenser en voyage, voilà ce qui animait notre homme, en cela il était tout le contraire de son père et Maxine s’en rendrait bien vite compte. Il ferma la porte derrière eux et laissa la jeune femme entrer dans le séjour. Installe-toi je t’en pris. Tu veux boire quelque chose ? Je vais faire du thé. Il mit la bouilloire en route. Alors tu viens de Sydney… Ta mère, elle sait que tu es là ? Il se rendit compte qu’il menait une sorte d’interrogatoire et qu’en plus il lui parlait comme à une gamine, il s’en voulut bien vite, mais pour sa défense elle semblait en savoir bien plus sur lui alors que lui ne savait rien, il fallait rétablir l’équilibre. De sa cuisine ouverte il l’observait se mouvoir dans le séjour, étudiant son visage, ses mains, sa prestance. Elle semblait plus à l’aise qu’au départ, pourtant rien n’était gagné, ils étaient encore des étrangers l’un pour l’autre et il faudrait sûrement longtemps pour que la présence de l’autre devienne habituelle. Il se demanda si elle comptait rester par ici, ils auraient tellement de choses à se dire, à apprendre, ils devaient s’apprivoiser et pour l’instant chacun d’eux ressemblait à une bête sauvage et effrayée.

Déposer un pied dans la maison de Léo était pour Maxine un grand pas, elle ne savait pas vraiment où elle allait que ce soit dans cette relation ou dans la maison, elle ne se sentait pas vraiment à sa place et cela se voyait à son comportement. Bien que Léo ne connaisse pas la vraie Maxine, il pouvait facilement voir son malaise, cette tendance à se tortiller les cheveux devenait presque compulsif pour la blonde. Elle qui n'avait jamais été du genre nerveuse et angoissée la voilà complètement perdu. Elle laissait ses yeux se promener dans le hall d'entrée, ce n'était très clairement pas ce à quoi elle s'était attendue cependant, elle était ravie de tomber sur ça plutôt qu'une maison avec des poignets en or ou des tableaux de grandes valeurs ça, ça l'aurait sûrement fait fuir, elle qui n'avait jamais vraiment vécu dans le grand luxe, elle n'aurait pas su comment se comporter. Elle finit par prendre place dans le salon, ce canapé était plutôt confortable, enfin tout était sûrement plus confortable que son horrible lit de l'hôtel, hélas, la comparaison n'était pas bien difficile. La question de Léo la sortie de ses rêveries. Du thé, Eurk, elle avait toujours eu horreur de ça, elle trouvait que cette boisson était faite pour les snob et les grands-mères. « Je pourrais avoir du café plutôt, si ce n'est pas dérangeant ? » elle était douce et polie, elle était vulnérable, elle était faible et elle détestait cela cependant, elle devait faire de son mieux pour qui ne la fiche pas dehors de le premier jour. « J'ai 26 ans quand même... Mais oui, elle le sait. C'est d'ailleurs elle-même qui m'a poussé à venir. Elle pensait que ça.... M'adoucirait un peu pour tout dire.. » au moment où elle avait dit ces mots, elle les regretta. Qu'allait-il pensé ? Que sa mère voulait essayer de se servir de sa fille pour soutirer quelque chose à la famille Emerson, possible. Même si elle n'en aurait jamais été capable. Ou pire encore, qu'elle était une sale peste capricieuse. Encore plus probable cependant, elle était étrangement calme en compagnie de Léo comme si le fait qu'il ne lui ait pas claqué la porte au nez avait réparé un petit bout d'elle. Une nouvelle fois, son regard s'égara dans la pièce où elle se trouvait, une photo était posé sur l'un des meubles, un enfant. « C'est ton fils ? » il avait l'air proche de lui, il avait l'air heureux aussi. Elle était ravie de voir qu'il pouvait être une bonne personne, ça la rendait un peu moins nerveuse. Même si elle en savait un peu plus sur lui qu'il n'en savait sur elle, elle était tout de même curieuse de savoir où elle mettait les pieds.

Maxine & Léo

Une sorte de petite grimace se dessina sur les lèvres de Maxine lorsque Léo lui proposa un thé, il sourit, il était persuadé que sous ses airs timides la jeune femme avait un fort caractère, de toute façon il en fallait pour oser se pointer chez lui de la sorte, même effrayée, elle avait de l'aplomb et ça plaisait beaucoup à notre homme parce que lui aussi, il avait l'air calme mais ça grondait toujours à l'intérieur. Il alluma la machine à expresso tout en lui répondant. Un café pour mademoiselle ! Il l'écoutait avec attention répondre à sa question, elle l'intriguait tellement. En un sens c'est normal de vouloir connaitre ses origines, je comprend ta mère, elle doit être courageuse de te laisser partir, même à vingt-six ans, ça n'est jamais simple, j'imagine. En fait il n'en savait rien, il ne connaissait pas le sentiment de se sentir orphelin, de ne pas connaitre un pan de sa famille, enfin du moins jusqu'à aujourd'hui, parce que maintenant il avait une sœur dont il ne savait rien et la curiosité le mordait alors qu'il la rencontrait à peine. Une fois les boissons prêtes, Léo disposa le tout sur un plateau qu'il apporta jusque dans le salon, il le posait sur la table basse lorsque Maxine lui montra la photo de Jonathan. Étrangement cette question le mit mal à l'aise, elle alluma en lui un réflexe de retrait, un signal d'alarme. Il ne connaissait pas cette fille, il l'avait fait entrer chez lui, il lui offrait un café, certes, jusque là pas de danger, ça ne concernait que lui et il était un adulte responsable. Pourtant qu'elle s'intéresse à John, ça le gêna, ils se rencontraient à peine, il ne savait pas s'il pouvait lui faire suffisamment confiance pour pouvoir lui parler de la prunelle de ses yeux. Même s'il savait qu'un jour, s'ils arrivaient à établir un lien fort, il la ferait entrer dans sa vie, assez pour lui présenter son fils, il en aurait envie, besoin, que son bébé connaisse sa tante, mais aujourd'hui on en était pas là et il avait la trouille, aussi idiote que soit cette frayeur, elle était là et il n'arrivait pas à la réprimer. Oui, c'est mon fils. En même temps il ne pouvait pas mentir non plus, il y avait des jouets qui traînaient un peu partout dans la maison, il ne pouvait pas prétendre qu'il n'avait pas d'enfant, ça serait idiot. Mais elle sentirait surement sa réticence à lui en parler, il n'était pas prêt. Alors il changea de sujet, pour ne pas la froisser et ne pas rester sur ce mauvais pré-sentiment. Tu as rencontré Peter aussi ? Cette question, il en redoutait la réponse, parce qu'il connaissait son père, le monstre qu'il pouvait être, il pourrait la détruire d'un seul mot, en un seul regard la mettre plus bas que terre s'il en avait envie. On notera le fait qu'il l'appelait par son prénom, les papa, il ne connaissait pas, la tendresse n'avait pas sa place dans la vie des deux hommes.

Le ton du jeune homme quand il annonça le café la fit sourire et pour la faire sourire il en fallait, alors quand elle se rendit compte de cela, elle s'efforça de reprendre une mine moins réjouit. Elle se sentait tellement vulnérable qu'elle n'arrivait pas à laisser ses émotions être naturelles. Elle avait l'impression que chaque geste, chaque mot qu'elle prononçait étaient exagérés. La blonde essayait par tous les moyens de paraître normal et surtout moins stressée mais, cela il devait le sentir même si elle essayait de le camoufler. Elle voyait qu'il essayait, aussi maladroitement qu'elle, de faire connaissance. A la remarque sur sa mère, Maxine ne savait pas vraiment quoi répondre. Lui dire la vérité au risque de lui faire peur, lui dire tout simplement que sa mère était lassée de son comportement et qu'elle essayait tout pour la faire changer ? Non, elle avait bien trop peur qu'il ne comprenne pas d'où cela venait. Après tout, il avait vécu avec ses deux parents, il avait connu ce qui était normal, ce qu'elle, ne connaissait pas. « Je pense que si elle ne m'y avait pas poussé, je ne serais pas là aujourd'hui. De toute façon ça fait bien longtemps que je ne vis plus chez elle donc, elle n'a pas de courage à avoir. » Elle avait peut-être répondu, un peu sèchement mais, sa mère restait sa mère. Elle n'avait pas une très bonne relation et à l'image de Léo qui n'appréciait gère que la blonde parle de son fils, Maxine n'aimait pas vraiment l'entendre parler comme si elle était encore une petite fille. Et parler du fils de son frère n'avait pas été une très bonne idée, pourtant elle ne pensait pas à mal, elle voulait simplement essayer de détourner la conversation de ce qui la gênait elle, sans vraiment penser que ça pourrait le gêner lui. Maxine avait toujours eu du mal avec les codes sociaux, enfant, elle avait toujours été seule préférant se renfermer sur elle-même plutôt que d'expliquer ce qu'était sa situation familiale. Depuis qu'elle avait l'âge de parler, elle n'essayait pas d'aller vers les gens, elle ne voulait pas, elle n'essayait même pas en vérité. « Je suis désolée. Ce n'était pas mon intention de.. De je ne sais même pas quoi mais, je ressens le froid. » Elle ne savait même pas mettre de mot sur ce qu'elle avait ressentit en cet instant. Et de nouveau la conversation retomba sur elle. Elle avait l'impression qu'il voulait bien parler d'elle mais, que sa vie restait sa vie. Alors qu'en voyant la photo de son fils, elle s'était dit qu'il était peut-être différent de Peter mais, elle n'arrivait pas à le cerner, ça l'agaçait. « Une fois. Et je crois que je n'essayerais plus jamais. Il a juste.. Claqué la porte sans que je puisse lui dire quoi que ce soit. A croire qu'il savait déjà qui j'étais. C'était il y a une dizaine d'année je crois. » Elle haussa les épaules. Elle ne voulait pas vraiment parler de ça, ça avait été une épreuve compliquée pour l'adolescente qu'elle était à l'époque. « T'étais au courant de rien ? J'veux dire, t'en avais même pas une petite idée ? Ma mère disait souvent qu'il était... enfin, tu le connais mieux que moi je pense. » Elle attrapa sa tasse de café et y lança un sucre, elle venait de se prendre d'une passion pour le café qui tournait dans la tasse à mesure qu'elle tournait la cuillère dans celle-ci. Elle ne savait pas du tout comment tout cela allait se terminer, elle ne savait même pas si elle était capable d'aller plus loin avec celui qu'elle appellerait désormais son frère mais, elle était curieuse.

Maxine & Léo

En effet, il lui avait parlé comme à une petite fille ou, comme à une petite sœur, sans vraiment s'en rendre compte, comme si un instinct enfouit ressortait soudain, celui du protecteur, du grand frère, celui qui conseil, qui réprimande doucement, qui veille. Lui qui avait toujours été fils unique, il se trouvait déstabilisé par ce nouveau rôle qui s'offrait à lui et même s'il ne réalisait pas encore l'étendue de ce qui l'attendait, il comprenait que beaucoup de choses allaient changer si cette nouvelle tête entrait dans sa vie et qu'il lui donnerait une importance, parce qu'il en avait toujours rêvé finalement, de veiller sur quelqu'un, de cette relation fraternelle. Et elle, telle la cadette qui n'aime pas les réprimandes, ne se laissait pas faire, il comprit qu'il n'était pas vraiment à sa place mais dans le fond il aima le ton de sa réponse, elle ne jouait pas avec lui, elle répondait cash. Il lui a surement fallu le courage d'élever seule un enfant dont le père était trop lâche, c'est déjà pas mal... cette réponse il l'avait formulé dans sa barbe, comme pour lui-même. Il pensait à son père, à l'attitude qu'il avait dû avoir avec la mère de Maxine, la situation n'avait pas dû être simple et cela ne faisait pas remonter Peter dans l'estime de son fils.
Cette photo qu'elle tenait dans sa main et qu'elle avait finalement vite reposée après la réplique sèche de Léo, il la regardait avec une tendresse toute particulière et il pensait à son petit garçon, il s'en voulu de lui répondre de cette façon, surtout après les balbutiements de la jeune femme qui semblait désolée, il comprit qu'elle n'était pas une menace, simplement une orpheline à la recherche d'ancrage, de points de repère, d'une famille à laquelle se rattacher. Mais même si Léo voulait bien se montrer ouvert et l'accueillir comme il se devait, il avait ses limites. Et Jonathan en était une, pour l'instant. Ca n'est rien. Il aurait voulu s'excuser sauf qu'il n'avait aucune raison de s'excuser de vouloir protéger son enfant alors il n'en dit pas plus et préféra changer de sujet. Oui, c'était bien plus simple de parler d'elle que de se dévoiler lui, il avait toujours été comme ça, Léo, il était l'oreille attentive, le confident, celui qui conseillait comme il pouvait, mais il parlait peu de lui, gardant ses réflexe de gamin mal dans sa peu et peu a l'aise en société, se renfermant sur lui-même, faute de mieux. Et puis après tout, la raison pour laquelle elle était venue c'était se présenter à lui, elle lui devait bien des réponses, après la bombe qu'elle venait de lâcher. Alors il enchaînait sur Peter, naturellement, si elle affirmait qu'elle l'avait vu, il pourrait toujours prendre cette réponse comme preuve qu'elle ne lui mentait pas, qu'ils avaient réellement ce père en commun, parce que personne n'oserait se présenter devant monsieur Emerson sans que ça ne soit pour de bonnes raisons, à moins d'être totalement fou, ce qui n'était pas omit. Et elle lui donna sa réponse, dix ans, elle était allé le voir il y a dix ans, tant d'années qu'elle savait, peut-être qu'elle avait toujours su, que sa mère ne lui avait jamais mentit, tellement d'années alors que lui avait passé toute son existence dans l'ignorance, il se sentit mal d'un coup, comme pris de vertige devant la vérité qui lui sautait à la gorge. Il attrapa sa tasse et joua avec son sachet de thé pour se dépêtrer de cette sensation qui le déstabilisait, lui qui voulait avoir l'impression de toujours tout contrôler. La question de Maxine le laissa perplexe, il se perdit dans la contemplation de sa tasse, cherchant une réponse alors que celle-ci était évidente depuis le départ. Peter... il a une réputation, rien n'est fondé, évidemment... ça fait du mal à ma mère, mais ils restent ensemble, pour la forme et puis elle l'aime et peut-être que dans le fond... enfin j'en sais rien, mais j'aime croire qu'il l'aime aussi, à sa façon. Il avait du mal à bien s'exprimer, ce sujet le touchait tout particulièrement parce qu'il avait vu ses parents parfois se déchirer à la maison pour, une heure après, s'afficher grand sourire main dans la main à un gala de charité et son père embrasser tendrement sa mère dans le cou alors qu'il était le premier à plonger dans le décolleté d'une jolie secrétaire, c'était tout un paradoxe ce couple qu'ils formaient. Y avait-il un réel amour entre eux ? Il voulait y croire, c'était ce qui l'empêchait de penser définitivement que son père était un salopard de la pire espèce. ...Je crois que j'ai toujours su, du moins toujours espéré et en même temps redouté qu'un jour quelqu'un frapperait à ma porte comme tu l'as fait aujourd'hui. Et tu es là... Il lui sourit faiblement, il était tellement déçu de comprendre, d'avoir la preuve de découvrir que son père les trahissait depuis toujours sans broncher. Mais dans ses yeux on pouvait lire une tendresse nouvelle, signe  qu'il était content de sa présence aujourd'hui, il avait l'occasion de rattraper au moins un peu le comportement inacceptable de Peter. N'en attend pas plus de lui, Peter est un tyran et une tête de pioche, c'est un mur que tu ne pourras jamais abattre. Et si un jour il te tend la main, c'est pour mieux te la trancher par la suite, ne crois rien de lui, il te décevra d'avantage. Ses mots étaient durs, il n'était pas tendre avec son père, mais il avait raison et il se devait de protéger la blonde des souffrances que cet homme pourrait lui infliger. Il avait remarqué une chose qui le gênait dans le discours de Maxine, il osa le demander même si, une fois encore, il allait peut-être trop loin. Pourquoi tu parles toujours de ta mère au passé ?

Lui parler de sa mère n'était pas la meilleure idée qu'ait eu Léo. En effet leur relation était plus que conflictuelle et Maxine devenait vite agressive quand il s'agissait d'elle. Et pourtant, devant lui, elle ne montrait pas vraiment son côté, mauvais. après tout il l'avait accueilli chez lui et avait ouvert la porte à ne toute nouvelle relation qu'elle ne connaissait pas encore. Pas seulement parce qu'il était son frère mais, aussi et surtout parce qu'elle avait la sensation qu'elle pourrait peut-être un jour lui faire confiance et ce mot-là, Maxine ne connaissait pas. Même sa mère n'avait pas vraiment le droit au statut de confiance. Oui, enfin on ne peut pas vraiment dire qu'elle ait été courageuse, elle n'avait simplement plus le choix et puis, elle a été bien trop naïve surtout. avait-elle pensé mais n'avait pas osé le formuler. Et bien sûr, elle ne faisait encore même pas allusion au gros chèque que Peter lui avait fait. C'était mieux ainsi et elle préférait ne pas trop s'étaler sur le sujet Eleanor. Après la réponse sèche du jeune Emerson, la blonde avait plongé son regard dans sa tasse de café. Elle s'était prise d'un réel intérêt pour celui-ci comme ci le fait de tourner la cuillère dedans, l'hypnotisait. Elle était allée trop loin, trop vite et elle le regrettait déjà mais, elle avait été satisfaite de voir à quel point Léo avait l'air attaché à son fils, cette petite lueur qui avait brillé dans ses yeux quand il avait répondu. C'était au moins une différence qu'elle pouvait noter entre lui et Peter qui n'avait même pas prit la peine d'essayer d'en savoir plus sur elle. Dans le fond, Maxine et Léo n'étaient pas bien différents, la méfiance et le fait de se replier sur sois-même, faisait partie intégrante de leurs vies. Alors, comment pouvait-elle lui en vouloir de réagir ainsi. Elle ne pouvait pas, tout simplement et même mieux encore, elle comprenait. Et ce n'était qu'une autre preuve parmi tant d'autre qu'ils avaient bel et bien quelque chose en commun. « Je ne juge en aucun cas tes parents, ta mère a du courage, parce que j'imagine que ça ne doit pas être simple de vivre avec ça. Même en l'aimant, enfin j'imagine. » Parce que oui, elle ne pouvait qu'imaginer, elle qui n'avait jamais connue l'amour qu'il soit réel ou non, qu'il soit le grand amour ou l'amour familial, ça elle ne connaissait pas et elle enviait Léo d'avoir connue ça, même si c'était un mensonge. Elle essayait de savoir s'il était au courant pour elle ce qui en soit, était légitime mais, pour Maxine cela pourrait être un échappatoire. Elle pourrait être blessée de cette réponse, en un sens ce qu'elle espérait, pour avoir une raison de furie la réalité et l'attachement qu'elle pourrait probablement lui porter avec le temps et d'un autre côté, elle avait envie de rester pour en savoir plus même si cela risquait d'être compliqué. « Je suis là... » avait-elle répété, un petit sourire au visage parce que s'était ce qu'elle avait dit devant la porte. « Cela dit, je ne suis pas certaine d'être un super cadeau. » continua-t-elle. Elle ne savait pas vraiment si ce rire était sincère ou si elle riait pour lui faire plaisir tout simplement. Cela dit, les propos de Léo sur Peter la fit tout de suite perdre son sourire. « Je n'y ai plus repensé depuis cette fameuse fois mais, j'ai besoin, j'ai envie d'une famille. C'est pour ça que je suis venue à toi. » Elle poussa un petit soupire. Ça lui coûtait beaucoup d'avouer cela et elle ne savait pas comment il allait le prendre mais, au moins c'était dit. Contrairement à ce qu'elle pensait le sujet sur sa mère n'était pas clos et ça la rendait bien triste. « Pour être honnête, je n'en sais rien. Cela fait bien longtemps qu'elle ne fait plus partie de ma vie et les seuls échanges que j'ai avec elle, sont toujours assez électriques et seulement au téléphone en général. » Elle avait haussé les épaules comme si cela ne la touchait pas, comme si tout cela était normal, un peu comme si elle ne tenait pas à elle. Ce n'était pourtant pas ça, elle tenait à elle mais, elle n'arrivait pas à la voir autrement que comme la femme qui avait laissé partir son père et qui l'avait privé d'une famille convenable.

Maxine & Léo

Il ne pu s'empêcher de rire doucement à la réponse de Maxine Soit elle est courageuse, soit folle, soit stupide, je préfère voter pour courageuse donc ! Léo n'y allait pas avec le dos de la cuillère, pourtant il l'admirait sa mère, il l'aimait profondément même. Parce qu'elle l'avait élevé avec beaucoup de douceur, elle lui avait inculqué des valeurs honorables qui ont fait de lui quelqu'un de bien dans l'ensemble, parce que malgré la faiblesse qu'elle avait de rester attachée à un homme tel que Peter, elle n'avait jamais renoncé à ses rêves et à ses passions. Femme entretenue qui n'avait pas besoin de travailler, elle en avait tiré profit, parce qu'elle était une femme intelligente, elle avait investi son temps pour les autres, dans divers associations, dans des voyages humanitaires, elle avait transmit cette passion pour les autres à Léo qui essayait de lui ressembler sur ce point, à son échelle. Si Peter avait longtemps voulu forcer leur fils à faire des études dans la finance, pour qu'il reprenne le flambeau familiale, sa mère lui a tenu tête, parce qu'elle avait compris que son fils était un artiste, qu'il se mourrait dans un bureau, ce fut l'une de seules fois que Léo avait vu sa mère tenir tête à Peter et il ne l'en avait aimé que d'avantage. Alors quand bien même leur relation était tordue, elle semblait heureuse malgré tout, elle vivait une vie qui lui convenait et elle était la mère parfaite avec lui, ça suffisait donc à notre homme.
Plus il écoutait et observait Maxine, plus Léo se rendait compte que la jeune femme manquait surement beaucoup d'amour propre et de confiance en elle, la faute à son enfance solitaire, à son caractère peut-être, ou tout simplement à la vie, même si Léo ne savait rien d'elle. C'est d'ailleurs ce qui l'empêchait d'être direct avec elle, de creuser plus profondément. Il était de ceux qui épaulent et qui n'hésitent pas à bousculer un peu les autres pour que les choses s'arrangent dans leur vie, mais avec elle il marchait sur des œufs, parce qu'il ne la connaissait pas encore tout simplement. Oh, ne t'en fais pas, tu ne sais pas dans quelle histoire tu t'embarques avec moi comme frère ! Et puis dans le fond on traîne tous nos casseroles, il faut savoir faire avec. Parce qu'elle ne savait pas tout de lui, loin de là, elle savait peut-être qu'il était photographe, mais pour le reste elle avait tant de choses à apprendre, des bonnes et moins bonnes, c'était le lot de chacun. Les paroles de Maxine, concernant le sujet de leur père, touchaient Léo, il comprenait son besoin d'une famille, d'une identité en quelque sorte. Lui n'était pas un enfant abandonné, mais il avait failli faire la même erreur que Peter avec son propre fils, John. Il se souvenait de la première fois qu'Andrea s'était pointé à sa porte avec son ventre déjà rebondit, il avait totalement flippé et sa première réaction avait été de rejeter cette paternité qu'il n'avait pas désiré. Mais il s'était vite ravisé, incapable d'abandonner un enfant, de savoir que quelque part il aurait un fils et que celui-ci ne saurait rien de lui. Et ce fut l'une des meilleures décisions de sa vie puis qu'aujourd'hui l'enfant faisait partie intégrante de sa vie et, en bonus, il se rapprochait à nouveau d'Andrea. Penser au simple fait qu'il aurait pu ressembler à son père sur ce point lui glaçait le sang, qu'il se serait haït de se savoir si semblable au pire exemple qu'il soit, surtout au regard des conséquences que ça avait sur la blonde face à lui. Je ne suis pas bien sur de ce que je peux t'offrir, mais j'espère que je ne te ferais pas regretter d'avoir fait tout ce chemin jusqu'à moi. Il lui sourit faiblement, incapable de faire de grandes promesses qu'il n'était pas sur de pouvoir tenir. Et puis comme ils étaient dans les confidences, c'est là que Léo se décida à poser cette question concernant sa mère. Et la réponse de Maxine, ce haussement d'épaules comme si elle s'en moquait bien, que sa relation avec celle qui l'avait mise au monde soit au plus mal, alors que dans ses yeux il lisait tant de peine, Léo eu l'envie de faire un geste vers elle, de poser sa main sur la sienne pour lui montrer qu'il pouvait la soutenir si elle en avait besoin, qu'elle n'avait pas à paraître forte si ça n'était pas le cas. La blonde était un livre ouvert, elle semblait tellement perdue, comme une gosse qui essaye de jouer à la femme, dans une robe trop grande. Il ne savait trop quoi répondre, après tout il ne savait rien de leur relation et de ce qui l'avait fait capoter. Je suis désolé de l'entendre. Un léger silence s'installa entre eux, ils contemplaient tous deux leurs tasses respectives avant que Léo ne relève la tête. Tu comptes rester longtemps à Bowen ? Tu as un endroit où vivre ?

Maxine haussa les épaules à la réponse de son frère. Elle ne savait pas comment prendre ce qu'il racontait sur sa mère. Il l'aimait c'était une certitude, il voulait garder une bonne image d'elle-même après tout ce qui se passait dans sa vie. Sa venu ne devait pas arranger les choses dans l'estime qu'il avait pour son père et la peine qu'il devait avoir pour sa mère. Maxine était contente qu'il se livre un minimum à elle, malgré tout il y avait beaucoup de questions qu'elle voudrait lui poser mais, c'était elle qui avait fait le premier pas, c'était elle qui venait de se pointer dans sa vie alors, elle prenait sur elle et attendait d'en découvrir plus, plus tard. En attendant, elle se contenait de tâter le terrain, savoir, comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Léo. Elle ne savait pas et ça l'agaçait. Elle avait beau se renfermer en temps normal quand les gens le faisaient contre elle, elle avait du mal. Elle prenait ça comme un défi pour essayer de les comprendre. Cependant, avec l'homme, elle ne voulait pas prendre ce côté inhumain qu'elle avait et qu'on lui avait tant reproché à Sydney.  « Comme tu dis, je crois que l'un comme l'autre on ne sait pas dans quoi l'on s'embarque. » elle s'était mise à rire ce qui en temps normal n'était pas de son genre, elle se sentait étrangement à l'aise avec le jeune homme. Peut-être parce qu'elle savait qu'il était son frère, parce qu'il faisait partie de sa famille ou du moins, ferait. Elle n'en savait rien et pour le moment, elle ne voulait pas vraiment se poser de questions. Elle haussa les épaules à sa réponse, elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle allait s'installer dans sa vie comme ça non, elle avait bien trop peur déjà de venir jusqu'ici alors, construire une véritable relation prendrait sûrement beaucoup de temps.  « Je ne te demande rien Léo. J'avais juste envie de voir d'où je venais. Peter ne m'a donné aucune réponse et ma mère est toujours très évasive quand elle parle de lui alors, je voulais juste voir ce que j'avais loupé tu vois. C'était sûrement idiot mais, je ne veux pas t'obliger à me laisser entrer dans ta vie ce que tu fais là, c'est déjà bien pour moi. » Et pour le moment, c'est plus que suffisant, se retenait-elle de dire. Elle qui avait passé sa vie à repousser toute sorte d'attachement, même l'amour de sa mère, elle ne voulait pas aller trop vite ni même trop loin avec Léo c'était quelque chose qui lui faisait terriblement peur. Cependant, il avait l'air décider à comprendre ce qui la rendait ainsi, probablement que ces propos pouvaient choquer, hélas, Maxine et Eleanor n'étaient pas des plus proches. La seule personne à qui elle s'était autorisée à s'attacher était un homme, plus vieux, qui lui avait donné un coup de pied aux fesses, il avait tout fait pour la remonter hors de sa vie. Il avait été un père, un frère ou même un meilleur ami pour elle pourtant, elle était venue à Bowen sans lui dire, l'abandonnant comme s'il n'avait jamais compté. C'était Maxine et elle était comme ça. Léo s'excusa, de quoi ? Elle ne savait pas, il ne connaissait pas sa mère, ce déchet qu'elle était devenue après le départ de Peter, après avoir quitté la ville. Il ne savait pas à quel point, elle avait fait une croix sur sa vie. A quel point elle avait mis sa vie de côté pour sa fille mais, celle-ci la trouvait faible, elle ne comprenait pas comment elle avait pu en arriver là. Elle s'était toujours dit qu'elle ne ferait jamais les mêmes erreurs que sa mère mais, parfois, elle regrettait d'être aussi méchante et distante avec elle. Et puis elle se mettait à ressentir des petites émotions, alors, souvent, elle devenait pire encore, partant s'exiler chez son ami sans même la prévenir. Au final, oui, elle avait eu du courage de s'occuper d'une fille comme Maxine mais, elle ne l'avouerait jamais. « Je.. Je n'sais pas Léo, ça fait déjà un mois que je suis là et très franchement, je ne sais pas si je vais rester. Je ne m'y sens pas à ma place pour te dire, je vis à l'hôtel. Prendre un appart reviendrait à dire que je compte rester et je n'ai pris que quelques affaires juste histoire de tenir deux semaines au début et puis, j'ai tellement eu la trouille de venir ici que ben j'ai fait traîner les choses. » en soit ça lui coûtait quand même de lui annoncer cela. Elle ne voulait pas qu'il la prenne en pitié ou pire qu'il soit déçu qu'elle ne soit pas venue plus tôt et pourtant, c'était fait elle ne pourrait rien n'y changer. Cependant, elle essayait d'être un minimum honnête avec lui ça lui.