Tu vas devoir apprendre à m'aimer ft. Léo

Maxine & Léo

Il était plutôt taciturne Léo, surtout lorsqu'il s'agissait de parler de lui, il restait secret, parce qu'il ne savait pas vraiment comment s'exprimer. Alors se dévoiler à cette sœur providentielle, ça relevait de l'exercice de style, c'était presque une petite torture et il le lui confiait à mi-mot, lui faisant comprendre qu'il faudrait qu'elle prenne son mal en patience pour finalement le connaitre vraiment. Mais il se doutait qu'avec elle aussi, rien ne serait gagné, qu'il devrait tâtonner pour qu'elle lâche du terrain et il le comprenait comme personne. On apprendra, petit à petit... Un sourire en coin s'était dessiné sur ses lèvres, il aimait l'idée d'apprendre de jour en jour, de l'avoir dans son entourage. Si elle restait dans les parages, parce que ça, il n'en savait encore rien. Le problème c'est que sous sa retenue maladive, Léo cachait une profonde tendresse, une facilité à s'attacher aux gens qui le rendait vulnérable, parce qu'il aimait l'humain, il aimait le contact, il se donnait toujours corps et âme dans une relation, amicale, amoureuse, pour une cause qui lui plaisait. Tout comme lorsqu'il était en mission humanitaire, il devait se blinder pour ne pas trop s'attacher aux personnes qu'il rencontrait parce qu'il savait qu'il ne serait que de passage dans leurs vies, pourtant c'était toujours un immense bouleversement en lui à chaque fois qu'il les quittait. Il avait appris à garder un visage impassible, une attitude stoïque, mais au fond c'était comme un caramel fondant. Alors se dire qu'il ne pourrait pas s'attacher à sa soeur, c'était tout bonnement impossible, plus les minute passaient plus il savait avec certitude qu'il ne pourrait plus la laisser quitter sa vie, même s'il essayer de ne pas le lui montrer, surement pour ne pas l'effrayer et surtout pour se protéger lui. Tu n'as pas loupé grand chose, gamin j'étais égoïste, le fils unique par excellence, je suis bien meilleur homme aujourd'hui. Je dirais que tu arrives à point nommé. Il exagérait, évidemment, mais il ne voulait pas qu'elle pense qu'elle avait loupé quelque chose, leur rencontre devait avoir lieux aujourd'hui, pas avant, tout simplement. Et de toute façon on ne pouvait pas changer le passer alors autant profiter du présent. On a encore tout le temps de rattraper le temps perdu et de se créer des souvenir. Il osa lui poser la question concernant sa mère et la réponse qui en suivit le désola, plongeant la pièce dans un silence quelque peu gênant. Léo essaya alors de savoir si Maxine comptait rester à Bowen.  Sa réponse le surpris, le toucha. Il se voyait tellement à sa place, hésitant durant des jours, ne sachant comment faire, quoi dire, s'ils n'avaient pas le même sang, il l'aurait presque prise pour son double féminin. Il hocha la tête, souriant timidement. J'aurais surement pris un avion pour retourner d'où je venais si j'avais été à ta place, la trouille m'aurait totalement paralysé. Je te trouve bien plus téméraire que moi, crois moi ! Il faut que tu restes, même quelques jours, quelques semaines, sinon ça n 'aura servit à rien que tu te pointes à ma porte comme ça. Et si tu as besoin d'un endroit ou dormir, j'ai une chambre de libre, au pire de cas. Il ne voulait pas la forcer à rester, il allait d'ailleurs peut-être l'effrayer en lui proposant cette chambre, mais il voulait apprendre à connaitre cette fille.

Léo lui donnait, information par information, à croire que trop lui donnait d'un coup le rendrait mal à l'aise, enfin ça, elle pouvait le comprendre, elle était pareille. Parfois même son prénom était une information qu'elle préférait éviter de donner sans parler de son nom. C'était déjà deux choses importantes, après tout, elle avait trouvé Léo ainsi enfin, elle avait mis des heures à trouver mais, elle en était plus que ravie au finalement. Parler avec Léo devenait de moins en moins gênant, de plus en plus agréable. Et son sourire la mettait de plus en plus à l'aise. Depuis Adrian, elle n'avait jamais ressenti une telle connexion avec quelqu'un, elle ne s'était jamais sentie aussi à l'aise avec quelqu'un d'autre d'Adrian, peut-être Blake mais, c'était encore différent. Finalement, c'était son rire qui se faisait entendre dans la petite maison, un rire timide certes mais, un rire quand même. « Je vois le genre oui. Mais, je te rassure, j'étais pareille. J'étais une princesse plus jeune, je crois que ma mère essayait de compenser. J'étais une fille bien, bon un peu capricieuse jusqu'à mes 10 ans je crois à partir de là tout à changer. Elle m'a dit pour Peter et je m'en suis mise à en vouloir au monde entier.. C'est pour ça aussi que ma mère et Adrian m'ont poussés à venir te trouver. Ils espèrent que je m'ouvre un peu plus au monde avec toi. » Tout dans son attitude prouvait qu'elle voulait faire des efforts, ses gestes, ses regards cependant, ses paroles lui hurlaient de la fuir comme si elle essayait elle-même de saboter cette rencontre. En réalité, elle était flippée, elle ne savait pas comment faire, comment agir, les codes sociaux ça n'a jamais été son truc, elle ne les comprenait pas et elle savait encore moins les appliquer. Comme pour se faire taire, elle avala la fin de sa tasse de café puis offrit un petit timide, à celui qu'elle appellerait frère probablement un jour, la mousse du café en guise de moustache et elle ne s'en était même pas rendu compte. « Sûrement, enfin si je reste, Léo tu sais, je veux pas précipiter les choses. C'est nouveau pour moi ce genre de sentiments, c'est différent de ce que j'ai pu vivre avant parce que c'est réel. Alors, dormir ici, c'est très gentil de le proposer mais, je ne suis pas prête pour ça et je suis sûre que toi non plus. » pour une fois dans sa vie, elle prenait des gants avec quelqu'un, elle faisait attention à ce qu'elle disait, elle était presque.. humaine. Sauf que, c'était trop d'émotions à gérer d'un coup pour elle. Cette blonde qui avait passé la moitié de sa vie, si ce n'est plus à refouler tout cela... Elle était prise de court, ça lui coupait le souffle pour tout dire. « Commençons par un repas, dans quelques jours. Tu veux ? » elle ne voulait pas précipiter les choses, elle préférait prendre son temps pour comprendre ce qui se passait autant entre eux que dans sa tête à elle. Elle attrapait ses affaires à côté d'elle et fouilla son sac pour trouver de quoi noter. Elle griffonna son numéro de téléphone et lui posa sur la table et lui offrit un sourire. « Je vais y aller d'accord. Quand tu voudras, tu m'appelles, de toute façon, je fais pas grand chose de mes journées. » elle émit un petit rire avant de se lever du canapé, c'était un moment sympa et elle préférait rester là-dessus.

Maxine & Léo

C'était étrangement rassurant de voir que les deux venaient à se confier, au goutte à goutte certes, mais qu'ils ne restaient pas comme deux coincés qui ne savait que faire de leur corps, ils discutaient, il y avait parfois des silences plutôt dérangeants, mais rien de plus normal pour deux inconnus quelques minutes auparavant. Ils s'apprivoisaient doucement et Léo écoutant avec plaisir Maxine lui parler de son enfance, elle évoqua un Adrian, peut-être un beau-père, peut-être un petit ami dont elle n'avait pas encore mentionné l'existence, Léo ne releva pas, il ne voulait pas avoir l'air indiscret. Je suis certainement la pire thérapie qu'on puisse t'imposer. Mais espérosn que ça marche, on ne sait jamais ! Le sourire timide de Maxine, surligné de mousse de café, fit s'esclaffer Léo, comme un gosse qui se moquait gentiment. Il lui tendit une serviette. Commences déjà par essuyer ta moustache si tu veux avoir l'air crédible ! Il savait bien que sa proposition était bien trop précipitée voir totalement inappropriée, après tout, même s'ils avaient le même sang, ça ne signifiait pas qu'ils se connaissaient, bien a contraire, d'ailleurs, avouons-le, Léo aurait été bien embêté qu'elle lui dise oui. Mais il était de ceux qui ouvrent toujours leur porte, c'était dans ses gênes. Oui, je comprend, prends le temps qu'il te faut. Mais tu sais, on est plutôt bien à Bowen, c'est une petite ville agréable, je suis sur que tu pourrais t'y plaire, même pour un temps. Il sourit doucement à sa proposition, la regardant farfouiller dans son sac et finir par noter son numéro sur un bout de papier qu'elle laissa sur la table. Un dîner sera parfait oui. Au moins ils ne se mouillent pas trop... Ca sentait la fin de leur rencontre pour aujourd'hui, ils se levèrent doucement et Léo entreprit de raccompagner Maxine jusqu'à la porte. Vas à la plage, profites de tes journées pour découvrir la ville et ses environs, il y a de très belles balades à faire sur le front de mer. Arrivé à la porte il se sentait emprunté, il ne savait pas bien quoi faire ou quoi dire. Il enfonça ses mains dans son jean avant de relever la tête vers elle. Merci. D'être venu jusqu'ici, d'avoir eu le courage de me dire la vérité... c'est une belle découverte pour moi. A bientôt Maxine.