if it's different ? -r.

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Tu attendais. Depuis une minute déjà, l'heure du rendez-vous était passée. Tu étais inquiet, et si elle ne venait pas ? Tu ne t'étais jamais pris la tête avec elle comme ça, et tu t'étais senti un peu mal. Tu lui avais laissé un mot, pour qu'elle te retrouve à midi trente, pile. Mais il était trente-deux, et tu ne la voyais toujours pas. Trente-trois, et la voilà qui arrive doucement. Tu ne la quittes pas du regard et quand elle est à proximité, tu l'appelles doucement. « Nevaeh » Tu étais heureux de la revoir. Ton cœur avait raté un battement, il en manquait toujours un quand elle était dans le coin. Tu avais beau te le nier, tu l'avais aimé. « Merci d'être venue ! » Tu avais souris, passant ta main dans les cheveux, tu étais un peu gêné, comme si tu ne savais pas quoi faire. Ce chic de perdre ton assurance quand tu étais face à elle. Comme si elle était ta kryptonite. Tu ne pouvais rien y faire malheureusement. Là tu n'arrivais à prendre confiance, et il le faudrait bien, c'est toi qui l'a invité après tout. « Tu as faim ? » Tu avais attrapé ton panier pour lui montrer que si jamais, tu avais ce qu'il fallait. C'était bien le but d'un pique-nique d'ailleurs. C'était bien la première fois que tu en organisais un. Tu en avais fait avec Lou, mais c'était qui se chargeait toujours de tout. Là ce fut toi, et c'était un peu étrange, tu ignorais s'il y avait une liste des choses à apporter et tu avais fait au pif. Tu aurais bien oublié un truc, il ne restait qu'à voir quoi.

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Elle avait rendez-vous avec CJ et très franchement en voyant le mot ce matin, elle avait hésité à le jeter à la poubelle, elle était toujours fâchée contre lui. Cette façon qu'il avait eue de partir ainsi comme un sauvage sans même lui dire quoi que ce soit, l'avait rendu folle et pas dans le bon sens. Alors, après avoir changé trois fois de vêtement, elle s'était jetée sur le canapé las de tout cela. Son corps tout entier lui faisait comprendre qu'elle ne devait pas y aller et pourtant, son coeur lui disait le contraire, et sa curiosité surtout. Alors elle se redressa d'un bond et attrapa son sac, il lui restait 30 minutes pour être au rendez-vous, elle en avait largement assez. Elle avait donc décidé d'y aller à pied, elle aurait largement le temps de réfléchir comme ça. A plusieurs reprises, elle s'était arrêtée faisant quelques pas en arrière puis finalement la curiosité l'avait gagné. Il avait toujours eu une façon particulière de prononcer son nom et cela avait toujours eu le don de la faire sourire, elle aimait bien ça cela dit, elle se força à ne pas sourire. « J'étais pas sûre de venir tu sais.. » Son sourire était un peu gênait mais, elle essaya de ne pas se laisser amadouer par sa tête d'ange. Elle avait envie de se donner des claques parfois. A le voir ainsi elle se sentait mal, elle se disait qu'elle avait probablement exagéré l'autre jour cela dit, il l'avait bien mérité, elle ne changerait pas d'avis là-dessus. « Je t'avoue que oui, j'ai un peu faim en fait. » En voyant le panier, son sourire ne se fit pas attendre, elle ne pouvait pas le réprimer celui là et elle n'en avait pas envie finalement. Elle attrapa le bras du garçon pour le pousser à s'asseoir avec elle au sol. « J'espère que tu vas pas essayer de m'empoisonner ! » Elle donna un coup de coude à son ami avant de lui adresser un petit sourire timide. La revoilà l'adolescente, elle se fit la promesse en cet instant de lui laisser une chance et de ne pas lui hurler dessus aujourd'hui encore.

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Tu te sentais con à te trouver là, devant elle. Elle, qui avait tant hésité à venir, tu sentais ton cœur rater un nouveau battement. Pourtant elle était là, sous tes yeux. Et tu étais tellement con que tu avais un sourire niais. « Je suis ravi que tu sois venue. » avais-tu dit, timidement. Elle avait faim, donc ça semblait être une bonne chose. « Installes-toi ! » Tu lui désignais des doigts la petite nappe rouge et blanche que tu avais installée pour l'occasion. Une fois assis à côté d'elle, tu étais amusé par sa remarque. « Je te rappelle que je suis un meilleur cuisinier que toi ! Et pour l'occasion, j'ai fait du poulet à l'abricot. Si ma mémoire est bonne, tu en raffoles. » Mais tu n'étais pas vraiment sûr de toi à vrai dire, ça pouvait tout aussi être celui de Sara, de Tahlia ou même encore de Sara ou de Lou. Avec les années, les détails de certaines relations s'étaient effacés. Tu avais des bribes de souvenirs, mais ils n'étaient pas assez précis pour savoir avec qui c'était. Bon, au pire tu te sentirais bien bête, et au mieux, tu vises le mille. Au cas où, tu avais un plan B, pas forcément aussi goûteux, mais ça restait dans l'ambiance pique-nique. Tu attrapais le panier pour sortir la vaisselle avant de lui demander. « De l'eau, du jus ou du vin ? » proposais-tu. Tu semblais éviter le plus longtemps possible la raison de sa venue ici. « Tu vas bien, depuis.. La dernière fois ? » Tu voulais y aller doucement, les derniers jours avaient été assez intenses pour toi, tu voulais juste d'une conversation calme.

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Elle avait levé les yeux en l'air à sa réponse, comme si elle avait vraiment eu le choix de venir ou pas. Entre sa curiosité et son attachement pour le garçon l'avait poussé à venir, elle était donc là pour savoir ce qu'il voulait, rien de plus. Malgré ce qu'elle pensait, elle profiterait pleinement de ce moment passé avec lui et elle espérait qu'il ne dise rien qui puisse la mettre en colère, elle n'avait pas envie de se fâcher encore une fois contre lui. Elle n'avait pas vraiment attendu son accord pour s'asseoir sur la petite nappe à la fois, ils ne devaient pas être mile à faire un pique-nique le même jour. Du moins elle l'avait espéré, parce qu'elle aurait bien été capable de s'asseoir à l'endroit qui n'était pas le leur et elle se sentirait bien bête pour le coup et ça serait tellement son genre. « Héééé ! Bon ok, c'est vrai... Je suis une horrible cuisinière» Elle avait donné un petit coup sur l'épaule du garçon en riant, elle était une terrible cuisinière et cela n'allait pas en s'arrangeant. Pour toute réponse à sa phrase, elle déposa un baiser sur sa joue en affichant un large sourire. Il jouait sur la corde sensible de la brune et même si elle ne l'avouerait pas, elle aimait beaucoup cela. « Du vin quelle question ? » Elle aurait bien prit du jus mais, elle se disait qu'elle aurait besoin d'un peu d'alcool pour la suite. Il avait l'air de tourner autour du pot, de parler de tout et de rien avait l'air de le rassurer un peu. « Ça va, enfin je crois.. Ça pourrait aller mieux.... Et toi ça va ? » Elle n'était pas là pour parler de ça. Elle était là pour le voir lui et rien d'autre. Alors, elle n'allait pas s'attarder sur ce genre de sujet, pas aujourd'hui, pas maintenant. « Pourquoi tu m'as fais venir ici CJ ? » Elle n'allait pas non plus attendre toute la journée pour avoir une réponse et si ça évitait qu'il se rende compte qu'elle était hésitante sur sa réponse ça l'arrangeait.

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Tu venais de prendre un coup sur l'épaule et la seconde d'après, tu avais un bisou sur la joue. Tu ne savais pas quoi penser de tout ça, elle t'embrouillait l'esprit. Avec des signaux aussi contradictoires, tu te contentais de sourire. « Mais j'aimais bien tes pâtes un peu trop cuites et le riz trop cru, tu sais ! » C'était un des souvenirs intactes que tu avais dans l'esprit. Au moins celui-là, tu savais qu'il appartenait à la petite brune assise à côté de toi. « On en sait jamais, j'ai préféré prendre les trois au cas où. » Tu attrapais la bouteille de vin pour la déboucher. Tu lui servis un verre que tu lui tendis. Pour toi, ça serait un peu de jus, tu n'avais pas vraiment besoin de t'embrumer encore plus les esprits. Tu devais rester plus ou moins sobre, même si ce n'était pas un verre de vin qui allait te rendre saoul. Mais tu préférais tout de même éviter. Tu le levais pour trinquer avec elle. « Je n'en suis pas vraiment sûr, pour être honnête. » Trop de rencontres, trop de nouvelles. Pas spécialement que des bonnes, et puis des plus étonnantes aussi. Elle allait tomber des nues quand tu lui dirais tout, elle n'en croirait probablement pas ses yeux, et encore moins ses oreilles. Tu attendais la question, tu savais qu'elle allait te la poser, même si toi tu voulais tourner autour du pot et parler de tout et de rien, elle voulait entrer dans le vif du sujet. « Te parler, t'expliquer. » Tu pris une profonde inspiration, avant de te lancer. Tu avais la main qui tremblait doucement, et tu ne savais même pas par quoi commencer. Le plus simple peut-être. Ce qui t'a poussé à partir. A fuir, le monde, la vérité. « Ils sont morts Nevaeh, mes grands-parents, ma mère.. Enfin, pour toi c'était plus ma soeur et mes parents. » Tu avais un peu baissé ton regard vers tes genoux. Tu te sentais idiot, mais tu n'avais pas les mots, c'était encore un sujet bien trop douloureux.

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Elle était peut-être un peu contradictoire dans ses gestes mais, elle se plaisait à ne pas lui laisser le dessus ou même à ce qu'il comprenne réellement ce qu'elle avait en tête, c'était plus prudent pour elle. Cependant, il n'arrêtait pas d'être mignon avec elle, même en lui disant qu'elle était mauvaise cuisinière, il arrivait à la faire sourire. Stupide facteur. Elle était tellement en colère contre lui, contre elle-même de ne pas réussir à lui en vouloir ne serait-ce qu'un peu. Elle était tout de même contente d'être près de lui sans pour autant que ce soit compliqué pour une fois. Elle attrapa son verre et en bu une gorgée de vin. Elle fronça les sourcils en entendant la réponse du jeune homme. Il n'allait pas très bien, Nevaeh n'aimait pas vraiment ça. Elle avait toujours été du genre à se soucier des autres. Il voulait lui expliquer, lui raconter ce qui s'était passé, du moins c'est ce qu'elle espérait. Elle voyait ses mains trembler, elle les attrapa doucement après avoir posé son verre à côtés d'elle et les serra doucement dans les siennes. « J't'écoute. » Elle sentait qu'il n'était pas très bien. Elle voulait lui dire que ça s'arrangerait que ça irait mieux, cependant, en entendant la suite, elle se dit qu'elle avait mieux fait de ne rien dire. Tout se chamboula dans la tête de la brune. Ses parents étaient en vérité ses grands-parents et sa soeur était sa.. mère ? « Ça fait longtemps ? » C'était la seule chose qu'elle avait été capable de dire en cet instant, le choque était tel qu'elle se retrouvait totalement chamboulée. Elle se pencha alors vers lui et le serra dans ses bras, doucement, timidement. En vérité, elle ne savait pas vraiment comment réagir. Quelle semaine ! Elle ne savait pas si elle devait réagir à l'explication sur sa famille ou à l'annonce de leur mort. Elle se contenta de réagir sur ce qu'elle pensait être le plus grave. A présent, elle comprenait pourquoi il avait réagi ainsi l'autre jour quand elle avait essayé de lui parler du passé. Cela dit, elle était contente qu'il ait pris la décision de venir lui en parler sans qu'elle n'ait eu a insister la-dessus.

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Tu l'avais laissé te prendre contre elle. Tu ne savais pas si ça te réconforterait, mais le contact était apprécié. Et à sa juste valeur. Tu l'avais laissé posé sa question. Tu fus surpris, ce n'était pas celle que tu attendais, même si tu ignorais ce que tu attendais en fait. Tu avais laissé les secondes défiler, en comptant. un. deux. trois. quatre. cinq. six. sept. Si tu l'avais dit à voix haute, ta voix se serait brisé au moment de le prononcer, alors que dans ton esprit, il compressait juste ton cœur. Tu avalais difficilement ta salive avant de lui répondre. « 7 ans. » Une fois sur deux, tu n'aimais pas le chiffre. Il était plus difficile quand il était impair. C'était peut-être dans ta tête mais c'est ainsi que tu percevais les choses. « J'ai appris le secret le jour de mes 20 ans, ils avaient jugés que j'avais le droit de savoir. Et j'ai attendu, un mois, puis deux, et je me suis tiré. » Tu marquais un temps. Essayant de calmer tes mains, qui continuaient de trembler malgré l'étreinte que te portait ton ex-amante. Tu te sentais comme dans un cocon, mais tu n'avais pas fini de raconter, d'expliquer toute l'histoire. « Ils sont morts le soir dans un accident de voiture, en voulant m'empêcher de partir. » Ils roulés vite, trop vite. Tu avais retenu le chiffe. 21km au dessus de la vitesse autorisée. Tu ne l'oubliais pas, il t'obsédait, il n'était pas rond. Un virage un peu trop serré, une autre voiture qu'on n'avait pas vu venir. Et la mort. « Si je n'étais pas parti, ils seraient peut-être encore là aujourd'hui. » Ca tournait en boucle dans ta tête depuis 7 ans. Pour l'oublier, tu allais boire un verre, puis un autre. Jusqu'à finir avec une fille dont tu ne te souviendrais pas du prénom. Tu étais encore de le déni et plutôt que d'y faire face, tu fuyais. Tu étais un lâche, Valentine, et tu le savais. « C'est ma faute, Nev'. » Tu avais relevé les yeux vers elle. Tu avais plongé ton regard dans le sien, cherchant du réconfort. Elle serait ton pilier, au moins pour les minutes à venir. Tu en avais besoin.

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Sept ans, voilà une explication qui tenait la route, voilà qu'enfin était tombé la vérité sur ce qu'il s'était passé il y a tant d'années, il fallait l'avouer, elle ne s'était pas attendue à une telle explication. Elle avait espéré qu'il lui dise tout ce qu'il avait sur le coeur cependant, elle comprenait enfin pourquoi cela avait-il était aussi long, pourquoi il était parti tout ce temps. C'était tellement flou dans sa tête, alors imaginer ce que serait celle du jeune homme, lui en donnait presque des vertiges. Elle se sentait bête, idiote d'avoir réagi ainsi quand il était passé chez elle et elle s'en voulait d'avoir frappé son visage, si doux à présent. Elle releva une tête indignée vers lui les sourcils froncés. « Ta faute ? Mais non CJ. Ils t'ont menti pendant 20 ans. Comment voulais-tu réagir si ce n'est comme tu as fait. » Elle s'était sûrement emportée en disant cela, et le mensonge, elle connaissait ça. Elle avait enfin réagi là-dessus, il lui avait fallu du temps pour remettre tout en place dans sa petite tête. Finalement, elle plongea son regard dans celui du jeune homme, elle y voyait la peine qu'il ressentait et tout ce qu'il pouvait refouler, elle avait envie de le serrer si fort dans ses bras qu'elle l'en étoufferait presque, cela dit, elle se contenta de glisser une main compatissante sur son bras. Elle voulait se sentir utile lui montrer qu'elle pouvait être là pour lui comme il aurait pu le faire dans le cas contraire. « Je suis désolée CJ, pas seulement pour tout ça mais aussi pour ma réaction. J'aurais tellement voulu être là pour toi tu sais. » parce qu'elle était comme ça Nevaeh, elle ne supportait pas savoir les gens mal, elle ne supportait pas que ses amis soient tristes. La seule chose qu'elle pouvait faire s'était de le serre un peu plus dans ses bras pour lui montrer qu'elle était là à présent. Elle était là maintenant. Et elle espérait que son contact lui faisait autant de bien qu'à elle. Ce n'était peut-être pas grand chose. Finalement, elle se disait qu'elle avait bien fait de venir, que cela avait du lui prendre un courage énorme pour lui demander cela, pour lui parler de cela.

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Pas ta faute ? Comment ça ne pouvait pas l'être ? Tu ne savais pas, tu ne te l'expliquais pas. Tu étais devenu un peu irrationnel, un peu fou, pensant parfois à un complot contre toi. C'était idiot, qui voudrait conspirer contre toi ? Mise à part toutes les femmes que tu as maltraité, mais c'était compréhensible en un sens. « Ils seraient peut-être encore vivant aujourd'hui si je n'étais pas parti. » Tu n'étais pas du genre à croire à la destinée, toute cette connerie comme quoi tout est écrit. Comme quoi ce qui arrive devait arriver. Tu ne pouvais pas croire à ça parce que ça serait te débarrasser du poids qui t'accable depuis des années. C'était trop facile, tu ne méritais pas de passer au-dessus comme ça. Tu n'avais même pas été présent pour l'enterrement, alors c'était pour dire. Tu l'écoutais s'excuser et tu ne comprenais pas, elle ne savait pas, elle ne pouvait pas et elle n'avait pas à s'excuser. Au fond de quoi était-elle coupable ? De t'avoir aimé et d'avoir attendu que tu reviennes. « C'est moi qui suis désolé. » Désolé d'être devenu un gros con surtout. Mais tu ne le dirais pas à voix haute, pour les révélations, tu avais déjà donné. C'était un constat après et elle avait été capable de faire le même. Tu ne valais sûrement pas mieux, même si les choses allaient peut-être changé. Tu ne savais plus qu'agir qu'en con. « J'ai préféré me renfermer sur moi, mettre ma vie de côté et me laisser glisser, jusqu'au jour où j'ai eu la lettre pour la maison de Bowen. 7 ans que je fuyais la succession, que je fuyais tout le monde. » Tu avais essayé d'aller toujours plus loin, plus vite, de fuir avant qu'on puisse te retrouver, avant qu'on puisse te parler. Par chance, ton oncle avait pris la charge de tout, il avait gardé les deux maisons, payé les taxes et tout le tralala qui allaient avec, engageant un détective avec qui tu as joué au chat et à la souris pendant sept longues années. Avant que tu ne décides de retourner à la maison. L'anniversaire de ta soeur, enfin, de ta mère. Le passage éclair sur sa tombe avait été le déclencheur de ton départ à Bowen, comme un besoin de retrouver ce que tu connaissais, d'essayer de retrouver des visages familiers, même si tu ne voulais pas te l'avouer.

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C'était une situation un peu compliqué, elle ne savait pas vraiment ou donner de la tête avec tout ça d'ailleurs, elle n'était même pas sûre d'avoir bien compris ce qu'il lui avait dit. Pour le moment, elle essayait simplement de le rassurer, de l'épauler comme elle aurait voulu le faire plus tôt s'il lui avait laissé le temps. A présent, elle n'allait pas le laisser tomber. « Et tu ne serais pas parti s'ils ne t'avaient pas menti. C'est un cercle viseux CJ, tu ne peux pas t'en vouloir.. » et pourtant elle comprenait la culpabilité qu'il pouvait ressentir même si elle ne voulait pas lui donner raison sur ce point. Ce n'était pas de sa faute qu'il y croit ou non, c'est ce qu'elle pensait et elle espérait bien que ça le rassurerait un peu de savoir qu'elle ne pensait pas que ce soit de sa faute à lui. Tout comme ses excuses qui étaient faites pour lui montrer qu'elle le soutenait autant qu'elle le pouvait mais, surtout parce qu'elle aussi se sentait coupable, même si elle n'était pas au courant, elle s'en voulait de ne pas avoir pu être là pour lui. « Ne le sois pas, le plus important c'est que tu sois là aujourd'hui. » Elle ne savait pas vraiment si elle parlait de l'instant présent, là avec elle à lui parler de ses problèmes de familles plutôt complexes ou alors du fait qu'il soit de retour dans sa vie d'une façon générale, ici à Bowen. Pour tout dire, elle ne voulait pas trop réfléchir à ça, la présence du jeune homme dans sa vie, ici près d'elle ou simplement dans sa tête avait déjà tendance à chambouler ses émotions alors à trop y réfléchir ce n'était pas une bonne idée non plus. De toute façon, elle préférait ne pas savoir plus que ça. De plus, elle venait d'avoir la réponse à sa question de l'autre jour, à savoir : pourquoi était-il revenu maintenant ? La maison. Elle qui pensait que c'était pour ses amis ici ou pour tant d'autres choses mais, certainement pas ça. « Tu ne pouvais pas faire l'autruche toute ta vie. Et puis ici tu as des amis sur qui tu peux compter. » Ce n'était pas dit comme un reproche mais simplement une constatation, comme pour lui indiquer qu'elle comprenait même si elle n'acceptait pas pour autant. Elle s'était un peu éloigné de lui sans même s'en rendre compte, c'était sûrement à cause de ce qu'il venait de dire cependant, elle ne revoyait pas le moment où elle l'avait lâché, trop occupée à écouter ce qu'il lui disait. Elle avait même reprit son verre pour en boire une nouvelle gorgée.

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Un cercle sans fin. Elle avait raison, tu ne pourrais jamais aller mieux si tu continuais de penser ainsi. Seulement, voulais-tu aller mieux ? Tu ne le méritais pas. Tu ne méritais pas de vivre heureux, d'avoir une famille, une vraie vie stable et de faire comme si tout allait bien. A chaque fois que tu pensais à ta descendance, tu pensais au fait qu'elle n'aurait jamais l'occasion de connaître ta mère, tes grand-parents. Et ça te déprimait. Tu ne voulais pas d'une famille qui ne pourrait pas connaître grand monde à part toi. C'était triste. Tu étais un orphelin, et tu n'aimais pas ça. Tu aurais aimé pouvoir revenir en arrière, glisser dans les bras de ta soeur, la considérer comme telle et lui lancer un pique en lui disant qu'elle était vraiment trop maternelle et qu'il serait temps qu'elle soit mère. « Des amis qui m'en veulent parce que j'suis parti sans prévenir ? Je n'ai pas vraiment d'amis ici tu sais. Il n'y a que toi pour le moment qui sait tout de la vérité. Tu es ma seule "amie" pour le moment. » Amie était un mot un peu faible pour elle. Elle était tellement plus, mais tu ne saurais dire quoi. Et il y avait encore d'autres choses que tu devait aborder avec elle, mais tu ne savais pas vraiment comment t'y prendre. Ce n'était pas des sujets délicats, mais c'était le seule à qui tu pouvais te confier. Il y avait aussi Sara, mais c'était encore plus compliqué, vu la soirée de la dernière fois, tu voulais prendre un peu ton temps avant de tout lui avouer. Le temps de remettre en ordre tes idées. Elles n'étaient pas vraiment classées et ça te foutait le coeur en vrac. « Bon, tu n'avais pas faim toi ? » Tu secouais doucement la tête pour effacer cet air triste que tu avais sur le visage. Tu allais manger un peu et quand tu irais un peu mieux, tu finirais de lui dire ce que tu devais lui dire. Tu étais trop long pour faire les choses correctement, mais tu ne savais pas t'y prendre autrement. Tu étais un vrai handicapé quand il s'agissait d'exprimer ce que tu ressentais. C'était bien pour ça qu'aucune femme n'avait jamais pu entendre les mots, sortant de ta bouche. Tu attrapais un des plats que tu avais préparé, retirant le film. Tu y plantais une fourchette avant de lui tendre, avec un petit sourire.

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Le yoyo émotionnel, décidément ce garçon commençait vraiment à la rendre dingue, il cherchait ses mots, il était si compliqué à comprendre et ça la rendait dingue, elle ne savait pas comme réagir. A l'inverse du jeune homme, qui traînait en longueur pour s'exprimer, elle était plus réactive c'était pour cela qu'elle passait son temps à faire le yoyo avec ses émotions. Pourtant ce qu'il lui disait était tellement agréable à entendre, tellement qu'elle laissa échappé un petit « oh » de surprise. Elle afficha un petit sourire et secoua la tête face à sa réaction, elle était idiote, elle ne lui laissait même pas le temps de s'expliquer. Elle était touchée d'être la première à être au courant parce que dans le fond, elle savait qu'il n'y avait pas qu'elle à Bowen. CJ avait toujours été un garçon très attirant à l'époque et encore aujourd'hui d'ailleurs, alors, elle savait qu'elle n'était ni la seule, ni la première qu'il était venu voir. « Moi aussi je t'en ai voulu avant de savoir. C'est normal, on a pas compris pourquoi. Je pensais que tu en avais juste eu marre de nous. Que tu n'étais qu'un égoïste sans coeur. Et pourtant je suis là et je t'écoute parce que, je tenais à toi et que j'ai pas envie de perdre ça maintenant que tu es de retour. » Parler faisait parfois du bien, que ce soit de ses sentiments passés ou de la culpabilité de CJ, tout ça était bénéfique autant pour l'un que pour l'autre et elle voulait au mieux être présente pour lui, malgré ses émotions parfois trop à fleur de peau avec le jeune homme. Depuis toujours, elle n'avait pas su comment agir avec lui, il pouvait être si doux, si gentil et puis si idiot comme la dernière fois dans l'appartement de Nevaeh. Cependant, il resterait toujours cet amoureux de vacances, qui avait laissé une trace dans son coeur, qu'importe les années passées, qu'importe les problèmes de famille, il garderait toujours cette place un peu spécial pour elle. « Oh si ! Très faim même. » Elle déposa un baiser sur sa joue, elle appréciait qu'il lui rappelle ce petit détail. Elle avait tellement été prise par cette conversation qu'elle en avait oublié son ventre gargouillant d'envie pour ce poulet qui avait l'air si délicieux. Alors, très vite elle attrapa l'assiette et le remercia d'un sourire chaleureux comme elle en était si souvent capable. Elle piqua un morceau dans son assiette et le porta à sa bouche. Elle avait toujours apprécié la cuisine de CJ, elle qui n'avait jamais été capable de cuisiner correctement, elle était plus qu'admirative devant celle du jeune homme. « Miaaam, c'est délicieux ! »

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Tu l'écoutais te dire qu'elle t'en voulait. Qui ne t'en voulait pas dans cette ville ? Tu n'avais fait que déterrer des fantômes du passé, rouvrir de vielles blessures. Tu ne savais pas vraiment à quoi t'attendre quand tu étais revenu. Tu avais espéré que personne ne serait là, que cette ville serait déserte. Ça aurait été trop beau pour toi d'avoir un nouveau départ. « Marre de vous ? Jamais. J'avais juste pas envie de tout scraper avec ma mauvaise humeur et ma connerie. J'voulais vous préserver de moi. C'était idiot, non ? » De toute façon c'était un peu tard pour regretter. Tu regrettais et maintenant que tu réalisais que tu avais merdé, tu ne pouvais plus rien faire pour changer les choses. Tout ce que tu pouvais faire c'était expliquer la situation et attendre. Attendre que les choses se refassent comme avant. Mais ça ne pourrait jamais être totalement comme avant, parce que tu les as blessés. Parce que tu as changé, et que même si tu aimerais redevenir le petite garçon que tu étais, cela semblait impossible. Et eux aussi avaient changés, ce n'étaient plus des enfants à présent. Tout ce changement te faisait peur, tu ne savais pas si tu serais capable de retrouver une place dans leurs vies et si tu en trouves une, quelle serait cette place ? Celui d'un con qui a tout abandonné et qui revient tout sourire pensant que ça va passer ? En un sens, ça t'avait permis d'oublier le dilemme que tu aurais rencontré l'été de tes 20 ans, à savoir choisir entre Nevaeh et Sara. « Ravi que ça te plaise. » Tu attrapais un plat à ton tour pour manger un peu. Tu n'avais pas vraiment faim, l'estomac en vrac, tout ça. Mais tu devais bien manger un peu, c'était important. Une fois qu'elle posait son plat, à moitié vide, parce que tu faisais toujours des portions pour des éléphants et qu'elle avait jamais pu tout manger. Tu poussais le panier, pour t'allonger au sol. Pour la digestion, c'était pas mal. Tu la regardais faire de même. Tu avais glissé ton regard sur le côté, pour l'admirer. Elle était jolie, vraiment jolie. Une jeune femme magnifique. Dire que tu aurais pu construire un avenir avec elle. C'était compliqué maintenant. Tu n'envisageais rien, tu ne voulais pas envisager quoique ce soit. « Nev, j'suis papa. » avais-tu soufflé dans un murmure. C'était une bombe. Autant pour toi qui pour elle. Même si tu avais commencé à t'habituer à cette idée. Tu avais même eu une photo, pour réaliser à quel point c'était réel.

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Les préserver de lui, non mais quelle idiotie. Se rendait-il seulement compte que la jeune femme attendait chaque vacances avec la plus grande des impatiences, qu'elle était triste à chaque nouveau départ et qu'elle adorait passer les moindres petites secondes en sa compagnie. Probablement pas, sinon il n'aurait peut-être pas dit cela. Ou peut-être que si d'ailleurs. Il y a 7 ans, elle avait eu beaucoup de mal à son départ, elle n'avait pas compris elle en était même arrivée à se demander ce qu'elle avait fait de mal. Pour elle, s'était un peu de sa faute. « Effectivement. » avait-elle ajouter en riant. Après tout c'était passé et il ne pouvait pas être réécrit, alors cela ne servait à rien de le repasser encore et encore autant simplement vivre le moment présent et c'était un peu ce qu'elle comptait faire depuis quelques temps. Oublier le passé et prendre sa vie comme elle aurait dû être il y a presque huit ans maintenant. Et pourtant, elle ressentait le besoin de lui dire ce qu'elle avait sûr le cœur depuis tant d'années. « Tu sais, j'aurais tout accepté si tu me l'avais demandé, j'aurais fait n'importe quoi pour vivre quelque chose de concret avec toi parce que sans mentir, autant à toi qu'à moi, j'étais folle de toi mais, voilà, t'es parti et aujourd'hui même si c'est différent, je veux rester près de toi. On est ami non ? » Elle avait fini son assiette, du moins, elle avait mangé ce qu'elle avait pu, parce que bien que ce soit une bonne mangeuse, elle avait tout de même eu une grosse assiette. Elle l'avait déposé sur le côté et avait souri pour le remercier et hoché la tête à sa phrase, ça lui plaisait toujours de toute façon et elle ne se gênait pas pour le dire à l'époque. Finalement, elle l'avait imité, elle s'était allongée à ses côtés laissant ses yeux parcourir le visage du garçon, il n'avait pas vraiment changé, il avait toujours cette façon inexplicable de la fasciner, de l'apaiser. Elle était même allée jusqu'à déposer sa tête contre l'épaule de son ami. Toutes ces révélations les avaient de nouveau rapprochés et elle n'en était que plus heureuse, c'était une petite parenthèse agréable de son quotidien. Et la le choque la frappa, elle n'était même pas capable de bouger. Après tout, elle ne savait plus rien de sa vie, de ces sept dernières années. « Pardon ? » Réussit-elle simplement à articuler. Il lui fallut une dizaine de secondes de plus pour réaliser ce qu'il venait de dire. « Comment ça papa ? Depuis combien de temps ? Avec qui ? Pourquoi tu me dis ça maintenant ? » Elle s'était appuyée sur son bras pour le regarder mais, ne s'était pas écarté pour autant. Après le discourt qu'elle venait de lui faire sur l'amitié, ce serait mal venu mais, il fallait l'avouer, il avait tout de même mal choisi son moment pour lui en parler. Et tant de questions se bousculaient dans la tête de la brune qu'elle ne savait même plus par ou commencer. Le féliciter et être heureuse pour lui ? C'était ce que les amis faisaient non ? Mais, il était plus que ça. Du moins il avait été plus que ça.

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Si tu pouvais réécrire le passé en connaissance de cause, tu n'étais pas certain de changer les choses. Ou alors, si, tu aurais pris ton téléphone pour lui dire que tu ne viendrais pas cette année, qu'elle te manquait et que tu espérais la revoir bientôt. Peut-être un mensonge pour la fin, mais du baume au cœur pour elle. Au moins elle ne se serait pas inquiétée, elle n'aurait pas attendu chaque été avec impatience. Et elle n'aurait pas eu à penser qu'elle était responsable. Elle n'était pas responsable de tes choix et ne le serait jamais. « Je ne savais pas. Et je suis bien content que tu n'aies pas tout accepté. Ça aurait injuste pour toi, Nev', j'suis égoïste. » Tu continuais de le penser, mais elle méritait mieux qu'un idiot comme toi. Il lui fallait quelqu'un sur qui elle pouvait compter, quelqu'un qui ne la décevrait pas. Et ce n'était pas toi. « Je pense même pas qu'on soit des amis, on est plus que ça. » Tu ignorais ce que vous étiez pour être honnête. Mais ce ne pouvait âs être de simples amis. Elle t'avait aimé et même si tu ne lui avais jamais dit, tu réalisais à quel point, toi aussi tu l'avais aimé. Pas autant qu'elle, puisque tu avais su la mettre de côté pour aller te noyer dans le tourbillon de la vie. Mais tu l'avais aimé. Comme une sœur, comme une amie, comme une amoureuse. Elle avait été ton amante, celle qui t'avait aidé, qui t'avait guidé. Sans elle, vous auriez sûrement fait comme avec Sara, un baiser chaste, et encore. Tu restais allongé, la regardant doucement, tu voyais bien sur son visage qu'elle n'affichait pas une mine heureuse. Mais cela faisait parti des choses que tu avais besoin de lui dire, pour qu'elle sache qui tu étais maintenant. Un con, avec un gosse que tu ne connaissais pas. Jolie tableau non ? « Je te dis ça maintenant parce que je l'ai appris y a deux jours. » La nouvelle te secouait toujours autant. C'était amusant de se dire que toi, tu avais un fils, que toi, tu étais père. Toi qui n'arrivait pas à être un ami fiable, un homme qui on puisse compter, alors un père. Tu étais encore aux antipodes. Et pourtant, tout ça était plus que réel. Comme le voyage que tu prévoyais de faire pour le rencontrer. « Il a 6 ans, et va sur sa septième année. Il s'appelle Alioth. Et sa mère c'est Lou, mon amie québécoise, qui vit ici. » avais-tu énoncé doucement, prenant le temps de détacher chaque syllabe et de laisser un petit temps après chacune de tes affirmations.

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