Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Bring me back [Anton] Jeu 9 Juin 2016 - 15:54
bring me back
feat. Anton & Anna
Tout s'est déroulé à une vitesse hallucinante. Elle est arrivée à l'anniversaire de Lily-Anaëlle dans le but d'oublier l'espace d'un instant sa déception amoureuse, mais rien n'y a fait. Ni sa discussion avec Nelligan ni les litres d'alcool qu'elle s'est enfilée après. Elle a bu comme jamais auparavant. Elle s'est laissée emportée par la solitude et le chagrin et elle s'est rendue totalement ivre. La discussion qu'elle a eue avec August lui semblera plus tard n'avoir été qu'un rêve, alors qu'il est celui qui l'a aidée lorsqu'elle est tombée lamentablement sur le sol et qu'elle a reçu un morceau de verre dans la jambe. Il est même celui qui l'a emmenée à l'hôpital, mais ça elle n'en a aucun souvenir, comme si elle s'était évanouie alors qu'il n'en est rien. Au contraire, elle a continué à raconter n'importe quoi, à le prendre pour Anton alors qu'ils ne se ressemblent pas.
Le souvenir qu'elle a, c'est d'être arrivée aux urgences avec une douleur à la jambe et une autre à la tête. August l'a confiée aux infirmières qui l'ont installées sur une table d'examen derrière un rideau mal fermé. Lorsqu'elle est seule, elle s'assoit au bord de la table, car même si ce qui l'entoure tangue autour d'elle et qu'elle a mal à la jambe, au moins dans cette position elle n'a pas envie de vomir. Elle veut même tenter de mettre debout mais comme elle est plus que soûle, elle chancelle et serait clairement tombée si quelqu'un ne l'avait pas rattrapée à temps.
Sujet: Re: Bring me back [Anton] Jeu 9 Juin 2016 - 19:16
Bring me back
Featuring Anna
Anton avait été plutôt préoccupé depuis plusieurs jours avec cette nouvelle qui lui était tombée dessus. Plus de temps encore s’était écoulé depuis qu’il avait croisé Anna à Bowen, en mai. Il était vrai qu’il faisait tout pour l’éviter et surtout essayer de gérer lui-même le « problème » qui était entre ses mains. Tout cela lui semblait compliqué à gérer à la fois, si la brunette n’avait pas du tout eu connaissance de sa présence ici, les choses auraient été plus érables mais là, ça avait été un échec.
Bien sûr qu’il ne pouvait tout lui dire, pour son bien à elle puis lui aussi avait besoin d’être sûr pour qualifier un peu cette situation. Il était inutile de l’inquiéter pour rien. Le pédiatre préférait passer pour un homme pas à la hauteur de ce que l’animatrice pensait, bien que ce n’était pas vrai du tout. Respectueux et attentif aux autres, il l’était. D’ailleurs, ça aurait été un mensonge que de dire que ce que ressentait Anna lui était égal. Au contraire, ça l’affectait mais il tentait de continuer à avancer quand même et poursuivre ce pour quoi il était venu à Bowen. Une fois de plus, c’était presque affreux de se dire que la jolie turque n’avait pas été la raison n°1.
Encore une semaine s’était écoulée jusqu’à ce qu’il apprenne qu’il était de garde aux urgences. Bien qu’il ne savait pas du tout pour combien de temps il serait en Australie cette fois-ci, un poste à l’hôpital était facile à trouver pour lui qui avait déjà travaillé pendant plusieurs mois. Une personne compétente en plus n’était jamais de refus, et l’avantage résidait dans le fait qu’il connaissait déjà les équipes. Il avait donc gentiment accepté de travailler toute la nuit du vendredi au samedi en ce mois de juin.
Curieusement les urgences étaient blindées cette nuit là. Le pédiatre s’occupait d’enfants car il y avait eu un accident de car, un bus scolaire qui transportait des collégiens. Heureusement aucun pronostique vital n’était engagée en revanche celui du chauffeur, si. Lui ne l’avait pas en charge, seulement 4 enfants de ce bus alors que des internes s’occupaient des blessures moins grave. Une autre pédiatre avait été mise sur le coup pour aider également. Pour l’instant, deux des enfants étaient mis au dispensaire et les chambres si l’on pouvait appeler cela comme ça, n’étaient démarquées que par de simples rideaux.
Le rideau de la zone 3 était disponible, l’enfant fut transporté jusqu’au lit vide puis de suite examiné. Une fois stabilisé, le londonien s’éloignait de son patient en tenant deux boites de compresses dans les mains qui finirent subitement par terre lorsqu’une femme lui tomba presque aux pieds. Le réflexe fut tel qu’il rattrapa la personne avant qu’elle ne se fasse mal et sacrifia les boites de carton. Au moment où il avait cette femme entre ses mains, il la reconnu de suite et ne s’attendait clairement pas à la voir là. Fronçant un peu les sourcils et d’un ton inquiet, l’exclamation habituelle ne fut pas évitée « Anna ?! ». Il la regarda de haut en bas comme pour scanner son physique. Si elle était là, c’était bien pour une raison. Il vit une entaille encore en sang légèrement en dessous du genou de la jeune femme.
« Assied-toi, je te tiens », il la tenait toujours fermement pour l’aider à se remettre assise sur le lit. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu n’as pas l’air dans ton état normal » dit-il instinctivement en l’observant. Clairement il s’était passé quelque chose. « Comment tu t’es fais ça ?! » lança t-il une nouvelle fois avec une certaine inquiétude alors qu’il tentait de regarder mieux la blessure pour entreprendre de la soigner.
La voyant un peu hésitante ou alors encore remontée contre lui, il insista « Anna, je t’en supplie, parle moi ».
Sujet: Re: Bring me back [Anton] Lun 13 Juin 2016 - 21:03
bring me back
feat. Anton & Anna
Anna a déjà été ivre, dans sa jeunesse australienne, quand elle est arrivée à Bowen et qu'elle a commencé à goûter à cette nouvelle vie. Elle a été plusieurs fois jusqu'à ne plus se souvenir des détails et jusqu'à se rendre malade, mais ça faisait des années que ça ne lui était pas arrivé. Elle ne s'était jamais vraiment blessée d'ailleurs, mais il faut une première fois à tout. A l'époque, elle buvait car elle pensait que c'était la seule manière de s'amuser. Mais depuis, elle a grandi, elle ne boit qu'un peu et connaît ses limites. Cependant, ce soir, entre le chagrin d'amour et la solitude, elle s'est laissée emporter. Elle a bu verre sur verre jusqu'à se blesser, et là, elle est à l'hôpital, ouverte à la jambe, et manque de tomber. Heureusement qu'Anton passait par là...
Justement, en parlant d'Anton, c'est la raison principale de ses excès de ce soir. Il est celui qui lui fait du mal, qui lui ment et veut la faire passer pour folle. Il a tenté de lui dire qu'elle se montait la tête etc, mais Anna n'est pas dupe : il lui cache quelque chose, et pour elle c'est une trahison. Alors quand elle l'entend prononcer son prénom, elle frissonne. Il lui fait tellement d'effet... Et il n'a en effet rien avoir avec le pourtant charmant August qui l'a aidée un peu plus tôt dans la soirée. Bref, il l'interroge sur la blessure qu'elle s'est faite, mais elle a la tête dans le brouillard. Elle n'a pas bu depuis au moins une heure entre le trajet vers l'hôpital et le temps d'attente, et ça recommence à tomber un peu, même si elle est encore en décalage avec la réalité.
C'est toi qui m'a fait ça. Dit-elle, amorphe.
Elle ne réalise même pas qu'elle a la jambe ouverte. Non, elle, elle a juste mal au cœur, et si elle est là, c'est sa faute. Tout est de sa faute, parce qu'il n'est pas honnête avec elle.
Sujet: Re: Bring me back [Anton] Lun 13 Juin 2016 - 21:42
Bring me back
Featuring Anna
Anton n’avait initialement pas prévu d’être de garde et remplaçait un collègue cette nuit là. Finalement c’était tant mieux car cela faisait quelques jours, depuis qu’il était tombé sur elle, qu’il n’avait plus eu de nouvelles de Anna. Comme il tentait en vain de régler ses affaires, il n’avait malheureusement pas le temps (ou le courage) de passer du temps avec la brunette bien qu’il aurait aimé que les choses se passent autrement.
La voir ainsi, saoule et vulnérable lui fit honnêtement de la peine. Il se montrait inquiet à son égard et faisait au mieux pour qu’elle se sente bien. Enfin il le croyait car il se prit en pleine poire une accusation. La regarder droit dans les yeux ne lui fit pas rien. Elle avait toujours une espèce d’emprise sur le pédiatre comme un envoûtement à chaque fois qu’il restait ainsi, à l’observer avec tant de précision. Le ton accusateur ne lui plaisait que moyennement mais il savait tout à fait à quoi elle faisait référence. D’ailleurs, il baissa les yeux se sentant un peu gêné qu’elle en soit arrivée à se mettre dans un état pareil. C’était bien la première fois qu’il la voyait en ayant bu une quantité d’alcool trop importante. Et franchement, il n’aimait pas la voir comme ça. En serrant la mâchoire quelques secondes, ça lui donna du temps pour réfléchir à ce qu’il allait lui dire « Je ne pense pas être le seul responsable dans tout ça, ne me reproche pas des choses à tort et à travers. Je te promets que si je pouvais, je t’éviterais de te mettre dans de pareils états…. je suis encore quelqu’un de confiance, Anna ».
La main posé sur la cuisse de la jeune femme, il se préoccupa de la blessure de cette dernière « Je ne suis pas certain qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire, peut-être deux petits points de suture et encore, je vais t’arranger ça et te soulager… ». Peu importe si elle refusait qu’il la touche, qu’il s’occupe d’elle, le londonien ne pouvait pas faire autrement. D’une part parce qu’elle était à l’hôpital donc sous sa responsabilité, et d’autre part, parce qu’il l’aimait tout simplement. Alors oui bien sûr, avec ce froid et cette tension dans leur relation, on pouvait douter s’ils étaient toujours ensemble ou non, s’ils faisaient implicitement un break mais ça, ça se confirmerait sans doute plus clairement lorsque la belle animatrice aurait dessaoulé.
« Attend moi là une seconde, je reviens avec le nécessaire. Tu ne bouge pas d’accord ? ». Vu l’état de la beauté turque, elle ne risquait pas forcément d’aller très loin… sauf si elle était toujours extrêmement remontée contre lui mais visiblement, elle ne semblait pas décidée à désobéir totalement malgré une réticence exprimée. Cela ne prit littéralement que 5 minutes pour Anton d’aller chercher des médicaments, une pince pour extraire un petit morceau de verre dans la plaie, des désinfectants et le nécessaire pour suturer au cas où. Ainsi qu’une petite bouteille d’eau. Entre temps on l’interpellait pour s’occuper d’un enfant mais étant donné qu’il avait commencé avec Anna et qu’il ne souhaitait absolument pas que quelqu’un d’autre la prenne en charge, il indiqua la disponibilité de Ondine et d’internes. Il viendrait au plus vite car il aurait terminé avec sa patiente.
Là il regagna le rideau de la zone 3 et ferma le morceau de tissu derrière lui avant de se poser sur un tabouret à roulette près du lit. Ainsi, il pouvait circuler assit dans l’étroit espace et être à hauteur des jambes de la jeune femme qui était toujours assise. Comme si tout était normal il poursuivit « Je te donne des cachets qu’il faudrait que tu prennes maintenant s’il te plait et plus tard, des anti-douleurs. Car sous l’effet de l’alcool tu ne ressens heureusement pas trop ta blessure mais ça peut te lancer par la suite. Une bouteille d’eau bien sûr… indispensable ».
Il posa le tout sur la petite table de chevet près du lit où Anna pouvait y avoir accès. Pour les médicaments à prendre immédiatement il les lui mit dans la main pour être sûr qu’elle les prenne. « Tu permets que je m’occupe de ta jambe ? ». La blessure se trouvais juste au dessus du genou. « Quelqu’un a désinfecté ça de suite ? » demanda t-il afin de savoir si une personne qui était en compagnie de Anna avait fait le nécessaire de base. Le médecin préféra tout refaire de toute façon et ne manqua pas de critiquer « … utile mais un peu amateur comme travail, tu as encore un morceau de verre, très fin mais je vais te l’enlever. Surtout il ne faut pas que tu bouges. Tu peux faire ça pour moi ? ». il était essentiel qu’elle se tienne (ou retienne) afin qu’il évite de lui faire mal. Il parvint à extraire ce qu’il souhaitait avec dextérité en très peu de secondes et désinfecta immédiatement. « Bon…. je vais te faire deux petits points de suture, c’est rien du tout mais pour ça, je vais faire une anesthésie locale. Tu vas sentir la piqûre, ça devrait être tolérable… mais si vraiment ça te fait mal je t’autorise à m’insulter okay ? ». La regardant en lui expliquant ce qu’il comptait faire, il se disait que ça la soulagerait aussi de vider son sac.
C’est d’ailleurs ce qu’elle fit lors de cette brève manipulation. « Tu vas les garder toute la semaine et je les retirerai d’ici quelques jours. ça ne se verra presque plus après, j’ai fait en sorte que ça soit minime… » dit-il en mettant un joli pansement puis en ôtant les gants chirurgicaux qu’il avait mis.
« Tu es comme neuve…. » ajouta t-il en la regardant de nouveau dans les yeux et tombant comme à son habitude sous son charme indéniable. D’ailleurs il la regarda avec une incroyable douceur avant de lui dire « …. et magnifique ».
Tu parles, comme si la complimenter ferait passer la pilule… pas si sûr. « J’aimerais que l’on reparle comme avant. Pas toi ? Tu comptes m’en vouloir éternellement ? ». Pas sûr qu’il supporte cette situation encore bien longtemps.
Sujet: Re: Bring me back [Anton] Lun 13 Juin 2016 - 23:05
Anna ne sait vraiment pas où elle en est car sinon elle aurait refusé catégoriquement qu'Anton ne la touche ou même ne lui parle. Elle lui en veut terriblement de lui mentir de la sorte et de tenter de lui faire croire qu'elle est la seule fautive dans leur situation. Car pour elle, tout est clair : elle ne demande rien d'autre que l'aider s'il a des soucis. Mais visiblement, il ne la considère pas assez digne de confiance pour accepter de se confier à elle alors que, de son côté, elle lui a tout dit concernant son histoire personnelle difficile.
Mais là, elle est tout simplement incapable d'agir en fonction de ses convictions. Elle est soûle, et même si elle commence peu à peu à décuver, elle est bien trop fragile pour se battre. Elle arrive malgré tout à dire que ce qu'il lui arrive est sa faute, même si elle pense surtout à sa peine de cœur, à la douleur qu'elle peut ressentir en elle au delà même de la douleur physique. Ce qu'il lui répond la fait sourire. Elle n'entend que la partie où elle peut lui faire confiance (il faut l'excuser, elle a le cerveau au ralenti), et elle sourit. Bien sûr que non elle ne peut pas lui faire confiance. Il lui ment en la regardant dans les yeux et il parle de confiance. Mais encore une fois, elle n'a pas la force de répondre. Ce qu'elle voudrait, là, tout de suite, c'est qu'il parte, qu'il la laisse tranquille pour qu'elle puisse dormir et tenter de l'oublier.
Mais il en décide autrement et lui parle de sa blessure. En sentant les mains du jeune homme sur sa jambe, elle a le réflexe de l'écarter. Pas parce qu'elle a mal, mais parce qu'elle n'a pas envie qu'il la touche. Ce qu'il lui explique a le même effet sur elle que s'il lui parlait de la pluie et du beau temps, ou que s'il lui lançait des lames de rasoir à la figure. Tout ce qu'il peut bien lui dire lui fait du mal, tout simplement. Quand il lui dit de ne pas bouger, qu'il revient, elle a envie de lui dire de ne pas revenir. Qu'il la laisse tranquille. Mais il est bien trop prévenant pour ça, et elle n'a pas la force de batailler. Alors elle se couche, plutôt que de rester assise, et les haut-le-coeur ne reviennent pas alors elle ferme les yeux un instant.
Quand il revient, il lui dit de prendre des cachets, et elle a franchement envie de les lui jeter à la figure. Mais encore une fois la force lui manque et elle se contente de lever un peu la tête pour les avaler. De toutes manière sa jambe commence à lui faire mal alors elle est bien contente de prendre des calmants. Les effets de l'alcool commencent peu à peu à se dissiper, alors elle en aura bien besoin. Anton lui demande ensuite si elle veut bien qu'il s'occupe de sa jambe. A-t-elle vraiment le choix ? Après tout, c'est un médecin, et même si elle ne peut pas lui faire confiance sur le plan personnel, elle estime que sur le plan professionnel il doit savoir ce qu'il fait. Alors elle acquiesce sans en mot et quand il lui demande si quelqu'un a désinfecté la plaie elle répond :
Oui, August, il était avec moi à la soirée. Elle n'est pas sûre du prénom mais elle n'avait pas envie qu'il la pense seule. C'est vraiment idiot, parce qu'elle l'était seule. Elle était même peut-être plus seule que jamais. Mais elle apparaît déjà assez vulnérable devant lui comme ça. Elle a besoin de s'imposer un peu. Quand il critique ce qu'a fait August, elle grimace un peu, parce qu'elle le trouve injuste. C'était vraiment un gentil garçon qui s'est occupé d'elle, et il a fait ce qu'il a pu. Anton demande ensuite à Anna de ne pas bouger pour lui. La jeune femme blessée qui est en elle se dit qu'elle ne veut pas lui faire ce plaisir, mais le fait est que même s'il la torture et qu'il se comporte comme un goujat en lui mentant, elle est amoureuse et elle ferait tout pour lui. Elle a envie de pleurer, mais elle retient ses larmes. Ça ne sert à rien de pleurer. Elle lui a assez offert de ses larmes et elle ne veut pas lui en donner d'autres.
Anton l'autorise à l'insulter. Elle se redresse en prenant appui sur ses coudes et le regarde intensément. Il est sérieux là ? L'insulter ? Comme si elle en avait envie. Malgré la douleur qu'elle éprouve en elle, jamais elle ne pourrait l'insulter. Elle l'aime, même s'il peut devenir vraiment con. Pourtant, quand il insère l'aiguille dans sa cuisse, elle ne peut pas s'empêcher de pousser quelques jurons. Elle est encore un peu désinhibée par l'alcool, et ça lui fait quand même assez mal, alors forcément elle se lâche. Quand il a terminé, il lui explique qu'elle devra revenir le voir dans une semaine. Elle grimace à cette idée. Comment est-ce qu'elle est censée l'oublier si elle le voit tout le temps ? La jeune femme se rassoit en bord de table, et sourit discrètement au compliment du jeune homme. Ça n'efface rien de ce qu'il se passe entre eux, mais ce type de compliment venant de sa part lui feront toujours de l'effet. Par contre, ce qu'il lui dit ensuite lui fait froncer les sourcils. Est-ce qu'il ose lui reprocher quelque chose là ? Si elle n'avait pas été aussi attendrie quelques secondes plus tôt, elle aurait très bien pu lui en mettre une. Mais là, elle se contentera d'être honnête :
Ça ne dépend pas de moi. Tu ne peux pas me demander de te faire confiance si tu n'es pas honnête. J'ai bien peur que la complicité qu'on avait ne soit perdue à cause de tes mensonges.
Elle n'attend pas de réponse. Elle veut juste mettre les choses au clair. Si c'est si différent entre eux, c'est parce qu'il n'est pas capable de s'ouvrir à elle, et qu'il semble ne pas hésiter une seconde à lui faire croire que c'est de sa faute à elle. Hors, ça n'est pas le cas. Je peux poser le pied ? Je voudrais rentrer chez moi maintenant. Et ne plus souffrir en ta présence.
Invité
Sujet: Re: Bring me back [Anton] Lun 13 Juin 2016 - 23:52
Bring me back
Featuring Anna
Alors qu’il entreprend de la soigner, par logique le médecin se demandait si la brunette avait eu des premiers soins. Visiblement c’était le cas, par un dénommé August. Qui était ce gars ? Il n’en n’avait jamais entendu parler en l’espace de plusieurs mois. Certes, Anna pouvait avoir ses fréquentations mais il était intrigué par cet individu. Elle n’était donc pas seule. Avait-elle tourné la page ? Etait-ce un ami ? Plus ? Quelqu’un qui permettrait de se venger du silence d’Anton sur les raisons de sa présence en Australie ?
Il laissa passer cette information pour se concentrer sur la blessure de l’animatrice et de faire au mieux pour que la suture soit parfaitement réalisée et que la cicatrice soit vraiment la plus petite et esthétique possible les jours à venir. Dans un petit sachet, il lui avait mis les médicaments qu’elle aurait besoin de prendre et une fois qu’il enlèverait les sutures, il lui donnerait une crème cicatrisante. En s’occupant de la blessée, il mettait de côté tout ressenti personnel afin de faire son travail de façon professionnelle. Il sourit légèrement quand il entendit Anna jurer bien qu’il se doutait que ça faisait un peu mal. Elle s’en remettrait… sa plaie était bénigne en comparaison avec d’autres choses qu’il avait pu voir.
Lorsqu’il eu terminé, elle se rassis et lui sortit une vérité. Il soupira intérieurement car sur ce point, elle était celle qui avait raison. Pourquoi ne pas lui dire ? Pour ne pas qu’elle le prenne pour un irresponsable, pour ne pas qu’elle ait cette impression d’être une maîtresse, pour ne pas qu’elle le prenne pour le plus con des cons. Pour ne pas qu’elle ait l’impression qu’il utilise les femmes ou qu’il n’a aucun respect envers l’institution qu’est le mariage. Pour encore plein d’autres raisons. Mais essentiellement, il sentait qu’il avait besoin de savoir un peu comment il s’était mis dans ce pétrin et comment il s’en sortirait, comment qualifier cette situation avant de pouvoir en parler. C’était peut-être une question de temps voilà tout. Il n’aimait évidemment pas mentir, vraiment pas. Dans le contexte actuel, c’était comme si le choix ne se posait pas. Le médecin repoussait juste l’échéance pour lui dire tout.
Bêtement il hocha la tête pour lui dire qu’elle pouvait descendre de la table d’auscultation et rentrer chez elle. « Qu’est-ce que tu veux que je réponde face à ça… hormis que je suis sincèrement désolée qu’on en soit arrivé là tous les deux. J’admets avoir une part de responsabilité mais… crois-moi que je ne te fais pas tout cela volontairement. Je ne te ferais jamais de mal Anna. Pas de plein gré ».
Là il pris le sachet de médicaments et sort son téléphone de sa poche. Là il appela le numéro d’une tête de taxi qui se trouvait toujours près d’une zone du parking de l’hôpital pour s’assurer qu’un était disponible « Bonsoir, je souhaitais savoir s’il y avait un taxi disponible d’ici quelques minutes. Une patiente n’est pas en état de rentrer par elle même … Mmmh hmm très bien, à tout de suite ». Il n’attendait nullement l’avis de la turque sur ce point. C’était non discutable, non négociable, elle rentrerait en taxi. Étonnamment, Anton ne s’était pas demandé si le August en question était dans les parages. D’un autre côté, il s’en fichait pas mal de ce type dans l’immédiat. « Quoi que tu penses de moi, je veillerais toujours sur toi ». Un regard de bienveillance se posa sur la jeune femme alors qu’il lui tendit le sachet de médicaments en lui disant lesquels elle devrait prendre le lendemain au réveil et les autres quotidiennement. « Docteur Holling, votre patiente du bus, la petite fille a besoin de votre intervention » le rideau venait de s’ouvrir et l’interne réclamait Anton. « J’arrive » répondit-il très peiné de laisser la femme qu’il aimait toujours comme ça. « Excuses-moi, je dois y aller. Prend soin de toi » ajouta t-il en lui caressant le haut du bras alors qu’ils étaient tous les deux. Puis il la frôla avant d’aller voir son patient. « Un taxi t’attend devant l’entrée de l’hôpital. Le règlement est déjà fait » précisa t-il avant de totalement s’éclipser. En effet, Anton avait, via son téléphone, opté pour un paiement par retrait depuis son compte qui était déjà enregistré pour cette compagnie de taxis.
Littéralement 1 minute et 23 secondes plus tard, il était avec l’enfant qui avait besoin d’une certaine manipulation puis de se voir confirmer un examen complémentaire par un autre service de l’hôpital. L’orthopédie. Anton bippa le médecin chargé de ce service et attendit qu’il arrive 5 minutes plus tard exactement pour lui établir brièvement la situation. Il lui fit le topo le plus rapidement et clairement qu’il put avant de dire qu’il revenait plus tard.
La seule chose qu’il fit, c’était penser à Anna. Il n’arrivait pas à sortir cette femme de sa tête depuis qu’il l’avait vu, fragile, quelques instants auparavant. Il la savait vouloir se montrer forte mais capable aussi de souffrir en silence. Le fait qu’il ne lui parle pas lui faisait tout sauf du bien et les mots qu’elle lui avait dit en dernier résonnaient toujours. Il courut le plus vite qu’il pu pour sortir de l’hôpital. « Anna ?! Anna où es-tu ?! » haleta t-il en essayant de repérer le taxi.
Il remarqua le véhicule avec la lumière ‘taxi’ sur le toit allumée. Le taxi quittait tout juste le parking et arrivait au stop avant de quitter les lieux. Le pédiatre le rattrapa juste à temps avant qu’il ne redémarre en s’exclamant et tapant sur le coffre pour faire arrêter le conducteur. ce que ce dernier fit. Arrivant à hauteur de la porte arrière, il toqua à la fenêtre pour que Anna la baisse. Un peu essoufflé en raison du sprint qu’il venait de faire, il voulut s’expliquer, là, maintenant. Pas demain, pas après demain. De suite. « J’ai menti. Je l'admets et je n'en suis pas fier. Je t'avoue, je déteste ça et je me le suis toujours interdit. Je suis un pauvre con qui n’a pas su comment réagir lorsque je t’ai vu l’autre jour. Mais il faut que tu me crois là-dessus. Je n’ai pas pu te dire vraiment ce qui se passe tout simplement parce que je ne peux pas. Je ne comprends moi-même pas trop ce qui m’arrive ces jours-ci. Je peux juste t’affirmer que c’est confus et compliqué… dès que je saurais vraiment définir plus clairement tout ça, je te promets que je t’en parlerais. Je te fais confiance. A 300%. J’ai été idiot de ne pas t’avoir dit ça plus tôt parce que je sais que ça t’a coûté de me faire part de ton histoire de ton côté… et je ne veux vraiment pas que tu doutes de moi. Ou que tu me détestes. Peu importe si tu es passée à autre chose, si tu étais ou es avec ce August ou si tu m’en veux… je te présente mes excuses. C’est trop dur à supporter. La façon dont tu me regardes. Ton silence aussi. Laisse-moi un peu de temps. C’est tout ce que je te demande et tout sera plus clair… pardonne-moi Anna Inan… je ne veux plus que tu te blesses à nouveau. Plus à cause de moi » Anton craignait que tout était brisé entre eux à présent. Si c'était le cas... alors il n'y avait plus grand chose à faire. Pas tant que ses 'préoccupations' seraient réglées.
Le chauffeur de taxi intervint à la fin de cette tirade « … Qu’est-ce que je fais ? ».
Sujet: Re: Bring me back [Anton] Mar 14 Juin 2016 - 15:24
Anna ne comprend vraiment pas l'attitude d'Anton. Elle n'arrive même pas à trouver une raison plausible qui justifierait ses mensonges. Que pourrait-il bien lui cacher ? Elle qui a toujours été à l'écoute ne comprend tout simplement pas ce qui pourrait expliquer la manière dont il se comporte avec elle. Alors pour oublier, elle a bu. Elle n'en est pas fière, maintenant qu'elle décuve peu à peu, mais sur le moment, elle n'avait tout simplement pas réfléchi. Elle s'est laissée aller, et elle est allée jusqu'à se blesser. En bref, elle s'est retrouvée seule avec Anton pour la première fois depuis des semaines, à l'hôpital, elle complètement ivre et blessée, et lui légèrement désemparé et sur la défensive face à l'attitude pleine de reproches de la jeune femme. Quand il lui demande combien de temps elle va lui en vouloir, elle va déjà un peu mieux. Il a soigné sa jambe, elle a pu se défouler via quelques jurons et elle a commencé un peu à décuver. Du coup, elle répond en toute franchise que tout ça ne dépend pas d'elle, et elle le pense vraiment.
La réponse du jeune homme ne change rien finalement. Il a beau dire qu'il n'a pas le choix, Anna sait qu'au fond, on a toujours le choix. Et dire la vérité devrait toujours être celui que l'on fait, surtout quand il s'agit de la personne qu'on aime. Il avoue ne pas vouloir lui faire de mal et qu'il ne le ferait jamais volontairement. Et pourtant... c'est ce qu'il fait en ce moment. Anna ne répond pas. Elle n'a pas l'envie ni la force de parler de tout ça, et préfère partir. Ce que fait ensuite Anton la touche bien plus que tout ce qu'il a fait pour elle ce soir. Malgré les mensonges, malgré la douleur qu'elle éprouve, elle se rend compte qu'il est toujours celui qu'elle connaissait : un homme patient et prévenant. Elle est un peu choquée de constater qu'il est à la fois un homme bon et aussi celui qui la fait le plus souffrir. Elle ne s'attendait clairement pas à ça en tombant amoureuse. Il faut dire que ça ne lui était jamais arrivé.
Anton doit ensuite partir et lui dit de prendre soin d'elle. La main qui lui caresse le bras la rend mélancolique et la vulnérabilité qui l'habite lui donne envie de fondre en larmes et de le prendre dans ses bras. Mais tout ça ne ferait que compliquer les choses. Même s'il lui manque atrocement, elle ne peut pas lui faire confiance entièrement ni se laisser aller, pas tant qu'il ne sera pas honnête avec elle. Il la frôle et un frisson s'empare de son corps, avant qu'il ne lui dise que le taxi qu'il a commandé pour elle était déjà réglé. Une larme coule lentement sur la joue de la jeune femme qui murmure un "Merci" bien trop tard pour que le principal intéressé puisse l'entendre. Elle met le sachet de médicaments qu'il lui a donné dans son sac et commence à marcher doucement en direction de la sortie. Elle ne peut pas se précipiter, déjà parce qu'elle est encore un peu sous l'emprise de l'alcool mais aussi parce que l'anesthésie locale de sa jambe n'est pas totalement dissipée.
Quand elle arrive dehors, un taxi l'attend, et le chauffeur vient lui ouvrir la portière. Elle le salue gentiment et lui indique l'adresse de son domicile. Elle tente de revivre dans son esprit la manière dont c'est déroulée la soirée, mais c'est encore un peu difficile. Sa voiture s'arrête au premier stop et allait démarrer quand quelqu'un se met à taper sur le coffre en criant. Interloquée, Anna ne tourne rapidement pour voir de qui il s'agit et elle a la surprise de voir Anton, toujours aussi beau dans sa blouse blanche, mais il paraît à bout de souffle. Quand il toque à sa fenêtre, elle appuie sur le bouton pour l'ouvrir et l'écoute lui débiter toute une tirade dont elle saisit chaque mot. Ce sont ceux qu'elle rêve d'entendre depuis des semaines. Elle réalise à cet instant qu'elle ne lui en veut pas parce qu'il lui a caché des choses, mais bel et bien parce qu'il a raconté des mensonges pour ne pas avoir à en parler. S'il lui avait dit dès le début qu'il ne souhaitait pas encore se confier, elle aurait sûrement eu un peu de mal à l'accepter, mais elle aurait compris. Par contre, qu'il lui mente en la regardant dans les yeux, c'était ça qu'elle avait très mal pris.
En l'entendant avouer ses mensonges et s'excuser, Anna sent son cœur et son corps devenir plus légers et des larmes lui monter aux yeux. Elle se rend compte qu'en agissant comme elle l'a fait, elle lui a aussi fait du mal et elle regrette aussitôt de s'être emportée. Elle ne veut absolument pas le faire souffrir. Elle l'aime. Alors quand il a fini de s'expliquer, Anna sent les larmes s'échapper de ses yeux et demande au conducteur de patienter un instant. Elle ouvre la porte, sort de la voiture et se jette dans les bras d'Anton, en le serrant fort. Retrouver ses bras et un soulagement tellement intense qu'elle expire longuement avant de s'essuyer les yeux doucement et de reculer son visage pour le regarder dans les yeux puis l'embrasser doucement. Elle ne sait plus vraiment quoi dire tant elle est touchée, et retrouver ses lèvres lui a semblé être le meilleure moyen de lui dire merci. Quand le baiser se termine, elle pose une main sur la joue du jeune homme et dit doucement pour l'embêter :
C'est vrai que t'es con. Elle se met à rire un peu et ajoute : Tu crois vraiment que je serais passée à autre chose ? Je t'aime trop pour ça Anton Holling.
C'est la première fois qu'elle lui dit qu'elle l'aime, et elle n'aurait pas trouvé meilleure façon de lui dire. Elle l'aime trop pour l'oublier. Il habite son cœur depuis des mois maintenant, comment voudrait-il qu'elle l'ait fait sortir comme ça ?
Mais ne me fait plus jamais ça. Je ne pourrais pas supporter d'autres mensonges. Je comprends que tu ais besoin de temps, mais ne trouve pas d'excuse, dis le moi simplement et j'attendrai. Je t'attendrai autant de temps qu'il le faudra.
Elle lui sourit et l'embrasse avec tout son cœur, avec tout l'amour qu'elle éprouve pour lui.
Appelle-moi. Dit-elle simplement dans un léger sourire et les yeux brillants d'un espoir nouveau, avant de retourner dans la voiture et de dire au chauffeur qu'elle est prête à partir cette fois.