La Terre est bleue comme une orange (Amelia)

La Terre est bleue comme une orange

Amelia & Liam

Aujourd'hui, Liam devait retrouver Amelia. Ils avaient prévu de se rejoindre chez le jeune homme, mais ce dernier avait décidé de faire une surprise à son amie, en allant la chercher directement au travail. Raison pour laquelle il se dirigeait joyeusement vers le complexe scolaire, un grand sourire aux lèvres. Il avait hâte de la revoir. Juste après son accident, on avait conseillé à Liam de se trouver de nouvelles passions. Outre la musique, il s'était passionné pour la littérature. Il avait su mettre des mots sur ses maux. Et en prime, il avait gagné une amie. Amelia valait beaucoup plus que l'armada de psy que Liam avait dû affronter. S'il n'était pas parti, elle aurait fait des miracles sur lui, et il ne se voilerait pas la face comme il le faisait si bien aujourd'hui.

Arrivé devant l'établissement, il s'adressa à la secrétaire : "Bonjour, je viens voir le professeur Rowling, s'il vous plaît." La secrétaire lui annonça qu'elle était encore en cours, mais que celui-ci allait se terminer. Elle l'amena donc devant la classe, lui demandant de patienter quelques instants. Le jeune homme tendit l'oreille, afin d'écouter le sujet du cours. Cela parlait d'une certaine Emma et de son mari, Charles. Il n'en fallut pas plus à Liam pour savoir de quelle livre elle parlait. Un brouhaha se fit ensuite entendre. C'était la fin du cours. Liam attendit quelques minutes, le temps que les élèves sortent, puis fit son entrée : "Madame Bovary ! Madame Bovary, Amelia !! Tu vas faire peur à tes élèves avec ce bouquin." Il laissa échapper un rire.Ce n'était pas parce que Liam n'aimait pas ce livre qu'il fallait en faire une généralité. "Comment vas-tu ?"

     

La littérature, ce petit mot pouvant soit ennuyer ou passionner quelqu'un. Depuis toujours, Amélia avait considéré la littérature comme un remède à tout problème. Les mots l'avaient toujours aidé lorsque parfois, elle-même allait mal. Les mots ont cette magie de nous faire transporter dans un autre monde, soit plus idéaliste, soit plus chaotique. Lorsqu'Amélia avait rencontré Liam, elle l'avait tout de suite percu comme quelqu'un de bizarrement sombre pourtant, il semblait heureux. Après plusieurs échanges, elle avait décidé de le traiter avec de mots. Elle ne sentait pas comme une psychologue, juste comme une amie qui aimait aider son autre ami. Aujourd'hui avait été un jour plutôt rempli et joyeux. C'était la fin de l'année et les élèves étaient tous plus détendus et il y avait déjà beaucoup d'absents. Etant en retard sur le programme, Amélia avait décidé de faire un cour sur Mme de Bovary, une célèbre oeuvre de la littérature. Les élèves étaient plutôt ennuyé par ce choix, eux, ils se voyaient déjà en train de regarder un film en classe sauf que dans la vie, il faut travailler pour y arriver. Amélia soupira et regarda l'horloge de sa salle de classe. Peu de temps après, la cloche se mit à sonner la faisant doucement sursauter. Elle ramassa rapidement ses affaires, elle n'avait pas envie d'arriver en retard à son rendez-vous avec Liam, un de ses meilleurs amis. Un grand sourire se peint sur son visage lorsqu'elle entend la voix de Liam dans sa salle. Elle courut dans ses bras et lui fit la bise avant de répliquer "Crois-moi, avec toutes les horreurs qu'ils voient sur internet, je me doute que Mme de Bovary leur fassent peur." Dit-elle dans un rire, n'aimant pas vraiment ce livre, elle aussi "Ecoute, je vais bien et toi ? N'oublie pas que tu m'as promis de me jouer de la musique." Dit-elle en se remémorant cette vieille promesse qu'il lui avait faite. Elle lui adressa un large sourire, les yeux brillants.

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La Terre est bleue comme une orange

Amelia & Liam

Liam avait un lien particulier avec Amelia. Elle était sûrement l'une des rares personnes à savoir qu'il était un homme rongé. Elle avait su, grâce aux mots, détruire les sourires de convenance de Liam afin que ce dernier apprenne à lâcher tout ce qu'il avait sur le coeur. Durant ces séances, il avait été rude envers lui-même, il avait utilisé la littérature pour montrer qu'il en voulait au monde entier. Mais à chaque fois, il en était ressorti grandi et libéré. Chose qui lui manquait depuis qu'il était parti de Bowen.

Quand la sonnerie retentit et que la classe se vida, le jeune homme avança dans la pièce. Il sursauta quand la demoiselle courut dans ses bras mais resserra son étreinte. Il esquissa un sourire, hochant la tête, quant à sa remarque sur Internet : "Tu n'as pas tord sur ce coup-là." Bovary avait, au moins, le mérite d'être une "belle horreur". Il reprit ensuite : "ça va bien." Cette phrase était devenue un automatisme. Liam lui-même ne savait plus quand ça allait bien ou non, c'était pour dire ! Il se mit cependant à rire quand elle lui rappela une promesse qu'il lui avait faite il y a bien longtemps. "Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, hein ! Si tu es sage, je te jouerai un morceau." Il aimait tellement la taquiner. "C'est bon, tu as pris tes affaires ? ça te dit qu'on aille manger un bout dans le petit resto près de chez moi ? Au début, je voulais te montrer mes talents de cuisinier, mais j'avais peur que mon mobile-home prenne feu..." Il se mit à rire, pourtant, il y avait bien une part de vérité. Liam n'avait jamais été un grand cuisinier, mais il se débrouillait plus ou moins. Depuis qu'il était aveugle, en revanche, cela était devenu folklorique...

     

Il y a trois sortes de sourire dans ce monde ; il y a le sourire de bonne figure, c'est celui qu'on fait généralement lorsqu'on veut faire plaisir à quelqu'un ou alors pour paraître plus joyeux ou festif, il y a le sourire carnassier, c'est celui qui cache quelque chose. Puis il y a le troisième, c'est sûrement l'un des plus intéressants, c'est celui du faux sourire. Celui que les gens font lorsqu'ils vont mal pour cacher leurs mal-êtres. Amélia l'avait déjà utilisé pour faire croire aux gens qu'elle allait bien alors que non. Elle ne l'utilisait pas souvent et c'est pour ça qu'elle avait été étonnée la première fois qu'elle avait vu Liam. Celui-ci revêtait à l'époque ce sourire avec une aisance qui lui était propre. Elle avait eu de la peine pour lui alors elle a décidé de remettre de la joie dans sa vie. C'est sûrement l'une des plus belles décisions de sa vie. Amélia secoua légèrement la tête, retournant au présent et regarda attentivement Liam avant de dire « Tu est sûr que ça va ?» Elle éclata de rire et mit son bras sous le sien avec un sourire avant de répliquer « Ça ne me dérange pas puis je suis sûr que tu n'es pas si mauvais cuisinier que ça, tu sais ?» Avec ce même sourire aux lèvres, elle rajouta « Je suis toujours sage Mr Matthews, n'en doute jamais.» Elle avait cet air malicieux sur le visage. Elle s'avança vers la porte en entrainant Liam avec elle et lui demanda finalement "Les nouvelles, quoi de neuf dans la vie de mon protégé préféré ?"

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La Terre est bleue comme une orange

Amelia & Liam

Forcément, à la suite du "ça va bien", il y avait souvent le fameux "tu en es sûr ?". Dans ces cas-là, soit c'était de la compassion, soit de l'inquiétude. Tout dépendait de la personne qu'il avait en face de lui. C'était à croire que, dans son état, être "bien" était forcément une chose étonnante. Il n'en savait rien et n'était pas le mieux placé pour prendre du recul sur cette question-là. Toutefois, il lui adressa un grand sourire et répondit, avec aplomb : "Sûr et certain." Il esquiva le tout en l'invitant à dîner, prétextant être un mauvais cuisinier. Fait qu'elle tenta de remettre en doute. Liam prit un air faussement songeur, avant de répondre : "Pour être honnête, je sais faire des spaghettis, sauce ketchup bien évidemment. Sinon, je suis un maître en coquillettes. Et quand je ne fais ni l'un, ni l'autre, je cuisine des farfalles." L'ombre d'un sourire malicieux s'afficha sur ses lèvres. Ouais, il ne savait faire que des pâtes quoi ! "Que veux-tu, je ne suis pas bon à marier." Il éclata de rire, secouant ensuite la tête quand elle lui affirma être toujours sage, s'amusant à rétorquer : "Ce sont toujours ceux qui le disent le plus, qui le sont le moins." Philosophie de pacotille à la Liam. Pour autant, ce n'était pas faux. Lui-même, avec sa bouille d'ange, s'était montré, à plusieurs reprises, bien plus diablotin qu'il n'y paraissait. Resserrant son bras autour d'elle, il la laissa le guider, grimaçant légèrement à sa question. Il n'aimait pas tellement le terme "protégé". Par pure fierté, sans doute. Il répondit néanmoins : "Que du vieux." Se doutant cependant que cela ne lui suffirait pas, il enchaîna : "Je vois du monde. Beaucoup de monde. J'essaye de me réadapter à la vie à Bowen et aux gens que j'ai laissé ici, tout simplement." Il était parti deux ans et demi, ce n'était pas simple pour lui de retrouver une place dans la vie de ceux qui l'entouraient. Il en avait la preuve avec Charley, notamment. "Et toi ? Qu'est-ce que tu me racontes de beau ?"

"Pour être honnête, je sais faire des spaghettis, sauce ketchup bien évidemment. Sinon, je suis un maître en coquillettes. Et quand je ne fais ni l'un, ni l'autre, je cuisine des farfalles." Elle étouffa un rire, il lui ressemblait un peu. Elle aussi n'était pas très douée en cuisine, Amélia se débrouillait, mais c'était tout "Que veux-tu, je ne suis pas bon à marier." Un sourire radieux prit place sur ses lèvres, elle prit place sur son visage, il lui avait manqué "Ce sont toujours ceux qui le disent le plus, qui le sont le moins." Elle étouffa un rire et prit un air faussement indigné "Comment oses-tu dire ça Matthews, tu me connais assez pour savoir que je suis la personne la plus sage au moins dans le pays des merveilles en tout cas." Amélia prit les clés de sa salle et après avoir rangé tous les documents dans un tiroir, s'avança vers la sortie, il lui raconta qu'il n'avait rien de neuf à raconter puis il rajouta "Je vois du monde. Beaucoup de monde. J'essaye de me réadapter à la vie à Bowen et aux gens que j'ai laissé ici, tout simplement." Amélia avait été blessée qu'il parte, mais elle l'avait acceptée, car après tout, si c'était pour être mieux, elle n'allait pas lui en vouloir puis elle n'est pas de nature rancunière et surtout pas avec Liam "Et toi ? Qu'est-ce que tu me racontes de beau ?" Elle réfléchit quelques instants "Oh, tu sais, moi, il ne m'arrive jamais rien de neuf." Après quelques instants de silence, elle rajouta "J'ai essayé d'apprendre à jouer du ukulélé, mais ça a été un désastre, je crois que je n'ai pas l'oreille musicale pour ça." Amélia se souvint du bruit strident et des voisins qui toquaient à sa porte pour se plaindre, elle n'était vraiment pas douée "Puis j'ai essayé de comprendre les échecs, je suis une cause perdue." Dit-elle dans un rire.

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