Même ici on n'est pas tranquille... + Drew

Aujourd'hui je n'avais pas trop le moral, cela faisait huit ans que j'avais perdu mon mari et même si cela ne m'enchantait pas vraiment, j'avais décidé d'aller faire un tour sur sa tombe, comme je le faisais chaque année depuis que nous l'avions enterré. Oh bien sûr, je ne serai certainement pas la seule à aller lui rendre visite et rien que l'idée de tomber sur mon ex belle-famille ça me rendait malade, mais bon il était absolument hors de question que je les laisse m'atteindre à nouveau. Bref, une fois prête, j'avais pris ma voiture et je m'étais rendu au cimetière et une fois garée, j'avais pris la direction de la tombe de mon mari, histoire d'aller m'y recueillir pendant plusieurs minutes. 

Quelques dizaines de minutes plus tard, voir même une heure plus tard, après avoir adressé un dernier au revoir à mon mari, je m'apprêtais à quitter l'emplacement de sa tombe, quand soudain j'étais tombée nez à nez avec le cousin de mon mari. Super... il ne manquait plus que lui. Comme s'il n'avait pas pu attendre avant de venir voir son cousin. Pourquoi fallait-il qu'il rapplique maintenant, alors même qu'il savait que j'étais là, puisque ma voiture était garée sur le parking et que mon ex belle-mère m'avait vu arrivée, planquée derrière son rideau. Balayant alors les alentours du regard, histoire de voir si nous étions seuls ici ou si d'autres personnes de la famille de mon mari étaient présentes sur les lieux, je m'étais par la suite retournée face à Drew et avait pris la parole : 

« Je t'arrête de suite ! Si tu viens de la part de ta tante pour me pourrir ma journée et tenter de me faire la morale, comme chaque année, tu perds ton temps ! »

Franchement fallait-il que huit ans après, la famille de mon mari continue d'agir avec moi comme si j'étais responsable de son décès ? Pourquoi me surveillaient-ils constamment ? Pourquoi fallait-il qu'ils n'aient de cesse de se rappeler à moi, même dans les moments les plus douloureux ? Je ne sais pas, toujours est-il que mon mari n'aurait certainement pas apprécier leur attitude envers moi. Déjà de son vivant, il ne supportait pas quand sa mère faisait des réflexions sur moi et le fait que son père n'intervienne pas, ne faisait que décevoir mon mari, un peu plus chaque jour. Alors autant dire que s'il nous voyait de là où il se trouve désormais, il ne pouvait être qu'encore plus déçu. Bref, debout face au cousin de mon défunt mari, j'écoutais ce que ce dernier avait à me dire, avant de prendre à mon tour la parole, une nouvelle fois : 

« Qu'est-ce que tu veux dire par il faut que je sache la vérité ? Julian est mort d'un accident de la route alors qu'il rentrait de chez ta tante et on m'a tenu pour responsable de son accident... même toi, qui me connaissait bien à l'époque, tu savais très bien que j'étais folle amoureuse de lui et pourtant tu as laissé cette vieille sorcière te faire croire ce dont elle avait envie... Pourquoi est-ce qu'on devrait en parler dans ton bar ? On peut très bien parler de tout cela ici, je m'en moque totalement que la "mère" de Julian soit derrière ses rideaux entrain de nous espionner, comme elle le fait toujours quand je viens voir mon mari. A moins que ça ne soit encore une manigance de ta part pour que je me retrouve une nouvelle entourée par ta famille... Pourquoi je devrai te faire confiance alors que comme les autres, tu m'as tourné le dos au pire moment de ma vie ? »

Je savais que mon mari avait été tué dans un accident de voiture, j'avais pendant longtemps essayé de trouver quelque chose qui aurait pu prouver que ce n'était pas parce qu'il avait trop bu qu'il s'était tué, mais malheureusement sans succès. Et voilà qu'aujourd'hui, huit ans plus tard, alors même que je m'étais faite à l'idée qu'il s'était tué à cause de l'alcool qu'il avait ingurgité, son cousin venait chamboulé ma vie en m'apprenant qu'en réalité, oui Julian avait bu, mais non il ne s'était pas tué accidentellement. Qu'est-ce que c'était que c'était que cette histoire ? Il n'y avait rien sur place qui avait pu démontrer que l'accident avait été provoqué volontairement. Alors même que j'allais reprendre la parole pour le lui faire remarquer, ce dernier avait enchaîné, sans me laisser le temps d'en placer une en me disant qu'en réalité ce n'était pas Julian qui était visé, mais moi. Sous le choc, je m'étais sentie vaciller légèrement suite à ces révélations, je m'étais tout de même rattrapé in extremis à la tombe de mon mari, avant de reprendre la parole : 

« C'est quoi cette histoire ? Je savais que femme était pourrie mais de là à manigancer un truc pareil... comment elle a pu faire ça ? Comment elle a pu tenter de me faire tuer, alors même qu'elle savait très bien que Julian et moi nous étions fous amoureux l'un de l'autre, mais aussi qu'il prenait ma voiture de temps en temps... Comment une femme peut-elle faire ça à son propre enfant... » 

Me tournant ensuite face à l'appartement de mes ex beaux-parents, j'avais ajouté à l'encontre de Drew, tout en soutenant le regard de cette vieille folle, qui se trouvait là derrière sa fenêtre et qui nous espionnait sans même se cacher :

« Comment tu as appris ça ? Et depuis quand tu es au courant ? »

J'avoue, ce n'était pas vraiment le meilleur endroit pour se faire de telles confidences, seulement avec ce que Drew venait de me révéler, je ne me sentais pas du tout de marcher à travers le cimetière pour me rendre à ma voiture et conduire dans la foulée. Comment avait-elle pu nous faire ça ? Comment avait-elle pu tenté de détruire le bonheur de son propre fils ? Déjà que je ne la supportais pas avant d'apprendre cela, là, la haine était entrain de prendre le dessus et si je ne me ressaisissais pas, je crois que je serai capable d'aller jusqu'à chez elle pour la faire souffrir autant qu'elle a pu me faire souffrir. Seulement voilà, je n'avais pas le droit de faire ça. D'une parce que j'étais lieutenant de police et de deux par respect pour mon mari. Restant silencieuse durant plusieurs minutes, essayant d'encaisser la nouvelle et me demandant comment je pourrai lui faire payer tout cela, j'avais inspiré un grand coup, avant de me tourner face à Drew et lui dire : 

« Dis-moi, tu as des preuves concrètes de ce que tu viens de me dire ? Parce que si tu en as, il faut qu'on les fasse parvenir au juge. Elle doit payer pour ce qu'elle a fait et l'homme qui a tué Julian doit payer lui aussi. Dis-moi que tu en as, s'il te plait... je ne l'imagine pas rester libre, à profiter de la vie, en sachant ce que l'on sait... elle a tué l'amour de ma vie, je ne peux pas la laisser s'en sortir comme ça. »