Why I care? [Chaisling]

Aisling esquissa un sourire quand Chase lui dit qu'il savait. Il commençait à bien la connaître, peut-être un peu trop. Elle n'oserait jamais l'avouer, mais elle appréciait qu'il la serre un peu contre lui. Elle aimait ses gestes d'affection plus que de raison.
A sa question, elle haussa doucement les épaules. Si elle l'avait à sa disposition autant que ses mains, ce qui était tout de même assez difficile, si peut-être que ça changerait les choses.

-Peut être. Mais ce n'est pas le cas.

Ils finirent par entrer chez elle et à sa question, la blonde leva les yeux vers lui.

-Je vis avec ma cousine, mais je ne pense pas qu'elle soit là à cette heure. Et même, c'est pas ça qui risque de la traumatiser.

Elle en avait vu bien d'autres, après tout elle avait connu la période Ciàran, elle.
Chase la plaqua contre un mur et, surprise, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un léger cri avant d'échanger un baisser passionné, laissant ses mains glisser contre la nuque de Chase pour l'approfondir un peu plus. Elle était déjà parcourue de frissons. Il avait réussi à faire la température en seulement quelques secondes. Détachant enfin ses lèvres des siennes, elle vint susurrer à son oreille.

-Tu veux pas que je mette une des tenues que tu m'as offerte ?

« Et si je te disais que c’était le cas? » lui demandais-je en la regardant attentivement, retenant chacune de ses expressions. Peut-être que ça pouvait être vrai qu’elle m’aurait en tout temps, elle m’appellerait au boulot pour ouvrir un pot de cornichons que je la mettrais sans doute en priorité, que je m’éclipserais si je n’étais pas en train d’éteindre un feu ou de conforter des victimes. Je viendrais lui ouvrir son pot, je lui ferais tendrement l’amour sur le comptoir puis je repartirais. En attendant, on entrait et elle me confirmait qu’elle ne vivait pas seule puis à son commentaire, je fronçais les sourcils. « Je doute qu’elle apprécie de me voir te prendre sur votre comptoir de cuisine. » lui avouais-je avec un minimum de pudeur. Je ne me donnais pas en spectacle, après tout. Uniquement pour ma partenaire. Suite à notre baiser enflammé, la blonde me questionnait concernant l’envie de mettre une de tenues essayées plus tôt. Je secouais la tête négativement. Pas maintenant. Je reprenais ses lèvres pour l’embrasser. « Tu sauras le faire en temps opportun. » lui avais-je murmuré en me questionnant davantage. Oui, elle saurait tout faire dans un moment opportun. Je lui faisais suffisamment confiance pour ça et je réalisais que je m’attachais de plus belle à la blonde. Je réalisais qu’au dela de toutes ces aventures, je m’attachais. Mes sentiments devenaient une problématique dans cette situation. J’avais envie de tout arrêter d’un côté, mais de l’autre ma tête et mon corps ne faisaient qu’en redemander puisque c’était trop bon. C’était foutrement trop bon. Je savais que tôt ou tard on devrait en parler, mais pas maintenant. Pas maintenant.

Aisling fixa quelques secondes Chase à sa question, ne sachant pas vraiment si elle devait le prendre au sérieux ou non mais il n'avait pas vraiment l'air de plaisanter. Elle esquissa un petit sourire, charmée à l'idée de l'avoir à sa disposition. Elle se rapprocha sensiblement de lui avec un petit sourire coquin.

-Je me demanderais où est le piège.

A sa remarque sur sa cuisine, la blonde haussa doucement les épaules. Il ne devait pas imaginer à quel point ce que Lolita avait pu voir était pire que ça. Ce qu'elle avait fait aussi d'ailleurs mais ça, c'était une autre histoire.

-Tant qu'on ne lui bloque pas le passage pour aller à sa chambre tu sais...

Il avait commencé à la chauffer un peu trop efficacement. Ses baisers brûlaient déjà le bout de ses lèvres. Elle ferma les yeux pour y répondre avec ardeur et en profiter davantage encore. Visiblement, il était trop pressé pour attendre qu'elle passe une autre tenue, elle ne pouvait pas dire que ça lui déplaisait. Délicatement, elle passa ses mains autour de ses hanches, caressant du bout des doigts la peau de son bassin avant d'entreprendre de retirer sa ceinture, l'embrassant de plus bel.

« Je me demanderais où est le piège. » « Il n’y en a aucun. » avais-je répliqué d’un air sérieux alors qu’elle semblait déjà s’en amuser. Si, évidemment qu’il y en avait. Il y en avait même des tas, mais ça elle l’ignorerait sans doute. Les sentiments, l’exclusivité, l’indécision, l’incertitude. Il y en avait déjà des tas et on n’était qu’à peine au départ de tout ça. Aisling me ramenait à l’ordre concernant le passage à la chambre de sa cousine. Ça me semblait être une excellente réponse dans un temps, mais de l’autre je devenais un peu plus gêné par la situation. Elle avait retourné mon baiser et détaché ma ceinture. Pour une des rares fois, ça me plaisait qu’elle prenne le contrôle. Un frisson me parcourait et je m’arrêtais brutalement. « Aisling, je peux pas... » balbutiais-je un peu maladroitement alors que je tentais tant bien que mal de me détacher de son emprise physiquement et mentalement. « J’suis pas la bonne personne, Aisling. C’est mal, c’est pas moi. » lui confiais-je. Ce n’était pas moi, je ramenais les blondes, les brunes, les rousses, les unes derrière les autres alors qu’elle faisait ritournelle dans mon lit, puis dans le sien. Et j’avais la trouille que jamais, ça ne deviendrait le notre. J’cumulais les conquêtes point barre. Ramener la blonde une fois, puis deux et trois... jusqu’à un chiffre incalculable. « J’m’attache. » lui avouais-je alors que je tentais de me détacher même de cette emprise, toujours la même.

Aucun piège ? Aisling n'en était pas certaine. Il avait l'air sérieux, est-ce que c'était une déclaration ? Une proposition, une demande, une envie, quelque chose comme ça ? Est-ce qu'il attendait quelque chose d'elle ?

-Permet-moi d'émettre des doutes.

Elle avait doucement soufflé prés de son oreille avant de l'embrasser de nouveau. Il ne lui fallait que quelques secondes prés de lui pour s'enflammer. Mais visiblement ce n'était pas réciproque parce qu'elle ne le sentit pas répondre à ses geste. A ses mots, elle releva les yeux vers lui. Ca faisait réplique du mec qui s'apprêtait à tromper sa petite copine et qui se ravisait au dernier moment, ou bien petite pucelle qui ne se sentait pas prête. La blonde laissa ses bras retomber le long de son corps, fixant la prunelle bleue de ses yeux, ne comprenant pas ce qu'il essayait de lui dire. A sa conclusion, enfin claire, Aisling détourna le regard, se détachant de lui, s'esquivant du coin de mur où, tout à l'heure, il l'avait coincé. Qu'est-ce qu'elle était censée lui dire ? Elle aussi, elle s'attachait, elle le savait bien même si elle ne voulait rien laisser paraître.

-Alors je dois faire quoi ? Te mettre dehors pour ton bien ?

« Permet-moi d’émettre des doutes. » « Des doutes sur quoi, Aisling? » lui demandais-je de façon neutre, ne trahissant aucune émotion. Elle avait soufflé et m’avait embrassé, manquant par le fait même de me fait vasciller, de retomber dans ses filets, échapper à mon propre contrôle. « Alors je dois faire quoi? » Cette seule et unique question m’avait fait peur, si elle la posait, c’était qu’elle ne savait pas quoi en faire. Je soupirais puis je passais ma main dans mes cheveux comme pour chercher une explication rationnelle. La suite de ses paroles en était tout autrement... « Te mettre dehors pour ton bien? » « Non, ça, je sais le faire seul. » Et voilà comment je m’étais dirigé vers la porte en reprenant mon manteau au passage. J’allais bien m’en sortir et j’allais m’en sortir seul. Pas besoin de mon frère cette fois-ci, ni même d’Aisling. Au fond, j’me plaisais à croire qu’elle ne savait que jouer avec moi. Une façon de plus d’me faire mal. Je claque la porte derrière moi en sachant pertinemment que je n’ai pas de nature violente.

Ce petit aparté était devenu un peu trop sérieux d'un coup, ce qui déstabilisait la blonde. Il le prenait un peu au dépourvu.

-Sur le fait qu'il n'y ai pas de contrepartie.

Il avait fui ses baisers et ses caresses, la déstabilisant un peu plus encore. Aisling n'était pas faite pour ce genre de situation, elle ne savait pas gérer, et il devait bien le savoir, non ? Ses propres mots lui avaient fait horreur à peine étaient-ils sortis de sa bouche, elle n'avait pas réellement l'intention de le mettre dehors mais elle ne se sentait pas prête à parler de ça, prête à prendre en compte le fait qu'il s'attachait alors qu'elle, ça faisait un long moment déjà qu'elle se savait attaché à lui, sinon elle ne serait pas venue le voir aujourd'hui.
En le voyant s'éloigner, Aisling se mordit la lèvre et elle se sentit sursauter lorsque la porte claqua. Ca lui faisait mal, son cœur lui faisait mal et déjà elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Sans réellement réfléchir, elle se précipita vers la porte. Elle devait le retenir, lui dire quelque chose, s'excuser. Mais elle ne savait pas quel mot choisir. Alors, elle n'ouvrit pas cette porte.