bitch, please. ft. Cassandre

C'est le genre de journée ou il est impossible de rester enfermé chez soi, tellement il fait chaud. La plage doit être bondée, comme bien souvent à cette période de l'année, mais cela m'est égal. Je serai mieux là bas, à me rafraichir dans l'eau, plutôt qu'à crever de chaud ici. Rapidement, je prends un sac et y balance le nécessaire pour ma petite journée trempette-bronzette : crème solaire, lunettes, magazines, et serviette. Je relève mes cheveux pour les attacher, histoire de pas me retrouver avec une tonne de sable dedans, j'enfile mon maillot, ma robe légère et mes tongs, puis c'est parti.

J'avais raison, c'est bondé, je galère même à m'installer, mais je finis par y arriver. Je regarde au loin les surfeurs avec envie. J'adore faire du surf, et je suis plutôt douée pour ça. Seulement, je suis pas assez en forme, je dors très mal en ce moment. Alors, ça sera pour une prochaine fois. Je me mets à lire, assez déconcentrée par tout ce qu'il se passe autour de moi. C'est là que je la vois. Une bombe, y a pas d'autres mots. Elle a la peau bronzée, des yeux clairs, et des cheveux de sirène, elle est grande en plus de ça. Une vague de jalousie monte directement en moi. Je suis tout son opposé, je suis blonde, je suis pas très bronzée, et vu comment mes cheveux sont attachés, je ressemble clairement à rien. Discrètement, je la regarde s'installer près de moi. Sa peau brille, elle est surement allée se baigner. Sans réfléchir, je fais un mouvement brusque avec mon pied dans le but d'envoyer du sable sur elle, puis je me remets à lire l'air de rien. Je réagis comme une gamine, j'en ai conscience. Mais c'est tout le temps comme ça quand je suis jalouse.  

Tu te lèves péniblement, ce matin. Aujourd’hui est ton jour hebdomadaire de congé, et si tu comptais dormir, Lady, ton berger allemand, ne t’en a pas laissé l’occasion, à n’en pas douter. C’est pour cette raison que tu as bien été rapidement réveillée par un chiot devenant plus imposant chaque jour qui a sauté dans ton lit pour se coucher près de toi. Râlant, tu as néanmoins fini par te lever. Rapidement la chaleur australienne s’est abattue sur toi lorsque tu es sortie afin de promener l’adorable chien hyperactif que tu as. La décision était donc prise ; aujourd’hui, ce serait journée plage. Même si tu n’as pas l’habitude de t’y rendre seule, Cassandre, c’est la décision à laquelle tu as dû te résoudre, puisque tes amies n’étaient pas là. Prenant ton bikini favori et enfilant une robe de plage, tu laisses tes cheveux onduler à l’air de la mer. Tu arrives alors qu’il n’y a pas encore trop de monde, alors tu en es ravie, tout autant que tu l’es lorsque tu étends ta serviette sur le sol et que tu te laisses bronzer davantage encore, sentant le réconfort du soleil sur ta peau.

Tu vas te baigner, bronzes, lis. Il y a tellement de choses que tu peux faire en cette journée de congé, mais ce que tu désires avant tout, c’est te détendre, et c’est pour cette raison que tu reviens avec un sourire aux lèvres pour t’allonger sur ta serviette, ne portant pas attention aux regards qui te suivent ; tu en as l’habitude, tu n’avais le droit qu’à ça lorsque tu étais encore mannequin. Des regards envieux désireux, jaloux, ou bien des regards haineux. Tu les connais, ils ne t’impressionnent pas, ne l’ont jamais fait et ne le feront sans doute jamais, puisque tu les ignores, par habitude. Cependant, quand tu reçois du sable, immédiatement, tes sourcils se froncent et tu tournes la tête vers la personne qui t’a fait ça, la cherchant des yeux. Finalement, tu remarques une blonde, qui te regarde furtivement. « Un problème ? C’est pas en me salissant que ça va se régler. » Tu affirmes. Ta langue claque contre ton palais, la petite Cassandre discrète a bel et bien disparu, remplacée par une bien plus désagréable.

J'étais pas venue ici dans le but de balancer du sable sur la première venue, certes. Mais bon dieu ce que c'était drôle. J'avais conscience que je réagissais comme une gosse, clairement j'avais cinq ans d'âge mental. Mais peu importe, j'étais comme ça, j'avais agis sans réfléchir, comme bien trop souvent. Voir cette nana devant moi, avec son corps parfait, son air d'ange, ça m'avait rendue dingue. Pourquoi j'étais pas aussi belle que ça moi? Evidemment, les grains de sable que je lui avais balancé ne lui avaient pas vraiment plu, et elle avait réagit très sèchement. Wow, j'étais plutôt impressionnée. Après tout, je pouvais ne pas avoir fait exprès... Des gosses qui courraient salissaient souvent tout le monde après tout... Mais peut-être qu'elle m'avait vue agir.

Je décide de répondre avec le sourire, j'ai bien envie de jouer et d'emmerder mon monde, et puis ce n'était pas si grave que ça de toute façon.
- Non aucun problème, il fait beau, il fait chaud, tout va bien quoi ! Tout serait parfait si j'avais un cocktail bien frais à siroter mais bon, c'était surement trop demandé. Je ne sais pas trop comment cette fille va réagir à ma petite provocation. C'est fou, je suis toujours là à m'attirer des ennuis. A croire que j'aime pas faire les choses biens. Mais je m'ennuyais trop à me prélasser sur le sable, j'avais besoin de quelqu'un à qui parler. Enfin, de quelqu'un avec qui me disputer, en l'occurence. Je la regarde, toujours avec mon petit sourire et mon air presque innocent.  

Tu n’as jamais été le genre de personne à chercher les problèmes, Cassandre. De nature calme, pourtant, quand quelqu’un vient te provoquer, à présent, tu n’hésites pas à répondre à la provocation, alors que par le passé tu te serais confondue en excuse pour aucune raison. Là, c’est cette femme, ton problème. Tu l’as vue te jeter du sable, alors tu la regardes mauvais, tu lui demandes quel est son soucis. Parce que oui, elle en a forcément un, sinon elle ne serait pas venue te provoquer en te jetant du sable. Il n’est pas question que tu te laisses ridiculiser par une parfaite inconnue, inconnue qui au lieu d’assumer choisit plutôt de continuer sa provocation à ton égard, t’énervant davantage encore. « Non aucun problème, il fait beau, il fait chaud, tout va bien quoi ! » Tu lèves les yeux au ciel de par sa puérilité, et tu ne sais pas comment tu vas bien pouvoir régler la solution. Finalement, après hésitation, tu sors de ta glacière ta bouteille d’eau, que tu avais prise à titre de précaution, des fois que tu n’aies pas le courage d’aller jusqu’au bar de prendre à boire. Versant de l’eau là où tu as du sable collé sur la peau, tu vas finalement l’arroser de cette eau bien fraiche, discrètement. « Un petit rafraîchissement, peut être ? » Tu proposes avec un grand sourire qui est, bien évidemment, totalement faux. T’asseyant de nouveau sur ta serviette, soupirant. « J’ai pas que ça à faire, me pourrir la journée à cause d’une gamine qui fait chier son monde. Alors soit tu me dis ton soucis, soit tu dégages. Tu préfères quelle option ? » Comme à chaque fois que tu es agacée, ton accent anglais ressort. Et tu ne sais pas si elle va comprendre ce que tu dis, parce qu’il est particulièrement prononcé et te donne l’air hautain, la faute au fait que tu viennes d’une société relativement haute et que tu n’aies pas fréquenté de gens « normaux », quand tu vivais encore à Londres.

Quand j'avais ce genre de comportement stupide, je me demandais souvent comment une fille comme moi avait pu réussir des études. Mais je n'y pouvais rien, la jalousie faisait bien souvent ressortir mon immaturité. La demoiselle que j'avais salie semblait assez énervée, elle me parlait sèchement et n'avait pas l'air de vouloir se calmer. Lorsqu'elle prit sa bouteille d'eau pour se nettoyer, je conclue que l'affaire était close. Je me remettais alors à observer les passants, les vagues, les enfants qui jouaient bruyamment... Jusqu'à ce que mademoiselle parfaite me balance de l'eau fraiche sur le corps. Furtivement, je me tournais vers elle, les yeux écarquillés. Elle ne valait pas mieux que moi finalement, niveau gaminerie on était ex-aequo.
- Merci. Avec cette chaleur ça fait du bien. Pas question de m'énerver, ça la rendrait bien trop heureuse. Alors je prenais ça avec le sourire. Après tout, ça n'était que de l'eau, ça ne mettrait pas bien longtemps à sécher. Mais la brunette ne semblait pas vouloir en reste là. Elle parlait beaucoup plus agressivement, de façon hautaine avec un accent, que fort heureusement j'arrivais à comprendre.
- Moi, dégager? Tu rêves. La plage n'est pas à ton nom à ce que je sache.
Son ultimatum, je n'en avais rien à faire. Ce n'était pas mademoiselle parfaite qui allait me virer de la plage, encore moins pour quelques grains de sable balancés. Quant à lui avouer "mon soucis" ça n'était pas envisageable non plus. J'aurais l'air de quoi, à lui dire que je la trouvais magnifiquement belle, au point de crever de jalousie? Elle allait devoir se contenter de ma présence, ou bien elle pouvait tout simplement partir, après tout, moi qu'elle soit là ou pas, ça ne changeait rien, ou presque.

Un caractère pareil, tu n’en as jamais eu. Tu as toujours été cette gamine qui te laissait marcher sur les pieds et sans nul doute que si Hermès ne t’avait pas protégée toute ton enfance durant, tu aurais été harcelée parce que c’était toi, cette gamine trop grande et trop maigre pour son âge, cette gamine timide au fond de la classe avec ses cheveux bouclés et ses grosses lunettes. Mais tu as bien changé, Cassandre, et à présent, tu considères que tu n’as certainement pas à te laisser faire par cette femme que tu ne connais pas et qui t’a, tu en es certaine, provoquée. Si on te laisse tranquille, tu n’es pas de ces personnes qui aiment faire des remous. En revanche, là, c’est totalement le cas, c’est une provocation et tu ne peux pas te permettre de laisser passer ça alors que tu n’avais rien demandé à cette blondasse que tu n’as d’ailleurs jamais vu de ta vie. « Merci. Avec cette chaleur ça fait du bien. » Tu lèves les yeux au ciel. Une provocation, encore. Tu aurais presque envie de l’insulter, de t’en prendre à elle physiquement. La gamine empotée et trop timide, elle a bien changé. « Moi, dégager? Tu rêves. La plage n'est pas à ton nom à ce que je sache. » Tu la regardes et souris en coin. Non, la plage n’est pas à ton nom, elle a raison. « Si y a que ça pour te faire plaisir, je passe un coup de téléphone et elle m’appartiendra, c’est pas comme si ça allait me ruiner. » Cet air condescendant, toi-même tu le détestes, alors pourquoi te donner la peine de l’adopter par rapport aux autres ? Stupide Cassandre, fille trop fière de ce qu’elle est. « Sérieusement, je vous ai fait quelque chose de mal ? Non parce qu’on peut s’arranger, hein, vraiment, le but est pas de déranger qui que ce soit mais pour l’instant, la plage est publique, alors pourquoi me lancer du sable dessus, hein ? Vous voulez une bouteille d’un de mes cocktails parce que vous avez soif ? » Tu demandes, sincèrement curieuse.

Je pensais avoir réussi à la faire taire mais ça n'était pas le cas. Cette jeune femme était coriace, prête à tout pour avoir le dernier mot. Notre altercation allait durer longtemps si c'était comme ça, puisque je détestais m'avouer vaincue. Elle m'agaçait et ne l'avait sans doute pas encore compris. J'hallucinais lorsqu'elle m'avoua qu'elle n'avait qu'un coup de fil à passer pour que la plage lui appartienne. Réellement? Elle était si riche que ça ou était-ce du bluff? Je misais sur la première option. Cela se voyait à sa démarche, à son accent. Elle avait quelque chose d'hautain, de majestueux, presque bourgeois. Suite à cela, je n'avais vraiment plus rien à dire : je n'avais pas sa richesse, je ne pouvais pas me payer une plage moi.
- Je ne te conseille pas de l'acheter, puisque tu ne supportes déjà pas les grains de sable sur toi... Je finissais par répliquer. La suite manquait de me faire mourir de rire : elle voulait sérieusement connaître mon problème et me proposer même de gouter ses cocktails. Cette fille avait su jouer l'agressivité pendant quelques minutes pour au final me proposer à boire? Elle m'impressionnait. Sa soudaine gentillesse me donna envie de me calmer, peut-être même de m'excuser.
- Non merci je n'ai pas soif. En fait mon problème c'est... J'hésitais un instant. Dur d'avouer la vérité. T'es une bombe. J'ai été jalouse l'espace de trois secondes, ça m'a fait réagir comme une gamine, pardon. Je disais la simple vérité, en espérant qu'elle me croirait. Si ça n'était pas le cas, tant pis. Avouer tout ça m'avait déjà paru insurmontable.

Faire la guerre avec cette fille qui s’avère être une parfaite inconnue est totalement stupide et tu en es bien consciente, Cassandre. C’est pour cette raison que tu ne veux pas trop faire de scandale, même si tu cherches de tout ce que tu peux à faire de ton mieux pour régler certains problèmes qui sont bien présents et que tu as l’impression d’avoir empiré par le biais de ta réaction. « Non merci je n'ai pas soif. En fait mon problème c'est... T'es une bombe. J'ai été jalouse l'espace de trois secondes, ça m'a fait réagir comme une gamine, pardon. » Franchement surprise, tu regardes la blonde, ne t’attendant pas à ce genre d’aveux. Il est rare que l’on te fasse des compliments, parce que ce n’est pas le genre de chose que les inconnus se disent généralement. « Je… On m’a jamais dit ça aussi directement, en fait. Donc… Merci. Mais j’suis pas une bombe, tu sais ? » Tu ris doucement en souriant à l’inconnue, ton accent toujours bien présent. « T’es pas mal non plus, et reluquer les autres filles en te disant qu’elles sont mieux que toi, ça va pas t’aider à te sentir aussi jolie que tu l’es. » Tu affirmes en te laissant tomber sur ta serviette, regardant toujours l’inconnue. « Pourquoi tu te dis que je suis mieux que toi ? » Tu demandes, véritablement curieuse.

On ne lui avait jamais dit, à Cassie. Bien sûr, elle se sait jolie, elle a l’habitude des regards sur elle, notamment à cause du mannequinat, mais jamais au grand jamais une femme n’était venue te complimenter de manière aussi explicite. Alors elle est gênée, et puis elle cherche à faire comprendre à la blonde que non, elle n’a pas de quoi être jalouse, parce que c’est la vérité. Elle lève les yeux au ciel alors que la blonde continue à s’entêter. « J’étais mannequin, j‘ai été payée à être jolie. Au moins, on t’as pas payée à être un steak, donc tu vaux forcément plus que moi. » Elle lui affirme avec un sourire, la Cassandre. Son métier, elle l’a toujours adoré, ne l’a jamais caché. Et pourtant, devant cette fille, elle le dénigre, simplement pour lui remonter le moral. « Je m’appelle Cassandre, mais appelles moi Cassie. Toi ? » Tu demandes curieusement en la regardant, portant une de tes bouteilles à tes lèvres pour boire un peu. Cette fille, elle se dénigre, et toi, ça t’énerve alors autant essayer de lui donner confiance en elle.

Tu ne la connais pas, cette blonde, tout semblait d’ailleurs avoir mal commencé entre vous deux Mais finalement, Cassie, ta nature du passé refait surface ; ce n’est pas toi, cette fille, celle qui provoque, encore et toujours. Non, toi, tu essaies de comprendre le problème de ces personnes qui te dévisagent, qui s’en prennent à toi ; tu essaies de les aider, honnêtement, Cassandre. Tu as bien choisi ta vocation et c’est dans un semblant de démarche de psychologue que tu fais peu à peu la connaissance de cette blonde qui se montrait à première vue bien hostile à ton égard. « Ca ne m’étonne même pas que tu aies été mannequin. » Tu la regardes. Le mannequinat, tu en as fait, oui. Pendant longtemps. Mais être payée à être jolie, est-ce vraiment quelque chose de positif ? Tu n’en es pas si sûre, Cassandre, et même si tu aimais ce monde et que tu regrettes un peu plus chaque jour de l’avoir quitté, tu sais que c’est un monde qui t’a appris à ne pas te considérer si jolie que ça. « Eh bien enchantée Cassie, et encore désolée que tout ait mal débuté entre nous… Je suis Siam. » Tu lui adresses un sourire et la regardes, cette blonde que tu as toi aussi provoqué un peu plus tôt. « Pas de problème, on a tous des mauvais jours. On peut se rattraper en plus, alors ! » Tu lâches un rire léger, Cassie, presque cristallin. Puis tu lui adresses un sourire, un petit sourire timide de ceux que tu ne fais que rarement. « Je… Et si on allait ailleurs que sur une plage, pour parler ? C’est pas en se tapant la discut’ en bikini que tout va pouvoir s’améliorer ! » Tu affirmes en riant, un petit sourire sur tes lèvres. « T’as pas à te sentir inférieur à moi ou quoi. Et puis, j’vais te dire un secret, Siam. Les blondes, c’est largement plus sexy que les brunes, t’as même pas idée. » Affirmes-tu en riant joyeusement.

Tu n’es pas une personne particulièrement méchante, Cassandre. Alors, naturellement, tu n’as pas le désir de rester en mauvais terme avec qui que ce soit, toi qui a toujours été connue pour être une des personnes les plus gentilles qui ait été rencontrée par bien des personnes. Alors, quand tu proposes à Siam de bouger toutes les deux, tu es bien évidemment ravie qu’elle accepte ta proposition et réfléchissant donc à l’endroit où vous pourriez vous rendre. « Mmmmh… laisses moi y penser. » Tu affirmes à la jolie blonde, avant d’essayer de la convaincre que si, les blondes sont plus sexy que les brune. « Fais moi confiance. J’ai toujours raison. » Tu affirmes en adressant un clin d’œil à la jolie blonde, l’emmenant à la crêperie-bar où tu avais l’habitude d’aller avec Jamie. « Tu veux quoi ? Je paie. » Tu affirmes avec un petit sourire timide. « Mais genre t’es complexée sur toi-même ? Pourquoi ? » Tu demandes curieusement, parce que tu veux comprendre quel était le soucis.