Tu crois qu'on sera une famille ? ft. Léo

Cela faisait une bonne semaine que Maxine n'avait pas eu de nouvelles de Léo, avec le retour d'Adrian et ses petits soucis avec Blake, elle n'avait pas vraiment non plus pris le temps de parler au jeune Emerson. Ils s'étaient échangés quelques sms ici et là juste histoire de se rassurer l'un et l'autre qu'ils étaient toujours en vie et pour Léo, d'être sûr que la blonde n'avait pas pris la fuite. Pour être honnête, elle n'hésitait plus vraiment. Elle cherchait même un appartement et comme on n'a rien sans rien, elle avait aussi décidé de chercher un job. Ce qui risquait d'être un peu plus compliqué pour le second. Maxine avait de l'argent, en fait elle avait même beaucoup d'argent. Entre ce que Peter avait donné à sa mère, les économies qu'elle avait faites en travaillant comme Flic et ce qu'elle avait réussi à ramasser en tant que faussaire lui permettait de vivre convenablement pendant un temps. Hélas, tout ça était dans un coffre à Sydney et elle n'était pas vraiment sûre de vouloir y aller et de croiser sa mère. Elle qui, avait le regard remplit de tristesse quand elle regardait sa fille, elle qui était pleine de regrets. Ça demandait une énergie folle à Maxine de devoir la détester quand elle voyait cela. Et elle était lassée de devoir se battre contre les sentiments, plutôt contradictoire avouons le, qu'elle ressentait pour sa mère.
De ce fait, elle avait, tout de même, décidé de prendre un peu de temps pour Léo, histoire de lui faire part de son intention de rester et de son probable voyage à Sydney. Elle lui avait envoyé un message pour qu'il vienne la rejoindre à la plage. Ils avaient parlé d'un dîner mais, la blonde ne se sentait pas très à l'aise dans les endroits où il y avait beaucoup de monde. Le seul qu'elle acceptait était la rhumerie d'August mais, elle voyait mal son frère là-dedans. Elle avait donc improvisé un pique-nique au bord de l'eau. C'était différent et au moins, c'était calme, ils pourraient parler en toute tranquillité. Maxine était plutôt bonne cuisinière cependant, dans un hôtel, il n'y avait pas vraiment de quoi faire à manger, elle avait donc décidé d'aller prendre de quoi manger chez un traiteur. Rien de bien fabuleux, on ne pouvait pas manger n'importe quoi, froid.
Une fois sur la plage, elle avait installé une couverture sur le sable, même si elle n'avait rien contre, ce n'était pas agréable de manger dessus. Alors qu'elle disposait sur la couverture ce qu'elle avait dans son panier, elle remarqua Léo arrivait vers elle. « Hé salut ! Pile à l'heure. » ajouta-t-elle en jetant un coup d'oeil à sa montre, le sourire aux lèvres. « Installes-toi. Comment vas-tu ? » Il était rare de voir la blonde, un sourire aussi radieux au visage mais, que ce soit Léo ou Adrian, il avait toujours droit à ce genre d'accueil.

Maxine & Léo

Un pique-nique sur la plage, voilà une idée originale qui avait fait la journée de Léo, il avait sourit et distribué sa bonne humeur depuis ce matin jusqu'à maintenant. Parce qu'il aimait les repas sans prise de tête, autour d'un verre avec les vagues en bruit de fond et parce que cette belle idée, c'était Maxine qui l'avait lancé. La tête blonde avait débarqué comme un raz de marée dans sa vie depuis plus d'une semaine maintenant, il avait encore du mal à se faire à l'idée qu'il avait une sœur, une nouvelle personne à aimer. Pourtant à chaque fois qu'il pensait à elle, son cœur se réchauffait, il avait du mal à s'y faire pourtant il adorait cette nouvelle, se dire qu'il n'était plus seul, que toute sa vie il avait souffert d'être fils unique, sans lien fraternel à tisser et qu'aujourd'hui tout un monde s'ouvrait à lui, comme une nouvelle ancre à laquelle s'amarrer, toute une relation à construire avec ses surprises, ses similitudes qui les feraient sourire, ces défauts qu'il faudrait accepter et ces qualités qu'ils allaient chérir. Il était heureux, Léo, tellement heureux, certes ils ne s'étaient pas encore revus, parce qu'il leur fallait du temps pour accepter et s'apprivoiser, parce qu'elle n'avait aucune marque dans cette ville et que lui menait une vie tambour battant, courant après le temps, malgré tout les quelques messages échangés étaient prometteurs et la proposition de Maxine, comme une nouvelle main tendue vers son frère, semblait suggérer le meilleur pour la suite. C'était à son tour d'avoir Jonathan normalement et il avait hésité un moment à l'amener avec lui, mais l'enfant était encore trop jeune et Léo voulait profiter de sa soeur en plus il se disait que c'était surement trop tôt pour présenter son fils, la prunelle de ses yeux, à cette fille encore inconnue quelques jours auparavant, comme lorsqu'elle avait osé aborder le sujet chez lui et que notre homme s'était fermé, il restait encore sur la défensive. Alors il avait déposé le bébé chez Andrea, sans lui justifier le motif de ce changement de plan, il gardait jalousement le secret qu'il avait une sœur, comme s'il ne réalisait pas encore vraiment.
Il était passé prendre un dessert, comme convenu, il avait acheté un gâteau au citron à la pâtisserie près de chez lui et il ne avait profité pour passer chez le caviste prendre une bonne bouteille de vin, un Bordeaux rouge, son vin préféré. Et puis il s'était enfin dirigé vers la plage, rendez-vous à vingt heure, comme Maxine le lui fit remarquer à son arrivée, il était pile à l'heure. Elle était déjà entrain de préparer leur repas et elle avait fait ça bien, lui n'aurait surement pas pensé à la couverture Bonsoir ! Il déposa la bouteille et s'assit près d'elle. Ca va, merci. Et toi ? Elle semblait ravie de le voir, lui aussi, il pressentait qu'ils allaient passer une très bonne soirée. Tu as besoin d'aide ?

Elle était ravie de revoir le jeune Emerson, elle se sentait tellement bien de savoir qu'elle pourrait de nouveau partager quelque chose avec lui. La semaine avait été dure, les événements s'étaient enchaîné comme jamais et la jeune Harris avait toujours eu du mal à se concentrer sur deux choses à la fois. Elle préparait son voyage à Sydney et tentait de gérer les déclarations de Blake. Étrangement, elle appréciait cet homme cependant elle était bien loin d'être prête à lui ouvrir les bras en grand. En fait, elle se sentait un peu trop confuse, elle se demandait parfois si l'affection qu'elle ressentait pour son ami n'était pas dû au trop plein d'émotion qu'avait fait remonter Léo en elle. En tout cas, pour le moment, elle n'était pas prête de le savoir et pour tout dire ça l'arrangeait bien. Elle profitait de la vie au jour le jour, rien de plus, rien de moi. Elle n'avait jamais été du genre à prévoir l'avenir à se prendre la tête avec ça et encore moins depuis la découverte de sa maladie. Seulement voilà, aujourd'hui sa vie avait changé, elle n'était plus aussi " sans attaches " qu'elle voulait bien le prétendre. Elle s'était fait quelques amis en ville, elle avait réussi à s'intégrer plutôt facilement et elle ne pouvait plus faire marche arrière. Alors, elle le savait, elle allait devoir tout leur dire pour leurs biens, pour être sûre qu'eux, ne s'attachent pas autant qu'elle pourrait le faire. Sauf qu'avec son frère, c'était différent, elle savait que malgré tout, même s'il n'était pas encore assez proche, cette nouvelle finirait par le troubler. Elle fouilla dans son panier en regardant le jeune homme s'installer. « Ça va bien, je suis contente que tu sois là. » et elle était sincère, il était comme une bouffée d'oxygène, un temps mort dans sa vie si compliquée en ce moment. « Oups, je viens de me rendre compte que j'avais oublié les verres. En fait, j'avais même pas penser à l'eau donc... » déclara-t-elle en voyant la bouteille de vin. Elle haussa les épaules en riant, elle se sentait idiote d'avoir oublié l'eau et les verres, c'était tout de même quelque chose d'important mais, elle était tellement pressée d'arriver là pour passer du temps avec Léo qu'elle s'était probablement précipitée sur certaines choses. Elle attrapa l'assiette du brun et y déposa quelques cuillères de salade de pâte. Enfin, elle donna l'assiette à son voisin et fixa son regard dans l'océan. « Je vais rester Léo.. Du moins, un peu plus, on verra j'ai pas tellement envie de trop planifier les choses. J'ai déjà commencé à faire des recherches d'appartement et ouais.. faut que je trouve un boulot aussi. » A sa grimace, il aurait vite fait de comprendre que ce n'était pas ce qui enchanter le plus la jeune femme, en même temps à qui cela ferait plaisir de chercher un boulot. Elle n'était pas du genre grand enfant mais, depuis sa courte carrière dans la police, elle avait un peu perdu le goût du travail.

Maxine & Léo

Elle souriait, Maxine, Léo  ne la connaissait pas mais il aimait la voir sourire, ça lui faisait de tous petits yeux et ça la rendait encore plus belle. Si elle n'avait pas été sa soeur, probablement qu'elle aurait pu être le genre de fille sur lequel il se retournerait, mais il ne pouvait surtout pas la voir comme ça, d'ailleurs ça ne lui effleurait pas l'esprit, il se disait juste qu'il y avait de beaux gênes dans la famille. Il se demandait à quoi ressemblait sa mère, elle avait certes un peu d'Emerson en elle, mais elle était différente, surement que sa mère était une belle femme, pour que Peter en fasse sa maîtresse ça ne faisait aucun doute. Il avait fait des recherches sur Maxine, histoire de s'assurer qu'elle disait bien la vérité, il n'avait pas trouvé grand chose, il savait juste qu'elle ne lui mentait pas, il l'avait entendu de la bouche de son père, qu'il était allé voir quelques jours après la visite de la blonde, il lui avait arraché cette vérité qui lui avait semblé si difficile à avouer et puis il était parti sans se retourner, sans un merci mais avec un regard dédaigneux, il n'avait pas mentionné le fait qu'elle était en ville, ne voulant pas qu'elle ait de soucis. Mais dans toutes ses recherches il n'avait pas trouvé de photos de sa mère, dommage, il aurait aimé mettre un visage sur cette inconnue qui avait changé beaucoup de choses. Merci pour l'invitation, c'est une très bonne idée ce pique-nique. Il rit doucement en la voyant si gênée d'un coup, en effet, des verres auraient été mieux. Il se souleva un peu, cherchant son tir-bouchon dans la poche arrière de son short. J'imagine que tu n'as pas pensé à ça non plus ! Il haussa les épaules avec un sourire avant de commencer à ouvrir la bouteille, il y avait des choses bien plus graves dans la vie, parfois il fallait apprendre à relativiser. Une fois le bouchon retiré il sentit les effluves qui se dégageaient de la bouteille et regarda l'étiquette, l'air satisfait. Ça n'est pas bien grave, ça n'est qu'un Bordeaux millésimé, rien de bien extraordinaire. Si ça ne te rebute pas de boire au goulot, on partagera comme ça ! Je t'interdit de t'enfiler toute la bouteille à l'oeil ! Observant sa cadette les servir avec attention, il attrapa son assiette et ses couverts et sourit une nouvelle fois. Au moins tu as pensé aux couverts, c'est pas si mal. Il se passa un instant où les deux se perdirent dans la contemplation de l'océan, dans toute son immensité il était magnifique, la vue des vagues apaisait Léo, il s'y sentait bien, mieux que nul part ailleurs. La voix douce de Maxine le surpris presque. Il l'écouta sans rien dire, la laissant terminer, assimilant la nouvelle. La très bonne nouvelle. Il baissa les yeux, content de cette décision qu'elle avait prise. Je peux t'aider, j'ai des contacts si tu as besoin, pour un job, pour un logement. C'est bien que tu restes. Il ne montrait pas trop sa joie, il n'était pas démonstratif, notre homme, mais il sentait comme un poids qui s'était envolé, il n'avait plus à courir après le temps pour apprendre à la connaitre, elle resterait dans les parages, peut-être pas toujours, mais assez longtemps.  Qu'est ce qui t'as décidé ? Il était curieux, peut-être une rencontre, peut-être la même curiosité qui l'animait aussi. Ou bien la peur de rentrer chez elle affronter sa mère, qu'en savait-il...

Il la remerciait, comme si c'était vraiment nécessaire, comme s'il avait besoin de le faire mais, pour elle c'était logique. Elle était simplement prête à connaitre l'homme qui aurait pu partager sa vie d'enfant. Même si elle adorait Adrian, il n'était pas son frère, il n'était pas de son sang et pourtant, il était, la seule figure masculine qu'elle avait eu dans sa vie. Du moins, la seule qu'elle avait accepté parce qu'elle avait toujours refusé de s'attacher aux hommes autrement que pour s'amuser. Enfant, elle fuyait tout le monde et plus les années passaient moins elle voulait s'approcher de la gante masculine, pour elle, ils n'étaient que souffrance et mépris. Et puis, elle ne voulait pas finir comme sa mère. Sauf qu'en regardant Léo sortir le tire-bouchon de sa poche, elle se disait qu'elle avait vraiment besoin d'un homme comme lui dans sa vie. « Etant donné que je n'avais pas pensé au vin, non... Je ne l'avais pas pris. Vous, les hommes, vous me faites rire, quand ce n'est pas un décapsuleur dans vos poches c'est un tire-bouchon. » Et voilà qu'elle s'était mise à rire de bon coeur une nouvelle fois. Elle tentait de ne pas paraître trop sauvage aux yeux de Léo. Si elle avait réussi à s'attacher à Adrian et Blake, même si elle refusait de le reconnaître, elle pouvait bien faire un effort pour le jeune Emerson qui était la personne qui méritait le plus son attachement. Non pas par son comportement étant donné qu'elle ne le connaissait pas encore mais, bien parce qu'il était son frère. Cela dit, elle essayait de refréner ses tendances coeur d'artichaut, après tout, Léo ne savait encore rien. Comment allait-il réagir ? « Rien que ça... Pour un pique nique. » lança-t-elle avec un sourire moqueur. Léo avait cette façon d'être d'un enfant de riche et même s'il disait cela en plaisantant, il aurait pu être sérieux que ça ne l'aurait pas étonnée. « On partage le même sang alors, je vais pas faire la fine bouche. » accepta-t-elle d'avouer en attrapant la bouteille. Elle lui lança un regard en coin, faussement mauvais, quand il s'était mis à la taquiner sur les couverts. C'était de bonne guerre, elle devait l'avouer, elle l'avait bien mérité. Cependant, très vite la conversation avait dérivé sur un sujet tout de même plus sérieux. Certes Léo n'avait pas explosé de joie mais, elle pouvait sentir qu'il était heureux, rien que le fait qu'il lui propose de l'aider devait bien lui mettre la puce à l'oreille. « T'en fais pas, j'ai déjà coché pas mal de petites annonces dans les journaux. » elle jouait les femmes indépendantes et sûre d'elle, après tout elle avait fait ça toute sa vie. Malgré tout, son arrivée ici avait changé pas mal de choses pour elle. « Blake, mon ami Adrian et.. Toi. » avoua-t-elle a demi mots, comme si elle venait de dire une bêtise qui allait lui coûter gros. « Malheureusement, maintenant, tu devras me supporter pendant un bon bout de temps alors j'espère que t'as d'autres bouteilles comme celle-ci. »

Spoiler:

Maxine & Léo

Léo sourit à la réflexion de Maxine, il avait ce côté pragmatique qu'ont beaucoup d'hommes concernant les choses vraiment utiles du quotidien. Et si on a un décapsuleur qui fait tire-bouchon, ou carrément un couteau suisse, c'est encore mieux ! Il fallait parer à toute éventualité vitale, à savoir le vin et la bière ! Oui, bon il avait certainement exagéré en craquant sur cette bouteille de vin pour un simple pique-nique, beaucoup n'auraient jamais les moyens de s'en offrir une pareil ou bien la réserveraient pour les grandes occasions. Mais il était bien ce gosse de riche auquel elle pensait, il avait grandit dans l'opulence et ses parents avaient su lui apprendre à aimer les bonnes choses. D'ailleurs, bien qu'il ne veuille en rien ressembler à Peter, il fallait bien qu'il reconnaisse que son amour des bons vins et ses connaissances en cette matière lui venaient de lui, s'il n'avait pas pris de temps pour jouer au ballon avec lui dans l'enfance, il lui avait pourtant appris à éduquer son palet, à reconnaître et à apprécier différentes cuvées, c'était déjà ça. Et puis Léo ne s'attachait pas au matériel, il se moquait bien d'avoir les moyens de s'offrir une grande maison ou la dernière voiture de luxe en vue, il vivait simplement et rien dans son apparence ne laissait voir du premier coup d’œil qu'il avait de l'argent. Ses seuls plaisirs étaient d'avoir un bon matériel de photographie, de gâter son fils, de pouvoir voyager à loisir et de faire plaisir aux autres avec de bons produits, en l’occurrence, aujourd'hui, une bonne bouteille de vin pour Maxine. Et alors qu'elle affirmait qu'elle ne ferait pas la fine bouche, il lui tendit la bouteille avec un sourire. A notre santé ! Il est vrai que si elle avait voulu des effusions de joie, Max serait surement déçue de la réaction de son frère à son annonce, mais sentant qu'ils étaient un peu pareil sur ce point, Léo se douta qu'elle comprendrait facilement qu'il était heureux, sans avoir besoin d'être démonstratif. Je ne m'inquiète pas pour toi, vu les démarches que tu as entrepris pour me retrouver j'imagine que tu sais te débrouiller. Tiens-moi au courant en tout cas ! Je veux être l'un des premiers à t'offrir une déco d'un goût douteux pour ton emménagement ! Il ne connaissait pas ce Blake, mais n'osa trop rien dire, il ne voulait pas se montrer intrusif. Adrian, oui, j'ai appris très récemment que vous êtes proches depuis l'enfance. C'est drôle, on se connait depuis quelques années aussi, à cause de nos parents respectifs. Il est à Bowen en ce moment, le monde est petit. Sa dernière réflexion le fit rire. Il serait toujours heureux de passer du temps avec elle à apprendre à la connaitre d'avantage. Ne t'en fais pas pour le vin, j'en ai une bonne réserve. D'ailleurs passe-moi la bouteille, elle descend à vu d’œil dans tes mains ! Il songea qu'il ne savait même pas ce que sa soeur faisait dans la vie et il se sentit un peu bête. Tu comptes chercher du travail dans quel domaine ? Tu faisais quoi avant ?

Trinquer avec Léo était un pas en avant, qu'ils faisaient tout deux. Elle appréciait ce moment passé avec lui et sans conteste, elle appréciait Léo. Cet homme était peut-être parfois un peu différent d'elle mais, elle aimait cette différence, ça les rendait unique mais, à la fois si similaire. Il n'avait pas grandi de la même façon, n'avait pas eu la même éducation, les mêmes fréquentations mais, aujourd'hui il était assez proche pour pouvoir rattraper le temps perdu. Alors, se voir rire avec son frère rendait heureuse Maxine, elle profitait de chaque moment passé avec lui. Ils se taquinaient et elle se sentait dans son élément. Elle sentait une nouvelle relation prendre forme. Cependant, elle savait beaucoup de choses sur Léo de par ses recherches mais, lui ne savait pas grand chose d'elle. Si ce n'est, sa relation compliquée avec sa mère et qu'elle n'était pas de Bowen, sans parler de son enfance difficile. Il ne connaissait pas grand chose de la Maxine d'aujourd'hui et c'était un secret qu'elle préférait garder. Pourtant, malgré le peu d'information qu'il avait, il s'était plutôt bien débrouillé pour cerner le personnage. « Quand on voit la déco de ta maison, j'ai quand même peur. » lança la blonde un petit sourire aux lèvres. Elle le taquinait et elle aimait bien cela. Elle savait qu'il n'allait pas mal le prendre, du moins elle l'espérait. Elle fronça les sourcils en l'entendant parler d'Adrian. « Sérieux tu connais Adrian ? » elle se sentait tout à coup assez vulnérable, elle se demandait ce qu'ils avaient bien pu se dire. Surtout s'il avait parlé d'elle. Adrian était son ami depuis toujours, il connaissait tout d'elle, d'ailleurs pas mal de choses qu'elle ne voulait pas dévoiler à Léo pour le moment. Comme sa maladie par exemple ou ses petites activées de faussaire. Cependant, elle avait confiance en son ami et elle savait qu'il ne dévoilerait pas n'importe quoi comme cela. « Il ne m'en a même pas parlé ! C'est mon ami depuis fiouuuuuh.. des lustres. Il a pris une place très importante dans ma vie et je crois d'ailleurs que sans lui, déjà je ne serais pas là et en plus j'aurais probablement mal tourné. » Elle avait bu quelques gorgées de vin, en vérité, elle ne s'en était même pas rendu compte. C'était sûrement le stress d'apprendre que Léo connaissait Adrian. Elle baissa le regard vers la bouteille quand l'homme lui parla de celle-ci. « Oh euh... oups. » lança-t-elle en riant finalement. Sa phrase sonnait juste fausse pas méchante mais, elle n'était pas vraiment désolée. « En fait je n'ai pas de domaine précis pour ma recherche je veux juste avoir de quoi subvenir à mes besoins, tant que je ne dois pas faire la vaisselle bien sûr. J'ai du sang Emerson tout de même. » avait-elle dit le sourire aux lèvres tout en redressant ses épaules fièrement. Elle se moquait ouvertement de lui, encore une fois, ce n'était que taquinerie mais, elle aimait bien le taquiner, son frère. « J'étais flic avant mais, j'ai.. J'ai déconné et j'ai été relevée de mes fonctions. De toute façon, ça ne me plaisait plus comme avant et j'avais tendance à être un peu trop agressive avec certain.. criminel. » Elle n'était peut-être pas parfaitement droite dans ses baskets mais, elle n'avait jamais fait de mal à des enfants ou des femmes sans défiance et parfois, en tant que flic, on en voyait pas mal des choses aussi laides. « Je te demanderais bien et toi mais, en vérité je le sais. Qu'est-ce qui t'as poussé à faire de la photo ? » et cette question était importante,car, elle aussi partageait la passion de son aîné pour la photographie.

Maxine & Léo

Le fait que Léo connaisse Adrian sembla prendre de court la jeune blonde, en même temps il avait surement eu sensiblement la même réaction lorsque son ami lui avait dit qu'il était à Bowen à cause d'elle. Mais dans son cas à elle il ne prenait pas la mesure de tout ce qu'elle avait à cacher et de tout ce qu'Adrian savait. En vérité, l'autre ne lui avait rien dit qui la trahisse mais ça elle ne le savait pas. Adrian, le sauveur de ces dames. Ca lui va très bien. Moi je ne le connais qu'à travers des différent soirées mondaines auxquelles on a participé ensemble, il était mon remède à l'ennuie étant donné que j'ai horreur de ça. C'est drôle, j'ai été invité à son mariage mais je n'ai pas pu y aller, on s'y serait surement croisés... Lui était parfaitement détendu à l'idée de parler de lui, il estimait beaucoup cet homme et il ne doutait pas qu'il soit un ami dévoué pour Maxine. Sa petite pique à l'encontre de sa cadette n'était pas du tout méchante, plutôt amusée, voyant qu'elle semblait apprécier le vin. Si elle aimait les bonnes choses c'était plus pour plaire à Léo que le contraire, il avait toujours du mal avec ces personnes qui ne savait pas apprécier les bonnes choses de la vie. Il attrapa la bouteille et en bu une gorgée, en effet, il était excellent. Il fronça les sourcils, elle le charriait aussi, elle ne se privait pas. Et en même temps, leur patronyme avait de quoi faire parler, on targuait souvent la famille Emerson de bourgeoise, on racontait tout un tas de choses à son sujet, la moitié était fausse, évidemment, mais lui laissait parler. Eux seuls savaient ce qu'il se passait derrière les portes de leur grande maison. Je n'ai pas de lave vaisselle, non madame ! Ni même de femme de ménage, je fais tout moi-même, un vrai homme d'intérieur. Et puis il la laissa continuer. Il fut surpris qu'elle soit flic, même s'il ne doutait pas qu'elle soit très douée pour faire parler les criminels, étrangement. Genre, mis dans le comas un détenue en lui écrasant la tête sur la table d'interrogatoire parce qu'il ne voulait pas lâcher son info, c'est ça ?! Demanda-t-il, amusé en imaginant la scène. Il mangea un peu avant de reprendre. Mon meilleur ami était flic, il a été blessé, de ce qu'il me disait, c'est un métier difficile. Sa question le laissa songeur un instant. C'est ma mère. Elle adore la photo, elle adore l'art en général, elle m'a transmit sa passion. D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours adoré retranscrire ce que je voyais, en dessin, en peinture. La photo est arrivée lorsqu'on m'a mit mon premier appareil dans les mains. Il comprenait que sur ce point là ils étaient un peu pareil tous les deux, ils vivaient par passion, le métier de flic ne se choisit par par hasard et elle avait dû l'exercer avec les tripes, même jusqu'à dépasser les bornes. Pour lui c'était plus simple, même si parfois, pour avoir le cliché parfait, il était prêt à prendre tous les risques.

«Adrian est un sauveur tout simplement. Oh c'est vrai, tu devais être là à son mariage ? Fiouh, c'était magnifique franchement. » elle s'émerveillait encore devant tout ce qu'ils avaient fait. En vérité, cela aurait pu être simplement les deux mariés, que la blonde aurait été admirative tout de même. Premièrement, parce qu'elle aimait Adrian et qu'elle était heureuse pour lui et deuxièmement parce qu'elle aurait voulu voir sa mère dans ce genre d'endroit. Peut-être que si Eleanor s'était remariée, les choses auraient été différente. Helas, ce n'était pas le cas. « Oh oh... Excuse moi monsieur ! Un vrai homme à marier dis-moi ! » lança-t-elle les bras en l'air comme si elle était sur le point de se rendre. Le problème avec Léo, c'était qu'elle ne pouvait pas agir avec lui comme elle le faisait avec le rester des hommes. Elle essayait encore de trouver le moyen de communiquer avec lui correctement, sans le blesser, sans se blesser, sans que les choses ne soient trop étrange alors, la taquinerie lui semblait être un bon échappatoire. De plus, Léo n'avait pas l'air de le prendre mal. Tant mieux, ce n'était pas son intention. « Ouais c'est à peu près ça.. Enfin non, je l'ai pas mis dans le coma heureusement mais, disons que ce n'est pas arrivé qu'une seule fois et puis, y'a eu la goutte de trop.. En fait, c'est un mal pour un bien. Ton meilleur ami a raison, c'est compliqué et parfois assez dangereux mais, ce n'est pas ça qui me faisait le plus peur. » Non, elle était loin d'être le genre de fille qui avait peur mais, parfois, il fallait bien l'avouer elle n'était pas en très bonne position et ce n'était pas pour la rassurer. « Léo le grand artiste ! » ajouta-t-elle comme pour acquiescer ce qu'il disait. « J'ai pu voir certaines de tes clichés, c'est vraiment sympa. Vraiment. » et elle ne disait pas cela simplement pour lui faire plaisir, elle était sincère et elle le pensait vraiment. A côté de lui, elle était loin d'être aussi douée mais, qui sait, peut-être qu'un jour il pourrait l'aider. C'était toujours un point commun de plus hors le fait qu'ils aient le même père. « Plus tu me parles d'elle, plus je me dis que ta mère doit vraiment être une personne exceptionnelle. »ajouta-t-elle songeuse. Eleanor avait fait beaucoup pour elle mais, comparer à la mère de Léo, ce n'était pas grand chose. Elle se demandait si, elle avait vécu avec eux, elle n'aurait peut-être pas tourné ainsi. En fait, c'était même une certitude qu'elle avait.

Maxine & Léo

Léo voulait bien croire que le mariage d'Adrian avait été somptueux, sa famille avait dû veiller au grain pour que tout soit parfait. Lui était en Thaïlande à ce moment là, à mille lieux de penser à son ami, bien trop occupé à faire le deuil de sa fiancée disparue. Mais il aurait apprécié de passer cette journée avec lui, il considérait le Sydneysider comme un bon ami. Et l'idée qu'il aurait pu y croiser Maxine, sans savoir qui elle était, c'était fou, mais drôle. Il sourit à la blonde. Et puis il rit doucement lorsqu'elle le targua d'homme à marier. On fera une annonce dans le journal local, jeune et beau garçon, bon parti, sait faire la vaisselle et le ménage. Qui sait, ça pourrait fonctionner. Il plaisantait sur le sujet pourtant il était bien loin de l'idée de se marier, sa vie sentimentale était un tel désastre en ce moment. Il avait bien passé la bague au doigt d'une femme, une fois, mais celle-ci avait filé de la pire des manières. Depuis il se sentait comme vacciné de l'engagement, comme s'il se protégeait de l'idée de perdre un être proche à nouveau. Il l'écoutait avec curiosité lui parler de sa carrière, elle semblait être une dure à cuire, parfaite dans le rôle de fliquette, il se demandait bien pourquoi elle voulait arrêter, quelle était la raison sous sa mise à pied. Tu en as eu assez de ce job ? Ca n'est pourtant pas le genre de voie qu'on choisit par hasard, c'est une sorte de vocation généralement... Il sourit un peu gêné, grand artiste, il n'irait pas jusque là, il faisait ce qu'il aimait, tout simplement. Merci. Finit-il par souffler doucement. C'est une femme exceptionnelle, oui. Dit-il avec beaucoup de fierté dans la voix. Malgré l'impression qu'elle donne aux autres, celle de se faire totalement écraser par mon père, de ne pas avoir de personnalité, d'être trop effacée, faible. C'est une femme de l'ombre qui sait imposer ses idées et se faire entendre. Elle mène mon père à la baguette et sait organiser son petit monde. Il mangeait tout en parlait, puis il finit par se rendre compte que Maxine, elle, ne mangeait pas grand chose. Tu n'as pas faim ? C'est délicieux pourtant ! Si tu ne manges pas tu n'auras pas de dessert.

Maintenant qu'elle faisait plus ou moins partie de la vie de Léo elle voulait en savoir plus sur lui, apprendre ce qu'elle ne savait pas. Non seulement son histoire mais, aussi son caractère, comprendre sa façon de penser, ses habitudes. Elle voulait être sa soeur pas seulement cette fille qui prétendait l'être. Pas cette fille qui était venue frapper à sa porte pour lui annoncer qu'elle l'était. Maxine avait besoin de stabilité dans sa vie, elle avait besoin de quelqu'un à qui se raccrocher sans pour autant l'étouffer. Adrian était déjà un point d'ancrage qu'elle avait eu toute sa vie mais, lui c'était différent, lui la connaissait déjà, c'était déjà acquis. En plus d'avoir tout à découvrir de Léo, c'était en quelque sorte un défi. Et ça, tout le monde le savait que Maxine aimait les défis. « Tu rigoles ? Je suis sûre que les filles se bousculeraient ! D'ailleurs, tu as quelqu'un ? » demanda-t-elle tout innocemment, ils étaient dans le vif du sujet, autant en profiter parce qu'elle savait qu'il avait un fils mais, il n'avait pas parlé d'une femme ou même de la mère de l'enfant. C'était un moyen pour elle de ne pas trop penser aux autres questions qu'il lui posait lui, sur sa vie à elle. Comment lui expliquer ? Elle ne savait pas vraiment. Elle-même n'était pas sûre de ce qui s'était réellement passé. « Je crois que ça a été un tout.. Entre mes écarts de conduites, mes petits soucis avec les criminels et les recherches personnelles que j'ai fais sur les bases de données.. En bref, j'ai fait de la merde. Enfin, je ne regrette pas non plus ce que j'ai fait mais, j'aurais pu être plus subtile » plus elle parlait, plus elle avait l'impression de s'emmêler les pinceaux. Dans sa tête c'était bien plus compliqué que ce qu'elle lui racontait mais, ce n'était pas comme si elle pouvait lui dire qu'elle avait des activités extra-professionnel qui allait en contradiction même avec ce qu'elle faisait le reste du temps. Maxine n'avait jamais été quelqu'un de très stable et de très rationnelle. « Si si! C'est juste que je t'écoute et je réfléchis... J'ai du mal à faire plusieurs choses à la fois. » puis finalement, elle lui tira la langue suite à sa menace, elle espérait bien manger du dessert et maintenant encore plus. Alors, elle piqua à plusieurs reprises dans son assiette pour montrer à Léo qu'elle mangeait comme une petite fille qui venait de se faire menacer.

Maxine & Léo

Léo avait John, petit bout de chou de quelques mois que Maxine avait déjà aperçu en photo alors il devait bien s'attendre à cette question de sa part, un enfant ne se concevait pas seul et évidemment qu'il avait une maman. Mais les choses n'étaient pas aussi simples qu'elles auraient dû être, sinon ça serait trop beau. Et puis avec la direction que leur conversation avait prise, elle glissa presque trop facilement sur le sujet. Il esquissa un demi sourire, évidemment qu'il était gêné, mais il ne lui mentirait pas, certes il ne s'étendrait pas sur le sujet, mais il lui répondrait néanmoins. Je pense que l'argument de l'homme d'intérieur est plutôt convainquant oui ! Non, je n'ai personne. Je suis séparé de la mère de mon fils. Evidemment qu'un voile passa devant ses yeux, parce qu'il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il avait tout fait foirer, que s'il avait été moins stupide ils pourraient peut-être vivre une belle histoire Andrea et lui et que les choses seraient bien moins compliquées pour ce petit bonhomme qui ne demandait que l'amour de ses parents. Mais les choses étaient ainsi, peut-être, dans une autre vie... Léo essaya de changer de sujet le plus vite possible. Ils se lançaient la balle, chacun son tour à essayer de grappiller petit à petit des bribes de l'historie de l'autre, des petits moments de vie, des aspects de la personnalité qui leur en apprendrait un peu plus. C'était laborieux parce que l'un comme l'autre ils étaient pudiques et n'en donnaient pas beaucoup, pourtant chacun faisait des efforts, ça se sentait. L’aîné écoutait sa cadette lui parle de ses démêlés avec son métier, il fronça les sourcils. Des recherches personnelles pour retrouver un frère par exemple ? Il finit par hausser les épaules. Ca finira par rentrer dans l'ordre. Et même si tu ne retournes pas dans la police, tu trouveras autre chose. T'as pas l'air mauvaise en détective ! Lâcha-t-il avec un sourire. Après sa réflexion concernant son appétit de moineau, Maxine sembla comme piquée par une guêpe et elle se pressa de prendre de grands rations de son plat, Léo rit, amusé, il avait l'impression de voir une gamine qui avait peur d'être privée de dessert. Et après on dit que ce sont les hommes qui ne font pas plusieurs choses à la fois... Ne vas pas t'étouffer non plus ! Raya-t-il en prenant une gorgée de vin. Il songea un instant à ce que sa soeur lui avait dit, concernant sa soudaine envie de rester à Bowen. Qui est Blake ? Si elle l'avait questionné sur sa vie amoureuse, lui pouvait bien être un peu curieux à son tour.

« Outch. J'imagine que ça doit être bien plus compliqué que ce que tu me racontes mais, je suis désolée pour toi. » enfin, elle pensait l'être. Il fallait dire que Maxine n'avait pas connue le schéma parfait d'une famille parfaite donc, pour elle, ce n'était que plus normal d'avoir son papa et sa maman, séparés. Cependant, elle se doutait bien que ce n'était pas normal pour tout le monde et penser à ce petit garçon la renvoyait à sa vie de petite fille qui n'avait pas toujours été simple. « Tu le vois souvent quand même ? » demanda-t-elle plus pour elle que pour vraiment savoir comme se portait le petit. Elle ne le connaissait pas, elle ne pouvait pas réellement s'inquiéter pour lui, si ? En tout cas, une chose était sûre, elle s'inquiétait pour Léo, de savoir s'il était heureux, de savoir si sa vie était aussi belle que ce qu'elle avait pu se l'imaginer depuis qu'elle savait qu'elle avait un frère. Aussi, elle s'inquiétait de savoir ce qu'il allait penser de ce qu'elle était sur le point de lui avouer. Plus la conversation avancée, plus, elle s'enfonçait dans le secret qu'était sa vie. C'était en quelque sorte un test de savoir comment il allait réagir à cette première révélation. Même si après tout, il n'avait pas réellement besoin de connaitre son passé de faussaire. Elle piqua une nouvelle fourchette de son assiette, la dernière. Après quoi elle déposa son assiette à ses côtés et se tourna vers Léo. « Par exemple oui.. » répondit-elle un peu honteuse. « Je ne pense pas retourner dans la police, c'est un peu foutu pour moi et puis, je ne suis même plus sûre de vouloir cela. J'avais peut-être de trop grand rêve quand j'étais jeune. » Sans parler du fait que plus ils parlaient plus Maxine en disait beaucoup sur sa nouvelle vie. Elle avait tant de secret caché au fond d'elle. Elle avait tant de choses qu'elle aurait besoin de dire à son frère, qu'elle n'était pas certaine qu'il ne prenne pas la fuite. Pourtant, elle avait vraiment envie de faire partie de sa vie, de reconstruire quelque chose ici, avec lui, avec Adrian et peut-être Blake si elle se décidait enfin à ne plus jouer les têtes de mule. « Blake c'est... Je ne sais pas trop. Il a joué les chevaliers en cheval blanc une fois et depuis, il me lâche plus vraiment... Non, sans blague. C'est un bien trop gentil garçon. » du moins, avec elle, il était gentil. Et il était probablement bien plus gentil qu'elle ne l'était avec lui. Cependant, Blake n'était pas Léo, Blake, c'était autre chose. Lui, c'était une affection différente et même si elle s'efforçait de se le cacher à elle-même, dans le fond, elle savait qu'elle finirait un jour par craquer. C'était compliqué et c'était assez déstabilisant de rencontrer ce genre de personnes mais, comme Adrian lui avait dit : Il serait temps d'oublier un peu cette foutue maladie.

Maxine & Léo

Si elle savait, Maxine, ce que Léo était capable de faire pour faire souffrir une femme, si elle savait combien il était maladroit et stupide, combien son indécision pouvait l'amener à faire sans le vouloir erreurs sur erreurs jusqu'à l'irréparable et surtout avec celles auxquelles il tenait le plus. Si elle en était au fait le regarderait-elle toujours avec cette même tendresse ? Lui-même avait du mal à se regarder dans une glace.... Ne sois pas désolée, c'est surement mieux comme ça. Marmonna-t-il dans sa barbe, pour cacher sa gêne. Malgré tout ils étaient assez intelligents avec Andrea pour laisser leurs différents de côté et ne pas en faire patire leur fils, de ce fait ils étaient tous les deux relativement libre de le voir en plus des jours de garde officielle. On est plutôt libre oui, elle vit à Bowen donc c'est plus simple, j'ai la chance de pouvoir le voir souvent. Du moins jusqu'à présent, parce qu'avec les récentes erreurs de Léo il espérait qu'elle ne le lui fasse pas payer en le privant de son enfant. Plus Maxine lui parlait de sa vie, plus Léo était curieux d'en savoir plus, elle semblait faire beaucoup de mystère sur les raisons qui l'avait fait quitter son travail, sur les soit-disant erreurs qui l'avaient poussé à arrêter. Lui n'y connaissait pas grand chose, peut-être que c'était grave, peut-être simplement que c'était un problème de bureaucratie, lui s'en moquait bien, chacun faisait ses propres erreurs de parcours et jamais il ne la jugerait pour ça, il serait bien mal placé. On peut dire que tu es allée au bout du rêve malgré tout. Et peut-être que le monde judiciaire n'est pas aussi idéal que ce que tu aurais cru... De l'avis de Liam, par exemple, on subissait pas mal de désillusions si on se voulait réellement justicier et droit. Comme Maxine avait terminé son assiette, l'aîné entreprit de couper le gâteau qu'il avait apporté et lui en tendit une part sur une serviette en papier. Lui adorait la tarte au citron, il espérait qu'elle partagerait ses goûts. Et l'air de rien il la questionnait sur Blake. Ce à quoi elle répondit avec une sincérité désarmante, lui qui pensait qu'elle se dégonflerait peut-être. S'il est gentil... Qu'est-ce que Léo pouvait répondre de plus ? Il ne pouvait pas se permettre de jouer le grand frère jaloux ou protecteur, pas encore. Et puis Max était une grande fille. Il devait apprendre à faire confiance.

Il n'avait pas l'air prêt à parler, il n'avait pas l'air de vouloir lui raconter ce qui se passait avec la fameuse maman de ce petit bout. Elle ne lui en voulait pas, elle pouvait comprendre. Même si cette journée était propice aux révélations, elle ne pouvait pas le forcer à lui parler. Après tout, même si on pouvait voir une nette amélioration entre eux, cela ne faisait que deux fois qu'ils passaient du temps ensemble. « C'est une bonne chose alors, tout enfant à besoin d'un père. » et elle ne disait pas cela comme un reproche non, c'était plutôt très sincère comme révélation, elle pourrait parfaitement comprendre les ressentis de l'enfant s'il avait été privé de Léo. « Ca c'est sûr, j'avais de grands rêves avant, je pensais devenir une flic qui serait capable de faire régner la justice mais, à mesure je me suis rendu compte que la justice, ce n'était pas seulement être flic, connaitre les lois non, c'est bien plus que ça et je me sentais impuissante alors, je pense que c'est une bonne chose que je ne le sois plus. Et puis oui, mon rêve c'était d'entrer dans la police, je l'ai fait, haut la main même, j'étais promise à un grand avenir mais, franchement, j'en voulais pas de cette avenir corrompue ! » pour être franche, il y avait eu beaucoup, beaucoup de raisons pour laquelle elle ne voulait plus être flic. Elle voyait comment certains de ses collègues pouvaient passer au-dessus de certaines choses pour de l'argent alors qu'elle était très droite, très stricte sur d'autres et puis, c'est tellement plus facile de devenir une criminelle quand on sait comment le système fonction. Maxine avait trouvé la facilité, elle avait emprunté le petit chemin qu'elle n'aurait même pas du regarder et pourtant la voilà 6 ans après, faire toujours les mêmes choses sans n'avoir jamais été prise la main dans le sac. Sans que son nom ne soit mentionné nulle part. Elle avait su être discrète et cela avait payé. Pourtant, aujourd'hui, elle se demandait si cela en valait encore la peine. Elle avait des amis, une famille, en quelques sortes et quelqu'un qui pourrait la combler de bonheur, elle en était sûre. Cela dit, il y avait toujours ce petit hic. « Oui il l'est, il est très gentil même. Mais tu sais.... Il faut que je te dise. » la blonde soupira jouant nerveusement avec la peau de ses doigts qui étaient fendu. Elle tourna le visage vers le sable, puis vers la mer. « Il y a une raison pour laquelle je ne veux pas m'attacher à lui. A toi ou même a qui que ce soit.. Adrian me dit souvent que ce n'est pas à moi de faire ce choix, que je devrais laisser la chance aux autres de prendre leur propre décision. » Elle lança un coup d'oeil à Léo, celui-ci devait vraiment se demander ce qui se passait, ce que Maxine voulait dire. Hélas, ce n'était pas si simple, ce n'était pas comme lui dire qu'elle était sa soeur, c'était beaucoup plus dur. Elle aurait accepté le rejet de Léo s'il venait du fait qu'il ne la croyait pas, cependant, elle n'était pas sûre de l'accepter s'il était causé par sa maladie. A la fois, elle ne lui en voudrait pas, elle ne savait même pas si elle-même n'aurait pas fui si les rôles avaient été inversés.