#5129 Hi this is my birthday, you know that? (Xadiël)

Aujourd'hui on est le quatre août. Aujourd'hui c'est mon anniversaire. Aujourd'hui j'ai 10 ans. Mais je ne suis pas heureuse. Non. Je suis à la fois triste et en colère. L'an dernier je pensais qu'il serait mon pire anniversaire, car c'était le premier après le départ de papa, mais je n'avais pas imaginé que les choses se passerais de cette manière. Je n'avais pas imaginé que maman elle aussi déciderait de partir. J'ai envie de dire que cette année mon anniversaire sera le pire de toute ma vie, mais qui sait ce qui se passera jusqu'au prochain. Je prèfère ne pas y penser, je préfère me concentrer sur mon objectif pour aujourd'hui. Je descends de mon lit en silence enfile un jean, un T-shirt bleu pastel et un sweat à capuche gris. Avant de sortir discrètement de ma chambre je jette un coup d'oeil à ma chambre, sur le lit il n'y a plus que deux peluches de lapin, la troisième a perdu sa tête dans un moment de colère, je l'ai caché dans un placard pour par qu'Adilyn s'en rende compte. Cette peluche c'était celle que mes parents m'avaient offert à ma naissance, mais la voir me faisait trop souffrir, je leur en veux tellement. C'est pareil pour notre photo de famille, elle est toujours sur ma table de chevet, mais elle est face au sol pour que je ne puisse pas la voir. Adilyn ne doit pas m'entendre sinon elle m'empêcherait de faire ce que j'ai prévus donc je marche sur la pointe des pieds pour sortir de ma chambre. Je vais dans la cuisine et prend un crayon et un morceau de papier que je pose en évidence sur la table pour pas qu'Adilyn s'inquiète de trop à son réveil." Je pars faire un tour je rentrerais sans doute avant midis." Une fois ça de fait j'enfile mes converse noir et je sors, le soleil se lève tout juste, il est sept heure. Je referme doucement la porte et je regarde de chaque côté de la rue. Je sais où je dois aller, mais la route est longue, vraiment longue. J'ai regardé dans l'annuaire pour trouver son adresse et ensuite je me suis repérée sur google map. Je mets la capuche sur ma tête et mes mains dans mes poches et je commence à avancer. Je ne sais pas combien de temps je marche, mais je n'ai pas l'habitude de marcher autant, mes puis me font terriblement souffir. Et je meurs de faim je n'ai pas pris de petit-déjeuner et je le regrette un peu. Mais j'arrive enfin a destination. Je regarde sa maison, là où je devais aller vivre. La maison de mon père. Aujourd'hui je suis venue le voir pour lui poser des questions, mais maintenant que je suis là je m'inquiète, je suis pas rassurée. Et s'il n'était pas là j'aurais fait tout ça pour rien. Encore pire s'il me disait de partir et de ne plus me présenter devant lui. Je repense à la dernière fois que je l'ai vu, ça c'était bien passé il me faisait des sourires et on rigolait ensemble, alors pourquoi du jour au lendemain il n'est plus revenu ? Moi qui croyait que ça se passait bien et je m'étais habituée a l'idée qu'il soit mon père. Je m'avance vers sa porte. Je ne vais pas fuir maintenant il est trop tard, je me demande si Adilyn a vu mon mot. Elle doit m'en vouloir à mort. Je sonne à la porte en espérant qu'il soit là, une question en tête. Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que je fais fuir tous mes parents...

Tu étais déconnecté du monde entier, rien autour de toi n'avait d'importance. Tu ne savais pas quel jour de la semaine on était tellement tu étais peu lucide. Tu avais de l'argent et tu le claquais dans l'alcool, restant cloîtré chez toi, comme un vieil alcoolique triste et honteux. Tu avais honte. Tu t'étais un peu repris en main, tu avais tenu deux jours et puis la rechute a été violente. Tu avais besoin d'aide mais tu refusais encore cette idée. Il n'était pas possible d'aller en cure, ça serait sur ton casier, dans ton dossier pour ta demande de garde. Tu n'aurais pas le droit d'approcher ta fille en plus. Tu devais surmonter ça tout seul, lutter contre tes démons. Il te manquait encore le petit déclic, et peut-être que le destin n'allait pas tarder à te donner un petit électrochoc. Allongé à moitié conscient sur ton canapé, tu te laisses glisser au sol lorsqu'on sonnait à la porte. Tu regardais ta montre mais tu n'arrivais pas à lire l'heure. Il était tôt, très tôt. Le jour était levé depuis moins d'une heure maintenant. Tu le savais parce que tu avais vu le soleil se lever, n'arrivant pas à dormir, le cerveau imbibé d'alcool. Après t'être levé avec difficulté, tu t'avançais vers la porte pour ouvrir. « Ab.. Abygaël ? » balbutiais-tu avec un peu de difficulté. Tu ne savais pas si c'était réel ou si ton imagination te jouait un mauvais tour. Tu ne comprenais pas ce qu'elle pouvait faire chez toi. Ni comment elle avait pu avoir ton adresse, même Adilyn ne la connaissait pas. Elle était pleine de ressources et toi tu étais paniqué qu'elle te voit ainsi. Mais il était trop tard pour faire semblant de ne pas être là. « Qu'est-ce.. Entres ! » Tu agitais ta main pour l'inviter à entrer. Fermant la porte derrière elle, tu te trainais dans le salon, remarquant une bouteille de tequila sur le tapis, elle allait le voir aussi. Tu n'avais pas vraiment d'idée pour cacher ça, tu n'avais pas la tête à penser à ça. Tu t'inquiétais toujours de la savoir là. Aviez-vous rendez-vous ? Quel jour sommes-nous ? « Tu vas bien ? Adilyn sait ? » demandais-tu doucement, te massant le crâne, tu sentais la douleur qui pointait le bout de son nez. T'affalant dans un des sofas du canapé, l'invitant à s'asseoir en face de toi. Tu la regardais, essayant de distinguer ses traits, mais ta vision était encore assez floue pour le moment.

Quand il ouvre la porte je ne sais pas si je dois être soulagée ou m'inquiéter encore plus que je le suis déjà. Il a l'air surpris de me voir là,  en même temps pas étonnant. Mais je ne peux pas retenir les mots qui sortent de ma bouche emplit d'une certaine colère. « Qui d'autre ? Un autre de tes enfants mieux que moi ? » Je sais que mes paroles sont injustes, il m'a bien dit qu'il n'avait pas d'autre enfant, mais il y a trop de doute dans mon esprit pour que je sois raisonnable. Et j'ai bien l'intention de lui faire comprendre que je lui en veux de m'avoir lâché sans donner de raison. Après un temps il se décide enfin à me faire rentrer. J'ai bien cru qu'il allait me laisser sur le pas de la porte toute la journée. Je pense que s'il m'avait refermé la porte au nez j'aurais complètement pété un câble. Je le suis jusqu'au salon en silence et je ne manque pas de remarquer au plus grand des malheur la bouteille qui traine au sol. Une bouteille semblable à celle que maman buvait avant de partir en désintox, je sens mon sang bouillir dans mes veines, les souvenirs remontent. Moi qui avais pris son air fatigué pour celui d'une personne qui vient de se lever n'est finalement que celui d'un homme ayant abusé de la bouteille. Le même air que maman a eu toute une année entière. Et quand je l'entends parler je craque. « Tu saurais comment je vais si tu venais me voir ! Mais non comme maman tu bois ! C'est ça d'être adulte ? Quand ça va mal on préfère fuir et boire ce truc ? Vous me dégoûtez ! Toi aussi tu vas aller en désintox et un jour m'envoyer une lettre me demandant de t'oublier ? » Je cris presque, j'en ai marre de toutes ces histoires. J'en ai marre tout ça. Mais les larmes ne coule pas, ou plutôt ne coule plus. C'est fini de pleurer comme une enfant, je préfère être en colère et en vouloir au monde entier. Et malheureusement elle se déverse sur lui. « Au moins tu sais quel jour on est aujourd'hui ? Bien sûr que non ! Parce que tu t'en fiches ! » Je reste debout le regard plein de reproche dirigé vers cet homme affalé sur le sofa, cet homme censé être mon père.

Tu clignais des yeux quelques secondes, pour être sûr de ce que tu voyais. Tu avais un doute, ne comprenant pas ce qu'elle faisait là et ton cerveau lui refusait de comprendre le pourquoi du comment. Elle semblait surprise de ta question parce que sa réponse ne manquait pas de piment. Comme une claque en pleine gueule. « ... » Tu restais sans voix, bluffé. Malgré son jeune âge, elle semblait comprendre mieux que vous la situation. Elle te suivait dans le salon. Observant sans rien dire, en tout sur le moment. Jusqu'à ce que tu lui demandes comment elle allait. Elle s'était mise en face de toi, ouvrant sa petite bouche et le son qui en était sorti était différent. Plus méchant, plus sec. Elle était virulente, t'attaquant sur tous les fronts. Chaque mot te donnait un coup sur le crâne, reprenant ta lucidité peu à peu, afin de bien encaisser chaque chose qu'elle te reproche. Non tu ne savais pas parce que tu ne venais pas, mais tu ne venais pas parce que tu étais ivre. Non, ce n'était pas ça non plus d'être adulte, être adulte c'est être sobre et en forme le jour de l'anniversaire de sa fille. Lui demander de t'oublier ? Ce serait probablement le mieux à faire vu ton état, mais ce n'était pas ce que tu voulais. Ni pour elle, ni pour toi. Elle comptait dans ta vie, et tu ne réalisais pas à quel point tu avais mis cet amour de côté. « C'est ton anniversaire. Et t'es pas très jolie quand tu t’énerve, t'as le visage qui devient rouge et tu fais des grimaces quand tu hausses le ton. » déclarais-tu doucement. Encore surpris par elle, mais aussi par toi. En tant que père, tu devrais la gronder d'avoir osé aborder ce ton avec toi. Elle n'était pas l'adulte et pourtant, c'était celle qui en avait le plus l'air. « Je peux aller prendre une douche, te servir une limonade ou quelque chose d'autre pour qu'on puisse discuter ? » Tu lui parlais comme à une adulte, tu ne voulais pas lui donner l'impression que ses propos te passaient par dessus la tête, ce n'était pas le cas. Mais une douche ne serait pas du luxe, ne serait que pour te débarrasser de l'odeur d'alcool et l'eau chaude ferait circuler ton sang, te remettant plus vite les idées en place parce que tu allais en avoir besoin, et très rapidement.

Quoi ? Mais je cois sérieusement rêver là ? Je lui dis tout ce que j'ai sur le coeur et qu'est-ce qu'il trouve dire ? Que je suis pas très jolie ? J'en reste bouche bée. Mais ce qui me choque le plus c'est qui sache qu'aujourd'hui c'est mon anniversaire. J'étais sûr qu'il s'en fichait, que tout simplement il n'en avait rien à faire. Et l'idée qu'il se souvienne de la date de mon anniversaire fait naître un mince espoir, une petite étincelle qui me donne envie de croire que finalement je ne suis pas rien dans son existence. Que peut être qu'il s'intéresse même un peu à moi. « ... Tu savais ? » Mais j'efface rapidement l'idée d'avoir ne serais un peu d'importance dans sa vie, car s'accrocher a cette idée ça veut dire être blessé à nouveau, donner une nouvelle chance aux autres de m'abandonner. Et je ne veux pas revivre ça encore une fois, c'est déjà suffisamment difficile. Et quand il me fait sa proposition je suis presque choquée, on dirait que ça est normal pour lui, comme si ça lui arrivait tous les jours. Il veut aller se doucher tranquille pendant que j'attends qu'il feigne me parler ? « Tu reviendras ? » Les mots sont sortis tout seul, j'ai envie de me cacher, je veux pas avoir l'air aussi pathétique, mais ma peur d'être encore une fois laissée a pris le dessus, j'ai peur qu'il utilise ce prétexte pour fuir et me laisser seule dans sa maison. L'idée m'effraie. J'aurais préféré lui dire d'y aller, faire comme si ça ne m'atteignait pas. Mais j'ai juste l'air d'une gamine complétement perdue et effrayée. Mais n'est-ce pas ce que je suis au final. Une simple gamine perdue sans vraie famille ?

Elle semblait surprise que tu saches, pourquoi ne le saurais-tu pas ? Tu en avais parlé avec Adilyn, lui demandant si le soir tu pourrais l'avoir, et Adilyn avait accepté que tu lui fasses une surprise. Le fait étant que tu ne t'étais pas vraiment occupé de la surprise. Pas en entière en tout cas. Son visage avait changé, il s'était adouci et elle redevenait la petite enfant douce que tu as envie d'enlacer, de bercer et de câliner toute la soirée. Lui montrer combien tu l'aimais, combien elle comptait. A quel point tu serais prêt à aller pour elle et ses beaux yeux. « Oui. Et oui, je te le promets. » Tu t'étais abaissé pour la regarder dans le blanc des yeux. Elle hochait la tête et tu filais sans plus attendre à la douche. Tu priais Martha, de ramasser les bouteilles aux sols et de les mettre hors de leur vu. Tu ne devais pas infliger ça plus longtemps à Aby. Tu te douchais en vitesse, essayant d'être le plus rapide. Tu lui avais promis de revenir, mais tu avais peur qu'elle prenne la décision de faire marche arrière et de s'en aller pendant que tu te passes un coup. Tu redescendais le coeur léger en l'apercevant toujours assise dans le canapé. « Est-ce que tu veux boire ? J'ai acheté du truc de pomme qui pétille, la dame du magasin m'a assuré que les enfants en raffolaient ! A moins qu'il soit trop tôt ? » demandais-tu doucement. Ce n'était pas le moment de mettre le sujet sur le tapis, mais tu n'aimais pas les conflits, tu tenais à toujours les éviter. A les fuir comme la peste quand tu le pouvais. Mais devant elle, tu ne pouvais pas t'esquiver. Tu lui devais des comptes et elle avait assez attendu comme ça. « Je suis désolé Abygaël. Je suis pas vraiment un père à la hauteur. Je déconne, je le sais. » Tu ne le dirais pas au passé. Ce serait lui dire que tu fais un trait sur tout ça, sur ton problème. Ce serait ouvrir la porte au mensonge et tu lui avais promis de ne jamais lui mentir. Tu n'allais pas commencer à le faire maintenant. Elle allait t'en vouloir, mais tu trouverais le moyen de te faire pardonner quand tu seras sorti de ton merdier. Quand tu te réveilleras pour comprendre que tu fais une grave en erreur. En priant pour que ce ne soit pas trop tard pour elle. Tu t'étais impliqué dans sa vie, tu as voulu la rencontrer et apprendre à la connaître, tu devais assumer jusqu'à ce qu'elle soit en âge de tenir son foyer. Quitte à exagérer et attendre le jour où elle fondera sa famille..

Il se souvient de mon anniversaire et il promet de revenir. Il ne se rend pas compte a quel point c'est deux choses peuvent être importantes pour moi. Sa signifie tellement. Je suis vraiment soulagée, j'ai bien fait de venir finalement même si je suis sûr de penser différemment quand Adilyn sera au courant. Quand il quitte la pièce je vois une bonne femme qui vient ramasser les bouteilles. C'est qui, elle ? Je l'ai entendu l'appeler Martha, mais c'est qui Martha ? Ils sont ensemble ? C'est pour ça qu'il vient plus il préfère resté avec cette grognasse. Ben oui une grognasse si c'est à cause d'elle qu'il vient plus c'en est une, point. Je la tue du regard, elle n'a pas intérêt à s'approcher de moi. Pffff. Je fais les cents pas dans le salon en l'attendant je peux pas rester sur place. Je finis finalement par m'asseoir, il arrive quelque minute après. La colère est quelque peu remonté, je ne lui ai pas encore tout pardonnée. Quand il me propose à boire j'entends mon ventre qui gargouille je me replis un peu sûr moi dans l'espoir qu'il n'ai rien entendu. C'est vrai je n'ai rien avalée ce matin et je meure de faim, mais je me sentirais trop bête de lui demander. Et boire quelque chose de pétillant le ventre vide je ne pense pas que ça soit une très bonne idée. Mais l'idée de lui refuser quelque chose me fait mal au coeur je ne voudrais pas le blesser involontairement. Je baisse les yeux évitant soigneusement son regard. « Euh merci, mais pas maintenant peut être plus tard. » Par contre, les paroles qui suivent sa dernière réplique je ne les retient pas, le sujet est plus sérieux qu'un simple jus de pomme pétillant. « Je vais pas dire le contraire, mais franchement t'es loin d'être le pire de mes parents. A croire que vous faites une compétition à vous trois, maman la première. » Je ronchonne, mais je n'oublie pas mes pensées et je repense l'autre là. « Et c'est qui s'te bonne femme ? » Quoi c'est pas mes affaires ? Si mon père sort avec une femme j'ai bien droit de le savoir non. Mais je n'ai toujours pas dit le plus important, je me tais quelque seconde avant de relever les yeux vers lui pour le poser la question qui me brule les lèvres depuis des semaines. « Pourquoi ? Qu'est-ce que je fais de mal ?» Oui quel est mon problème pour faire fuir un à un chacun de mes parents, qu'est-ce qui ne colle pas chez moi. Je suis si atroce que ça ?

Elle refuse, tu n'insistes pas. Tu n'étais pas encore bien dans tes baskets, puisque tu n'avais même pas remarqué son gargouillement et son repli sur elle-même au moment où ça arrivait. Ce qui faisait de toi, un mauvais parent. Et tu n'hésitais pas à lui confier ta découverte. Elle tentait de te rassurer un peu maladroitement, agacée par ses comportements. « On devrait plutôt faire une compétition pour toi. » murmurais-tu doucement, priant pour qu'elle ait un problème d'audition. Tu ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie mais c'est ce que tu faisais. Elle n'ajoutais rien et détournais la conversation vers une jeune femme. Et pas n'importe laquelle. « Tu parles de Martha ? » demandais-tu en désignant la personne qui passait dans le salon. Elle hochait la tête pour approuver. A la base, Martha était ta femme de ménage, mais depuis trois ans, elle avait une place plus importante dans ta vie. « C'est mon homme à tout faire en sorte, celle qui m'aide à tenir cette maison, et qui me nourrit parce que quand je couds, je suis lancé à grande vitesse dedans et sans Martha, je crois que je serais mort de faim plus d'une centaine de fois ! » Tu souriais, encore amusé par cette anecdote. Heureusement qu'elle était dans ta vie. C'était un peu le cliché de l'homme incapable de survivre sans une personne à tout faire, mais tu assumais très bien tout ça. D'un coup, le sujet fut à nouveau changé, revenant à elle. Elle semblait croire que ça venait d'elle alors qu'elle n'avait rien à se reprocher. « Ce n'est pas toi. J'ai 34 ans et il y a des choses que j'ai mal faites dans ma vie. Des mauvais choix, des actes manqués. Parfois ça revient te hanter, pendant que tu te laisses glisser dans l'alcool pour pouvoir oublier. Et parfois, ça devient un problème. J'ai un problème Abygaël et ta mère aussi. » Tu passais tes mains sur tes tempes, sentant qu'un mal de crâne repointait le bout de son nez.

Je relève les yeux je l'ai entendu parler, mais je n'ai pas compris ce qu'il a dit, je fronce les sourcil curieuse, mais je préfère posé une question plus importante d'après moi comme savoir qui est la bonne femme qui se balade dans sa maison comme si c'était chez elle. Et je ne m'attendais pas à cette réponse. Je peux pas m'empêcher de ressentir de la jalousie envers elle. Elle connait si bien mon père, elle passe tant de temps avec lui. Alors que moi sa fille, ne le vois presque jamais et pour ainsi dire ne le connait presque pas. Je suis jalouse de voir qu'il a l'air de tenir à elle aussi, alors que j'ai cette impression que parfois je ne suis rien pour lui. Je l'aime pas c'est décidé, c'est mon père, rien qu'à moi. Je me contente de lui lancer un regard méchant avant de me concentrer de nouveau sur mon père. Pour lui demander ce qui cloche chez moi. J'écoute ses paroles, j'ai du mal à comprendre ce qu'il essaie de me dire. « Je pense surtout que votre problème c'est moi. Mon père est parti, ma mère est allé en désintox, car je ne devais pas lui suffire avant de m'envoyer une lettre me demandant de l'oublier et de faire ma vie avec mon nouveau papa hyper sympa ! Mais ce qu'elle ne sait pas c'est qu'entre temps tu es toi aussi parti avant même de me donner l'occasion de t'appeler PAPA ! » Je le regarde j'ai envie qu'il comprenne a qu'elle point c'est dur pour moi de ne pas savoir pourquoi. « Donc pour que vous décidiez de me lâcher les uns après les autres c'est qu'il y a forcément une raison. Il y a toujours une raison. Il faut que je le sache pour changer ça. Pour que je puisse vous retenir toi, maman. Et Adilyn aussi avant qu'elle aussi décide de partir. » Je sers mes poing complètement désespérée à l'idée d'être abandonné par une autre personne. Je veux juste crier sur tout ce qui bouge et déversé ma colère, celle que je ressens envers les autres, mais surtout celle que je ressent envers moi.

Elle passait vite sur Martha, comme si au fond ça ne l'intéressait pas plus que ça. Tu te demandais bien pourquoi elle avait posé la question, sûrement parce qu'elle pensait que l'inconnue dans ta maison pourrait être plus qu'une femme à tout faire. Peut-être qu'elle était jalouse, elle avait dix ans, tu ignorais tout ce qui pouvait se passer dans sa tête d'autant plus que vous n'aviez pas spécialement la même logique. La même façon de penser les choses ou de voir les choses. Tu te faisais du soucis pour elle, pour ses propos. Comment pouvait-elle en arriver à penser que c'était sa faute ? Ce ne l'était en aucun cas, il fallait que tu arrives à lui rentrer cette idée dans le crâne. « Mon problème Abygaël, c'est que j'ai tué quelqu'un, en légitime défense peut-être, mais j'ai tué quelqu'un. Et c'est difficile de vivre avec. Adilyn le sait, elle est au courant, et je pensais sincèrement qu'elle m'empêcherait de te voir. Elle m'a dit que je me trompais. Je me suis fourvoyé Aby, j'ai bu pour oublier, pour m'échapper de ma réalité. » C'était bien ça l'idée, tu voulais t'échapper. Pour ça, tu aurais du prendre un billet d'avion et t'en aller aussi vite que tu le pouvais, le plus loin possible de cette Terre, prenant des vols avec plusieurs arrêts comme ça tu pouvais brouiller les pistes, éviter qu'on remonte jusqu'à toi, qu'on te retrouve. Ce n'était pourtant pas ça que tu voulais, tu restais à Bowen pour une seule et unique raison : Abygaël. « Mais la réalité c'est quand agissant ainsi, je m'éloigne de toi. En agissant ainsi, je risque de te perdre, de ne jamais pouvoir obtenir ta garde. Et ce n'est pas ce que je veux. » Tu avais beau avoir des mots, tu savais qu'en ce moment tes gestes ne rejoignaient pas tes paroles. Au contraire, tu avais beau l'aimer et la vouloir, la voir grandir auprès de toi, tu agissais comme si tu essayais de la repousser le plus loin possible. Pensant la protéger de toi parce que tu trouvais être un homme immonde, mais c'était toi que tu protégeais de son regard, de sa tristesse ainsi que de sa colère. Elle ne méritait pas que tu la traites ainsi et elle te le faisait bien comprendre. « Pour Adilyn, ce qui risque d'arriver c'est qu'elle perde ta garde parce que tu t'enfuis sans la prévenir. Je me trompe ou elle ignore totalement que tu es là ? Elle n'aurait pas été contre, mais vous êtes dans le même bateau, à toi de ne pas non plus la planter si tu ne veux pas finir dans un foyer. Les foyers c'est jamais bien, crois-moi, j'y ai passé du temps. » Tu secouais la tête doucement, persuadé d'avoir raison. Si un contrôleur passait voir si Adilyn faisait bien son boulot ce matin, qu'Adilyn affirme une réponse et que ce n'est pas vrai, elle risquait de perdre son poste. Tu ne voulais pas que ça lui arrive, surtout si Aby mentait pour toi. Ça ne valait vraiment pas le coup de prendre autant de risques. « Tu sais quoi ? J'ai appris il a des jours déjà, que j'avais une soeur, et donc que tu as une tata. Elle est très gentille même si elle a prénom un peu masculin. » ajoutais-tu en souriant, encore surpris par cette nouvelle. C'était toujours un choc de te dire que tu n'étais plus l'enfant solitaire. Tu avais beau avoir grandi ainsi, tu vieillirais avec une sœur, une fille et un jour peut-être avec des neveux ou des nièces.

Si j'avais été debout je pense que je serais tombée en entendent ses mots. Il a tué quelqu'un ? Il a tué quelqu'un ! Mon père a tué quelqu'un. QU'est-ce que je suis censé dire qu'est ce que je suis sensé dire. Je sais pas comment réagir. Je lève les yeux et le regarde la recherche de quelque chose qui pourrait m'aider à comprendre, il me fait une blague, c'est impossible. C'est que les méchant qui tue les gentilles dans les filme. Et pas l'inverse. Mais je veux pas que mon père soit un méchant, il est pas parfait, mais il est gentil ! Je veux pas le savoir ! Je veux oublier qu'il a dit ça, c'est atroce. Je reste bloqué sur cette information, je ne sais pas quoi dire. je suis comme pétrifiée par l'idée que mon père a tué quelqu'un, il a pris une vie. « Pourquoi ? » Pourquoi il me le dit, pourquoi maintenant, pourquoi il l'a tué. C'est comme être complètement bugué, je n'arrive pas à penser a autre chose. J'ai besoin de le savoir mais j'ai aussi peur d'en savoir plus. Ca me terrifie. Il continue à parler, comme pour me toucher, comme pour me convaincre qu'il n'est pas si mauvais que le laisse penser ce qu'il m'a dit juste avant. Il veut pas s'éloigner de moi ? Il fallait y penser avant de me laisser avant, avant de se mettre à boire, avant de tuer quelqu'un ! Je sais plus si je veux rester avec lui. je sais plus il faut que je réfléchisse. Il arrive enfin à me faire percuter quand il parle d'Adilyn, elle risque de perdre ma garde à cause de ce que j'ai fait ce matin, je savais pas, non je veux pas la perdre. Le temps que je réagisse il me parle de sa soeur qu'il viens de retrouver, mais je suis trop préoccupée par Adilyn pour l'écouter et je le coupe presque quand il finit de parler. « Appelle Adilyn, dis lui que je suis là et qu'elle vienne tout de suite ! » Dis-je complètement paniquée pars l'idée de ce qu'il m'a dis puisse se produire. Mais aussi paniqué en repensant à ce qu'il a fait et j'ai besoin d'être avec elle pour être ne serait-ce qu'un peu rassurée.

Elle s'était décomposé au fur et à mesure de tes propos. Comme si tu avais dit quelque chose de mal. Ce que tu avais fait en réalité, mais tu ne réalisais pas qu'à son âge, elle ne pouvait pas forcément encaisser les choses comme un adulte. Tu la fixais du regard, pendant qu'elle fuyait le tien. « Pourquoi, quoi ? » demandais-tu doucement en fronçant les sourcils. Pourquoi l'avais-tu tué ? Pourquoi lui disais-tu ça ? Pourquoi n'étais-tu pas en prison ? Pourquoi t'étais-tu défendu ? Pourquoi lui dire maintenant ? Pourquoi n'avais-tu pas rattrapé sa mère il y a des années ? Pourquoi n'agissais-tu pas comme un père normal ? Pourquoi fallait-il que ta vie soit si tourmentée ? Pourquoi fallait-il que tu sois un alcoolique ? La réponse à toutes ces questions était la même : tu ne savais pas. On ne pouvait pas dire que tu réfléchissais beaucoup. Pourtant, tu semblais l'avoir touché avec tes mots parce qu'elle te sommait d'appeler sa tutrice. « Je l'appelle de ce pas. » Tu te lèves, d'un pas hésitant, attrapant le cabiné tremblant. Tu composes le numéro que tu connais pas coeur parce que tu l'as écrit trop de fois sans jamais le valider, mais cette fois, tu vas jusqu'au bout. Tu appelles, elle décroche et tu sens encore ton cœur s'emballer. A chaque fois que tu lui parles c'est pareil, ce qui rend les choses plus difficiles pour toi. Pourquoi fallait-il que tu apprécies Adilyn ? « Est-ce que tu veux boire ou manger quelque chose ? » Tu passais ta main dans tes cheveux. Tu étais fatigué, tu devais avoir une mine fatigué. On ne pouvait pas dire que tu dormais beaucoup, dès que tu fermais les yeux, tu revoyais la scène. Tu ne voulais pas la voir, alors tu buvais, et tu dormais à peine deux heures. Tu commençais aussi à avoir faim, mais pas encore suffisamment pour casser la croûte. Elle secouait la tête, comme si elle refuserait tout ce qui viendrait de toi. Elle semblait encore choquée, surprise par la nouvelle que tu lui avais annoncé. Ce n'était pas les mots à dire à une enfant, tu en étais conscient, mais tu lui avais promis de ne pas lui mentir, tu n'allais pas continuer sur cette voie. « Tu as peur de moi ? » demandais-tu doucement, curieux, peureux. A vrai dire, tu n'avais pas vraiment envie d'entendre sa réponse. Et tu ne sais pas si le destin te donnait un coup de pouce ou non mais la sonnette venait de retentir. Ce qui voulait dire que quelqu'un sonnait à la porte et qu'elle n'aurait pas le temps de te répondre, pas maintenant en tout cas. « Ha, je crois qu'Adilyn est là ! » affirmais-tu en te levant pour aller ouvrir la porte. Abygaël semblait te suivre à une certaine distance. Tu l'avais ta réponse finalement, tu ouvris la porte, pour afficher un léger sourire à Adilyn, te décalant tout de suite pour la laisser entrer, mais au lieu de rentrer, c'est Abygaël qui sortait, pour la serrer contre elle.

Elle tapait une première fois à la porte de la petite, puis une seconde avant d'ouvrir la porte. Son sourire disparaissait ; rien, ni personne. Elle tournait ses talons vers la pièce à vivre, mais toujours le même résultat, si ce n'est qu'un mot qui traînait sur la table. En le lisant son souffle se coupait, son cœur tambourinait. Elle restait immobile quelques minutes avant de se raisonner, se dire que c'était sans doute une blague, mais malgré ses tours dans la maison, la petite n'était pas là. Elle pensait d'abord à la mère qui aurait pu venir la chercher ou alors à Xavier, mais elle ne l'espérait pas assez fou pour faire un kidnapping. Pourtant, aujourd'hui ils devaient passer. Comme ils le faisaient souvent, ils allaient lui retirer la garde de la petite parce qu'elle n'était pas capable de la tenir dans une maison le jour de son anniversaire. Elle ne voulait pas tout perdre, elle en tremblait. Elle ne saurait dire si le numéro de Xavier qui s'affichait sur son portable la soulageait, l'inquiétait ou l'énervait encore plus, elle ne voulait pas lui dire que la petite n'était plus là, elle voulait qu'il lui dise qu'elle était là-bas, mais en même temps, elle ne verrait pas comment elle se serait retrouvée chez-lui alors qu'elles n'y étaient jamais allées. Mais après tout, elle ne savait pas non plus ce qu'ils faisaient quand ils passaient des journées père-fille. Il ne lui fallut pas plus d'une minute pour partir vers un endroit où elle ne souhaitait ne jamais mettre les pieds, du moins, pas pour cette raison. Elle s'avançait finalement vers chez-lui, sonnant une fois. Quand il ouvrit la porte, elle ne pris même pas une seconde pour lui lancer un regard, celui-ci se perdait derrière pour voir Aby.  Soulagée, elle la détaillait du regard pour voir si elle n’était pas blessée avant de la prendre dans ses bras, lançant un regard noir à Xavier. « Ne t’enfuis vas plus jamais comme ça, tu m’as fais si peur. » Soufflait-elle, elle aurait aimée se dire qu’avec lui, elle était en sécurité mais elle n’y arrivait pas. Elle se redressait, regardant Xavier. « J’ai dit que tu pouvais la voir, pas la kidnapper, y’a une différence entre les deux, Xavier. »

Pourquoi quoi ? Tellement de choses qui me font me poser de question je ne peux pas énumérer toutes ces raisons ce serais trop long je me contente de garder le silence bloquer dans mes pensées et mon esprit tourmenté me répétant sans cesse les mêmes parole. Mon père a tué quelqu'un. J'écoute ce qu'il me dit et je réagis seulement au moment où il me dit qu'Adilyn pourrait perdre ma garde, là mon sang ne fait qu'un tour et je lui ordonne presque de l'appeler sur-le-champ. j'ai déjà trop perdu aujourd'hui pour la perdre elle. J'ai perdu l'espoir d'avoir un père comme tous les autres. Maintenant je sais qu'il n'y a rien de normal dans ma vie et que jamais rien ne pourra l'être. je suis fichue. Je pourrais aussi bien être morte comme la personne que mon père a tué. La vie ne vaut peut être pas la peine d'être vécu si chaque respiration fais si mal. Si chaque jour une nouvelle catastrophe s'abat sur moi. Je pourrais pas tenir le coup longtemps a force. Je l'entends me demander quelque chose je ne sais pas quoi je suis trop plongée dans mes penser pour l'entendre je me contente de secouer la tête. Je lève les yeux seulement quand j'entends la sonnette, je crois qu'il m'a parlé juste avant, mais je n'écoutais pas. Je me lève doucement pour le suivre, je marche lentement ce qui fait qu'il est en avance sur moi, je suis comme un zombie. Je suis complètement absorbée par mon esprit mes pensées. La porte s'ouvre sur Adilyn, me retrouver soudainement dans ses bras me sort mes pensées. Sa chaleur me réconforte. Je parle doucement d'une voix faible, presque endormie. Mais comme on est proche elle m'entend. « Je suis désolée, je le referais plus... » Ensuite, elle se redresse, j'aurais aimé rester plus longtemps dans ses bras, mais je me contente d'agripper le bas de son pull pour ne pas la perdre pour garder contacte. Elle fait une réflexion à mon père et je ne sais pourquoi je suis prise d'un instinct soudain de le défendre. « C'est pas sa faute, c'est moi qui suis venue, je voulais lui parler. Il est pas venu me chercher j'ai regardé sur internet pour le trouver... Je suis désolée.» Je baisse la tête honteuse. Je décide enfin de regarder le visage de mon père il a l'air aussi triste que moi voir plus, je ne vois aucune méchancetée en lui, comment a t'il pu tuer quelqu'un ? C'est ma faute pas la sienne, si je suis là, si il est si tristre et je le fais souffrir. Je fais souffrir tous ceux que je connais et je veux égoïstement les garder auprès de moi. « Je suis un monstre... »

« Merci d'être venue. » ajoutais-tu doucement, détournant rapidement les yeux en les voyant se serrer l'une et l'autre. Pourquoi tu n'avais pas le droit au câlin toi aussi ? Sûrement parce que t'étais craignos comme père. T'attendais quoi ? Qu'elle te montre de l'affection alors que toi-même t'étais pas foutu de lui en donner. Tu lui avais fait miroiter une vie pour ensuite te noyer dans l'alcool et lui donner une vie sur tes démons, sur ton passé. « Comme l'a dit Abygaël, c'est elle qui a sonné à ma porte, il y a moins d'une demie-heure. » De toute façon, peu importe ce qu'elle croyait. Tu savais la vérité, et Abygaël semblait vouloir lui faire comprendre puisqu'elle avait pris ta défense avant même que tu puisses parler. Tu avais juste souligné ses propos. Tu étais encore surpris par le fait qu'elle trouve ton adresse sur internet, tu étais sur liste rouge pour tout, afin justement d'être invisible. Mais de manière logique, ça ne semblait pas être efficace puisqu'elle avait pu te trouver en deux-trois clics. « Tu veux entrer ? » demandais-tu doucement, sans oser la regarder dans les yeux. Elle était tellement froide et tellement belle à la fois que ça te troublait. Tu ne pouvais pas te laisser distraire par les traits de son visage. Pas son petit froncement de sourcil lorsqu'elle te lance une pique. Tu ne devais pas te laisser envoûter, elle n'était une femme pour toi. Elle ne saurait pas vivre avec toi, avec tes défauts. Elle n'aimait déjà pas ce qu'elle voyait, tu ne voyais pas comment ça pourrait être différent. Mais ton regard fut détourné d'elle par Aby lorsque celle-ci affirmait être un monstre. « Aby, ce n'est pas toi le monstre. Ni maintenant, ni jamais. Arrêtes de penser du mal de toi, tu n'es pas la responsable de tout ça. C'est nous, on déconne avec toi, comme si ça avait pas d'importance. » Alors que tout ça, toute cette histoire, ça resterait probablement gravé à tout jamais dans sa mémoire. Lorsqu'elle ferait sa crise d'adolescence ou qu'elle voudrait te faire du mal pour se venger, elle saurait où frapper. Elle connaissait tes points faibles, et tu ne l'aidais pas vraiment en lui dévoilant tout de toi.