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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold

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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyJeu 29 Sep 2016 - 20:01






Le bord de la plage ? D'accord ! A vrai dire, j'adorais par dessus tout sentir cette petite brise qui venait caresser mon visage et m’imprégner de cette légère odeur iodée. Ça me faisait me souvenir de ces petits instants de bonheur que nous avions vécu avec Caleb. C'était notre truc : le soir, juste avant d'aller se coucher, nous allions nous promener au bord de l'eau, les pieds nus dans le sable. Juste nous deux. Je me sentais privilégiée. Mais j'avais perdu cette impression en même temps que mes illusions le concernant et je crois que c'était un mal pour un bien. Je me sentais heureuse et vivante sans lui. Et puis je n'avais besoin de personne pour faire perdurer mes petites escapades nocturnes.

Apparemment enthousiaste, j'en aurais presque tiré la conclusion qu'il avait tout prévu d'avance. « Pas ça, mais ça, et puis ça. »  Oui chef ! En réalité, il me facilitait déjà un peu la tâche en m'éliminant des possibilités que j'avais évoqué concernant mes possibles choix. Mais évidemment et comme d'habitude, je risquais de rester tout de même bloquée devant la carte, envoûtée par toutes les possibilités qui s’offriraient à moi et alors, une fois dans l'action, le schéma habituel se reproduirait. Je me souviens même d'une fois où j'en avais eu marre des habituels mojitos et autres classiques. J'avais donc décidé de faire preuve de méthode... et avais commandé tous les cocktails de la carte, dans l'ordre de présentation, évitant soigneusement ceux que je connaissais déjà. Une manière de faire un peu trop rigide pour moi qui n'avait tenu que le temps de deux soirées. Et puis en y repensant, c'était un peu une solution désespérée qui m'était venue un jour où j'avais sans doute regardé un reportage sur les maniaques ou où j'avais entrepris de ranger mes livres par ordre alphabétique... Du coup, je préférais autant garder l'anecdote pour moi, histoire de ne pas paraître plus bizarre que je ne l'étais déjà à ses yeux.

« Oh ce serait génial !  »

Imaginez : une indécise de premier ordre à qui l'on propose de goûter à deux boissons au lieu d'une. Le rêve. Peut-être que finalement je serais plus détendue au moment de choisir si je sais que j'ai droit à plusieurs essais ! Enfin en quelque sorte.
De toute évidence, on risquait de bien s'amuser, surtout après deux ou trois commandes... Effectivement, les mélanges ne sont pas forcément recommandés, mais je n'allais pas cracher dans la soupe non plus !

Quand au fait que je sois une fumeuse, je préférais encore me taire, partant du principe que c'était une question stupide qui amènerait une réponse du même calibre ou, si j'y réfléchissais trop, une réponse un peu trop sèche. Comme je ne tenais pas à gâcher quoi que ce soit ce soir, je me taisais. Tant pis pour l'ulcère.
C'est vrai qu'en temps normal et s'il avait s'agit d'une autre personne, j'aurais eu envie de lui répondre que oui, moi aussi j'avais une vie, des choix à faire, pas forcément tous bons et que, parmi eux, un jour, j'avais malencontreusement croisé le chemin de l'industrie du tabac. Que oui, je savais que c'était mauvais, je connaissais les risques, que moi aussi des personnes en étaient décédés dans ma famille. J'aurais pu continuer comme ça durant des heures, ou presque.
Mais non, pas ce soir. En fait, ça m'était tellement égal que je préférais encore oublier et continuer à profiter. Et en bon public que j'étais je riais même à ses idioties.

« J'espère que je me plairais ici. Mais ça m'a l'air bien parti ! »

Il me semblait que nous nous rapprochions peu à peu de notre but. J'entendais déjà un petit brouhaha de discussions et de musiques diverses qui se faisait de plus en plus présent à mesure que l'on avançait. J'allais bientôt découvrir un peu plus ma nouvelle ville et ses habitants, en espérant pouvoir me trouver des amis aussi fêtards que moi... sinon mais soirées dégantées d'autrefois allaient certainement me manquer. Je suis quelqu'un qui a besoin d'autant de calme que d'animation. Ce sont deux choses opposées l'une à l'autre mais à la fois indissociables et importantes dans ma vie.


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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyJeu 29 Sep 2016 - 22:47

Apparemment l'idée de prendre chacun un cocktail mais de se le partager a fait mouche. On dirait bien qu'on va partir là dessus alors. Cette idée me botte bien. Pour ça que je l'ai proposé d'ailleurs. Ca permet de varier. Tout en ayant assez d'un demi-cocktail pour en apprécier le goût. Je ne suis pas à dire il faut boire une gorgée de chaque. Mais quelques lampées d'un coté. Quelques lampées de l'autre. Et une commande différente. Et on recommence. Jusqu'au moment où on arrive au bord de la limite. Et non ce n'est pas bien de dépasser les limites. Ou une fois de temps en temps. La question de la cigarette est éludée. Elle se contente de tirer dessus et d'envoyer la bouffée dans les airs. Je ne disais pas ça méchamment. Je ne vais pas me mettre à lui dire que j'ai horreur des fumeurs. A lui expliquer les risques pour elle comme pour les fumeurs passifs – moi. A lui faire l'apologie du bien sur le mal. Personnellement je fume pas mais ça me dérange pas. A condition qu'il n'y ait pas quarante fumeurs autour de moi et que je puisse respirer. Enfin j'insiste pas plus que ça. En fait je m'en fous un peu c'est juste que j'avais laissé échappé la phrase.

Pas même une journée qu'elle est ici et elle se plaît déjà. C'est bien parti comme elle dit. Et pourtant … Pourtant il s'est rien passé. A part nettoyer une maison. Bon il y a bien eu la petite découverte du grenier mais hormis ça ? Pas grand-chose. Mais du coup je me mets à penser que je ne suis peut-être pas étranger au fait que Bowen lui plaît. Ouais je me gonfle un peu l’ego. Ravi de l'entendre. Et tu t'y plairas encore plus quand on sera arrivé ! Arrivé à la plage. Au bar. J'ai pas jugé bon de le préciser. Ca tombe sous le sens. Et on y arrive plus vite qu'on ne le croit. Le chemin est relativement court comme je disais. Et puis on n'est pas non plus en train de tirer une tronche d'un kilomètre ou de rester silencieux alors forcément ça passe plus vite.

On y est et plusieurs choix s'offrent à nous. Oui c'est pas ce qui manque les endroits où prendre un verre à Bowen. Mais je sais déjà dans lequel on va aller. Voila celui-là. Sorte de mélange entre un bar et une boîte. Ouais c'est de ça dont j'avais envie. Animé mais pas trop. Calme mais pas trop. On peut venir y discuter tranquillement. Pas besoin de beugler pour qu'on s'entende. Il y a quelques tables un peu plus en retrait pour être plus au calme. Mais il y a aussi une petite piste où on peut danser. Du coup si Albane veut me montrer ses talents elle pourra s'éclater. On entre et on s'installe. Ce n'est rempli qu'à moitié car il est encore tôt tout de même. Mais ça devrait sûrement un peu plus se remplir au fil de la soirée. Alors on commence par quoi ? Pina Colada pour moi. Je me suis décidé rapidement. Puis je sais que ce n'est que le premier alors j'hésiterai pour les suivants. Je me suis dit que ça lui plairait. J'ai hésité avec un Cuba libre mais je sais pas. Ca fait peut-être un trop « homme ». Je pense qu'on peut prendre un peu le temps pour boire le premier. Parce qu'ensuite ce sera Happy Hour ! Ils les font à moitié prix plutôt que de doubler les quantités. Je préfère cette formule. Au moins tu te retrouves pas avec un litre du même cocktail. Il n'y a plus qu'à attendre le serveur qui se dirige vers nous. Laissons-le prendre la commande et puis on lancera une petite discussion. On a tout notre temps.
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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyVen 7 Oct 2016 - 11:41






Apparemment il n'approfondissait pas la question. Tant mieux. J'expirais ma fumée avec soulagement. Qu'est ce que je me trouve stupide parfois... Il n'avait sans doute pas pensé à mal et moi je m'étais montée la tête toute seule, comme souvent d'ailleurs. Pour un peu j'allais tout gâcher. M'enfin. Bref.

Nous voilà arrivés et comme il l'avait prédit, j'adore. L'ambiance n'est généralement pas folle, mais agréable. En fait, c'est plutôt décontracté dans l'ensemble. Certains endroits sont plus animés que d'autres. Il me semble que plusieurs des bars passent une petite musique de fond. Leurs portes sont pour la majorité grandes ouvertes. C'était accueillant. D'ailleurs les rires, les discussions et les bruits de verres qui s'entrechoquent forment un son d'ensemble particulier et que je connais bien. En fait, à cet instant, je réalisais que ça m'avait manqué. Un énorme sourire se dessinait un peu malgré moi sur mon visage. Pourtant ça ne fait pas si longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans ce genre d'endroits. A croire qu'en l'espace de quelques jours chez mes parents, j'ai eu assez de calme pour toute une vie...
Enthousiaste à l'idée de passer une petite soirée comme je les aimes, j'en sautillerais presque comme une gamine. A vrai dire, j'étais un peu surprise aussi. Je ne pensais pas que Bowen était une ville animée et encore moins qu'il y avait autant de bars dans les parages. Vraiment, j'étais persuadée que j'allais m'y plaire finalement du moins une fois passé le temps des rénovations de la maison et de l'installation de manière plus concrète...

Jake désignait un bar qu'il semblait avoir choisi un peu par défaut, mais je me trompais peut-être.
Il n'y avait pas foule et ça nous laissait le champ libre pour s'installer où on voulait. Tant mieux. Je m'asseyais donc face à Jake, pressée de rentrer dans le vif du sujet. Je regardais autour de moi, cherchant une ardoise avec des suggestions. Bingo. Je choisissais le premier qui contenait du rhum. Mon alcool préféré.

« Moi un blue hawaiian !! »

Effectivement, dans les bars que je fréquentais avant, l'happy hour ne faisait jamais moitié prix. Je préférais pourtant de loin cette option, indécise que je suis. Avec ce genre de pratique, autant dire qu'on joue sur des valeurs surs. D'ailleurs ça me fait penser que je n'ai pas eu beaucoup de nouvelles de mes amis d'Ingham... Des amis pas si amis que ça manifestement. Pourtant on avait passé tellement de bons moments ensemble, durant ces soirées interminables, prolongées par des bains de minuit, des escapades sauvages ou que sais-je encore... Je savais que ça me manquerait ici. Mais bon, ça n'était pas le moment d'y penser justement. J'aurais tout le temps de me morfondre ou de m'énerver à ce sujet plus tard.

Le serveur, un type avec une coupe de cheveux tout ce qu'il y a de plus excentrique, arbore un sourire poli. On passe commande et il repart comme un coup de vent en direction du bar.
Je posais mon coupe sur la table, tenant mon menton dans le creux de ma main, regardant autour de nous. Une lumière rougeâtre illuminait doucement nos visages dans une légère pénombre bien maîtrisée, ponctuée de quelques leds plus clairs par ci par là, rendant un peu plus de couleurs aux choses. J'adorais ce genre d'atmosphère. C'était parfait. Et mon téléphone se mit à sonner.

« Excuses moi, j'ai oublié de l'éteindre. J'ai pas une mémoire géniale... »

C'était une alarme que je n'avais pas pensé à enlever la veille. Un peu agacée, je la supprimais et éteignais mon téléphone. Comme ça l'histoire était réglée. Je ne comptais pas m'en servir de toute manière, sauf peut-être si Jake se révèle un tueur en série et que je me retrouve planquée je ne sais où à essayer d'appeler des secours. M'enfin, j'estimais l'option peu probable. Quoique... !
Alors je repensais à la peur bleue qu'il m'avait faite un peu plus tôt en montant au grenier, ainsi qu'à ma promesse. « Tu ne perds rien pour attendre. » Ça par contre, il ne fallait pas que je l'oubli !  
Cette mémoire défectueuse... j'ai eu beau essayé de l'améliorer pendant un temps, rien n'y avait fait. J'étais faite comme ça. C'était un peu ma tare à moi.


HRP: Excuses moi pour le temps que j'ai mis à te répondre ! J'ai eu quelques imprévus...


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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyVen 7 Oct 2016 - 18:37

Blue Hawaiian. Bon choix. Mais y en a-t-il des mauvais ? Sans doute selon les goûts mais les cocktails ont cette facheuse tendance à être très bons en bouche. Et on peut parfois boire un alcool que l'on n'aime pas tant que ça mais qui passe étrangement bien s'il est accompagné d'un jus de ça ou d'un autre alcool. Un métier d'être barman. Et un métier d'être créateur de cocktail. Un peu comme un pâtissier en quelque sorte. Mélanger autant de avec x grammes de. Mettre autant au four ou au frigo. Et aussi un peu comme une fleuriste. Telle fleur irait parfaitement avec une telle mais pas avec une autre. On est entouré d'artistes ! Incroyable quand on y pense !

On passe notre commande. Elle n'a pas changé d'avis à la dernière minute et moi non plus. Elle avait eu l'air de se fixer assez rapidement. J'espère que ça ne veut pas dire qu'elle a décidé de passer en revue toute la liste. Commençant par le premier cocktail sur la carte. Parce que Happy Hour ou pas mon portefeuille va s'en ressentir. Mais elle n'a pas autant de « coffre » hein ? Cette jeune femme. Qui prend une pose assez soucieuse. Observant l'endroit. Pensive ? Ou prend-elle simplement « ses marques » ? C'est vrai que je connais ce bar mais quand j'arrive dans un endroit qui m'est inconnu j'aime laisser traîner les yeux juste un peu. Un début de silence s'installe. Le calme après la tempête ? J'en rajoute mais cette Albane ne semble pas être du genre à se poser et à réfléchir sur la vie ... C'était pas moi qui pensait il y a genre trois quatre heures que c'était une fille posée, tranquille ? Je sais plus quel avis prendre tiens. Ce léger silence interrompu par une sonnerie. Un appel auquel elle raccroche – ou plutôt ne décroche pas, – un message auquel elle ne répond pas ou un rappel pour lui ... rappeler justement quelque chose qu'elle aurait oublié. Elle s'excuse. Il n'y a vraiment pas de quoi. Et avoue ne pas avoir une mémoire l'éléphant.

Ne t'excuse pas ! Mais du coup mémoire géniale genre ... Ma phrase à peine entamée que nous voila à nouveau perturbés. Par le serveur qui nous ramène nos boissons. Bonne perturbation donc. Je lui pardonne. Après un bref échanges de politesse et le départ du garçon je me saisis de mon verre. Le lève juste ce qu'il faut et l'approche de celui d'Albane. Santé ! Je mélange ensuite un peu avec la paille. « Comme pour dire ». Avant de siroter une gorgée de ma Pina Colada. Excellente. Je disais ... Mémoire géniale comme pour tout le monde ? Oubli de rappeler quelqu'un. Oubli que le magasin est fermé le mardi ... Ou mémoire géniale genre ... Je réfléchis à moitié. Puis affiche un grand sourire. genre tu as oublié comment je m'appelle ? Ahah. Ce qui serait fort quand même. Mais je ne lui en voudrais pas. Bon juste un peu alors. C'était ça le téléphone ? Un rappel ? Tu possèdes toi aussi une armée de post-it sur lesquels tu notes tout ? Ahah. Parce que j'en connais une dont le bureau est pas mal décoré de pense-bête. Papier de couleur différente en plus. Ce qui doit être une sorte de code. « Urgent. Très urgent. Déjà beaucoup trop tard. » Ahah. En espérant qu'elle ne prenne pas la question concernant l'appel, le rappel au premier degré. Comme une vraie question. Elle va se dire que je suis un vrai curieux. C'est quoi le truc le plus … inoubliable? ... que t'aies oublié ? J'étais pas sûr du mot à utiliser mais "inoubliable" me semble après coup convenir parfaitement. Je me demande bien ce qu'elle va me répondre. Je crois que je vais bien me marrer. Ou m'inquiéter. Genre vraiment m'inquiéter. Je serais surpris de rien ...
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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyMer 12 Oct 2016 - 16:33






Coupé dans son élan de curiosité par l'arrivée plus que rapide de notre commande. Ce qui n'était pas tellement étonnant étant donné qu'ils n'y avait pas grand monde et que les barmans semblaient ne pas faire grand chose pour l'instant. Ceci dit, je remarquais de nouvelles têtes qui rentraient, remplissant doucement la salle. Dans quelques minutes, elle se sera sans doute remplie sans que je m'en aperçoive.
Mon cocktail bleu me faisait de l’œil avec sa paille tournée vers moi et cette petite odeur de rhum qui avait réussi à se frayer un chemin jusqu'à mes narines. Le serveur parti, Jake prendre l'initiative de faire tinter nos verres avant que je prenne une première longue aspiration du mélange, savourant son goût sucré et particulièrement frais. C'était doux comme du petit lait.
Mon regard se décrocha des glaçons flottant dans mon verre quand il se remit à parler. Il semblait curieux et se posait tout un tas de questions à ce sujet. Comment le lui reprocher ? J'étais un peu pareil. Si on me met quelque chose sous la dent, il ne faut pas s'attendre à ce que je ne croque pas dedans immédiatement. Et puis généralement ce genre de questions amène forcément des anecdotes sympas sur table. Encore fallait-il que je m'en souvienne...

« Non ! Figures toi que je n'ai pas oublié ton prénom ! En tout cas pour l'instant. Je ne garanti rien pour l'avenir. »

Je lui faisais un clin d'oeil pour appuyer ma plaisanterie qui aurait pu ne pas en être une. Naturellement, il m'arrivait de ne plus me souvenir d'une personne, mais cela arrivait plus ou moins à tout le monde selon les circonstances, non ? Je ne pense pas que ce soit quelque chose qui marque vraiment la différence entre ma mémoire et celles des autres, même si ça ne fait qu'empirer les choses évidemment. En fait, concernant les gens, comme j'avais tendance à m'attacher très vite, j'oubliais rarement les têtes et les noms. Enfin "rarement", tout est relatif. D'ailleurs il avait bien deviné concernant l'alarme, ce que je lui confirma.

« Pas géniale comme vraiment pas géniale. Toi ça t’arrive de temps en temps je suppose. Moi si je ne fais rien c'est tous les jours... Mais oui c'est exactement ça ! J'ai trouvé la parade ! »

Je riais de bon cœur avec lui. C'est vrai que ça donnait des situations plutôt comiques parfois. Je ne me souvenais pas de tout _ sans blague?_ mais quelques unes m'avaient marquées. Je ri une nouvelle fois de sa question un peu tortueuse avant de tenter de lui répondre.

« Je ne sais pas ! Mes proches pourront sans doute mieux te renseigner que moi ! Mais je me souviens de deux trois trucs... »

Concentrée, j'essayais de me replongée dans mes souvenirs pour ne rien oublier. Je n'étais pas non plus très forte pour raconter les choses. On ne se demande pas vraiment pourquoi d'ailleurs...

« Pour l'anniversaire de mon père il y a deux ou trois ans, j'avais organisé un anniversaire surprise. Il était en déplacement pour quelques jours et le soir de son retour on fêterai ses cinquante ans. Je m'étais occupée de tout et ça m'avait pris trois semaines pour tout régler avec les invités. La veille, j'étais venue chez mes parents pour tout décorer et être tranquille le jour J. T'imagines que ça ma pris du temps, le genre de truc que tu n'oublies pas quoi. Beh moi si. J'ai oublié de me pointer là bas ! » Je repris une gorgée de mon cocktail et continua. «  Heureusement que ma sœur m'a appelée pour vérifier que j'avais pensé à prendre les bières avec moi. Du coup je suis arrivée en même temps que mon père, de justesse, et j'ai réussi à broder... Non mais t'imagines un peu ? »

J'arrivais déjà bientôt à la moitié de mon verre.

« Enfin bref. C'est pas non plus maladif hein, ni systématique même si ça reste très régulier. Mais c'est vrai que c'est ma tare à moi. Je pense que c'est parce que je suis facilement distraite... »

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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyMer 12 Oct 2016 - 23:39

Bon ça va, elle se souvient que je m'appelle Jake. Même si elle ne dit pas mon prénom. Je la crois quand même. D'ailleurs elle omet sûrement intentionnellement de me nommer dans le but que je me fasse cette remarque. Sacré Albane. Tout comme je la crois quand elle dit qu'elle pourrait l'oublier dans le futur. Un futur proche où l'alcool pourrait avoir un rôle à jouer. Ahah. Je souris à son clin d’œil et pose ma question. Ca ne doit pas être « génial » d'oublier des choses tous les jours. Peut-être a-t-elle une sorte de maladie ou un problème psychologique. Oui c'est un bien grand mot et je ne la vois pas comme une névrosée ou que sais-je. Ou alors un simple manque d'attention. Elle ne se souvient pas parce qu'elle est trop distraite. C'est fortement possible. Bien que jusqu'à présent elle n'ait pas vraiment fait preuve d'étourderie. Ou alors je ne m'en souviens plus. Ahah. Ouh ça doit pas être évident ça. Mais à chaque problème sa solution !

Je sirote mon cocktail. L'écoutant. Qu'elle ne me dise pas qu'elle a oublié le plus grand oubli dont elle ait fait preuve. Ahah. Ce serait le comble. J'aurais bien demandé à ses proches mais je ne veux pas me taper Ingham pour savoir exactement quel est l'état de sa mémoire. Elle commence tout de même une histoire. J'hoche la tête. Je sirote à nouveau une petite lampée. Agrémenté de hum hum pour signaler que je l'écoute. Je sens bien venir la chute. « Et j'ai oublié de me pointer ». Nooon. Et ça n'y manque pas. Là je dois dire qu'on bat des records. Ne pas avoir de mémoire je veux bien mais à ce niveau … J'en profite pour refaire la même remarque lorsqu'elle s'hydrate. Noooon. Mais l'histoire se finit bien. On dit merci à la sœur qui s'est inquiétée. J'imagine bien oui. Bon je plaide coupable moi aussi une année j'ai oublié l'anniversaire de ma mère. Encore heureux qu'Emma me l'a rappelé. Mais organiser une soirée surprise, tout préparer pendant des heures pour l'oublier quelques heures plus tard là c'est fort. C'est très fort même. T'as du l'entendre mille fois mais encore heureux que tu as la tête sur les épaules ! Tu serais capable de l'oublier. Ahah. 

Elle me rassure – ou pas ? – car ce n'est pas maladif. Et qu'elle n'oublie pas « tout ». Elle admet quand même que c'est une tare. Je me demande bien ce que peut-être ma tare à moi. Et c'était l'une des possibilités que j'avais envisagé. Albane l'étourdie. Ca pour le coup ça ne m'étonne pas. Elle a un air à être inattentive. Elle vous regarde parler mais n'écoute pas vraiment. Mais l'habit ne fait pas le moine. J'aurais pu me tromper. C'est drôle c'est exactement ce que je me suis demandé si ce n'était pas une maladie ou je ne sais quoi. Et je me suis également dit que c'est parce que tu devais être distraite. Comme quoi. Les grands esprits se rencontrent. Ou pas pour le coup. Je mélange ma boisson avant d'en boire une lampée à la paille. A priori on a tout les deux oublié qu'il valait mieux prendre son temps. A ce rythme là on aura fini le deuxième quand débutera l'happy hour. Pas grave. Je prends son verre et l'échange avec le mien. Ca je ne l'ai pas oublié. Une moitié chacun. Je souris en faisant le geste. Pour lui montrer ce que je fais. Elle serait capable de ne pas l'avoir remarqué. La distraite. Ahah. Je ne bois pas de suite. Laisser le temps que le goût de coco-rhum-ananas passe un peu.

Je suis certain que tes parents et ta sœur n'oublient pas, eux, de te rappeler tes plus belles gaffes. Ca a pas trop été handicapant dans tes boulots ? Je te vois très bien prendre une commande au téléphone, ne pas la noter de suite et … oublier quoi. Ou plus gênant … oublier de faire payer les clients. Des clients malhonnêtes du coup ! Absolument certain que ça lui est arrivée. Et d'ailleurs ton métier ça t'es venue comment ? Tu es tombée dessus un peu par hasard ou tu as toujours aimé les fleurs ? Je finis par boire une gorgée de son Blue Hawaian et on poursuit notre discussion au rythme des quelques personnes qui continuent d'entrer dans le bar.
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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyJeu 20 Oct 2016 - 22:25






Pas évident... non et c'était le moins que l'on puisse dire ! Pour moi, comme c'est mon quotidien, j'ai appris à gérer, à organiser ma vie autour de ça. Mais pour ce qui est de mon entourage, proche ou non, ça n'est pas du tout la même chose... Des déboires à cause de ça, j'en ai eu ! Des anecdotes à ce sujet ? On pourrait carrément en fait un bouquin... Des disputes ? Idem. Plusieurs personnes n'ont pas su me supporter. Au delà de mon caractère je veux dire, c'était une question de principes ou je ne sais quoi d'autre. De la fierté peut être ? Enfin c'était des personnes qui n'arrivaient pas à comprendre que je puisse les oublier de quelque façon que ce soit. Des personnes qui, je dois le dire, ne me manquent pas aujourd'hui, mais qui, sur le moment, m'ont malgré tout blessée.

Il écoutait mon histoire en prenant des airs de celui qui s'intéresse et qui ne voit pas venir le fin mot. C'est gentil. Je sais que je raconte très mal les histoires, c'est connu et reconnu, mais là j'ai essayé de faire des efforts et ça a l'air de marcher.... à moins qu'il n'en rajoute. Un petit sourire m'échappe à cette pensée. Finalement mon rire se déclencha après qu'il ai fait sa petite blague, ma foi un peu réchauffée mais toujours efficace.

« Je pense que je serais typiquement le genre de poupée Barbie à qui il manque la tête depuis des lustres, tellement qu'on ne sait même plus si elle n'a jamais eu de tête un jour ! »

Ma propre boutade me fit plus rire que toutes les précédentes et je crois que quelque part dans le bar, son effet communicatif à opéré.
Une main vile s'avance doucement vers mon verre, esquissant un regard interrogateur, très vite remplacé par un enthousiasme certain à l'idée de goûter déjà autre chose. Je ne pensais plus à notre petit arrangement. Évidemment. Je sirotais sa commande. J'adorais et ça devait se voir sur mon visage d'ailleurs. Le mélange n'avait rien d'exceptionnel ni d’aventureux, mais c'était parfait !

« Oh tu sais... c'est un peu comme tout le reste. J'ai trouvé des parades ! Même si j'ai eu quelques problèmes de ce style pendant mes premiers jours mais j'ai vite pris le pli... » il me sembla que la musique s'intensifiait  « Des clients malhonnêtes j'en ai eu bien sûr, mais généralement mes clients étaient plus têtes en l'air que moi. Imagine moi, entourée de vieillards à la mémoire qui flanche... la belle équipe hein ?! »

C'était une époque sympa de ma vie, prise de tête sur certains points, stressant et tout ce qui va avec, mais sympa. La clientèle n'avait rien à voir à celle que j'ai aujourd'hui, beaucoup moins jeune, des goûts très arrêtés et plutôt passés... mais c'était socialement agréable. J'en regrettais particulièrement un. Mon papi préféré. Norbert. Toujours le mot pour rire malgré un état de santé pas forcément gai. Il me tenait la jambe pendant des heures quand il voyait que j'en avait marre, pour m'éviter de retourner dans l'atelier et me donner une excuse. Il m'avait même offert des fleurs un jour...
Je relevais la tête, chassant mes pensées parasites, pour répondre à Jake.

«  Tu te souviens de mon appareil photo ? Je crois que ça à commencé comme ça. Je prenais tout ce que je voyais en photo. Puis un jour, après avoir épuisé la maison, je suis passée au jardin. Je faisais des albums pour y ranger mes photos... j'en avait tellement que j'ai voulu les ranger correctement et mon père m'a expliqué que chaque fleur appartenait à une famille particulière. Du coup je me suis intéressée à la botanique comme ça, en cherchant les noms et les familles des fleurs que je prenais en photo. Je crois qu'aujourd'hui, des albums comme ça, j'en ai plus de... disons une quinzaine... je ne sais plus. Enfin bref. »

Fallait-il que je continu mon histoire ? Elle me semblait si longue... Je commençais déjà à me perdre dans mes pensées, trop attirée par les souvenirs qui me prenait d'assaut au fur et à mesure que je me remémorait les événements.
Naturellement les choses ne s'étaient pas arrêtées là, c'était une avalanche de petits détails qui, je pense, m'avaient menés sur cette voie. De fil en aiguille, au lieu de m'arrêter au strict minimum sur les livres de bota de la bibliothèque, j'avais finit par lire la page entière de descriptif. Parfois, je me risquais à piquer les fleurs des voisins _ ma mère m'ayant interdit de toucher aux siennes_ pour faire mes premiers bouquets et les offrir à la première personne que je voyais. Une fois, dans un parc, une dame à qui j'avais donné une de mes petites gerbes de voleuse m'a dit que j'avais l'âme d'une rose. Et puis toutes ces personnes qui avaient l'air si enjouée quand elles recevaient des fleurs pour les occasions. Les mariages auxquels j'avais assistés. L'odeur enivrante et si particulière du fleuriste de mon quartier quand j'étais petite... tout ça avait contribué de près ou de loin à ce métiers que j'avais choisi d'exercer et qui me comblait aujourd'hui.
Finalement, je décidais de raconter tout ça à Jake. A la fin, mon verre était vide et mes yeux eux, étaient pleins de larmes émues, en équilibre sur le bord de mes cils. C'était ça, être émotive.

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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyVen 21 Oct 2016 - 17:48

Ahah. Je ris suite à ses mots mais surtout suite à son rire. La plaisanterie n'est pas si drôle que cela mais la manière dont elle rigole a de quoi nous faire partir dans un fou rire. Ce genre de fou rire qui part d'un truc très con, voir presque de rien. Et où ni l'un ni l'autre ne peut s'arrêter de rire. Et lorsqu'une personne parvient à reprendre un semblant de calme, il suffit d'un minuscule éclat de rire de l'autre pour que ça ne reparte que de plus belle. Mais ce n'est pas le cas présentement. Dans plus d'une heure et demie et avec deux cocktails supplémentaires par contre ... Du moment qu'on soit tous les deux capables de rentrer chez nous sains et saufs. Et puis trois boissons ça devrait le faire. On ne verse pas dans l'excès même si ça commence à bien taper au cerveau.

Des clients plus étourdis qu'elle ? Vraiment ? Des personnes âgées ? Elle habitait dans une ville de vieux donc. Ou majoritairement du moins. Pas cool. Ahah. Je vois bien oui. Tout comme je vois bien les papys venir lui faire un peu de charme. En tout bien tout honneur évidemment. Et elle de leur répondre le plus gentiment possible qu'ils ne font pas leur âge ou qu'ils sont encore fringants pour des hommes de leur âge. Ahah. Bowen va te changer alors ! Ici je pense qu'une grosse partie de la population a entre vingt et quarante ans. L'université, les apparts, l'animation de la ville ... Tout ça forcément ça attire plus les jeunes que les vieux. C'est vrai que si je fais un peu le tour des gens que je connais cette tranche d'âge est assez énorme. Et je pourrais même la réduire au vingt-trente ans. Ce qui doit sans doute être assez normal ... Côtoyer les gens de mon âge. Pas vraiment les mêmes centres d'intérêts que les personnes qui ont vingt bougies de plus que moi. Une petite lampée du cocktail qu'elle a choisi. Très bon. Je préfère le mien mais c'est bien le changement ! Un bon mélange de toutes sortes d'alcool qui tourne dans l'estomac. Qui tourne et qui tourne. Et parfois ça se termine pas vraiment bien. Ahah.

Viens la réponse de sa passion – ou pas – des fleurs. J'acquiesce sur sa première question. Alors oui je me souviens du polaroid. Comme je me souviens de cette photo inopportune qu'elle a prise de moi ! Mais j'ai eu mon semblant de revanche. Les compteurs sont remis à zéro. J'écoute attentivement. Si elle n'était pas devenu fleuriste je suis certain qu'elle aurait fait carrière dans la photographie ! Je souris, hoche la tête. Je comprends mieux d'où lui vient cet attrait pour la nature. La beauté de la chose. Premièrement. Le partage avec son père qui a du faire beaucoup aussi. Quinze albums ? Alors il faut voir la taille mais ça me semble insensé qu'il y ait autant de fleurs différentes. Je me demande si elle oublie celles qu'elle a déjà photographiées. Ahah. Ce qui serait drôle. Mais mon petit doigt me dit qu'elle doit être calée sur le sujet du coup. Qu'elle n'oublie pas ce genre de connaissance. Elle me raconte son histoire. Toutes les petites choses qui font qu'elle s'est passionnée de fleurs tout au long de sa vie. Ces souvenirs là elle ne les a pas oublié. Son vécu est tantôt touchant, tantôt comique. C'est dingue le contraste entre la femme que j'ai devant moi maintenant et celle qui fume, qui me dit qu'elle n'est pas innocente, qui tient l'alcool. Elle aime son métier et ça se voit, ça se ressent. Se remémorer tout ça lui fait certainement remonter quelques émotions. Ses yeux embués, le ton qu'elle emploie. Ca me touche légèrement également. Ca ma rappelle un peu ma propre expérience. Je laisse passer un petit instant. Un brin de silence. Mais les quelques discussions des personnes relativement proches accompagnées de la musique d'ambiance me font vite reprendre la parole.

De beaux souvenirs. C'est chouette. On voit que t'aimes ça, que ça te passionne. C'est une chose géniale hein ? De faire ce qu'on aime dans la vie. Ne pas avoir un travail ennuyeux, qui nous bouffe le moral. Après j'ai bien conscience que certaines personnes n'ont pas les capacités pour faire de « grands métiers » mais il ne faut pas non plus être un génie pour faire ce qu'on fait. Ca pouvait porter à confusion. On pourrait croire que j'insinue qu'elle n'est pas intelligente. Et que je ne suis pas une lumière moi non plus. Alors je précise. Enfin tu vois ce que je veux dire ... Pas besoin de faire des études de dingues quoi. Je repense à ce qu'elle a dit. Notamment sur cette dame qui lui a dit qu'elle avait l'âme. J'avais souris particulièrement à cette phrase. Parce que je m'étais fait une remarque. Que je partage maintenant. L'âme d'une rose ... Ahah. Faut faire attention quand même - j'affiche un large sourire - parce que ça pique les roses ... Ahah. Et je crois que ça qualifie d'autant plus Albane ce côté piquant. Je replonge le nez dans mon verre et sirote un peu. Et je relève les yeux vers elle. Vers son verre aussi. Vide. Vas-y mollo quand même ... C'est pas un concours de vitesse. Et si c'est le cas je m'avoue perdant dès maintenant. Du coup je finis ma boisson. Peut-être un peu à la hâte. Je ne suis pas vraiment du genre à boire très rapidement pour ma saouler plus vite. On attend quelques minutes avant de recommander ? A ce rythme là et d'ici vingt minutes, je vais me retrouver déchaîner sur la piste de danse. A faire du n'importe quoi. Et non ! Je t'interdis de faire exprès juste pour voir ça. Ahahah. Et qu'elle ne me fasse pas croire que ce n'est pas son style ! Je vois très clair dans son jeu. Attention. Ca pique les roses. Ahah.
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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyVen 28 Oct 2016 - 19:04






« Disons que ça n'est pas vraiment la population qui était vieille là-bas. Mais notre clientèle l'était. »

Je n'ai jamais su si c'était ce qu'on proposait, l'âme de la boutique en elle-même, qui faisait qu'on attirait des personnes d'un certain âge, ou si c'était justement à cause d'eux que, les choses s'imposant, on s'est dirigés vers des choses d'un autre siècle... enfin façon de parler.
Ceci dit, Bowen n'avait pas grand chose à voir avec Ingham, et ça je m'en étais tout de suite rendu compte. Aucun doute que ça me changerait.  Et même si j'avais trouvé un peu d'enthousiasme aujourd'hui, je ne savais pas si, objectivement, je m'y sentirais bien. Pour le savoir, il fallait que je laisse le temps faire son effet...
Je passais mon doigt sur le bord de mon verre, machinalement, tout en écoutant Jake, les yeux encore tout humides. Des souvenirs, j'en avais accumulés. De bons comme de moins bons d'ailleurs. Mais bizarrement, quand je repensais aux mauvais d'entre eux, les images étaient floues dans ma tête. Les émotions étaient encore là, mais sans que je puisse retranscrire exactement les paroles, les actes. Comme si, inconsciemment, j’effaçais peu à peu ces souvenirs jusqu'à ce que tout disparaisse. Comme un système d'auto défense contre les pensées néfastes et les malheurs que j'ai pu subir autrefois. C'était étrange de sentir en moi cette rancune sans pour autant pouvoir l'expliquer de bout en bout à quelqu'un d'étranger aux dits événements. Mais bon, je ne m'en plaignais pas, c'était plutôt positif finalement.

« Et toi, ça t'es venu comment ? »

J'imaginais un petit Jake, rentrant de l'école, passer devant une pâtisserie à la vitrine alléchante et dépenser son argent de poche dans des petits gâteaux colorés, avant de rentrer chez lui, la bouche auréolée de chocolat.

Les mots maladroits de Jake m’arrachèrent un sourire amusé. J'avais bien compris ce qu'il voulait dire, évidemment. Mes parents m'avaient toujours poussés à faire ce que j'aimais, sans me soucier des à côtés. Le salaire, les contraintes, des détails comparé à l'amour d'un métier. Tout ça ne valait rien. Faire ce que j'aimais était plus important que tout, et même si je n'avais pas une vie aisée, une immense maison, une voiture de luxe et que je ne pouvais pas me payer de restaurant tous les soirs, tant pis. Je n'avais jamais aspiré à ça. Question d'éducation j'imagine.

« Oui, je te le fais pas dire ! »

Je lui fis un clin d’œil complice. Il ne me semblais pas que j'avais un caractère qu'on pouvait décrire de facile. Mes émotions prenant souvent le pas sur la raison, je pouvais aussi bien être douce comme un agneau, qu'enragée et partir en furie si j'avais mes raisons. Ça pouvait être déstabilisant pour un regard extérieur, mais disons que je n'ai jamais été  le genre de nana qui se laisse emmerder sous prétexte de la bienséance.
Je baissais les yeux sur mon verre.

« Oups ! »

Interdit ?! Personne n'interdisait rien à Albane sans en subir les conséquences ! Et oui, je parle de moi à la troisième personne. L'idée de le voir se déhancher comme un possédé était plus que tentante... Impossible de passer à côté de ça. Je venais de décider que ce serait l'objectif de ma soirée. Dommage. On n'évoque jamais ce genre de choses avec moi en espérant que ça passe dans l'oreille d'une sourde...

« Attend, je reviens. »

Je me levais et marchais, décidée, en direction du bar. Je repérais une planche à shooters, derrière le serveur. Des bouteilles de rhums arrangés trônaient sur l'étagère du dessus. Bingo. Je passais commande et revenais à ma place, fière de mes manigances. Je m'en serais presque frotté les mains de satisfaction. Vous savez, comme monsieur Burns.


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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptySam 29 Oct 2016 - 10:15

Oh tu sais très classique. Je faisais des gâteaux quand j'étais gamin avec ma mère. Un peu de cuisine de tous les jours aussi. Mais évidemment ce que je préférais c'était le week-end. On prenait le temps de faire de bons petits desserts. Enfin « on ». Au début je servais juste à lécher le fond de la casserole. Ahah. Je prenais beaucoup de plaisir néanmoins. A faire de la pâtisserie j'entends pas lécher le fond de la casserole. Enfin je prenais aussi du plaisir à lécher le f… Bref. Et puis surtout quand on les mangeait. Et entendre mon père dire que mon gâteau au chocolat est délicieux, ça n'a pas de prix. Ahah. Même si parfois ce que je faisais était pas spécialement terrible. 'Fin voila j'aimais bien. Et puis forcément en grandissant je me suis amélioré. Devenant pas mauvais. Tu pouvais être sûr que chez moi il n'y avait pas de cookies en sachet achetés tout fait. C'était du fait maison ! Non pas que j'ai quelque chose contre les cookies déjà tout préparés hein. Ca et les donuts ! J'adorais faire des donuts. Même si c'était parfois un peu long. Le temps d'attendre que la pâte monte. Enfin non faire la pâte, les cuire, c'était pas ça que j'adorais. La décoration de donuts ça j'aimais bien. Je faisais de tout et n'importe quoi. Glaçage chocolat-pistache, chocolat-noix de coco, chocolat blanc et fourré au coulis de framboise, chocolat noir et zestes d'orange, choco … Euh je m'égare je crois. Ahah. Jusqu'au jour où je me suis dit que ce serait génial de faire ça plus tard. Mes parents m'ont encouragé. M'ont inscrit dans une école. Et … fin de l'histoire en gros. Enfin parcours normal. Bon sans non plus être le meilleur pâtissier d'Australie quoi. D'ailleurs je crois que je n'aimerais pas travailler dans un restaurant gastronomique et faire des dessert hyper élaborés. Mon truc c'est plutôt les dessert boutiques. Et pour ton information, oui, aujourd'hui encore  je lèche la cuillère ! Je n'aime pas vraiment le gaspillage. Ahahah.

Quelle pipelette. Ahah. Très classique donc. Ca ne m'était pas venu du jour au lendemain. C'est une passion, un métier qui s'est construit au fil des mois, des années. Et c'est parfait comme ça ! Encore heureux qu'il me reste un peu de liquide dans mon verre, moi. Parce que parler m'a donné soif. Un peu comme Albane donc. Mais sans doute un peu moins.  Ahah. Elle est du même avis que moi. Faire ce qu'on aime dans la vie, le plus important ! Ca, et ne pas boire son cocktail trop vite ! Ahah. Le petit « oups » m'arrache un sourire. Elle ne me répond pas directement quand je lui demande si on attend avant de commander à nouveau. Enfin j'ai peut-être une moitié de réponse quand même. Elle s’excuse – enfin pas vraiment -, se lève et s'en va. Probablement une pause toilette. Je la suis du regard. Pour voir qu'elle se dirige vers le bar. Et qu'elle parle au barman. Oh je vois, mademoiselle prend les rênes de la soirée. Très bien. Je crois que je ne vais pas être déçu.

Je la vois revenir. Les mains chargées. Une lueur dans les yeux. Oh je vois … Elle veut me voir bourré. Parce qu'au rythme où ça va, je tiens pas une soirée. Je tiens pas un demie-soirée. Elle dépose les planches, les verres. Verres vides. Qui ne demandent qu'à être rempli de … rhum. Une bouteille à peine entamée. Si elle compte la terminer, j'espère qu'on va pouvoir pioncer sur ses banquettes parce que je vais avoir du mal à retourner chez moi. Ahah. Mais j'adore l'idée. Les shoot. Sauf que … ça manque un peu de fun. Alors à mon tour je me lève. Je pose la main sur la bouteille de rhum. Attends je reviens. Un sourire, un clin d’œil. Je me dirige vers le bar. Demande pour une bouteille de Téquila. Deux citrons couper en quart. Citrons verts de préférence. Et je n'ai même pas terminer ma commande que le serveur me pose une salière devant moi. Il a tout compris. J'attends quelques secondes et retourne vers notre table. Vers Albane. Voilaaa. Ca c'est mieux. Je perds pas de temps et ouvre la bouteille, me verse un verre. Je lèche légèrement ma main. Entre le pouce et l'index. Je dépose un peu de sel sur l'endroit. Je prends un quartier de citron en main gauche. Trois. Deux. J'expire. Un. Je lèche le sel, m'envoie le shoot d'un coup en penchant la tête en arrière et croque dans le citron. Voilà de quoi être réveillé. Allumé. Je lui souris. Sans un mot je prends la bouteille. Je verse un autre shooter. Je fais glisser la salière devant elle. Le verre également. Je prends un quartier de citron et lui tends. Je me suis dit que c'était mieux que simplement s'envoyer du rhum. Tu m'en voudras pas j'espère … Puis je suis sûr que t'es bonne à ce jeu. Mes yeux dans les siens. Sourire provocateur, malicieux. Mais on en reparlera quand on sera tous les deux affalés au milieu de la table. A moins qu'elle abandonne avant. Mouais. Je compterai pas là-dessus. Je crois que quand elle est décidée, rien ne peut lui faire changer d'avis.
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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyMar 8 Nov 2016 - 15:11






J'écoutais avec intérêt ce que me racontait Jake, tout en me disant que, quand même, pour un type, il était vachement bavard. Ses maladresse me firent rire, et j'espérais simplement qu'il ne pensait pas que je me moquais de lui, mais je ne pouvais pas m'empêcher de rire alors qu'il s'enfonçait comme ça avec cette histoire de plaisir et sa casserole. Mise à part ça, je trouvais sa petite histoire mignonne et maintenant j'imaginais plutôt bébé-Jake avec sa maman, le nez plein de farine et la bouche entourée de chocolat. Je lui lança un sourire.

« C'est super je trouves, ça te fait de beaux souvenirs tout ça. Et des trucs à raconter aux nanas ! »  

Mon petit manège, Jake l'avait compris, évidemment. Rien d’imprévisible de toute manière, surtout après m'avoir dit « je t'interdis de faire exprès ! ». Mais voilà que mon rhum ne suffit pas et qu'il s'en alla chercher de quoi faire une tequila frappée. Pourquoi pas ? Je le regardai, étonnée.

« Cela voudrait-il dire que tu acceptes ton sort, mon cher Jake ? Es-tu résigné ? »  

Effectivement, je n'ai jamais vu personne boire ça et ressembler ensuite à autre chose qu'un vieux hareng oublié derrière une poubelle. C'est le genre de truc qu'on avale sans se poser de questions, à la chaîne, juste pour le plaisir de ressentir les effets de l'alcool. Venant de moi, ça n'aurait pas été étonnant, mais de la part de quelqu'un qui ne veut pas terminer bouffon de soirée, à poil sur le bar, c'est drôle. Finalement il se prenait au jeu, comme s'il savait qu'il ne pourrait pas y échapper, que c'était déjà trop tard pour lui. Je pouffai à cette pensée, tout en me servant moi aussi de la tequila.
Un verre. J'avais oublié le goût particulier du sel additionné à l'alcool. Deux verres. Pas mal, un peu anesthésiant non ? Trois.

« Ils ont monté le son non ? »

C'était peut-être moi, mais peu à peu, la partie disons "boîte" du bar grappillait de la place. J'avais l'impression d'être observée, mais je ne sourcillais pas, et finalement je me décidais à remplir d'un geste précis les shooters bien alignés. Le rhum avait une forte odeur de noix de coco. Ou peut-être pas... A vrai dire, bien qu'aillant encore l'esprit relativement clair, j'avais l'impression que mes sens me jouaient des tours.
Je reportais mon regard sur Jake, taquine. A ce rythme là, je ne lui donnais pas un quart d'heure avant de commencer à faire des trucs bizarres.

« J'espère que tu n'travailles pas demain, sinon ça va sentir le pâtissier flambé ! »

C'était l'heure des blagues un peu pourries. Les prémices de la catastrophe ambulante que j'allais devenir, si tout allait bien, d'ici quelques temps. Je remarquais du coin de l’œil un type déjà déchaîné, près de la porte. Lui n'avait manifestement pas attendu d'entrer ici pour boire. A peine arrivé, déjà titubant au bar. Dans la pièce, tous les groupes se sont un peu resserrés, il y a plus de monde, les gens rient plus fort, chacun un verre à la main. Quelques personnes sont déjà bien imbibés, nous dans le lot. D'autres se sont mises à danser dans le fond. Les lumières colorées se sont pas mal atténuées.

« Bon t'es près ? J'ai pas compté, mais la quantité sera au plus rapide. »

Décomptes oral, entrecoupé de rires. J’enchaînai machinalement les verres, posant les vides à côtés de moi et les uns dans les autres sans vraiment m'en rendre compte, jusqu'à former une espèce de mini tour de Pise. Constatant la chose, je me mis à rire de plus belle. C'était nerveux et incontrôlable, un peu comme une série d'éternuements.


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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyMar 8 Nov 2016 - 22:28

Un peu mon neveu que j'acceptais mon sort ! Je le provoque même mon sort ! Pourtant pas intrépide le Jake ! Oui bon ça fait un petit temps que j'ai pas fait une soirée comme celle-ci. Faut bien se lâcher de temps en temps. Mais il faut quand même que je me fixe une certaine limite. Je veux voir de photos compromettantes circuler sur le net. Je vais pas te laisser boire toute seule ! AhahQuoique … Je suis là à boire mon petit shooter de tequila très peinard. Et elle t'en enfile trois … J'en ai la mâchoire qui tombe. Mais …. mais … Mais c'est qui cette nana ? Elle va pas s'en remettre si ? Elle va tomber raide morte d'ici quelques minutes ? Et puis elle me parle l'air de rien. Ils ont sûrement monté le son oui. En tout cas je trouve que la musique est plus forte que lorsqu'on est arrivé. Ouais ! Dans quelques minutes quelques personnes vont s'essayer à quelques petits pas de danses je crois. Ce qui fait beaucoup de quelques … Prenons pour excuse l'alcool ! C'est ça, c'est l'alcool qui parle. Faut pas demander ce que ça va être dans dix minutes.

Albane remplit les verres. Et je suis là à me dire : « Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu ». Cette histoire ne va pas bien se finir ! J'ose même pas compter les verres. Et quoi ? Elle va vraiment les boire l'un à la suite de l'autre ? Je suis trop vieux pour ça moi ! Ahah. Bientôt 29ans le pépère. Ahahah. En plus elle me regarde avec des yeux très mesquins, malicieux. Albaaane ! Attention ! Je vais finir pas faire n'importe quoi ! Ahah. Venir ici est pas la plus brillante idée que j'ai eu. Venir ici avec elle ? Encore moins. J'espère qu'elle tient bien le rhum. Elle pourra me raccompagner comme ça. Ahah. Et dire que, oui, je travaille demain. A moins que je ne prenne un congé maladie. Ahah. Un pâtissier flambé ? Un pâtissier au bout de sa vie oui ! Hum hum. Demain est un autre jour ! Ahah. Je sais pas si c'est l'alcool mais j'ai l'impression de rire plus que d'accoutumée. Et pourtant je suis pas le plus triste des hommes !

Je suis prêt ? Je peux répondre que non ? Bien sûr que je ne peux pas ! Je l'entends déjà se moquer de moi jusqu'à la fin de mes jours. Et plus encore ! On enchaîne beaucoup trop vite les boissons ! Et je parle pas de jus de fruits ou de soda. Dis-toi que c'est qu'une soirée Jake. Après ça, plus de rhum pendant quinze jours. Ahah. On va pas s'arrêter en si bon chemin ! Ahah ! Je dépose lâchement ma fierté sur la table. A coté de ma retenue, de mon cerveau, de mes limites. Bref. Tout un tas de trucs. J'espère juste ne pas faire quelques chose que je vais regretter. Mon cerveau sait très bien qu'il y a une chance sur deux pour que ce soit le cas mais comme c'est plus lui qui dirige … Et trois … deux … un … Enchainement de verres. Elle empile les shooters comme une professionnelle. Moi je me contente de les poser là où je les ai pris. On va pas tenter le diable. Comme je le pensais elle finit avant moi. Elle finit même avec deux verres d'avance. Bon allez un et demi. Elle rigole pour rien et du coup je rigole pour rien. Logique. La musique a doucement augmenté de volume. Encore. Et c'est presque machinalement que je me « dandine ». Je la regarde. Je bouge la tête. Je souris « comme un con ». A priori elle aussi donc tout va bien. Ou alors ma vue me joue des tours. Ahah.

Je me sens bien motivé là. Et si on reste assis on va s’encroûter. Elle va continuer à me faire boire. Et quand sera venu l'heure de se lever on y arrivera plus ! Enfin je parle pour moi. Elle je sais pas. Mais pas possible que ce petit brin de femme tient aussi bien l'alcool. Hin hin. Impossible ! Du coup je me lève. Ca va je tangue pas. Je dirais probablement pas la même chose d'ici dix minutes. Bref. Je lui tends la main et fais un signe de tête en direction de la piste. Montre-moi ce que tu sais faire et je fais pareil !! Ca va pas bien finiiiir !!
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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyMer 16 Nov 2016 - 22:53






Quelques verres dans la vue, des rires stupides sans doute beaucoup trop longs et complètement injustifiés. Impossible de décrocher ces sourires un peu cons de nos visages. Les gens autour de semblent pas vraiment déroger à la règle non plus. D'ailleurs, j'ai l'impression que personne ne nous remarque vraiment. A croire qu'on est pas les pires...? Si ça se trouve, absolument tout le bar nous jette des regards moqueurs ou agacés et ni lui ni moi ne nous en rendons compte. Mais j'imagine qu'on s'en fiche. Non ? En tout cas, je décide que oui.
Finalement la soirée avait plus vite changé de bord que prévu. D'abord emportés par le plaisir d'apprendre à connaître quelqu'un de nouveau et tout ce qui s'en suit, on s'est un peu laissé aller. Enfin j'ai un peu accéléré les choses disons... Mais tant mieux ! J'adorerais toujours ce sentiment de liberté et d'euphorie que me procure l'alcool. Et puis j'étais sur le point de découvrir la Britney Spears qui, j'en suis sûre, se cache en Jake-le-patissier-super-(trop)-serviable.
Il se lève maladroitement, comme déstabilisé par l'ivresse. Ou peut-être était-ce le fait de se lever trop vite. Par réflexe, je me penche vers lui, tendant ma main au dessus de la table en sa direction comme on jette une bouée à l'eau, espérant ne pas le voir tomber. Mais tout va bien. Il reprend son équilibre et  s'en va d'un pas plus assuré que ce que j'aurais cru. Puis finalement c'est lui qui me tend la sienne. A cet instant, l'hésitation n'était pas tolérable. Pourtant, je savais que ce serait le point de non retour. Enfin concernant l'image de Jake du moins. Évidemment,  contrairement à mes chaussettes ce matin, je ne risquais pas d'oublier une scène de chute ridicule et encore moins une danse si monstrueusement drôle qu'elle m'en casserait des côtes. Malheureusement pour Jake, c'est bien ce que j'espérais et en plus, je me sentais d'attaque pour des pitreries.
Enthousiaste, j'agrippai sa main, prête à me démener pour avoir une photo mentale du moment parfait. J'entamais donc une danse aux mouvements et mimiques complètements exagérées, n'ayant aucun lien entre eux, passant en revue absolument toutes les danses que je connaissais.Tout ça forcement entrecoupé de rires, heureusement perdus dans le bruit ambiant et la musique maintenant trop forte. Je ne quittais pas Jake des yeux, amusée de le voir m’imiter mais aussi et surtout trop pressée de me foutre de sa gueule.


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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyJeu 17 Nov 2016 - 20:23

Oh grands dieux dans quoi je me fourre moi encore ! Ahahah. J'éclate de rire quand je la vois se précipiter vers moi. Croyant certainement que je vais tomber. Pffffff. N'importe quoi ! J'en tape de la main sur la table. Ce qui fait tomber la pile de shooter qu'Albane avait faite. Y'a rien ... C'est bon ... Dit les mains en l'air et avec une voix et un ton tel un homme ivre. Je regarde pour voir si les gens nous observe. Je croise bien une ou deux paires d'yeux mais rien d'alarmant. Retour sur Albane. Je mets la main devant la  bouche et approche d'Albane en pouffant. Pppfffoouuuu. Ouais. Façon mec bourré sans doute. Et enfin je tends la main pour l'inviter sur la piste. Et main dans la main, donc, nous allons danser. On tangue un peu tous les deux. Je sais lequel de nous soutient le plus l'autre. Un coup elle. Un coup sans moi. Sans doute. Je sais pas. En tout cas je tombe pas ! Puis si je tombe ce sera sa faute ! Doublement sa faute parce qu'elle m'a fait boire tiens ! Ahahah. Je me cogne à moitié dans un tabouret. Personne ne remarque rien. Trèèèès bien. Je rigole.

La musique bat son plein. Albane est là devant moi. Elle a le sourire aux lèvres non-stop. Alcool et bonne humeur, trèèès bon ménage. Ahah. Je vais dire elle danse mais en fait elle bouge. Elle bouge trèèèès bien. Ca ressemble à rien. Mais elle rigole. Et je rigole. D'ailleurs moi je sais trop non plus ce que je fais. Je bouge. Ca ouais. Je tangue. Bam dans le type qui danse à côté. Je le regarde avec les yeux de mec bourré et le gars laisse aller. Heureux pour lui sinon ! Mon poing dans sa gueule !! Ahahah. Non je rigole. Et donc je rigole. Je fais n'importe quoi. Pas pour attirer son attention à Albane. Parce que je l'ai déjà. Ses yeux sont plongés dans les miens. Les miens dans les siens. Pendant ... Pffffiooouuu aussi longtemps qu'on pourrait se noyer dedans ! Ahahah. Oh tiens plongée ! Je me pince le nez et je descends doucement en ondulant le bras et le corps. La micro-partie de mon cerveau me criant « Arrêêêêttteee ! ». Et moi de lui répondre « Ta guueuuullleeee ». Ahahahah. Je rigole. Elle aussi. Trèèèès beau sourire qu'elle a. Rire de moi ? Avec moi ? De lui ? Je sais pas. Je m'en fous. Je m'approche doucement d'elle. Je me sens un peu bousculé sur la gauche. Alors je pars un chouïa sur la droite. Pour taper dans une autre personne qui n'a pas apprécié et qui me pousse assez fortement. 'Fin je sais pas je déduis. Ca se trouve le type est plus bourré que moi et il tient plus debout. NON pas comme moi. Je tiens, encore, debout moi ! Du coup je « fonce » sans le vouloir sur Albane. Trébuche à moitié et dans un mouvement de souplesse, d'agilité et de contorsion absolument gracieux – insistons sur le « absolument » un peu plus, – je me viande à droite de ses pieds. Oui j'ai eu le bon sens de l'éviter. L'éviter pas léviter. Je suis pas un magicien. Ahahah.

T'imagines un peu le cliché du type qui tombe, qui entraîne la nana dans sa chute. Ils se retrouvent tous les deux par terre et après Albane embrasse Jake. Ahahahah. Ca me plaît pourtant cette idée. Euh … Je me mets à quatre pattes. Comme si j'étais pas déjà assez ridicule. Ridiculement ridicule. Je rigole. J'essaye de me relever mais trop du mal quoi. Au moins je fais pas comme la tortue qui serait sur le dos et qui arrive pas à se relever. T'imagines la scène ? Je rigole. Presqu'à moitié debout je gueule comme un gros con. Il a cruuu que tu voulaiiiss m'embrassser !! Ahahahah. Le cooon. Attends … J'ai dit ça tout haut ? Oh putaaaiiin. C'est moi le con.
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MessageSujet: Re: Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold   Entre la #378 et la #380 /Jake Rockhold - Page 3 EmptyVen 2 Déc 2016 - 16:30






J'avais l'impression que Jake était coincé dans un flipper dans le rôle de la bille. Il tanguait devant moi d'une étrange façon. Puis il se jette sur moi. Je me tétanise, appréhendant le choc. Mais rien. Pas de douleur ni de doigts s’agrippant désespérément à mon bras. Dans un dernier mouvement tout ce qu'il y a de plus ridicule, je le vois perdre définitivement l'équilibre. La chute est grandiose, comme je m'y attendais. Il est tombé à mes pieds, sans un bruit, comme l'aurait fait un sac à patates, et je ne sais pas quel miracle son corps maladroit et plein de gestes défaillants a réussi à m'éviter. Aurais-je eu de la chance pour une fois ? Je jubile, ri gorge déployée, me tenant les côtes de peur qu'elles ne se brisent. Puis je me décide à l'aider à se relever, après une bonne trentaines de secondes passées par terre. Il ne fait pas d'effort, comme s'il n'avait pas remarqué que je le tirais vers le haut. Jake se tient à nouveau debout et je n'ai toujours pas arrêté de rire, la voix maintenant presque éteinte, le souffle court. Je me redresse finalement, me détournant de Jake pour essayer de calmer cette crise de rire. Et c'est à cet instant précis que je su que la chance ne serait jamais de mon côté. Un liquide froid se répand sur mon visage, ma poitrine et mon ventre, jusqu'à gagner mes cuisses puis finalement mes pieds. J'étais trempée de haut en bas, mes cheveux dégoulinant sur le sol devenu glissant.

« Bordel de merde ! »

Je regarde autour de moi et une fille se tient là, l'air horrifiée, baragouinant un tas de trucs qui ne parvenait pas à mes oreilles et dont je n'aurais sans doute rien eu à faire si ça avait été le cas. Je regarde Jake et, l'alcool aidant, ma colère se transforme à nouveau en rire. La maladroite en profite pour s'éclipser, un truc en verre dans les mains. Je ne comprend pas bien comment, mais je crois bien qu'elle m'a littéralement vidé un pichet dessus. J'essaie de faire signe à Jake de me rejoindre et me rue dehors. Il est temps de quitter les lieux si on ne veut pas que ça tourne au drame !

BY .SOULMATES

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