Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: (Raphinor) In the name of love! Mar 30 Aoû 2016 - 0:46
In the name of love.
Raphaël & Elinor
Beautiful mind! Your heart got a story with mine. Your heart got me hurting at times. Your heart gave me new kind of highs. Your heart got me feeling so fine. So what to do... Still falling for you
La rentrée. Qu’est-ce que je déteste la rentrée. En plus en tant que professeur d’archéologie de cette fac de merde, je me devais d’assurer la rentrée des premières années. Je me souviens encore de ma première année, Raph’ m’avait déposée dans sa voiture flambant neuve et extrêmement couteuse. Il ne comprenait pas mon intérêt pour Indiana Jones et mon ambition de devenir comme lui mais je m’en fichai. Je pense qu’il était un peu jaloux de la passion que j’avais pour Harrison Ford. Je n’y peux rien. Ce mec est le maitre pour moi. Debout devant l’amphithéâtre, clope au bec, je regarde les fourmis venir tout droit dans le piège que j’ai concocté avec soin. Je suis Elinor Beaumarchais, réputation prof sadique mais extrêmement foutue. Oui, je suis bien foutue certes mais tout de même, on ne s’attarde pas sur mon physique. Fouet accroché à ma ceinture, fedora sur la tête, je m’avance alors pour aller prendre un bain de foule. Certains élèves se retournent sur mon passage en chuchotant. Oui, je suis bien l’archéologue qui court le monde pour faire des conférences sur les peuples Aztèques et fait claquer son fouet dès que la situation l’oblige.
Je pénètre dans l’amphithéâtre pour me poster en haut des marches tandis que des centaines d’yeux se braquent sur moi brusquement. Ce n’est pas pour autant que les premières années cessent de parler. Je me souviens que pour ma première année, je trainais sur Facebook à parler avec mon faux fiancé et meilleur ami. Je soupire avant de dévaler les marches pour aller jusqu’à l’estrade. « Pardonnez mon retard. » Certains n’écoutent pas, certains me reluquent, je m’en fiche. Je serre les dents pour faire craquer ma nuque avant de sortir mon fouet. Clac. Le fouet s’élance dans les airs pour atterrir sur la table devant et faucher les affaires de l’étudiant bavard qui me fixe d’un air étonné. « Ramassez vos affaires et sortez de ma classe. D’ailleurs qu’on se le dise si vous êtes là pour faire comme Indiana Jones ou mater le phénomène de foire que je suis, vous pouvez dégager. » Je souris. Un sourire carnassier avant de retirer mon chapeau que je pose délicatement sur le bureau. Puis, je détache ma longue crinière rousse avant de déambuler sur l’estrade. « Ma classe va demander beaucoup de travail. Regardez bien la personne assise à côté de vous elle sera votre partenaire pour la semaine à venir. Je veux… J’exige une dissertation d’au moins sept pages sur la préhistoire. Et je connais la page wikipédia par cœur. Celui qui fera du copier-coller sera renvoyé. » Je surprends à nouveau un élève qui discute. Alors le fouet s’élance de nouveau dans les airs et je lui indique la sortie. « Vous allez noter les sujets en rapport avec la préhistoire que vous allez choisir. Vous avez… » Je regarde ma montre. « Trois minutes. Après vous aurez juste un zéro pointé. Mon assistant ira ramasser les papiers. » Je prends place sur ma chaise pour croiser les pieds sur mon bureau en attendant.
L’heure terminée, mon assistant un troisième année m’apporte le bocal rempli des sujets et je le gratifie d’un sourire. Il faut dire que je ne l’ai pas choisi pour ses bonnes notes. Non, je ne me le tape pas. Disons juste que j’apprécie de le regarder. La sonnerie retentit. « Un formulaire d’abandon est disposé pour mon bureau pour ceux qui veulent laisser tomber. » Mon regard dur fend la foule avant que je ne remette mon chapeau et ne fixe mon fouet à la ceinture. Avant, je ramasse les papiers que je colle en vrac dans mon sac pour aller les étudier dans mon bureau. Putain ce que je déteste être dans l’urgence comme ça. Je dois rendre une liste de mes élèves d’ici la fin de la semaine. Peu de temps pour la sélection. J’emprunte alors un couloir étroit sans me douter que je suis suivie.
Made by Neon Demon
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Sujet: Re: (Raphinor) In the name of love! Ven 2 Sep 2016 - 11:49
In the name of love.
Raphael & Elinor
Cela fait déjà quoi, trois jours que je suis en Australie? et déjà, je m'ennuie de mes petites araignées et de mes repos bien tranquille à la maison, sans craindre qu'un foutu scorpion vienne me pincer les couilles dans mon sommeil. Je ne sais pas si je vais m'y habituer un jour mais pour l'instant, je peux dire avec certitude que j'ai le mal du pays! Pourquoi elle a choisie l'Australie, aussi? Sérieusement, je déteste cet Indiana Jones d'avoir et surtout Spielberg de merde de l'avoir fait vivre à l'écran! Il n'aurait jamais dû. Sans ce personnage, Elinor n'aurait jamais décidé de devenir une espèce de folle à la recherche des trésors perdus que cache ce monde où nous vivons! Sérieusement, elle m'exaspère parfois, même si bon ...Je l'aime bien quand même. Je l'aime ...beaucoup, même.
J'avais eu vent qu'elle était maintenant professeur d'archéologie à l'université. Chose qui ne m'étonne pas du tout, vue sa passion et sa force de caractère. Du coup, me voila devant celle-ci. Assis sur un muret en fumant une clope. Les élèves ici ne semblent pas si différents que ceux de notre pays. Il n'y a que l'accent qui change, en fait. C'est fascinant. Je me permet même d'imaginer ma Elinor avec ce petit accent mignon et un sourire vient gravir la commissure de mes lèvres à cette simple idée. Je suis dans mes pensés quand soudain, je la vois au loin. Nah mais je rêve ou elle a un fouet à sa ceinture? Haussant un sourcil, j'étouffe un léger rire avant de secouer ma tête et me rallumer une énième clope. Un cours durait environs 1h30 ici. Je m'étais informé avant. Du coup, j'avais amplement le temps de me fumer un paquet entier avant de la surprendre!
Comme je sais où sa classe se trouve grâce à ma curiosité et mon ingéniosité naturelle, je me couche dans l'herbe et me met à regarder le ciel. L'air pensif. Ouais. Les même nuages. Le même bleu. Tout est pareil ...ou presque. Je dis bien presque, car j'ai une petite crainte au ventre à l'idée qu'une araignée de dix mètres d'hauteur vienne me bouffer la face alors que je suis tranquillement allongé sur le dos. Nope. Cette simple idée me glace assez le sang que je décide de me relever d'un bond avant de secouer mes vêtements pour enlever la possible terre qui se trouverait dessus. Je relève ensuite mon regard vers la grande bâtisse et marche en direction de l'entrée. Une fois à l'intérieur, je m'allume une autre clope, me souciant aucunement des règlements de l'immeuble et va directement vers la salle de cours où se trouve Elinor.
Je m'adosse ensuite au mur et l'écoute attentivement parler. Sourire en coin. Bon sang, sa voix m'a manqué...C'est con. Je sens mon coeur battre un peu plus vite. L'excitation de la revoir, peut-être? Ou ...autre chose de plus profond encore? Je ne sais pas. Je sursaute en entendant un coup de fouet et dit tout bas «Oh putain, elle est folle...» en rigolant pour moi-même. Amusé par la situation. La classe se termine enfin et je décide de suivre le courant des élèves un peu avant de me diriger vers un corridor un peu plus sombre et d'écraser la clope sur le bord d'une fenêtre. Pourquoi ce corridor? Car je sais par instinct qu'elle va l'emprunter. Tout simplement. Je me cache alors derrière le mur au fond du corridor et lorsque les pas arrivent à ma hauteur, je bondis devant elle avant de l'amener contre le mur en pressant un peu mon corps contre le siens. Une main sur sa bouche afin de l'empêcher de crier.
Sourire en coin, je dis alors «Tu sais que tu es sexy avec ce fouet, Elinor...?» et sourit un peu en ajoutant «Je mériterais un coup, tu crois?» d'un ton amusé et presque provocateur. Ce qui est bien avec elle, c'est que je ne sais jamais comment elle va réagir envers moi. Va t-elle me donner un coup? M'embrasser? Me gifler? Me péter un foutu câble? Je ne sais pas. Tout ce que je sais est que son visage à demi éclairé par la lueur du soleil à travers la vitre m'a énormément manqué. Ses cheveux roux et flamboyant aussi. Son regard surpris ...Ses lèvres boudeuses ...Tout en elle m'a horriblement manqué et peu importe si elle me frappe maintenant. Tout ce que je veux c'est de la ramener avec moi au pays et lui faire des mômes. Point barre.
AVENGEDINCHAINS
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Sujet: Re: (Raphinor) In the name of love! Lun 5 Sep 2016 - 0:13
In the name of love.
Raphaël & Elinor
Beautiful mind! Your heart got a story with mine. Your heart got me hurting at times. Your heart gave me new kind of highs. Your heart got me feeling so fine. So what to do... Still falling for you
Voilà maintenant trois ans que j’avais définitivement posée mes valises en Australie. Changeant au passage mon nom de famille en De Beaumarchais pour juste Beaumarchais afin qu’on ne me prenne pas pour une noble. Ce que je suis mais j’en ai par-dessus de la tête de ma famille beaucoup trop arriéré. Mes parents, ils ont pris comme une lubie le fait que je décide de faire des études d’archéologie en prenant modèle sur Indiana Jones. Le pire est que je fais quasiment le même parcours que lui. Lui aussi avait coupé les ponts avec son père, Henry Jones et j’ai décidé de faire de même s’ils continuaient d’insister pour que j’épouse Raphael d’Arcy. Je ne détestai pas Raphael il était mon meilleur ami, mon compagnon d’entêtement, mon premier amant enfin bref, oui j’avais eu des sentiments pour Raphael et lorsque nous étions plus jeunes, j’ai fait mes débuts en tant que jeune fille à son bras dans la haute société pour faire plaisir à feu ma grand-mère. Mais cette dernière étant morte, au détour d’un voyage qui a duré en Australie, je me suis vue lui écrire une lettre alors qu’il me demandait de revenir au pays dans l’intention de m’épouser. Trahison en ce qui me concerne car nous étions trop jeunes et je ne pense pas qu’il fut amoureux de moi. Hors, je ne pouvais concevoir un mariage sans amour véritablement romantique que je suis. J’attends encore ma Marion et je savais le cœur serré que ce n’était pas Raphael d’Arcy.
« Je suis désolée mais je ne reviendrai pas. Je ne peux pas t’épouser car tu ne m’aimes pas. » Clac. Fin de la conversation, skype coupé pour toujours et rideau. C’est à ce moment-là que j’ai réellement compris ce que représentait Raphael pour moi. Comme dans Le Cygne et La Princesse, nous étions destinés à nous marier mais la fin fut tout autre quand je décidai de prendre le large non pas pour vivre ma vie d’aventurière comme je lui avais expliqué mais également parce que j’étais tombée peu à peu amoureuse de cet homme aux airs de psychopathe, pouvant se montrer parfois froid et je doutais un peu de ses sentiments pour moi à vrai dire. Si bien que ce n’est pas lui que j’ai suivi en Australie mais mon second amour, grosse déception. Nous sommes restés deux ans ensembles et bam, la rupture, la tromperie. Hello comtesse, tu es cocue. Nice ! Mais c’est bon, i’m all right.
Dans le petit couloir que j’ai emprunté un nombre incalculable de fois depuis un an, je n’entends que mes pas quand d’un coup une ombre surgit. Mon fouet s’élance alors dans les airs pour s’accrocher autour du poignet de mon agresseur tandis que ce dernier me plaque contre le mur. Une main se met sur ma bouche pour m’empêcher de crier tandis que mes yeux rencontrent un regard familier. Raphael. Merde. Stupide mariage à la con. « Tu sais que tu es sexy avec ce fouet, Elinor ? » Fouet qu’il a toujours autour du poignet. Mon regard se durcit. Raphael. Mon premier amour. Il n’aurait jamais dû l’etre. Celui qui s’est joué de moi, de mon intérêt, ex meilleur-ami, ex premier amant, bref ex tout court. Je mords alors sa main sur ma bouche pour le forcer à me lâcher avant de récupérer mon fouet que je replace à la ceinture. Puis, je le gifle. Ok. Rancœur. Femme blessée. Comme on dit souvent, mieux vaut l’enfer qu’une femme bafouée. « Ma réponse a toujours été et restera toujours : non. » Puis, je le plante là pour sortir du couloir et me faire assaillir par un assistant débordé. « Eli, il faudrait que vous preniez les papiers pour attribuer les sujets parce que… » Et paf, il tombe par terre. Je lève mes yeux au ciel. « Par tous les diables faut-il que je couche avec toi pour que tu deviennes compétent ? » C’est bon quoi. Raphael m’a foutue ses conquêtes dans la tronche pendant des années autant lui faire croire que moi aussi, j’ai des aventures. Bien que je pense avoir une toile d’araignée dans mon vagin tellement il a peu servi. « Magne-toi j’ai un cours dans trente minutes. File-moi ce putain de dossier ou je te vire. » J’assène un coup de fouet pour faire part de mon impatience tandis que je me tourne pour essayer de voir où se trouvait mon… mon quoi en fait ?
Made by Neon Demon
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Sujet: Re: (Raphinor) In the name of love! Lun 26 Sep 2016 - 13:50
In the name of love.
Raphael & Elinor
Devant elle pour la première fois en trois ans, je ne peux m'empêcher de sourire en coin. Bon sang, si elle a changé, elle a changé pour le mieux. Elle est si belle ...Si rayonnante et sauvage à la fois! Le fouet autour de mon poignet en est la preuve! Mon coeur accélère alors que je sens son souffle rapide contre ma main sur sa bouche. M'apprêtant à dire quelque chose, je m'arrête et me recule rapidement en serrant ma main contre moi. Bordel, mais ..Elle m'a mordue!6 Vraiment? Mon regard se pose ensuite sur ma paume afin de voir si je saigne et quand je relève mes yeux vers elle, PAN, je me prend une gifle! Ma main mordue vient vite se poser sur ma joue rougit et je regarde Elinor en souriant en coin. Perdu mais amusé. Ouais. Elle n'a pas changé.
Sa réponse vient toutefois me refroidir et je fronce des sourcils avant de la suivre. Lorsque j'ouvre à nouveau la bouche pour rouspéter, je m'arrête encore envoyant un mec surgir de nul part. Je soupire alors et m'allume une énième clope en attendant que ce touriste cesse de nous emmerder. Seulement, cette petite scène m'amuse et je ris faiblement dans mon coin. Oh, elle pense vraiment que je suis assez stupide pour avaler le fait qu'elle se le tape? Lui? Ce petit con? Il n'est même pas son genre, en plus. Je le sais. Son style, c'est moi. Elle aime les hommes mystérieux qui dégagent une certaine virilité.
Une fois l'idiot du village parti, je me remet à la suivre à son rythme «Bon, on peut parler maintenant?» avant de prendre une longue bouffée de ma clope et jeter la fumée à sens inverse. Je n'ai pas envie de l'empoisonner non plus, quoi! Énervé par son rythme rapidement, je l'arrête en lui prenant le poignet «Hey. Arrête un peu. Je ne suis pas venu ici pour rien, tu sais!?» puis la regarde droit dans les yeux «J'ai beaucoup réfléchi ...et ...Je n'ai pas envie de...» prend une longue pause. Cherchant mes mots. Je n'ai pas envie de te perdre à tout jamais, que j'aimerais pouvoir lui dire. Seulement, j'ai peur d'avoir l'air trop niais. Trop stupide.
Soupirant, énervé par moi-même «...Tu es trop loin. C'était mieux quand tu étais au pays. Avec moi. On aurait même pas besoin de faire un gros mariage, si tu ne veux pas! Juste un petit. Intime, avec nos deux familles respectives seulement! Quelque chose de simple ...mais Elinor ...Tu sais tout comme moi que c'est la bonne chose à faire.» puis la regarde de mon air le plus convainquant. Mes yeux tout brillants à la lueur du soleil. Je viens même déposer ma main au creux de ses reins pour lui démontrer ma sincérité. Elle se doit de me croire. D'accepter et revenir au pays avec moi. Je n'ai pas envie de la supplier. Cela n'a jamais été mon genre, de toute façon. Je veux juste qu'elle réalise par elle-même que je suis l'homme de sa vie.
Pinçant mes lèvres, j'ajoute rapidement «Nous pourrions tout de même continuer à voyager. Tu pourrais donner tes cours en Angleterre! Tu sais, j'ai un jet privé. Je peux aller partout dans le monde, si j'en ai envie! Ce serait mieux si tu venais avec moi, par contre. Tu pourrais jouer dans la terre d'Egypte pendant que je me fais bronzer au bord d'une pyramide en buvant mon Whisky. Ça t'irais? Ce serait bien, non?» Tenter de la séduire par le glamour était plus mon genre que de la supplier, disons.
AVENGEDINCHAINS
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Sujet: Re: (Raphinor) In the name of love! Mar 27 Sep 2016 - 0:19
In the name of love.
Raphaël & Elinor
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J’avais mis trois ans à me défaire de l’emprise de Raphaël sur moi. Celle de ma famille. Bien sûr, j’avais toujours des contacts avec eux. Aristocratie française. On me vendait tel un objet au plus offrant. Et il s’avérait que le plus offrant était Raphaël. Ce Raphaël que j’avais côtoyé toute mon enfance. D’abord ennemis, il n’en était pas moins devenu mon meilleur ami. Je me souviens encore du moment où je suis tombée amoureuse de lui. Nous étions assis sur le sol de sa chambre trop luxueuse à mon gout, une bouteille à la main et nous avions trop bu. Nous n’étions que des gamins. On faisait des plans sur la comète pour rendre nos parents dingues. Alors, je me suis tournée vers lui et je l’ai embrassé. Ce soir-là, nous avons couché ensembles la première fois. Pour répéter l’opération de temps à autre. Je ne savais pas ce que nous étions. A vrai dire, je n’ai jamais abordé la question non plus. Je ne sais pas pourquoi mais je pense qu’au fond, je ne voulais pas la connaitre. Et puis il a changé d’avis. « Je veux t’épouser Elinor. » Pas parce qu’il m’aimait, pas parce que j’étais une femme désirable à ses yeux. Non parce que j’étais tout simplement une bonne transaction.
Nous voilà, trois ans plus tard exactement dans la même situation. Sauf que je ne porte pas de robes de haute couture mais un jean troué avec un manteau rapiécé. J’aimais vivre par mes propres moyens. Voyager dans des tacots, parcourir la jungle. Indiana Jones m’avait servie de modèle pour faire carrière et maintenant j’étais connue à la fois comme attraction mais également comme une grande archéologue. Spécialisée chez les Mayas, les civilisations mortes. L’Atlantide et toutes ses conneries que Jules Verne nous conte dans ses récits. Je ne voulais pas rentrer. Je voulais être quelqu’un de normal sans avoir ce titre de merde sur mes épaules. Etre une jeune fille qui tombe amoureuse d’un homme et qui l’aimera. Lui donnera des enfants non pas pour avoir des héritiers mais également parce qu’il le désirera. Donc oui, je suis prête à me marier avec un roturier. La voix de Raphael m’arrache à mes pensées et je me tourne vers lui pour lui lancer le regard. Celui que tout le monde redoutait au lycée. Du haut de mon mètre quatre-vingt, je faisais peur à tout le monde et je trainais avec un mec encore plus grand que moi. Sauf qu’à la différence de Raphaël, je ne jouais pas de mon statut. Non, je jouais de mes poings, véritable garçon manqué. « NON, hurlai-je alors comme pour le repousser. » Je ne veux pas lui parler. Ne comprend-t-il pas qu’il me blesse ? Il m’arrête en me prenant le poignet et je me mets à grogner. Je n’ai jamais été très bonne en communication. Alors je me tourne pour lui faire face. Je hausse un sourcil pour le regarder. Je ne laisse rien paraitre sur mon visage. Merci maman de m’avoir appris à ne jamais montrer ce que je ressens. Je n’ai jamais montré à Raphaël que je l’aimais. Une erreur ? Sans doute mais le mal était fait de toute façon. « Si tu es venu pour rien. »
« MAIS. JE. NE. VEUX. ME. MARIER. AVEC. TOI. » J’articulai péniblement. Putain mais il fallait que je le dise en quelle langue. Je ne veux pas l’épouser. « Je ne suis pas le premier prix d’une tombola, Raphaël. » Je citai Aladdin pour cause qu’on avait regardé le dessin-animé, ensembles et j’avais fait cette remarque que le père vendait sa fille au plus offrant. « Arrête de m’humilier maintenant. » J’en avais les larmes aux yeux. Ne pas montrer ce que je ressens et surtout ne pas flancher. Jamais. Ne pas lui montrer mes sentiments. Je déglutis alors péniblement. Sa main se place dans le creux de mes reins, me rapprochant un peu plus de lui et je lève alors mes yeux bruns pour lui faire face. Bataille de regards. J’ai toujours gagné et pour cause que j’ai soi-disant un regard mystérieux. « J’aime prendre des tacots, lâchai-je, me salir les mains par moi-même. Et je suis très bien ici. Enseignante-chercheuse réputée de cette université. » Je me dégage alors de son emprise pour le regarder de haut en bas. « T’as beau être pas mal comme mec t’es trop superficiel. Je veux quelqu’un qui m’aime. Est-ce trop demander ? Et pas épouser un mec lambda à qui m’aura vendu mon père ! » Je sais que je l’insulte. Je sais que je vais trop loin. Mais je m’en fiche. Alors, j’entre dans mon bureau pour claquer la porte. Là, je sors en tremblant une cigarette de son paquet pour l’allumer et m’asseoir en tailleur sur mon bureau pour réfléchir. J’espérai dans le fond qu’il pousserait cette fichue porte et que je n’en sais rien, il me dirait ce que je veux entendre. C’est-à-dire qu’il ne m’achète pas et veut simplement de moi parce que je suis moi. « Après tout, j’en ai toujours eu rien à foutre du glamour. »