Wolf, are you here ? (Oliver)

Il s'était lancer, le sourire aux lèvres, à expliquer l'anecdote du panneau sans même trop réfléchir si il pouvait se permettre de la raconter. « J'avais quinze ans, j'étais avec des amis et ont jouait à se lancer des défis.. et là mon ami Fred m'a défier d'arracher le panneau d'arrêt au coin de sa rue, genre tout le poteau au complet. » Il rit un instant même si son coeur s'était serré en prononçant le nom de Fred. « Donc, comme un con j'essayait de secouer le poteau pour le déprendre du sol, mais au final c'est juste le panneau qui s'est mis à se détacher et je m'en suis rendu compte que qu'en je l'ai reçu en pleine face. Bref, je l'ai accroché dans ma chambre.» Il s'était abstenu de préciser qu'ils avaient consommer en grande quantité ce soir là pour ensuite faire des défis tout aussi con les uns des autres. Il avait même défier Fred d'entrer par infraction dans leur école. Il n'était pas tellement nostalgique de ses années là parce qu'il était une personne différente à l'époque et il plus fier de la personne qu'il est maintenant que celle qu'il était avant. Mais malgré tout, il ne pouvait pas s'empêcher de se demander comment serait sa vie maintenant s'il était toujours à Portland et qu'il n'aurait jamais tué personne. S'il était honnête avec lui même, il serait surement mort d'overdose ou bien d'un suicide. Croiser le regard de Théia suffit pour le ramener au moment présent, avec la lumière du feu et la douce chaleur qu'il procure. Il peut totalement s'imaginer la brunette en pirate, un sourire espiègle sur son visage de fillette. « Tu devais être menaçante. » Il avait dit ça pour blaguer, voir comment elle allait le prendre. Il s'empara de la flasque une nouvelle fois après sa question pour prendre une goulée de boisson qui lui ne lui brûlait même plus, à force d'en prendre il ne sentait plus rien. Il déposa la flasque et souleva son chandail sur son côté gauche pour lui révéler le tatou qui s'y trouvait. À la lueur des flammes, la calavera avait l'air plus menaçante. Il rebaissa son chandail parce qu'il commençait à faire froid puis il se racla la gorge. « C'est un Sugar Skull Mexican, ça signifie un hommage au mort. » Il avait soufflé les mots plus qu'il les avaient prononcé, c'était quelque chose sur quoi il ne pouvait pas se permettre de donner trop de détails. Il essayait de penser à une autre question, décidément il était nul pour en trouver. Il avait des questions qui lui venait en tête, des choses qu'il voudrait savoir à propos d'elle, mais ça l'obligerait à boire aussi et il ne voulait pas nécessairement qu'elle sache ça sur lui. Il s'était mis à dessiner dans le sol terreux sans s'en rendre compte, comme il avait faire sur la plage plus tôt. « Je n'ai jamais eu peur de mourir. » C'était un peu intense comme question, il en était conscient, mais c'était sortit tout seul. Il n'allait pas boire parce qu'il avait beau y penser, il avait eu plus souvent peur de vivre que peur de mourir.

En entendant cette histoire, son histoire, Théia part un éclat de rire incontrôlé. Elle s'imagine parfaitement la scène, voit Oliver tentant de décrocher ce panneau qui finit par venir se fracasser en plein sur sa face. Pour ne pas lui donner l'impression qu'elle se moque de lui, elle pince les lèvres et regarde en direction des étoiles sans pour autant perdre son sourire. « T'es pas croyable, » se contente-t-elle de dire en secouant la tête de gauche à droite. Elle, ce n'était les poteaux qu'elle volait, mais les caddies de magasin. Elle se revoit encore assise dans l'un d'eux, dévalant la rue à grande vitesse pendant que son cri perce le silence de la nuit. Elle a tant ri, et Théia doute parfois qu'elle arrivera encore à autant s'amuser qu'à cette époque remplie d'insouciance et dénuée d'interdits. À nouveau, son regard se plonge dans celui d'Oliver. Elle hoche la tête, même si elle sait très bien que la petite fille qu'elle était à l'époque n'était capable de faire peur à qui que ce soit. « Ton pire cauchemar, » dit Théia d'une voix plus basse, censée faire peur mais qui lui donne plus l'air ridicule qu'effrayante. Elle le regarde boire, intriguée, puis ouvre de grands yeux en le voyant soulever le bord de son pull jusqu'à laisser apparaître une tête de mort dessinée dans un style mexicain. Ça l'impressionne, et ça attire toute son attention pendant quelques secondes où elle ne peut s'empêcher de détailler chaque trait du tatouage. « J'adore. » Elle est sincère. Elle aime le dessin, sa signification, et le fait qu'il soit encré dans la peau d'Oliver. Comme si elle avait son mot à dire. Attendant sa question, Théia patiente sans bouger, ses cils battant au rythme rapide des battements de son cœur. Cependant, la question posée par Oliver suffit à immédiatement calmer son enthousiasme. Elle se raidit, laisse son regard se perdre sur ses propres mains, puis sur la flasque. Elle hésite, mais se dit qu'elle ne peut mentir dans ce jeu. D'une main hésitante, elle attrape l'objet et boit une gorgée d'alcool. Alors que ce dernier se faufile dans sa gorge, Théia coupe sa respiration et relève les yeux vers Oliver. Elle ne craint pas sa réaction, elle pourrait même lui dire qu'il est normal d'avoir peur de mourir et que cela fait partie de la nature humaine. Sauf qu'elle, ça n'a pas été qu'une simple crainte comme celle de perdre son téléphone. C'était bien plus que ça. « Je l'ai vue d'assez près pour qu'elle réussisse à m'effrayer, » glisse-t-elle timidement.

Il était très reconnaissant qu'elle n'est pas posé plus de questions à propos de son tatous et qu'elle lui laisse simplement savoir qu'elle aimait. Peu de gens savait qu'il était tatouer, mais d'un autre côté, il ne restait jamais assez longtemps à un endroit pour avoir le temps de se faire des amis, dû moins avant qu'il arrive à Bowen. Il regretta immédiatement son choix de question en voyant la réaction de Théia, elle ne semblait pas très à l'aise. Il avait son regard fixer sur elle, ne sachant plus trop quoi faire. Il voulait lui demander qu'est-ce qui lui était arrivé, savoir son histoire, mais il savait que ça serait déplacer et il n'osait pas. Soudainement, il avait sa main sur la sienne et il s'était approché. « Hey, au moins tu es là, maintenant. » Il avait failli ajouter "avec moi" mais les mots n'avait pas franchi ses lèvres. Les yeux de Théia brillait avec la lueur du feu, il remarqua qu'elle avait des petites tâches de rousseur qui parsemait son visage, plus que ce qu'il avait aperçu auparavant. Oliver la trouvait belle. Sans trop y réfléchir, ses lèvres était désormais sur les siennes. Il sait que l'alcool avait contribué à franchir le pas, chose qu'il n'aurait peut-être pas fait sobre. Il délaissa ses lèvres après un baiser en douceur, le goût sucré de sa bouche encore présent, comme une preuve pour lui même qu'il l'avait vraiment embrassé. Il avait encore son visage près du sien et il recula lentement en se mordant la lèvre. Il avait un mince sourire au visage en se tournant vers le feu. Il attrapa la flasque et la pesa dans sa main. « Il en reste assez pour une question. » Il savait qu'il fuyait un peu ce qu'il venait de faire, pas parce qu'il regrettait, loin de là. Il fuyait parce qu'il ne savait pas encore si il voulait vraiment se lancer dans quelque chose avec elle, il ne voulait pas lui faire du mal, c'était la dernière chose qu'il voulait.

Il a raison, et elle le sait. Théia pourrait lui dire qu'aujourd'hui, tout est différent. Qu'elle a appris a survoler par au-dessus des démons de son passé, que l'idée de sombrer dans ce grand sommeil ne lui fait plus aussi peur qu'avant. Sauf qu'elle a ressenti le contact de la main d'Oliver contre la sienne, et rien que ça a suffi à agir comme une barrière contre ses lèvres pendant plusieurs secondes. Elle baisse les yeux jusqu'à leurs mains collées puis, bêtement, se met à sourire. Il n'y a plus d'arbre, plus de feu, plus d'étoile. Juste Oliver là devant elle, qui la rassure et la fait se sentir toujours aussi stupide. Alors qu'elle s'apprête à reprendre le contrôle de ses esprits, le baiser d'Oliver lui fait l'effet d'un choc électrique qui traverse tout son corps. C'est une sensation agréable, surprenante, un geste auquel elle ne s'attendait pas et qui lui fait ressentir une explosion d'émotions qui chamboule ses pensées jusqu'à n'en faire qu'un seul grain de poussière. Le contact entre leurs lèvres se rompt trop vite à son goût et, à l'intérieur, Théia se sent fondre en le voyant se mordre la lèvre à seulement quelques centimètres de son visage. Son coeur bat, vite, mais pas dangereusement. Ce n'est pas semblable à la fois où elle a failli ne pas tenir le coup, où il aurait pu la lâcher mais qu'il a finalement tenu bon grâce à elle ne sait quel miracle. Non, c'est différent. Excitant. Elle n'a même plus envie de jouer malgré la phrase lâchée par Oliver qui semble sous-entendre que lui le voudrait. Une idée peut-être trop osée traverse son esprit, sauf qu'elle ne se sent actuellement pas en état de s'y opposer.  « Je n'ai jamais eu envie d'embrasser quelqu'un autant que maintenant. » Elle ne sait même pas si sa phrase a du sens, elle s'en fiche totalement. Emportée par ses envies, Théia se redresse légèrement pour atteindre les lèvres d'Oliver. Elle passe une main dans ses cheveux, ne veut plus le lâcher, et sent tout son corps devenir soudainement beaucoup plus léger.

Il regrette presque immédiatement d'avoir mis fin au baiser, elle était la pire des drogues qu'il avait connu, la plus addictive de tous. Heureusement pour lui, elle ne met pas long avant de l’entraîner vers elle pour l'embrasser. La passion est plus présente cette fois ci, Oliver lâche la flasque sur le sol pour passer ses bras autour de son corps de femme. Il a cette boule de rage dans son ventre, il se retient pour garder des mouvements assez doux, mais si il ne se retiendrait pas, il serait beaucoup plus animal et intense. Il descend sa main au bas de sa hanche avant de la glisser sous son pull, sa peau est beaucoup plus chaude que sa main. Il caresse sa peau d'un mouvement lent, voulait mémoriser chaque centimètre de sa peau avec ses doigts. Il n'avait pas prévu que la soirée tourne ainsi, mais c'était mieux que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Sa bouche quitte ses lèvres pour aller explorer un peu, il déposa des baiser tout le long de son cou, du bas de son oreille jusqu'au collet du chandail qu'elle porte. Il se recule ensuite un peu pour la regarder, le souffle un peu court. Il lui sourit, il a envie de rire, il est tellement bien là, maintenant, que ça le choque presque. Il réalise qu'en se déplaçant pour l'embrasser, il est désormait dans une position très inconfortable avec un branche qui lui pousse dans le dos. « Dans mon sac... Il y a une couverture... » Il avait chaud, il profita de la pause pour retirer sa veste. Le froid mordait un peu sa peau malgré tout. Il poussa toute les branches d'un coup de pied pour étendre la couverte au sol, au moins il serait plus à l'aise. Il lui prend la main en souriant, l'invitant à se joindre à lui dans le petit nid plus confortable qu'il avait fait.

Un frisson parcourt l'entièreté de son dos quand elle sent ses bras entourer ses hanches. Ses doigts se ressèrent, son poul s'accélère, et sa main libre tire doucement sur le pull d'Oliver avant de venir se glisser jusqu'à son torse. Théia ne peut s'empêcher d'imaginer à quoi peuvent bien ressembler les formes de son corps, celles qu'elle trace du bout de son index par dessus le tissus de ses vêtements. Cette pensée suffit à lui faire ressentir une vague de chaleur dans tout le corps, à éveiller en elle une envie qu'elle a jusqu'à ce soir contenue au plus profond d'elle. Elle non plus ne s'attendait pas à ce que les événements prennent une telle tournure lorsqu'ils se sont dirigés seuls dans ce bois, sauf qu'elle doit bien avouer que ce n'est certainement pas pour lui déplaire. Lorsqu'il se recule, Théia plonge son regard brillant dans celui d'Oliver. Ses joues sont rouges, chaudes, et son souffle est plus rapide qu'il y a encore quelques minutes. Elle hoche simplement la tête à ses paroles et détache enfin son attention des yeux presque trop envoûtants du jeune homme pour venir se poser sur son pantalon sali par la terre. « Je commence à apprécier de plus en plus ton sac de Mary Poppins, » glisse-t-elle avec un sourire, époussetant sa cuisse avant de suivre chaque mouvement d'Oliver du regard. Elle prend la main qu'il lui tend et prend place sur la couverture plus moelleuse, plus douce que le sol de la forêt. Elle le regarde un instant, puis se met à rire doucement à cause de cette tension qui vient de régner entre eux deux de manière totalement inattendue. Théia attrape la flasque qu'il a laissée tomber quelques secondes plus tôt, la fait aller de gauche à droite. « Je t'offre la fin de ta propre flasque, donnant donnant. » Elle sourit, elle a même l'impression que son visage n'est plus capable de faire autre chose qu'exprimer sa bonne humeur. Une fois l'objet rendu à Oliver, elle dépose sa tête contre son épaule et pousse un soupir de bien être.

Il rit à sa blague. « Fallait bien que je sois prêt pour toute les situations sur une île déserte. » Évidemment, cette courte pause pour un meilleur confort avait complètement brisé le moment, rendant les choses soudainement un peu plus étranges. Il se sentait comme un jeune garçon avec son premier "crush", ne sachant plus trop comment agir. Il la regarde rire avec un sourire au visage, il attrape la flasque qu'elle lui tend pour en finir le contenu. Juste avant, il fait un "toast" dans sa direction. Il soupir en laissant tomber l'objet à coté de lui, il était bien content d'avoir apporté une flasque en bout de ligne. Il pose un baiser sur le front de Théia avant de glisser sa main sur la sienne pour entrelacer leurs doigts. Comme il avait cessé de nourrir le feu, ce dernier faiblissait peu à peu, leur donnant une meilleur vue sur le ciel étoilé, du moins la petite partit qu'ils pouvaient voir entre la cimes des arbres. Il ne dit rien pendant un moment, il caressait la main de Théia en faisait des cercles avec son pouce sur celle ci. Une étoile filante passa rapidement dans son champ de vision, elle était minuscule, mais il était certain de l'avoir vu. Il avait toujours trouver ce spectacle céleste des plus magnifiques, Il s'en voulait de ne pas passer plus de temps à regarder les étoiles depuis quelque temps. « J'espère que tu as fait un vœu. » souffla-t-il. Il n'y croyait pas, mais il avait quand même fait un voeu sans le vouloir. Il n'avait aucune idée de ce que demain lui réservait, ou si la fin du monde allait arriver le mois prochain. Tout ce qu'il savait, c'est que là, toute suite, il était bien. Mieux qu'il avait été depuis très longtemps. Il souhaitait que cette sensation ne s'arrête jamais.