liar, liar ~ andeana

La villa de Barclay n'est pas un endroit compliqué à trouver. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle ne passe pas inaperçue. Déjà elle est flambant neuve, achevée il y à peine quelques semaines. Située au bord de la plage, entourée de plantes et éloignée de toute autre bâtisse elle révèle le côté renfermé du jeune homme et c'est bien le seul indice qui laisse penser cela car pour quiconque lit les magazines ou a entendu parler de lui, c'est un homme extraverti qui passe son temps à faire la fête.
A l'extérieur, outre les différents arbres et buissons on trouve toujours au moins un photographe ou journaliste prêt à tout pour décrocher un mot ou une photo qu'il pourra ensuite vendre au plus offrant. La célébrité de Barclay est basée sur du vent, comme beaucoup de personnes célèbres aujourd'hui. Il n'est ni acteur, ni chanteur, n'a aucun talent particulier, si ce n'est le piano mais ça encore il le garde pour lui. Il n'est connu que parce qu'il a participé à l'émission de télé-réalité la plus regardée du pays. Comme il sait que sa célébrité risque de s’essouffler il continue de passer à la télé, sur des plateaux et va même faire une nouvelle télé-réalité où cette fois ce sera lui le « bachelor » (même si le concept est un peu différent).
Clay adore les paparazzis mais il aime aussi rester un peu seul chez lui à faire les choses qu'il aime mais dont il a honte aussi, comme faire du tricot. Le climat australien ne s'y prête pas vraiment alors il pense se mettre à la couture, pensant que cela le passionnera tout autant. Il est assit sur son canapé à regarder un énième soap tel les feux de l'amour. Il en suit une quantité astronomique en même temps si bien qu'on peut se demander s'il n'a pas une mémoire gigantesque pour retenir tous les noms des personnages qu'il y a dans ces séries. Étant un peu parano il a installé des vitres teintées et des rideaux qui ne laissent rien voir de l'extérieur pour que personne ne sache un jour quels sont ses pêchés mignons. Si jamais quelqu'un sonne et rentre sans y être invité, il n'arrive pas dans le salon, mais dans une pièce située bien plus loin. De toute façon personne ne peut accéder à cette partie « privée » de la maison sans une clef, comme ça Barclay est tranquille.

Andeana sortait d'un énième shooting pour une marque de lingerie, si en temps normal elle serait rentrée chez elle pour se remettre à travailler, ou bien même s'occuper d'elle-même parce que son copain devait arriver dans la soirée et elle ne voulait pas arriver chez-elle en même temps que lui. Ça serait un peu con de sa part, sachant que ça allait être la première fois qu'il allait voir sa nouvelle maison. Toujours est-il que cette fois, elle comptait faire un léger détour pour aller voir une fameuse personne. Du moins, ce qu'elle pensait être une personne qu'elle connaissait, elle voulait en avoir le cœur net, malgré ce qu'elle entendait à la télé pendant qu'elle s'ennuyait, regarder des émissions qui l'abrutissaient puis passer son temps à faire autre chose que terminer ses séries et pleurer parce qu'elle n'avait plus rien à regarder. La blonde s'y rendait donc en vélo, n'ayant aucun talent dans la conduite, la dernière fois elle avait réussi à perdre une voiture dans les chemins perdus dans les cambrousses de Bowen, au moins avec un vélo ou ses pieds, elle était sûre d'aller où elle voulait sans grand soucis, puis elle ne faisait de mal à personne. Même pas la planète. Mais ça, c'était son petit côté de protection de l'environnement qui ressortait. Arrivé devant l'immense bâtisse, elle hésitait pour sonner, et si elle se trompait ? Elle serrait les dents, elle n'était pas en colère, mais elle était un peu étonnée, dans le mauvais sens. Elle appuyait plusieurs fois sur la sonnette, comme si ça pouvait faire quelque chose. Chez son père, les entrés se géraient par vidéo en plus de la sonnette, comme s'il était vraiment parano qu'on touche à sa petite famille et sa vie de riche personne. La blonde se poussait un peu de l'encadrement, si jamais c'était pareil ici, elle ne voulait pas que si c'était bien ce Barclay, il ne veuille pas lui ouvrir parce qu'il la reconnaîtrait trop facilement. Puis elle attendait encore, ayant un peu peur de voir sa tête, mais étant pressée de lui faire quelques remarques bien mérité de sa part.

Barclay est coupé dans son épisode, à un moment de tension, enfin de tension, autant qu'il peut en avoir dans un soap. Quelqu'un vient de sonner à la porte. En général il s'agit de petits rigolos ou de paparazzis qui s'attendent à ce qu'il ouvre la porte comme ça, sans vérifier qui se tient derrière la porte. Mais il a prévu le coup, il a installé des caméras pour savoir qui tente d'entrer chez lui. Il attrape donc sa tablette, posée au bout du canapé et l'allume pour voir les différentes caméras. Il s'agit d'une blonde dont il n'arrive pas à voir le visage. Même en remontant un peu la bande, il ne voit qu'un demi profil. Clay l'observe un peu, essayant de voir s'il s'agit d'une journaliste ou non. Il ne voit pas de papier, pas de sac et si jamais elle a un outil pour enregistrer les conversations, il a, dans son entrée, un brouilleur qui fait qu'aucun appareil de ce genre ne peut ni enregistrer ni transmettre d'informations. C'est un vrai parano.
Le jeune homme se lève de son canapé et traverse la maison pour se rendre dans l'entrée. Il entre dans son « sas » pièce constituée de deux portes fermées à clef, il rentre dedans, ferme la première porte et ouvre la deuxième. Encore une précaution pour que personne ne rentre vraiment chez lui, dans son vrai chez lui. Une fois arrivé dans le hall d'entrée, il regarde à travers la porte, la tête de la jeune femme. Il ne retient pas beaucoup les visages mais celui-là il le connaît et se dit que ce n'est peut-être pas une très bonne idée de la laisser rentrer. Mais de toute façon il ne peut pas l'éviter, fallait bien que ça arrive. Il prend donc une inspiration et ouvre la porte. « bonjour. Rentre. » dit-il pour ne pas rester dehors à la vue et à l'oreille de journalistes ou autre.

Elle attendait devant cette porte en jouant avec ses bagues aux doigts. Son cœur valsait déjà à l'idée d'y voir Barclay, elle ne savait même pas quoi lui dire, elle ne savait pas pourquoi elle était là. Puis une fois qu'il ouvrirait la porte, elle resterait là planté, sans doute. Elle préparait à un discours digne d'un roi, mais elle ne trouvait rien non plus, alors elle attendait toujours, espérant que taper du pied comme dans les dessins animés feraient passer le temps plus vite, mais le temps était long. Seule, elle n'avait rien d'autres à faire et, alors qu'elle allait tourner le dos, la porte s'ouvrir. Affichant un sourire des plus niais, elle le regardait. C'était bien lui, celui qui avait tant de fois demander de l'argent à la blonde se retrouvait habiter dans une villa. Il avait eu où toute cet argent ? Elle avait quand même arnaquée sa famille pour lui donner ça. « Salut, Barclay, sympa la maison. »  Elle passait une main légère dans ses cheveux. « Je suis bien dehors, j'ne voudrais pas trop profiter de l'intérieur, tu risquerais de m'y donner envie. »  Sifflait-elle entre ses dents, ce n'était pas vraiment une histoire de jalousie, elle aimait ce qu'elle avait, elle avait peu de choses pourtant, mais ça lui était suffisant, elle n'était pas le genre de personne qui aimait montrer son argent, préférant le garder pour ça. Puis c'était toujours mieux s'il y avait des vols, Andeana passait pour une personne de type moyenne, pas la fille de son père qui avait toujours tout eu ce qu'elle voulait, bien que la belle-mère râlait qu'elle avait sans doute trop. Lui, Barclay, il avait eu quoi comme patrimoine pour avoir tout ça ? Il avait fait quoi de sa vie pour réussir à avoir ça ? Il devait en avoir arnaqué des autres pauvres gens. « J'passais par ici par hasard puis tu sais … j'ai vu ton nom je n'ai pas résisté. » La blonde se tournait, regarder un peu autour d’elle. « Je ne te dérange pas, j’espère ? » Elle le zieutait de haut en bas ayant de le regarder dans les yeux.