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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]

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MessageSujet: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyMer 28 Sep 2016 - 15:37

Il n'avait pas reçu de ses nouvelles depuis l'année qu'il avait passé aux États-Unis. Beaucoups d'évènement s'étaient bousculés, d'ailleurs, durant cette courte période de temps, beaucoup de situations qui avaient demandé beaucoup de force de la part de Nolan pour tous les traverser sans être blessé. Il avait rencontré Hazel, la femme de toute une vie, certes, mais Deborash également. Une femme d'une grande intelligence, d'une beauté et d'un savoir-faire hors-pair. C'est peu de dire que le courant entre eux avait été électrique, brpulant bien que rien ne ne se soit jamais bousculé entre eux. Ils n'avaient qu'à se croiser les yeux pour le courant se remut, pour que les marées entre eux se défalent. Nolan savait plus que n'importe qui que cette femme avait besoin d'un homme à ses côtés, une assurance qu'Arthur n'arrivait pas à lui donner entièrement. Il avait beaucoup offert à celle-ci, de sa personne, de son soutien, de son écoute, de son tmeps, à un tel point que Nolan se battait intérieurement avec le remord de mentir à l'écrivaine qui lui avait volé son coeur. Il n'y pouvait rien, à chaque regard perché de Deborah, il arrivait vers elle comme l'ami fidèle qu'il était.

Beaucoup de jalousie, de cachette qu'il n'avait pas apprécié. Nolan n'était pas comme ça. Il ne mentait pas et ne détruisait pas des vies pour un rien. Tout était fini quand son voyage aux États-Unis s'est terminé. En retournant en Australie, il ne gardait que les fabuleux instants avec cette avocate dans le creux de ses souvenirs, comme ceux d'une femme qui avait cruellement besoin de soutien. Après, qu'en était-elle devenue? Le reste appartenait à l'histoire. Et rien ne semblait plus étrange quand il reçut un message d'Arthur lui priant de se rencontrer, que les deux hommes devaient discuter. Au départ, Nolan était réticent. Il avait ressenti assez de malaise de mentir à un homme marié, de retourner jouer dans sa cour, mais l'envie imprenable de réentendre le nom de Deborah avait surpassé ses craintes. Il avait accepté. C'était aujourd'hui le moment de retrouver une partie de son passé.

Nolan s'était tranquillement vêtu, propre sans être trop formel, sans vraiment d'appréhensions, bien plus éveillé par l'idée de la revoir, de la prendre dans ses bras peut-être un jour. Il ne s'attendait absolument rien. Il était confiant, patient et avait un état d'esprit absolument paisaible et prêt à n'importe quelle éventualité. Tout sourire, il quitta son appartement et se rendit tranquillement au point de rendez-vous, souriant aux inconnu(e)s au passage et admirant la journée toute illuminée. Une fois au restaurant prévu, il passa en revue les tables, n'apercevant ni Deborah ni Arthur. On l'installa tout de même, pensant qu'il arriverait éventuellement. À une table éloigné, Nolan souria intérieurement. Deborah avait été une découverte qui l'avait fait grandir, qui l'avait obligé de réfléchir et de se retrouver au fond de soi. C'était peu dire qu'il était impatient d'entendre à nouveau son nom circuler dans le creux de son esprit. Les yeux balladants, le sourire patient, il attendait la venue d'Arthur.


Dernière édition par Nolan M. Cox le Mar 18 Oct 2016 - 22:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyMer 28 Sep 2016 - 22:51

Il savait qu’il était en Australie. Il savait qu’il était à Bowen. Il savait.
Il savait que cette maison d’édition pour laquelle Deborah et lui avaient travaillé avait des bureaux un peu partout. Peut-être que c’était ça leur destin à lui et à Nolan, de se croiser, de cohabiter, de devoir se supporter l’un l’autre comme si la vie les mettait continuellement au défi.

Depuis son trajet en avion, passant par l’installation de son domicile, de ses bureaux, de ses contrats, de sa vie à Bowen, cette idée ne l’avait pas quitté. Une partie de lui aurait préféré ignorer l’éditeur, éviter comme la peste cette conversation qui allait, à tout coup, être simplement douloureuse. Il aurait voulu laisser Nolan dans le néant. Une autre voix, elle, lui rappelait que ce serait simplement cruel. Elle lui rappelait que Deborah aurait souhaité que Nolan puisse lui faire ses adieux et qu’elle aurait aussi désiré lui faire les siens.  C’est cette dernière pensée qui réussit à le convaincre…et, par dessus tout, qui réussit à lui broyer le cœur encore un peu plus qu’il ne l’était déjà.  

Péniblement, il s’était rendu aux bureaux de Collective Quaterly observant d’ailleurs sur sa route les différents dégâts produits par le récent séisme.

Un jeune homme à l’accueil lui posa quelques questions aux quelles il répondait brièvement…

- «Oui, Nolan, oui M. Cox. »…«Lien justifiant la demande des coordonnées?»…

Arthur fit une pause. Le jeune homme, légèrement intimidé par le stoïcisme de son interlocuteur, leva sur lui des yeux interrogatifs. Le cinéaste haussa les épaules.

-«Dîtes-lui simplement de me recontacter et que je souhaite lui parler».

Il laissa sa carte et attendit, anxieusement, l’appel de Nolan qui ne tarda pas. Ils se donnèrent, dans un échange bref, un rendez-vous au Resto-Bar.

Le matin de leur rencontre, Arthur se perdit dans le miroir. Son reflet était cerné. Il se demandait si Nolan allait tout de suite remarquer quelque chose.  Comme pour se donner plus de courage, Arthur tira solennellement les manches de sa chemise, installa tranquillement ses boutons de manchettes, noua davantage sa cravate, puis pris le chemin de Resto-bar.

Il aperçut immédiatement Nolan. Il était installé, tranquille, un léger sourire sur les lèvres. Ce bonheur était probablement dû à l’idée de revoir Deborah. Arthur lui lança un regard méprisant avant de baisser rapidement les yeux puisque l’éditeur avait relevé sa tête en sa direction. Il avala sa salive, racla légèrement sa gorge, puis s’avança d’un pas décidé vers la table.  Cordialement, il tendit une main ferme à Nolan.

- Je suis heureux que tu aies accepté de me rencontrer si tôt.  J’ai quelque chose d’important à te dire.

Il s’assit en baissant les yeux, sans rien ajouter. Il avait sentit sa gorge se nouer. Il savait que, s’il poursuivait tout de suite, sa voix se briserait. Il appela poliment le serveur.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptySam 1 Oct 2016 - 5:29

Deborah. Cheveux de blé, teint lacté, les yeux criants, la main carrée contre son épaule. Deborah en plein milieu de la journée, contre la lumière de la matinée à demander dans son regard que Nolan lui prête son oreille, mine de rien. Il avait pensé à elle souvent, fallait pas se mentir. Elle avait traversé son esprit plus souvent qu'il pouvait se l'avouer. Et ça avait été avec assez d'animosité, torturé entre l'idée de trahir Hazel et de controuver le couple qu'elle formait, malgré tout, avec Arthur. Ses sentiments à son égard était mitigés : Nolan était trop bon pour détruire une relation qui comportait sans l'ombre d'un doute de l'amour et de l'affection en toute sincérité, mais était déchiré par l'idée que la douce avocate n'était pas totalement écoutée, appréciée à sa juste valeur. Lui, il voyait tout chez elle à aimer. Une sagesse, une bonté, une telle gentillesse et une beauté qui, ma foi, vous ferait frémir de désir. Un ami. C'ets ce qu'il avait toujours été et c'est ce qui le convenait le plus. L'avoir à ses côtés était déjà beaucoup pour son esprit comblé. Et là, tout ce temps oublié, tout ce temps éloigné, c'était quelque peu convenu que Nolan soit tout étonné de recevoir un signe de vie de son mari, l'homme qui aurait pu lui donner plus. Tant pis, Nolan était bon et c'était ainsi qu'il voulait continuer sa vie, être bon, être ouvert d'esprit et gagner le pardon. Gagner la paix. Gagner Maddie. Il était couvert de belles pensées quand il aperçut Arthur devant ses pieds. Tout de suite, Nolan fût submergé par l'image d'un homme fatigué, épuisé. Il porait attention à tout, aux moindres détails. Il avait vu son air tiraillé et se demandait d'où cet état pouvait provenir. Le travail épuisant, peut-être. Nolan se leva doucement, empoigna la main d'Arthur, ressentant comme un mur de fer sa main tendue et lui échangea tout de même un sourire sincère, un sourire qui se voulait franchement réconfortant. Il pouvait pas le détester intérieurement. Nolan ressentait beaucoup pour Deborah, mais c'était tout de même Arthur avec qui elle partegeait sa vie. Nolan scruta lentement, minutieusement les alentours, surpris quelque peu de ne pas apercevoir l'avocate qui faisait fondre son coeur. Absente? «Moi de même. Je m'avoue étonné d'avoir eu de tes nouvelles. J'espère que tout va bien.» Il songeait. Peut-être que l'amour n'y était plus. Peut-être que leur fin sonnait et qu'il venait lui annoncer. Nolan pensait, inconsciemment, rêvait de prendre dans ses bras DEborah comme si enfin ils pouvaient s'aimer. Le jeune éditeur prit place à son tour, jettant un dernier coup d'oeil vers l'entrée, scrutant une entrée spontanée. Puis, tant pis, il s'u jetta. «Deborah n'est pas avec toi?» Elle attendait au fond de se pensées, peut-être. Nolan passa une main dans ses cheveux tout en scrutant délicatement le visage éssouflé d'Arthur. Il était franchement piqué par cette rencontre spontanée. Qu'en était le but? Où était-elle?
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyDim 2 Oct 2016 - 4:09

Tandis que leur main refermée l’une sur l’autre consumait une salutation incongrue entre deux hommes qui n’avait pour point commun qu’un point suscitant la tension, Arthur ne put s’empêcher de ressentir de la surprise en voyant sur les lèvres de Nolan se glisser un sourire sincère et respectueux. Est-ce que ses traits étaient si tirés et empreints de fatigue qu’un homme qu’il n’avait pas vu depuis un an pouvait y déceler la détresse? Instinctivement, il lui rendit à lui aussi un sourire chaleureux et déjà, probablement, subtilement désolé.

Il se demandait à quel point ce garçon aux cheveux fins et aux traits agréables avait pu aimer Deborah. Et bien sûr à quel point ce sentiment avait pu être réciproque. Qu’elle avait été la nature de leur relation? Nolan avait-il touché cette femme qu’il avait trouvé attirante comme l’aurore, cette femme qui l’avait rendu fou, aux mêmes endroits délicats que lui?  Est-ce que, tout comme la sienne, sa main avait glissé dans ses cheveux lumineux s’arrêtant au passage sur son cou, sur ses épaules, sur sa poitrine? Il s’imaginait cette scène, à la fois horrifié et étrangement  contenté. Se trouver devant Nolan, c’était se trouver, indirectement, le plus près de Deborah qu’il ne l’avait été depuis sa mort. C’était une des émotions les plus grisantes et les plus pénibles qu’il avait ressentie.

Et ce contraste lui faisait mal.

Le cinéaste voyait les yeux de l’homme chercher derrière son épaule si Deborah passerait la porte. Il pensa à toutes ces soirées, seul à Los Angeles, où il avait fixé la poignée de l’entrée, attendant à tout moment, et en vain, de la voir tourner. Deborah ne passerait plus jamais la porte du condo, ni celle de sa maison à Bowen, ni celle de ce restaurant, ni aucune autre.

La voix de Nolan le sortit de ses pensées.

- Moi de même. Je m'avoue étonné d'avoir eu de tes nouvelles. J'espère que tout va bien.

Arthur était complètement figé.  Il avait du mal à respirer. Il l’aimait tellement. En lui, ce sentiment ne se conjuguait pas au passé. Il l’aimait. Il l’aimait. Il l’aimait maintenant, en ce moment, aujourd’hui et demain probablement encore.

En réalité, ils étaient deux hommes assis, là, à l’aimer, à l’attendre, à la chercher du regard. «J’espère que tout vas bien» disait-il... Comment expliquer à quelqu’un qu’en réalité rien ne va plus? Devant cette immense question qui le faisait sentir tout petit, le silence demeurait pour lui la seule solution pour ne pas complètement se briser. Lorsque Nolan demanda si Deborah était avec lui un grand vertige l'envahit.

- Oui! Monsieur m’a appelé? Que puis-je vous apporter?

L’arrivé du serveur le sortit de sa torpeur. À ce moment-là, Nolan devait assurément déjà se demander s’il n’était pas malade. Arthur leva la tête. Il fallait commander quelque nourriture à manger. Avoir l’air normal. Avoir l’air normal.

Avoir l’air normal.

- Je vais vous prendre une salade, la plus simple, s’il vous plaît.

Arthur, après avoir écouter Nolan commander à son tour, s’excusa. Il se leva en direction de la salle de bain. Il voyait bien que son comportement était tout à fait étrange. Cela faisait un moment qu’il ne s’était pas senti aussi mal en point depuis…depuis cette journée là.

Il était seul. Les mains tremblantes, il ouvrit l’eau du robinet. Il avait l’impression de revivre l’annonce de la mort de Deborah une deuxième fois, sauf que cette fois-ci, ce n’était pas un médecin qui lui confirmait ce qu’il savait déjà, mais lui qui devait porter le fardeau de le communiquer à Nolan qui ne savait rien. Il se pencha et lança de l’eau froide sur ses yeux. Il releva la tête vers le miroir. Les gouttes coulaient lentement le long de ses joues. Son teint était plus pâle que jamais.

Il pleura doucement.

Son visage se crispait silencieusement tandis que son cœur se compressait dans sa poitrine. Il tourna le dos, s’appuya sur le mur et se laissa glisser au sol en hoquetant. Il ne pensait plus à rien. Son cerveau était noir, il n’entendait que ses propres sanglots et c’était la seule sensation qui lui parvenait. Respirer était difficile. Il ne se calma qu’après quelques minutes.

Il soupira profondément et écouta le bruit monotone de la ventilation un bon moment avant de s’essuyer les yeux. Il se releva en s’appuyant sur ses genoux, retourna au lavabo et lava son visage bouffi une seconde fois. Le dos droit, devant le miroir, il replaça ses cheveux, tira les manches de sa chemise, fixa ses boutons de manchette, resserra sa cravate…Enfin, il fixa ses propres pupilles, comme pour vérifier que tout était bien revenu à sa place.

Il retourna s’assoir, les yeux rouges, un peu plus prêt qu’avant.

- Je suis désolé Nolan. Non. Ça ne va pas. Non. Deborah n'est pas avec moi.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyDim 2 Oct 2016 - 23:31

Nolan ne saisissait plus l'instant réel. Il avait beau vouloir comprendre, saisir la présence d'un passé sur lui de cette façon, mais à trop vouloir comprendre, on finissait invraisemblablement par se déposséder. Il était là avec Arthur, le mari d'une femme qu'il avait dù oublier volontairement , quitter rationnellement sans jamais réellement s'en remettre entièrement. Ça avait été dur ; beaucoup de travail sur soi, beaucoup de remisque en question, beaucoup de passages pour lui où le jeune éditeur devait dévier ses pensées. Hazel, il ne devait pas la lâcher sinon elle retomberait peut-être, mais en même temps, il avait été incapable de se maitriser à chaque fois que Deborah lui lançait un sourire narquois, enjoué du bout de son bureau, un regard sincère qui lui caressait le coeur. Ainsi, les deux hommes laissèrent tomber la poignée de main, Nolan scrutant la misère qui ravageait le visage d'Arthur. Il semblait vieux, épuisé et ne savait pas trop quoi en penser. Nolan voulait empêcher tous les sentiments de rancune et de culpabilité qui pouvaient s'installer au creux de son coeur. Arthur n'était pas mauvais, peut-être simplement qu'il n'avait pas assez écouté, qu'il n'avait pas tourné les yeux du bon côté uand il le fallait. C'est tout. Un mariage est forcené d'illusions ou d'incompréhensions parfois qui servaient à renforcer l'amour des amants. Nolan avait eu comme mission de soutenir l'avocate du mieux qu'il le pouvait. Ainsi, Nolan conservait une humeur compatissante qui dégageait une franche modestie, une ouverture d'esprit pour les évènements qui se produiraient aujourd'hui. Tout devenait de moins en moins clair dans son esprit. Enfin.
Les deux hommes prirent siège, ils commandèrent chacun. Nolan était patient, surpris, confus, en maitrise, mais gorgé de questions qui s'envolaient de part et d'autres dans son esprit. Pourquoi était-il ici? Pourquoi avait-il contacté Nolan? Tout cela demeurait dans le néant. Puis, comme le silence se creusait de plus en plus, Arthur quitta subitement la table. Le jeune éditeur, plus perdu que jamais, acquiesca tranquilement de la tête tout en suivant le cinéaste d'un regard questionneur jusqu'à ce qu'il disparaisse complétement. Tout devenait excessivement hardu à déchiffrer. Nolan respira profondément tout en essayant de trouver un appui des yeux avec les alentours, s'aggriper à une réalité quelconque avant de complétement tomber dans la frénésie. Là, tout était perdu. Même s'il le voulait, Nolan n'aurait pas pu deviner ce qui se passait. Est-ce que Deborah avait quitté Arthur, est-ce qu'elle était disparue sans donner mot, est-ce qu'Arthur voulait régler des comptes avec lui? Ça pouvait être tout et rien à la fois. Nolan essayait tant bien que mal de calmer ses idées chevauchantes, essaya de se calmer, essaya d'attendre et de ne rien supposer. Doucement, il pris ses mains, entrcroisant ses doigts sur la table, gardant une posture maitrisée. Ses yeux demeuraient accrochés à la porte où Arthur avait disparu. De très longues minutes insoutenables s'envolèrent avant que le cinéaste ne refasse apparition. Sa façon d'avancer, sa posture, ses yeux érodés, il avait une piètre allure à un tel point que le coeur de Nolan se fendit quelque peu. Arthur avait l'air complétement dépassé par un évènement quelconque et Nolan se sentait presque coupable. Finalement, il accueilli son retour d'un sourire apaisant, consolateur et laissa le temps à Arthur de s'installer, plongeant ses yeux sur ses moindre gestes. Il l'écouta minutieusement, hocha la tête et s'éclaircit la voix à son tour. «Arthur... qu'est-ce qui arrive? Dis-moi. Deborah n'est pas là, d'accord. Où est-elle alors? Elle a disparue, peut-être? Est-ce que c'est ce que tu es venu m'annoncer? Elle s'est éclipsée? » Il avait sincèrement de la difficulté à se contenir, sentant soudain ses membres vibrer légèrement sous le poids d'un suspense qu'il ne comprenait absolument pas. Nolan ferma les yeux, expira doucement et tenta de se résonner. En ce moment, tout ce qui comptait, c'était d'aider Arthur, le soutenir si jamais quoi que ce soit était arrivé à Deborah. Les deux l'aimaient éperduement et voulaient son bien. Il fallait se concentrer là-dessus. «Ça me semble grave, mais je suis présent si jamais il est arrivé quoi que ce soit à un de vous. Je suis tout ouïe. »
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyMer 5 Oct 2016 - 4:39

- Ça me semble grave, mais je suis présent si jamais il est arrivé quoi que ce soit à un de vous. Je suis tout ouïe.

Arthur voyait toute cette bonne volonté dont Nolan faisait preuve et il ne put s’empêcher d’en être touché. Deborah avait eu une grande affection pour cet éditeur après tout… Si cette femme qu’il avait tant aimée et respectée avait vu en lui quelque chose qui méritait une partie de l’amour qu’elle avait offrir, c’est que cet homme avait sûrement de grandes qualités. Arthur ignorait de quoi serai fait l’avenir. Une partie de lui tenait à le détester tandis qu’une autre se disait qu’il pourrait trouver en Nolan un pair. Sa crise qu'il avait vécu aux toilettes l'avait un peu calmer. Il avait extériorisé une partie de cette boule d'émotion plus importante que ce qu'il était capable de gérer. Tout était encore difficile, mais cette impression de vertige avait disparue. Il y arriverait. De toute façon il n'avait pas le choix.

Il essayait dans sa tête de formuler cette phrase dans tous les sens afin de la rendre plus facile à entendre. Il regardait ce visage inquiet devant lui, ces mains crispées…Il avait déjà assez mal lui-même, l’idée de déclencher la souffrance chez quelqu’un d’autre le rendait anxieux.  L’idée de l’annoncer à voix haute, après tout ce temps s’en en avoir parler à personne à Bowen, l’inquiétait aussi. Il ignorait l’effet que cela aurait sur lui-même.

Après une minute passée en silence, il comprit qu’il ne pouvait plus attendre. Il l’avait déjà assez fait patienté. Il commençait à intérioriser le fait qu’il n’y aurait aucune bonne façon de l'annoncer, aucune mauvaise. Pour Nolan, il n’y aurait que ce sentiment de perte. Il ne le savait que trop bien.  Il lissa les plis de la nappe avec ses deux mains, racla sa gorge et se lança…

- Deborah est morte.

Sa voix le surpris lui-même tant elle était rauque. Il l’avait dit clairement, mais dans un souffle, la gorge nouée, comme lorsqu’un mourant parle à travers la douleur provoquée par la blessure. Ses yeux qui jusque là n’avaient pas quitté ses propres mains se levèrent sur Nolan guettant sa réaction. Son cœur dans sa cage thoracique battait à tout rompre. À partir de ce moment, il n’avait plus de repères. Il ignorait complètement comment allait se poursuivre la suite de leur rencontre.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyMer 5 Oct 2016 - 17:28

Il n'y avait rien à prédire, rien n'à dire, en vérité. Il ne pouvait se présenter lui-même les faits qui se déployaient tout doucement et violamment devant lui. Arthur était ici et avait, c'était peu dire, une attitude très étrange, laissant au jeune éditeur l'éventail de choix de la raison de cette rencontre si abrupte et soudaine. Nolan avait tout de ême eu la sagesse de comprendre que c'était mieux d'éviter les suppositions, frôlant l'exaltation exagérée, car il ne voulait pas sombrer dans de noires présomptions. La seule énoncée du nom de Deborah suffisait à le faire gentiment trembler. Évidemment qu'elle lui manquait, certainement que Nolan avait passé ans sa tête tous les sentiments qui le déchiraient à propos de l'avocate et de Arthur. Bien qu'il réussi à la ranger dans le tiroir de sa mémoire, elle restait tout de même comme une lueur cachée au fond de sa penderie, s'attardant à surgir d'une seconde à l'autre.

Nolan était fébrile. Il essayait bien que mal de se contenir, mais celui-ci ne pouvait retenir qu'une certaine part d'agitation. Le reste s'envolait, explosait, sans qu'il ne puisse le contrôler réellement. Les mains jointes, le regard sautillant, il observait la moue d'Arthur, tellement changeante, tellement propice à une nouvelle qui venait à effrayer Nolan. Il commençait doucement à regretter d'être ici, d'avoir ses deux oreilles pour écouter ce qui allait suivre. Ça ne pouvait pas être une annonce avantageuse, pas avec le visage morne, rabougri, cassant que le cinéaste arborait. Il semblait vouloir trouver la force de parler, une force suprême d'annoncer quelque chose à Nolan. Et là, il avait bel et bien arrêté de se poser des questions, il était sur le rempart de ce qu'il allait se produire, il ne faisait que se tenir, se préparer à d'éventuelles marées. Son coeur commençait tranquillement à s'exciter, mais il tentait de le reposer. Peut-être que ce n'était pas si grave après tout, pas pour Nolan. N'empêche, le garçon ne pouvait tourner son regard de la carcasse d'Arthur, ça lui brisait sincèrement le coeur. Sans encore comprends, Nolan avait simplement envie de lui dire que tout irait bien, de le prendre dans ses bras, oubliant ainsi toutes ces mauvaises altercations du passé, et être un bateau tellement puissant qu'ils vainqueraient plus que jamais les marées. Nolan soupira doucement, reprendre vie un souffle à la fois.

La noirceur tout d'un coup. Un poison qui lui arrache la peau, le tonnerre qui s'abat sur sa tête en étau. Nolan recula la tête, les yeux ouverts comme des billes, l'iris tremblant, les lèvres entreouvertes frétillantes. Il n'aurait jamais cru entendre ça un jour. Il ne l'avait jamais imaginé, l'idée ne lui avait jamais même circulé l'esprit un seul instant. Nolan avait parfois songé au pire; Deborah le giflant, lui disant simplement qu'ils devraient à tout jamais s'oublier, Arthur le menacant, Nolan qui subit les foudres de l'avocate, mais sa mort? Jamais, jamais. Il était figé, il ne sentait plus bouger. Il regardait le vide derrière Arthur, sa tête était devenu un trou béant, un tour noir de néant. Ses yeux, doucement, invraisemblablement, s'emplirent doucement d'eau salée, des frissons lui parcouraient doucement l'échine. Deborah était morte. C'était réel. C'était ainsi. Une minute absolument interminable passa, dans le silence le plus total, sa tête encore sonnée, son regard trouant le vide, ses mains qui, visiblement, résonnaient au rythme de son coeur tellement agité qu'il croyait y passer. L'éditeur ne pouvait pas parler. Il ne fit que baisser les yeux, funestement, tout en observant une larme s'effondre sur la nappe lactée. Deborah n'était plus.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyVen 7 Oct 2016 - 2:46

Arthur ne pu qu’assister passivement à la façon dont le visage de Nolan se décomposait devant lui. Ils ne parlèrent pas durant plusieurs minutes. Il le regarda verser ses larmes et son cœur se compressa dans sa poitrine. C’était définitivement trop dur à supporter. Son esprit voulait voler, divaguer et partir loin, tandis que son corps, lourd et faible, qui ne le supportait à peine, l’enracinait sur sa chaise.

Voir la peine de Nolan ranimait beaucoup de sentiments en lui. Voir un autre homme la pleurer ainsi, la pleurer comme on pleure celle que l’on aime, le rendait fou. La tristesse de Nolan reflétait la profondeur de leur relation et entachait pour Arthur la mémoire de Deborah. Il ne pouvait l’accepter, pas encore.

Subtilement, sans même qu’il ne s’en rendre compte, sa détresse changea de forme passant de la tristesse et de la compassion à la colère et à la jalousie. Ses bras se crispèrent.

Le serveur, gêné, arriva avec les plats.  Il y avait autour de leur table cette aura particulière que provoque le drame. Un changement de température qui fait frissonner le dos et qui donne le sentiment d’assister à une scène que l’on n’aurait pas dû voir, mais que l’on regarde comme l’on glisse l’œil à travers l’espace d’une serrure. Il déposa les plats rapidement, se contentant du hochement de tête d’Arthur avant de détaler comme un lapin.

Le cinéaste reporta son attention sur Nolan. La question qui le faisait le plus trembler allait probablement venir : comment?

Comment est-elle morte?

Il savait que Nolan, comme toute sa propres famille ainsi que celle de Deborah l’avaient fait, allait s’accrocher à cette question telle que l’on s’agrippe à une bouée.

Comment?

Dans la réponse on espérait la satisfaction d’entendre la description douce d’une mort pas trop violente.  Arthur se préparait à répondre, mais Nolan ne bougeait pas. N’osant pas briser le silence, Arthur se désespérait devant la lourdeur des émotions que tourbillonnaient dans leur deux têtes.  Il rappela le serveur qui revint à reculons, intimidé par cette ambiance morose.

- Amenez-moi deux scotchs.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyDim 9 Oct 2016 - 23:05

Il n'y avait pas d'ambiguité. Aucune résonnance, aucune distorsion. C'était bien là, les faits établis, une horreur déployée sur le ventre même de son cadavre. Nolan ne savait plus penser, il ne savait plus quoi imaginer. D'un coup, après avoir entrevu le néant plusieurs temps, il se sentit forcé de se rémomérer des détails importants. Les yeux lumineux de l'avocate, ses cheveux de blé, son petit nez retroussé, sa posture droite, élégante, son énergie de bonté, de gentillesse, humaine et intègre. Il laissa tous ces détails qui l'avait échappé depuis trop longtemps se creuser un espace dans sa mémoire, il devait se souvenir. L'odeur, le parfum, la voix chanteuse, la main lisse, cet effet de brise énorme contre son coup lorsqu'elle s'approchait de lui pour murmurer, l'électricité qui lui traversait le corps lorsqu'il l'observait s'éloigner de dos. Deborah, une entité disparue dorénavant, un fantôme qu'il voulait accrocher pour toujours sur la commode de son esprit. L'éditeur prit un temps en silence, laissant ses yeux humectés percer un trou béant sur la table.Ses mains tremblaient, sa gorge était chaude, sa tête était lourde, il se sentait comme une masse énorme sur le point de s'effondrer. Il avait complétement oublié la présence d'Arthur, malgré lui. Ce n'est pas qu'il refusait de partager la peine, mais Nolan ignorait lui-même la façon dont il pouvait absorber une nouvelle aussi tragique. Il ne s'y était pas. Ses yeux gardèrent leur point d'appui, laissant le temps et les alentours se mouver sans lui. Il ne voyait rien d'Arthur, Nolan ne se sentait plus bouger. Sa respiration était difficile. Il avait l'impression de suffoquer. Les plats se posèrent devant eux sans que Nolan ne le voit vraiment. Il était aveugle. Il ignorait même quoi dire. Sachant pertinnement qu'il devait se reprendre, le jeune homme passa une main dans son cou brûlant puis la laissa circuler sur ses cheveux jusque dans son coup humide. Comme un boulet, ses yeux se relevèrent avec beaucoup de difficulté, croisant ainsi le regard mélangé d'Arthur. Nolan lui en voulait soudainement. Il avait une rage inexpliqué envers l'homme qui se tenait devant lui, comme si sa mort lui appartenait alors que sa raison lui disait qu'il n'était qu'une victime. Il l'observa avec une haine soudaine. Il aurai pu l'aimer Deborah avant qu'elle ne disparaisse. Tout ce temps écoulé avec elle, des heures, des minutes de fantaisie où il aurait pu l'aimer véritablement et la combler, tout était une chimère évanouie aujourd'hui. Arthur avait été celui qui l'avait capturé, la laissant parfois démunie. Nolan respira plus rapidement tout en remuant de mauvaises pensées dans sa tête, le coeur battant et le regard brisé. Arthur était immonde. Il n'avait même plus de pitié pour lui, c'était une rancune injustifié, la déception de ne pas avoir eu droit d'aimer la femme qu'il avait supposément affectionner. Arthur leur commanda des verres. Nolan ne voulait pas boire. Il ne voulait simplement plus le voir. Deborah n'était plus. À quoi bon. Ses yeux tournèrent maladroitement autour de lui, il se sentait étourdi, dans un cauchemar et sentait qu'il allait dépérir. Nolan, sous le coup de l'émotion, se leva d'un bond, repoussant sa chaise bruyamment, défiant le regard d'Arthur. «Je n'ai plus rien à te dire, dans ce cas. J'aurais pu l'aimer Deb' si tu m'en avais laissé la chance. Mieux que toi. » BAM. Il tourna les yeux du cinéaste, choqué par lui-même, un mur brisé, le coeur fragile. Ça le dégoûtait d'être ici.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyVen 14 Oct 2016 - 16:03

- Je n'ai plus rien à te dire, dans ce cas. J'aurais pu l'aimer Deb' si tu m'en avais laissé la chance. Mieux que toi.

Cette phrase éclata en Arthur comme une bombe. Il se rappela Deborah. Il se rappela tout Deborah.  

Il était rentré tard ce soir là. Il rentrait tard tous les soirs en réalité. Habituellement, il trouvait Deborah étendue sur le lit, la lumière posée sur sa table de chevet allumée. Ses cheveux emmêlés étaient attachés en un chignon lousse sur le dessus de sa tête et quelques mèches rebelles un peu plus claires encadraient son visage toujours un peu rieur. À cette heure là, les verres de contact étaient posés et elle abordait  des lunettes sur le bout de son nez. Couchée sur le ventre, les pieds levés et croisés derrière elle, elle portait une robe de chambre qui laissait entrevoir ses longues jambes l’hiver et parfois absolument rien les chaudes journées d’été.  Il arrivait qu’il passe la porte de la chambre pour la retrouver en train de rigoler seule devant son ordinateur ou un livre. Toujours, il se glissait contre elle, enlevait ses lunettes et l’embrassait. Parfois, ils faisaient alors l’amour sans parler, à d’autres moments ils ne faisaient que discuter. De tout, de rien.

Ce soir là, il ne l’a trouva pas dans la chambre. Il l’appela à plusieurs reprises en réalité. Il savait qu’elle était là, son sac traînait comme d’habitude sur le sol, devant l’entrée, complètement dans le chemin. Elle avait cette façon à elle de faire les choses de manière nonchalante tout en étant y mettant du charme. Elle donnait cette envie grisante de ne plus s’en faire à propos de rien, d’aussi à se mettre à lancer les chaussures dans l’appartement en rentrant ou encore de sauter sur le lit si l’envie prenait. Avant sa mort, Arthur partageait avec elle cette légèreté et c’est ainsi qu’ils vivaient leur amour. Un contrat silencieux, allant au delà de celui du mariage, celui de  se promettre que tout était «okay», que tout allait être «okay».

Après avoir poussé toutes les portes, il entra dans la salle de bain. La pièce était chaude et embuée. Elle avait coulé un bain.  Ravi de la perspective de la trouver dans l’eau chaude avec son livre et de la rejoindre, il tira le rideau sans se poser de question. Il n’avait pas prévu le sang. Ni les entailles. Ni ce corps flottant. Le reste il ne s’en souvenait  plus vraiment. Amnésie dissociative lui avait-on dit. Il aurait alors tiré son corps au complet de l’eau par lui-même et tenté de la réanimer. Inquiet de l’absence d’Arthur à l’ensemble de ses rendez-vous du lendemain, c’est son meilleur ami, avec qui il travaillait sur un projet à ce moment-là, qui les aurait trouvés, le corps de Deborah toujours dans les bras de son mari.

Un seul sentiment avait surpassé tout les autres. Il s’était senti, et se sentait toujours, trahi.  

Au final, rien n’avait été «okay».


Arthur jeta ses yeux sur Nolan. Le serveur, encore plus silencieux qu’avant, déposa les deux verres sur la table et s’éclipsa. Prenant son temps, Arthur vida chacun des deux verres d’une traite et se leva lentement, voir lourdement. Son corps se tourna, comme pour partir et d’un élan revint tandis qu’il assénait un coup de point sur le visage de Nolan. Une partie coupable, pleine de ressentiments et de regrets d’Arthur se disait que l’éditeur avait peut-être raison et cette constatation était simplement trop négativement chargée pour ne pas qu’il ne l’exprime de façon irrationnelle.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptySam 15 Oct 2016 - 20:59

Il n'avait aucune raison de ne pas lui en vouloir. Sa faute, elle lui revenait pour presque tout. La faut d'avoir mal aimé, la faute d'avoir délaissé, de ne pas avoir plus écouté Deborah de la façon dont elle l'aurait désiré. Nolan avait été là, reculé, comme un fantôme qui s'empêcher d'approcher de trop près un mortel. Dans sa peine, il se retournait l'idée qu'elle était intouchable, impénétrable, une lueur au loin avec laquelle on aimerait se réchauffer. Dans tout le respect possible, Nolan l'avait épaulé, plus souvent qu'il ne l'avait imaginé pour ses petites peines comme ses déboires avec Arthur. Nolan avait été là, présent, malgré tout et contre le temps. Il avait le droit d'être peiné, blessé, déchiré, sentant lui aussi qu'une partie de soi lui avait été dérobé aussi subitement. Deborah avait été une marque trop importante dans sa vie, tellement qu'il aurait tellement désiré faire partie de son histoire. On lui avait refusé. Nolan avait tous les droits de lui en vouloir. D'ailleurs, il songeait ce qu'il avait dit. Aucun regret. La mort de Deb' lui frappait encore la tête, le coeur remué, levé, la tête chancelante, Nolan avait craché le poison qu'il avait gardé trop longtemps au fond de lui. Ses yeux fuyaient ceux d'Arthur, se souciant simplement de rester vivant, de garder l'équilibre, de palper petit à petit une infimie réalité. Est-ce qu'il avait su lui trancher une corde sensible? Ça lui était égal. Nolan voulait penser à lui, pour une simple fois, s'entendre, ne plus se résister. Toujours debut, il attendait une certaine stabilité avant de disparaitre, s'évader, aller se cloitre dans un paradis artificiel rassurant. Son coeur battait si vite, si fort qu'il pouvait en entendre les résonnances. Ses mains tenaient la table, tremblantes. Il arrivait à souffler très maladroitement. Une longue seconde s'enflamma. Puis, contre toute attente, une longue douleur vint s'écraser contre sa figure. Désamparé, Nolan fit quelques pas vers l'arrière. Toutes les têtes se retournèrent vers eux. Des voix murmuraient, un silence funest vint prendre place. Désamparé, l'éditeur venait tout juste de réaliser que ces mots avaient ciblé exactement là où il l'aurait pensé : droit sur le coeur. Arthur avait réagi probablement à une vérité trop forte comme un simple mécanisme de défense. Un bâtard, quoi. Son coeur se calmait soudainement, presque satisfait de l'action plutôt que par des mots. Nolan, les yeux baissés, sentit un sourire s'installer contre son visage. Doucement, sa main droite tremblante vint caresser sa machoire sonnée. Un sentiment réconfortant vint lui confirmer bien des choses, secrètement, juste comme ça, par un poing gavé de haine, de ressentiment. Il avait aimé Deborah et la douleur de sa perte n'égalisait en rien la brutalité du coup qu'il venait de recevoir. Très délicatement, presque théâtralement, Nolan remonta ses yeux aigris vers Arthur, vers cette ombre complétement décalée qui puait l'orgueil, la colère, l'homme qui se croyait souffrant et l'observa une demi-seconde. Il ne cachait pas un sourire décadent, une moue absolument tendue. Ses yeux le déshabilla des yeux jusqu'à la pointe de ses pieds avant que Nolan ne les remonte finalement vers les cieux, là où gissait un ange disparu. «Qu'est-ce que je te disais? Beaucoup mieux si j'avais su. » murmura-t-il à la femme qui dormait éternellement. Pas besoin de rien d'autre, sa présence, seulement, une instance. Nolan avait le coeur retourné autant par la nouvelle que par le coup envoyé. Tout semblait tomber, mais il restait solide. Il posa les yeux sur Arthur une dernière fois, hochant la tête d'une grande lenteur. Cet homme. Il n'y avait plus rien à redire, rien à ajouter. Nolan le méprisait intérieurement, plus que jamais et sentait que, malgré tout ce qu'il s'était promis, ne serait en mesure de le retrouver caché au fond de son esprit, peu importe le temps ou les circonstances. L'éditeur caressa lentement son visage brûlant, sa voix s'échauffant. «Je te souhaite de ne jamais regarder en arrière. » lanca-t-il dans un ton grave, démesuré. Nolan avait besoin d'air, fumer, peut-être, se retrouver avec lui-même. Il devait digérer toute cette situation qui venait de le chambouler. Penser à Deb' penser à lui, fumer toute sa peine, son désarroi. Nolan poussa les yeux plus loin, se retourna subitement, confrontant quelques regards ahuris des gens et quitta l'endroit comme un mauvais vent. Son coeur allait crever. Tout ça était trop pour lui. La mort, la perte, le déchirure.
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MessageSujet: Re: Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ]   Like a ghost of the past |Arthur [TERMINÉ] EmptyLun 17 Oct 2016 - 6:53

L’action avait été satisfaisante. Elle ne réglait absolument rien, même qu’elle était symptomatique d’une dérive psychologique qu’il ne contrôlait plus, mais elle avait été satisfaisante; sur le moment du moins elle le lui avait semblé. La seule chose qu’il regrettait était d’être incapable de communiquer à Nolan sa pensée de façon exacte. Quand venait le temps de parler de Deborah, Arthur avait tendance à se murer dans le silence et cela depuis plusieurs mois. Il regarda Nolan porter une main fragile à sa joue tandis qu’un sourire arrogant se dessinait sur ses lèvres. Arthur demeura impassible. Il entendit à peine les phrases que Nolan continuait à lui jeter au visage.  Il était écoeuré par cette présomption suffisante qu’il affichait presque fièrement et cette émotion occupait l’ensemble de ses pensées.

Qu’avait-il réellement été dans la vie de sa femme? Un intérêt teinté de romance et d’affection tout au plus, une oreille attentive, un mirage attirant de la nouveauté et de l’inconnu : une distraction. Arthur avait le cœur qui lui levait tandis qu’il observait Nolan se convaincre lui-même qu’il aurait pu l’aimer mieux que lui. L’éditeur ignorait tout d’eux. De leur histoire, de leur projet de famille, de ce qu’ils avaient construit, de ce qu’ils avaient détruit, de ce qu’ils avaient trouvé plus difficile et de ce qu’ils avaient vécu de merveilleux.  Il ignorait tout de leur quotidien, et aussi profonde qu’avait pu être leur attirance, elle n’avait pas réussit à briser cette relation impénétrable que leur mariage avait pu être, une relation complice bâtie sur des années entières dans le partage des soirs et des matins. Aussi profonde avait pu être leur attirance, elle n’avait pas sauvée Deborah…

Mais ce n’aurait pas été la responsabilité d’un ami intime de le faire. Si Arthur pouvait revendiquer la profondeur ultime de sa relation avec Deborah, il devait aussi en revendiquer les manques et il portait ce poids colossal sur ses épaules depuis déjà trop de temps. Nolan ne porterait jamais ce poids. Il voyait le jeune homme, il voyait ses yeux dégoutés baissés sur lui, et Arthur se sentait plus seul que jamais. Il avait pensé naïvement, peut-être, que Nolan aurait pu comprendre. Mais il ne le pouvait pas. Il ne le pouvait pas, car contrairement à lui, l’éditeur n’avait pas touché tout Deborah. Il l’avait effleuré sublimement certes, comme une étoile filante émerveille un œil attentif, tandis qu’Arthur, lui,  l’avait portée en son sein comme le ciel et elle, inversement, l’avait porté lui.  

Ses yeux suivirent, sans vraiment regarder, Nolan quitter le restaurant. Il se sentait suprêmement déçu et lasse.  Ce dernier fil qui l’attachait à Deborah, aussi corrompu avait-il été, était rompu.  Il ne doutait pas de la douleur de l’éditeur, mais ce jeune homme avait d’autres amours, d’autres projets de vies à partager ou de romances bien vivantes à retrouver. Lui, que lui restait-il? Les femmes qu’ils rencontraient ici lui donnaient ce même sentiment d’exaltation momentanée que lui procuraient les paradis artificiels, si bien qu’il ne pouvait s’empêcher de vouloir y goûter, mais au final, l’alcool, les rencontres, la drogue, le travaille, tout lui laissait cette sensation âpre de poussière dans la bouche.

Dans ce dos tourné qui prenait la porte pour sortir, Arthur y décela un abysse dans lequel tomber encore une fois.
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