Invité | Sujet: Re: You don't say |Callie [Terminé] Ven 21 Oct 2016 - 8:48 | |
| Entre chacunes de leurs phrases ils se dévisageaient. Peut être trop, mais ils ne pouvaient sans doute ni l'un ni l'autre s'en empêcher. Pendue à ses lèvres, Callie buvat tout ses mots, lourds de sens et tellement justes. « Je ne l'aurais pas mieux dis... Mais si ça peut nous aider pour travailler, c'est un bon point. » Argument pas du tout crédible. Mais elle tentait de le rassurer comme si elle essayait de se persuader elle-même. Mais si ça marchait aussi mal avec lui qu'avec elle, la partie était déjà perdue. Mais elle avait envie de la perdre, de rester ici, de pouvoir le croiser tous les jours, d'être amenée à recevoir ses conseils, se perdre dans ses yeux aussi longtemps qu'elle le pouvait. Jamais elle n'aurait cru pouvoir penser cela un jour. Si vite. Et surtout à cette occasion. Elle ne se reconnaissait pas. « Merci. » Oui, simplement merci. Car peut être que cela va lui permettre de sortir d'une mauvaise passe, de prendre un nouveau départ et de s'épanouir. Mais aussi simplement merci qu'elle ne veut plus rien dire. De peur de baisser trop sa garde et de laisser sortir des mots qu'elle ne devrait pas dire. Elle ne le connaissait pas. Elle n'avait pas le droit de ressentir cette complicité si naturelle. Rien n'était calculé. Et c'était cela qui lui faisait peur. Elle accepte pour son invitation, il lui prend furtivement la main. Elle frissonne. Elle aurait voulu se contrôler, voulu éviter cela. Se persuadant qu'il devait être comme ça et si proche avec beaucoup de monde, que ce n'était qu'elle qui se faisait des films. Mais elle avait du mal. Lorsqu'il la relâche, elle ne peut s'empêcher de regretter cet infime contact. Elle relève les yeux vers lui, mesurant peu à peu les paroles qu'il venait de lui offrir. « Et bien allons-y. Je suis toute à vous ce soir. Emmenez moi là où vous avez vos habitudes. Ou alors dans un endroit qui vous ressemble. Je vous suis. » Elle se laissait faire trop facilement, elle le savait. Mais elle était emportée, elle se laissait aller, porter par sa grâce, ses yeux dans lesquels on ne pouvait lire que l'esquisse d'un homme unique. Oui, tout à lui. |
|
Invité | Sujet: Re: You don't say |Callie [Terminé] Mer 26 Oct 2016 - 16:42 | |
| On ne pouvait se mentir. Il y avait une belle complicité entre eux, une facilité de la parole, du regard que Nolan n'avait pas entrevu ou anticipé volontairement. Au contraire, il était excité de connaitre une lectrice, de discuter de la revue, de son contenu, de elle, mais jamais n'avait-il pensé s'accrocher aussi furieusement à ces yeux, ses cheveux, sa voix mélodieuse. C'était tout naturel pour lui. Callie le rendait à l'aise, il se sentait compris, se sentait écouté. Ses yeux sirupeux pendaient aux siens. Aiguisé par cette étrange, mais agréable émotion de l'attente, de ce qu'elle pense, de ce qu'elle projetterait sur lui. À ses mots, Nolan hocha la tête, partageant ce point de vue, imaginant déjà Callie se balader entre les murs du Quaterly, nouvelle écrivaine à en devenir. C'était son milieu, le sentait-il. Coulait dans les veines de Callie un sang, mais également une encre d'auteure qui n'attendait qu'à se développer. «C'est un très bon point, figurez-vous» rajouta-t-il en souriant, laissant son regard se percer par la pièce agitée par la lumière du soleil. Il travaillait intérieurement pour résister aux regards de Callie, sa moue qui exprimait une certaine résistance, mais un laisser-aller. Elle était toute simple, mais sensible. C'était des qualités que remarquait immédiatement Nolan. Lui aussi avait peur intérieurement, peur de cette connivence naturelle, soudaine, pressée qui ne pouvait désormais faire demi-tour. C'était établi qu'entre eux, collègues du Quaterly, rien ne serait véritablement paisible. L'appréhension, le calme, le questionnement puis l'acceptation. Nolan nageait dans des eaux tourmentées. C'était tout aussi périeux qu'excitant. Vraiment. À son merci, Nolan hocha délicatement de la tête en lui offrant le plus beau sourire jamais conçu depuis. Il le croyait vraiment. Malgré cette énergie adorable se dégageant d'elle, l'éditeur était persuadé que la jeune femme pouvait trouver sa place chez le Quaterly. Elle avait sa voix, ses mots, sa tête, toute fine, mais pénétrante était-elle. C'est ce dont l'humanité avait besoin en ces temps d'absurdité nouvelle; un peu de vrai, du coeur, de la chair de l'âme. Puis, son bras, il l'attrapa comme si ce fût la réaction la plus normale en soit. Vouloir la toucher, se connecter à elle, c'était un besoin, une nécessité dans ce tourbillon. Ses yeux perçants le dévorait. Se rattacher, se saisir de l'instant, c'était fondamental. À sa réponse, le coeur du garçon se réchauffa de plus belle. Sa tête vibrait d'une plaisir aussi frustre que celui de découvrir une nouvelle entité. Les gens semblaient sous-estimer cette jouissance devenue si morne, mais pourtant illuminatrice lorsqu'on en comprend la beauté. Il avait laché son bras. Le regret de ne plus faire contact. Nolan baissa les yeux vers cette main lisse, soyeuse, membre divin rattaché à une existence divine. Le contact. Séparation. Lentement, l'éditeur replongea soudainement sa main dans la sienne. Ô comme il savourait la simple idée d'effleurer Callie, juste maintenant, comme ça, ignorant justement quand il pourrait à nouveau se sentir autant lié à quelqu'un. «Je suis certaine que vous n'aurez jamais vu un endroit semblable dans votre vie. Je vous le montre ce soir, Callie. » lanca-t-il dans un murmure, d'un sourire enthousiaste, pensant déjà à la lumière du soleil couchant, l'horizon sans fin, la sensation de pouvoir s'envoler vers le ciel embrumé. Nolan emboita le pas aux côtés de la jeune femme, se sentant soudainement ne devenir qu'un. |
|