forgiveness (béré)

Putain non, il a pas le droit de te faire ça, pas à toi, il a pas le droit de balayer tout vos souvenirs comme ça, tout ce que vous avez vécu. Non, Cam n'est pas le typique connard qui te ferais consciemment du mal, mais tu sais que tôt ou tard il le fera, parce qu'ils le font tous, parce que les couples tout beaux tout roses n'existent pas, et tu préfères rester seule toute ta vie plutôt que de voir ton cœur se réduire en miette. Et si tu risquais un peu ta vie, Béré ? T'es une poule mouillée, lâches-toi, un petit peu, au moins pour lui, il mérite tellement que tu prennes ce risque là. Tu secoues la tête de gauche à droite, les yeux grands ouverts, humides, t'as la peur au ventre, tu trembles. « Non, non non non ! … T'as pas le droit de me laisser tomber, t'as pas le droit, t'as promis, Cam ! » Fais-tu en te rappelant de la fois où il lui avait dit qu'il ne la laisserait jamais tombé, dans le passé, comme quoi, les mecs sont bel et bien tous des menteurs, des manipulateurs. « Je peux pas vivre sans toi, putain, j'ai besoin de toi ! »

Tu comprends, ça fait trois ans qu'il vit comme ça, trois ans qu'il souffre, comme il l'a dit, il n'est pas un super héro, il a le droit de craquer, autant que toi. Et tu fonds en larme lorsque ta tête se plaque contre son torse, t'entoures son corps de tes petits bras et tu sers les doigts sur son haut. Ça te fais tellement du bien, tu te sens tellement bien, comme si dans ses bras rien ne pourrait t'arriver, comme si tout tes problèmes s’effaçaient rien qu'avec une simple étreinte de sa part. Son odeur que tu connais par cœur qui embaume tes narines, qui t'apaise, qui te fait remonter tant de bons souvenirs, certains plus torrides que d'autres. Tu te calme, un silence s'installe, t'as pas envie de le lâcher. « Invite-moi à sortir, Cam … Repartons de zero ... » Comme si tu lui donnais sa chance, comme si rien ne s'était jamais passé, parce que t'as envie de vivre ça avec lui. « Pars pas, c'est tout ce que je te demande »

Tu le serres encore un peu plus tout en l'écoutant parler, des restes de larme coulant encore sur tes joues, mais plus aucun sanglot à l'horizon. Tu lèves la tête, le menton collé à son torse, pour admirer son visage. Tu renifles. « Jamais ? » Fais-tu d'une petite voix. Tu sais très bien qu'il partira un jour ou l'autre, mais tu aimes espérer que ça n'arrivera pas, qu'il restera avec toi quoi qu'il arrive, même si tu veux pas de lui, même si tu veux pas de son amour, oui, t'es une putain d’égoïste, Bérénice. Tu te détaches un peu de lui, laissant glisser tes mains le long de ses bras. Tu passes ta main sur ta joue pour essuyer les larmes déjà à moitié sèches. « T'es d'accord, alors, pour qu'on reparte à zero ? »

Jamais, est-ce qu'il en est vraiment sûr ? Est-ce qu'il est vraiment capable de te promettre ça ? Tu te contente de sourire sans rien ajouter, juste heureuse qu'il ai décidé de ne pas partir, de ne pas te laisser, parce que tu ne l'aurais pas supporté, t'aurais pas supporté d'être loin de lui encore une fois, déjà que ce mois là a été sûrement l'un des plus rude moralement, alors passer le restant de tes jours comme ça, c'est même pas la peine d'y penser. Il accepte ta proposition, et tu souris à nouveau, t'avançant vers lui pour embrasser sa joue et poser ta tête sur son épaule. « Je promet, je te le promet que tout ira mieux, que tout va rentrer dans l'ordre et qu'on va être heureux, à nouveau. » Chuchotes-tu dans son oreille. Tu te détache à nouveau, le sourire aux lèvres. « Demain soir, c'est bon ?  Promis je te lâcherai pas cette fois … »

Ca te rassure de le voir sourire, même un petit peu, même si tu sais qu'il est malheureux, au moins, il a toujours la force de faire semblant. Il accepte pour demain soir, et ton sourire s'agrandit, t'es heureuse, et t'as hâte, hâte de faire en sorte que les choses rentrent dans l'ordre à nouveau, de retrouver vos fous rires et vos sourires francs. « C'est parfait. » Fais-tu doucement, tes yeux scotché sur les siens, tu pourrais l'embrasser, là, t'en a bien envie, avec sa bouche bien dessiné et son regard profond, tu te retiens, parce que ça serait déplacé, tellement déplacé. T'approches alors ton visage du sien pour lui refaire un baisé sur le joue, plus long, cette fois-ci. « à demain, alors ... » Dis-tu en laissant à nouveau glisser tes mains le long de ses bras, puis de ses mains, avant de lui tourner le dos pour remonter, lui jetant un dernier coup d'oeil une fois dans les escaliers.