your concern is much more than you mention (freja - hot)

Aucune nouvelle. Disparue dans la brume, hors de sa vision, hors de sa portée. Woody l’avait blessée, sans doute. Woody s’était injustement servi d’elle, de leur attirance indéniable, pour assouvir ses pulsions, pensait-elle sans doute. Et pourtant, ce n’était absolument pas le cas. Pour la première fois depuis Sara, le jeune homme s’était laissé aller à un sentiment qui ressemblait davantage à l’amour qu’au pur désir. Un heureux mélange des deux. Cela ne changeait rien au fait que le physiothérapeute ne pourrait jamais offrir à Freja quoi que ce soit de plus que ça, qu’il était incapable d’offrir cela à qui que ce soit d’ailleurs. Toutefois, la blonde était au courant de tout ça. Elle était sa meilleure amie, elle le connaissait par cœur, pour le meilleur comme pour le pire. Elle devait accepter qu’il n’était pas comme les autres, qu’il n’avait pas soif de romance et de baisers de tendresse avant d’aller dormir. Pourtant, elle était partie, après le séisme. Sans dire un mot. Sans laisser un seul indice sur le pourquoi, le comment et surtout, le où. Woody aurait voulu rejoindre Freja, il aurait voulu la retrouver pour régler cette histoire. Il n’avait aucune idée de ce qu’il s’était passé avec elle, de comment elle allait. Alors, quand des semaines et des semaines plus tard, il eut vent de son retour à Bowen, Woody ne perdit pas une seconde pour rentrer en contact avec elle. D’ailleurs, il força un peu la chose. Il ne savait peut-être pas où elle était présentement dans cette ville, mais il savait qu’elle reviendrait tôt ou tard chez elle. Il alla donc cogner à sa porte et attendit qu’un de ses colocataires lui réponde. C’était soit Perry ou l’autre mec au prénom bizarre, il ne le savait pas, mais dans tous les cas il arriva à le convaincre d’attendre Freja dans sa chambre d’ici à son retour. Il se ferait discret, il ne dérangerait pas et, surtout, la blonde serait ravie de le voir. C’était son argument, peu convaincant aux oreilles de Woody qui en doutait fortement, mais qui l’était assez aux oreilles de l’autre puisqu’il s’écarta pour le laisser passer. Le jeune homme alla donc s’installer sur le lit de la blonde et attendit, détaillant cette chambre qui lui était encore inconnue, tentant d’y reconnaître la Freja qui lui disait tout, qui ne fuyait pas ce qu’ils étaient.

Débordée. Oui, débordée est le mot qui te correspond le mieux ces temps-ci. Même si tu as adoré ton voyage, tu n'avais pas imaginé avoir tant de boulot à ton retour. Il faut dire que, comme tu viens de te lancer, tu es la seule employée de ton entreprise. Et forcément, lorsque tu n'es pas là, le travail s'accumule de plus en plus chaque jour. Alors, il a fallu que tu rattrapes tout ça et ce, sans traîner. Ce qui n'a pas été une mince affaire. Néanmoins, à présent, c'est chose faite. Tu peux donc rentrer chez toi plus tôt que tu ne l'aurais imaginé. Tu es épuisée mais tout de même contente que tout soit en ordre dans ton entreprise et c'est une chose que tu ne pouvais plus remettre à demain. Bref, te voilà enfin à la maison. Ou plutôt à l'appartement. Lorsque tu arrives dans le salon, Perry te mentionne que quelqu'un t'attends. Il ne donne pas plus d'informations sur la personne, trop concentré par son travail sur YouTube, sans doute. Tu ne tardes pas et entres dans ta chambre, légèrement intriguée par cette fameuse personne. Et cette fameuse personne, c'est Woody. D'un côté, tu es intriguée par sa présence ici sans qu'il ne te prévienne mais d'un autre, tu es heureuse de retrouver ton meilleur ami. Voilà deux mois que vous n'avez pas discuté et c'est entièrement ta faute. Tu n'as donné aucunes nouvelles à qui que ce soit durant ton voyage sauf à tes colocataires histoire de payer le loyer mais sinon, tu préférais t'effacer totalement et te faire oublier le temps de quelques semaines. Pourquoi ? Car tu en avais besoin, tout simplement. Finalement, tu t'approches du jeune homme et te blottis dans ses bras. Tu respires son parfum qui t'a tant manqué. Tout comme ses bras qui ne font qu'un avec les tiens. Il t'a fallu quelques jours, voire quelques semaines, pour te souvenir de cette nuit que vous avez passé tous les deux. Pas une nuit comme les autres. Une nuit où vos deux corps étaient unis et en parfaite harmonie. Une nuit merveilleuse, à tes yeux. Malheureusement, suite à ton départ, vous n'en avez pas discuté alors tu ignores totalement ce que Woody pense de tout ça. Et il te tarde de le savoir. « Tu m'as tellement manqué. » Dis-tu en plongeant ton regard au plus profond du sien, ne voulant détourner le regard pour rien au monde. Tu jettes néanmoins un coup d'oeil furtif à ses lèvres que tu rêves d'embrasser à nouveau. Néanmoins, tu n'en fais rien, préférant prendre la "température" avant de faire quoi que ce soit. Après tout, tu ne sais rien sur l'état d'esprit dans lequel se trouve Woody.

La porte d’entrée s’ouvrit enfin, du moins c’est ce que Woody cru entendre, et ses doutes furent confirmés quand il entendit la voix de Freja et de l’autre homme. Sans doute lui avait-il dit qu’il l’attendait dans sa chambre, parce que la blonde ne tarda pas à pousser la porte entrouverte pour y découvrir Woody, toujours assis sur son lit. Il esquissa un faible sourire en la voyant, ne sachant pas tout à fait où ils se situaient dans cette histoire. Était-elle fâchée ? Déçue ? Heureuse ? Le physiothérapeute n’en savait rien, alors il préférait attendre un signal ou une réponse quelconque de la part de sa meilleure amie avant d’agir. Sa réponse, il l’eut plutôt rapidement, quand Freja s’approcha de lui et se blottit dans ses bras, s’asseyant à côté de lui. Woody se tourna afin de faciliter leur étreinte, et posa sa tête sur la sienne. Son cœur s’était emballé sans même qu’il ne planifie cette émotion. Au même moment où il réalisait à quel point la blonde lui avait manqué, Freja l’affirmait à voix haute. « Tu m'as tellement manqué. » Un sourire se dessina sur les lèvres de l’homme, alors qu’il se reculait afin de pouvoir la regarder dans les yeux. Ce magnifique regard. Intense, profond, doux. « Tu m’as manquée aussi, Frej’. » Il regardait ses lèvres, ses yeux, ses cheveux dont une mèche était mal placée, mais il la laissa comme ça parce qu’elle était encore plus adorable ainsi. Il baissa alors les yeux, après avoir froncé les sourcils, cherchant les mots à dire sans que leurs retrouvailles ne deviennent une pièce de théâtre dramatique dont ils avaient toujours été les seuls acteurs. « J’ai pas trop compris ton départ aussi soudain … » Affirma-t-il d’abord, relevant les yeux vers la blonde. Il marqua une légère pause avant de continuer : « Est-ce que c’est à cause de moi ? De la nuit qu’on a passée ensemble ? » S’inquiéta-t-il. À ses yeux, c’était la seule explication. Tout concordait. Bien sûr, il y avait eu le séisme entre-temps, mais s’il était arrivé quelque chose à Freja pendant cette tragique journée, il s’était dit qu’elle lui en aurait parlé. Avant de fuir, avant de le quitter sans explication. Si elle était partie de la sorte sans rien lui dire, c’était forcément parce qu’elle lui en voulait, ou parce qu’elle était en réflexion par rapport à ce qu’ils étaient. Woody aussi y avait longuement songé, mais sans Freja avec qui en discuter, sa réflexion n’allait pas bien loin.

C'est une réelle bouffée d'oxygène pour toi de revoir sa chevelure brune, ses yeux verts et chaque trait qui n'appartient qu'à lui. Chaque partie infime de Woody t'a manqué. C'est indéniable, vous partagez quelque chose que tu n'as jamais partagé avec qui que ce soit. Et que tu ne partageras sans doute jamais avec quelqu'un d'autre que lui. Votre relation a toujours été spéciale mais tu t'en rends davantage compte maintenant que tu revois ton meilleur ami après deux mois d'absence. Deux mois durant lesquels vous n'avez eu aucun contact. C'est bien la première fois qu'il existe une telle distance entre vous car même quand vous êtes fâchés, vous vous réconciliez bien vite. Deux mois, c'est votre record et tu sais que Woody ne le désirait sans doute pas. Mais tu espères qu'il comprendra que c'était un besoin vital pour toi. « Tu m’as manquée aussi, Frej’. » Tu es heureuse de voir qu'il partage ton avis car même si son étreinte disait déjà beaucoup, ça ne voulait pas tout dire. Et tu as besoin d'en savoir plus. Est-ce qu'il t'en veut ? Est-ce qu'il a une idée de ce qui t'est arrivé ? Tant de questions qui tournent en boucle dans ta tête et qui restent sans réponses. « J’ai pas trop compris ton départ aussi soudain … Est-ce que c’est à cause de moi ? De la nuit qu’on a passée ensemble ? » Tu secoues la tête voulant rassurer au plus vite le jeune homme. Sa faute ? En aucun cas. Cette nuit que vous avez passé ensemble a été un réel bonheur pour toi et tu espères que c'est réciproque. Vous étiez deux adultes consentants, après tout et tu connaissais les conséquences. Tu savais que ça n'aurait aucun impact, c'était simplement du plaisir. Un plaisir que vous reteniez depuis bien trop longtemps à ton goût. « Bien sûr que non, Woody ! Tu n'y es pour rien et la nuit qu'on a passée ensemble a été merveilleuse. Enfin à mes yeux. » Réponds-tu en posant ta main sur la sienne avant de reprendre la parole : « Laisse moi t'expliquer depuis le début. Le jour du séisme, j'ai reçu quelque chose sur la tête et j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillée, j'étais à l'hôpital et je n'avais aucun souvenir des six derniers mois... Je suis restée quelques jours à l'hôpital, alitée, avant de pouvoir finalement sortir. Sauf qu'une fois dehors, j'ai croisé un ami récent que je ne reconnaissais même pas... Et ça m'a rendu malade. Alors j'ai pris un billet et je suis partie. » Tu sais que ça n'excuse pas tout car tu aurais dû prévenir ton meilleur ami mais tu avais peur qu'il te retienne et qu'il te parle de choses dont tu n'avais pas conscience. Et avec le recul, tu es sûre d'avoir pris la bonne décision. Tu espères juste qu'il partagera ton point de vue.

Woody n’avait pas tourné autour du pot bien longtemps, ce n’était pas son genre de passer par quatre chemins avant d’obtenir les réponses à ses questions. Il s’était donc lancé, demandant directement à Freja ce qui s’était passé, où elle était passée surtout. Il ne cacha pas son désarroi face à ce départ fortuit, parce qu’il voulait que la jeune femme comprenne que ça l’avait affecté et qu’il ne jugeait pas cette décision juste par rapport à lui. Enfin, il attendrait d’avoir quelques explications avant de s’emporter et de juger, mais pour le moment, c’était son sentiment. Après tout, ils étaient passé à l’acte pas très longtemps avant son départ, ne s’étant pas reparlé entre-temps, alors il y avait matière à prendre personnel sa fuite. De son côté, il avait voulu revoir Freja, il avait voulu retrouver son parfum, son sourire, ses baisers peut-être plus. Elle était sa meilleure amie, et le fait de la découvrir enfin en profondeur de cette façon avait certainement changé quelque chose. Même si Woody était éperdument amoureux de Sara, et que ce n’était un secret pour personne, son attirance envers Freja était toute aussi indéniable. Et cette attirance dont la limite avait été franchie avait réveillé en lui quelque chose de plus grand. Quelle ne fut donc pas sa surprise quand il apprit que Freja était introuvable à Bowen.  « Bien sûr que non, Woody ! Tu n'y es pour rien et la nuit qu'on a passée ensemble a été merveilleuse. Enfin à mes yeux. »  Bon, au moins là-dessus il pouvait être rassuré. Toutefois, cela faisait en sorte que Woody n’avait plus aucune idée, aucun indice, sur les raisons de l’absence de Freja. Il entremêla ses doigts à ceux de la blonde après qu’elle ait posé sa main sur la sienne. « Alors pourquoi t’es partie ? » Demanda-t-il avec un air de chat potté ne comprenant rien à rien.  « Laisse-moi t'expliquer depuis le début. Le jour du séisme, j'ai reçu quelque chose sur la tête et j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillée, j'étais à l'hôpital et je n'avais aucun souvenir des six derniers mois... Je suis restée quelques jours à l'hôpital, alitée, avant de pouvoir finalement sortir. Sauf qu'une fois dehors, j'ai croisé un ami récent que je ne reconnaissais même pas... Et ça m'a rendu malade. Alors j'ai pris un billet et je suis partie. » Ça faisait beaucoup à encaisser, ça. Déjà, que Freja se soit retrouvée à l’hôpital le jour du séisme alors que Woody n’avait d’yeux que pour Sara alors qu’elle s’en était sortie indemne mis à part sa légère ouverture de la main, ça le faisait clairement culpabiliser. Il ne s’était même pas posé de questions pour d’autres, pas pour sa meilleure amie, pas pour sa famille, tant qu’il était avec Sara et qu’elle allait bien. Pourtant, cette dernière lui avait fait bien comprendre ce jour-là qu’elle n’attendrait pas après lui. Ce qu’il comprenait, certes. Mais encore fallait-il qu’il l’accepte et qu’il agisse en conséquence, c’est-à-dire soit de la laisser aller, soit de la prendre maintenant et pour toujours. Mais en se retrouvant devant Freja, Woody se souvenait des raisons pour lesquelles il n’était pas encore prêt à s’engager avec Sara. « Je suis désolé de ne pas avoir su … je n’avais vraiment aucune idée ce qui t’étais arrivé … » Il déglutit, se sentant bien con maintenant d’avoir pensé qu’elle était partie à cause de lui. Comme si la Terre tournait autour de Woody Rutkowski. « Mais … tu as retrouvé la mémoire, là, hein ? » Demanda-t-il, inquiet. Elle avait certes parlé de cette nuit passée ensemble, tous les deux, mais … parlaient-ils de la même nuit ? Avaient-ils les mêmes souvenirs ?

Tu as toujours su que, lorsque vous franchiriez le pas, votre union serait merveilleuse. Cette nuit-là, lorsque les mains de Woody se sont posées partout sur ton corps, tu t'es sentie parfaitement comblée et complète. Comme si, pour fonctionner, ton corps avait besoin du sien. Et ton esprit aussi, sans aucun doute. Pourtant, maintenant que vous ne vous touchez plus, et que tu as pris du recul sur cette nuit, tu sais que tout cela n'était qu'éphémère. Et même si tu ne doutes pas de la sincérité des sentiments de Woody, tu sais que tu ne seras jamais la numéro un. Celle qu'il voudra épouser et avec qui il voudra fonder une famille. Tu seras toujours l'amie qu'on aime mais pas assez et ça, ça te blesse à chaque fois que tu en prends conscience. Néanmoins, tu ne mens pas lorsque tu dis que cette nuit-là a été merveilleuse. « Alors pourquoi t’es partie ? » Sa main se pose sur la tienne, vos doigts s'entrelaçant. Un geste naturel, pour vous, et pourtant, qu'on ne partage pas avec son meilleur ami, normalement. Mais vous n'avez jamais été des meilleurs amis comme les autres, tous les deux. Vous avez toujours défié les lois et les règles, préférant créer vos propres conventions. Vos propres codes. Et c'est sans doute ça qui te mènera à ta perte, Freja. Mais tu préfères mettre cette pensée de côté et profiter de ton meilleur ami que tu retrouves tout juste. Tu lui expliques donc ton périple et la cause de ton départ, en espérant que Woody comprendra et ne t'en tiendra pas rigueur. Il aurait raison de t'en vouloir pour n'avoir rien dit mais pas d'être partie. Tu en avais besoin et tu sais que le jeune homme peut le comprendre, il le doit, de toute façon. « Je suis désolé de ne pas avoir su … je n’avais vraiment aucune idée ce qui t’étais arrivé … » Non, en effet. Et même si tu n'as rien dit, lui, n'a pas essayé de savoir non plus. Cela te prouve, une fois de plus, que tu seras toujours relayée au second plan. Que tu seras toujours la solution de rechange si jamais ça ne fonctionne pas entre lui et Sara. Et ça, ça fait mal. Tellement mal. Pourtant, tu n'en montres rien, préférant garder tes états d'âme pour toi. « Ce n'est rien. » Réponds-tu, finalement, préférant passer au-dessus de tout ça et surtout pour contenir les émotions qui tourbillonnent en ton fort intérieur. « Mais … tu as retrouvé la mémoire, là, hein ? » Heureusement pour toi, oui. Tu n'aurais pas supporté n'avoir que des bribes de mémoire. D'ailleurs, c'est pour ça que tu es partie et si tu n'avais pas tous tes souvenirs, tu ne serais peut-être même pas revenue. Tu ne te sentais pas prête à affronter la réalité sans tous ces souvenirs qui manquaient. Six mois de souvenirs perdus, ce n'est pas rien. « Oui, entièrement. Je me souviens de tout comme si c'était hier. » Réponds-tu avec une pointe de sous-entendus dans la voix. C'est vrai, tu te souviens encore de ce massage, offert par ton meilleur ami. Tu te souviens de chaque caresse, de chaque baiser posé sur ton corps et sur ta peau. Et tu n'es pas prête d'oublier tout ça. Cette fameuse nuit, une première et qui sait, peut-être la dernière ?

Aveuglé par ses sentiments pour Sara, perdu dans cette relation fusionnelle qu’il entretenait avec Freja depuis le début de leur amitié, Woody n’avait jamais saisi que la blonde attendait plus de relation. Qu’elle souhaitait davantage que le rôle de la meilleure amie. Que si elle le pouvait, elle revendiquerait plus que ça, son cœur, par exemple. Woody ne la voyait pas de cette façon-là, Freja, pas exactement. Certes, ses sentiments envers elle avaient toujours été tellement forts et intenses que n’importe qui aurait pu les comparer à de l’amour, Woody lui-même, et pourtant il ne l’avait jamais fait. Sans doute parce que dans son esprit à lui, c’était avec Sara qu’il devait être. Il ne pourrait jamais être amoureux d’une autre et elle jamais amoureuse d’un autre. En effet, même s’il courrait d’un jupon à l’autre, Woody ne tombait pas amoureux. Sara le savait pertinemment, ça, même si elle voulait plus que son cœur. Elle voulait son cœur, sa tête et son corps tout à la fois, et pas qu’en garde partagée avec toutes les filles en ville. Avec le temps, Woody l’avait compris, et il l’acceptait. Même s’il n’était pas prêt à exaucer les vœux de la brune. Freja était l’une des raisons. S’il retrouvait Sara, s’ils redevenaient ce qu’ils étaient il y avait un an, il devait faire une croix sur sa relation telle qu’elle était avec Freja. Et il avait trop à perdre là-dedans. La blonde lui faisait vivre des émotions tellement intenses, avec elle tout était tellement passionné, mouvementé, être avec elle était une aventure en soi. Woody avait besoin de ça dans sa vie, et pourtant il ne lui était jamais venu à l’idée qu’il pourrait faire toute une vie du genre s’il restait auprès de Freja et qu’il laissait enfin s’envoler Sara vers un homme à sa hauteur. Mais quand il entendit la blonde lui parler de son accident pendant le séisme, Woody comprit qu’il n’était pas prêt à laisser aller Sara. Elle était toujours la première à qui il pensait, la première vers qui il accourrait. « Ce n'est rien. » Il secoua la tête, caressant les doigts de Freja. « Si, si, c’est quelque chose. Je t’aime tellement, Freja, j’en reviens même pas que j’aie passé à côté de ça … J’ai toujours été égoïste, je le sais, mais jamais envers les personnes qui comptent réellement pour moi. » Il baissa les yeux, honteux, avant de les relever vers la blonde. « La liste est bien courte, mais tu fais partie de ces personnes, Freja. Je m’excuse de ne pas avoir cherché à savoir comment tu allais. » Il avait été trop occupé à gérer ses propres blessures causées par les déclarations de Sara, ce jour-là. Il en avait oublié qu’une véritable catastrophe était survenue à Bowen, que son cœur n’était que peu important là-dedans. Woody profita donc de ce moment en tête à tête pour se rattraper un minimum, et s’inquiéta de la santé et surtout de la mémoire de sa meilleure amie. « Oui, entièrement. Je me souviens de tout comme si c'était hier. » Un mince sourire se dessina sur les lèvres de Woody devant ce sous-entendu. « Tant mieux. Sinon, j’aurais été obligé de te le rappeler … » Sa main lâcha doucement celle de Freja pour aller se poser sur sa cuisse, pas tout à fait innocemment. « Bon, après, c’est pas moi que ça aurait dérangé. » Avoua-t-il avec un sourire amusé. Mais, du coin de l’œil, il vit Perry passer dans le couloir, puisque la porte était encore légèrement entrouverte. Il retira alors sa main, légèrement mal à l’aise – ce qui n’était pourtant pas le genre de Woody. « Bon alors t’étais où ? T’as voyagé beaucoup ? » Demanda l’homme, connaissait pertinemment l’amour de Freja pour les voyages, la découverte du monde.

Si on t'avait dit, quelques années plus tôt, que tu tomberais amoureuse d'un homme, ici, à Bowen, tu aurais sans doute beaucoup rigolé. Il y a quelques années, tu ne savais même pas ce que voulait dire aimer quelqu'un. Amicalement parlant, oui, car tu aimais Andreas de toutes tes forces, à Oslo. Mais aimer d'amour, ça, ça t'était complètement inconnu. Et quelque part, tu aurais aimé que ça reste comme ça pour éviter toutes les souffrances qui découlent de l'amour. Mais tu ne peux regretter ta relation avec Woody bien que tu saches pertinemment que vous n'avez pas d'avenir tous les deux. C'est cette certitude qui dit au jeune homme que ce n'est pas grave s'il n'est pas venu à ta rescousse le jour du séisme. Ni même après. Cette certitude qui désire te protéger, plus que tout. Et que tu devrais écouter Freja, pourtant, tu n'en fais rien. « Si, si, c’est quelque chose. Je t’aime tellement, Freja, j’en reviens même pas que j’aie passé à côté de ça … J’ai toujours été égoïste, je le sais, mais jamais envers les personnes qui comptent réellement pour moi. La liste est bien courte, mais tu fais partie de ces personnes, Freja. Je m’excuse de ne pas avoir cherché à savoir comment tu allais. » Ses mots t'atteignent en plein coeur et alors que ta raison te crie de t'en détacher, ton coeur te dit de les écouter et de les apprécier. Qui est-ce que tu as écouté ? Ton coeur, bien sûr. Comme toujours avec Woody. Avec les autres hommes, tu te montres bien plus réticente et plus complexe. Mais avec le beau brun, tu n'as plus de secrets, laissant ta coquille s'effriter au fil des mois et des années. Blessant à chaque fois un peu plus ton coeur que tu lui as donné à maintes reprises. Un coeur avec lequel il a déjà joué, inconsciemment. Un coeur qu'il n'acceptera pas, tu le sais. « Ce n'est pas grave, je te dis. Tu avais sans doute mieux à faire, j'imagine... » Réponds-tu, l'air détaché alors que tu fonds littéralement sous la déclaration que ton meilleur ami vient de te faire. Néanmoins, tu ne veux pas lui montrer que ses mots t'atteignent, au contraire, même. Tu te doutes bien que ce jour-là, il était avec elle, sa moitié. Et tu ne te gênes pas pour lui faire comprendre en mentionnant qu'il avait sans doute mieux à faire. Tu sais que c'est un poil piquant mais tu ne peux te retenir, ayant un caractère bien trempé. Vous faites, finalement, le point sur tes souvenirs et tu ne tardes pas à rassurer Woody sur tes souvenirs bien intacts de la nuit que vous avez passée ensemble. « Tant mieux. Sinon, j’aurais été obligé de te le rappeler … Bon, après, c’est pas moi que ça aurait dérangé. » Un rictus se dessine au coin de tes lèvres, amusée par les paroles du jeune Rutkowski. La porte étant légèrement ouverte, toi aussi, tu entends Perry passer dans le couloir mais tu n'y prêtes pas attention. Contrairement à Woody qui, visiblement gêné, s'empresse de changer de sujet. Mais c'est mal te connaître s'il pense que tu vas laisser passer ta chance. « Ne change pas de sujet Rutkowski. » Réponds-tu, taquine avant d'ajouter : « J'ai oublié quelques détails, malheureusement. Je ne serais pas contre un petit rappel. » Tu poses, à ton tour, ta main sur sa cuisse que tu remontes doucement, t'arrêtant peu avant son entrejambe.

Encore une fois, Freja répétait que ce n’était pas grave, qu’il avait mieux à faire même, et son entêtement agaça Woody. Déjà, il détestait qu’on le contredise, mais c’était encore pire quand il savait que Freja se donnait un air détaché alors qu’au fond, ça l’avait dérangée. Et elle avait tous les droits du monde de se sentir de la sorte. Il l’avait oubliée, en quelque sorte, trop obnubilé par son amour impossible pour Sara. « Eh ben moi, j’trouve ça grave, et j’me pardonne pas. Alors encore une fois, j’suis désolé. Et t’as rien le droit de dire. » Dit-il en levant l’index vers sa meilleure amie, signe qu’il désirait qu’elle garde ses lèvres l’une contre l’autre, cette fois. Il n’alla pas jusqu’à mettre son doigt sur les lèvres de la blonde, il n’était pas aussi mélodramatique, mais la demande était la même. Ils parlèrent ensuite des séquelles de l’accident de la jeune femme que Woody avait ignoré. Sa mémoire en avait été affectée, mais elle avait finalement retrouvé tous ses souvenirs, dont le plus important aux yeux de l’homme : leur nuit passée ensemble, dans l’ancien lit de la blonde. Ils avaient tourné tellement longtemps autour du pot, se cherchant par tous les moyens sans jamais aller jusqu’au bout. Jusqu’à cette nuit-là. Et ça avait ouvert en eux une toute autre dimension sur leur relation. C’aurait été une grande déception que d’apprendre que Freja avait tout oublié. D’ailleurs, Woody ne tarda pas à relever le fait qu’il se serait vu obligé de lui rappeler les événements, d’une manière ou d’une autre. Malheureusement, le passage de Perry dans le couloir freina ses ardeurs. Ils n’étaient pas seuls, et il avait beau désirer Freja en permanence, il n’avait pas non plus envie de s’offrir en spectacle. Mais il n’était jamais bien difficile à convaincre, le Rutkowski. « Ne change pas de sujet Rutkowski. J'ai oublié quelques détails, malheureusement. Je ne serais pas contre un petit rappel. » Elle ne répondit donc jamais à sa question sur ses voyages et, à la place, posa sa main sur sa cuisse et remonta celle-ci jusqu’au commencement de son entrejambes, à quelques centimètres de son sexe déjà bien emballé par l’idée. Il esquissa un mince sourire, pensa à aller refermer la porte mais, constatant que Freja était visiblement excitée par tout le contexte, décida de ne pas se lever d’où il était si ce n’était que pour se rapprocher un peu plus de sa meilleure amie. « Un petit rappel avec quelques bonus, question d’éviter la répétition … ? » Demanda innocemment Woody, un sourire aux lèvres. C’était sans doute bien mal de recommencer ainsi, mais Woody ne savait pas ce qui était en jeu. Il se positionna donc devant Freja, debout devant elle, avant de doucement se laisser tomber sur elle, la forçant à s’allonger sur son dos. De là, Woody releva le chandail de la jeune femme juste au-dessus de sa poitrine et embrassa sa peau, tout autour de ses mamelons, avant de finalement s’attarder à ceux-ci en leur donnant d’abord des baisers, puis des coups de langue afin de l’entendre gémir face à l’excitation grimpante. La première fois, ils avaient été tellement déstabilisés par le nouveau de la chose qu’ils n’avaient pas complètement pris le temps de se découvrir. Woody ne ferait pas l’erreur deux fois. Laissant son chandail dans cette position, portant une main à son sein gauche pour ne pas cesser de la caresser, Woody descendit ses baisers jusqu’au pantalon de Freja et, d’une main et de sa bouche, il en détacha les boutons. Sa main gauche quitta le sein de la blonde le temps de faire glisser le pantalon le long de ses longues et sensuelles jambes. Il laissa le pantalon traîner au sol alors qu’il alla s’attarder à l’entrejambes de la blonde, pendant que le sien se durcissait devant le corps presque nu de sa meilleure amie. Woody s’agenouilla au plancher et passa ses bras autour des cuisses de la jeune femme, ramenant ses mains vers le haut de son corps, les posant sur ses hanches. Il la tira davantage vers lui, ses fesses ne touchant presque plus au lit. Il plaça le dessous des genoux de la blonde sur ses épaules, pour lui assurer un confort alors qu’il plongeait son visage dans son entrejambes afin d’aller titiller son clitoris de sa langue. Elle avait voulu se laisser aller aux plaisirs du sexe pendant que son colocataire était dans l’appartement ? Alors elle allait devoir faire tous les efforts du monde pour ne pas se faire entendre par Perry. Woody ne la laisserait pas en reste.

Lui qui était venu voir Freja en ayant en tête de la confronter sur son départ soudain et de lui faire comprendre qu’il n’acceptait pas d’être laissé de côté de la sorte, surtout pas par elle, Woody se rendait compte que la blonde l’avait bien eu. Au final, c’était lui qui s’était senti coupable et, maintenant, les hostilités prévues laissaient plutôt place à la luxure. S’ils avaient pensé que la première fois serait la dernière, ils s’étaient mis le doigt dans l’œil. Leurs corps se réclamaient depuis tellement d’années, ils ne seraient pas rassasiés après une simple nuit d’amour, aussi intense fut-elle. La main de Freja n’avait même pas terminé sa course jusqu’à son entrejambe que l’homme était déjà pendu à ce rêve éveillé que sa meilleure amie lui offrait, ouvrant grandement la porte imaginaire et ses jambes qui, elles, étaient bien réelles. Le physiothérapeute entreprit immédiatement d’envoyer Freja au septième ciel pendant qu’il était encore capable de le faire sans trop de mal. Il s’était agenouillé au sol et la faisait gémir à chaque caresse et à chaque baiser. Quand elle murmura son prénom, Woody redoubla d’ardeur, se dévouant au bien-être physique de sa meilleure amie. Avant d’atteindre le premier orgasme qu’il désirait lui procurer, Freja prit les commandes et tira Woody vers elle. Il se releva avec un peu plus de lenteur qu’à l’habitude, ses muscles de jambes étant si endoloris que le simple fait de devoir se hisser sur le lit lui demandait un effort supplémentaire qu’un homme de son âge n’aurait jamais dû avoir à faire. Il grimaça avant de reprendre toute son assurance quand il croisa le regard de la blonde qui s’approchait de lui pour inverser les rôles, le faisant basculer et s’asseyant à califourchon sur lui, l’embrassant tout en retirant son haut. Woody l’y aida, le faisant passer par-dessus son cou avant de l’envoyer valser à l’autre bout de la chambre, sur la chaise de bureau tournée vers eux. Ils s’embrassèrent passionnément, les décharges électriques trop longtemps conservées en eux explosant encore une fois. La tension ne baissait jamais. Il aidait Freja à enlever son pantalon et ses caleçons, et ils se retrouvèrent ainsi complètement nus l’un devant l’autre, se redécouvrant à chaque fois. Woody bascula sa tête vers l’arrière et ferma les yeux quand Freja descendit jusqu’à son sexe et qu’elle le glissa dans sa bouche pour lui donner l’équivalent masculin de ce qu’il venait lui-même de lui offrir. « Fuck yes. » Lâcha-t-il dans un murmure. Il gémissait, murmurait le prénom de sa meilleure amie de temps en temps, la guidait par ses approbations de plaisir. Avant d’atteindre le point de non-retour, Woody se releva à son tour et retrouva les lèvres de la blonde, se hissant sur elle pour la surplomber. Il la tourna de côté pour l’obliger à se mettre à quatre pattes devant lui, appréciant ainsi la vue sur son dos et sur ses fesses relevées vers lui, suppliantes de le recevoir. Woody posa une main sur chaque fesse et pénétra Freja par l’arrière, se cambrant de sorte à facilement avoir accès à son sexe. Il débuta des vas-et-viens en elle, accélérant la cadence en harmonie avec la respiration de sa meilleure amie qui semblait en redemander. Le lit faisait tellement de bruit que tous leurs efforts pour ne pas crier le prénom de l’autre étaient sans doute maintenant inutiles, mais tant pis. Ils étaient humains et, surtout, ils éprouvaient une attraction incontrôlable l’un pour l’autre. Après un moment, les jambes de Woody se fatiguèrent à tel point qu’il avait du mal à terminer ses mouvements devenus plus saccadés. Il se retira donc et embrassa le dos de Freja avant de s’allonger lui-même, invitant Freja à prendre la relève sur lui. « T'es tellement bandante. J'veux pouvoir te voir. » Dit-il, regardant sa poitrine fièrement bombée. Ça justifiait aussi le changement de position inattendu et que Woody ne cherchait pas à expliquer. Habituellement, il aurait fait durer le plaisir, aurait pris les commandes dans d’autres positions, mais son corps fatigué capitulait même si l’excitation de Woody n’était pas encore assouvie.

Sous l’emprise de son plaisir, Freja ne sembla pas remarquer l’embarras et les difficultés de Woody, ce qui rassura ce dernier. Au moins, il était encore assez doué au lit pour pallier à ses problèmes physiques et offrir son meilleur – ou du moins, quelque chose qui s’en rapprochait énormément – aux femmes. Freja était maintenant par-dessus lui, et l’homme n’hésita pas à souligner sa beauté, en des mots plus vulgaires et forts, question d’arracher ce sourire à Freja, qui illumina rapidement son visage. Lui aussi souriait, parce que dans ses bras, il était aux anges, sur un petit nuage où rien ni personne ne pouvait les atteindre. La jeune femme prit alors tout le contrôle, et bien que Woody continuait à la caresser, c’était elle qui donnait le rythme à leur danse lascive. C’est elle qui atteignit l’orgasme en premier, et le physiothérapeute frissonna rien qu’à la sentir trembler de plaisir sur lui. Elle se contractait de tout son corps, posant ses mains sur ses épaules pour se donner un appui et ne pas perdre la tête. Lui l’avait déjà perdu depuis longtemps, sa tête, comme à chaque fois qu’il voyait le corps nu de sa meilleure amie. Comme c’était bon de pouvoir enfin en profiter, de ne pas se mettre de limites. Ne voulant pas s’arrêter avant que Woody ait également atteint le sommet du plaisir, elle continua ses mouvements de bassin jusqu’à ce que lui aussi se laisse aller, ce qui ne tarda pas à se produire. Un frisson immense parcourut le corps de l’homme, de sa tête jusqu’à ses orteils, alors qu’il tremblait de plaisir en Freja. Cette dernière s’immobilisa après un moment, le souffle court, tout comme celui de Woody d’ailleurs. Les mains de ce dernier tremblaient encore alors qu’il les posait sur les hanches de sa meilleure amie, tentant de contrôler son corps qui semblait encore sous l’emprise de l’orgasme même après que cette petite tempête interne soit passée. La jeune femme se retira finalement de sur Woody et s’allongea à ses côtés. Le jeune homme parvint à soulever les couvertures et à les recouvrir tous les deux. Il leva un bras et invita Freja à venir se blottir contre son torse. « J’imagine que ton coloc’ est soulagé que le silence soit revenu … ou alors il aimait bien ça, au fond. » Dit-il avec un sourire amusé. Woody ne voyait aucun problème à lui en redonner un peu pour satisfaire ses oreilles. Il devait juste reprendre un peu de force, et surtout retrouver le contrôle de son corps, qui tremblotait encore un peu. Là, à ce moment-ci, il aurait très bien pu s’endormir dans les bras de sa meilleure amie tellement il était vidé, fatigué. Il n’avait plus la force et l’endurance d’autrefois. Et ça n’avait rien à voir avec son âge. « Bon alors, maintenant, tu veux bien répondre à ma question ? » Freja le regarda, sans doute un peu confuse, et Woody baissa les yeux vers elle et la regarda du mieux qu’il le pouvait malgré leur position. « T’es allée où tout ce temps ? » Dit-il en caressant doucement son bras sous les couvertures.

Lorsque Woody t'intime de changer de position, tu ne te poses pas vraiment de questions, profitant de l'instant présent et de vos corps bougeant en harmonie. Il ne faut que quelques minutes après ce changement pour que ton corps atteigne le point de non-retour. Tu laisses l'orgasme te submerger tout en continuant tes mouvements pour que Woody te rejoigne dans ce plaisir intense. Ce qui ne tarde pas à arriver, d'ailleurs. Tu sens son corps trembler de plaisir à travers le tien et ça ne peut que t'arracher un sourire lascif. Tu aimes voir que, lui aussi, prend son pied tout comme toi. Ce n'est que votre deuxième fois et pourtant, tu as l'impression que ça fait bien plus longtemps que ça. Comme si vos corps étaient habitués à bouger en harmonie et à s'unir quand c'est nécessaire. Une fois l'orgasme maîtrisé pour tous les deux, tu te retires, venant t'allonger juste à côté de ton meilleur ami. Woody soulève les couvertures pour que vous puissiez vous y réfugier et t'invites à venir te blottir contre son torse. Une invitation que tu ne peux refuser et que tu t'empresses d'accepter. Tu déposes ta tête sur son torse, profitant de son odeur corporelle que tu aimes tant même après un effort physique intense. « J’imagine que ton coloc’ est soulagé que le silence soit revenu … ou alors il aimait bien ça, au fond. » Tu ris, pensant à Perry qui devait sûrement beaucoup rire dans le salon en vous entendant. C'est ce que tu aurais fait, toi, à sa place. Et c'est ce que tu fais lorsque tu l'entends faire l'amour à une autre femme... que toi. Car oui, ce n'est pas un colocataire comme les autres. Du moins, pas pour toi, mais ça, Woody n'a pas besoin de le savoir. « Pervers comme il est, il a sûrement beaucoup apprécié ! » Réponds-tu en riant et en déposant une main sur le torse du jeune homme que tu caresses du bout des doigts. Tu aimes votre complicité et votre proximité même après avoir fait l'amour de cette façon. « Bon alors, maintenant, tu veux bien répondre à ma question ? T'es allée où tout ce temps ? » Au départ, tu ne comprenais pas où ton meilleur ami voulait en revenir mais tout s'est éclaircit lorsqu'il a posé la dite question. Tu prends ta respiration, sachant que tes explications seront plutôt longues. Il faut dire que tu as fait pas mal de pays durant ces deux mois de voyage. « J'ai visité l'Asie, le seul continent où je n'avais pas encore mis les pieds mais ça, tu le sais. » Dis-tu en jetant un oeil vers le jeune homme avant de continuer ton explication : « J'ai commencé par le Japon où j'ai vu Tokyo, Okayama, Chiba et Kobe. Ensuite, j'ai bougé jusqu'au Laos, où je suis restée quelques jours. Et puis je suis partie au Cambodge et en Thaïlande, qui sont deux pays très proches. Et j'ai achevé mon périple en Inde où j'ai visité le nord et le sud du pays en passant par New Delhi, Bombay, Varanasi, Jaipur et Āgrā, où j'ai pu voir le fameux Taj Mahal.» Tu reprends ton souffle une fois les explications faites et tu sens déjà l'émotion te monter aux yeux, les rendant plus brillants que jamais. Il faut dire qu'à chaque fois que tu parles de voyage, ça te rend fébrile. Tu aimes tellement ça que ça en devient ton remède numéro un. Quand ça ne va pas, le voyage est la seule chose qui te permet d'aller mieux. Et c'est comme ça depuis toujours.

Blottie contre son torse, Freja respirait dans le cou de Woody, et ce souffle chaud suffisait à le faire sentir complet. Il n’y avait qu’avec la blonde que l’homme arrivait à oublier momentanément Sara. Elle était comme un pansement adhésif qui camouflait la cicatrice laissée par la brune quelques mois plus tôt, se fondant presque au reste du décor, comme si rien ne s’était jamais passé. Comme si elle ne cachait rien du tout. Pourtant, derrière le refuge que représentait la meilleure amie de Woody, il y avait bien une douleur qu’il ne savait taire autrement. Ce n’était pas juste pour Freja de jouer ce rôle, d’être celle qui pansait la blessure mais qui ne l’atteignait pas assez pour la créer. En même temps, c’est ce qui faisait qu’elle était essentielle pour Woody. Avec elle, tout était simple, tout était clair malgré l’ambiguïté. Du moins, c’était ce que l’homme s’entêtait à croire, ignorant le regard amoureux que lui lançait parfois Freja. Il préférait se conforter dans l’idée que tous les deux pouvaient filer le parfait bonheur sans jamais s’attendre à quoi que ce soit de plus. Il faut dire que Woody avait la mémoire courte et qu’il avait quelque peu oublié cette conversation d’il y a plus d’un an, à la plage, durant la tempête. Conversation durant laquelle Freja s’était complètement ouverte à lui, pour se refermer quand il l’avait cruellement blessée. Woody n’avait même pas saisi, à ce moment-là, l’ampleur des dégâts. Il ignorait que la souffrance de Freja était aussi intense parce qu’elle l’aimait, au fond d’elle. Si seulement il avait pu le réaliser, il aurait cessé de jouer avec ses sentiments comme il le faisait avec toutes les autres femmes. Freja n’était pas un nombre parmi les autres. Freja était sa meilleure amie, une partie de lui-même. La perdre le détruirait. « Pervers comme il est, il a sûrement beaucoup apprécié ! » Woody rit de bon cœur, parce qu’à ce moment précis, il était bien loin des remises en question et du sentiment de culpabilité. Il ne songeait pas à ce que leur nouveau départ impliquait, il ne songeait pas aux répercussions de ses actes. Non, lui ne pensait jamais aux conséquences. Il appréciait le corps nu de la blonde contre le sien, il appréciait ses caresses sur son torse, il appréciait son doux sourire et son regard brillant, surtout quand elle lui parla de son voyage. « J'ai visité l'Asie, le seul continent où je n'avais pas encore mis les pieds mais ça, tu le sais. J'ai commencé par le Japon où j'ai vu Tokyo, Okayama, Chiba et Kobe. Ensuite, j'ai bougé jusqu'au Laos, où je suis restée quelques jours. Et puis je suis partie au Cambodge et en Thaïlande, qui sont deux pays très proches. Et j'ai achevé mon périple en Inde où j'ai visité le nord et le sud du pays en passant par New Delhi, Bombay, Varanasi, Jaipur et Āgrā, où j'ai pu voir le fameux Taj Mahal.» Woody siffla. Il devait avouer qu’une certaine jalousie se faisait ressentir en lui, parce qu’il aurait aimé découvrir toute cette partie du monde à ses côtés. Il ne fallait toutefois pas se berner : Woody ne pouvait être cet homme pour tout le monde. Il voulait à la fois être le seul et l’unique aux yeux de Sara, mais aussi le plus important pour Freja. Woody aurait voulu avoir tous les rôles dans lesquels il pouvait être le héros. Woody voulait être la star des vies des femmes qu’il aimait. Mais il ne savait pas bien le jouer, ce rôle, parce qu’il se défilait constamment. Si Freja était partie sans lui, c’était parce qu’à quelque part, elle savait qu’il n’avait pas sa place auprès d’elle. « Wow, ça a dû être un magnifique voyage. Je suis vraiment content que t’aies pris le temps de le faire, depuis le temps que tu me parles de l’Asie. » Déclara Woody doucement, et sincèrement. Être jaloux ne l’empêchait pas d’être ravi pour elle. « Tu m’as ramené quelque chose, au moins ? » Toujours avoir un petit quelque chose de plus que les autres. Toujours se sentir spécial.