your concern is much more than you mention (freja - hot)

Toi non plus, tu ne réfléchis jamais aux conséquences de tes actes. Comme à cet instant précis où tu te réfugies dans les bras de Woody alors qu'à la fin, tu seras la seule à en souffrir. À la fin, tu sais pertinemment que l'histoire se terminera mal pour toi lorsque le jeune homme retournera dans les bras de Sara, son âme soeur. Tu sais tout ça et pourtant, tu fonces tête baissée dans les bras du jeune Rutkowski dés que tu le peux. Mais c'est comme ça que tu fonctionnes et ce, depuis toujours. C'est pour ça que la chute est d'autant plus difficile à chaque fois et pourtant, tu finis toujours pas te relever. Seulement ici, c'est différent. Tu ne sais pas si, le jour où Woody te repoussera, tu pourras te relever de cette épreuve. Tu n'en as aucune idée. Mais tu préfères mettre toutes ces questions de côté et profiter de l'instant présent. Profiter de ses caresses, de ses baisers et de ses gestes si tendres et délicats qu'il ne réserve que pour toi. Ou plutôt, tu l'espères. Finalement, tu lui expliques ces deux mois de voyage que tu as passés en Asie. Deux mois intenses et inoubliables. Tu avais besoin de ça pour te sentir vivante et pour te remettre de ton amnésie. Le voyage, c'est le seul remède à tes blessures tout comme la fuite. Mais les deux vont de pair. « Wow, ça a dû être un magnifique voyage. Je suis vraiment content que t’aies pris le temps de le faire, depuis le temps que tu me parles de l’Asie. » Tes yeux toujours brillants, tu hoches la tête pour marquer ton accord. « Il ne manquait qu'une seule chose : toi. » Dis-tu, un sourire au coin des lèvres, sincère. Même si tu avais besoin de ce voyage pour retrouver la mémoire et pour te ressourcer, tu n'aurais pas dit non à la présence de ton meilleur ami, nouvellement amant. Mais tu ne dis jamais non à sa présence, de toute façon. « Tu m’as ramené quelque chose, au moins ? » Tu souris comme une enfant à Noël. Bien sûr que tu as pensé à lui. Comme à beaucoup de tes amis, d'ailleurs. Mais tu as mis plus de temps pour trouver celui de Woody, voulant le rendre spécial comme votre relation. « À ton avis ? » Demandes-tu avant de te lever, complètement nue, te dirigeant vers ton bureau où sont rangés les différents cadeaux que tu as ramenés de voyage. Tu cherches celui de Woody, le laissant observer ton corps nu plus qu'il ne le faudrait. Mais tu ne ressens aucune gêne, c'est tellement naturel entre vous et puis après ce que vous venez de faire, ce serait un peu paradoxal d'en être gênée. Tu reviens finalement te blottir près de lui, lui tendant un petit paquet. Tu lui as ramené un petit bracelet en cuir avec au centre une toute petite pierre noire, un symbole important au Cambodge où tu l'as acheté. « Je l'ai trouvé au Cambodge et le vendeur m'a expliqué que cette petite pierre, là, symbolise l'éternité. Et j'ai su qu'il était fait pour toi. » À tes yeux, ça a une symbolique importante. D'un côté, ça symbolise l'éternité et donc la longévité de votre relation. Mais aussi, l'éternité de Woody malgré sa maladie qui menace de raccourcir sa vie. Bref, un symbole fort pour toi que tu espères partager avec lui.

Le voyage lui manquait, à lui aussi. Il en avait vu, des pays, pendant ses nombreuses compétitions qui l’amenaient à voyager un peu partout afin de montrer au monde entier qu’il était le meilleur cycliste en montagne. Il avait toujours pris le temps de visiter les endroits dans lesquels il se rendait, parce que les paysages l’émerveillaient toujours, atteignant en lui une profondeur qu’il ne se connaissait pas. Malheureusement, depuis qu’il avait rangé son casque et son maillot de compétition, Woody n’avait plus voyagé. Comme si faire une croix sur sa passion, c’était comme faire une croix sur tout le reste de sa vie. Sa maladie avait gagné avant même de montrer les premiers signes. Aujourd’hui, elle gagnait du terrain et le physiothérapeute la laissait faire, sans profiter au maximum de ce qu’il avait encore le loisir de faire. C’est pourquoi, en entendant Freja lui parler de l’Asie avec des étoiles plein les yeux, Woody se sentait jaloux, jaloux qu’elle ait trouvé la force et le courage de partir seule. Sans lui. Elle ne tarda toutefois pas à lui faire savoir qu’il avait manqué au tableau. « Il ne manquait qu'une seule chose : toi. » Woody lui sourit, reconnaissant. Il l’embrassa sur le dessus de la tête. « J’t’aurais accompagnée n’importe où. » Dit-il d’un ton presque nostalgique. Ne voulant pas tomber dans une atmosphère si lourde, il ajouta bien vite : « Mais il n’est pas trop tard. On n’a qu’à partir, à nos prochaines vacances, on l’a jamais fait, toi et moi. » Releva-t-il. Et puis, c’était le moment idéal. Ils n’avaient tous les deux aucune attache, seul leurs emplois respectifs qui demanderaient un réarrangement d’horaire afin qu’ils se libèrent en même temps. Woody savait qu’il n’avait pas des années devant lui pour voyager, alors c’était maintenant ou jamais. Actuellement, Freja lui semblait la partenaire idéale, en dehors des membres de sa famille, évidemment. Avec elle, ce serait simple, sans prise de tête, et unique. Bref, Woody demanda à la blonde si elle avait pensé à lui ramener un quelconque souvenir, ce à quoi elle répondit positivement. Il la regarda se lever, contemplant son corps nu dans toute sa perfection. Ce qu’elle était belle. Elle revint bien vite se faufiler entre les draps et dans ses bras, lui tendant un petit bracelet en cuir qu’il prit soigneusement entre ses mains, écoutant les explications de sa meilleure amie. Il sourit, touché, bien que l’émotion le gagna quand elle parla d’éternité. Lui n’était pas éternel, ça il le savait, que trop bien d’ailleurs. Il commençait même déjà à s’effacer. Ce qu’il pouvait espérer, c’était que sa relation avec Freja le soit, et que même lorsque lui ne serait plus, il continuerait à vivre dans son cœur. Prenant le temps de ravaler la boule qui s’était formée dans sa gorge, Woody déclara après un moment : « Il est vraiment très beau. Je l’aime beaucoup. Merci, Frej’. » Il l’embrassa encore une fois sur le dessus de la tête en le serrant un peu plus contre lui, avant d’enfiler le bracelet autour de son poignet sans plus attendre. « Ce serait bien que cette pierre soit magique et qu’elle m’offre quelques années de plus à pouvoir vivre pleinement avec toi … » Il esquissa un faible sourire, laissant ses doigts toucher doucement la pierre en question.

Le voyage c'est comme une thérapie, pour toi, et c'est sans aucun doute pour cette raison que tu as quitté Bowen deux longs mois pour te ressourcer. Là-bas, dans ces pays sous-développés, tu as repris goût aux vrais valeurs de la vie et ça, ça n'a pas de prix. Et c'est pour cela que tu es partie toute seule sans personne pour t'accompagner. Tu avais besoin de te reconstruire et de te retrouver même si tu n'étais pas tout le temps toute seule. Ce voyage a apporté certaines rencontres inestimables que tu n'oublieras jamais et qui t'ont fait grandir sans aucun doute. Quoiqu'il en soit, dans d'autres circonstances, tu aurais proposé à ton meilleur ami de t'accompagner et tu ne serais pas partie comme une voleuse. « J’t’aurais accompagnée n’importe où. Mais il n’est pas trop tard. On n’a qu’à partir, à nos prochaines vacances, on l’a jamais fait, toi et moi. » Tu souris en entendant ses premiers mots, touchée. Puis, lorsque Woody prononce la suite, tu relèves la tête, voulant confronter son regard. Tu veux vérifier qu'il est bien sincère et qu'il ne dit pas cela dans le vent. Car toi, cette idée te trotte en tête depuis si longtemps que ça te paraît presque impensable que le jeune homme la partage. « J'en rêve depuis si longtemps. Tu voudrais partir où? » Demandes-tu, enjouée. Ta soirée dans les bras de ton meilleur ami était déjà une réussite mais elle l'est davantage maintenant que vous prévoyez de partir tous les deux. Tu sais que tu t'enfonces dans tes sentiments pour Woody et que tu ne devrais pas mais c'est plus fort que toi. Même si tu sais qu'il ne partagera sans doute jamais ces sentiments, tu préfères mettre cette idée de côté quitte à souffrir par la suite. Même si tu ne sais pas ce qu'il adviendra de toi lorsque tu tomberas plus bas que terre en voyant Woody retourner dans les bras de son ex. Et tu sais que ce jour arrivera. Mais quand, ça tu l'ignores. Finalement, tu offres son petit cadeau à ton meilleur ami et même si ce n'est pas grand chose, ça veut dire beaucoup à tes yeux. L'éternité pour Woody, bien sûr, mais surtout pour votre complicité que vous partagez depuis si longtemps maintenant. Une complicité sans limites du moins tu l'espères. Et même si vous avez dérapé, ce soir, votre complicité n'en semble pas affectée pour autant. « Il est vraiment très beau. Je l’aime beaucoup. Merci, Frej’. » Tu souris et fermes les yeux lorsqu'il dépose un doux baiser sur le haut de ta tête. Tu savais qu'il lui plairait car encore une fois, tu le connais par coeur. « Ce serait bien que cette pierre soit magique et qu’elle m’offre quelques années de plus à pouvoir vivre pleinement avec toi … » Une boule se forme au creux de ta gorge en entendant ces paroles. Tu détestes l'idée de le perdre et c'est quelque chose d'impossible à tes yeux. Tu lui donnes une légère tape sur le torse, secouant la tête. « On vivra pleinement, Woody. Cela ne fait aucun doute. Tu devras me supporter encore de longues années, malheureusement pour toi. » Dis-tu en riant pour détendre l'atmosphère et sincèrement. Tu le penses jusqu'au plus profond de tes tripes, ça ne fait aucun doute. A tes yeux, Woody est immortel.

Dès que Woody eut mentionné l’idée de partir avec elle, n’importe où dans ce monde, le regard brillant de Freja se plongea dans le sien, comme si elle cherchait à y lire la moindre indécision. Le moindre regret. Ce ne serait pas le cas. Elle ne verrait que la profonde sincérité de Woody, son besoin indéniable de partir avec elle loin d’ici. « J'en rêve depuis si longtemps. Tu voudrais partir où? » Son ton enjoué suffit à faire sourire Woody et à faire briller son regard autant que le sien. Il la regarda, caressant sa peau nue de ses doigts volages. « Je m’en fous, où tu veux. Tant qu’on peut s’éloigner d’ici et être les rois du monde, ailleurs. » Juste elle et lui, sans avoir à songer à ce que les autres diraient de leurs actes ou de leurs paroles. Ils pourraient être eux-mêmes, vivre dans la légèreté de leur amour bien unique, de leur relation indéfinie. Il les imaginait en haut d’une montagne qu’ils auraient gravie de la seule force de leurs corps, tous les deux se tenant bien droits et fiers face à une vue surplombant les villes à proximité, au-dessus des nuages, perdus dans le brouillard. Il les imaginait n’en faire qu’à leur tête, tout décider sur des coups de tête. Laisser la raison derrière. Woody avait besoin de s’évader un peu. Sa vie à Bowen n’était plus aussi facile qu’avant. Ce qu’il était le rattrapait. Se fuir lui-même et s’oublier dans les yeux azurs de Freja lui semblait l’exutoire le plus séduisant.

Celle-ci s’était d’ailleurs levée pour aller lui chercher le bracelet qu’elle lui avait rapporté de son voyage. Woody la remercia, ne manquant pas de souligner son souhait que cette bille représentant l’éternité la leur apporte réellement. « On vivra pleinement, Woody. Cela ne fait aucun doute. Tu devras me supporter encore de longues années, malheureusement pour toi. » Woody se laissa aller aux rires aussi même si, au fond, Freja voyait le problème à l’envers. Ce n’était pas lui qui allait devoir la supporter pendant encore de longues années. Ce serait elle qui devrait le supporter, dans tous les sens du terme, pendant toutes les années à venir où il mourrait à petit feu, sans jamais vraiment s’en aller plus tôt que les autres. « T’as raison. On va vivre pleinement, toi et moi. » Admit-il, pour ne pas les faire sombrer dans le désespoir, pour ne pas abandonner alors qu’elle avait tellement d’espoir.

« Je m’en fous, où tu veux. Tant qu’on peut s’éloigner d’ici et être les rois du monde, ailleurs. » Tes yeux brillent en entendant les paroles de ton meilleur ami. N'importe qui d'autre que vous verrait à quel point tu tiens à lui. Cela se voit dans tes yeux, dans tes gestes et dans tes réactions. Mais Woody, lui, est incapable de le voir. Ou peut-être préfère-t-il ne rien voir, ne rien savoir ? C'est sans doute plus facile comme ça. Et tu es bien naïve de croire qu'un jour tu seras plus que ce que tu es présentement, à ses yeux. Tu es bien naïve de croire qu'un jour tu arriveras à dépasser Sara. Au fond, tu sais que tu n'arriveras jamais à sa cheville parce que ces deux-là sont destinés à se retrouver, malheureusement pour toi. Jusqu'ici, tu n'avais jamais connu l'amour à sens unique et tu ne pensais jamais le connaître. Mais maintenant que tu y es confrontée, tu devrais tout faire pour t'en défaire. Et pourtant, tu fais tout le contraire, Freja. Tu ne fais que t'enfoncer davantage, sentant tes sentiments pour Woody gagner du terrain au fil des mois et prendre le dessus sur ta raison. Ta raison qui te dictait il y a quelques semaines encore de fuir, loin, très loin. Et de ne plus revenir. Car le jour où tu tomberas, tu sais pertinemment que tu ne t'en relèveras pas. Finalement, tu secoues la tête comme pour chasser ces mauvaises idées et revenir pleinement dans les bras de ton meilleur ami. Tu hoches la tête pour montrer que tu approuves tout ce qu'il a dit et que tu penses exactement la même chose, toi aussi. Mais ça, Woody devait déjà le savoir, vous avez toujours été sur la même longueur d'ondes concernant les voyages et la conquête du monde. Après avoir donné son présent au jeune homme, vous parlez de l'éternité et de la sienne, justement. Une éternité qui est visiblement remise en question et tu comprends pourquoi. Il est vrai que la maladie de Woody l'affecte bien plus qu'avant mais à tes yeux il est toujours l'homme séduisant et performant - dans tous les domaines - que tu connais. Tu es persuadée que ça ne changera jamais, ça. Quoiqu'il fasse il aura toujours ton estime. « T’as raison. On va vivre pleinement, toi et moi. » Tu souris en entendant ces quelques mots auxquels tu crois profondément. Tu ne sais pas si Woody dit ça pour te faire plaisir ou parce qu'il le pense mais qu'importe, cela te fait du bien de l'entendre. Sur ces paroles, tu sens tes yeux se fermer doucement, ta respiration s'apaisant au même moment. Et sans que tu t'en rendes compte, tu sombres dans les bras de Morphée ou plutôt... de Woody.

FIN DU SUJET