Soirée entre amis ft. Aiden & Reda

Je ne peux en vouloir à Aiden de paniquer. Je sais qu’il est souvent peu sûr de lui et c’est dommage qu’il ne se rende pas compte de son potentiel. J’aimerais pouvoir lui apporter cette confiance en lui qu’il lui manque. "Ce n’est rien, t’en fais pas." Je lui souris pour le rassurer alors qu’il porte sa main à son cœur. Mes doigts se dirigent inconsciemment vers les siens pour s’en saisir délicatement. Ses yeux rencontrent les miens. Je me sens chavirer dans un bonheur immense. Je laisse parler mon coeur et il semble m’écouter avec attention et intérêt, en témoigne son sourire plus confiant que les précédents. Mon esprit n'a d'yeux que pour Aiden et ne fait en conséquent pas attention à l'heure qu'il peut bien être. Mon meilleur ami me demande s'il peut passer la nuit ici. "Je ne sais pas... J'ai quoi en échange ?" Un léger rire émanant de moi se fait entendre puis j'ajoute. "Évidemment que tu peux Aiden, tu seras toujours chez toi ici ! Viens, on va préparer une chambre d'amis pour toi." Je place ma main au milieu de son dos et le guide en souriant vers les escaliers. Une fois en haut, je prends son poignet et le tire jusqu'à ma chambre. "Je suis vraiment heureux que tu restes au final, on passera plus de temps ensemble !" Je lui souris et lui fait une petite accolade. "Je vais te prendre des draps, t'as besoin de vêtements pour la nuit ?"

Je souris à la proposition de mon meilleur ami. « Si tu veux me border, je suis partant ! » Je ris en le chatouillant brièvement avant de gravir les marches des escaliers. Ma main vient inconsciemment saisir la sienne et je l’attire dans ma chambre. Après lui avoir avouer ma joie quant au fait qu’il reste, un sourire enthousiaste peut se lire sur mon visage, tout comme sur le sien apparemment. Je sors des draps de mon armoire ainsi qu’un t-shirt comme il l’exige timidement. « Tu pourras dormir avec mon odeur comme ça… » Je souris bêtement à cette pensée qui me plaît assez. Même s’il est vrai que je préférerais que l’odeur émane de moi et non de mon t-shirt… Il me remercie pour le t-shirt et je me rapproche un peu de lui. « Tu vas pas te coucher maintenant de toute façon ? » Je dépose les draps sur mon lit et viens le prendre dans mes bras. « En fait t’as pas le choix, je compte bien de profiter de ce moment rien que tous les deux ! » Je ris et passe ma main sous son t-shirt. « Y en a un qui a arrêté la salle de sport, je crois... » Je le regarde d’un air malicieux, heureux de pouvoir le taquiner à mon bon vouloir toute la soirée. « Et si non, il serait temps de passer aux confidences, non ? Tu dois croiser pas mal de filles à ton boulot.. T’en profites j’imagine ? » Je souris bien qu’au fond de moi, ça me blesserait un peu. J’ai envie d’être sa seule et unique chose aussi longtemps que possible. Jusqu'à ce qu'il se lasse de moi comme tous les autres personnes qui ont croisée mon chemin un jour l'on fait...

« Ben, ouais ! Pour une fois que tu veuilles bien rester et que t’es pas attendu chez toi, je compte bien profiter de mon meilleur ami à fond. On aurait cinq ans, on dormirait ensemble même ! » Je ris bien que mes mots ne dissimulent aucunement ma jalousie vis à vis d’Andreas et Félix. Ma main se faufile sous son t-shirt alors que je le taquine en caressant avec soin et intérêt son ventre. Il fait mine d’être vexé mais je sais qu’il se joue de moi. Et d’une certain côté j’adore ça. Je ne veux être que ça pour lui, son échappatoire, sa distraction face à tous les tracas qu’il peut avoir au quotidien. Mais ses mots me ramène à la réalité brutalement. Si j’étais hétéro. Je reste stoïque à la révélation de mon meilleur ami et ses mots continuent de résonner dans ma tête. Il est vrai qu’on en avait jamais vraiment parlé ouvertement, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il soit homosexuel. Après, cela ne change rien pour moi, notre amitié n’a en aucun cas une orientation sexuelle définie. Je n’aime pas d’ailleurs cette forme de racisme sur l’amitié vis à vis de la sexualité d’une personne. « Ah, je vois que Monsieur commence déjà à me cacher certaines choses de sa vie... » Dis-je en cachant du mieux que je puisse ma déception. Certes, d’un côté ça me rassure car je pourrais peut-être me risquer à un rapprochement plus poussé avec lui, mais je n’aime pas l’idée qu’il me cache des choses. « Que tu aimes les hommes ou les femmes, je m’en fous. Mes sentiments pour toi seront toujours les mêmes. » Je lui souris en  posant mes bras sur ses épaules pour lui montrer mon soutient et ma sincérité dans ce que je ressens pour lui. Ce qu’il ignore d’ailleurs.

Ses mots sonnent comme des coups de poignard dans le dos. Pourquoi Aiden devient-il si froid tout à coup ? Mes mains relâchent lentement ses épaules et je baisse la tête. « C’était une plaisanterie Aiden… T’as le droit d’avoir ta zone de mystère comme tout le monde. » Je soupire lentement et me retire de quelque pas. Mes yeux n’osent pas croiser les siens. Je me sens réellement blessé par sa réaction alors que jusqu’à maintenant il n’y a aucune raison pour qu’il soit si froid. « Et en effet, tu ne sais pas grand-chose, mais il n’y a rien à savoir. Je te l’ai dit : ma mère est morte et j’ai hérité de toute la fortune comme je suis fils unique. Je ne vois pas quoi ajouter de plus. » Évidemment, c’est un mensonge. Mais je ne pense pas que Aiden serait prêt à entendre la vie minable d’un enfant laissé orphelin et dont le seul grand amour s’est avéré en réalité être sa demi-sœur. Si moi je ne peux pas me l’encaisser, comment lui le pourrait-il ? Il aborde ensuite le sujet de mes sentiments. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, il n’a certainement pas envie d’entendre ça maintenant à tous les coups. « Bah ouais. T’es mon meilleur ami. Entre toi et moi c’est fort non ? A moins que je me trompe sur ça aussi. » Je deviens aussi froid que lui et me dirige vers le lit pour reprendre les draps et sort de la pièce pour préparer sa chambre d’amis. « Je vais mettre les draps, tu peux descendre je te rejoins dans cinq minutes. » Sans attendre une quelconque réponse, je sors de la chambre et me dirige vers la pièce adjacente, commençant à retirer les draps pour les remplacer par de nouveaux.

Énervé et blessé par mon meilleur ami, je passe mes nerfs sur ce stupide oreiller qui refuse d’entrer dans sa taie. Je sens ses bras m’enserrer et me réchauffer de part leur présence. Au creux de mes omoplates vient se nicher la tête d’Aiden. Il s’excuse. Il ressert son étreinte. Comment pourrais-je lui en vouloir plus longtemps ? Il était tout pour moi. Aiden est trop important pour que je puisse me passer de lui. Je l’écoute monologuer avec attention. Mes bras viennent se poser sur les siens afin de resserrer son étreinte, calant mon dos contre son torse non sans soupirer d’aise. Je laisse ma tête se poser contre la sienne sans m’en rendre compte. Je me sens bien. Je n’ai qu’une envie : que le temps cesse à cet instant-même. Aiden poursuit son explication avant de s’interrompre tout à coup et de briser ce qui semblait être un pur moment d’intimité et de sérénité. Il s’écarte en reculant, venant buter contre le mur pour se laisser aller jusqu’au sol. Je suis un peu déboussolé par ce qu’il me dit et ce qu’il fait. Il y a deux secondes il venait ma câliner de la manière dont j’ai toujours rêvé depuis ces dernières semaines et maintenant il se retire disant qu’on le prend pour un dingue. Lentement, je m’approche de lui et viens m’agenouiller face à lui, prenant son visage dans le creux de mes mains. « Jamais je ne dirais que tu es dingue Aiden. » Je prends une longue respiration avant de remonter son visage et ainsi découvrir ses yeux resplendissant. « De nous deux, je suis le plus dingue. Dingue de ne penser qu’à toi depuis des jours. Dingue d’avoir peur d’imaginer que je puisse être attiré par les hommes. Par Toi. Dingue de ne pas t’avoir tout dit à peine la porte franchie. Je ne sais pas comment gérer tout ce qui m’arrive... » Je le regarde, alarmé par la situation. « J’aimerais que tu te sentes mieux, t’apporter le soutiens dont tu as besoin. Je ne sais pas si je serais d’une grande aide, mais j’ai envie de miser sur nous. » Ma main caresse sa joue lentement et mes lèvres viennent se poser sur son front lentement.

Aiden semble être mal à l’aise au vue de sa respiration. La culpabilité monte en moi. Je savais que je n’aurais pas du lui balancer ça d’un coup sans l’avoir au préalable préparé. Je ne l’ai pas protégé comme j’aurais dû le faire. Il reste stoïque ce qui me surprend et m’inquiète alors que je continue de lui parler. A la fin, je dépose mes lèvres sur son front et l’embrasse délicatement pour le rassurer. Il sera toujours important pour moi. C’est mon Aiden. Son magnifique regard pénètre enfin le mien lorsqu’il relève la tête. Nos yeux ne se lâchent plus. Son souffle semble se calmer ce qui me fait sourire légèrement. Puis il me repousse ce qui à première vue me surprend mais il se saisit du col de ma chemise et me fais basculer en arrière. Dans l’élan, je l’attire dans ma chute et voilà Aiden qui se retrouve sur moi, me dominant de sa hauteur. Sans crier gare, il vient mordiller ma lèvre. Je ne le reconnais pas vraiment dans cette attitude mais les lèvres d’Aiden sont quant à elles aussi délicates que dans me rêve. Mes paupières se referment sous cette tendresse. Mes mains viennent caresser son dos en s’immisçant sous son t-shirt. Sa peau est chaude, mes doigts un peu froids. Ma langue ne tarde pas à rejoindre la sienne alors que je nous fais pivoter pour échanger les places. L’une de mes mains vient accompagner sa jambe pour la placer autour de ma taille. Elle continue ensuite son chemin pour arriver sous la cuisse de mon meilleur ami. Ce moment est idyllique pourtant, malgré nos baisers quelque chose me dérange dans cette évolution rapide. Trop rapide. Je m’arrête tout à coup et ouvre les yeux pour le regarder. « Aiden, qu’est-ce qu’on fait là ? ». Je le regarde inquiet mais ne relâche pas pour autant nos positions. « Je ne pense pas que c’est bien de faire ça... » Il semblerait que j’ai désormais étrangement besoin que ce soit lui qui me rassure.