build me up buttercup (fieldstone)

En tant que modeste dramaturge en quête d'inspiration, c'est avec une grande dose d'espoir qu'Oscar se dirige vers le mullers lagoon en espérant trouver la sienne parmi ces paysages naturels. Il aime d'ailleurs l'Australie pour cette raison, car il n'aurait jamais pu se promener dans les rues de sa ville natale au début du mois de mars à cause des températures trop basses. Ici, le soleil chauffe les âmes vagabondes pratiquement toute l'année, et c'est quelque chose qui lui plait sincèrement. Et puis, en tant que grand romantique, il doit bien avouer qu'il adore pouvoir sentir l'odeur agréable propagée par les fleurs, et voir toute cette étendue d'herbe si verte qui recouvre le sol du parc près de chez lui. Là-bas, plusieurs personnes occupées à diverses occupations semblent avoir eu la même idée que lui. Sans trop savoir où se mettre, il cherche du regard un banc libre, là où il pourrait se poser avec son carnet de notes et inscrire toutes les idées qui lui tomberaient dessus comme par magie. Son carnet est pour le moment toujours dans la poche arrière de son pantalon, comme d'habitude, accompagné d'un stylo certainement bientôt usé à force de l'utiliser. Au bout de plusieurs secondes à regarder partout autour de lui, son attention est soudainement attirée par un visage qui lui est familier, et qui lui tire un petit sourire en coin. Candy, assise à un banc, seule. Sans trop réfléchir, il s'avance dans sa direction et s'arrête face à elle, de l'autre coté du banc. « Déjà la troisième fois que je te croise en seulement quelques jours, on dirait vraiment que le destin veut que tu m'en dises plus sur la bio. Ou chimie. » Il ne sait plus trop, un truc qui s'apparente aux sciences des fleurs et de la nature. Ne sachant pas si elle préfère étudier seule, Oscar ne s'assied pas tout de suite et préfère attendre un signe de sa part qui lui montrera si oui ou non elle acceptera sa compagnie, encore une fois.

Il fait toujours beau en Australie, ce qui n’est pas pour déplaire à Candy qui, même si elle adore le froid et la neige, adore se balader dehors, passer un maximum de temps à l’extérieur. Enfin elle a ses cours, son travail à la boutique et la gymnastique qui l’obligent à rester à l’intérieur mais elle essaie tout de même de sortir assez souvent, prendre l’air. N’ayant pas cours cet après-midi là et devant étudier pour un examen à venir, elle se dirigea en vélo vers le Mullers Lagoon. Elle adore cet endroit, vient souvent y courir ou simplement pour faire un peu de yoga, se détendre, lire, travailler. Enfin pas mal de choses. Après avoir trouvé un banc à l’ombre d’un arbre, elle ne veut pas décéder dans les cinq minutes à cause du soleil, elle pose ses affaires et sort ses jolies petites fiches de révisions colorées et accompagnées de quelques schémas explicatifs. La jeune femme ferme les yeux et commence à réciter à voix basse son cours et vérifie de temps en temps qu’elle connaît bien tout et ne raconte pas n’importe quoi.
Candy sent quelqu’un s’approcher d’elle et rouvre alors les yeux. C’est Oscar. Elle ne peut s’empêcher de sourire en le voyant tandis qu’il se rapproche d’elle. Il n’a pas tord, à présent qu’elle le connaît elle a l’impression de toujours le croiser. C’est un phénomène assez commun. Lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois on a l’impression de ne jamais l’avoir vu et ensuite on dirait qu’on la croise dix fois par jour. En tout cas il a l’air vraiment déterminé à ce qu’elle lui donne un cours de biologie, botanique, plantes. « T’as vraiment envie que je te parle de carpelles et étamines dis donc. » répondit-elle en souriant avant de se déplacer sur le côté du banc pour qu’il vienne s’asseoir à côté d’elle. « Mais si je te donne un petit cours personnel tu devras aussi m’en donner un. » ajouta la demoiselle en le regardant. Après tout c’est leur deal.

Oscar doit l'avouer, il est plutôt ravi de retomber une nouvelle fois sur Candy grâce à un coup du hasard. Il a apprécié la soirée qu'ils ont passée ensemble, leurs conversations qui partaient à la dérive. Il l'a trouvée amusante et n'a d'ailleurs pas vu le temps passé ce soir-là, à tel point qu'il a été surpris de découvrir quelle heure il était une fois rentré chez lui. À sa réflexion, il hoche vivement la tête avant de sourire d'un air amusé, prenant ensuite place à ses cotés une fois qu'elle s'est décalée. « Tu n'imagines pas à quel point ! » s'exclame-t-il sans arriver à cacher le sarcasme de sa voix. Curieux, il jette tout de même un coup d'oeil aux feuilles posées devant elle et fronce légèrement les sourcils. Clairement, il est bien content de ne pas avoir eu affaire à ça quand il était aux études, il ne sait pas si elle aurait été capable de réussir toutes ses années si ça avait été le cas. Oscar lève à nouveau les yeux vers elle lorsqu'elle pose le deal avant de regarder tout autour d'eux. « Je pourrais carrément réunir toutes les personnes présentes ici et faire une improvisation totale, mais j'ai un peu peur qu'on me prenne pour un demeuré. » Son attention se reporte sur Candy. « J'espère que tu n'as pas peur du ridicule, parce que c'est un peu le ressenti que t'as la première fois que tu t'essaies à des exercices de théâtre. » Comme les exercices de respiration, ou comment canaliser son stress. Crier dans toute une salle jusqu'à entendre sa voix en écho, articuler de manière exagérée tous les mots qu'on prononce, ou encore se balader d'un point à un autre en faisant de grands mouvements de bras. Oscar a en mémoire des tonnes d'exercices amusants après un temps, mais gênant pour ceux qui débutent et qui n'ont pas l'habitude de ce genre de pratique.

Devant la réponse du jeune homme, Candy ne sait pas trop quoi penser. Il a l’air de vouloir en apprendre plus sur la biologie mais ça n’a pas l’air de le passionner pour autant. Ce qu’elle comprend totalement puisqu’elle même, parfois, meurt d’ennui pendant certains cours. Comme partout il y a en a plus intéressant que d’autres. Elle se dit qu’il ne veut pas connaître le fonctionnement d’une plante en détail mais simplement le nom de celles qui l’entourent. La plupart des gens ne connaissent même pas les noms des plantes autour, comme par exemple l’arbre sous lequel elle est à l’ombre. Ce serait déjà un bon début que de lui apprendre le nom de quelques plantes et leurs caractéristiques.
Concernant l’autre partie de leur deal, Oscar lui répondit qu’il pourrait même faire une impro devant toutes les personnes du parc. Candy ne put s’empêcher de sourire en imaginant le jeune homme faire du théâtre devant des inconnus probablement aussi passionné qu’elle. Il ajouta ensuite qu’il ne fallait pas qu’elle ait peur du ridicule car les exorcises de théâtre peuvent être un peu ridicule. « Nan ça va...du moment que tu me laisses pas toute seule à être ridicule. » répondit-elle en riant. Si jamais il s’en va pendant qu’elle imite une grenouille, elle se sentira vraiment mal à l’aise mais s’ils sont deux à faire des trucs bizarres, ça va. Candy n’est pas le genre à se sentir ridicule facilement même si des fois quand elle fait des bourdes elle a vraiment envie de rentrer dans un petit trou. Mais ça c’est plutôt par rapport à des choses qu’elle dit. « Bon tu veux qu’on commence par quoi ? » demanda-t-elle toute souriante, ravie d’avoir un peu de pause dans sa journée.

Ce n'est pas spécialement la vie des plantes qui l'intéresse, Oscar n'a tellement jamais rien compris dans ce domaine d'étude qu'il décrocherait certainement au premier mot inconnu. Non, ce qu'il a toujours apprécié, c'est d'écouter quelqu'un parler de ce qu'il aime. Voir cette étincelle dans son regard, entendre sa voix changer de ton et devenir plus aiguë, presque guillerette. Il trouve ça touchant, et ça suffit à rendre un sujet ennuyeux soudainement bien plus intéressant. Il remarque cependant bien son regard sceptique et s'empresse de rattraper ses paroles maladroites. « Ne va pas croire que ça m'ennuie, je serais ravi de t'entendre parler de ce que tu veux faire plus tard. Juste que si tu me laisses seul devant tes cours, je te promets pas d'être aussi attentif. » Il se pince les lèvres, la regardant d'un air innocent. Oscar lui parle ensuite de théâtre, de tout ce ridicule parfois mis en oeuvre pour les exercices à réaliser, et la réponse de Candy suffit à le faire sourire. « Promis, je ne te laisserai pas tomber. » Il imitera même il ne sait quel animal à coté d'elle si il le faut, si ça l'aide à se sentir moins nerveuse. Suite à sa question, il hésite un instant puis s'accoude sur la table avant d'appuyer sa tête contre le plat de sa main. « Et bien, je ne voudrais pas te couper plus longtemps dans ton étude intensive. Et puis, il paraît que c'est plus facile d'étudier à deux, non ? Je suis pas certain, je donne pas vraiment un cours très commun où il faut connaitre par coeur cent pages de théorie. » Juste des dialogues, encore et encore, mais qui se retiennent bien plus facilement que la définition d'une couche d'ozone. À présent totalement focalisé sur Candy, Oscar pose sur elle un regard curieux, attentif, un léger sourire accroché aux lèvres en attendant qu'elle lui sorte il ne sait quel savoir auquel il fera semblant d'être admiratif pour lui faire plaisir.

Candy lance un regard d’incompréhension au jeune homme lorsqu’il lui dit ironiquement avoir hâte qu’elle lui explique des tas de choses sur les plantes. Il se rattrape en lui disant que ce n’est pas que ça l’ennuie mais qu’il n’est pas sûr d’être de trouver très intéressant ses fiches de cours. Elle acquisse avec un sourire. C’est sûr qu’elle non plus à sa place ne serait pas très attentive devant des fiches de cours. Même elle trouve ça un peu ennuyeux mais il faut bien passer par là et apprendre parfois des choses par cœur. Et puis elle ne va peut-être pas directement commencer par lui expliquer des cours de troisième année alors que lui n’a pas étudié le même sujet qu’elle. Visiblement il n’a pas l’air d’avoir non plus une connaissance très approfondie du sujet.
Il lui promit ensuite que si jamais elle doit faire des trucs ridicules, il les fera avec elle. Sa phrase résonne dans sa tête : il ne la laissera pas tomber. Il n’est pas le premier à dire ça à la jeune femme. Certes ce ne sont pas les mêmes circonstances mais en général lorsqu’on lui dit ça, peu de temps après, justement on la laisse tomber. Ce genre de situation lui arrive souvent lorsqu’elle explique la vérité sur son état mental à son copain du moment. Il lui dit comprendre et être là avant de finalement la quitter quelques jours ou semaines plus tard. Mais bon Oscar n’est pas son copain et ils ne parlent que d’imiter des animaux ou alors crier dans la nature, rien de bien similaire. Une fois de plus elle lui répondit par un sourire.
Lorsqu’il commença sa nouvelle phrase, Candy crut que son nouvel élève allait partir et une mine attristée passa sur son visage. Mais il lui proposa d’étudier à deux. « Pourquoi pas mais j’suis pas sûre que tu comprennes tout. J’dis pas que t’es débile, non mais c’est juste que c’est un peu compliqué pour quelqu’un qui n’a jamais fait de bio’. » répondit-elle, un peu mal à l’aise d’avoir insinuée qu’il n’a pas les capacités nécessaires pour comprendre, mais elle ne dit pas ça méchamment. « Sinon j’ai d’autres trucs à apprendre, je dois reconnaître des plantes, ça j’pense que tu peux aussi y arriver. » ajouta-t-elle avec un grand sourire. Et puis ça peut-être un peu plus marrant que des fiches de cours. Même si bon on a connu mieux niveau amusement. Mais elle ne voulait pas qu’il fuit car il a un visage plutôt agréable à regarder. Et qu’il est assez sympa, gentil et drôle aussi. Oui elle n’arrête pas de se dire qu’elle ne peut pas penser et que c’est un prof. Mais contrairement aux autres profs il n’est pas vieux et aigris alors c’est difficile pour son petit cœur d’artichaut de ne pas fondre.

C'est vrai qu'Oscar n'y connait rien mais, cependant, il a toujours été intéressé par ce que lui racontaient des personnes passionnées. Il aime apprendre, intégrer de nouvelles choses, il pense pouvoir dire qu'il est un bon élève et qu'il est toujours très attentif à ce qu'on lui raconte. D'ailleurs, quand il était gamin, il lisait énormément de livres sur des sujets différents. Il était malin, plus que ce qu'on pensait, et bien souvent il arrivait à impressionner ses parents ou même ses profs en sortant des facts de manière aléatoire qu'il avait apprises dans ses livres. C'était un intellectuel, un petit génie qui n'a jamais exploité tous ses talents et qui a fini par se diriger vers une passion totalement différente : le théâtre. Sauf que grâce à ça, Oscar est aujourd'hui capable de retenir ses textes sans la moindre difficulté et à y ajouter des modifications sans que ça ne pose de réel problème. Après lui avoir proposé d'étudier à deux, Candy lui répond quelques mots qui le font hausser les sourcils. C'est surtout le débile qui l'étonne et le fait rire. Aurait-elle osé parler comme ça à un autre prof ? Ou a-t-elle simplement oublié qu'il en est un ? Non pas que ça le dérange, mais Oscar doit bien avouer qu'il ne s'attendait clairement pas à ce qu'elle lui parle comme ça. Ça doit être dans sa personnalité, certainement. « Je sais pas comment le prendre, » dit-il en riant légèrement, absolument pas vexé par ses paroles. Après tout elle a raison, sûrement qu'il ne comprendra pas la moitié de ce qu'elle lui dira comme lorsqu'on prend une série en plein milieu sans avoir vu les premières saisons. « Ah ouais, ça je peux essayer. J'ai quelques connaissances grâce à Harry Potter. » Super la référence, surtout quand on sait que les trois quarts de ce qui existe dans ces films n'existent pas. Un sourire amusé vient cependant étirer les lèvres d'Oscar et son regard jongle entre Candy et ses cours.

Tout d’un coup Candy se sent honteuse de ses paroles. Elle ne voulait à aucun moment sous entendre qu’il soit débile. Pas du tout, elle ne se le permettrait sûrement pas. Ce n’est pas le genre de personne qui juge ou rabaisse les gens. Parfois ses propos sont mal interprétés car elle dit un peu maladroitement les choses, cela mène souvent à ce genre de situation où elle doit rectifier le tir en espérant ne pas être catégoriser grosse méchante de service. Elle baisse la tête avant de dire « Non, non, je dis pas que tu es débile, pas du tout, crois-moi. » elle a un ton limite suppliant. Il lui a répondu avec un sourire donc c’est que ça va, il ne doit pas avoir trop mal pris ses paroles. Mais elle préfère tout de même clarifier sa position, elle ne le connaît pas beaucoup mais elle l’imagine bien être le genre à ne pas vouloir dire aux gens s’il est blessé.
La blonde propose, au lieu de réviser sur des fiches des choses pas hyper intéressante, de faire un petit jeu, une manière plus ludique d’apprendre. Il a l’air plutôt d’accord et lui répond que grâce à Harry Potter il a quelques bases. Les yeux de la demoiselle s’illumine alors, elle adore Harry Potter et ne peut s’empêcher de dire « Qu’est-ce que j’obtiens quand j’ajoute de la racine d’asphodèle en poudre à une infusion d’armoise ? » qui n’est d’autre que la première chose que dit Rogue à Harry Potter dans le premier film. Phrase lourde de sens puisqu’en interprétant ses paroles on découvre que Rogue révèle à Harry qu’il aime sa mère. Mais elle dit cela surtout parce que c’est une réplique en rapport avec les plantes et parce qu’elle l’aime beaucoup. Candy sort ensuite un classeur contenant toutes sortes de photos ou dessins de plantes accompagnées d’une description : il est temps de se mettre au travail !

Amusé par sa réaction et par le malaise qui se lit sur son visage, Oscar ne peut s'empêcher de rire, regard baissé. Il sait qu'elle ne voulait pas le catégoriser comme telle, mais il a cependant toujours eu ce coté taquin avec tout le monde qui met parfois mal à l'aise. C'est juste lui, lui et son humour parfois naze, lui et son caractère d'emmerdeur. « J'espère bien, » se contente-t-il de dire en relevant les yeux vers elle pendant que son rire laisse place à un sourire sincère. Il en faut plus pour blesser Oscar, et même intentionnellement il est difficile de le mettre en colère ou de le rendre triste. Il a toujours été doté de beaucoup d'auto-dérision, et déteste de toute façon bien trop les conflits que pour se laisser aller dans ce genre de remarque de manière sérieuse. Lorsqu'elle lui cite la réplique de la première confrontation Rogue/Harry, issue du volet préféré de Luce, Oscar ne peut s'empêcher de prendre la petite voix du héros encore jeune à l'époque. « Je ne sais pas, Monsieur. » Il ne se souvient plus du nom exacte de la potion, seulement que c'est un puissant somnifère car après l'avoir entendu la première fois, sa fille était venue lui demander ce que ça voulait dire et à quoi ça servait. Comme toute réponse, Oscar lui avait répondu que ça permettait aux adultes de dormir comme des enfants, et Luce lui avait répliqué que peut-être il faudrait en donner à Rusard qui n'arrêtait pas de traîner la nuit dans les couloirs de Poudlard. Oscar avait trouvé la remarque attendrissante, jusqu'à ce que la petite se mette à créer ses propres potions de boue et de pierre afin de soigner tous les personnages du film. « Je t'écoute ! » lâche-t-il ensuite en regardant son classeur.

Sa réponse ne la convainc pas spécialement. Ça doit être son genre à lui de taquiner les gens mais Candy se sentait quand même mal qu’il puisse penser qu’elle le trouve débile. Des fois il faudrait vraiment qu’elle tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Déjà il ne part pas c’est qu’il ne doit pas être très vexé, ce qui la rassure. Et puis Oscar n’a pas non plus l’attitude d’une personne qui vient être touchée en plein cœur dans sa fierté.
La discussion repartit sur les plantes ou plutôt sur Harry Potter, que tous deux semblent bien connaître. Au moins s’ils ne peuvent pas parler de théâtre ils pourront toujours parler d’Harry Potter, c’est déjà ça. La petite voix que prit le jeune homme pour imiter Harry fit éclater de rire la blonde. Elle repensa au moment où il avait aussi imité Rose dans Titanic, à croire qu’il aime ça ! « Et...j’me souviens plus de la suite. » dit-elle en éclatant à nouveau de rire. Par que bon, ok elle adore Harry Potter mais elle ne connaît pas non plus toutes les répliques par cœur, c’est impossible.
A présent, c’est le moment de se mettre au travail. « Et bien, je sais pas trop par où commencer, il y en a tellement. Mais si tu veux il y en a certaines d’Harry Potter, parce que oui il y a aussi des plantes qui existent dedans ! » dit-elle toute joyeuse en tournant les pages de son classeur. Pas sûr que ce soit réellement passionnant de parler de la forme d’une feuille mais tant pis. Elle sortit plusieurs feuilles parlant toutes de plantes évoquées dans l’univers du jeune sorcier.

D'entendre Candy rire suite à son imitation du jeune Harry le fait rire également, ravi qu'elle ne le prenne pas pour un parfait abruti. Les premiers films sont ceux qu'il a vus le plus vu que ce sont les moins effrayants, et que dans la famille qu'il constitue avec sa fille, c'est surtout elle qui est accro à la saga. Quand elle dit ne pas se souvenir de la suite, il pousse un soupir de soulagement. « Tant mieux, j'avais peur que tu me lances une sorte de défi de citations parce qu'à part celle-là, j'en retiens casi aucune. » Non pas qu'il n'a pas une bonne mémoire, mais il est souvent occupé à travailler sur une de ses pièces lorsque le film est lancé. Ça distrait Luce quand il ne peut pas s'en occuper. Elle lui annonce que certaines plantes du film existent, ce qui lui fait ouvrir de grands yeux étonnés. « Tu plaisantes ? Pitié, dis-moi que la plante avec un bébé qui crie au bout existe vraiment. Ça peut être vachement utile pour terminer une conversation, j'en mettrais bien une dans mon bureau. » Lui aussi devrait peut-être bien tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Après sa réflexion stupide, il pose sa tête sur le plat de sa main et glisse ses doigts dans ses boucles brunes. Son regard jongle de temps à autres entre le classeur et le visage de Candy, impatient de savoir ce qu'elle peut lui apprendre d'autre. Peut-être même qu'il pourra se servir de ses infos pour ajouter quelques détails, certes insignifiants, dans une de ses pièces pour l'Université. Ou pour une des siennes, pourquoi pas.

Les défis de citations ou bien énumérer tous les personnages d’un livre, d’une série ou d’un film font partis des choses que Candy adore faire. Elle trouve cela très amusant même si pour certains c’est la chose la plus ennuyeuse du monde. C’est pourquoi ça ne l’aurait pas dérangée d’en faire un avec Oscar. Mais ce n’est pas vraiment le propos, ils doivent travailler, enfin surtout elle puisque lui n’a pas d’examens à passer. « Je trouve pas ça très sérieux de ta part. Harry Potter est une part essentielle de la culture britannique, ces citations devraient être aussi connues que celles des pièces de Shakespeare. » dit-elle avec un ton très sérieux avant d’éclater de rire. La blonde sait évidemment qu’il ne s’agit pas vraiment de choses comparables même si pour les anglais Harry Potter constitue une fierté nationale.
La conversation revint à peu près aux plantes tout en restant sur la thématique du monde magique. Oscar lui demanda pas vraiment sérieusement si la mandragore, plante poussant des cries pouvant tuer une fois adulte, existe, si c’est le cas il aimerait bien en mettre une dans son bureau pour éviter d’être importuné trop longtemps. « Et bien tu seras étonné d’apprendre que la mandragore existe vraiment et qu’elle a pas mal de propriété médicinales. La racine ressemble un peu à celle d’Harry Potter sauf que celle-là ne crie pas. Tu vas pouvoir te la raconter dans la salle des profs avec c’que j’te dis ! » répond-elle en souriant. « Après si tu veux pas que les gens restent trop longtemps dans ton bureau, tu peux mettre un cactus étoile de mer, ça sent la viande pourrie. Après pas sûre que t’y restes longtemps non plus. » ajouta-t-elle en riant.

Qu'elle lui fasse la morale par rapport à ces citations d'Harry Potter qu'il ne connait pas par coeur le fait rire d'un rire sincère, incontrôlé, avant de lentement se transformer en un sourire immense. « Tu as totalement raison, je vais commencer à les étudier une fois rentré chez moi. » Bien qu'il soit anglais et que tout anglais a au moins vu une fois tous les films, Oscar est pratiquement certain que rien n'aurait changé si il avait été australien et pas londonien. Par curiosité, il aurait probablement fini par s'y intéresser à force de voir tout le succès que ça génère autour du sujet. Il écoute ensuite Candy attentivement, surpris d'apprendre que la mandragore existe bel et bien. « Ah ça tu peux en être certaine, par contre si aucun d'eux n'a vu les films je risque de faire le pire flop de toute ma carrière. » Elle continue à lui parler plantes, mentionnant un cactus étoile de mer malodorant qui suffirait amplement à chasser les personnes indésirables de son bureau. Un nouveau sourire amusé vient étirer les lèvres du jeune prof. « Effectivement, je pense que je vais faire l'impasse là-dessus. » Il n'a pas trop envie que la pièce où il est le plus en dehors du théâtre ne finisse par devenir invivable au point de le repousser lui aussi. Son regard croise à nouveau celui de l'étudiante. « C'est marrant, j'ai l'impression d'être en plein magasin de magie et de me renseigner pour des sortes de sortilèges. Je ne sais pas si c'est notre discussion sur Potter qui me reste en tête ou si ça fait toujours cet effet, de parler de plantes. » Il hausse un sourcil, n'imaginant cependant pas que Candy voit son cours comme un grimoire contrairement à lui qui entend les noms qu'elle prononce pour la première fois.

Imaginer Oscar regarder attentivement les films et lire les livres pour retenir les citations célèbres ou tout simplement les répliques, fit rire la demoiselle. Elle aimerait bien avoir cela comme devoir. Il y a bien une option traitant des plantes dans la culture populaire mais elle a décidé de ne pas la prendre, ayant déjà un travail monstre et choisissant des options pouvant l’aider pour ses cours principaux, comme des compléments pour mieux comprendre. « Là dessus aussi je peux te donner des cours ou alors on peut étudier ensemble. » dit-elle en riant, cela l’amuse de s’imaginer étudier avec Oscar de manière tout à fait sérieux Harry Potter.
Candy lui raconta une anecdote sur la mandragore qu’il pourrait ressortir pour passer pour quelqu’un d’intelligent, ce dont elle ne doute pas qu’il soit et il lui répliqua que si personne ne connaît Harry Potter il risque de faire un énorme bide. Elle voit tout à fait ce qu’il veut dire puisque ça lui arrive parfois de faire des bides en racontant des histoires ou en parlant de choses que personne ne connaît, essentiellement basées sur les plantes. « Tout le monde connaît Harry Potter ! » le rassura-t-elle. L’idée de plante malodorante pour son bureau ne l’enchanta pas vraiment ce qui est tout à fait compréhensible, elle non plus n’aimerait pas vivre dans un endroit avec une plante qui dégage une odeur peu agréable. Il lui expliqua ensuite avoir l’impression d’être dans un magasin de magie avec toutes les choses qu’elle lui raconte. Comme s’ils avaient ouverts un vieux grimoires magiques avec des recettes de potions magiques et des plantes aux propriétés extraordinaires. « Ça peut faire un peu ça parfois. Mais c’est parce que là on parle de trucs assez généraux mais quand c’est de la biologie pure et dure là c’est plus aussi sympa. » lui expliqua-t-elle. Elle aime aussi la biologie complexe mais c’est vrai qu’il est plus amusant pour aller de parler de formes de feuilles ou de propriétés de plantes. « Au moins je t’aurai appris deux trois trucs. » dit-elle tout souriante.

De plus en plus, Oscar apprécie de passer du temps avec Candy. Il en vient même à oublier le contexte dans lequel ils se sont rencontrés, ainsi que le fait que lui est prof et elle étudiante. Ici, hors de l'Université, il a cette impression si agréable de seulement traîner avec une chouette fille au parc et de divaguer sur toutes sortes de sujets qu'aucun professeur n'aurait avec une élève. « On dirait que tu vas devoir me supporter plus d'une fois, » répond-il avec un sourire innocent accroché aux lèvres. Et puis il l'écoute, attentif et totalement épaté par ce qu'elle lui raconte. Lui qui n'a absolument aucune connaissance sur les plantes, il doit ressembler à une sorte de gamin qui s'émerveille devant la neige qui tombe et qu'il voit pour la première fois. C'est bien Oscar ça, avoir vingt-huit balais et pourtant parfois donner l'impression d'en avoir seulement dix. Il pousse ensuite un soupir de soulagement. « C'est vrai, je songerai à imprimer une feuille sur la porte de l'amphi pour interdire aux incultes d'entrer.  » Certainement qu'il se ferait virer si il faisait ça, mais il a déjà entendu des histoires de prof ayant fait bien pire. Interdire le port de baskets par exemple, alors que lui ne possède pratiquement que ça. Il se pince les lèvres lorsqu'elle parle de biologie. « T'es courageuse, franchement je t'admire Candy. » Oscar hoche ensuite la tête comme seule réponse à son affirmation. C'était cool d'apprendre des trucs, il espère ne pas les oublier dès le lendemain. Peut-être que ça pourrait plaire à Luce ce genre d'info, en espérant qu'elle ne lui demande pas une plante qui pue par après. « Bon, on avait dit que c'était donnant donnant. Mais moi, je pourrais plus facilement t'apprendre des trucs si on est debout. » Oscar se lève du banc avant de tendre une main en direction de Candy. « Me ferais-tu cet honneur ? » demande-t-il avec un sourire amusé aux lèvres.