gossip girl ? that's us -r.

Elle se contente d'un simple sourire en guise de sourire, le remerciant mentalement ne pas la juger pour ses choix contrairement à beaucoup d'autres de son entourage. Elle se souvient des regardes accusateurs, des messages de haine venant des membres de la famille de son fiancé, de ceux remplis d'incompréhension de la part de sa propre famille. Tout ça a été si difficile à gérer que, pendant presque un mois entier, Cleo en est venue à couper son téléphone. Elle évitait les réseaux sociaux, a profité de ce mois de répit pour se faire à sa vie en Australie et apprendre à connaître chaque recoin de Bowen. Pour compléter sa nouvelle vie, elle a même fini par changer de numéro afin d'être certaine de ne pas être rappelée par le passé. De toute façon, si sa famille veut la contacter, les moyens ne manquent pas. Dans cette nouvelle vie, Cleo se sent chanceuse d'avoir pu rencontrer Maxwell. Il n'est pas beaucoup plus jeune qu'elle et pourtant, elle le considère plus aisément comme un petit frère qu'un simple ami. Elle l'aime énormément, mais pas de cet amour qui lie un homme et une femme épris l'un de l'autre. Elle l'aime jusqu'à avoir envie de le voir heureux, jusqu'à participer à son mariage, jusqu'à vouloir le voir danser et rire sans que jamais son sourire ne s'efface. À sa réponse, Cleo remarque que sur le coup, c'est peut-être elle la plus innocente des deux. « Pas faux. God, moi qui pensais que les vieilles dames passaient leur journée à cuisiner des pâtisseries. Si ça se trouve, elles font en réalité des space cake. » Elle pousse un soupir et regarde devant elle comme si tous ses rêves venaient d'être brisés. Mais rapidement, Cleo se relève et plaque ses mains contre ses genoux avant de tourner la tête vers Max. « Et si on allait faire un tour ? J'ai l'impression que je commence à prendre racine sur ce banc, » ajoute-t-elle avec un léger rire.

Elle n'en revenait pas, elle était bluffée. Peut-être que la plupart des mamies prenaient le temps de cuisiner des milliers de tartes et de faire des confitures. Peut-être même de s'étaler sur la confection d'un plaid en tricot. Mais ces deux mamies là, ne s'inscrivaient pas dans cette catégorie. Ou alors peut-être que si, après tout c'était une bonne couverture pour blanchir de l'argent. Tu tenais peut-être quelque chose mais tu n'étais pas en mode enquêteur, tu y reviendrais plus tard. « Oh t'imagine le truc ! » Dans ta tête, le film avait déjà commencé, tu imaginais déjà quelque chose d'important, sûrement d'énorme et d'étrange. Et pendant ce temps, tu rigolais tout seul de cette idée farfelu. Puis ton regard croisait celui de Cleo, réalisant que tu devais à tout prix lui partager ce qui t'amusait tant. « Tu crois qu'il en donne à leurs petits enfants et comme ça elles ont la paix ? » ajoutais-tu en gloussant. Tu étais un véritable enfant, enfermé dans un fou rire qui n'allait pas s'arrêter en un clin d'oeil. Surtout que Cleo riait avec toi. Elle devait rire parce que te voir aussi joyeux devait l'amuser. Ton idée n'était pas si drôle que ça, au contraire, c'était assez effrayant. Une fois le fou rire calmé, elle te proposait de marcher, de dégourdir ses jambes. Tu acceptais rapidement, te levant du banc pour lui prouver que tu étais prêt à y aller. « On a qu'à aller vers le parc, je suis sûr qu'on y verra des choses amusantes ! » Peut-être un autre gang de mamies, peut-être une scène déchirante d'amour, ou heureuse. Vous étiez des commères, vous trouveriez bien une scène dans n'importe quel endroit de la ville, il suffisait juste d'avoir un peu d'imagination et de regarder un peu partout dans les rues. Il suffisait d'une seconde pour que tout commence.

Bien vite, elle ne peut empêcher à son esprit farfelu de partir dans des tas de théories sans queue ni tête. Deux vieilles dames trafiquant de la drogue, ou revendant leurs petits gâteaux devant les supermarchés alors qu'ils étaient en réalité remplis de drogues. En entendant celle de Maxwell, Cleo ne peut s'empêcher d'éclater de rire. Elle ferait une très mauvaise enquêtrice, elle est pratiquement certaine que les dames devant eux l'ont entendue tant son rire venait du coeur. Prise dans un fou-rire avec Max, elle doit même effacer à l'aide de son index des larmes qui se sont formées aux coins de ses yeux. « C'est horrible ! » s'exclame-t-elle enfin lorsqu'elle arrive à se reprendre. « Mais ça reste super drôle, » ajoute-t-elle avant de pousser un long soupir, ses joues à présent rougies d'avoir tant ri. Elle en avait bien besoin, de moments comme celui-là. À loin remonte la dernière fois où Cleo a autant ri, mais elle sait que Maxwell aura toujours en réserve de quoi la surprendre et faire remonter son moral. Il a toujours été doué pour ça, si bien qu'elle le considère aujourd'hui comme une sorte de rayon de soleil humain. Après lui avoir proposé d'aller se balader, Max ne tarde pas avant de se redresser d'un bon. Cleo fait pareil, prête à partir à l'aventure et à la chasse aux potins. « J'en suis certaine aussi. » Elle prend la direction du parc, jette son gobelet vide dans une poubelle au passage, et s'amuse à observer tous les passants qu'ils croisent au cas où ils arriveraient à trouver une nouvelle histoire fourbe sur l'un d'eux.