Dérapage contrôlé - Jackson [hot]

 

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Le début de soirée, la plupart des gens en profitait pour rentrer chez eux, pour passer du temps avec de leur famille, pour se détendre. Mais pas Jackson, lui c’était un oiseau de nuit, il vivait en décalé et se moquait parfaitement du conventionnel en plus il n’avait personne qui l’attende à la maison. Ce soir d’ailleurs il avait rendez-vous avec le directeur artistique du casino, sa toile avait enfin été installée dans l’entrée du lieu, après des mois de travail, il pouvait en apprécier toute l’étendue. Il était plutôt fier de lui, non pas que ce soit son meilleur travail, loin de là, il avait d’ailleurs passé des heures, ses pinceaux à la main, devant un support blanc, sans savoir ce qu’il allait en faire, mais il était arrivé à la fin de son oeuvre, sa première vraie commande en tant qu’artiste reconnu et on avait félicité son travail alors c’était le principal, maintenant il pouvait revenir à ses tableaux habituels et en plus il avait un compte en banque bien garni. Pourtant il avait encore quelques derniers réglages à peaufiner, concernant l’éclairage, on avait besoin de son avis. Soit, autant que la fresque soit mise en valeur après tout. Après un moment à tergiverser, un moment qui lui avait paru être une éternité parce qu’il avait horreur de la mise en place, il en avait enfin fini avec ce job. Il avait serré la main du directeur qui passait le féliciter à nouveau et qui lui glissa également qu’un barman serait ravi de lui servir ce qu’il souhaitait au bar. Il avait hésité un instant, l’atmosphère du casino n’était pas vraiment celle qu’il préférait mais après des mois de travail, d’aller-retour dans ce lieu de débauche, il avait fini par nouer quelques liens avec le personnel alors il s’était dit que ça pourrait être agréable de discuter un peu, de se sociabiliser.
Jax s’installa au bar, commanda un whisky tout en parlant de tout et de rien avec le barman qu’il connaissait de vue, jusqu’à ce que celui-ci lui fasse remarquer la croupière blonde qui semblait empêtrée avec un client, il en rigolait, le barman, gageant qu’elle ne mettrait pas longtemps avant de rembarrer proprement cet homme plutôt lourd. Pourtant à bien l’observer, notre artiste comprenait qu’elle bouillait de l’intérieur, elle ne s’en cachait pas, mais elle ne faisait rien pour le faire partir non plus, peut-être qu’elle n’avait pas le droit de hausser le ton, peut-être qu’elle avait peur, il n’en savait rien. Mais à force ce fut lui qui craqua, lui qui ne supportait pas le manque de respect, surtout venant d’un homme qui se croirait supérieur aux femmes, il serra les poings et s’approcha de la table, sans vraiment réfléchir. S’arrêtant devant cet homme au regard lubrique, il se pencha sur lui et glissa discrètement à son oreille qu’il ferait mieux de quitter les lieux avant que ce ne soit la sécurité qui vienne le chercher. Et comme l’autre ne semblait pas vouloir bouger, il soupira de façon lasse et théâtrale en mimant qu’il appelait des renforts, terminant qu’il avait quelques secondes avant de finir interdit de jeu dans ce casino en le regardant droit dans les yeux. Il bluffait carrément, évidemment qu’il n’avait appelé personne, il n’avait pas assez de connaissances ici pour se le permettre mais il savait que se montrer sûr de soi pouvait être la meilleure arme. Et en effet, l’autre finit par partir. Jackson resta planté là un instant, ne sachant trop quoi faire, il se retourna vers la bonde et la fixa un instant sans trop savoir pourquoi, elle semblait à bout de nerfs, lui ne tiendrait pas une seconde avec un job comme le sien. Elle le remercia finalement, de façon plutôt plate. Notre brun ne releva pas, il hocha la tête et s’éloigna. Une de ses connaissance l’attrapa au vol et lui proposa de prendre un verre au bar. Retour à la case départ.
Et après quelques verres, il avait perdu la notion du temps, après tout tout le monde perdait la tête dans un casino. Il sentit tout d’abord un parfum agréable, puis une voix derrière lui qui le fit se retourner. La blonde de tout à l’heure, qui s’installait près de lui, elle s’était changée, avait ajouté une subtile touche de maquillage, clairement cette fille était à tomber. Il hocha la tête à nouveau, Jax n’était pas un grand parleur, elle s’en rendrait vite compte si elle souhaitait vraiment lui faire la conversation. Vous n’avez pas à me remercier, je n’ai pas fait grand chose. Il n’avait besoin de rien, surtout pas de reconnaissance. Mais elle insistait, elle lui sortait même le grand jeu, sans que Jax ne sache trop où se mettre. Il faillit refuser le verre qu’elle proposait, l’envie de quitter cet endroit commença à se faire étrangement pressante. Et pourtant, il était faible et la façon dont elle le fixait n’offrait pas vraiment qu’il s’oppose à sa demande. Ca devrait m’embêter ? Il sourit à son tour, de façon plutôt crispée, pas vraiment à son aise. Enchanté Eilynn. Moi c’est Jax. On l’appelait rarement Jackson, alors il s’était habitué à ce surnom. Je vais rester sur le whisky, merci. Et maintenant ? Il avait horreur entamer une conversation, il était si mauvais pour cet exercice, surtout avec les femmes. Et puis après tout, c’était la blonde qui l’avait abordé.

 

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L’époque des damoiselles en détresse était révolue depuis longtemps. Aujourd’hui ces dames prônaient le féminisme et la liberté, rares étaient celles qui se laissaient marcher sur les pieds et clairement, la blonde ne semblait pas être une petite chose fragile. Tout dans son attitude rappelait la femme fatale et puis pour travailler dans un lieu tel que celui-ci, il fallait avoir du répondant, ça, couplé avec la réflexion du barman quand ils avaient remarqué le manège de l’autre gros lourd un peu plus tôt “ elle ne mettrait pas bien longtemps à le rembarrer ” qui ne devait pas sortir de nul part, Jackson n’était qu’à moitié dupe du jeu qu’elle semblait vouloir jouer avec lui. Elle ne semblait pas non plus avoir besoin de jouer la martyre pour attirer les hommes, seule sa présence suffisait à charmer toute la salle, même lui pourrait se faire avoir, si elle s’y prenait bien. Mais là, elle faisait fausse route. Parce qu’il n’aimait pas ça, Jax, le filles qui jouaient un rôle, qui s’habillaient de faux semblants, il trouvait ça puérile et inutile. Une femme au naturel, consciente de ses charmes, ça l’attirait bien plus. Il haussa un sourcil, elle en faisait beaucoup trop. Vous vous en seriez sorti sans moi, j’en suis certain. C’est juste que ça commençait à devenir pesant comme situation et vous ne leviez pas même le petit doigt… Enfin, il n’avait pas à savoir pourquoi elle ne réagissait pas à ses avances trop poussées après tout, ça n’était pas ses histoires. Il se retint de rire lorsqu’elle ponctua sa justification suivante d’un “ papa m’a bien élevé ”, et puis quoi encore, elle allait lui dire qu’elle était une gentille petite fille sage ? Tout dans son attitude sentait la provocation, son rouge à lèvres qui faisait ressortir sa peau laiteuse et attirait tous les regards, sa tenue juste assez près du corps pour suggérer mais ne pas avoir l’air trop aguicheuse, son regard fixement vissé sur sa proie, il était observateur, l’artiste, il voyait tout ça et pourtant, bon Dieu il se ferait presque avoir… et il avait accepté de prendre un verre. Il ne répondit pas à sa demande concernant son prénom, il n’aimait pas parler de lui de toute façon, un petit rictus au coin des lèvres suffit. Elle commanda donc les boissons et continuait de le questionner… ou bien de le cuisiner. Que cherchait-elle à lui faire dire ? En plus si elle voulait vraiment le draguer elle aurait pu choisir un lieu plus discret que celui sur lequel elle travaillait tous les jours. De plus en plus mal à l’aise, mais coincé parce qu’il devait tout de même boire ce verre en sa compagnie, c’était la moindre des politesses, notre homme savait se tenir un minimum. Et même s’il avait la furieuse envie de s’enfuir il chercha plutôt une pirouette pour dévier la conversation et ne plus à avoir à parler de lui. Pourtant il se fit devancer par le barman qui ne manquait pas une miette de leur échange et qui se permit de répondre pour lui. Merde ! Il se serait frappé la tête contre le bar…Ses doigts tâchés de peinture, qui trahissaient donc sa profession, vinrent se crisper sur son verre. Et Eilynn qui jubilait. Sa dernière réflexion, pourtant, ne plu absolument pas à Jackson. Il soupira en ouvrant les bras comme s’il était un criminel qui venait enfin d’être démasqué. Ne t’en fais pas ma belle, le travail est fini, touche finale ce soir, c’est la première et dernière fois que tu me vois ici. Trinquons à ça. Il fit tinter son verre contre le siens et bu d’une traite. Froid et tendu, il n’avait qu’une envie, couper court à son petit jeu qu’il détestait de plus en plus et le tutoiement était signe qu’il n’entrait plus dedans, trop de courbettes, ça devenait vraiment gênant. Merci pour le verre, bonne soirée. Il voulait se lever, il voulait partir et rentrer chez lui, comme il aurait dû le faire bien plus tôt, bien avant de croiser son regard et d’aller se mêler de ce qui ne le concernait pas.

 

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Calmement, Jackson écoutait la justification de la blonde, en vérité il n’en avait rien à faire mais il la laissait parler. A sa question, qui semblait plus rétorique qu’autre chose, il ne trouvait qu’une chose à répondre, un simple Hum ouais. Des plus aimables… Il cherchait à se dépatouiller d’elle pour sortir d’ici au plus vite et regagner sa zone de confort qu’il n’aurait pas dû quitter si longtemps. Déjà, en la compagnie plus qu’étrange de la jeune femme et dans ce lieu qui ne lui correspondait pas, l’artiste ne se sentait pas bien, il étouffait presque. Il finit tout de même par ajouter quelque chose, plus pour combler un blanc dans la conversation qui l’effrayait, que pour en savoir plus sur elle. Vous semblez parler comme si vous aviez déjà vécu l’expérience… Là non plus, il n’attendait pas de réponse, bien qu’il semblait comprendre qu’elle était le genre de fille qui aimait avoir du répondant. Ce qui suivit, la révélation du barman, la réflexion d’Eilynn et sa propre réaction à lui, ce fut rapide et l’atmosphère sembla changer du tout au tout après ça. Jackson avait explosé et montré à la belle son côté sale gosse, une belle facette de sa personnalité. Pourtant il n’en avait rien à faire, qu’elle n’aime pas son travail, il ne peignait pas pour qu’on aime ce qu’il faisait, il peignait pour lui. Et même si ce travail là était différent de ses autre toiles parce qu’il s’agissait d’une commande et, qui plus est, de quelque chose qui sortait de son thème habituel. Du moment que le directeur du casino ait été satisfait et le peintre payé, il n’en avait rien à faire que la fresque ne plaise pas, lui ne comptait pas venir l’admirer tous les jours, loin de là, elle ne constituait pas son chef d’oeuvre, bien au contraire. Même, s’il voulait être franc, il était plutôt d’avis qu’elle était mauvaise, du moins, pas à son goût, mais là, ça n’était même pas son problème à lui. La seule chose qui le rendait fier c’était d’être venu à bout de cette commande, de l’avoir livrée à temps, que son travail soit apprécié et récompensé et ce, au delà de ses propres goûts personnels, ce en quoi il ne croyait absolument pas au moment de la signature du contrat. En fait, ce qui blessait Jackson dans la réflexion d’Eilynn, c’était le ton condescendant et supérieur qu’elle avait pris. Comme si elle seule pouvait juger et condamner par ses simples mots. Cela semblait grossier et mal élevé à notre homme, pourtant il n’était pas le dernier à juger les gens ni à mal se comporter ou encore moins à donner le fond de sa pensée, pas toujours des plus agréables. D’ailleurs, peut-être était-ce parce qu’il avait trouvé une parfaite copie féminine de lui-même, que la critique était aussi difficile à avaler. Toujours était-il qu’elle jubilait de surcroît, la garce. Elle avait à présent matière à le tenir et à lui en mettre encore plein la figure. Bravo Jax. Il rit amèrement lorsqu’elle utilisa l’expression preux chevalier, il n’en était pas un, il ne l’avait jamais été, trop de travail. Il termina son verre et fut prêt à faire volte face pour la planter là alors que la blonde continuait à lui lancer des piques sous le regard mi médusé mi amusé du barman. Il planta dans son regard incendiaire le sien, d’un bleu glacial, insistant une seconde, mais n’ayant pas envie de lui répondre. Il allait partir mais elle se leva et accrocha son bras à l’épaule de notre homme, il était pris au piège. Elle approcha ses lèvres de son oreille et lui susurra les mots les plus immondes qui, aux yeux de tous pouvaient passer pour une invitation et qui, étrangement, plurent à Jackson. Elle avait une voix suave et la chaleur de son souffle dans le cou du ténébreux lui firent réprimer un frisson. Il voulait la haïr, ou lui être simplement totalement indifférent, ses derniers mot le firent sourire tant ils étaient empreints de clichés, tous les artistes étaient gays, soit… pédé c’était très moche, surtout dans la bouche d’une fille aussi désirable, mais il ne s’en formalisa pas, il eut l’envie violente de lui faire comprendre qu’elle devait arrêter là avec les idées reçues et ce de la façon la plus masculine qui soit. Mais il se contenta d’approcher à son tour sa bouche de son oreille. Il passa sa main dans ses cheveux et les écarta le plus doucement possible de son cou, en le caressant au passage, pour voir si elle allait frémir ou lui envoyer une gifle à la vue de tous… puisqu’elle était volcanique. Gentillesse et langue de vipère ça ne fait pas bon ménage. Je préfère te voir comme tu es, minauder ça ne te va pas du tout. Une nouvelle fois il attrapa son regard mais de façon moins glacial. Il lui offrit un sourire amusé, parce que ce retournement de situation lui plaisait étrangement. Et puis il s’éloigna, déposa son verre sur le bar et salua le barman. Il allait partir mais se retourna légèrement. T’as raison, on préfère les garces, c’est plus intéressant. Au plaisir Eilynn. Il commença à marcher avec sa nonchalance habituelle. Il la détestait, il n’en avait rien à foutre, bientôt il l’aurait oublié… bordel il espérait qu’elle le rejoigne !

 

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La soirée prenait une tournure bien étrange, dans ce combat de coqs des plus inattendus entre une blonde incendiaire qui avait toutes ses chances de remporter la mise et un Jackson qui ne jouait pas sur son meilleur tableau. Ils sortaient les griffes, les oeillades bien senties et les répliques acérées, pourtant à tant donner l’impression qu’ils terminaient par se sauter à la gorge, on en venait à se dire qu’ils cherchaient bien autre chose au final, quelque chose de plus animal et qu’ils allaient finir par s’accrocher l’un à l’autre plutôt que s’entretuer. Les insultes de la blondes, ses allusions à une éventuelle homosexualité, tout ça lui passait bien au dessus et il lui souriait, de la façon la plus effrontée qu’il soit, pour la voir bouillir davantage. En vrai il ne savait pas exactement ce qu’il lui passait par la tête à cette fille, mais il était d’avis qu’il valait mieux ne pas savoir parce que ça ne devait pas être beau à voir, pourtant il continuait, comme pour donner le coup de grace, avouant fièrement qu’il préférait les garces. Puis fit volte face. Il choisissait de partir et la planter là, sinon étrangement ça n’était pas son poing que lui aurait écrasé sur son visage, il n’était pas violent, surtout pas envers les femmes. Non ça n’était pas son poing, mais plutôt ses lèvres, qu’il aurait plaqué sur les siennes, tiraillé entre une envie furieuse de la faire taire et l’envie d’elle tout simplement. Mais ça plutôt mourir que de l’avouer, elle prendrait ça pour une énième faiblesse.
Arrivé dans le hall, alors qu’il était à quelques pas de pouvoir prendre l’air, de s’allumer une clope et de mettre fin à la mascarade qu’avait été cette soirée, il ne jeta pas un regard sur son oeuvre, il n’en avait plus rien à faire à présent. Pourtant il entendit une voix derrière lui. Elle l’avait suivi, toutes griffes dehors, le stoppant dans sa fuite. Lentement il enfonça ses mains dans les poches de son jean, eut un petit rictus amusé, avant de se retourner pour lui faire face. C’est une obsession chez toi, le jusqu’au-boutiste ? Elle semblait être amatrice du corps à corps et du rapport de force puisqu’encore une fois elle l’attrapa par le bras, le plaquant contre un mur, à l’abris des regards et vint faire danser son souffle dans la nuque de Jax. Son problème, à notre homme, c’est qu’il la trouvait diablement attirante et ça ne faisait qu’augmenter au fur et à mesure qu’elle en rajoutait, bien qu’elle lui foute les nerfs en pelote… Ou peut-être que c’était exactement à cause de ça, ce côté femme fatale et fatalement chieuse, un mélange détonnant, excitant au possible. Mais s’il le lui révélait il perdait la partie et il était mauvais joueur, le garçon. Toujours aussi peu loquace, il la laissait parler, cracher son venin qui pourtant semblait perdre en intensité à mesure qu’elle se plaquait contre lui, elle était moins garce, elle devenait féline, peut-être qu’elle se prenait au jeu, finalement. Elle laissa ses lèvres traîner sur sa peau et sans crier gare, le mordit sans ménagement. Pris par surprise il la repoussa avec force, chose qu’il aurait pu faire depuis le départ, puis posa la main sur son cou comme pour atténuer la douleur et la fixa avec rage. T’es folle ma parole ! C’est un besoin chez toi, de prouver que tu domines les hommes ? T’as un manque à combler ? Et alors qu’une nouvelle fois il la vit jubiler, il serra les poings une seconde pour tenter de se contenir, baissa la tête pour se calmer puis la releva vivement, à quoi bon ? Elle avait gagné depuis longtemps de toute façon. Il l’attrapa à son tour par le bras et la pressa contre le mur, il avait l’avantage de la force physique et s’en servait. Puis planta un regard brûlant dans le sien et compris qu’elle n’attendait que ça, alors il l’embrassa, sans ménagement, sans douceur, mais plein d’un désir qui tendait tout son corps vers le sien. Elle voulait de la virilité, il pouvait lui en servir, elle était encore sur son lieu de travail, il n’en avait rien à foutre, après tout c’était elle qui l’avait provoqué, elle haïssait ceux de sa trempe, il n’en pensait pas moins d'elle. Elle le désirait et là dessus ils pouvaient s’entendre.

 

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Ce genre de fille était un véritable poison, Jackson le savait, Eilynn était dangereuse, surtout pour un homme comme lui qui marchait toujours sur un fil, borderline comme on pouvait le définir. Il n’était pas stable et avec une fille comme elle qui lui tournait autour, son état ne risquait pas de s’arranger. Pourtant bien qu’il ait cherché à la fuir, il n’avait qu’une envie, qu’elle le rattrape. Parce que le danger il aimait ça, avouons-le, ça le grisait, il l’avait toujours cherché, de toute façon possible, avec sa drogue ou autre chose. Il se disait plus sérieux aujourd’hui mais en vrai il s’emmerdait presque dans sa nouvelle vie d’homme propre sur lui, il n’avait plus ses paradis artificiels pour combler le vide et pire, pour ne pas replonger il devait mener une vie faite de rituels, d’habitudes, de routines, pour ne rien risquer il devait être sage. Mais la sagesse ça ne lui allait pas bien à Jax, la sagesse ça l’oppressait. Alors soit, si l’idée d’Eilynn ce soir c’était de lui faire perdre la tête et le contrôle, peut-être que c’était tout ce dont il avait besoin. Pourtant il ne se laissait pas attraper si facilement le garçon, il mettait une distance volontaire entre eux, pour se protéger, juger qu’elle n’était pas juste totalement folle à lier, même si ça, il ne pourrait jamais en être totalement convaincu. Il la laissait mijoter, monter dans les tour, exploser comme une cocotte minute, parce que c’était jubilatoire comme jeux, même si son visage impassible ne montrait rien de son amusement. Oui, il était joueur, Jax, à sa façon. Elle semblait avoir une dent contre la gente masculine et elle se prenait vraiment au sérieux avec ses phrases bien senties, c’est en ça qu’ils étaient différents, parce que Jax, son avis, ses principes, son féminisme à la con, il n’en avait rien à faire, lui ne se prenait pas au sérieux. Mais elle, comme pour le lui confirmer, mordit dans sa chaire sans prévenir et sembla fière de son entrée en matière à voir la façon dont elle riait alors que Jax l’avait repoussé et plaquait rageusement sa main dans sa nuque pour faire taire la douleur. Alors comme ça la blonde pensait sincèrement que les hommes avaient besoin qu’on les domine… la pauvre, si elle le rendait clairement fou physiquement, elle n’arriverait jamais à ce qu’il la prenne au sérieux avec des discours pareil. Il ne répondit rien à cette dernière pique, se contentant d’agir finalement. Et quelle meilleure façon de lui clouer le bec que de lui montrer enfin quel homme il était puisqu’elle semblait n’attendre que ça… et lui aussi. Il se consumait de désir et ce baiser à l’arrachée lui laissa comme un goût de trop peu, pourtant il s’était donné, il avait presque imprimé son corps contre le sien alors qu’elle lui abîmait la peau à nouveau, mais de façon moins agressive, totalement absorbée par cet instant des plus intenses. Elle était dangereuse, Eilynn, on l’a déjà dit. Et là Jackson plongeait totalement dans les abysses, depuis combien de temps n’avait-il pas embrassé une femme avec tant de rage et d’envie, sans être sous l’emprise de l’alcool ou d’un quelconque manque, juste parce qu’il en avait la soif violente et furieuse qui battait dans ses veines. Il sourit en roulant des yeux à son ultime provocation, elle cherchait vraiment à ce qu’il assouvisse ses désirs là, à la vue de tous ? C’était donc ce qui la rendait folle ? Lui pas vraiment, bien qu’il ait déjà le manque de ses lèvres et l’envie de bien plus. Il baissa la tête une seconde pour la relever finalement, attrapant cette main qu’elle avait laissé au creux de ses reins, il l’obligeait à le suivre et ensemble ils sortirent du bâtiment. Ils marchèrent un instant, firent le tour du casino et Jax poussa une petite porte dérobée dont peu connaissaient l'existence, il avait eu le privilège de bien s’entendre avec un des architectes du projet qui lui avait montré quelques endroits secrets du lieu. Ils débouchèrent sur un escalier en ferraille qui montait jusque sur les toits du casino, il y avait grillé quelques clopes, mais à l’étage en dessous il y avait une salle aménagée à l’époque pour les ouvriers du bâtiment, il y avait eu une salle de repos somme toute sommaire mais avec frigo, machine à café et un minimum de confort. Depuis la fin des travaux il ne restait plus grand chose, mis à part un vieux canapé défoncé et, allez savoir pourquoi, un billard au tapis rappé  dont il manquait presque toutes les boules. Sans un mot, sa signature, sa façon d’être tout simplement, Jackson entra dans la pièce et laissa à Eilynn le loisir de découvrir le lieu alors que lui se dirigeait vers le billard et joua négligemment avec une boule qu’il faisait rouler dans sa paume. C’est pas la chambre grand luxe, j’aurais eu trop peur qu’en t’emmenant à l’hôtel tu me prennes pour un énième Don Juan au rabais. Puis j’imagine que le confort t’en as rien à faire si tu cherches un homme sauvage… Pour reprendre la dernière phrase de la blonde qui le toisait. Alors Eilynn, maintenant qu’il n’y a que toi et moi, à quoi tu veux jouer, t’as encore des choses à me reprocher, une vengeance à prendre ? Parce que moi j’ai pas de talent, même celui de peintre tu me le refuses, j’voudrais pas te décevoir avec le reste. Il se rapprochait d’elle il la provoquait du regard, par ses mots, il ne voulait pas lui sauter dessus directement, ça n’avait rien de drôle, même s’ils savaient tous deux qu’ils finiraient par renverser toute la pièce et qu'elle ne serait pas déçue de l'avoir suivi.

 

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D’Eilynn, Jax n’écoutait pas les mots, ce qui sortait de sa bouche lui hérissait les poils, tant de conneries, d’ignorance, de manque de subtilité et même d’insulte à toute ce qui pouvait faire la beauté d’une femme selon notre homme, c’était insensé alors qu’elle semblait si féminine. En temps normal il aurait juste passé son chemin pour éviter les emmerdes, mais malgré la répulsion qu’il pouvait ressentir, l’attirance physique et l’envie d’elle était beaucoup trop forte, pour une fois il restait un homme comme tant d’autres et faisait taire sa conscience pour laisser libre cours à ses pulsions. Il l’attrapait avec force et la forçait à le suivre puisque lui ne souhaitait pas poursuivre dans ce hall. La blonde posait des questions auxquelles il ne prenait pas la peine de répondre, en bon taciturne qu’il était, même pour entrer de l’autre côté du bâtiment il ne se fit pas gentleman, il passait devant elle, de toute façon elle n’avait aucune idée de là où il voulait la mener. Cette fille n’avait pas froid aux yeux, après tout il aurait très bien pu lui vouloir du mal ou que sais-je, mais elle se laissait guider sans aucune appréhension, ce qui ajoutait un côté excitant à l’affaire, elle était joueuse et même si Jax n'était pas des plus dégourdi, il lui arrivait d’avoir de la suite dans les idées. Une fois arrivé dans l’ancienne salle de repos il laissa l’effet de surprise faire son travail, c’était assez grisant de la voir presque impressionnée, il ne l’avait pas entraînée chez lui ni simplement dans un lieu public impersonnel, il innovait et pour la première fois il eut l’impression qu’elle le prenait un peu plus au sérieux, qu’il n’avait plus l’air d’un pauvre artiste raté à ses yeux mais qu’il pouvait avoir une sorte d'intérêt et bien que théoriquement il se foute de son point de vue sur lui, c’était plutôt plaisant pour son ego de voir qu’il marquait des points. Maintenant que les travaux sont terminés plus personne ne vient ici, appelle ça ma garçonnière si ça te chante, mais ne t’avise pas d’y amener tes prochaines proies, c’est mon secret. Il réfléchit un instant tout en s’approchant du billard, restant à distance raisonnable de la belle pour mieux l’observer parcourir la table de ses doigts fins. ...Le nôtre, si tu veux. Ce fut elle qui se rapprocha de lui, en prenant son temps, laissant monter la tension de façon parfaitement calculée, elle savait y faire, la garce, elle maîtrisait parfaitement son jeu. Jackson se laissa faire, il la laissa avancer sa main vers lui, glisser sur son visage, son doigt entre ses lèvres et ferma les yeux une seconde pour ne pas se laisser aller et la faire basculer sur la table. Mais elle la retirait déjà, laissant dans sa bouche un goût de parfum et de poussière mélangés. Eilynn proposa une partie de billard bien qu’elle semble attendre bien autre chose de lui, insistant sur les mots et jouant de sa main sur sa peau faisant s’accélérer le pou du pauvre Jax aux abois. Il se laissa embrasser, elle lui offrait enfin ce baiser et le plaisir de goûter à ces lèvres si désirables qui lui manquaient depuis leur dernier baiser. Il était de plus en plus faible, fébrile face à celle qui pouvait bien faire ce qu’elle voulait de lui. On était bien loin des cris et de l’animosité de tout à l’heure, à présent chacun cherchait à attiser l’autre pour mieux brûler ensemble. Qu'elle insiste sur cette fameuse queue, il n’était plus surpris, jouant sur le double sens, parce que ça l’amusait et probablement parce que plaquée contre lui, l’excitation du pauvre garçon ne lui avait pas échappée. Il roula des yeux, ne sachant s’il devait vraiment céder pour de bon ou continuer à jouer pour la faire languir encore quelques instants. Il passa la main dans ses cheveux et l’obligea à basculer la tête en arrière pour y faire courir ses lèvres contre son cou, attrapant son oreille entre ses dents en une douce morsure. Et puis il se dégagea de son emprise, se dirigeant vers le fond de la pièce et en retira une queue poussiéreuse. Il revint vers le billard, se saisit des boules qui n’avaient pas disparu et les disposa sur le tapis. La règle est simple, à chaque fois que l’un met une boule dans le trou, l’autre se déshabille, ça te va ? Demanda-t-il en arquant un sourcil et posant son regard provocateur sur elle. Il n’attendit pas sa réponse et cassa le triangle, éparpillant le jeu, une boule entra dans un trou. Evidemment, Jackson était habile de ses mains, mais il ne doutait pas qu’elle le soit également. Il lui tendit la queue et l’attira à lui, déboutonnant son chemisier sans grand soin, se retenant de le lui arracher.

 

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Il y pensait à l’instant présent, croyez le bien, enfin il pensait surtout au suivant, à celui où elle se retrouverait sur ce billard et à tout ce qu’il pourrait faire de son corps. Mais soyons logique, Jackson n’était pas dupe ni idiot et encore moins romantique, entre eux ça n’irait jamais plus loin que ce soir, ça ne serait jamais autre chose que physique, parce qu’elle était invivable de toute façon, il le savait. Et lui ne s’attachait jamais aux femmes, quelques instants, peut-être une nuit, c’était bien, jamais de petit déjeuner, jamais il ne donnait son numéro, c’était beaucoup plus simple. Et il sentait que du côté d’Eilynn ça fonctionnait à peu près de la même façon, sur ce point là il ne serait pas emmerdé, alors non, il ne se faisait pas d’illusion sur le fait qu’elle passerait très facilement à une nouvelle proie, à des bras différents et ça ne l’émouvait pas le moins du monde, elle faisait ce qu’elle voulait de ses fesses, du moment qu’elles puissent lui appartenir au moins ce soir et que ça ne fasse pas d’histoire. Je n’y pense pas, non, je n’imagine rien, ne t’en fais pas. Mais je ne suis pas naïf non plus. Conclut-il en haussant les sourcils, posant sur la blonde un regard qui en disait long, il ne la traitait pas de traînée mais presque, du moins son opinion sur elle n’était pas forcément des plus aimables et il ne s’en cachait pas, à quoi bon prétendre qu’elle pouvait être une douce petite amie aimante, de celle qui pouvait regarder un homme avec des yeux empreints d’amour et de tendresse, non, il ne l’imaginait pas du tout comme ça. Pour une raison qui lui était propre et qu’il n’avait pas à connaître, à cause d’un passé douteux ou bien simplement de ses traits de caractère, cette fille avait tout d’une mangeuse d’hommes, d’un coureur de jupons au féminin, il l’imaginait bien mante religieuse ! Mais n’avait pas l’intention de se faire arracher la tête… ni couper les parties génitale, si elle se montrait animale, il comptait bien lui montrer qu’il était capable de jouer sur le même tableau. Pourtant il n’était pas vraiment comme ça, Jax, non pas qu’il soit un grand romantique lui-même, mais les jeux de séductions, les jeux tout court, avec les femmes, ça n’était pas son point fort, bien qu’il se trouve plutôt doué pour l’exercice ce soir, peut-être avait-il des talents cachés… en tout cas il aimait cette soirée, il aimait s’amuser avec elle et prendre son temps, la voir languissante, curieuse, pendue à ses lèvres et prête à le surprendre à son tour, ne pas le perdre des yeux et lancer sur lui des regards qui lui donnait l’impression de s'immoler totalement. Et l’envie d’en demander encore. Quand il l’avait contre lui et qu’il jouait avec sa peau, qu’il y promenait ses lèvres il était difficile d’ignorer qu’elle en voulait plus, de ne pas la sentir frémir, difficile surtout de s’arrêter, de choisir de prendre son temps, mais il se fit violence, pour aller mettre le billard en place. Visiblement elle n’apprécia pas qu’il prenne tout le contrôle, sa voix s’était fait plus dure, il ne retint pas un petit rire narquois. Tu  n’aimes pas les hommes galants, tu sais, les preux chevaliers… J’apprends de mes erreurs ma belle. Elle le lui avait bien fait comprendre puisqu’elle n’avait pas aimé qu’il la défende quelques heures plus tôt. Et comme pour la faire rager davantage, il gagna un premier point au billard et n’attendit pas qu’elle réagisse pour venir lui retirer ce chemisier qu’il avait déjà trop vu. Pardon. tu n’y tenais pas j’espère ? Il sourit, dévoilant ses dents et toute son arrogance puis la relâcha pour la laisser jouer et pouvoir observer ses formes à loisir, ça tombait bien, elle les mettait très volontiers en valeur, Dieu qu’elle était belle, c'en était indécent. Il ne s’était pas trompée, elle était toute aussi habile que lui et ne manqua pas de mettre la boule dans le trou et de s’en vanter au passage. Je n’en attendais pas moins. Jackson ne retint pas son sourire, tout à la joie de savoir qu’elle viendrait se venger, il n’attendait que ça après tout. Elle pris son temps pour retirer sa chemise, observant ostensiblement la marchandise et lui se laissa faire sans broncher. Et alors, convaincue ? Non parce que sinon on remballe et ciao. Il en aurait presque haussé les épaules de son impassibilité habituelle. Mais à priori elle ne semblait pas déçue puisqu’elle vient à nouveau s’emparer de lui, le contact brûlant de sa peau douce contre son torse arracha un soupire à Jackson, involontaire mais qui en disait long. Il se laissa distraire par cette étreinte, en oublia le jeu, son envie de gagner la partie et de la dominer sur son propre terrain, l’espace de quelques secondes il s’en foutait de tout ça, il voulut qu’elle le déshabille et s’empare de lui, surtout qu’elle n’arrête pas, elle avait gagné. Et pourtant elle n’en n'avait pas fini, ces quelques mots au creux de l’oreille de notre homme le glacèrent une seconde. Les yeux au ciel il se maudit intérieurement d’avoir instauré ce stupide jeu, mais n’en dit rien. Pour se venger il la pris par la taille, la retourna contre le billard pour l’y asseoir de force et l’embrassa comme une morsure tout en glissant sa main sur sa cuisse jusqu’à la limite de son entre-jambe, comme s’il n’avait rien entendu ou bien qu’il s’en moquait parfaitement comme si plus rien ne pouvait l'arrêter. Avant de récupérer la queue et de la laisser là, en plan. Il donna un coup rageur dans une boule, preuve de toute la frustration qu’il ne voulait pas montrer à Eilynn  et manqua de mettre deux boules dans le trou, mais une seule entra, l’autre ricocha et retourna sur le tapis, tant pis pour lui. Jax s’appuya contre le bois et observa la belle d’un regard plus que concupiscent. Il attendit cette fois-ci qu’elle se déshabille, qu’elle choisisse la partie d’elle qu’elle souhaitait lui dévoiler, sachant de toute manière qu’elle finirait par ne plus avoir de secrets pour lui à la fin.