C'est jamais agréable de se faire rentrer dans le derrière

Le rêve américain (mais en Australie) commençait peu à peu à se construire pour Nelligan et Lily-Anaëlle. Ils étaient mariés, vivaient dans une maison avec un beau jardin et une pelouse verte. Il ne manquait que les enfants et la grosse voiture pour tous les embarquer lorsqu’ils iraient à leurs parties de football. Toutefois, comme il n’y avait encore pas d’enfant en vue, Nelligan pouvait encore profiter un peu de sa vieille voiture qu’il avait depuis qu’il avait son permis de conduire. C’était la vieille voiture de son père, qu’il lui avait donnée plutôt que de la vendre pour bien peu. Le jeune homme la conduisait depuis près de dix ans maintenant, raison pour laquelle il ne la sortait que très rarement, et pas sur de longues distances. Qui sait quand est-ce qu’elle se déciderait à s’éteindre à tout jamais, cette vieille bagnole. Elle était rouillée de partout, elle faisait un bruit immonde quand elle démarrait, mais elle sentait son père. Elle était remplie de souvenirs. Alors Nelligan la gardait, comble de malheur ! Il se promettait de la vendre – ou du moins de vendre quelques-unes de ses pièces – dès que Lily-Anaëlle et lui commenceraient à agrandir la famille. C’était à ce moment-là que ça deviendrait réellement important d’avoir une vraie et bonne voiture, qui lui permettrait de les conduire à la garderie, à l’école, en vacances … C’était toujours avec un sourire aux lèvres que Nelligan y songeait à chaque fois qu’il tournait la clé pour démarrer son actuelle voiture. La vue de ce tas de ferraille lui rappelait toujours que le meilleur était à venir. Bref, Nelligan roulait actuellement pour se rendre à son cours de l’après-midi quand tout d’un coup, la voiture en face de lui freina d’un coup sec. Ses réflexes avaient beau être plutôt bons, là, il le suivait sans doute d’un peu trop près et n’eut pas le temps de bien réagir. Il rentra donc directement dans son derrière, malgré sa tentative de freiner avant. Il coupa le contact directement, le cœur battant la chamade et ses jambes devenant molles. Nelligan n’avait jamais eu d’accident de sa vie, grave ou pas, pas en voiture. Le rouge lui montait jusqu’aux oreilles et la nervosité – ou plutôt la panique – le gagnait alors que l’homme en face sortit de sa voiture pour venir à sa rencontre. Incapable de reprendre contrôle sur lui, Nelligan essayait d’ouvrir sa portière pour aller le rejoindre alors que celle-ci était verrouillée. Comme un con, il écouta l’homme lui parla au travers du pare-brise, ne le regardant même pas, trop occupé à se battre contre sa porte. La déverrouillant enfin, le trentenaire en sortit. « Non, non, c’est moi qui suis désolé ! J’ai rien vu venir, et j’étais trop proche ! » Le jeune homme ferma sa portière et se mit enfin face à son interlocuteur, qu’il ne mit pas de temps à reconnaître. « Oh, mais, mais … tu es … Jake, l’ami de Lily-Anaëlle, non ? Tu as fait … notre gâteau de mariage ! » Le fait de le connaître rendait à la fois Nelligan soulagé et plus anxieux en même temps. C’était confus. Tout comme son discours.

Par chance, Jake reconnut lui aussi Nelligan. Bon, c’est vrai qu’il avait assisté à leur mariage, ce moment où tous les yeux étaient rivés sur les deux mariés. Mais Lily-Anaëlle avait été tellement magnifique dans sa belle robe blanche qu’il était fort probable que personne n’ait remarqué Nelligan, de son côté de l’autel. C’aurait été tout à fait compréhensible que Nelligan ne soit plus qu’un vague souvenir pour les invités qui ne le connaissaient pas davantage. C’était le cas de Jake qui, bien qu’il eût été leur pâtissier pour l’occasion, leur préparant un gâteau de mariage digne de ce nom, avait davantage fait affaire avec Lily-Anaëlle pour l’organisation. Déjà, Nelligan était en convalescence suite à son coma causé par le séisme, ce qui expliquait que son épouse avait pas mal pris les choses en main, mais elle avait aussi bien plus le sens du goût que lui. Bref, après l’avoir reconnu, Jake s’approcha de lui et lui serra la main. D’un point de vue extérieur, la scène devait être plutôt étrange. Les deux venaient tout juste de se rentrer dedans et de bousiller légèrement leurs voitures, et voilà qu’ils se tendaient la main dès la première minute. Ça faisait sans doute différent des gens qui se gueulaient dessus, rejetant constamment la faute sur l’autre ! « Du coup j’dois t’avouer que je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne, les assurances, tout ça. C’est mon premier accident alors si tu veux, on fait juste échanger nos numéros, et pour ma part j’laisse mon assureur s’en occuper … » Déclara-t-il nerveusement. Il jeta d’ailleurs un coup d’œil à leurs voitures qui nécessiteraient l’une comme l’autre quelques réparations. Et une visite chez le garagiste pouvait rapidement devenir bien dispendieuse. Quand Nelligan reposa finalement son regard sur Jake, après s’être légèrement approché de sa vieille voiture, le jeune homme lui demanda du feedback sur le mariage. « C’est gentil ! Et tout se passe bien, le mariage a largement dépassé nos attentes, la vie maritale nous va à la perfection, enfin on est vraiment heureux, quoi. » Il sourit. « Et puis on a congelé ce qu’il restait du gâteau de mariage et on le sortira pour notre premier anniversaire de mariage. » Comme ça, Jake saurait qu’il n’y avait eu aucun gaspillage et que son gâteau serait apprécié jusqu’à sa dernière miette, et contribuerait à un moment magique. « T’es resté pour la cérémonie et la réception ? » Évidemment Lily-Anaëlle l’avait invité à rester, plutôt que de simplement livrer le gâteau. Il était un ami, après tout.

Ils échangèrent finalement leurs numéros de téléphone, ou plutôt Nelligan lui donna les chiffres correspondant au sien avant que Jake ne lui téléphone question de laisser sa trace. Le jeune homme s’empressa de noter le prénom de son interlocuteur dans ses contacts, l’associant au numéro inconnu dont il venait de refuser l’appel. « Merci ! J’aurais jamais cru dire ça mais j’dois avouer que je suis plutôt content que ce soit dans ta voiture que j’ai foncé comme ça … » Sans davantage d’explication, c’était effectivement plutôt étrange comme commentaire. Qu’ils se connaissent ou pas, ce n’était jamais agréable de se faire rentrer dans le derrière (wink wink le titre), alors il se doutait bien que Jake ne partagerait pas sa réflexion. « Enfin je veux dire … je suis chanceux dans ma malchance, parce que si je m’étais retrouvé face à un inconnu, je me serais senti bien con. J’sais même pas où j’ai rangé mes papiers d’assurance. » Probablement dans le coffre à gants. Tout était toujours dans le coffre à gants. Ou alors coincé entre le miroir et le pare-soleil, mais à force de l’oublier et de l’ouvrir sans penser à la paperasse, cette dernière se retrouvait sur les planchers de la voiture, éparpillée. Les deux hommes parlèrent finalement du mariage de Nelligan et Lily-Anaëlle, puisque c’était bel et bien cet événement qui les reliait l’un à l’autre, en quelque sorte. Quand il parla du gâteau de mariage qu’ils avaient fait congeler, Jake sembla bien choqué. À ses explications, Nelligan ne cacha pas son étonnement. « C’est vrai ? Mais pourtant on a lu sur Internet que ça se faisait, y’a plein de couples qui l’ont fait, de ce qu’on a vu. On a repris les méthodes d’emballage et de conservation indiquées … » Certes, il ne fallait pas croire tout ce qu’on lisait sur les Internets, mais sur ce coup-là Nelligan n’avait pas cru se tromper. Ça lui semblait être une idée tellement romantique et aucun mauvais commentaire n’en était ressorti. Jake le faisait tomber de son petit nuage, là. Puis, Nelligan questionna Jake quant à sa présence à la cérémonie et à la réception, et visiblement il lui en manquait quelques morceaux puisqu’il ne se souvenait même plus de l’avoir croisé dans le jardin. « Ah, c’est possible, je suis désolé, c’était une grosse journée et y’avait beaucoup de monde c’est vrai ! J’ai rencontré tellement d’amis de Lily que je ne connaissais pas, j’crois qu’à un moment j’étais saturé ! » Se justifia-t-il en riant légèrement. Puis, Jake sembla se mettre les pieds dans les plats sans aucune aide de Nelligan en parlant de sa petite amie Callie, de son anniversaire, de leur soi-disant discrétion. Le trentenaire fronça les sourcils devant toute cette incohérence, et fut encore plus intrigué quand il lui parla de Lily-Anaëlle. « Euh, je pensais bien que oui mais là tu me mets un doute. » Il rit nerveusement. « Il s’est passé quoi, à ton anniversaire ? » Enchaîna-t-il, tout d’un coup bien curieux.

C’est ta première fois ? On aurait cru qu’ils étaient en train de parler du moment où Nelligan avait perdu sa virginité, qui certes était survenu tardivement, mais sa première fois à être impliqué dans un accident de voiture était effectivement arrivé encore plus tard. À trente-et-un an. Il pouvait quand même se compter chanceux, à quelque part, non seulement que ce soit avec Jake comme déjà mentionné mais aussi qu’il n’ait jamais eu à gérer ce genre de situation avant aujourd’hui. Quoiqu’il aurait peut-être eu un peu plus de pratique et aurait eu l’air un peu moins perdu présentement. Jake ne semblait pas le juger pour autant, même si lui disait avoir l’habitude. « Ah ouais, j’imagine, j’crois que je me serais pissé dessus si t’avais été genre une armoire à glace ou un mec tatoué de partout. Enfin façon de parler. » Il ne se serait peut-être pas pissé dessus, mais il aurait certainement chié dans son froc. Les deux hommes parlèrent ensuite du gâteau que Jake avait confectionné pour leur mariage, gâteau qui se trouvait maintenant au congélateur pour ce qu’il en restait. Malgré les nombreuses sources web que Nelligan et Lily-Anaëlle avaient consulté, l’incertitude de Jake face à cette pratique suffit à le faire douter lui-même de leur merveilleuse et romantique idée. « Non, c’est sûr, pas besoin mais … on est du genre plutôt romantique et … enfin, c’est super symbolique je trouve. » Il haussa les épaules, tout d’un coup gêné d’avoir à justifier ces petites traditions qu’il voulait instaurer avec Lily-Anaëlle. « Au pire j’y goûterai le premier, si ce n’est plus mangeable j’épargnerai Lily, au moins. » Il rigola, tout de même bien déçu de savoir qu’en décembre prochain, ils auraient peut-être à se contenter d’un dessert sans importance pour souligner leur premier anniversaire de mariage. Il tenait souvent mordicus à ce genre de moments, Nelligan. Alors qu’ils parlèrent de la réception, et du fait que Jake et sa copine Callie s’étaient faits discrets, le jeune homme fit référence à une autre fois où ça n’avait pas été le cas. Autre fois qui impliquait Lily-Anaëlle, ce qui intrigua évidemment l’époux de celle-ci. Aux révélations de Jake concernant ce fameux épisode de sa vie, Nelligan leva les mains à la hauteur de son torse. « Ooooh, okay, too much information. » Il rigola, timide, comme à chaque fois que le sujet de la sexualité était sur la table. « En fait ? En fait quoi ? Enfin … maintenant je suis plus certain de vouloir savoir. » Releva-t-il, plus du tout sûr de comment il devait réagir. Jake non plus d’ailleurs, et tous les deux s’enfonçaient. « Oh, Woody était là aussi, hein ? » Il fronça les sourcils. Dans sa tête, les images qui défilaient de cette situation devenaient de plus en plus étranges, et louches. Et dire que Lily-Anaëlle ne lui avait jamais dit quoi que ce soit à propos de ça.

À la remarque de Jake, Nelligan essaya de s’imaginer celui-ci avec une centaine de tatouages et honnêtement, ça ne collait pas trop à la personnalité qu’il connaissait de Jake. Certes, il avait encore beaucoup à apprendre sur l’homme et il ne pouvait même pas prétendre le connaître vraiment, mais tout de même. Il avait pas cette tête-là. « Tu les cacherais plutôt bien ! » Il rigola. « Oh, moi, si j’ai des tatouages ? » S’exclama-t-il, surpris qu’on puisse seulement même l’imaginer avec un seul tatouage. Lui-même se trouverait tellement ridicule rien que de mettre les pieds dans un salon de tatouage, alors imaginez s’en faire faire un ! « Non, aucun, je … j’saurais pas trop quoi m’faire tatouer et puis j’crois que j’aurais trop peur d’avoir mal de toute façon. » À force d’être qui il était, Nelligan avait de moins en moins de mal à s’assumer dans le fait qu’il était un grand trouillard. De toute façon, plus il parlait avec Jake, plus il réalisait qu’ils se ressemblaient un minimum, quand même. Déjà, lui et sa copine étaient aussi romantiques, selon ses dires. « C’est pareil pour nous, ouais. » Les petites attentions, les surprises sans raison, et ce même si leur histoire d’amour remontait à leur adolescence. Certes, entre-temps ils avaient été séparés et on pourrait également parler d’un début de relation, puisque malgré qu’ils soient maintenant mariés ils ne s’étaient remis ensemble qu’en septembre dernier. C’était encore tout nouveau, leurs retrouvailles amoureuses. Quand Jake reprit les fameuses paroles du mariage, Nelligan rit de plus belle. « T’as bien raison ! » Pourquoi ce serait à lui d’endurer les maux de ventre si elle aussi avait promis de le suivre même dans le pire ? Bref, trêve de plaisanteries, ce petit moment plus qu’amical et drôle se transforma bien vite en gros malaise général, quand Jake parla de son anniversaire. Surtout parce que, semblerait-il, Lily-Anaëlle les avait surpris, lui et Callie, en pleine séance intime alors qu’elle se trouvait en compagnie de Woody. « Oui, oui, je vois le genre. » Répondit timidement Nelligan alors que Jake faisait un cercle autour de son propre entre-jambes. « Oh tu sais, que t’aies eu le temps de commencer, que t’aies pas eu le temps … ça ne me regarde pas trop ! » Il essayait de détendre l’atmosphère mais il était lui-même si gêné que sa blague ne passa pas pour une blague. Enfin, ce n’était pas vraiment une blague non plus, il était vrai que ça ne le regardait pas. « Bonne idée ! » Lança Nelligan quand Jake proposa de changer de sujet. Mais de quoi parler, maintenant ? Nelligan plongea ses mains dans ses poches et, droit comme un pique, regardait Jake avec un sourire encore gêné. « Booon, ben … on devrait régler cette histoire de voitures, pas vrai ? » Gros retour au présent !

Si Nelligan était autant surpris, c’était bien parce qu’il se connaissait – inévitablement, après tout, il vivait avec lui-même depuis plus de trente ans, ha. Sauf que Jake, lui, ignorait qu’il avait à faire à un parfait trouillard, dont l’insécurité et la peur du regret menaient la vie. Se faire un tatouage était bien loin dans sa liste de priorités, même que ça n’en était pas une du tout, au contraire. Il s’imaginait bien mal avec un tel art dessiné sur sa peau. Ça ne lui correspondait pas, tout simplement, mais ça Jake ne pouvait pas le savoir. Il sembla toutefois bien vite saisir ce qu’en pensait Nelligan, quand il lui proposa à la blague de se faire tatouer une tête de mort sur le front. Le jeune homme rigola. « Je crois bien que ça pourrait être un motif de divorce, ça ! » Il se le demanda sérieusement. Que dirait Lily-Anaëlle s’il lui passait un coup de folie du genre et qu’il revenait avec un tatouage digne d’un gang de rue, à un endroit bien voyant de son corps ? « Ou alors je me fais tatouer son prénom et son visage en gros, dans mon dos. Une belle preuve d’amour pas vrai ? » Évidemment, il blaguait. Nelligan était peut-être un grand romantique, comme avec le coup du gâteau congelé, mais il y avait bien des limites à ce que l’amour pouvait faire faire à un homme. Bref, après avoir parlé en long en large de Lily-Anaëlle et Nelligan, ils parlèrent de Callie et Jake mais changèrent bien vite de sujet. Jake avait vraiment le don pour se mettre les pieds dans les plats, parole après parole. Nelligan décida de rompre le silence plein de malaise en reparlant des voitures, même s’il s’agissait d’un sujet qui le rendait aussi très anxieux. Il aurait voulu mettre l’accident de côté dans sa tête et l’oublier, mais au fond, entre ça ou imaginer Lily-Anaëlle et Woody en train de regarder Jake et Callie faire … des trucs, ben le choix n’était pas facile. « Ça ne me dérangera pas pour rouler non plus. Je pense qu’on peut s’arranger chacun de notre côté, ça sera plus simple. » Moins de paperasse, moins de prise de tête. Et puis vu les dégâts très minimes, Nelligan était du genre à laisser traîner ça pendant des mois avant de prendre action.

Nelligan hocha la tête de façon affirmative et assurée. Oh oui, il était persuadé que Lily-Anaëlle ferait une crise cardiaque, ou au moins une crise de panique totale, s’il arrivait à la maison un soir avec un tatouage de tête de mort en plein milieu du front. Elle n’aurait clairement pas signé le contrat de mariage sous cette condition. Alors elle n’accepterait certainement pas que son mari, à qui elle avait promis de l’aimer éternellement, apporte un si grand changement à son physique quelques mois après leur union. De toute façon, Jake et lui avaient beau fabuler, ils savaient pertinemment que ni l’un ni l’autre ne serait capable d’une telle chose. Bien franchement, tous les deux avaient un gros bon sens qui les empêcherait d’aller aussi loin. La blague n’en était pas moins hilarante. Nelligan la poussa encore plus en parlant du visage de Lily-Anaëlle qu’il pourrait se tatouer sur le corps. « Tu crois pas qu’une autre femme me prendrait, après ? C’est juste un visage, après tout ! » Le visage de l’ex-femme, ouais ! Nelligan rigolait. De toute façon, il ne comptait pas se trouver une femme après Lily-Anaëlle. Il comptait vivre avec cette dernière jusqu’à ce que la mort les sépare, et si pour ça il devait faire une croix sur ces idées débiles de tatouage, alors il le ferait volontiers ! D’ailleurs, Jake et lui-même se calmèrent à ce propos et revinrent à un sujet un peu plus important, un peu moins con : l’accident. Bon, l’accident en lui-même était bien con, une malchance totale, mais il fallait quand même régler la question. Ils avaient beau se connaître et rigoler ensemble, un terrain d’entente devait être atteint. Ce ne fut pas bien compliqué. « Nan, j’préfère qu’on laisse certains éléments de cette conversation de côté ! Enfin, qu’on garde ça entre nous, quoi ! » Assura Nelligan en riant, même si au fond il aurait certainement une discussion avec Lily-Anaëlle concernant cet anniversaire. « Par contre pour l’idée de se voir tous les quatre, je suis totalement partant ! J’suis persuadé que Lily en serait ravie, elle aussi. » Après tout, c’était elle qui connaissait davantage Jake, alors évidemment que ça la réjouirait que son mari et son ami s’entendent aussi bien. « Oh, pas tant que ça, mais on restera pas dans l’accotement de la route pendant des heures non plus … ! » Lança Nelligan en riant. Après tout, suffisait d’un mauvais conducteur pour les renverser tous les deux dans une manœuvre aléatoire. Jake lui demanda alors une question qui semblait lui brûler les lèvres, vu l’impulsivité de la question plus qu’inattendue. « Ma branche de Malinowski est en Australie depuis pas mal longtemps, mais si on remonte à loin, c’est polonais. » Expliqua Nelligan, habitué à cette question. « Et j’te jure que j’ai pas forcé Lily à prendre mon nom ! » Il éclata de rire. Il aurait tout à fait compris qu’elle veuille garder le sien, pas mal plus facile à prononcer.