Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Hooked on a feeling (Conchelle) Dim 23 Avr 2017 - 16:54
Conchobàhr & Lou Belle
I can't stop this feeling. Deep inside of me. Girl, you just don't realize. What you do to me ? When you hold me ? In your arms so tight. You let me know. Everything's all right. I'm hooked on a feeling. I'm high on believing
Je sors beaucoup trop, c’est un fait. Alors que j’attache le bandana dans mes cheveux pour enfiler ma petite robe rétro, ce constat me frappe. Je ne suis presque jamais chez moi. Il faut dire que je déteste la solitude. Depuis que j’ai quitté le domicile familial, il y a quasiment trois ans (voire même quatre), je ne me suis jamais sentie aussi seule. J’attache mes cheveux sur le sommet de ma tête pour m’appliquer à mettre du rouge à lèvres rouge et un trait d’eye-liner, me voilà transformée en parfaite baby doll. Je crois que c’était le thème de cette foutue soirée. Je décide tout de même de m’y rendre en patins à roulettes. Après tout, je les porterai comme d’hab accrochée autour de mon cou ou je les filerai au barman. Tandis que je les chausse, je reçois un texto qui me dit que mes amis sont déjà arrivés. Je suis toujours en retard de toute façon. Ça n’était pas nouveau. Je zigzague entre les passants avec aisance, mon casque sur le sommet de mon crâne pour arriver au bar où tout le monde semblait pris dans l’effervescence du moment. J’entre donc sans ôter mon casque. Les patins à la main. Je cherche mes amis mais du haut de mon mètre cinquante, ça semble compliqué. Je soupire avant de voir un mec qui boit seul au bar. Je fronce les sourcils avant de m’approcher de lui pour me poser à côté de lui en souriant, dos contre le meuble. « Hello stranger boy, on boit tout seul ? » Démarche parfaite d’alcoolique ou alors d’homme qui déprime. A vrai dire, qui il est ou pourquoi il est là, je m’en foutais pas mal. Alors, je grimpe sur le tabouret pour me mettre debout et grimper le comptoir histoire de repérer mes amis qui sont au fond. Je leur fais signe. « Belle, descends de là. » Eh merde, je ne pourrais pas donner de faux nom à « belle veste en cuir. » Je descends donc pour m’asseoir. Toujours sur le comptoir, pieds nus. Je donne mes patins au barman qui a l’habitude. J’attrape le verre de stranger boy pour tremper mes lèvres dedans, sans gêne. Je grimace en sentant le goût immonde ce qu’il buvait. « Beurk, boy si tu veux te saouler c’est pas avec ça que tu y parviendras. » Je fouille sous ma robe, dévoilant le haut de la cuisse pour en sortir la flasque que j’accroche toujours à ma jarretière. « Bois ça plutôt. Au fait, je suis Lou-Belle et toi ? » Je lui fais un de mes sourires angéliques, ravie d’avoir pu trouver une proie aussi séduisante, rapidement.
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Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3310 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Jeu 4 Mai 2017 - 22:38
Depuis la petite scène de Lilas au gala des Bowards, j’avais comme l’impression que je ne savais plus qui je voyais quand je me regardais dans le miroir. Est-ce que je faisais réellement autant de mal aux gens qui m’entouraient ? J’avais toujours été le type gentil, le meilleur ami, friendzoné dès la première seconde d’une conversation. Depuis quelques années, ça avait changé, fouillez-moi pourquoi … la seule raison l’expliquant était ma perte de poids, même si c’était un peu déprimant de se dire que c’était ma seule arme de séduction, visiblement. Enfin, mis à part avec Hanna. Hanna m’avait toujours aimé pour ce que j’étais, peu importe combien de poignées d’amour on comptait sur mon corps. Mais avec elle c’était compliqué. Comme avec toutes les autres d’ailleurs. J’étais encore trop amoureux d’Ally pour réellement y voir clair dans mes autres relations. Après tout, quand Lilas m’avait confirmé que je lui avais mis un râteau à son arrivée, ça avait été une belle débarque, couronnée par son discours et son attitude. À ce moment-là, et encore aujourd’hui, j’avais le cœur en miettes, j’avais la tête tournée vers l’Amérique là où Ally se trouvait sans moi. Je n’avais pas la tête à comprendre les sous-entendus ou à accepter des avances de ma meilleure amie alors que nous étions tous les deux complètement paumés. Ce n’était pas juste de me le reprocher. Et concernant le râteau de Phoebe, puisqu’on m’avait confirmé par la suite que c’était bel et bien moi le responsable, je ne comprenais pas plus. Je lui avais pourtant dit que j’avais eu besoin de temps, que je ne savais pas où j’en étais, je croyais que c’était clair entre elle et moi, mais visiblement ça ne l’était pas pour tout le monde. Et voilà que j’avais l’impression d’être le nouveau Woody de Bowen et bien honnêtement, c’était très loin de me réjouir. Je ne voulais pas être cet homme, je ne voulais pas être celui qui brisait le cœur des autres par indifférence. Je n’étais pas indifférent. J’avais le cœur brisé. Deux états bien distincts. Bref, j’en étais à mon troisième verre de gin de piètre qualité quand une rouquine m’accosta. Encore une autre qui me ferait penser à Ally et à Lilas en même temps, deux souvenirs douloureux pour ce soir. « Euh, ouais, kinda.. » Répondis-je, même si le kind of n’avait pas lieu d’être. Je buvais seul, point à la ligne, aussi pathétique cela puisse-t-il être. Elle monta sur le tabouret et balaya le bar du regard avant de se faire rappeler à l’ordre. Elle descendit et s’assit sur ledit tabouret, avant de tremper ses lèvres dans mon verre sous mon regard surpris. « Au contraire, au prix que ce truc se vend comparé au reste, c’est bien avec ça que j’y parviendrai si je veux rester ici … » Les autres alcools, ceux de meilleure qualité, étaient chers pour la quantité servie. Et j’avais besoin de grande quantité d’alcool pour m’assommer suffisamment l’esprit. La dénommée Belle sortit de sous sa robe une flasque qu’elle me proposa. Je jetai un coup d’œil au barman qui ne regardait pas dans notre direction, et j’en bus de grosses gorgées, plissant les yeux. « Merci. » Dis-je en le lui rendant. « Je m’appelle Connor. » Ou le prénom que j’utilisais quand je n’avais pas trop envie d’expliquer l’autre, le vrai. « Tu cherchais quelqu’un ? »
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Ven 5 Mai 2017 - 21:38
Conchobàhr & Lou Belle
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Je ne vois même pas pourquoi je continue de sortir autant. Mais comme je ne suis personne dans cette ville et que je ne compte pas y rester, je dois faire grossir mon agenda et ma pile de vêtements aussi. C’est horrible de penser ça. Surtout que l’aspect sexuel ne m’attire pas particulièrement mais j’aimais bien échanger avec les gens. Savoir un peu de leur vie. Souvent, ça m’inspirait des chansons que je jouais au violon et que je jouais dans la rue. Assez mélancoliques souvent, je l’accorde. Je sais très bien que lorsque je me retrouve seule, je repense à lui, à sa manière de se glisser sous mes draps, les mots qu’il m’a dit, à tout ce que j’ai subi. Donc, j’ai accepté l’invitation au bar comme un salut inespéré. J’y arrive d’ailleurs en retard. Enfin, une reine n’est jamais en retard, ce sont les autres qui sont en avance. Tandis que j’ai bien noué mon bandeau sur ma tête, je cherche mes amis du regard mais étant trop petite, je dois admettre assez rapidement ma défaite. Je me fraye donc un passage au bar pour voir un mec qui boit seul. Je peux voir à sa mine qu’il n’a pas l’air enjoué. Il se renfrognerait presque en me voyant. Je lui fais donc un sourire en coin tandis que mon regard détaille un peu son visage. « Faut pas boire tout seul, c’est déprimant. » Je soupire avant de grimper sur le tabouret et sur le bar, pieds nus pour balayer la pièce du regard et trouver mes amies. Qui sont déjà en bonne compagnie. Bande de trainées. Je redescends de ma hauteur lorsque Michel –ou Miguel- peu importe me rappelle à l’ordre. Je me pose donc à côté de belle veste en cuir. Je garde mes fesses sur le bar pour poser mes fesses sur le tabouret avant d’attraper son verre et de le fixer intensément. Je trempe mes lèvres dedans avant de faire une grimace. « Nan, nan, je peux pas te laisser boire ça. C’est trop atroce. On a l’impression de boire un truc fadasse sans gout. » Je fouille alors contre ma cuisse pour en sortir ma flasque je lui tends. « A ton avis, pourquoi est-ce que j’amène ma propre boisson ? Et c’est pas un truc pour les tapettes. » Je lui sers mon plus sourire tandis que la salle entre en ébullition. « Connor ? » Un sourire se dessine un peu plus sur mon visage. « En rapport à Highlander ? Je suis Connor MacLeod, du clan MacLeoood. » Je penche la tête sur le côté tandis qu’il me demande si je cherche quelqu’un. Alors, je remets debout sur le bar pour le regarder de ma hauteur. « A vrai dire, c’est toi que je cherchai Connor, je suis ta marraine la bonne fée. » Je fais une petite révérence. « Belle descends de là, me hurle le barman. » Je lève les yeux au ciel avant de secouer la tête. « Arrête Michel, t’as jamais eu de personnes aussi belles que moi debout sur ton bar. » Il marmonne un truc comme quoi il s’appelait Miguel avant de repartir. Je le savais. Je descends donc pour me mettre debout aux côtés de Connor. Je pose ma tête sur son épaule en continuant de le fixer avec mon air de petite fille. « Alors Connor MacLeod, t’as droit à trois vœux. Quel est le premier ? Si c’est pour que je m’en aille, tu peux rêver. Je ne partirai pas tant que tu auras cet air triste. Sur un aussi beau visage, ce n’est pas permis. » Je lui souris doucement sans bouger, en le fixant avec intensité.
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Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Dim 7 Mai 2017 - 1:18
Je savais bien que le fait que je boive seul allait sonner une alarme à bien des gens dans ce bar. Cette fille-là, elle avait eu le courage de venir me parler quand même, poussée par je ne sais quelle force ou motivation. À sa place, j’aurais rapidement passé mon chemin devant un homme accoudé au bar, enfilant verre après verre, le regard fixant les étagères de bouteilles. Ça ne rimait qu’avec la déprime. Elle ne tarda d’ailleurs pas me relever le fait que ce que je faisais était déprimant. « Eh bien ça tombe bien, je suis déprimé. » Lâchais-je en haussant les épaules, les syllabes s’enchaînant déjà un peu moins bien qu’à l’habitude en raison de tout l’alcool ingurgité. Je ne m’en rendais même pas vraiment compte. Je ne me rendais plus compte de quoi que ce soit, pour tout dire, même pas de quand je blessais les gens autour de moi. J’avais blessé Lilas, j’avais blessé Phoebe, et je me blessais constamment moi-même à présent. Je repassais les scènes encore et encore dans ma tête, revivant des disputes ou des conversations sans jamais trouver ce qui s’était mal passé. Je me torturais l’esprit à force d’essayer de comprendre ce que je ne comprendrais sans doute jamais. Bien trop perdu dans mon brouillard pour y voir plus clair. La jeune femme se rassit à côté de moi, mais les fesses posées sur le bar et ses talons sur le tabouret. Mon regard glissa d’ailleurs vers ceux-ci avant de retourner vers mon verre quand elle en parla. Elle dénigrait mon alcool mais j’étais si bas que j’avais l’impression qu’elle me dénigrait moi, dans mes choix, dans ma façon de vivre. Je soupirai. « C’pas un beau mot à utiliser, tapette. » Avais-je tout simplement dit, en attrapant sa flasque et en buvant de grosses gorgées avant de la remercier de cette générosité inattendue. Elle se présenta à moi et je me présentai à elle, en quelque sorte, même si mes informations n’étaient pas des plus exactes. C’était la version anglophone de mon prénom alors d’une certaine manière, ça ne faisait pas trop de moi un menteur. « J’ai aucune idée de ce qu’est Highlander, désolé. Mais c’est peut-être ça, ouais. » J’esquissai un faible sourire en daignant enfin relever la tête vers elle. Elle était jolie. Mais toutes les rousses étaient jolies. Je lui demandai alors si elle cherchait quelqu’un, puisque ce n’était pas tous les jours qu’on voyait une femme se lever sur un tabouret pour scruter la foule. Sa réponse me fit rire. « T’étais passée où les derniers mois ? » J’en aurais bien eu besoin, de ma vraie marraine la bonne fée. Elle m’aurait peut-être empêchée de faire autant de conneries, autant de bêtises, autant de mal autour de moi. Lou Belle descendit finalement du bar après que Michel ou Miguel le lui ait demandé pour la énième fois. Elle vint se poser à côté de moi, la tête sur mon épaule. J’eus un mouvement de recul, instinctivement, mais elle resta là. Alors je ne bougeai plus. « Trois vœux ? Voyons voir … J’aimerais … » En temps normal, j’aurais sorti trois belles conneries, pour faire rire la belle rouquine, pour montrer mon légendaire sens de l’humour sauf que là … là, j’avais bien besoin de trois vœux pour me donner de l’espoir. « J’aimerais comprendre ce que je fais tout le temps de mal, ce qui fait que je brise les autres sans même m’en rendre compte … » Ally m’avait quitté sans que je ne saisisse réellement où nous nous étions perdus, et Phoebe et Lilas avaient souffert de mon inaction, ou de mes faux espoirs, je n’en savais rien. « Et pour les deux autres vœux … J’voudrais … » Je voulais retrouver ma mère, qu’elle revive, qu’elle ne soit jamais partie. Je voulais que tous les gosses qui venaient à Head Ahead soient délivrés de leurs problèmes et de leurs embûches. Je voulais que mes colocataires trouvent l’amour et vivent enfin la vie dont ils rêvaient tous chacun de leur côté. Je voulais un tas de trucs. Mais je n’arrivais plus à dire quoi que ce soit. « Une fontaine de l’alcool que tu viens de me faire goûter. » Lâchais-je.
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Dim 7 Mai 2017 - 2:20
Conchobàhr & Lou Belle
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Je regarde de loin le mec qui picole seul au bar. Il dégage quelque chose –hormis sa superbe veste en cuir- qui me donnait envie d’aller faire des miennes. Encore. Lou, je me mêle de tout. Je me mets donc à sa hauteur pour lui sourire. Je lui demande pourquoi il boit tout seul et le monsieur me confirme qu’il est déprimé. Sans doute devrais-je le laisser seul dans sa déprime mais ce n’est pas trop mon genre. Je suis plus du style concierge à me mêler de tout et à faire chier mon monde. Comme avec mes amis. « La vie est trop courte pour déprimer, kitten. » Je lui adresse un petit clin d’œil avant de monter sur le bar à pieds nus, comme d’habitude. Le barman me fixe tandis que je fais signe à mes amies qui semblent en pleine exploration buccale. Je grimace en redescendant sur terre auprès du beau brun pour gouter son alcool et tousser. C’est atroce comme gout. Il me sort que le mot tapette n’est pas utilisé. Je lève donc les yeux au ciel. « C’est pas pour les gonzesses. Wait ?! J’en suis une. Bref, disons que tu sens par où il passe. » Le mec commence à bafouiller un peu et je sens que son beau regard se voile peu à peu. C’est dommage. Je lui poserai bien la question du comment du pourquoi mais je doute qu’il ait envie d’en discuter. Et puis les énumérations des mecs saouls sont beaucoup trop ennuyeuses. Je préfère quand ils sont sobres mais bon, tant pis ce soir j’allais me contenter de veste en cuir avec un taux d’alcoolémie supérieur à la normale. Pour ma part, je n’ai pas bu une seule gorgée. Je le regarde picoler un peu avant de remettre la flasque à sa place et de lui demander son prénom. J’essaie de faire une référence vaseuse à son prénom mais ça tombe à plat. J’ai encore l’impression d’être un personnage de cartoon qui tombe en s’aplatissant dans une piscine. Joie et désespérance. « Mais bien sûr que tu connais ! Because Queen. Here we are, Born to be kings, We're the princes of the universe, Here we belong, Fighting to survive in a war with the darkest powers, commençai-je à chanter en imitant le début de Princes of the universe. » Je tape le rythme sur mes cuisses en dodelinant de la tête avant de lui sourire. « Ou ils ont fait celle-là aussi : Who wants to live forever? Who wants to live forever? There's no chance for us. It's all decided for us. This world has only one sweet moment set aside for us… » Je me stoppe donc pour le regarder de nouveau tandis qu’il me pose la question. J’en profite donc pour faire mon petit show et me remettre debout. Je sens son regard sur moi et j’éclate de rire, toujours sur mes deux pieds avant de faire une révérence grotesque. « Bah déjà y’a eu Aurore et son fuseau, la Bête et sa rose, dis-je en faisant signe de compter sur les doigts, Cendrillon et sa tenue de souillon. Mais on m’a parlé d’un Connor dépressif accoudé à un bar avec une superbe veste en cuir. » Le barman arrive pour me rappeler à l’ordre et je descends donc de nouveau sur mes deux pieds avant de soupirer. Imbécile. Je posai ma tête sur l’épaule de mon compagnon d’infortune qui se recula. Normal, il ne me connait pas et je me comporte comme une psychopathe. Je plisse les yeux pour poser ma main sur la cuisse en me dandinant sur place. Une vraie dinde. « Hm. » Je fais mine de réfléchir avant de tourner sur moi-même. Je fouille dans mon sac pour en sortir mon archet –de violon- qui se déplie. Je tapote donc sur son épaule. « Vœu accepté. Alors, commençai-je en reprenant place sur le bar et en dodelinant de la tête, je pense Connorchou que t’es comme moi. Soit t’as autant de tact qu’un coup de pied dans l’entrejambe, soit t’es maladroit. » Je lui souris contente de ma réponse. Mon dieu, ce que je détestais les gens qui me posaient des colles comme ça. Je l’écoute de nouveau tandis que je me décale un peu pour lui faire pleinement face, battant des jambes en l’air, les mains posées sur mes cuisses. Je tapote de nouveau sur son épaule avec mon archet après sa requête alcool. « Venduuu. » Puis, je passe derrière le bar afin de récupérer mes patins et revenir vers Connor. « Mais d’abord, il faut qu’on se barre car c’est chez moi. Enfin chez ma colocataire, rectifiai-je tandis que je commence le laçage. » Puis, je descends avant de rouler derrière lui et de passer mes mains derrière son dos pour attraper sa veste. « Allez mon gars, biberonne-moi ça à la grecque, cul sec. Que j’t’enlève à ta morosité et à ta solitude. »
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Dim 7 Mai 2017 - 22:48
La vie était courte, ça c’était un fait. Des morts, j’en avais vécues pas mal autour de moi, certaines qui s’étaient déroulées récemment et juste à côté de moi, pendant que je pensais être moi aussi en train de pousser mes derniers souffles. Le séisme m’avait volé Lexi et Ayda qui avaient péri sous le même édifice que moi, sous mon propre centre, huit mois plus tôt. Mais même si la vie était trop courte, l’était-elle au point de ne pas devoir déprimer comme le disait la rousse ? Je ne sais pas. Je n’avais pas la force de me poser cette question, parce que pour ce soir, je me confortais dans cette solitude, dans cette tristesse. Ça me semblait être la seule façon de passer mon temps, parce que même sourire était un effort insurmontable. Ce que je ne savais pas encore, c’est que cette petite boule d’énergie y arriverait, bordel. « Facile à dire quand tout roule comme sur des roulettes. » Et c’était le cas de le dire, pour cette fille, puisqu’elle était arrivée en roller blade comme si elle sortait tout droit d’une autre époque. Les gens en roller blade se faisaient rares, après tout.
Elle chercha à savoir mon prénom et je lui en donnai un approximatif. Je ne planifiais pas vraiment me faire des potes ce soir, vue la gueule que j’avais, alors même si cette Lou Belle ne connaissait pas ma véritable identité, je me disais que ce n’était pas bien grave. Je l’avais déjà fait et je le ferais sans doute de nouveau, quand je ressentais le besoin de m’épargner certains commentaires ou réflexions sur mon prénom. La jeune femme tenta de faire une référence à un film – ou une série, je ne savais trop – que je ne connaissais pas, et malgré mon affirmation sur mon ignorance, elle tenta de me convaincre du contraire en chantant la chanson thème, sans doute. Je secouai la tête avec une moue désolée, commençant légèrement à être amusé par son comportement, sans pour autant le laisser paraître. « Non, vraiment, ça ne me dit rien du tout … » Je bus une gorgée de mon verre, même si Lou Belle disait que ce n’était pas buvable, j’avais payé pour alors je profiterais de chaque goutte jusqu’à la dernière. « Cela dit tu as une très belle voix. » Et même si je ne lui révélerais pas ma seconde identité, soit le Notorious Concho, roi des karaokés de Bowen, je savais de quoi je parlais.
Question de faire la conversation à la rouquine, puisqu’elle semblait décidée à rester ici de toute façon, je lui demandai si elle cherchait quelqu’un. C’était l’impression qu’elle m’avait donnée un peu plus tôt et, pourtant, elle ne bougeait pas de mon tabouret voisin. Lou Belle me répondit que c’était moi qu’elle cherchait, elle qui était ma fée marraine. Un rire jaune s’échappa d’entre mes lèvres, parce qu’elle était un peu en retard dans son sauvetage, celle-là. Les douze coups de minuit avaient sonné depuis bien longtemps et je n’avais pas perdu ma chaussure de verre puisque je ne l’avais jamais eue. Je regardai ma veste en cuir quand elle la complimenta. « Merci. Je pensais que ça me donnerait l’air badass style tout droit sorti d’un gang de rue et que ça me permettrait d’avoir la paix mais, visiblement, pas tout le monde a peur des motards. » Et je ne disais pas ça d’un ton de reproche, non j’avais dépassé ce moment-là. J’avais ressorti un semblant d’humour, lançant un sourire las à Lou Belle. Ma prétendue fée marraine me proposa alors trois vœux, que je mis du temps à formuler dans ma tête embrouillée, mais je parvins à les aligner. Concernant mon premier vœu, la rouquine me donna l’explication qui lui venait en tête. « Peut-être un peu des deux, aussi. Et ajoutons à ça que je suis aveugle, complètement, parce que même après coup j’réalise même pas ce que j’ai fait de mal. » J’haussai les épaules, levant doucement mon verre dans les airs comme pour trinquer avec moi-même, mais je réalisai en le portant à mes lèvres qu’il était finalement vide. Vivement que mon prochain vœu se réalise. « Euh … chez ta colocataire ? » J’hésitai. « Je sais pas ... Ça sent à plein nez le genre de situations qui me mettent dans la merde, justement. » En fait, j’allais devoir arrêter de voir des filles pour un moment, je pense que c’était mieux pour tout le monde.
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Dim 7 Mai 2017 - 23:24
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L’homme déprimé ne semblait pas enclin à faire la conversation. Je le fixai avec mon air imperturbable tandis qu’il me lança une remarque sur mes patins à roulettes. C’est très bas. Et s’il pensait que ma vie était parfaite, il avait tort. J’ai rencontré un monstre, issu de ma propre famille, qui s’est insinué entre mes draps et qui m’a volé mon innocence ainsi que ma foi en l’humanité. En cette connerie qu’on appelait l’amour. J’étais auparavant Lou la grosse et maintenant me voilà anorexique et pourtant, je ne geignais pas sur mon sort. Etre volubile, pathétique. Un éclair traverse mon regard, fugace, enragée et je me contente de racler le bois du comptoir de mes ongles. « Si tu crois cher ami que ma vie roule sur des roulettes, tu te trompes, lançai-je avec un claquement de langue désapprobateur. Sauf que j’ai décidé de ne pas m’apitoyer sur mon sort. Tôt ou tard… » Je me stoppe. Je ne voulais pas en dire trop. Je ne voulais déballer ce secret qui me brûlait les lèvres depuis quasiment treize ans. Pendant un instant, je fermai les yeux, revivant ses caresses, ce dégoût de moi-même avant de laisser échapper un petit grognement. Je me décide à chasser le souvenir d’un raclement de gorge.
Tandis que le dépressif se présente, je tente de désamorcer la situation par une blague. Qui tombe à plat. Pas de chances. Je le fixe donc tandis que je me mets à chantonner l’hymne de Queen. A savoir l’un de mes groupes favoris. L’une de mes grandes inspirations. Encore une fois, c’est un échec. « Eh bien, il va falloir que tu regardes ça. C’est genre l’un des meilleurs films jamais réalisés dans les années 80 avec Star Wars et Retour vers le futur. » Encore une fois, il s’agit de mon côté cinéphile qui parle et aussi du fait que je jouais pas mal d’hymne de séries, de films avec mon violon. Lorsque je ne jouais pas des musiques pompeuses. « Merci mais je suis plus douée avec un instrument de musique. » Le chant n’était pas une de mes prédictions et à vrai dire, je n’en avais rien à faire de cet organe. Je ne participai pas à des karaokés, je ne me montrai que très peu en public. Sauf dans la rue. Je suis un paradoxe à moi toute seule. J’avais d’ailleurs mon violon sur moi ce soir dans ma besace. On ne savait jamais des fois que Michel se décide à me laisser jouer.
Encore une fois, je tente de le faire sourire. De le faire rire. En digne licorne que je suis. Je n’aime pas voir un homme sans le sourire. Ça pourrit pas mal l’atmosphère. Donc, marraine la bonne fée. Bien qu’au fond, je suis plus un petit diablotin qu’une fée. Quoique dans certaines croyances, la fée est un personnage diabolique et non angélique. La faute à Disney sans aucun doute. Ou aux frères Grimm. Ou à Andersen. Tous ces crétins d’écrivains de contes qui ont vendu des sornettes. Je laisse échapper un petit rire lorsque le jeune homme à mes côtés tente de faire de l’humour. Bad, c’est très mauvais. « Kitten, plus personne n’a peur des motards depuis Sons of Anarchy. Jax, à lui seul, a terni à l’image des Hell’s Angel et crois-moi pour en avoir vu des vrais, tu n’es pas du tout effrayant. » Je revois son masque de morosité sur son visage. Je lève les yeux avant de pousser un soupir, lasse. Son second vœu me donne l’idée de l’enlever à cette ambiance funèbre. Je constate tout de suite à sa tête qu’il va réfuter ma proposition. Tant pis pour lui. « Tu crois quoi ? Que je vais m’envoyer en l’air avec toi et tomber amoureuse de toi ? Dis-je en battant des cils de manière exagérée. » Je fais alors le tour sur mes patins pour poser la veste sur ses genoux. Ou plutôt lui jeter. « Kitten, les mecs, je les jette. Si on était dans un Disney, tu serais sans aucun doute Supermâle et je serai Mégara. Sauf que souviens-toi, Supermâle que Mégara elle travaille pour le dieu des Enfers. » Je défais donc ma flasque que je glisse dans ses mains avant d’approcher mon visage du sien et de déposer mes lèvres sur les siennes. Puis, je m’écarte avec un sourire satisfait.
« Il te reste un vœu. Ne le gâche pas avec tes pacotilles. » Puis, je ponctue ma phrase d’un petit clin d’œil avant de partir dans la foule, retrouver mes amies tandis que le DJ commence à nous passer Born to hand jive de Grease. « Bah alors Lou, t’as fait chou blanc avec celui du bar. » Je me colle contre le mur pour ôter mes patins que je dépose sur la table. J’éclate de rire avant d’aller avec les filles faire la chorégraphie qu’on connaissait par cœur. Effectivement, j’avais fait chou blanc avec belle veste en cuir mais la soirée n’était qu’au commencement et quelque chose me disait que ce gars au bar n’allait pas y rester accoudé bien longtemps. Surtout s’il voulait revoir son portefeuille que je lui avais dérobé en l’embrassant. Oups.
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Mar 9 Mai 2017 - 14:51
J’la connaissais pas, cette fille, j’aurais dû m’abstenir de ma pseudo-blague sur la vie qui roule comme sur des roulettes, comme sur ses patins qu’elle avait là, derrière le comptoir. Mais elle ne me connaissait pas non plus, elle n’avait qu’à ne pas s’immiscer dans ma déprime si elle ne voulait pas y être confrontée. Alors quand un éclair de colère traversa son regard, je ne me sentis même pas coupable. Je ne voulais plus me sentir coupable. Tout ce que je disais était constamment mal interprété. Chaque mot sortant d’entre mes lèvres était perçu comme une attaque ou comme une déception. C’était trop, et soit je me détachais un peu des effets que ça avait, soit je me taisais à tout jamais. Et comme j’avais souvent une grande gueule, dans des moments différents de celui que je vivais présentement, je préférais la première option. « Eh bien tu es courageuse. C’est cool que t’y arrives. » Déclarais-je en la regardant. Moi, j’avais besoin de déprimer quand ça n’allait pas. Ce n’était pas comme si j’étais constamment en train de m’apitoyer sur mon sort, comme elle le disait avec tellement de tact. Ce soir, ça n’allait pas, et je n’allais pas me voiler la face là-dessus. Certes, j’aurais pu choisir une autre manière que l’alcool pour me réchauffer un peu le cœur, mais ça ne regardait personne d’autre que moi.
Malgré notre début de conversation un peu raté, malgré l’ambiance plombée par mon manque de coopération à la rendre légère et joyeuse, la rouquine décida de rester et de se présenter à moi. Lou Belle. Je me présentai à mon tour, sous Connor, et l’écoutai avec un sourire me chanter des chansons thèmes qui ne me disaient absolument rien. « Si c’est à la hauteur de Back to the Future, alors faudra que je regarde, effectivement. » Un de mes films préféré, quoi. Depuis que Netflix avait ajouté les trois dans sa programmation, je les regardais régulièrement, ne serait-ce que pour dix petites minutes en prenant mon petit-déjeuner. Les moments-clés, les instants les plus forts. C’aurait dû être mon réflexe pour ce soir, plutôt que de noyer ma peine dans l’alcool. La noyer dans une DeLorean. Ou dans une rousse qui se mêlait de ce qui ne la regardait pas. « De quoi tu joues ? » Demandais-je pour faire la conversation, puisque de toute façon je ne semblais pas être sorti du bois pour ce soir, avec elle. Et puis, avec un peu de recul et un peu moins de mauvaise foi de ma part, elle était gentille.
Lou Belle laissa place à la bonne fée marraine, et à force de l’entendre m’appeler Kitten, j’allais me tirer d’ici. Si j’avais mis ma veste de cuir c’était pas pour être associé à un chaton. « C’était pas vraiment ça le point … » Relevais-je. Elle avait retiré du message que je voulais être badass, alors que le message que j’envoyais était que je voulais la paix. Mais elle s’accrochait. Comme on s’était rarement accroché à moi. Je ne savais pas comment je devais le prendre, dans les circonstances actuelles. Quand elle m’invita chez elle, toutefois, je ne pus que décliner l’offre, parce que ça ne rimait à rien pour le moment. Je fuyais justement ce genre de situation, en venant ici, et même si j’avais déjà bu pas mal d’alcool, j’avais encore les idées assez claires pour ne pas perdre de vue mon objectif. « Tu sous-estimes mon charme, j’crois … » Plaisantais-je. Je ne savais même plus ce que je disais, ce que je croyais. Et elle nous compara alors à Hercule et Mégara. « Peut-être, mais souviens-toi qu’à la fin elle sauve Hercule et décède sous une colonne. J’ai pas envie de me rendre aux Enfers pour récupérer ton âme, et je sais pas trop si je serais prêt à fermer la porte au Mont Olympe pour vivre une vie de mortel avec toi. » Comment ça je connaissais un peu trop bien le film ? Je lui souris. « Ben quoi, on se connaît pas assez pour ça … » Mais visiblement assez pour qu’elle m’embrasse ? « The fuck …. » Lâchais-je alors qu’elle me parla de mon dernier vœu avant de s’en aller. Pourquoi ça n’arrivait qu’à moi, des trucs comme ça ? Quand l’alcool était en jeu, mes lèvres en rencontraient toujours d’autres. J’allais sans doute devoir arrêter ça, aussi. Je soupirai, et poussai mon verre vide comme pour mettre un point à cette soirée. Je plongeai ma main dans la poche arrière de mon jeans, à la recherche de mon portefeuille afin de régler ma facture, mais je ne le trouvai pas. Un peu paniqué, je me levai sur mes deux jambes et tapotai mes jeans, à chaque endroit où se trouvait une poche. Rien. Ma tête se tourna immédiatement vers ma fée marraine, qui était tout sauf ça ce soir. Je m’avançai vers elle, vers sa bande d’amies dansantes, et j’attendis qu’elles terminent leur numéro. Je n’avais même pas envie de regarder la chorégraphie du point de vue du danseur que j’étais. Je voulais la démoniser jusqu’au bout, cette fée. Quand elles s’arrêtèrent, je m’avançai jusqu’à elle. « T’as quelque chose qui m’appartient, j’crois. » Dis-je, l’air pas trop ravi.
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Jeu 11 Mai 2017 - 20:56
Conchobàhr & Lou Belle
I can't stop this feeling. Deep inside of me. Girl, you just don't realize. What you do to me ? When you hold me ? In your arms so tight. You let me know. Everything's all right. I'm hooked on a feeling. I'm high on believing
On en vient finalement à parler de cinématographie puisque je fais un jeu de mots sur son prénom. Connor. Il faut dire aussi que je suis un fan inconditionnel d’Highlander, de Queen et de Christopher Lambert. Le combo des trois faits que je ne peux qu’y faire référence. D’ailleurs l’homme en question qui n’est pas très jeune baisse un peu dans mon estime quand il dit ne pas connaitre. Mais je n’en montre rien parce que je ne suis pas du genre à me stopper sur des soucis de culture. Je lui souris donc tandis qu’il me parle de Retour vers le futur. « Nom de Zeus, dis-je en rigolant et en le fixant tout sourire. Et je joue du violon. » Il faut dire que je suis rarement d’une humeur morose comme l’homme à mes côtés. J’aimerai bien le faire sourire au moins une fois et j’avouerai être insupportable quand je m’y mets. Je me prête d’ailleurs au jeu en lui affirmant que je suis marraine la bonne fée. Elle est présente dans toutes les histoires cette grognasse. Même dans Shrek. Sauf que c’est une connasse. On va dire que je me rapproche plus de marraine la bonne fée de Shrek que de celle de Cendrillon. Et aucune des deux physiquement. On en vient à parler de son refus de m’accompagner. Parfait boy si tu veux déprimer. Je ne suis pas du genre à m’accrocher comme une moule à son rocher. Déjà parce que la moule, on l’arrache pour la bouffer et que je suis plus du genre à m’en foutre un peu des gens. Je passe donc à ses côtés pour faire révérence à Hercule. Lorsqu’il me parle de son charme, je ne relève pas. On va dire que le charme, il est un peu en bas de l’échelle pour l’instant. « Sauf que Mégara croyait à l’amour. Ce qui n’est pas mon cas. » Comme ça, c’est dit. Les sornettes mielleuses des mecs qui veulent tirer leurs coups, on repassera. Et pourtant, je joue du violon. Des musiques romantiques. Compliquée quand on ne croit pas à la romance en elle-même. J’éclate de rire en voyant qu’il connaissait ses classiques. « Et je t’empêcherai de renoncer à l’immortalité de toute manière. » Je me penche donc pour déposer mes lèvres sur les siennes. Comme d’hab. Il fallait que j’arrête d’embrasser des inconnus comme ça. Mais j’en profite pour dérober son portefeuille et m’éloigner sans en dire plus. Je me poste aux côtés de ma pote pour ouvrir le portefeuille et tomber sur la photo du mec. Je lis le nom. Conchobàhr. « Fumier. » Il avait utilisé ma technique. Je ne me laisse pas avoir pour autant et je décide d’aller danser avec les filles. Sauf que l’intéressé vient vite demander son dû. Je sors donc le portefeuille de ma besace pour lui montrer. « Tu cherches ceci Conchobàhr ? » Il est en colère, je dirai que je suis plus blasée. « Tiens. » Je n’essaie même pas de le retenir. D’un coup, j’entends mon nom si bien qu’on m’appelle sur scène. Je grimace. J’avais tant rêvé que Miguel me laisse jouer sur scène. C’était mon heure de gloire. « Tu peux rester regarder et on peut repartir sur de bonnes bases. Ou tu peux te barrer. Le dernier vœu est caduc. » Je tourne les talons avant de sortir mon violon et mon archet. Me rappelant que Conchobàhr avait ma flasque personnalisée. Merde. Puis tandis que la chanteuse prend place à mes côtés, on entame Love’s just a feeling en duo. J’en oublie tout pendant les quatre minutes que durent la chanson. Mon oncle, le dégout de moi-même, ma solitude, mon anorexie, ce type qui s’est foutu de moi. Il ne reste juste que mon violon, la musique et moi.
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Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Dim 14 Mai 2017 - 17:46
Du violon, ça c’était impressionnant. Enfin je crois. On disait toujours que c’était un instrument très difficile à jouer, qu’il fallait des années de pratique pour devenir passablement doué. « T’as commencé à jouer jeune ? » M’intéressais-je, baissant légèrement ma garde pour ces quelques minutes de discussion. Lou Belle était peut-être une forme d’intrusion dans ma vie, surtout en cette soirée où j’aurais bien aimé rester seul pour ne plus m’attirer davantage d’ennuis, mais parfois la plus simple solution était de laisser aller, de laisser rentrer. Je me trompais sur toute la ligne, vis-à-vis d’elle. J’aurais sans doute dû la rembarrer plus rapidement que ça, mais je ne savais pas encore ce qui m’attendait. Des hauts, des bas. De la surprise et de la colère. Quand elle nous compara à Hercule et Mégara, je ne pus qu’être en désaccord, lui remettant en pleine face ce qui faisait exactement de nous les contraires de ceux deux protagonistes de Disney. Lou Belle ajouta que Mégara croyait à l’amour, contrairement à elle, et qu’elle l’empêcherait de renoncer à l’immortalité de toute façon. J’esquissai un sourire en haussant les épaules. « Alors j’imagine que si nous étions dans un Disney, je ne serais pas Hercule et tu ne serais pas Mégara. » Dis-je pour casser ce qu’elle avait dit deux minutes plus tôt et que nous venions tous les deux de contredire. Malgré ça, elle vint déposer ses lèvres sur les miennes. Comme pour créer un Disney de toute pièce, une histoire un peu twisted qui ne finirait certainement pas très bien. Comme toujours quand j’étais impliqué. Elle s’éloigna sans demander son reste et ce ne fut que lorsque je voulus régler ma facture que je réalisai ce qui l’avait poussé à se rapprocher ainsi de moi malgré tous les signaux contraires qu’on s’envoyait. Mon portefeuille. Je ne tardai pas à aller la retrouver, bien décidé à ne pas me laisser avoir de cette façon par une escroqueuse. « C’est pas chercher quand on sait où c’est. Assez joué, tu me le redonnes maintenant ? » Dis-je en tendant la main. Elle me le rendit sans insister, sans me retenir. Nous étions tous les deux blasés, alors pourquoi ciel me proposait-elle de rester regarder sa prestation et repartir sur de bonnes bases ? Et pourquoi bordel n’étais-je pas parti, à ce moment bien précis ? Comme un con, comme l’être perdu que j’étais présentement, je restai tapi dans l’ombre pour l’écouter, obnubilé par les sons qui sortaient de son violon, m’envoûtant alors que tout dans ma tête me criait de partir loin de cette fille. Elle n’était qu’ennuis.
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Jeu 18 Mai 2017 - 23:57
Conchobàhr & Lou Belle
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Il y a quelque chose de fascinant chez cet homme. Sa tristesse. D’ordinaire, je serai passée devant sans m’en soucier mais je le trouvais séduisant. Pas comme le genre de femmes qui aiment les mâles aux abois. Moi, j’aime qu’un homme soit viril. Pas qu’il s’apitoie sur son sort. J’aime me sentir en sécurité. Et je ne sais pas si en compagnie de Connor, je pourrais me sentir comme ceci. Pas comme avec Alfie la dernière fois. Mais je le trouve fascinant, mystérieux. Si bien que je restai alors que tous mes sens me disaient qu’il allait sans doute me jeter d’un instant à un autre. « Depuis que j’ai l’âge de trois ans. Ça m’a pas mal aidé lors des moments difficiles justement. J’ai envie d’être dans un orchestre. » Etre paradoxal que je suis. Vêtue d’une robe digne des années cinquante. De longs cheveux roux et une peau d’albâtre. D’apparence fragile mais un être tout aussi brisé que lui. « Tu sais Connor, ce n’est pas parce que je ne le montre pas que je ne suis pas… » Comment m’expliquer ? Je l’expliquai souvent au travers de mes musiques qui n’étaient que des complaintes déchirantes. Comme celle que j’avais composée et qui portait le nom de mon oncle. Comme pour lui dire, tu m’as brisée mais je suis encore debout. « Une poupée complètement brisée. » De la tristesse passa sur mon visage tandis que je fis le tour pour m’approcher un peu plus de lui. « Effectivement. Je suis plus du genre à être Rebelle. Une solitaire. » Je lui adresse un sourire avant de me pencher pour déposer mes lèvres sur les siennes. Il fallait que j’arrête d’embrasser n’importe qui comme ça. J’en profite pour dérober son portefeuille et ainsi m’assurer qu’il allait me courir après. Les hommes sont tellement attachés à leurs objets. D’ailleurs, il ne se fait pas prier et je lis de la colère dans ses yeux. Je soupire. Affichant un air blasé. « C’était le seul moyen pour que tu viennes me parler, dis-je en haussant les épaules. » Moi aussi, j’étais en colère car il m’avait menti sur son identité. Je n’aime pas les mensonges. Même si j’en suis un moi-même. Disons que c’est un peu l’arroseur arrosé. Je lui tends donc son objet avant de m’éclipser sur scène. Une fois sous le feu des projecteurs avec la chanteuse, on entame Love’s just a feeling. Nous l’avions composé toutes les deux. Je me fiche pas mal d’être pieds nus sur le coup. Je suis comme guidée par ma mélodie qui au fond est tellement triste. Un sentiment que je ne connaitrais sans doute jamais. Je bouge un peu au rythme de la musique tandis que cette dernière s’évanouit et que le public nous applaudit. Je souris tandis qu’on m’invite à jouer un autre morceau. Seule. Je réflechis longuement avant d’entamer Hallelujah. Le public qui connait cette reprise sort, tous ensembles, le téléphone et active le flash qui s’élève. Je commence doucement à jouer cette chanson que j’ai apprise pour rendre hommage à ma Nouvelle-Orléans qui me manquait. A ma famille que je n’avais pas vue depuis ma fuite. A moi-même. A ce que j’étais. Au rôle que je jouais. J’ai conscience d’être à nue sur scène. J’ai conscience d’être seule face au reste du monde mais je m’en fiche. Je continue de jouer tandis que des larmes commencent à couler doucement sur mes joues. Lorsque la mélodie s’arrête, je salue tout le monde avec une révérence grotesque comme pour dédramatiser la situation avant de descendre en catimini. Je me rapproche du bar où mes amis m’attendent. Je ne leur adresse pas un sourire. « Miguel, appelai-je le barman, la note du monsieur c’est pour moi. » Je pose les billets sur le comptoir. « Et paye-lui un verre de ton scotch pour moi. » Je choisis donc de m’éclipser tandis que la salle est encore dans la pénombre. Je ne voulais pas qu’on me voit lorsque je suis encore démunie, pleine de feels après une représentation. Je m’assois doucement sur le trottoir devant le bar pour chausser mes patins. « Soirée de merde, vie de merde. Bien joué, Lou. »
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Mer 24 Mai 2017 - 14:33
Ce n’était pas ma mère qui m’aurait inscrit à des cours de violon à l’âge de trois ans. Ni à quoi que ce soit, d’ailleurs. J’avais beau lui demander, la supplier même, de faire du karaté ou de prendre des cours de guitare, il y avait toujours mille et une raison de ne pas le faire. Ça ne fonctionnait pas avec son horaire du temps à elle et elle ne pourrait donc pas m’y conduire. C’était beaucoup trop cher. Ça ne m’aiderait pas à me concentrer à l’école. C’est sans doute pour cette raison-là que la danse avait pris une place si importante dans ma vie. Déjà, j’avais ça dans le sang et en plus, je n’avais qu’à mettre une musique et je laissais mon corps faire le reste. Ça ne coûtait rien, et je ne faisais pas chier ma mère. À force, c’était devenu un exutoire pour moi, et je fuyais la maison pour aller danser avec mes amis dans les ruelles de la ville. Et non, je vous rassure, les films de Step Up n’ont rien à voir avec la réalité. Pas la mienne, en tout cas. Bref, je comprenais Lou Belle quand elle me disait que le violon l’avait aidée lors de moments difficiles. À chacun son art libérateur. « Et pourquoi tu ne le fais pas ? » J’ignorais s’il y avait de bons orchestres à Bowen ou dans les environs, ou tout simplement un orchestre tout court. Malgré mon métier bien axé sur les arts, je ne m’étais jamais intéressé plus que ça à la musique classique. Finalement, la rouquine me mentionna que derrière ses airs de fille forte et indépendante, ou whatever ce que c’était, elle était une poupée complètement brisée. Je baissai les yeux. Je n’avais pas envie de ce genre de conversation, au fond. J’avais beau la repousser, elle et sa joie, depuis tout à l’heure … je la repoussais maintenant dans sa tristesse. Comme quoi, la solitude aurait sans doute été préférable pour moi cette nuit. « Et moi, ça ne veut pas dire que parce que je montre ma tristesse ce soir, que j’ai besoin d’être sauvé. » Je n’avais pas besoin qu’on me tende une main, je m’en étais toujours tiré tout seul, sans parent, sans gardien, et j’étais devenu un homme respectable, en quelque sorte. Peu importe ce que certaines de mes amies en diraient depuis quelques semaines. « Tu m’as pas l’air d’être très solitaire, pourtant … » Relevais-je. Elle connaissait le barman, elle cherchait ses amis dans la foule, elle n’avait pas hésité une seule seconde à m’aborder. Elle avait l’air de moi, quand ça allait. Outgoing, sociable. Pas du tout du genre loup solitaire comme je me la jouais ce soir.
Un baiser et un vol de portefeuille plus tard, j’étais au fond de la salle, à écouter Lou Belle jouer de son violon sur la scène. J’aurais dû partir, j’aurais dû quitter ce foutu bar et retrouver la vraie de vraie sainte paix, et pourtant j’étais resté à l’écouter. Sans doute parce que son art parlait de ses blessures tout comme mes mouvements de danse la dessinaient. J’étais intrigué. Je balayai la salle du regard, surpris, quand tous les spectateurs sortirent leurs portables pour éclairer la scène d’où les notes de Hallelujah s’envolaient. Lou Belle s’éclipsa de la scène, ni vue ni connue, surtout pas par moi. Sans doute était-ce mieux ainsi. Je me dirigeai donc de nouveau vers le comptoir du bar, cette fois pour régler ma note maintenant que j’avais retrouvé mon argent et mes cartes. Le barman m’apprit que la rouquine avait payé pour moi, et m’avait même offert un verre d’un bon scotch. Je la cherchai du regard, mais elle n’était plus là. Je calai donc le liquide ambré, ne lui faisant aucunement honneur, avant de quitter le bar. À la sortie, je retrouvai sa chevelure de feu devant moi, plus bas. Elle était assise sur le trottoir et enfilait ses patins. « En tout cas, c’que t’as joué, ce n’était pas de la merde. » Dis-je, pour reprendre ses dernières paroles que j’avais eu le temps d’entendre. « Et merci pour le scotch, et le reste … c’était pas nécessaire. À moins que tu m’aies volé 100$ et que je m’en sois pas rendu compte. » Relevais-je.
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Sujet: Re: Hooked on a feeling (Conchelle) Jeu 25 Mai 2017 - 17:33
Conchobàhr & Lou Belle
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Je me perds un peu dans mes pensées. Je ne sais pas si aborder cet homme est une bonne idée car sa mauvaise humeur et sa morosité semblent contagieuses. Je le regarde dans les yeux et j’y vois diverses émotions : la colère, le regret, la tristesse. C’est assez rare que je croise un homme dans cet état d’esprit. Dans le même état d’esprit que le mien. Je pense que j’arrive assez bien à cacher mes émotions sous une tonne de couches joyeuses mais dans le fond, je suis aussi perdue et triste que lui. Sans doute parce que je suis sur un continent inconnu et que j’ai envie de me retrouver dans Ma Nouvelle-Orléans natale. J’étais partie depuis bien longtemps mais mon oncle était toujours dans la nature et j’avais peur. La peur fatale de ce qu’il me ferait si jamais il m’attrapait. J’avais dit à tout le monde ce dont il était atteint. Personne ne m’avait cru ou n’avait pas voulu me croire. Moi-même, j’étais persuadée que je mentais. Qu’au fond, rien de tout ça ne s’était passé. Lorsque Connor me pose la question du pourquoi je n’entre pas dans un orchestre. Je baisse les yeux pour passer une main dans ma nuque. « Il faudrait que je rentre chez moi. Et pour le moment, c’est impossible. » Je relève le regard pour lui sourire. « Je viens de La Nouvelle-Orléans, le pays du jazz. » Je sais que je dois avoir des étoiles plein à les yeux de parler de mon pays, de ma ville mais je ne pouvais pas rentrer. J’avais trop peur. « T’es charmant comme mec, franchement. » Mon ton se fit plus froid et mon sourire s’évanouit. « Pourquoi tu sors dans un bar si tu ne veux pas qu’on t’aborde ? Tu pouvais rester chez toi et picoler tout seul. » Je croise les bras sur ma poitrine en le fixant. J’avais raison. On cherche tous quelque chose dans le fond à sortir en public. « Dans le fond t’as envie d’être sauvé mais tu préfères rester à te morfondre sur ton verre d’alcool et à repousser les filles dans mon genre. » Je croise mes jambes et sa nouvelle remarque me pique d’un coup. Je descends alors pour glisser à ses côtés. J’inspire lentement. « Bon, j’ai pas envie que tu te défoules sur moi. Donc… » Je dépose un chaste baiser sur ses lèvres en profitant pour lui dérober un objet avant de partir jusqu’à mes amis.
J’avais envie qu’il vienne me parler de lui-même. Mais c’était raté. Sans doute cet homme était-il une cause perdue ? J’avais cru voir quelque chose chez lui pourtant. Me serai-je trompée ? Je le regarde alors tandis que je lui tends son portefeuille avant de monter sur scène. La première chanson est joyeuse, entrainante. La voix de la chanteuse se marie parfaitement avec mon violon et je me laisse emporter par la musique salvatrice. J’avais écrit cette chanson à la demande de quelqu’un mais au final, je me suis retrouvée seule. C’est ainsi qu’en découle la seconde. Douloureuse. J’ai tendance à plus exprimer ma douleur via ma musique qu’avec des mots. Je gardai des stigmates de ce qu’avait fait Gavi. J’avais peur des gens. J’avais peur des personnes en colère comme Conchobàhr. Et c’est pour cette raison que je m’éclipse sans aller lui parler. Comme pour m’excuser, je vais régler sa note qui est assez elevée. Mais bon, il a de la chance, ce soir j’en ai les moyens. Après ce n’est pas dit que demain, je pourrais me payer à manger. Je sors de la foule pour me poser sur le trottoir et lacer mes patins. La voix de mon ex-compagnon de soirée me fait sursauter. Je ne réponds pas. Je ne tourne même pas la tête. A quoi bon ? Pour quoi faire ? Je voulais juste rentrer chez moi pour me terrer dans mon trou, boire un coup et sans doute faire mes cauchemars habituels ? Mais soudainement, il devient bavard. Ce qui n’est plus mon cas. « Je n’ai regardé que ton permis de conduire. L’argent ne m’intéresse pas. » Ce qui était vrai. J’étais cleptomane. Je le savais. J’étais suivie pour ce souci et pour mon anorexie. « Et si je t’avais volé 100$, je n’aurai pas payé ta note. » Je me mets debout pour me tourner vers lui. « Tu veux marcher un peu ou… Laisse tomber, c’est sans doute une mauvaise idée. Après tout, tu m’as fait comprendre que t’avais pas envie de passer du temps avec moi donc. » Je lui fais un petit sourire avant d’aller vers lui pour sauter sur place et déposer un baiser sur sa joue. Il faut dire que pour une fille d’1m55, il était plutôt grand. Je me savais fragilisée par la musique que je venais de jouer. « Si tu m’accompagnes, je te raconterai une histoire. Mais je te préviens, il y a des monstres. »