Plus brillant que soleil + Maxim & Fleur

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Comme prévu, Maxim a rejoins Fleur à la bibliothèque à la fin de sa journée de travail. Ils décidèrent de marcher à pied jusqu'à la plage. D'une part parce que la voiture de Fleur était en panne, et d'une autre parce que c'était l'occasion de discuter davantage de tout et de rien. Ils longèrent une rue piétonne, où Fleur désigna plusieurs boutiques bon marché et un excellent snack-bar.

Elle était bien contente de passer ce petit moment avec son poulain, d'ailleurs elle avait déjà fait de nombreux éloges sur son sujet à son petit ami Maxwell. Bien entendu elle ne lui avait pas révélé qu'il était dans une situation familiale délicate. Maxim tenait à ce que l'information reste confidentielle et Fleur avait gardé sa promesse. Elle avait surtout dit de lui qu'il était un garçon sympathique et bien poli. Aussi, elle aimait entendre son accent français provincial.

Ils n'étaient pas encore arrivés à la plage mais Fleur lui proposa de prendre une glace. Pendant qu'is la degustaient, Fleur profita de ce moment pour aborder le sujet délicat.

- Bon... sinon... avec ta mère adoptive... Le courant passe? se risqua t-elle de demander.

En plus d'avoir perdu tragiquement ses parents, Maxim était seul. Il n'avait personne avec qui parler, avec qui se confier. C'est pourquoi Fleur espérait pouvoir être oreille attentive et une épaule sur laquelle il puisse s'appuyer.

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Fleur m’a donné rendez-vous devant la bibliothèque à l’heure de sa fin de service. Je m’y suis donc rendu sans même prendre le temps de prévenir Eibell. Ce n’est pas comme si c’était important de toute façon et je n’ai aucun compte à lui rendre. Je n’ai pas amené Lokhen avec moi pour une fois, le pauvre à du mal à se faire à la chaleur australienne.

Nous avons discuté tout le long du chemin, de choses et d’autres, des sujets légers et plaisants, comme le cinéma, la musique, les choses qu’il y a à faire à Bowen. Peu avant d’arriver à la plage, nous nous sommes arrêtés à un glacier. Avec cette chaleur, nous savourons la fraîcheur qu’elle nous apporte. C’est à ce moment là que Fleur aborde le sujet épineux. C’est le cas de le dire vue la confrontation que nous avons eu ce matin, Eibell et moi.

« - Avec Eibell ? Elle n’est rien pour moi. » grognais-je entrre les dents. « Tu sais ce qu’elle a osé faire ce matin ? Elle a barré la fenêtre de la chambre de l’extérieur pour ne pas que je sorte par là. Sérieusement, c’est pire que le bagne. » fis-je de mauvaise foi. Certes, je fais le mur. Mais si je sors par là, c’est surtout pour ne pas avoir à la croiser. « Je ne sais pas si y a un moyen pour aller vivre ailleurs que chez elle… » dis-je en réfléchissant « Après tout, elle m’a embarqué ici sans avoir le moindre droit sur moi, ni même me laisser le choix, ça s’apparente à un kidnapping non ? » J’exagère peut-être un peu, mais légalement c’est comme ça que ça peut-être perçu. Enfin je ne sais pas trop, mais si je contacte l’ambassade pour signaler mon enlèvement, comme elle n’a aucun droit légal sur moi, ça pourrait passer, non ?

Nous arrivons à la plage et je reconnais qu’elle est magnifique. Rien à voir avec les plages de ma région française. J’suis d’ailleurs impressionné et je ne masque pas mon étonnement. « C’est magnifique » dis-je stupéfait de voir la plage de sable fin et l’eau cristalline de l’océan.

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Sans surprise, Fleur apprend que la relation entre Maxim et sa mère biologique n’est pas au beau fixe. Sûrement par peur qu’il fugue, elle a barré la fenêtre de sa chambre de l’extérieur. Pire encore, Maxim cherche un moyen afin de vivre ailleurs… Et ça, quitte à prétexter à un kidnapping ! Dans sa tête, son signal d’alarme se mit à sonner. Elle se devait d’apaiser les tensions.

- Attends un peu de voir, laisse-lui sa chance. Apprends à la connaitre, suggère Fleur d’une voix très calme.

Bien qu’elle comprenait très bien la réaction de Maxim (car enfermé un adolescent était une idée déraisonnable), Fleur désirait temporiser la situation. Elle voulait vraiment que son poulain puisse prendre un bon nouveau départ. Qu’il soit heureux, tout simplement.

- Elle doit tenir à toi, sinon elle aurait continué d’ignorer ton existence.

Ce qui relevait du bon sens. Le problème vient peut-être aussi du fait qu’elle n’a jamais eu d’enfant auparavant et que de ce fait, elle ne sait pas du tout s’y prendre. Sa mère avait commis une maladresse. Néanmoins, Fleur est persuadée que chaque individu a du bon. Avec assurance, et même si elle ne la connaissait pas, Fleur se convainquait que la mère de Maxim avait de bonnes intentions envers son fils.

Fleur et Maxim étaient arrivés à la plage, où la vue du paysage laissa Maxim bouche bée. Fleur était enchantée de le voir ainsi. Elle aimerait tant que Maxim puisse s’intégrer au mieux à Bowen. Le chemin sera encore long, mais elle comptait être endurante pour parvenir à cet objectif.

- J’te l’avais bien dit. Ça change du sud de la France, hein ?

Elle le prit joyeusement par les épaules, tout en désignant la beauté des environs.

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Fleur est une jeune femme très calme et réfléchie. Elle réagit avec beaucoup de recul. Rien d’étonnant, non seulement elle est plus âgé que moi mais en plus, elle ne vit pas ce que je vis actuellement. Perdre tout. Mes repères, mes parents, mes amis, mon pays. Recommencer à zéro, comme si le reste n’avait pas exister. Comment peut-on imaginer que je puisse accepter ça ? Fleur ne sait pas tout.

« - Elle m’a abandonné Fleur » lui rappelais-je avec amertume. « Et elle revient dans ma vie quinze ans après, et bizarrement, mes parents se font tuer juste après son arrivée, tu ne trouves pas ça étrange ? » grognais-je furieux. Non, je n'étais pas entrain d'accuser Eibell de leur meurtre... Enfin, façon de parler.

J’étais surtout furieux contre moi de ne pas avoir été avec eux ce jour-là. Après les cours, j’avais traîné un peu avec des potes avec qui j’avais commencé à fumer. Du coup, j’étais rentré plus tard que d’habitude… Si j’étais rentré directement après les cours, peut-être que les choses auraient pu être différentes. Mais ça, je le gardais pour moi.

Fleur fit une remarque intelligente. Ouais, elle aurait pu tenir à moi. Mais je refusais d’y croire. Je rejetais l’idée simplement parce qu’elle me horripilait, parce que je le supportais pas.

« - C’est juste pour ça conscience qu’elle fait ça… Elle n’en a rien à faire de moi. » dis-je sur de moi. De mauvaise foi ? Moi ? Que nenni ! Certainement pas… Enfin… Peut-être un peu…

J’étais en admiration devant le paysage qui s’offrait à mes yeux. Pourtant, j’étais loin d’être un amoureux de l’océan ou de l’eau tout court. En fait et aussi étrange que cela peut paraître, j’ai la phobie des étendues d’eaux. Je n’ai pas peur de l’eau des rivières, des torrents ou des ruisseaux, mais j’ai peur des lacs, des mers, des océans. C’est étrange, je sais. Et j’explique même pas pourquoi cette phobie.

« -Je le reconnais, tu avais raison » admis-je en souriant « Y a pas autant de monde qu’on pourrait le croire en plus » constatais-je après observation. La plage étant vaste pour le nombre d’habitants à Bowen, c’était un véritable petit coin de paradis. « Mais tellement. En France, la plupart des plages du sud ont des galets et pas du sable. Et puis… C’est assez… reposant » ajoutais-je en me voyant déjà amener Lokhen faire des promenades ici le soir. « Tu viens souvent ici ? » demandais-je curieux en relevant la tête vers Fleur qui venait de m’entourait les épaules de ses bras.

Nous prenons alors la direction de la plage en contrebas, en marchant côte à côte.

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Quand on est jeune, on a l’impression que la moindre épreuve sur son chemin est la fin du monde. La puberté et l’adolescence en sont la cause. Mais pour Maxim, c’était justifié, Fleur a entièrement conscience qu’il vit une situation terrible. Il vient de perdre ses parents adoptifs et il est obligé de vivre avec sa mère qui l’a abandonné. L’enchainement des événements lui font penser que quelque chose d’étrange s’y cache. Fleur ne voit pas trop le rapprochement.

- Justement, peut-être que maintenant, elle ne veut pas que tu te retrouves seul.

Fleur fit une triste moue. Prendre la défense d’une femme qu’elle ne connaissait était difficile. Et au vu des circonstances, c'était davantage plus difficile. Sur le moment, Fleur n’ose même pas lui demander comment ses parents sont morts. Maxim semblait, pour l’instant, avoir trop de colère pour se confier calmement. Peut-être le fera t-il plus tard, quand il sera serein, les pieds dans l'eau.

- Donne-lui une chance, répéta Fleur de sa douce voix. Et si vraiment ça dérape, je te promets de t’aider et de trouver une solution.

S’il le fallait, elle contacterait une assistante sociale. Ou mieux encore, son père est avocat, il a un tas de connaissances en matière juridique. Une chose est certaine : elle ne le laissera pas tomber. Maxim, c’était son petit poulain rien qu’à elle.

Une fois face à la mer, Fleur et Maxim sont détendus.

- Oui, j’adore me promener ici avec Touffu. Mon labrador, ajouta t-elle dans un sourire.

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Au fond de moi, je crois que Fleur à probablement raison, mais je refuse d’y croire ou même d’y penser. J’ai l’impression qu’en laissant une chance à Eibell, je tue ma mère une seconde fois. J’ai l’impression qu’en acceptant la présence d’Eibell, je trahis la femme qui m’a élevé et que j’ai toujours appelé maman et c’est juste impossible pour moi. Inconcevable. Alors je préfère rester sur mes positions en ce qui concerne Eibell.

« -J’en sais rien. C’est un peu tard pour ça de toute façon. » fis-je amer. « Ca n'a pas du la travailler tant que ça le jour ou elle m’a donné à l’adoption » lui rappelais-je sur le même ton.

Mais Fleur m’apaise un peu, je ne sais pas trop comment elle s’y prends, mais je suis attentif à ce qu’elle me dit. Je ne dis pas que je suivrais tout ce qu’elle me dit à la lettre, mais elle a le mérite de réussir à me canaliser, et ça, c’est pas donner à tout le monde.

« - J’en sais rien… Lui laisser une chance non. C’est même pas envisageable. Mais peut-être que tu as raison et que je devrais essayer de rendre la cohabitation moins tendue… surtout que je vois pas quelle autre solution j’ai… » soupirais-je avec dépité. « Mais on peut parler d’autre chose ? Quelque chose de plus joyeux… » lui suggérais-je.

Nous sommes maintenant sur la plage et elle m’apprend qu’elle a aussi un chien. « Un labrador ? Et tu viens le promener ici parfois ? » lui demandais-je curieux. « Je t’imaginais plus avec un chat. » admis-je en me mettant à rire. « Pourquoi as-tu voulu devenir bibliothécaire ? » la questionnais-je curieux. En général, ce n’était pas un métier qui faisait rêver beaucoup de gens, et c’était d’autant plus intriguant que Fleur était vraiment jeune.

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Il n’y avait rien à faire, Maxim était campé sur ses positions. Pourtant Fleur avait essayé de temporiser la situation. Si sa mère l’avait abandonné à sa naissance, peut-être était-ce parce qu’elle n’était pas en âge ? Ou peut-être était-elle dans l’incapacité d’élever un enfant pour des raisons financières ou même mentales ? Fleur renonça à argumenter davantage, voyant qu’il n’y avait aucune issue à cette discussion. Dans un moment plus serein et plus opportun, elle tentera de nouveau à le dissuader qu’il serait bien de donner une chance à sa mère adoptive.

- Oui, bien sûr.

Maxim voulait changer de conversation et heureusement que c’est ce moment où ils arrivèrent à la plage. La vue était magnifique. Fleur lui dit qu’elle adorait venir se promener ici avec son labrador, Touffu.

- Oh oui, on vient souvent même ! Il y a de l’espace, c’est paisible…

Et Touffu adorait courir au bord de la mer, sans oser de se tremper les pattes car il avait une frousse monstrueuse de l’eau. Touffu était un chien de charmante compagnie, mais une boule de poils très peureuse.

De nouveau pris de sa curiosité, Maxim lui demanda pourquoi elle avait voulu devenir bibliothécaire. Fleur se remémora avec nostalgie les années écoulées, bien trop vite.

- Humm bien… à la base, je voulais devenir écrivain. J’aime beaucoup la littérature et l’histoire. L’histoire de France, justement. (elle lui fit un clin d’œil). Cela m’aurait plu de travailler dans un musée, être conservatrice de patrimoine ou quelque chose comme ça. Mais le destin a fait qu’à la fin de mes études, j’ai trouvé cette offre d’emploi. C’est un travail plus modeste, mais ça me plait.

Depuis toujours, la bibliothèque est son endroit de prédilection. Plus jeune elle venait ici souvent pour travailler ses cours ou juste passer du temps à bouquiner.

- Et toi, qu’est-ce que tu aimerais faire plus tard ? demanda t-elle à son tour.

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Je suis reconnaissant à Fleur de ne pas insister. Je n’ai aucune envie de débattre plus longtemps sur Eibell. De toute façon, je suis particulièrement borné alors c’est peine perdue. Peut-être que d’ici quelques temps, je changerai d’avis, mais je ne pense pas que ce soit demain la veille. Nous parlons alors de quelque chose de plus léger. Des promenades pour Touffu, le labrador de Fleur. Je lui souris et lui dis. « Nous pourrions venir promener Touffu et Lokhen ensemble, ici ? » lui suggérais-je. « Enfin… Touffu est un mal dominant ? » l’interrogeais-je avec appréhension. Je sais que Lokhen est une boule d’amour à la base, mais il est dominant avec ses congénères et j’ai aucune envie de devoir m’interposer entre un labrador et un chien des Pyrénées.

Nous sommes arrivé sur la plage et nous nous promenons, les pieds nus dans le sable chaud. C’est pas une sensation désagréable, bien au contraire. J’en profite pour aborder le choix de carrière de Fleur qui reste assez surprenant pour moi. J’ai toujours vu les bibliothécaires en vieilles femmes aigries, et Fleur contraste beaucoup avec cette image que j’ai. S’en est presque risible. Elle m’avoue qu’elle aurait aimé travailler dans un musée. C’est certain que si elle voulait rester à Bowen, il fallait qu’elle vise autre chose. Quoique. « Y a pas de musée sur la culture aborigène australienne ? » lui demandais-je curieux. J’étais peut-être un enfoiré depuis quelques temps, mais je n’en oubliais pas pour autant que j’étais un bon élève, notamment en histoire et en géographie et surtout et même si j’en avais pas l’air, un ado friands des livres d’archéologie et d’histoire. Je ne me suis pourtant jamais intéresser à l’Australie à la base, j’en reste pas moins un minimum cultivé. Et puis, si Fleur m’a vu dans sa bibliothèque, c’est qu’il y a une raison, je m’y suis pas rendu en tant que plante verte. « Y a pourtant du potentiel pour en faire un musée. Sans compter que Bowen est la plus grande ville à des kilomètres à la ronde. La municipalité devrait peut-être songer à en faire un si tu veux mon avis. Ca attirerait peut-être d’avantages de touristes. » Argumentais-je sur un ton posé, en français. « Mais si c’était ton rêve de travailler dans un musée, pourquoi n’as-tu pas postulé dans un musée australien ? Ou même en France ? Je sais que le job de bibliothècaire et un boulot comme un autre, mais, tu mets en marge le boulot de tes rêves juste pour rester ici, à Bowen ? » m’enquis-je curieux, tout en marchant à ses côtés.

Fleur me pose à son tour la question. Pour moi qui avais toujours hésité entre deux boulots, le choix était Cornélien. Je me permet toutefois un sourire avant de lui répondre. « Depuis que je suis petit, je répétais à qui voulait l’entendre que je serais un explorateur. Mon but ultime n’a pas vraiment changé, même si je sais que ce sera plus une passion qu’un boulot. Dés que je suis majeur, je rentre en France et je passe les examens pour devenir guide de haute montagne. C’est ce que je veux faire sans pour autant renoncer à mon côté explorateur... A côté, je veux gravir l’Everest… » lui révélais-je avec conviction. J’ai déjà gravi le Mont-Blanc et le Kilimanjaro et j’ai seulement quinze ans. Je ne m’arrêterais que lorsque j’aurais gravi les plus hautes montagnes de chaque continent. Je souris à Fleur. Elle doit probablement me prendre pour un taré, mais quand on a vécu dans les montagnes comme moi, c’est normal de ne voir sa vie que par les cimes.

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La proposition de Maxim l'enchanta.

- Oui bien sûr… Oh Touffu est tout sauf dominant ! s’esclaffa de rire Fleur.

Si elle se ferait attaquer, pas sûr qu’il soit d’un grand secours. Touffu c’était le genre de chien qui réclamait les papouilles. Il aimait la tendresse de sa maîtresse, et tout comme elle il était d’une extrême douceur.

- C’est une peluche sur pattes, précisa t-elle. Alors je ne m’en fais pas pour Lokhen. Lokhen est un chien de quelle race ?

Bien que la race ne représente pas forcément le caractère d’un chien, Fleur demandait cela par curiosité. Elle appréciait la compagnie des animaux, et quand elle voyait un chien elle n’hésitait pas à s’en approcher pour le caresser. Avec la compagnie de Maxim, elle se voyait bien promener ici Touffu et Locken. Les deux chiens auraient de quoi galoper dans les alentours de la plage.

S’enfonçant dans le sable fin et chaud, ils abordèrent le sujet de sa carrière professionnelle. Maxim lui demanda s’il n’y avait pas de musée sur la culture aborigène australienne.

- Il y a bien le Bowen Historical Society & Museum mais il est tout petit c’est vrai. Et puis tu sais les touristes en général préfèrent aller voir la plage.

Et il y avait de quoi. La plage de Bowen est magnifique.

Mais Maxim ne comprenait pas bien pourquoi Fleur s’entêtait à rester à Bowen si le job de ses rêves n’était pas à Bowen.

- Oui, j’adorerais travailler au Château de Versailles ou au Musée du Louvre… Mais je me sentirais malheureuse sans mes proches, sans ma famille. Non ce job s’est présenté à moi, et j’en suis contente. Je travaille à deux pas de chez moi, je peux lire et emprunter les livres à volonté. J’aime ce que je fais. Et j’aime Bowen, regarde ce paysage de rêve ! Je ne quitterais pas ça pour rien au monde.

Elle sourit, face à la beauté de la mer. En retour, Fleur lui questionna sur le métier qu’il envisageait de faire. Bien que Maxim fût encore jeune il semblait déjà avoir des envies, et des envies bien précises. Il hésitait entre l’exploration et guide de haute montagne. Deux métiers peu communs et étonnants de la part d’un adolescent.

- Bien ! s’exprima Fleur admirative.

Impressionnée, elle affichait une expression enthousiaste. Elle trouvait ça vraiment bien que Maxim soit décidé d’entreprendre sa vie professionnelle.

- Il faut avoir de l’ambition dans la vie. Surtout à ton âge, c’est important.

A croire qu'elle parlait comme une cinquantenaire!

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D’après la description de Fleur, Touffu est une crème de chien. Un labrador pépère qui ne demande qu’à mener sa petite vie loin du stress. Lokhen n’est pas vraiment comme le chien de Fleur. Dans l’ensemble, il est plutôt calme. Mais dès qu’il est dans la nature, ou en compagnie d’autre chien, il devient le chien dominant. « Lokhen, c’est un chien de montagne des Pyrénées » lui appris-je. « C’est pas une petite boule de poil » dis-je amusé. Si je devais tenir Lokhen en laisse, j’étais certain que c’était plutôt lui qui me promènerait plutôt que l’inverse. Il doit faire mon poids ou du moins l’approcher, et il est si imposant que s’il se dresse sur ses pattes arrière, il me dépasse largement.

Je me souviens de mes nombreuses vacances familiales. Elles étaient toujours portées sur les sports, notamment la randonnée. Mais je me souviens que ma mère tenait à ce qu’on visite des musées, des lieux historiques. Au final, c’est peut-être pour ça que j’aime l’histoire et qu’il est naturel pour moi de voir des musées en vacances. Ce n’est peut-être pas le cas de tous les touristes. « J’irai voir ce musée un de ses quatre » dis-je intéressé. « Je comprends que la plage est belle, mais… ils s’ennuient pas à force ? Passer une journée entière dans l’eau ou à bronzer… C’est très long. » dis-je avec dépit. Rester immobile, ma hantise.

Fleur aime Bowen. Elle est vraiment attachée à cette ville et ça se voit. Comme moi je suis attaché à chez moi, à mes montagnes, à mes amis, à mon chez moi et à mes parents… Je lui souris lorsqu’elle releve mon ambition. « Il faut bien ça pour avancer » dis-je doucement, « Et puis, c’est une évidence à mes yeux. J’aime tellement mes montagnes que je ne me vois pas ailleurs que là-bas. » dis-je avec entrain, « un peu comme toi avec Bowen » admis-je en lui souriant.

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- Oh génial ! J’adore les gros chiens ! s’enthousiasma Fleur.

Locken et Touffu auront l’air de deux grosses peluches côte à côte. Toutefois leurs différents caractères se feront bien vite voir. Car si Locken est un mâle dominant, Touffu, lui, est totalement l’inverse. Il se peut même qu’il se cache derrière sa maîtresse en voyant Locken.

A l’évidence, même si Maxim appréciait la vue de la plage, il ne comprenait pas bien ce que trouvaient les touristes à passer la journée entière à se dorer la pilule au bord de l’eau. Fleur aurait dû déjà percevoir le discours d’un passionné de montagne.

- Tu sais pour ceux qui ne connaissent pas la mer, c’est un plaisir de rester toute la journée à la plage. Regarde y’en a bien qui font du ski toute la journée …

En gros, les gouts et les couleurs ne se discutent pas. Mais Maxium, lui, il aime la montagne. Il se projette en tant que guide. En tout cas une chose est certaine : il a de l’ambition et il est passionné. Fleur en est admirative. Les jeunes d’aujourd’hui sont de plus en plus désorientés, malheureusement.

- Si c’est ce que tu souhaites, je ne peux que t’encourager à y arriver. Tu seras un grand explorateur! Ou un grand guide!

Elle lui fit un grand sourire, suivi d’une accolade.

- Et tu pourras retourner en France pendant les vacances ? Parce que les montagnes ici… dit-elle en faisant une grimace.

Il y avait bien la cordillère australienne, la seule chaîne de montagnes en Australie, mais elle imagine bien que la mère de Maxim s'oppose à cette idée. Ce qui pourrait être logique, car il s'agit tout de même d'une activité dangereuse et comme toute maman qui se respecte, elle pourrait avoir peur des éventualités les plus dramatiques.

Invité

Fleur aime les gros chiens, ce qui ne me surprend pas vraiment. Un labrador n’est pas un de ses petits chiens que les gens ont pour la mode. Autant j’adore les animaux, autant j’ai du mal avec les chihuahuas ou les Yorkshires et je ne sais pas pourquoi.

Alors que nous marchons sur le bord de la plage, je fais attention à ne pas mettre les pieds dans l’eau. A vrai dire, la température extérieure est excellente et je ne doute pas que l’eau doit être agréable, mais j’ai peur de l’eau. Oh, je n’ai pas peur d’être mouillé même si je n’aime pas trop ça, mais j’ai peur des étendues d’eau, les océans, la mer, les grand lacs qui s’étendent à perte de vue. Une peur étrange n’est-ce pas ? Alors je me contente de garder une distance raisonnable avec le bord de la plage, là ou viennent se tarir les vagues. Fleur capte mon attention totale alors que je m’exclame presque offensé. « Attends ! T’ose comparer le ski au glandouillage puissance dix ?! » M’exclamais-je ahuri « Le ski c’est un sport ! C’est super physique, ça requiert de la concentration, de la souplesse, de l’habilité, de la technique, des reflexes, de forces musculaires » ajoutais-je avec rapidité et véhémence avant de regarder les fainéants couchés « Alors que… non mais sérieusement… Tu oses comparer ça » dis-je en montrant les gens allongés sur leur serviette de bain, « Au ski ?! » lui dis-je en la regardant éberlué.

J’avais dis tout ça avec pas mal d’entrain, je redeviens plus posé pour ne pas qu’elle me prenne pour plus cinglé que je ne le suis. Le sujet des vacances qui approchent à grand pas vient sur le tapis et je ne sais pas quoi répondre. Je donnerai tout pour rentrer en France, mais je sais pas pourquoi je suis persuadé que ça ne fait pas partie des plans d’Eibell. « Je pense pas. J’aimerai bien mais… Si Eibell m’a traîné ici avant même que mes parents soient enterrés je pense pas que ce soit pour que j’y retourne d’ici deux trois semaines… » maugréais-je « D’ailleurs tu as des vacances toi ? » lui demandais-je curieux.

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- Ah la jeunesse !

Face à l’entêtement de Maxim, Fleur se mit à rire. Son point de vue était celui d’un garçon plein d’énergie. Il ne comprenait pas forcément que, certaines personnes qui travaillaient 225 jours par an, étaient impatientes d’être en vacances juste pour glandouiller sur la plage. Surtout si ces personnes n’ont pas l’occasion de voir un rayon de soleil durant l’année entière. D’autres, préfèrent explorer les horizons. Visiter les patrimoines, faire des activités aquatiques, ou des balades… A Bowen, il y en a pour tous les goûts.

- T’es un vrai petit gars des montagnes, toi ! s’esclaffa t-elle en le prenant joyeusement par les épaules.

Ils s’approchaient du bord de la mer, et le voile de fraîcheur caressait agréablement leurs joues. Fleur demanda à Maxim s’il comptait partir en vacances en France.

- Eibell peut comprendre que tu ressentes le besoin de retourner en France. Ne serait-ce que pour les vacances, quand même ! s’exclama t-elle les sourcils froncés.

Séquestrer Maxim à Bowen n’était pas une solution. D’autant plus qu’il comptait faire des études spécialisées, et ce choix-là, une mère devrait le respecter.

- Moi je suis partie à Paris il y a deux mois, répondit-elle à sa question. Mes prochaines vacances attendront…

Et elle n’était pas plus pressée que ça de retourner à sa ville natale. Maintenant qu’elle vivait son histoire d’amour avec Maxwell, elle avait envie de profiter un maximum d’être à ses côtés. Il y a un certain temps, elle culpabilisait un peu de laisser sa mère seule. Mais maintenant, sa mère elle aussi a rencontré la bonne personne. Il s’avère que cette personne est une femme. Une femme qui la rend très heureuse, chose que Fleur n’avait pas constatée depuis de très nombreuses années.

Invité

« La jeunesse? C'est vrai que t'es une petite vieille... » plaisantais-je à sa phrase.

Fleur a raison, j’suis vraiment un gars des montagnes, un petit montagnard pur et dur. Nous marchons sur la plage, nos pieds s’enfonçant doucement dans le sable chauffé par le soleil. Au bord de l’eau, nous échangeons encore quelques mots sur Eibell. Fleur est optimiste, c’est déconcertant. Les français ne le sont pas autant, toujours a râler… N’est-ce pas ce que je fais d’ailleurs ? « Ca m’étonnerait franchement. Mais je lui en parlerai. » dis-je en souriant à Fleur. Je ne voulais plus parler d’Eibell, j’en étais presque à avoir de l’eczéma rien qu’à mentionner son nom. « Paris ? Tu as rendu visite à ta famille française ? » Demandais-je curieux, « Je pari que tu as fais tout les musées parisiens ! » Plaisantais-je à moitié. J’ignore tout de la vie de Fleur, mais de ce qu’elle m’a dit, elle ne serait pas aller à Paris sans s’arrêter au Louvres.

J’avance un peu, et je laisse mes pieds entrer en contact avec l’eau. Elle est agréable, pas fraîche pour deux sous. « Elle est bonne. » constatais-je en gardant les pieds dans l’eau. « Y a pas de requin dans le coin ? » demandais-je curieux et malgré moi un peu inquiet. Je n’étais pas du genre à avoir peur des animaux, mais les requins… Disons que je n’avais aucune envie de me retrouver face à l’un d’entre eux. Oui, je flippe complet à cette idée, et je le reconnais.

Invité

De plus belle, Fleur éclata de rire. A vingt-cinq ans on ne peut pas se considérer vieille, sauf à côté d’un jeune garçon de quinze ans. Et elle l’aimait bien, ce Maxim. Elle l’affectionnait particulièrement parce que son histoire personnelle l’avait touché. Il était à Bowen contre son gré, jeté à sa mère biologique après la mort tragique de ses parents. La France devait lui manquer énormément et Fleur espérait que sa mère l’autorise à y retourner pendant les vacances. En tout cas, il lui en parlera.

- Oui, je suis partie voir ma mère, répondit Fleur quand il lui demanda si elle avait rendu visite à sa famille française. Et effectivement, j’ai fait le tour des musées.

D’un air entendu, elle lui fit un clin d’œil. Maxim avait compris qu’elle était une passionnée d’art en tout genre. Elle adorait également visiter les châteaux, d’ailleurs elle a souvent visité le château de Versailles. Son jardin est spectaculaire et parfois il y avait de magnifiques spectacles nocturnes, notamment pendant l’été.

Ils s’approchaient tous deux de l’eau qui était si claire qu’ils y voyaient leurs pieds. Fleur remarqua l’air inquiet de Maxim.

- T’inquiètes pas la plage est bien sécurisée. Par contre il vaut mieux être prudent en ce qui concerne les méduses, le prévint-elle avec douceur.

Une piqûre de méduse peut se révéler très méchante et bien désagréable. A vrai dire, il avait plus de chance de se faire piqué par une méduse que de se retrouver nez à nez avec un requin. La plage de Bowen est bien protégée par les maitres-nageurs qui surveillent sans cesse les horizons.

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