(devan) ça tombe bien ...

orson ∞ devan

Il arrivait à Devan de squatter chez Daemon quand il n’était pas là. Le cuisinier ne l’avouerait jamais, mais il lui arrivait de s’ennuyer de lui, de se sentir seul et d’aller chez lui pour l’attendre, quand il n’avait rien à faire. Pour combler un peu le vide de cette immense villa, il se laissait tomber sur le lit où ils avaient partagé pas mal de choses en si peu de temps. Des moments charnels, d’autres moments plus tendres. Il se sentait tellement ridicule en lui volant un t-shirt juste pour avoir un peu de son odeur, pour avoir l’impression de sa présence. S’il passait beaucoup de temps ici en ce moment, c’était parce qu’il avait peur du futur. Peur de cette éventuelle tournée qu’Aiden lui avait proposée, peur de le quitter pour plusieurs mois. Peur de se brûler les ailes encore une fois.
Oui, il était amoureux de Daemon. Il ne restait plus qu’à l’assumer pleinement maintenant ! A assumer ce côté niais et romantique qui émergeait doucement de cette relation.

A ne rien faire, profitant juste d’un moment dans le silence le plus complet, il avait fini par s’assoupir. Très vite réveillé cependant par la sonnette. Il grimaça doucement et se redressa dans le lit. Ca n’était pas chez lui, il n’avait pas à aller ouvrir. D’un autre côté… La personne insistant et s’acharnant sur la sonnette, il dût se lever.

Orson ! Le cousin de son homme. Il ne le connaissait pas beaucoup, mais c’était peut-être l’occasion. Il le laissa alors entrer et se dirigea vers la porte pour lui ouvrir. « Salut. Euh… Daemon est pas là pour le moment. Tu veux quand même entrer ou pas ? » La bonne odeur du café le faisait espérer qu’il dise oui !

orson ∞ devan

« T’as l’air content d’voir ma tête. Ca fait plaisir… » Devan sourit doucement, taquin. Il comprenait totalement la déception du jeune homme, ce dernier venait rendre visite à son cousin et il tombait plutôt sur son mec. Son mec avec qu’il n’avait quasiment jamais parlé, qu’il ne connaissait pas et qu’il n’avait peut-être pas envie de connaître. Alors non, il ne lui en voulait pas vraiment d’arborer une grimace pareille. Cela dit, Daemon serait probablement content de rentrer et de les trouver tous les deux ! « J’aurais pas pu te laisser repartir avec tous ces donuts et ce café de toute façon ! Et ouaip, on le prend pareil. » Il referma la porte derrière lui et le guida naturellement vers le salon où ils auraient plus de place pour parler. « Fais comme chez toi hein. » Il se posa sur le canapé après avoir attrapé l’un des deux cafés. Juste après la sieste c’était nickel. « Je crois qu’il avait rendez-vous avec son producteur pour organiser son voyage à Brisbane. Il me semble que tu vas y aller avec lui, c’est ça ? » Devan n’était pas le plus bavard au monde mais il essayait de faire des efforts, de se montrer courtois et de s’intéresser à Orson. Il le jalousait un peu, en fait. Lui aussi aurait bien voulu accompagner Daemon à Brisbane… Mais se séparer le temps de quelques jours ne leur ferait pas de mal. Devan allait pouvoir mettre sa jalousie à rude épreuve. « Tu comptes faire quoi de beau là-bas ? »

orson ∞ devan

« Dis, tu comptes lui faire du mal à Daemon ? » Devan faillit recracher son café. Il ne connaissait pas assez Orson pour être habitué à son franc-parler, même si Daemon avait dû le prévenir une ou deux fois… Il posa son café sur la table basse et se redressa sur le canapé, faisant désormais face au jeune homme. « C’est tout à ton honneur de prendre la défense de ton cousin Orson. Mais premièrement, ça ne te regarde pas. Deuxièmement il ne faut pas tout confondre, c’est lui le fautif dans l’histoire. » En parlant comme ça du pianiste il allait probablement s’attirer les foudres du gamin. Mais il préférait être honnête et puis il n’aimait pas qu’on le fasse passer pour le coupable dans cette histoire. Il avait bien d’autres torts dans leur relation, encore aujourd’hui d’ailleurs, mais pour ce qu’il s’était passé il y a dix ans il n’avait rien à se reprocher. De plus, Devan avait pratiquement pardonné au pianiste et Orson remuait un peu le couteau dans la plaie, en lui posant une question pareille. Ca ne servait plus à rien de jeter de l’huile sur le feu, tout était arrangé entre eux – du moins quasiment. « Je n’ai pas à répondre à cette question mais je sens que tu ne vas pas me lâcher si je ne le fais pas… Alors non, j’ai pas prévu de me venger. C’est vrai que j’aurais pu, j’y ai sûrement pensé au début, mais ça n’est plus dans mes projets. J’ai juste envie qu’on oublie le passé et qu’on recommence de zéro, j’espère donc que tu ne nous mettras pas de bâtons dans les roues Orson. »

orson ∞ devan

« Je comprends la démarche, Orson. A vrai dire… si je n’avais pas empêché mon frère, il aurait probablement essayé de casser la gueule à Daemon. C’est normal que les gens autour de nous s’inquiètent, que ce soit pour lui ou pour moi. Mais il a l’air heureux, et j’ai pas prévu de faire en sorte que ça ne change. Je suis sincère avec ton cousin tout comme j’espère qu’il est sincère avec moi. » Il espérait également pouvoir s’entendre avec Orson mais ça semblait assez mal parti. Ils avaient l’air d’avoir un caractère un peu similaire, c’est-à-dire un caractère de merde, et ça pouvait devenir assez explosif entre eux deux. Heureusement aujourd’hui ils évitaient la bagarre, après tout le gamin ne voulait que le bien de son cousin.
Il sourit quant à la remarque sur ses pancakes. C’était une bonne façon de l’amadouer : complimenter sa cuisine. « Si je te dévoile ce que c’est, ce ne sera plus un ingrédient secret… T’auras qu’à essayer d’en faire avec de la cannelle, tu m’invites, on goûte, et je te donne mon verdict ! Ca te plaît la cuisine ? Tiens, d’ailleurs, tu fais quoi dans la vie toi ? » Daemon avait dû lui dire. Mais c’était mieux s’ils faisaient connaissance en face à face et puis ça leur faisait un sujet de conversation. Il but quelques gorgées de café avant de le reposer sur la table basse.