PERRY- Shush, listen to me.

Ce soir-là Perry était sorti avec des amis histoire de décompresser un peu, même si on ne peut pas dire qu’il ait énormément de pression. Ok il a deux enfants à gérer mais clairement il ne s’agit pas des pires gosses de la planète, loin de là. Penny va avoir dix ans et est presque si mature qu’elle pourrait aller vivre dans son propre appartement et Siobhan ne fait pas grand-chose à part manger, dormir, mâchouiller des trucs et tenter de s’exprimer sans que cela soit un franc succès. Et puis son travail, il n’y est retourné qu’il y a peu. Certes ça fait des choses à gérer mais il y a plein de gens qui sont là pour l’aider, pour le conseiller. S’il était tout seul pour diriger l’entreprise c’est sûr qu’elle coulerait comme le titanic.
Pour une fois il était rentré et seul, ce qui est un détail non négligeable pour un type comme lui, incapable du moindre sentiment amoureux mais adepte de sexe. Les gens, essentiellement ses parents, ont espoir qu’un jour il se case, se marie et arrête enfin d’avoir des enfants n’importe comment. Seulement voilà, ce n’est pas vraiment dans ses projets. Sur le papier il est pas totalement contre l’idée d’éventuellement se caser un jour, c’est juste que jusqu’à maintenant il en a pas vraiment ressenti le besoin. Il a bien tenté un truc avec Aisling, mais là pareil, Titanic. Comme quoi, le couple, tout ça, l’amour, c’est pas fait pour lui. Sur ces bonnes réflexions il est allé se coucher.
Soudain il se fait réveiller en pleine, enfin trois heures du matin à peu près par quelqu’un qui frappe à la porte. Tueur en série ? Livraison de nourriture pas au bon endroit ? Visite nocturne ? Il reste dans le brouillard quelques secondes en se disant que quelqu’un va bien aller ouvrir, mais non. Il se décide de se lever parce que bon si ça se trouve c’est un de ses colocs qui est encore un peu trop bourré et qui trouve plus ses clefs. Il se lève donc et marche lentement, en caleçon, jusqu’à la porte d’entrée qu’il ouvre en se frottant la tête. Il voit encore un peu flou et n’a pas le temps de réaliser de qui il s’agit que la dite personne lui tombe dessus. Il arrive tant bien que mal à la rattraper sans qu’ils ne se retrouvent sur le parquet. Finalement il reconnaît Felicity, enfin ça doit être quelque chose dans ce goût là. Il sait que ça commence par un F et que ce n’est pas Felicia donc à part Felicity et des prénoms bizarres, il n’y a pas tant de possibilités. Elle a la fâcheuse tendance à venir chez lui lorsqu’elle a trop bu. Il la traîne jusqu’au canapé, au moins là elle ne va plus tomber. « T’as d’la chance que j’sois un type sympa qui vient t’ouvrir en pleine nuit. » dit-il avec un sourire. Et surtout un type qui a du prendre son courage à deux mains parce qu’il a pensé pendant un instant qu’il s’agissait d’un tueur en série.